Le devoir de perfection

 

 

Si le droit s’impose à tous, la morale, cette loi non écrite, se prescrit en plus aux élus Pour atteindre au niveau du législatif ou de l’exécutif, il faut remplir certaines conditions objectives : disposer du passeport à couverture rouge ; résider en un lieu adéquat ; n’être pas l’objet de condamnations infamantes. Mais ce n’est pas tout.  Il faut être parfait. Ne jamais laisser apparaître quelque faiblesse que ce soit. Pratiquer une vertu intransigeante pour se conformer à celle des puritains.

On ne peut pas formellement reprocher à un Conseiller fédéral d’entretenir une liaison amoureuse puisque la loi ne l’interdit pas, mais cela a tout de même mauvaise façon et permet de le critiquer. Peu importe qu’il remplisse bien son mandat politique. On se réfère à lui comme s’il devait trouver son plaisir uniquement dans son travail. De même s’il ne contrôle pas strictement ses expressions verbales, il y a lieu de le blâmer et d’attendre des excuses. L’idéal de la fonction consiste à être parfaitement lisse, inodore, incolore, à devenir une abstraction d’être humain.

Le test suprême est l’imposition. S’il s’avère que l’élu pratique l’optimisation fiscale, c’est-ä-dire qu’il installe ses pénates dans un lieu qui ne charge pas trop le bateau, il est soupçonné d’une sorte de fraude. Non pas qu’il n’obéisse pas à la loi, mais qu’il l’utilise et s’en serve. On attend, semble-t-il, d’un élu qu’il observe la rigueur maximale et qu’il recherche fébrilement l’endroit qui l’imposera au maximum. Tout citoyen, en bon père de famille, est justifié d’utiliser la loi pour payer le moins possible. Au contraire l’élu devrait renchérir sur ses exigences et payer une sorte d’impôt compensatoire, pour expier le fait d’être rémunéré par les finances publiques.

Or le fédéralisme a pour conséquence que l’imposition varie de commune en commune et de canton en canton. Cette pratique possède une grande vertu car le contribuable n’est pas livré à une fiscalité nationale. Il a le pouvoir de mettre en concurrence les divers pouvoirs publics. Ceux-ci ont intérêt à modérer le taux d’imposition pour conserver ou attirer les contribuables les plus intéressants. Et pour éviter la surenchère de la concurrence fiscale entre cantons ou communes, une péréquation lisse le paysage. Le système est à la fois efficace et juste.

En revanche, les reproches vertueux ne sont pas sans arrière-pensée. Dans le combat entre partis, il est profitable de faire la morale pour déstabiliser un ou une concurrent(e) qui a trop bien réussi. Les critiques sur la feuille d’impôt émanent surtout de la gauche parce qu’elle fédère des électeurs défavorisés financièrement, qui ne paient pas de contribution du tout et qui considèrent donc le mécanisme fiscal comme un outil de redistribution en leur faveur. L’inégalité sociale leur est insupportable. Dans leur esprit, ceux qui jouissent d’une certaine aisance bénéficient d’une injustice fondée sur leur habileté. Ils maîtrisent trop bien la loi et en tirent tous les avantages qui sont hors de portée des gens simples. La catégorie la plus critiquable est celle des élus d’un autre parti : ils gagnent leur vie avec de l’argent public et ils jouissent d’un certain pouvoir. En démocratie directe, c’est suspect.

 

 

 

Jacques Neirynck

Jacques Neirynck est ingénieur, ancien conseiller national PDC et député au Grand Conseil vaudois, professeur honoraire de l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), d'origine belge, de nationalité française et naturalisé suisse. Il exerce la profession d'écrivain.

73 réponses à “Le devoir de perfection

  1. Personne ne peut nier que d’avoir amené son siège fiscal à Lausanne en 2020 et le ramener à Zoug après son échec électoral est problématique. Ma thèse, certes spéculative, est qu’elle est repartie fiscalement à Zoug car elle aime son canton d’origine plus que sa terre d’asile. Les suisses allemands sont attachés à leurs racines, c’est un fait. Je pense qu’elle devrait démissionner mais elle ne fera pas. Elle gagne à présent environ 300’000.- par an. Le peuple pourrait descendre dans la rue pour la déloger, mais il n’arrivera pas. A la prochaine législature est sera “out” du CE c’est sûr et certain, elle-même ne se représentera pas.

  2. « Pour atteindre au niveau du législatif ou de l’exécutif, il faut remplir certaines conditions objectives (…) Il faut être parfait. Ne jamais laisser apparaître quelque faiblesse que ce soit. Pratiquer une vertu intransigeante pour se conformer à celle des puritains. »

    Vu le prix qu’ils coûtent à la société, c’est le minimum que l’on puisse exiger de ces gens.

    Jusqu’à preuve du contraire, personne ne les a obligés à occuper ce genre de poste. Ils y sont allé de leur plein gré. Tous les efforts qu’ils ont déployés pour exercer le pouvoir leur permet d’imposer leur vision du monde à l’ensemble de la société et de défendre les intérêts de leurs affidés … tout en étant grassement rémunérés par nos impôts.

