Une pénurie d’électricité ?

 

L’électricité deviendra de plus en plus le vecteur majeur de l’énergie puisque les combustibles fossiles, pétrole, gaz, charbon devront cesser d’être utilisés afin d’enrayer le réchauffement climatique. Or, c’est un produit à consommer instantanément : il faut que les centrales connectées en réseau couvrent la demande continuellement changeante des consommateurs. Une pointe se produit en hiver vers cinq heures du soir quand les usines tournent encore, que l’éclairage urbain est allumé et que les ménages consomment également. Il faut investir dans suffisamment d’installations pour tenir cette pointe. En revanche de nuit la consommation diminuera et nombre de centrales seront arrêtées.

On conçoit dès lors l’intérêt d’une interconnexion au niveau du continent puisque les pointes ne se produisent pas partout au même moment. De même les centrales thermiques nucléaires ou fossiles ne peuvent être arrêtées et assurent donc la consommation de base tandis que l’hydraulique couvre la pointe : on peut même le stocker par le pompage turbinage. L’énergie renouvelable des éoliennes et des cellules photovoltaïques est aléatoire par nature mais elle constitue le seul avenir du système avec l’hydroélectricité.

La Suisse se trouve donc naturellement au centre du réseau électrique européen. Elle est liée à celui-ci avec plus de 40 lignes électriques transfrontalières. Mais faute d’entente avec l’Europe, elle est exclue des décisions concernant le marché de l’électricité européen. Il s’agit de l’absence d’accord sur l’électricité avec l’Union européenne (UE). Berne et Bruxelles en discutent depuis 2007. En 2018, les négociations ont été gelées, l’UE liant la signature à l’accord institutionnel. Ce dernier ayant échoué, il faut s’attendre à ce que l’accord sur l’électricité ne soit pas trouvé dans les temps ou pas conclu du tout. Ou même que la pénurie d’électricité devienne un argument supplémentaire dans le dialogue de sourd entre Berne et Bruxelles, tout comme la rupture des relations scientifiques.

Par suite de la décision d’arrêter le nucléaire suisse, ou en tout cas de ne pas le prolonger, on a de la peine à produire l’électricité en Suisse, en particulier en hiver. Et nos voisins allemands, qui nous fournissent à peu près 20% de l’électricité en hiver, ont décidé d’arrêter leurs centrales nucléaires et vont arrêter en 2035 leurs centrales à charbon. Donc structurellement, on va avoir de la peine à trouver de l’énergie en Europe et ceux qui ne produisent pas eux-mêmes leur électricité risquent d’avoir des black-out. Or la captation d’énergie renouvelable a pris du retard en Suisse, par suite des recours contre l’éolien.

Ce week-end, le petit monde politique s’est enfin agité au sujet d’une pénurie d’électricité prévisible en 2025. On a soudain découvert une des facettes de la transition climatique dans laquelle la consommation d’électricité va augmenter considérablement. Parmelin s’est montré pessimiste et Sommaruga rassurante. Il n’y a manifestement pas d’unanimité au Conseil fédéral. La pandémie a montré de manière impressionnante à quel point il est important de se préparer au mieux aux crises. Si l’électricité venait à manquer, la Suisse serait paralysée : pas d’activité des entreprises, pas de chauffage, pas de transport.

Aussitôt deux solutions dérisoires  ont été agitées. La gauche qui ne peut se parjurer sur le nucléaire a proposé beaucoup de petites centrales à gaz, ce qui revient à renoncer à l’objectif d’éliminer les combustibles fossilesPour la droite et l’économie, cette impasse signifie le retour au nucléaire. En même temps le président Macron s’en faisait l’avocat en France avec l’excuse que cette nouvelle génération serait sûre. Cela signifie simplement que le souvenir de Tchernobyl et de Fukushima s’estompe dans la mémoire politique. Il reste qu’il n’y a pas de risque zéro et qu’au prochain accident le nucléaire redeviendra inacceptable. Et en attendant il n’y a pas de solution pour les déchets.

