Intelligence artificielle et démocratie: donnez votre avis!

L’intelligence artificielle (IA) prend de plus en plus de place dans nos vies de tous les jours. Au sein des gouvernements, cette technologie est progressivement utilisée pour optimiser l’analyse de données et améliorer les services offerts à la population. Mais qu’en sera-t-il dans 5 ou 10 ans ? Cette consultation citoyenne vous propose de donner votre avis et répondre à la question suivante: quel rôle donner à l’intelligence artificielle dans les processus démocratiques ?

Pour participer à la consultation citoyenne, cliquer sur ce lien: participer.ge.ch

La votation fédérale du 7 mars sur le projet d’identité électronique (e-ID) a été balayée par le peuple suisse. L’utilité d’une e-ID n’était pas controversée, mais sa gestion par des entreprises privées a suscité le référendum lancé par la Société Numérique, l’organisation Campax, la plateforme We collect et l’association Public Beta. Toutes dénonçaient la libéralisation d’une tâche régalienne. Cette décision illustre bien la difficulté de définir le rôle des technologies numériques dans nos sociétés.

Aujourd’hui, l’intelligence artificielle (IA) se trouve au coeur des assistants personnels comme Siri ou Alexa, des moteur de recherche comme Google, ou encore des publicités personnalisées sur les réseaux sociaux. Mais qu’en sera-t-il dans 5 ou 10 ans? Allons-nous remplacer notre vote par une forme d’intelligence artificielle qui pourra voter en notre nom? La technologie sera probablement suffisamment avancée pour cela, mais le souhaitons-nous?

Pour plus d’informations sur l’IA, voir la récente émission de Geopolitis du 11 avril ou encore le documentaire iHuman.

Si nous partons du principe que la technologie, et plus généralement le design, influencent les individus et la société, il est important de donner la parole aux “utilisateurs”, c’est à dire aux citoyen.ne.s. Cette consultation citoyenne s’inscrit donc dans une logique de participation inclusive et souhaite donner l’opportunité aux citoyen.ne.s de choisir le rôle de l’intelligence artificielle dans les processus démocratiques.

Pour participer à la consultation citoyenne, cliquer sur ce lien: participer.ge.ch

Jérôme Duberry

Jérôme Duberry est enseignant-chercheur Post-Doc au Centre de Compétences Dusan Sidjanski en Études Européennes, Global Studies Institute, Université de Genève, et chercheur associé à l’IHEID. Ses activités de recherche s'articulent autour de la convergence entre technologies numériques, politique et développement durable (ODD).

5 réponses à “Intelligence artificielle et démocratie: donnez votre avis!

  1. L’intelligence artificielle est l’antithèse de la démocratie. Dans bien des cas, ce que nous apppelons IA n’est rien d’autre qu’un robot qui s’appuie sur le big data.

    C’est bien là le problème: il ne s’agit plus de laisser au citoyen le soin de décider mais bien d’imposer un algorythme opaque sur lequel il n’a pas le droit de vote et dont les critètes sont décidés par des intérêts privés. C’est une dictacture parfaite.

    Une IA qui décide de vous prêter de l’argent représente les intérêt de la banque et va optimiser au mieux le risque selon des critères qui lui seront donnés.

    Accorder ou non l’aide sociale, relever l’âge de la retraite, décider de s’empoisonner avec des pesticides ou pas, ce sont des choix de société. A qui pourrions-nous confier la mise en place d’une IA qui déciderait qui aurait droit à quelle prestation de santé ? Aux médecins, aux pharmas, à l’Etat, aux patients ? Y répondre, c’est déjà résoudre le problème car la ligne de partage dépend de l’humain et non pas d’une machine.

  2. La traduction de ces termes devrait être “renseignement artificiel” et non intelligence artificielle. Il s’agit de processus servo-électroniques et non pas de cerveaux électroniques. La puissance de calcul qui sous-tend ces systèmes, évaluent des probabilités en fonction de paramètres pré-définis. Selon l’intelligence du programmeur et du concepteur, le système sera plus ou moins performant. Mais aucun système de renseignement artificiel ne se conçoit lui-même, ab ovo, sans instruction préalable, sans conception préalable et sans intervention humaine préalable, ne serait-ce que pour fabriquer et assembler les éléments qui le composent.

  3. Effectivement c’est un danger épouvantable. Il est évident qu’on n’arrête pas le progrès … technique. Mais il faudra apporter des correctifs pour que la décision reste humaine et que les libertés publiques soient respectées. Ce sera très difficile car le vrai pouvoir dont Macron, Berset & Cie sont les laquais (pour ne pas dire les marionnettes) se confond avec Big Tech. Nous subissons aujourd’hui dans le monde entier un coup d’état post moderne prenant prétexte d’une épidémie réelle (on va essayer de croire qu’elle m’a pas été fabriquée) dans le but précisément d’imposer, par la peur de mourir, le passage à une nouvelle société de contrôle total par les moyens de l’IA. C’est le plan. On refuse de soigner. On assigne à résidence la population entière. On met par terre l’économie parce qu’on veut opérer un great reset par le passeport vaccinal et le QR code pour tous. Ce sera tellement plus pratique pour le pouvoir avec la loi Covid et l’IA. Alors il n’y a pas grand chose à espérer tant que nous serons gouvernes par ce pouvoir criminels.

    Il faut voter non à la loi Covid pour commencer.

  4. De même que l’on peut choisir de conduire sa voiture ou laisser le logiciel le faire à notre place, on pourrait laisser un algorithme voter à notre place !?
    A voir le résultat des véhicules autonomes, il vaut encore mieux tenir le volant soi-même…
    De même que les logiciels peuvent nous donner des aides à la conduite et dans d’autres secteurs , ils pourraient aussi nous donner des conseils en politique en nous laissant le choix final , ils pourraient nous empêcher de commettre des erreurs …
    Je pense que l’intelligence humaine et artificielle se complètent , mais ne se remplacent pas mutuellement .
    On aura toujours besoin de la première, la deuxième permettra de l’augmenter …

  5. Je vous recommande ma thèse très remarquable sur “Intelligence artificielle et stupidité naturelle” (disponible chez l’auteur). J’y démontre que l’intelligence dite artificielle existe depuis la nuit des temps: la recette de cuisine en est le modèle princeps. C’est l’algorithme (et non algorythme, comme l’épellent souvent les néo-illetrimaticiens) par excellence que Platon, auteur d’un célèbre manuel de cuisine, “Le Banquet” (cinq toques d’or au Gault et Millault), comparait à l’art du discours.

    Il a même cru bon d’envoyer un “paper” à l'”American Institute of Electrical Engineers” (AIEE) pour préciser – je le cite – que “l’algorithme, c’est comme l’amour: plus on en parle, moins on le fait.”

    Aujourd’hui, chacun y va de son petit laïus sur l’IA. Sa pertinence est le plus souvent en proportion inverse de sa longueur. Mais l’IA remonte aux années 1970 avec l’invention de la programmation déclarative (non procédurale) et ses fondements n’ont guère changés. On observe même un retour aux sources chez certains de ses plus fervents adeptes, qui semblent découvrir la Lune tous les jours à cet égard.

    Si les débats sont stimulants, servent-ils le plus souvent à autre chose qu’à justifier la création de trous à parlotte? Ne vaudrait-il pas mieux de commencer par étudier le sujet dont on parle?

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