Islam: un éveil contre la radicalisation

Mieux connaître pour vivre en paix

Un concept vieux comme le monde que chacun s'efforce de pratiquer par la recherche légitime de la paix. Antoine de St-Exupéry le disait bien "seul l'inconnu épouvante les hommes. Mais pour quiconque l'affronte, il n'est déjà plus l'inconnu". L’islam est aujourd’hui la grande inconnue et lorsque l’extrême nous semble être la norme, il est de notre devoir d’en empêcher l’essor, en étant des citoyens informés plutôt que des sujets manipulés. C'est dans l’intérêt de chacune et chacun, quelle que soit sa religion.

 

Une énième bataille contre l'islam

Alors que l'UDC fribourgeoise suit sagement sa section mère dans sa guerre contre l'islam, en déposant une initiative contre le centre islam et société, nous savons à quel point il est capital d’informer plutôt qu'affoler la société à propos d'une religion méconnue, salie au quotidien par des extrémistes. L’Etat islamique vous effraie ? Moi aussi ! Nul ne peut accepter des coutumes ou des pratiques contraires aux lois et règlements de son pays. Nul ne peut accepter les atrocités commises contre des innocents et la Bible comme le Coran les désavouent. Savoir sera toutefois notre plus grande arme, à défaut de pouvoir combattre de véritables terroristes dont les interdictions à l’encontre de l’islam ne peuvent que réjouir et encourager.

 

Une initiative anticonstitutionnelle

Ceux qui posent la question de l'incompatibilité des valeurs musulmanes avec notre culture n'y donnent aucune réponse concrète. La recette est connue, elle a fonctionné par le passé en termes électoraux. L’interdiction des minarets en est l’exemple, sans pour autant freiner la radicalisation d’individus musulmans. Et pourtant, que ce soit par cet exemple ou alors par la présente initiative, l’UDC suggère l'ignorance tout en bafouant notre Constitution.
Sur la forme d'abord, une initiative se veut être de portée générale. Pour respecter cette règle, l'UDC aurait dû proposer l'interdiction de tout centre traitant de questions religieuses et/ou de l’intégration de certaines religions. Il aurait pu espérer atteindre son objectif, tout en se moquant de l'article 8 de la Constitution, qui assure à chacune et chacun l'égalité, quelles que soient ses convictions religieuses notamment. Mais le calendrier électoral était sans doute prioritaire.
Sur le fond, cette initiative est contraire à l'article 20 de notre Constitution, qui assure la liberté de recherche et de l'enseignement. Ce n'est pas à l'Etat de déterminer quelles sont les recherches à mener par une Université ou les cours à enseigner. La liberté de recherche est fondamentale pour la prospérité d'un pays et pour que de nouveaux horizons s'ouvrent au-delà de l'existant, au-delà des seules recherches qui semblent évidentes et prometteuses.

 

Objectif : Informer

Toute femme et homme politique reconnaît l'importance d'informer. Une société informée est une société de citoyens libres et responsables, au contraire d'une société de sujets vivant dans l'ignorance. Informer mène à savoir et savoir mène à une meilleure cohésion. Il n'est pas question de comprendre, d'adhérer ou même d'apprécier l'autre, mais uniquement de savoir et d'être capable de distinguer le bien du mal, tout en respectant une croyance autre que la nôtre.
Ce centre a trois objectifs principaux : la recherche dans le cadre du dialogue interreligieux, l'enseignement des valeurs occidentales aux musulmans, l'information et l'échange pour des personnes en contact avec des musulmans.

 

Qui décide ?

Anticonstitutionnelle et électoraliste, voilà deux principales caractéristiques de cette initiative. Mais nous sommes capables d'y répondre sans jouer les juristes, ni donner tant d'importance à un parti qui a fait de l'initiative son sport électoral.
Nous avons le choix : soit bafouer deux de nos libertés fondamentales que sont la liberté de croyance et la liberté de recherche et faire ainsi un énorme pas en arrière, soit aller de l'avant en enseignant les principes de notre civilisation pour que cette religion soit dorénavant pratiquée en toute transparence par les musulmans, pour renforcer ainsi la base saine, tout en freinant l'émergence d'un extrémisme.
Nous pouvons affronter l'inconnu pour en faire notre allié plutôt que notre ennemi, à nous de choisir.

Johanna Gapany

Libérale-radicale et économiste d'entreprise, Johanna Gapany vit la politique au quotidien. Après avoir été cheffe de campagne pour le PLR fribourgeois lors des élections nationales (2013-2015) et vice-présidente des Jeunes Libéraux-Radicaux Suisse (2012-2016), elle rejoint l'exécutif bullois en 2016 et devient députée durant la même année. Puis, elle vise un siège au Conseil des Etats en 2019 et décroche le siège après une campagne intense face aux deux sortants. Sa volonté ? S'impliquer davantage pour le renforcement de sa région, avec un œil attentif sur le rôle restreint de l'Etat et surtout la grande autonomie de chacun. Pour une politique libérale qui évite les excès, prend ses responsabilités et permet chacun de se former, de créer, de vivre.