Le sale jeu de l’UE en Libye et en Méditerranée

Photo © Flavio Gasperini/SOS MEDITERRANEE

L’excellent reportage de Maurine Mercier pour la RTS parle de la barbarie d’une milice en Libye, de la nécessité de justice dans ce pays et de la relation toxique entre le gouvernement actuel et les milices pour assurer sa sécurité et celle du territoire. En Libye, les milices vivent d’abord de trafics d’armes, de drogue, de migrants et d’essence. Mais, comme le gouvernement n’a pas de police, ni d’armée, ni aucune institution pour les soumettre, il leurs verse des salaires pour tenter d’y parvenir.

 

L’argent de l’UE termine dans les caisses des milices

 

Or, le communiqué récent du Service Européen pour l’Action Extérieure (SEAE) précise les montants astronomiques des transferts effectués en Libye pour favoriser le renforcement de la société civile et améliorer la gestion des migrations. Dans l’ensemble, l’aide de l’UE à la Libye a atteint environ 700 millions d’euros au cours des dernières années. Sur les 455 millions d’euros accordés dans le cadre du Fonds fiduciaire d’urgence de l’UE pour l’Afrique (EUTF), 57 millions d’euros sont alloués pour soutenir les autorités libyennes dans la gestion des frontières, les activités de recherche et de sauvetage (SAR) en mer et sur terre et les forces de l’ordre. 

 

Un autre rapport du Groupe d’experts de l’ONU sur la Libye dit que l’embargo sur les armes décidé en 2011 est une blague. Les armes arrivent de toutes parts. Le groupe d’experts déclare aussi que les personnes migrantes interceptées en mer Méditerranée par les gardes-côtes libyens ne sont pas toujours correctement comptabilisées à leur arrivée aux ports. Certains disparaissent et les différents ministères interrogés n’ont pas donné d’explications. Une chose est sûre, lorsque les migrants sont à nouveau placés dans des centres officiels de détention, ils sont victimes des pires traitements, le groupe d’expert le confirme.

 

En 2019, AP News publiait une enquête ahurissante affirmant que d’importants fonds européens avaient été détournés vers des milices enrichies grâce aux trafics de migrants et bénéficiant de liens spéciaux avec des gardes-côtes. L’ONU était au courant. 

 

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Pronostique: dans les îles grecques se construiront de grands centres de procédure et de renvoi

Probablement paralysée par la colère et la tristesse, j’ai dit à mon entourage que je n’écrirai pas sur l’incendie de Moria (île de Lesbos, Grèce) qui a ravagé, dans la nuit du 8 septembre, le plus grand camp de réfugiés en Europe (1). Mais je souhaite tout de même partager mon pressentiment sur le rôle de Lesbos et des îles voisinent dans la future organisation du système d’asile et de migration en Europe. 

Sur les cendres du camp de Moria ou à côté, un nouveau centre de procédure verra prochainement le jour. Il sera certainement surveillé et administré par une société privée experte en sécurité (2) dont les marges opérationnelles se feront sur la livraison de repas périmés, de soins médicaux au rabais, de renvois brutaux et bien d’autres exactions. Ce problème est d’ailleurs à l’ordre du jour du Conseil des droits de l’homme, réuni jusqu’au 2 octobre pour sa 45ème session. 

A Lesbos, le gouvernement grec rêve  d’un nouveau camp depuis des mois. Il verra donc le jour malgré l’opposition importante des habitants de l’île. Pour l’instant ce sont les tentes de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) qui offrent un nouveau toit aux personnes d’accord d’en bénéficier. Beaucoup n’en veulent pas, préférant dormir sur des bouts de cartons en espérant pouvoir être bientôt relocalisés vers un centre de procédure sur le continent. Sauf pour des personnes très vulnérables, les transferts vers la terre ferme ne se produiront pas. Ce serait encourager d’autres feux, dans d’autres camps surchargés, dans d’autres îles. 

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Refoulements illicites vers la Libye, comment punir les Etats responsables?

