Le 14 juin 2015, le Valais acceptait la création d’un fonds de 60 millions pour le financement de la troisième correction du Rhône. En amont, les partisans du projet – un comité composé de présidents de communes et de représentants des milieux économiques – avaient présenté leurs arguments. Celui de la sécurité, bien évidemment, figurait (et figure toujours) en tête de liste : 100’000 valaisans et 8500 places des travail directement menacés par une crue du fleuve. De plus, en cas d’inondation majeure, les dégâts potentiels aux habitations et infrastructures pourraient atteindre les 10 milliards.
Puis vient l’argument des subsides fédéraux. Seul un OUI des urnes allait garantir l’aide conséquente de la Confédération, qui finance le projet à hauteur de 86% !
Enfin, les zones à bâtir : la troisième correction du Rhône était nécessaire pour libérer 1’110 hectares de nouvelles surfaces actuellement inconstructibles… soit. Et le Conseil d’Etat, pour couronner le tout, de rappeler qu’un NON le 14 juin aurait été «pire que la lex Weber et la LAT réunies» ! Ce, en brandissant la menace de préavis négatifs aux demandes de permis de construire déposées dès le lendemain de la votation.
Ces déclarations invitent à la réflexion. Au-delà des aspects financiers et immobiliers, la troisième correction du Rhône n’est-elle pas avant tout un projet directement lié à notre environnement et à notre qualité de vie ? Elément notoire, l’argumentaire du Conseil d’Etat ne mentionnait en effet pas une seule fois les mots «nature» ni «environnement” !
Le 14 juin 2015, j’ai voté oui au fonds de financement de la troisième correction du Rhône. Pas par convoitise des subsides fédéraux, pas par peur de zones non constructibles, par par intimidation suite au chantage émotionnel de nos autorités…. Mais simplement parce que la troisième correction du Rhône est un projet visionnaire qui permet le développement d’espaces naturels et de zones de rencontre et de loisirs dont l’être humain comme la nature pourront bénéficier pleinement.
Actuellement, le Rhône s’apparente à peu de choses près à “autoroute d’eau saumâtre”… Pour la biodiversité, il est à peine plus attrayant qu’une véritable autoroute d’asphalte; pour le promeneur ou le cycliste du dimanche, il présente tout juste l’avantage d’être bordé de berges dépourvues de trafic motorisé… L’attrait paysager, en soi, demeure faible. Et c’est là que le projet d’un Rhône plus naturel et sauvage prend tout son sens !
Rhône 3 apportera à notre fleuve une plus-value d’un point de vue à la fois qualitatif (plus grande attractivité et meilleure qualité de vie pour la population), quantitatif (développement du tourisme doux) et environnemental (accroissement de la biodiversité). Il s’agit d’un projet solide et novateur, sans alternative crédible, qui va bien au-delà des seuls aspects sécuritaires ou financiers. Rhône 3 fera enfin (ou plutôt «de nouveau») de la plaine valaisanne un lieu de rencontre agréable et un espace naturel à haute valeur environnementale !