    Donc oui, je fais partie de ceux qui attendent de ces gens un comportement exemplaire durant l’exercice de leur mandat.
    S’ils n’en sont pas capables, alors ils ne servent véritablement à rien.

    1. Je ne sache pas que les élus soient grassement payé. Un Conseiller national a un revenu de l’ordre de 5000CHF mensuel, inférieur au salaire moyen pour la Suisse.
      A supposer qu’ils soient mieux payé, cela ne signfie pas qu’il doive se comporter mieux que la loi ne l’exige.

      1. Un Conseil d’Etat c’est environ 300 mille par an, un Conseiller national 12 mille mensuel. Eh oui, de votre temps c’était 5000 seulement!

        1. A ma connaissance le revenu d’un conseiller national n’a pas été augmenté depuis 2015. Référence de votre part?

          1. Effectivement l’indemnité annuelle plus cent jours de séance font un total de l’ordre de 70000CHF annuel soit un peu plus que 5000VHF mensuel, moins que la moyenne des salires suisses.

        2. “(ats) Un conseiller national touche en moyenne 79 francs l’heure, contre 76 pour un sénateur, selon une étude de l’Université de Genève publiée mardi (23 mai 2017). Les auteurs estiment cependant impossible de déterminer un salaire-type tant les revenus varient d’un élu à l’autre.

          De 20 à 140 francs l’heure

          Les revenus varient fortement, selon que le député fédéral engage ou non un collaborateur, et à quel taux. Ainsi, il peut gagner entre moins de vingt francs l’heure à plus de 140 francs au Conseil national, et entre 40 et près de 140 francs l’heure au Conseil des Etats.

          Cette variation s’explique en partie du fait que les défraiements pour le personnel ou le matériel, d’un montant total de 33’000 francs, s’ajoutent au revenu du parlementaire si ce dernier ne les dépense pas.

          Par ailleurs, le salaire horaire net ainsi calculé prend uniquement en compte les activités qui se déroulent entre les murs du Palais fédéral: préparation des lois examinées, séances de commission et travail en plénum.

          Un plein temps pour la moitié des élus

          Le temps consacré à d’autres activités directement liées au mandat de parlementaire fédéral n’a pas été pris en compte. Il s’agit par exemple de séances de parti, de campagnes politiques ou de relations avec les médias et le public, pour lesquelles les élus ne sont pas payés.

          Selon les professeurs de l’Université de Genève, le travail strictement parlementaire représente pour la moitié des élus fédéraux un travail à 50% au moins. Si on ajoute les activités directement liées à son mandat, il représente une activité qui dépasse les 87% pour la moitié des conseillers nationaux et 71% pour la moitié des sénateurs.

          Finalement, les chercheurs remarquent que par rapport au secteur privé, le salaire horaire des parlementaires est “généralement plus élevé”. Mais si toutes les activités directement liées au mandat sont prises en compte, il est alors inférieur à celui pratiqué dans le privé.”

          Sources: L’Assemblée fédérale – Le Parlement suisse (https://www.parlament.ch/fr/services/news/Pages/sda-mk-info-2017-05-23.aspx) citant une étude de l’Université de Genève sur les revenus et les charges des parlementaires fédéraux (https://www.parlament.ch/centers/documents/fr/studie-einkommen-arbeitsaufwand-parlamentarier-2017-f.pdf)

          Quant à la charge morale, que ce soit pour un revenu de 40.- ou de 140.- de l’heure, elle reste la même.

          Et quant à certains commentateurs, peut-être auraient-ils avantage à se renseigner avant de dire n’importe quoi, non?

          1. Merci pour ces précisions qui en tous cas démystifient le prétendu gras revenu. Celui-ci procède de l’obsession de la milice plus ou moins assimilée à une sorte de bénévolat. Toujours est-il que la plupart des élus disposent en parallèle d’un revenu d’indépendant et que les rares conseillers vivant de leurs rémunérations parlementaires sont plutôt misérables.

          2. Ils ont été augmentés en 2022 ?

            2021: Député au Conseil national – indemnités imposables brutes avant déductions sociales

            Régulier 99000 CHF

            2022: Député au Conseil national – indemnités imposables brutes avant déductions sociales

            Régulier 122600 CHF

            https://pace.coe.int/members/8218/declarations/2023

            Bizarre. Cette dame déclare zero revenu de son activité de consultante juridique…

            https://pace.coe.int/members/8217/declarations/2023

            J’adore la transparence. 🤪

            On pourrait pas envoyer Nantermod au Conseil de l’Europe, pour voir ses revenus 😅🤣🤣🤣

          3. “La médiane du revenu annuel direct net pour les membres du Conseil national est de 37 700 francs, de 44 400 francs pour les membres du Conseil des Etats. Il s’agit de la rémunération touchée pour les heures de séances en session, en commission, en délégation, etc.” (Le Temps)

      2. Quand on a pour vocation d’influer sur la société, que l’on est prompt à donner des leçons aux citoyens et à leur pondre des lois dont beaucoup sont complètement absurdes, la moindre des choses est d’appliquer à soi-même la rigueur morale que l’on est prêt à imposer aux autres. Déjà que les compétences sont rarement au rendez-vous (comme vous le rappelez régulièrement dans votre blog), au moins que l’exemplarité vienne compenser ces insuffisances.

