Nos problèmes de riches : les vaccins Covid-19 !

La Confédération propose gratuitement des vaccins d’une qualité exceptionnelle à la population, ceci sur la base d’expériences très solides et des études scientifiques de très grande ampleur et qualité. Comment est-t-il possible qu’une frange importante de la population refuse ces vaccins ?

Mes collègues des pays africains nous répondent très simplement : vous avez des problèmes de riches ! Et notre arrogance est sans limites car nous avons perdu la conscience de la chance que nous avons dans notre pays.

 

Les deux vaccins disponibles en Suisse ont montré leur efficacité (95%) pour prévenir les formes sévères du Covid-19. Ils sont le meilleur moyen de contrôler la pandémie et ainsi de permettre à notre société de reprendre une vie normale. Environ 62% des habitants sont vaccinés ; au moins 80% serait nécessaire pour une bonne protection de la population, encore mieux serait d’atteindre 90% comme en Norvège par exemple. Ces vaccins protègent également contre le variant delta. Les formes graves du Covid-19 touchent également les jeunes, et la majorité des cas se retrouve chez les non-vaccinés.

Malheureusement des informations erronées circulent et sont adressées ici.

  • Les vaccins ne sont pas des produits génétiquement modifiées – l’ARNm est similaire à un brin de code informatique. Il ne peut pas s’intégrer dans nos gênes et ne peut pas modifier notre matériel génétique. Ces produits ne sont pas du tout comparables par exemple au maïs génétiquement modifié
  • Tous les composants de ces vaccins sont connus de longue date, donc aussi les possibles effets indésirables. Ceux-ci sont assez fréquents 1-2 jours après l’injection ; les effets secondaires graves sont extrêmement rares, selon des études scientifiques avec un très grand nombre de vaccinés et un recul de plus d’une année. La très grande majorité disparait en quelques jours.
  • Cette recherche révolutionnaire sur l’ARNm a débuté il y a 40 ans, et son potentiel reconnu dans la lutte contre le Covid-19. Les très importants investissements ont accéléré le processus en réduisant significativement le temps de production. Cette méthode permet une adaptation du vaccin en 8 semaines, ce qui est un avantage considérable pour lutter contre les variants.

De plus, des partis politiques comme l’UDC, distillent des messages désastreux pour la santé publique : la distinction « subtile » entre être pour la vaccination mais contre le certificat covid-19 a intellectuellement certes un certain sens, cependant au point de vue santé publique ces distinctions ne font que perturber la campagne de vaccination. Pour la santé du pays et notre économie, la vaccination généralisée est le seul moyen de gérer la pandémie intelligemment pour le bien de tous : ainsi nous devons tous promouvoir la vaccination dans un esprit de cohésion sociale.

La vaccination de tous, y compris des jeunes est nécessaire car le virus circule largement dans cette population. Les personnes infectées profitent également du vaccin. Comme la vaccination permet une protection personnelle et de la population, c’est un acte de solidarité dans notre société de se vacciner.

Bien des gens dans le Sud du Monde prendraient bien notre place et s’interrogent de notre arrogance de riches gâtés.

Jan von Overbeck

Jan von Overbeck est né 1954. Il est médecin interniste avec une large expérience aussi bien clinique que de l’industrie, de l’administration et de la politique de santé helvétique. De 2014 à 2018, il a été médecin cantonal à Berne. En 2018, il a ouvert sa propre firme dans le domaine de la santé. Sa conviction profonde est que le système suisse, bien qu’en soi excellent, a besoin d’une réforme profonde.

Une réponse à “Nos problèmes de riches : les vaccins Covid-19 !

  1. UN GRAND BRAVO pour ce post clair et didactique et une rappel important:
    la vaccination généralisée est la pierre angulaire contre la pandémie et les mesures sanitaires (masque, distanciation et pass) restent des mesures importantes pour à terme diminuer la circulation de virus et de réduire le risque d’apparition de nouveaux variants.
    De la part d’un médecin-biologiste

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