Photo © UNHCR/Ahmed Ben Madi

 

Depuis le mois de janvier 6’500 requérants d’asile (1) et migrants interceptés en mer Méditerranée ont été refoulés en Libye où la guerre civile et la crise du coronavirus ont encore aggravé leur  situation.

 

La «politique des ports fermés» et la criminalisation progressive des organisations civiles de sauvetage, leur blocage dans les ports italiens, associés au retrait des missions de l’Union européenne de recherche et de sauvetage ont créé le vide en mer Méditerranée où principalement deux acteurs sont présents: les garde-côtes libyens et les navires marchands. Les sauvetages et refoulements opérés par les navires marchands Nivin (novembre 2018) et Panther (janvier 2020)  en sont les exemples parfaits.

 

Renouvellement de l’accord entre l’Italie et la Libye

 

Malgré l’aggravation de la situation humanitaire, l’Italie (soutenue par l’UE) a renouvelé le mémorandum d’entente de 2017 avec la Libye. Avec ce deuxième volet entré en vigueur en février 2020 et durant ces trois prochaines années, l’Italie et l’UE continueront de financer les équipements, les activités et les formations des gardes-côtes libyens afin de juguler les arrivées depuis la Libye.

 

Depuis 2017, l’UE a accordé plus de 300 millions d’euros pour soutenir des projets de sécurisation de la frontière avec la Libye et 41 millions d’euros viennent d’être alloués en décembre 2019. Cette politique migratoire a permis une baisse importante des arrivées sur les côtes italiennes et maltaises mais le coût humain est énorme et des observateurs constatent qu’elle alimente les factions armées en chair à canon.

 

Graphique: The New Humanitarian

 

L’Europe finance la guerre civile en Libye

 

Fin juillet, le meurtre de trois jeunes soudanais commis par des membres d’une milice proche des gardes-côtes, et ce juste après avoir été interceptés en mer, a encouragé l’Organisation internationale des migrations (OIM) à sortir de son silence en avouant que la moitié des personnes refoulées en Libye depuis janvier, soit 3’000 ont littéralement disparu des radars. Parmi elles il y aurait des centaines de femmes et d’enfants.

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L’Ocean Viking repart bientôt en mer. Interview de Caroline Abu Sa’Da, directrice de SOS Méditerranée Suisse

Photo © Anthony Jean / SOS MEDITERRANEE


 

SOS Méditerranée est l’organisation humanitaire qui affrète l’Ocean Viking. Depuis 2016 et avec l’aide de ses partenaires Médecins du Monde puis Médecins sans frontières (MSF), l’organisation a sauvé des milliers de réfugiés abandonnés en pleine mer au large des côtes libyennes. Entre le 15 et le 19 février dernier, l’Ocean Viking a porté secours à 276 rescapés, sa dernière rotation avant l’imposition des mesures d’urgences pandémiques, la clôture des ports et des frontières. 

De retour à Marseille, un différent de stratégie opérationnelle a sonné le glas du partenariat avec Médecins sans frontières (MSF). Fallait-il repartir ou non en mer? Pour MSF, l’urgence humanitaire l’exigeait. Une stratégie de court terme selon SOS Méditerranée car l’urgence sanitaire covid-19 et le risque de fermeture des ports italiens et maltais ne le permettait pas.  Résultat: le partenariat vieux de quatre ans a été rompu par MSF juste avant Pâques.

J’ai souhaité comprendre pourquoi et ce que cela impliquait pour l’organisation. Caroline Abu Sa’Da est la directrice de SOS Méditerranée Suisse depuis octobre 2017. Je la remercie d’avoir répondu à mes questions. 

 

                 Photo © Miguel Bueno

 

Le 20 février vous avez annoncé avoir procédé au sauvetage de 276 personnes au large de la Libye. Etait ce votre dernière opération de sauvetage? 

