Les rencontres du journal Le Temps sont toujours intéressantes, animées et en rapport avec les problèmes de société, comme celui sur les transports par exemple.
Le Forum santé 2021 aborde un problème fondamental pour notre société touchant d’une part un bien essentiel et d’autre part mettant à mal nos finances individuelles. Aux vues de la tension grandissante entre prestations du système de santé et leur financement, le citoyen devrait pouvoir idéalement se prononcer dans une démocratie directe comme la nôtre. Le citoyen subit la hausse des primes sans pourvoir réagir. La réalité est que le rituel risible de la communication qui entoure la discussion opaque sur les primes d’assurance, reste inchangé aussi cette année. Ceci n’est qu’un exemple parmi bien d’autre.
Le titre du Forum 2021 : « le patient, ce grand oublié ? » est cependant mal choisi. La majorité d’entre nous sommes des citoyens matures et des clients potentiels du système de santé. Lorsque nous sommes patients, nous perdons l’objectivité nécessaire pour décider sur les réformes du système. Pour le politique, il est plus facile de faire vibrer la fibre du danger que représente la maladie, que la raison afin de préparer les changements de fond nécessaires urgemment à notre système de soins.
Le titre du Forum 2021 aurait pu être : °Quel système de santé pour notre pays et à quel prix ? » Notre système fonctionne avec une loi sur le financement du système (LAmal), et ainsi tous les intérêts particuliers défendent leurs tranches du gâteau, et nous les citoyens payons passivement la facture sans avoir de choix réel. Nous avons besoin d’une loi sur la santé qui rassemble nos aspirations en tant que société et ceci en regard des investissements que nous sommes prêts à payer. Ce choix est à la portée du citoyen, mais pas du patient. Une telle loi devra se baser sur les principes de santé publique : la pandémie nous a montré de façon criante que nous pourrions nous améliorer considérablement. La prévention ainsi que l’accès au système de santé devront être revus du point de la société dans son ensemble. Actuellement, le système est profondément fracturé entre tous les intérêts particuliers (cantons, hôpitaux, ambulatoires, assureurs médecins, pharmaciens, soignants… , etc.) bloquant toute réelle transformation. L’initiative sur les soins infirmiers sur laquelle nous voterons le 28 novembre est un exemple de manœuvre cosmétique que les lobbys n’osent pas critiquer par peur de mettre en danger leurs intérêts particuliers spécifiques.
Pourquoi ne pas proposer en 2022 une édition du Forum pour établir « une constituante pour une nouvelle loi sur la Santé en Suisse ».
Oui. Le système suisse, comme vous le soulignez, est de qualité. À mon avis, il n’a pas besoin de réforme particulière mais d’une meilleure distribution des primes “mutuelles” eu égard à des soins parallèles à la médecine dite scientifique, robotique, lourde voire acharnée. Les préposés aux calculs et aux diktats n’ont aucune idée de ce que bien des acteurs alternatifs de la santé en Suisse sont parvenus à produire comme médication de simples bobos. Depuis longtemps et pour des résultats observables. Il existe une tradition anthropologique et ethnobotanique de la médecine en Suisse (attention, je n’ai pas dit anthroposophique). Or les pouvoirs confédéraux en matière de pandémie, les assureurs qui relèvent les primes pour les soins complémentaires et les groupes humains terrorisés par des médias obtus rechignent à reconnaître ces précieuses avancées. Il serait temps de nous affirmer et d’assumer ce que nous détenons pour médecines efficientes au moins au cas par cas, afin de prendre soin et de nous porter mieux sans coûts excessifs – coûts déjà comptés dans les primes existantes. D’accord avec le système mutuel Lamal privé obligatoire; mais pour une juste répartition des prestations et non à une hospitalisation, certes utile dans les cas qui la requièrent, mais nosographiquement étrangère au développement de l’être humain quand celui ou celle-ci essaie de s’aider soi-même au moins pour un temps.
Une reformulation de la LAMal qui date de mars 1992 est une bonne idée. Une meilleure définition de ses domaines d’application (publique, privé, maladie et prévention) pourrait être utile en terme de coûts. La tarification des gestes médicaux ambulatoires basées initialement sur des conventions a été remplacée en 2004 par le TarMed (4600 positions calculées selon deux composantes, technique et intellectuelle). Une nouvelle version a été négociée (2021) mais ne semble pas encore réunir l’ensemble des acteurs (assureurs, FMH, politiques). La démographie augmente, la pyramide dès âges ne suit pas, les coûts de la Santé augmentent et donc les primes avec (4% annuel en moyenne). Santé publique et Santé privée nécessitent probablement d’être redéfinies.
il en va de même pour toutes les assurances sociales, les paramètres ayant permis de mettre en place ces “systèmes” (démographie, longévité, mode de vie, etc.) devraient être suivis et lorsque l’écart entre la valeur d’origine et la valeur présente dépasse un certain niveau il devrait y avoir automatiquement une mise à jour. Cela existe ici ou la sous une certaine forme puisque, par exemple, les rentes AVS sont indexées.
pourtant la logique “technique” (calculée), la variation importante des paramètres ayant servi à mettre en place les règles de l’assurance ne provoquent rien ou presque; des modifications cosmétiques uniquement !
pour la LAMal il y a en plus le passage de la gestion par l’OFAS a une gestion calamiteuse par l’OFSP en soulignant qu’ils n’y peuvent rien: ils n’ont pas les structures nécessaires à cette gestion.