        Quant aux salaires : un conseiller d’état dans le canton de Vaud à plus de 250’000 francs, un conseiller fédéral à plus de 450’000.
        A ce prix-là, le citoyen contribuable est en droit d’exiger un minimum de tenue.

        1. La loi n’impose pas la rigueur morale, l’adultère n’est pas pénalement réprimé.
          Quelle est cette relation entre le montant du salaire et une obligation morale qui ailler au delà de la loi? Selon notre Constitution, tous les citoyens sont égaux devant la loi. Un élu n’a donc pas de privilège mais pas davantage une loi plus sévère.

          1. Une des rares obligations que rémunère le confortable salaire des politiciens et des gouvernants est la défense des intérêts des citoyens et du pays qu’ils sont censés diriger.

            Une faiblesse, une faille, quelle qu’elle soit (le sexe, le jeu, la drogue une vie privée chaotique ou l’esprit de lucre par exemple), à plus forte raison quand elle satisfaite grâce aux avantages liés à la fonction, prête le flan au chantage et à la manipulation et met donc potentiellement en danger les intérêts vitaux du pays ou de la société que les politiciens prétendent représenter.

            Si aucune loi n’empêche un dirigeant politique de commettre l’adultère (lois qui, rappelons-le, sont souvent façonnées pour servir les intérêts de ceux-là même qui les édictent), la commission de l’adultère peut l’amener à violer son devoir de loyauté et de diligence. Et son serment par la même occasion. Je doute que vous acceptiez de payer (cher) un junkie, prêt à toutes les bassesses pour obtenir sa dope, pour défendre vos intérêts …

            Dans une entreprise privée, cela mène souvent tôt ou tard à la faillite ou à la destitution des dirigeants (par ex. les affaires Crédit Suisse, Raiffeisen et quelques autres).

            Dans le domaine politique, je crois me souvenir qu’on appelle ce type de comportement de la trahison.
            Et je crois également me souvenir que c’est puni par la loi.

        2. A M. Olivier Caillet,
          Heureusement que la loi ne punit pas l’adultère, car nous serions nombreux à être punis. Pour ma part, je serais déjà galérien. Je résiste à tout, sauf à la tentation.

          1. Quand je parle de trahison, je parle de la trahison de l’Etat suite à un chantage ou une manipulation qui exploiterait la faiblesse d’un politique.
            Pas de l’adultère lui-même.

            En tant que libertaire, je considère que chacun mène la vie qui lui semble la meilleure pour lui.
            Tant que ça n’est pas à mes frais …

    2. Pas d’accord avec (juste) votre dernière phrase: “S’ils n’en sont pas capables, alors ils ne servent véritablement à rien.”

      Non, s’ils n’ont sont pas capables, ils sont nuisibles à la société et à la démocratie, car ils sapent la confiance que le peuple peut encore avoir en elle. Déjà aujourd’hui, moins de la moitié des électeurs participent aux élections.

      On entend certains dire que c’est par j’m’en-foutisme, je pense que c’est plutôt par désillusion: personnellement, pour la première fois depuis ma majorité, je ne pense plus participer aux élections fédérales à cause précisément de la déconnexion totale des présumés représentants avec leurs électeurs.

  3. «  Or le fédéralisme a pour conséquence que l’imposition varie de commune en commune et de canton en canton. Cette pratique possède une grande vertu car le contribuable n’est pas livré à une fiscalité nationale. Il a le pouvoir de mettre en concurrence les divers pouvoirs publics. »
    Croire ou faire croire que l’on peut faire jouer la concurrence entre cantons et communes est un leurre car on vit là où on peut et pas là où on veut à cause des contraintes de son travail et de ses moyens. Les disparités d’imposition sont subies et non choisies.

    1. Pas pour tout le monde, par exemple les retraités. Mais aussi les indépendants qui peuvent se laisser influencer par la politique fiscale.

      1. Pour la grande majorité des travailleurs, le lieu d’ imposition n’est pas une option.Et faire croire que cela permet de faire jouer la concurrence est une arnaque : seuls certains privilégiés peuvent le faire …la preuve !

        Comme indépendante , j’ai travaillé dans un canton et habité dans un autre , à mi chemin entre le travail de l’un et le travail de l’autre conjoint . Je ne vous raconte pas les complications fiscales inhérentes à ce genre d’exercice, chaque canton et chaque commune prélevant un maximum pour ensuite, après discussions entre eux, et selon des calculs obscurs , rétrocéder une partie du trop perçu l’année suivante . N’étant pas fiscaliste , je devais me contenter de payer sans comprendre et surtout il n’était pas question de « faire jouer la concurrence « …Un leurre qui permet à certains d’optimiser, mais qui ne concerne absolument pas la majorité des citoyens .