Oui nous avons porté secours à 276 personnes et c’était notre dernier sauvetage. On a eu une autorisation de débarquement à Pozzallo en Sicile qui a été assez rapide et on a été placé en quarantaine jusqu’au 8 mars. Le navire est reparti le 17 mars vers Marseille au moment où les frontières ont commencé à se fermer. Nous avons choisi de rentrer aussi parce que les autorités italiennes nous ont informés qu’ils auraient besoin de place dans leurs ports pour d’autres navires commerciaux. Une fois à Marseille nous avons commencé à réfléchir à la suite des opérations. 

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Ce printemps noir en Méditerranée centrale

Depuis le mois de mars, l’assistance humanitaire est particulièrement difficile et complexe en Méditerranée centrale alors que les traversées augmentent depuis la Libye. Les sauvetages en Méditerranée souffrent depuis longtemps d’une politisation extrême mais les récentes mesures de sécurité sanitaires contre la propagation du Covid-19 décidées par les gouvernements ont rendu l’assistance aux migrants et aux réfugiés encore plus difficiles. 

 

Il y a eu la fermeture des frontières rendant les relocalisations et les réinstallations impossibles, il y a eu la fermeture des ports rendant le débarquement des rescapés en mer et l’approvisionnement des navires humanitaires extrêmement complexes et il y a eu le blocage des navires humanitaires dans les ports. La politique sanitaire des gouvernements européens a malheureusement aussi été le prétexte pour empêcher l’arrivée de personnes en demande de protection et, si possible, les refouler illégalement en Libye

 

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Morts à la frontière gréco-turque: les responsables doivent être arrêtés et jugés

En mars le gouvernement grec, soutenu par l’Union européenne (1), a fermé ses frontières pour empêcher l’entrée de milliers de réfugiés en provenance de Turquie appelant l’Union européenne (UE) à l’aide pour renforcer la surveillance sur mer et sur terre. 

 

La Grèce était en guerre contre…des réfugiés

 

Au large des îles grecques des bateaux pneumatiques ont été repoussés avec une violence inédite par les garde-côtes grecs appuyés par des milices civiles. De fin février au 26 mars, entre 15 000 et 20 000 demandeurs d’asile se sont rassemblés au poste frontière de Pazarkule dans l’espoir d’entrer sur le territoire de l’UE. Incapables de déposer une demande d’asile à la frontière grecque a cause de la suspension des procédures d’asile en Grèce dès le 1er mars, des milliers de familles s’y sont retrouvées piégées (2). 

 

A Pazarkule, des enfants et des bébés victimes de gaz lacrymogènes

 

Durant quatre semaines, des hommes, des femmes et des enfants ont été empêchés d’entrer en territoire grec à coup de balles réelles, balles en caoutchouc et gaz lacrymogènes. Il y a eu des morts et de nombreux blessés. Le camp de Pazarkule a été démantelé et brûlé par les autorités turcs le 26 mars. Selon le site Josoor International Solidarity de nombreux réfugiés syriens auraient été conduits de force vers la frontière syrienne, d’autres auraient été placés en confinement (Covid-19) dans des centres turcs. 

 

Dépôt de plaintes contre la Grèce et l’UE

 

Durant la crise à la frontière une coalition de plus de 120 organisations “contre les violences aux frontières” se mettait en place et annonçait travailler sur le dépôt de plaintes contre la Grèce et l’UE pour les violations des droits fondamentaux des victimes fuyant la Turquie. De nombreux témoignages dénonçant les violences ont été recueillis depuis. 

 

Les preuves s’accumulent

 

Quelques uns sont en ce moment même rendus publics par l’association française GISTI qui met plusieurs vidéos en ligne montrant les violences des policiers, gardes-frontière et gardes-côte grecs. Selon Nick Waters, ancien officier britannique et analyste pour Belingcat, un site d’enquête en ligne, les services de sécurité grecs auraient utilisé des grenades à gaz lacrymogène similaires à celles qui ont entraîné des blessures mortelles sur des dizaines de manifestants en Irak en novembre 2019. D’autres témoignages ont été recueillis par Forensic Architecture, l’organisation Human Rights Watch et Amnesty International pendant que de hauts responsables de l’UE saluaient les mesures des autorités grecques en les soutenant avec l’appui renforcé sur le terrain de l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes (FRONTEX). 