La situation sur le plan mondial continue à empirer. De 1973 à 2018, la production d’électricité a augmenté de 6 131 TWh à 26 619TWh (Le T signifie mille milliards). La proportion de charbon est restée la même, celle de nucléaire a triplé, celle d’hydraulique est passée de 20 à 15%, celle du renouvelable n’atteint pas 10%. Et les émissions de CO2 ont plus que doublé.

Conclusion : nous ne sommes nulle part. La consommation augmente, la production de CO2 augmente, le renouvelable est anecdotique, la fourniture par l’UE est compromise. On le sait depuis longtemps dans le milieu technique, on le découvre avec stupéfaction et bisbille dans le monde politique.

Anecdote : en janvier 2011 le PDC tenait ses journées d’étude à Brig, en présence de Doris Leuthard. A cette occasion le signataire de ces lignes a exhibé le plan d’évacuation en cas d’accident majeur à Muhleberg, soit l’abandon définitif de Berne, Fribourg, Neuchâtel et Bienne, villes rendues invivables. Cela n’a intéressé manifestement personne : sur ce sujet un ingénieur électricien n’est bien évidemment pas crédible car il en sait trop. En mars Fukushima subit un accident majeur. Quelques semaines plus tard la conseillère fédérale annonce l’abandon du nucléaire pour 1934. Le 9 décembre 2014, le National approuvait et en 2017 le peuple suivait. Reviendrons-nous en arrière ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Jacques Neirynck

Jacques Neirynck est ingénieur, ancien conseiller national PDC et député au Grand Conseil vaudois, professeur honoraire de l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), d'origine belge, de nationalité française et naturalisé suisse. Il exerce la profession d'écrivain.

103 réponses à “Une pénurie d’électricité ?

  1. Mais que reprochez vous au nucléaire? Depuis Fukushima, la sécurité du nucléaire a été multipliée par 100 de telle sorte que la probabilité qu’une centrale explose est à peu près la même qu’une météorite pulvérise la Suisse.
    Les déchets sont aussi insignifiants : 95% de la radioactivité produite par la France en une année tient dans un camion (et c’est un pays qui a 75% d’énergie nucléaire). Il y a aussi des moyens de produire encore de l’électricité avec ces déchets même si ce programme a été abandonné par le France (merci Macron).
    Pourquoi donc n’utilisons nous pas cette énergie qui a un impact écologique plus petit que l’éolien ? Il n’y a aucune raisons d’abandonner cette merveille.

    1. Quelle référence pouvez-vous donner à votre assertion d’une sécurité multipliée par 100? D’où sort ce chiffre sinon de votre imagination?

    2. Multiplier la sécurité par 100 signifie réduire le risque d’un facteur 100. Or le risque est une grandeur à 2 composantes: d’une part la probabilité (s’agissant du nucléaire: la probabilité de libération de substances radioactives) d’autre part la gravité des conséquences (en l’occurrence, le cancer de la thyroïde). Les enceintes de confinement (entre autres) des centrales modernes réduisent la probabilité. Et la distribution de comprimés d’iode à toute la population dans un rayon de 50 km autour des centrales (au lieu de 20 km jusqu’en 2014) a doit permettre de réduire la gravité des conséquences. Quant à savoir si ça donne un facteur 100…

      1. Malheureusement les conséquences d’un grave accident nucléaire ne se limitent pas au cancer de la thyroïde.
        Ce chiffre 100 est sorti du chapeau pour ne pas dire autre chose…
        Il ne faut pas oublier non plus que l’uranium n’est PAS une énergie renouvelable et n’est pas particulièrement abondant.
        Je pense qu’il faut poursuivre les recherches sur le nucléaire et l’utiliser en dernier recours. Mais investir dans les énergies renouvelables et les techniques de réduction de la consommation est beaucoup plus logique à long terme, tant en terme d’autonomie énergétique qu’en terme de savoir-faire exportable.