        L’histoire de faire jouer la concurrence est une arnaque institutionnalisée, qu’on nous brandit pour nous faire avaler des monstrueuses couleuvres : les prix des assurances maladies et les augmentations annuelles en sont un exemple obscène, parmi beaucoup d’autres .

        Brandir cet argument, c’est montrer votre décalage avec la grande majorité des travailleurs, qui paient normalement leurs impôts et qui font que ce pays marche . Si tout le monde optimisait , qui payerait ?

        1. Certains, les retraités, choisissent leur canton de résidence. Le but de cette règle est de mettre les cantons en concurrence. C’est le cas.

          1. Certains, et certains retraités ou bien les gros contribuables…. Croyez-vous sincèrement que les petits retraités veulent quitter leur entourage et leur famille, l’appartement qu’ils occupent depuis des dizaines d’années donc avec un loyer encore décent , pour aller vivre dans un coin où ils ne connaissent personne et dont ils ne parlent pas la langue ? Croyez-vous vraiment que les retraités ont tous de quoi avoir une résidence secondaire , devenue primaire, dans un coin fiscalement intéressant ? Si sincèrement vous croyez ce que vous affirmez, alors vous êtes vraiment très très éloigné de la réalité de base d’une part, et très irrespectueux pour ceux qui, ayant travaillé toute leur vie, en particulier les femmes, se retrouvent à la retraite avec juste de quoi vivre décemment et certainement pas de quoi s’muser à faire d l’optimisation fiscale .

          2. Le sujet du blog est le reproche adressé à des élus qui sont en règle avec la loi mais dont on prétend exiger plus.Je ne plaide pas particulièrement pour une fiscalité cantonale.

  4. Dans le canton de Vaud, la fausse affaire est conséquent d’une déroute du PS aux élections.
    Déjà que le PS doit faire place aux Vert.e.es, en plus, suprême frustration, il perd une place face à un petit partis. L’ambition de la jeunesse socialiste se trouve partiellement bouchée avec un élu PS de moins.
    Alors, tout est fait pour discréditer une élue afin de retrouver le siège, puisque rarement un sortant se fait éliminer. Je ne crois donc pas que l’imperfection humaine en est la source. C’est la volonté malsaine de nuire pour des raisons de pouvoir, qui pousse une frange de la gauche à faire appel au peuple, qui pour ce coup, les ignore. Quant à certains journalistes, la question se pose. Qu’est-ce qui est informations et Qu’est-ce qui est un soutien politique (RTS,. ) ?

    Le fond de l’affaire, c’est qu’une politicienne socialiste à conduit sa politique à l’idéologie, ce qui implique peu de compromis. Elle a été virée par le peuple. La Mélenchonnisation de la gauche romande pousse celle-ci, à parfois briser la décence.

    Bref, les journalistes demandent la perfection, avec certainement une idée derrière, le peuple certainement non en dehors des râleurs. Le peuple demande le bon sens devant l’idéologie. Les sondages montrent le peu d’influences d’affaires mineures.

    Quant à Berset, les fautes sont conséquentes. L’utilisation d’une voiture de fonction pour voir sa maîtresse, c’est irresponsable. Piloter un avion, casse l’image écologique des socialistes. Mais plus grave, féliciter le régime iranien et dans la foulée critiquer à demi mot Zelensky et le soutien américain, c’est une faute stratégique et morale grave qui isole la Suisse. Veut-il sauver sa place au CF en amadouant l’UDC ?

    Berset fut un bon conseiller, mais il est devenu un boulet avec ses nombreuses casseroles. Il n’a pas compris que le monde change. Il est le plus jeune, mais il semble incapable de s’adapter au 21ème siècle.
    La question du changement s’impose donc. Le candidat doit être en phase avec le nouveau monde. La prospérité de la Suisse dépendra de la capacité à trouver sa place dans un monde de blocs.
    C’est valable pour d’autres comme Cassis qui subit les évènements au lieu d’anticiper ce nouveau monde.

    Contrairement aux US et en France, le citoyen ne demande pas la perfection. Une des raisons est le pouvoir du peuple. La sensation de subir une gouvernance d’élites est moindre, donc on n’en demande moins. Le journalisme, lui, doit vendre quitte à perdre son âme avec des pseudo affaires.

  5. Deux remarques: s’engager politiquement en un lieu et une collectivité donnée tout en évitant de les soutenir sur le plan financier peut être ressenti comme contradictoire. D’un autre coté un élu qui ne prétend même pas faire de la politique pas idéalisme désinteressé peut être apprécié pour sa franchise.
    Je ne suis pas sûre de comprendre vos commentaires sur certains électeurs des partis de gauche. Il est pourtant possible de bénéficier d’une certaine aisance et de soutenir des mesures en faveur des plus démunis. Attribuer aux personnes sans moyens les idées et points de vue que vous leur prêtez me semble déplacé.
    Sinon, il me semble que la vie privée des politiques reste protégée du moins en Suisse romande

  6. Qu’importe la feuille d’impôt d’un quidam quand la BNS et le CF peuvent mettre sur la table des dizaines de milliard sans sourciller. Du jour au lendemain.
    BNS qui disait récemment qu’elle ne pouvait rien verser aux Cantons, sinon elle serait irresponsable financièrement. CF qui demande de travailler plus longtemps pour sauver l’AVS.
    Voilà la vraie dépravation morale.
    Elle n’est pas dans la déclaration d’impôt de Madame D, qui est une peccadille.