 

C’était comme si la Grèce était en guerre. Début mars, notre gouvernement a pris la fâcheuse décision de suspendre les nouvelles demandes d’asile, violant la Convention des réfugiés de 1951. Même en tant de guerre, il y a des lois, il y a des règles. Si le gouvernement tient à sa crédibilité, les personnes agissant pour le compte de l’Etat devront être poursuivies en justice parce qu’elles ont fait un usage disproportionné de la force à l’encontre de civils vulnérables, dont certains ont perdu la vie,” me dit une avocate grecque. 

 

Sursaut de pragmatisme pour les requérants mineurs non accompagnés

 

Les violences meurtrières aux frontières européennes ne doivent pas rester impunies. En attendant, le choc des violences aux frontières a provoqué un sursaut d’humanité ou de pragmatisme. Depuis deux semaines le gouvernement grec travaille d’arrache-pied à l’organisation de la relocalisation des mineurs non accompagnés vers d’autres pays européens. La semaine dernière, le Luxembourg est devenu le premier pays européen à accueillir douze filles et garçons, des îles grecques de la mer Égée. Le 16 avril, 47 autres mineurs, certains très jeunes, sont arrivés en Allemagne. Si le plan fonctionne, au moins 1 600 enfants pourraient se voir offrir une nouvelle vie. Onze pays de l’Union européenne, dont la Belgique et la France, se sont engagés à recevoir et à prendre en charge des dizaines d’enfants. La Suisse a promis d’organiser le transfert de 22 enfants qui ont de la famille en Suisse. Affaire à suivre!

 

  1. Charles Michel, président du Conseil européen, a ainsi encensé les efforts des Grecs pour « protéger les frontières de l’Europe ». Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a qualifié la Grèce de « bouclier européen » – suggérant ainsi que les personnes migrantes et réfugiées constituent une menace physique pour l’Europe. Enfin, l’agence européenne Frontex va déployer une intervention rapide dans la zone.
  2. Il est de nouveau possible de déposer une demande d’asile en Grèce depuis le 1er avril.

 

 

Agir pour éviter que le COVID-19 ne tue dans les camps de réfugiés et bien au-delà

Photo de Dr Mike Ryan (OMS)

 

Il y a quelques jours Priti Patnaik, journaliste pour The New Humanitarian, interrogeait Mike Ryan, qui dirige à l’Organisation mondial de la santé (OMS) le programme d’urgence sanitaire. Épidémiologiste de formation avec 25 ans d’expérience dans des zones de conflit, Mike Ryan met en garde tous les gouvernements qui placent au second plan les programmes de prévention, les opérations de dépistage et l’assistance médicale aux requérants d’asile et aux réfugiés confinés dans des camps où les conditions sanitaires sont alarmantes et la surpopulation inquiétante. Dans ces camps, c’est évident, le potentiel de propagation d’une épidémie comme le Covid-19 est accru alors que l’état de santé sous-jacent des personnes qui y sont confinées est déjà compromis. 

Nous sommes particulièrement préoccupés pour les personnes vivant dans des camps – les Rohingyas vivant au Bangladesh, les personnes vivant dans des camps de déplacés internes en Syrie et au Yémen, les réfugiés vivant au-delà des frontières turques… Le fait est que les systèmes de santé qui les entourent sont déjà faibles et pas nécessairement fonctionnels. Il y a une autre vulnérabilité dont nous ne parlons pas, à savoir la vulnérabilité de l’enfant sous-alimenté ou du réfugié stressé vivant dans un camp surpeuplé. Je crains un peu que l’impact sur ces populations soit potentiellement beaucoup plus important que ce à quoi les gens s’attendent. Mais la dernière chose que je veux, c’est que les réfugiés s’inquiètent de quelque chose de plus. Ils ont déjà de quoi s’inquiéter. Il s’agit ici d’un appel à l’action.”

Selon Mike Ryan, si l’épidémie pénètre dans un camp de réfugié, il est impératif d’y intervenir rapidement afin d’isoler les cas. Parvenir à stopper la propagation de la maladie nécessite d’agir sur trois priorités: la conception du camp, l’espace dans le camp et l’hygiène. 

