À nous de rendre l’avenir possible

Aussi particulière fut cette trêve estivale, la rentrée ne s’est pas fait attendre, avec la reprise des séances de commissions dès la seconde semaine d’août, et les dossiers sur la table n’ont pas manqué de nous rappeler à notre devoir. Des devoirs politiques avant tout car il s’agit de prendre les bonnes décisions pour dessiner l’avenir. Et quel avenir ! La période est si particulière et si imprévisible qu’elle laisse la place à un certain flou lorsqu’il s’agit de prévoir l’avenir. Mais tout reste à faire et c’est Antoine de Saint-Exupéry qui le disait bien « pour ce qui est de l’avenir, il ne s’agit pas de le prévoir, mais de le rendre possible ». En effet, cet avenir est entre nos mains et il nous revient de le rendre possible, entre autres en prenant les bonnes décisions.

 

Empoignons le premier dossier, qui nous concerne toutes et tous et qui au programme de la commission de la santé, dans laquelle je siège : nos retraites. La réforme AVS21 est bel et bien arrivée sur la table des parlementaires et ne manquera pas de provoquer des discussions intenses. Après l’échec de la réforme PV2020 que la majorité des Suisses avait finalement refusée, il s’agit de se remettre au travail, et vite ! Heureusement, nous avons un objectif en commun : garantir le financement de nos retraites. C’est sur les moyens pour atteindre cet objectif que les voix divergent et qu’il va falloir trouver des compromis. Dans les grandes lignes, cette réforme contient 3 grands axes : le même âge de référence de départ à la retraite pour les hommes et les femmes avec des mesures de compensation financière pour les femmes, l’encouragement à un départ à la retraite plus progressif et des incitations à travailler plus longtemps, ainsi qu’une augmentation de la TVA pour financer les rentes. On dit de cette réforme qu’elle est une première étape et selon les mesures prises, elle permettrait d’équilibrer les finances à court terme, jusqu’en 2030.  C’est une première étape, mais une première étape nécessaire qui doit répondre à l’évolution démographique et au déficit annuel du fonds AVS qui dépasse 1.5 milliards de francs par année. Tout l’enjeu sera de garantir un équilibre des efforts entre les genres et entre les générations au travers de cette réforme, afin de retrouver la confiance de la population et de rendre cette réforme acceptable pour toutes et tous.

 

Autre domaine, autre sujet : le message culture qui doit être traité prochainement. C’est un message contenant les différentes mesures d’encouragement à la culture pour les années 2021 à 2024, qui représente tout de même plus de 900 millions de francs. Une grande part du travail est réalisée par les cantons par respect du fédéralisme qui constitue une force, aussi dans ce domaine. La Confédération, quant à elle, se charge principalement des activités ayant un intérêt national.  Dans un monde qui change aussi vite que le nôtre, la culture a sa place toute trouvée pour nous permettre de distinguer et de répertorier tous ces signes qui caractérisent notre société. Pour les années 2021 à 2024, il est notamment prévu d’intensifier les échanges scolaires entre les différentes régions linguistiques et de promouvoir les langues nationales, de soutenir les réalisations culturelles suisses, ainsi que d’améliorer la culture du bâti et de soutenir le Musée national et Pro Helvetia dans leurs activités. Tout un programme dont le coût créera sans aucun doute le débat dans le cadre de la crise actuelle. Une crise qui a pourtant également démontré la fragilité de notre monde culturel et qui inspirera le débat pour renforcer un secteur qui participe aussi à la consolidation de notre identité.

 

Bien sûr, nous parlerons encore et beaucoup du Covid-19 et de ses fâcheuses conséquences sur notre société et notre économie. Ce sera d’ailleurs bientôt l’occasion de faire le bilan sur la gestion de cette crise dans notre pays. Nous devrons notamment connaître toutes les conséquences de cette crise et clarifier le rôle que chacun a joué dans sa gestion, non pas pour trouver des coupables mais pour être prêts dans le cas où ce genre de situation se répéterait. La loi sur les épidémies méritera une attention toute particulière et sa prochaine révision sera l’occasion de tirer les conséquences de cette situation pour nous donner toutes les chances à l’avenir de nous en sortir au mieux.

 

Les sujets sont encore nombreux et feront tous l’objet de débats, de discussions, voire de votations populaires. Ce modèle démocratique prouve encore une fois que l’avenir est bien entre nos mains et il nous revient désormais de prendre les bonnes décisions pour le rendre possible, tant pour nous que pour les générations futures.

Johanna Gapany

Libérale-radicale et économiste d'entreprise, Johanna Gapany vit la politique au quotidien. Après avoir été cheffe de campagne pour le PLR fribourgeois lors des élections nationales (2013-2015) et vice-présidente des Jeunes Libéraux-Radicaux Suisse (2012-2016), elle rejoint l'exécutif bullois en 2016 et devient députée durant la même année. Puis, elle vise un siège au Conseil des Etats en 2019 et décroche le siège après une campagne intense face aux deux sortants. Sa volonté ? S'impliquer davantage pour le renforcement de sa région, avec un œil attentif sur le rôle restreint de l'Etat et surtout la grande autonomie de chacun. Pour une politique libérale qui évite les excès, prend ses responsabilités et permet chacun de se former, de créer, de vivre.