    1. Bien d’accord. Je dirais même que peccadille (petit péché) est encore de trop. Entre le citoyen, élu ou non, le seul devoir est de respecter la loi. Si c’est le cas, tout reproche procède du procès d’intention. Une étudiante ne peur pas prévoir qu’elle deviendra Conseillère d’Etat. Elle a le droit, sleon une coutume générale, de se domicilier chez ses parents.

      1. Petite remarque:
        Le premier devoir est de servir le “bien commun”. C’est pour cela qu’ils ou elles sont élus.
        Malheureusement, on peut se demander parfois si le “bien commun” n’est pas compris par certains esprits sur le déclin comme purement “pécuniaire”.
        D’autre part, certains semblent confondre allègrement le bien “commun”, avec le bien “privé”.

        1. En quoi le bien commun est-il remplacé par le “bien pécuniaire alors que le revenu mensuel est inférieur au salaire moyen suisse.

          1. D’où sort ce 40%? Une fonction de parlementaire est un travail à temps plein si l’on additionne toutes les charges. Le concept de milice est une fiction. S’il faut travailler à temps plein dans tous les pays, comment la Suisse pourrait-elle être gérée à 40%.

      2. Vous avez raison, tout ça est ridicule. Quel étudiant va poser ses papiers à un endroit alors que son avenir est incertain ?
        Qui parmi ces militants de gauche qui attaque Mme D., n’ont pas fait la même chose, c’est autorisé par la loi.
        Le PS officiel a eut tort de ne pas prendre ses distances par rapport à une partie de sa base, l’impression est que le PS est mauvais perdant. Et ça n’aidera pas à reprendre le siège.

      3. Pour le domicile fiscal; mme Mazzone a déclaré vivre avec le père de ses enfants à Berne trois jours par semaine. D’un point de vue juridique, elle répond donc à tous les critères pour être domicilée fiscalement à Berne.

        https://www.letemps.ch/suisse/geneve-lepineuse-question-domicile-politique-dun-elu

        Mais la presse s’en désintéresse; elle n’a qu’une obligation de domicile à Genève et ne sera que la 1e citoyenne du pays en 2024…

        1. C’est mesquin de votre part, vous ne trouvez pas?
          Avec ce genre de propos, on passe à côté des vrais enjeux politiques de notre temps.

          1. “vrais enjeux”

            P. ex perquisitionner la villa de Vasella, pour trouver ses factures d’eau et d’électricité ?, et pourchassez Mme Dittli parce qu’elle s’appretait à débuter son stage d’avocate dans le canton de Berne et a déplacé son domicile, préférant celui de ses parents que le canton de Berne ?

      4. « Le seul devoir est de respecter la loi » dites vous ? Soit. Mais être élue comme présidente d’un parti d’une région et , en ne s’y établissant pas et en n’y payant pas ses impôts, sous prétexte « que sa vie et son cœur sont ailleurs « : c’est manquer de respect à ses électeurs, à son parti ….et évidemment donner la preuve que la politique et le bien commun sont un moyen( d’arriver ), et non pas un but (être au service des citoyens qui l’ont élue ) . Et je ne parle même pas du devoir d’exemplarité (ce qui semble évident quand on veut être au pouvoir ), mais du respect de ses électeurs et de son parti…..
        Le jeune âge et les études expliquent peut être une situation, mais ne sont en rien une excuse au manque de respect

  7. “On ne peut pas formellement reprocher à un Conseiller fédéral d’entretenir une liaison amoureuse puisque la loi ne l’interdit pas, ”

    Allez le dire à l’ancien chef de la police judiciaire de fedpol… ou à l’ancien procureur fédéral (fin du même article)

    https://www.letemps.ch/suisse/chef-pj-federale-piege-lamour

    … ou à tous ces fonctionnaires “exposés à un risque de chantage” car ils n’ont pas annoncé à leur épouse une liaison.

  8. Celui qui ment à sa femme mentira au peuple…
    Celui qui ne donne pas l’exemple ne sera pas suivi…

    Quand Boris Johnson fait la fête alors qu’il enferme ses concitoyens. Quand Berset s’amuse en avion alors que l’on parle de bloquer les radiateurs à 19 degrés.
    Quand le CEO d’une banque se distribue un bonus record avant de fermer la baraque. Quand un parlementaire genevois se fait inviter à Abu Dhabi.

    La liste est devenu maleureusement bien trop longue.

    En endossant un costume avec le pouvoir, l’individu s’engage à suivre plus que les lois. Il doit alors obéir aux valeurs qu’il prétend défendre.