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65 organisations demandent la relocalisation urgente de 1’800 mineurs non accompagnés bloqués sur les îles grecques

De nombreuses organisations appellent les Etats de l’Union européenne à déployer des mesures urgentes de regroupement familial ou de relocalisation pour les 1 800 requérants d’asile mineurs non accompagnés qui sont bloqués depuis des mois sur les îles grecques. Relocaliser 70 enfants par pays ce n’est pas trop demander pour venir en aide à la Grèce, “bouclier bonne poire” de l’UE (et de la Suisse) et qui pourrait bientôt abandonner ce rôle. 

 

Les 65 organisations dont MSF, METAdrasi, Human Rights Watch, Caritas Europe et Save the Children sont mobilisées et rappellent que les 1 800  mineurs non accompagnés doivent être rapidement réunis avec leurs familles en Allemagne, en France, en Suisse et dans d’autres pays en Europe. Ces enfants attendent depuis longtemps des réponses sur leur demande de regroupement familial mais les formalités administratives complexes traînent. 

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Des suggestions pour une aide suisse efficace en Grèce

Photo © Abdul Aziz Muhamat, de retour de Lesbos

Il y a quelques jours, la Suisse annonçait son aide financière et matérielle à la Grèce. Elle s’accompagnera sans doute de conseils suisses au gouvernement grec qui s’intéresse au bilan positif de la procédure accélérée. Mais sur les îles la situation humanitaire est si grave que l’on se trouve dans une situation où les criminels de droit commun sont bien mieux traités en Europe. En plus, l’aide suisse se concentre sur un objectif, celui de maintenir les réfugiés loin de nos frontières. C’est regrettable. Elle doit faire mieux en soutenant des ONG locales expérimentées et connectées et elle doit faire plus en proposant la relocalisation rapide de familles particulièrement vulnérables.

 

Une souffrance sans nom dans les îles grecques

 

Avec l’arrivée de 59 726 personnes en 2019, les îles de Samos, Lesbos, Chios, Leros et Kos accueillent actuellement quelque 40 000 personnes dont 85% viennent de pays en conflits (Syrie, Afghanistan, Irak, Palestine, Somalie, RDC) et méritent selon le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) un statut de protection

Depuis le mois de juillet 2019, le nombre de personnes enregistrées à Moria (Lesvos) a quadruplé. Il accueille désormais plus de 18 000 personnes, neuf fois sa capacité d’hébergement réelle (2 200 personnes) et surtout le tiers de la population du camp est constituée d’enfants de moins de 12 ans dont beaucoup sont malades. Ils ne bénéficient d’ailleurs plus de soins depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur l’asile en novembre.

MSF et le HCR ont demandé l’évacuation rapide des personnes dont la santé s’aggrave, des mineurs non accompagnés et des familles vers des logements décents en Grèce continentale.   

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En Suisse, les demandes d’asile ont chuté depuis 2015 et le SEM bâcle la procédure accélérée

A Lesvos, où près de 20’000 réfugiés sont retenus dans des conditions dégradantes et dangereuses, la police grecque se rabaisse à devoir confronter la colère des réfugiés avec des gaz lacrymogènes, même à l’encontre de jeunes femmes et d’enfants.

 

En Méditerranée les gardes-côte libyens les accostent pour les retourner de force en Libye avec la complicité et l’assistance de l’Union européenne et de l’Italie. En Hongrie, la police les repousse à la frontière serbe et place les requérants d’asile dans des centres de transit fermés le temps de la procédure. 

Voilà qui explique pourquoi les demandes d’asile en Suisse sont au plus bas depuis douze ans. 14’269 nouvelles demandes d’asile en 2019, représentent 6,5% de moins qu’en 2018, 21% de moins qu’en 2017, 48% de moins qu’en 2016 et 64% de moins qu’en 2015.

C’est si bas que que Madame Karin Keller-Sutter annonçait, en septembre dernier, la fermeture de plusieurs centres d’hébergement.

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