    Il n’a pas besoin d’être parfait mais cohérent: une ministre de l’économie a des devoirs implicites.

    Quand à votre procès d’intention presque complotiste contre ceux qui s’indignent, ça s’appelle le jeu politique, c’est très sain: car parfois le seul garant de votre intégrité, c’est l’autre.

    Les grands hommes et femmes d’Etat sont au dessus de cela. Ils entrent alors parfois dans l’histoire. Mais c’est une race en voie de disparition.

  9. Bonjour Monsieur,

    Prenons l’exemple d’un pilote de ligne ou d’un pilote militaire. Ont-ils la possibilité de s’affranchir des obligations fondamentales liées à la sécurité d’un vol ? ( visite pré-vol, check-list,respect du manuel de vol, respect de l’enveloppe de vol de l’avion, respect de la sécurité et du confort des passagers, obligation d’un maintien de compétence……)….longue liste, incomplète, de ce qui dicte le quotidien de ce pilote .Sans marge de manœuvre, aussi faible soit-elle .

    Un élu, dont personne ne lui impose de briguer un mandat, représente un peuple. L’exemplarité fait partie de sa longue liste. Sans marge de manœuvre.

    Plus généralement….
    Personne n’oblige une personne à s’engager dans une profession ou dans un mandat.
    Mais cette profession ou ce mandat oblige cette personne.
    Il faut honorer de son exemplarité la fonction que l’on veut remplir et que l’on remplit.

    Belle journée à vous,

    1. Dès lors que l’on rajoute une couche sur les exigences de la loi, il faudrait savoir son contenu. L’exemplarité est extensible à l’infini. Rien n’empêche certains d’y ajouter l’abstinence d’alcool ou de viande rouge. REporhcer à Berset de piloter un avion parce que cela produit du CO2 est typique de cette attitude. Chacun peut inventer une morale particulière et l’élu être soumis à la superposition de toutes ces exigences.

      1. Je me fiche complètement qu’ils soient infidèles ou de leur régime alimentaire.
        Mais M. Berset, socialiste, s’est déconsidéré, d’un point de vue écologique en pilotant un avion à des fins de loisirs et ses électeurs-trices y sont sensibles.
        Quant à Mme Dittli, je trouve son attitude profondément choquante et cynique. On pourrait tous se domicilier à Zoug pendant qu’on y est! Et surtout n’utiliser aucune infrastructure, service ou autres, d’autres cantons (Université, hôpitaux, etc.), financés par les contribuables honnêtes. Et le civisme, vous en faites quoi, Monsieur?!!! On participe quand l’on peut à la vie collective de son canton, on n’agit pas par individualisme fiscal. L’évasion fiscale est le privilège des gens riches, souvent. Je ne comprends pas que l’on puisse la soutenir, je trouve son attitude indéfendable.

        1. Encore faut-il qualifier cela de tourisme fiscal. Les étudiants restent généralement domiciliés chez leurs parents.

        2. “Quant à Mme Dittli, je trouve son attitude profondément choquante et cynique.”

          Valérie Dittli, qui a accepté de lever le secret fiscal, a été blanchie par le rapport de l’expert indépendant mandaté par le Conseil d’Etat vaudois pour statuer sur sa domiciliation fiscale. Ce rapport, rendu public cet après-midi même, conclut qu’elle n’a enfreint aucune règle légale en vigueur (https://www.letemps.ch/suisse/selon-lexpert-independant-valerie-dittli-respecte-regles-legales).

          Tant pis pour les esprits chagrin.

          1. @Sylviane,

            Sauf à l’avoir manqué, je n’ai rien trouvé de nouveau dans “Le Temps” d’aujourd’hui au sujet de l’affaire Dittli. Si c’est au jugement “nuancé” de son avocat sur son domicile en 2021 que vous faites allusion, je constate que selon cet expert indépendant “Valérie Dittli ne pouvait raisonnablement pas être motivée par des raisons fiscales”.

            Avez-vous autre chose à ajouter?

          2. Je confirme cette appréciation. L’expertise clôt la non-affaire Dittli qui ne sera plus l’objet d’un commentaire publié. Elle se résume à une maladroite tentative de déstabilisation du Conseil d’Etat.

      2. Chaque élu peut-il s’installer devant son miroir, et se demander si son attitude est en accord avec ses responsabilités et l’image ( donc la crédibilité) qu’il renvoie ?

        L’exigence pour soi-même se plie alors, non aux exigences parfois partiales , mais à l’idée que l’on se fait de son rôle.

      3. Moi ça me me gêne pas du tout que Berset soit chaud lapin et qu’il fasse de l’avion. Ce qui me dérange avec lui c’est qu’il soit le parfait young leader mondialiste de gauche caviar. Ca ne me plaît pas. Par conséquent quand il s’emmêle les pinceaux dans ses affaires de femmes ou se fait arraisonner par la police de l’air française alors qu’il traverse une zone militaire interdite en France, j’ai une certaine schadenfreude car cela lui nuit politiquement. Si Berset était UDC, je prendrais sa défense.

        A part ça je voudrais quand-même prendre la défense de Berset pour une chose: quand il a dit qu’il s’inquétait de cette “ivresse guerrière” (Kriegsrausch) qui s’empare de certains, eh bien, pour une fois, il dit quelque chose d’intelligent, tout le monde lui tombe dessus.

  10. L’expert s’est prononcé, c’est légal. La non affaire se termine.
    Concernant Berset, c’est autre chose, ce n’est pas une question de morale:
    Ce n’est pas une maîtresse le soucis, c’est qu’il utilise les avantages de sa fonction (voiture) pour voir sa maîtresse. Le scooter aurait été mieux…
    L’avion comme hobby discrédite le discours écologique du PS, le PS n’a pas besoin de ça. C’est comme si l’UDC Maurer allait sur un bateau en méditerranée pour recueillir les migrants.
    Les félicitations au régime iranien, donne une image exécrable de la Suisse. Une maladresse ou un désir d’être bien vu par des dictatures qui s’affranchissent de la diplomatie occidentale ?
    La critique de Zelensky et les alliés, c’est digne de la frange poutinienne de l’UDC. Il rêve d’être le faiseur de paix en minimisant l’agression russe ?

    Autant MMe D. n’a rien à justifier, autant le comportement de Berset dépasse l’affaire personnel. Tant que le comportement n’éclabousse pas l’Etat ou le parti, chacun à le droit de ne pas être “parfait” au sens des différentes morales qui circulent.

    Berset a été un bon conseiller fédéral, mais depuis quelques temps, il donne l’impression qu’il est au dessus de tout et ne doit rendre des comptes à personne.

    Berset est un vrai sujet, Mme D., non.

    1. D’accord avec tout ce que vous dites . Sauf : Si Mme D.a été blanchie du point de vue de la loi, elle commence bien mal une future carrière politique , en montrant que son souci n’est guère le bien commun de ceux qui l’ ont élue , et le respect du parti qui l’a nommée à sa tête, ainsi que le respect des citoyens dont elle est là ministre des finances ( un comble !) . Vivre dans un lieu dont elle profite de toutes les infrastructures, , y avoir ses amis et son compagnon, y être élue ministre et en plus responsable de parti, et prétendre avoir son cœur et sa vie à des centaines de km, pour payer moins d’impôts : c’est montrer d’emblée de quoi elle se soucie et de qui elle se soucie ……Certains se permettent ce genre de mépris des autres , en étant au sommet du pouvoir et en se croyant au dessus des contingences du petit peuple ; mais commencer une carrière ainsi, laisse songeur

      1. “pour payer moins d’impôts”

        Cet argument m’énerve.

        Elle est née et a sa famille à Zoug.
        Ce n’est pas l’économie de 119.- à sa 29e année qui l’a fait choisir de naître à Zoug.

        Vous n’avez pas voté pour elle? De quoi vous vous plaignez?
        Vous n’avez pas voté du tout? De quoi vous vous plaignez?
        Vous avez voté pour elle? Elle a été élue, soyez heureux.

        1. Si toute sa vie affective et professionnelle est à Lausanne et qu’elle a ses papiers à Pully, ça se discute mais se comprend , si elle a toute sa vie professionnelle , publique, affective à Lausanne et ses papiers à Zoug : non, ça ne se comprend pas . D’autant plus qu’elle a commis l’erreur (le mot est faible ) de déplacer chaque fois ses papiers ,ne les laissant à Lausanne que le temps de l’élection. Il y a bien là une intention……qui n’est pas , à 29 ans, juste de faire plaisir à papa- maman .
          A29 ans, soit elle pêche par immaturité, soit par calcul : dans les deux cas, c’est bien mal commencer une carrière politique .

          1. Ce commentaire suppose qu’elle avait prévu son élection alors que normalement sa carrière de juriste se serait déroulée en Suisse alémanique.

    2. @ Motus, A vous lire ce n’est pas une question de morale, c’est juste une question de parti. Si Madame D était de gauche ça serait très grave à vos yeux.
      Cependant, peut-ton dire que M. Berset et de gauche…??? Grande question

  11. Il est toujours intéressant d’analyser les opinions des politiques et des anciens politiques quand is parlent de leurs semblables. On voit la paille dans l’oeil de l’adversaire mais jamais la poutre dans le sien.
    On a beaucoup d’indulgence pour ses collègues de parti ou de bord politique. On parle “”d’optimisation fiscale”” (je mets 2 guillemets volontairement) cet euphémisme qui cache bien des entourloupes. Il est important de rappeler que pour la très grande majorité des citoyens, cette optimisation n’est juste pas possible.
    Ce qui est légal n’est pas forcément moral. Quand on prétend rédiger les lois ou les faire appliquer, le minimum que l’on peut demander c’est que l’élu aie un minimum de probité. Que diriez-vous si un policier saoul venait vous faire souffler dans le ballon ?
    Prétendre que les conseillers Nationaux gagnent le salaire moyen en Suisse est quelques peut inexact. En moyenne un élu fédéral (CN) reçoit un revenu de CHF 70K et est défrayé à hauteur de CHF 60K. Ce qui fait un total d’environ CHF 130K. On est loin des 5k par mois à moins que l’année à Berne s’ètale sur 26 mois…
    De plus c’est un parlement de milice. On y passe 3 semaines par année pour les sessions ordinaires, et 2 jours pour les sessions spéciales, plus une dizaine de jours pour le travail en commission. On n’est pas sur des semaines de 45 heures.
    Tous ses gens ont des revenus annexes liés à leur activité de base.
    Je n’ai rien contre les parlementaires, mais quand on avance de chiffres essayons d’être honnête quand on se targue d’avoir une rigueur scientifique irreprochable. Mais c’est vrai, on peut avoir un parti pris.

    1. Le défraiement correspond au frais de déplacement à Berne qui ne constituent pas un revenu pour le parlementaire. Le temps de travail à Berne est d’une centaine de jours par an. Si ajoute le travail de préparation à domicile. Il ne suffit pas de répéter que c’est un parlement de milice pour ne pas le payer à temps plein. Dans nos pays voisin c’est une charge à templs plein. Comment la Suisse pourrait-elle fonctionner à temps partiel?

      1. Bonne blague.

        C’est un 50% très bien payé !

        Et ils se sont encore augmenté depuis.

        https://www.parlament.ch/centers/documents/_layouts/15/DocIdRedir.aspx?ID=DOCID-3-7606


        Selon les professeurs de l’Université de Genève, le travail strictement parlementaire représente pour la moitié des élus fédéraux un travail à 50% au moins. Si on ajoute les activités directement liées à son mandat, il représente une activité qui dépasse les 87% pour la moitié des conseillers nationaux et 71% pour la moitié des sénateurs.


        Finalement, les chercheurs remarquent que par rapport au secteur privé, le salaire horaire des parlementaires est «généralement plus élevé». Mais si toutes les activités directement liées au mandat sont prises en compte, il est alors inférieur à celui pratiqué dans le privé.

        “Les activités liées au mandat” = excuse.
        J’aime mon travail; je ne vais pas facturer à mes clients les activités liés à mon mandat, mais qui ne sont pas dans le mandat.

        https://www.parlament.ch/fr/services/news/Pages/sda-mk-info-2017-05-23.aspx

        1. Si ces activités sont fournies, il ne reste pas de temps pour exercer un autre métier.

          1. Et alors ?

            Vous croyez que la caissière à la Migros qui travaille sur appel à 50 % prétend avoir une activité à 100 % parce qu’elle ne sait jamais quand elle sera appelée plus d’une semaine à l’avance et doit rester disponible.

            Votre déconnexion est sidérante.

            Vous découvrez que dans la vie, la vraie, l’employeur n’indemnise pas notre travail le week-end, le soir et dans le train, à répondre aux e-mails, à participer à des pots avec des clients, etc.

          2. Je suis au courant de l’exploitation de certains travailleurs. Est-ce une raison suffisante pour que d’autres le soient?

          3. C’est une raison pour dire la vérité: être parlementaire est un job à mi-temps et très bien payé pour un temps partiel.

          4. Ce n’est pas un travail à mi-temps selon mon expérience et ce ne l’est pas non plus dans les pays voisins. Est-ce que la Suisse serait le seul pays gouverné à mi-temps?

  12. “Summum jus summa injuria”. Ce ne sont pas les lois justes qui font la démocratie mais la démocratie qui fait les lois justes. La justice n’existe que si elle s’exerce dans une situation où les enjeux ne sont pas la justice, mais la relation humaine, c’est-à-dire le bonheur et l’amour, ou l’amitié. Je dirais donc en accord avec la thèse de mon blogueur préféré, mais à condition d’y ajouter un codicille, que l’exemplarité d’un élu, ce n’est pas sa perfection morale ni même son respect des lois, mais sa capacité à regretter sincèrement ses erreurs puis, après avoir été excusé, à les mettre sans hypocrisie ou esprit revanchard, au service de son dessein politique. Ou en d’autres mots, la perfection d’un être humain, on peut l’admirer et l’envier, mais ce qu’on aime, c’est sa fragilité.

  13. N’est-il pas légitime de vouloir être représenté par quelqu’un dont on puisse être fier plutôt que par une personne quelconque qui nous ressemble? Cela étant, puisqu’il n’y a pas d’affaire, ce qui, sauf surprise était évident depuis le départ, cela permet de disserter sur l’art et la manière.
    Pour la manière, sa communication était parfaite: Savoir se taire, puis venir donner le clap de fin avec un sourire à faire rêver. Mais lorsque l’on a rien à dire, le top c’est de dire avec art. Là, elle nous aurait vraiment enthousiasmé, pour ne pas dire fait rêver. Un mot d’esprit à la Jean-Pascal, un peu de lyrisme sur un rythme de tango: ” J’ai deux z’amours…”. Mais non. Dans ce décor, chacun s’est surpris à rêver à un happy end à la Jean Villard Gilles. Car dans le fond: ” Tout le monde s’en fou…”.

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