        1. Si on utilise TOUT l’uranium (ou presque), et pas seulement les 0,72% d’uranium-235, grâce à la surgénération, les réserves connues exploitables de cet élément (qui est en fait très abondant, dans nos Alpes en particulier, mais généralement trop dispersé pour être exploitable de manière rentable) suffisent pour des millénaires.
          Ce que l’on fait aujourd’hui avec les réacteurs à eu ordinaire est un peu comme si avec le pétrole on n’utilisait que l’essence qualité aviation à la sortie des raffineries et rejetait tout le reste comme étant des “déchets”!

    3. Petit rappel historique: Notre petite Suisse voulait déjà jouer aux apprentis sorciers avec les grands dans les années 60.
      La centrale nucléaire expérimentale de Lucens (CNEL) dans le canton de Vaud en Suisse est une ancienne installation nucléaire expérimentale qui a été arrêtée à la suite d’un accident nucléaire en 1969. Cela se situe sur la régions oû sont captées les sources d’eau d’Henniez pour situer le lieu. Accident qui a démontré encore en 2012 que des éléments d’uranium 237, de césium 135 et de tritium seront encore présent dans cette région pendant quelques milliers d’années ….
      Ne devrions nous pas nous tourner vers l’expérience de la France pour investir plutôt dans les mini-centraux prévus cette prochaine décennie ?

        1. Il n’y a pas eu de rejets parce que le réacteur se trouvait au fond d’une galerie qui a été murée. Ce n’est pas le cas de Fukushima ou de Tchernobyl.

      1. Savez-vous qu’autrefois figurait la mention publicitaire de présence chiffrée d’uranium dans l’eau d’Henniez ? Cette concentration existe toujours, mais on se garde bien de l’afficher ! Voici la teneur : 0,8 μg/L (microgramme par litre), mais une Badoit est à 4,3 μg/L, et une Aproz à 7,2 μg/L. L’eau du robinet de Lausanne est à 1,30 μg/L, celle de Pully à 1,50 μg/L. Dans le Bas-Vully existe un fontaine où l’on mesure même 22 μg/L.
        La limite de potabilité est fixée par l’OMS à 2 mg/L, soit mille fois plus haut que ces diverses teneurs, tout en recommandant de ne pas dépasser 0,015 mg/L, soit 15 μg/L pour les eaux de boisson courantes. Santé !

    1. Pour le gaz russe, sauf erreur il y a un pipeline qui s’appelle North Stream, et un autre qui s’appelle South Stream.

      Le gouvernement allemand qui est conscient du besoin vital qu’a l’Allemagne de ce gaz, a annoncé sa volonté d’achèter du gaz russe. Maintenant on ne sait pas pourquoi ils n’ont pas encore commencé alors que le pipeline North Stream est terminé et opérationnel. Il aurait fallu signer des contrats à long terme depuis longtemps, moyennant quoi l’Europe se serait mise à l’abris de la pénurie comme de la hausse des prix. Mais non, chaque fois que ça touche la Russie, le raisonnement rationnel n’a plus cours. Il y a toutes sortes de pressions pour empêcher les Allemands de prendre la seule décision raisonnable.

      Je rappelle que même en Suisse, dans les années 70, on avait construit un gazoduc qui acheminanit du gaz russe. C’était pourtant au temps de l’URSS et on était en guerre froide. Mais les Russes, communistes ou pas, sont des fournisseurs très fiables qui ont toujours respecté scrupuleusement les contrats. Alors je ne vois pas ce qu’on attend.

      Le pipeline South Stream, lui est utilisé. Il achemine du gaz russe en passant par la Turquie. Le gouvernement hongrois a été pragmatique et a intelligemment signé des contrats d’achat de gaz russe à long terme. Résultat les Hongrois n’ont pas problème pour se chauffer et ils bénéficient d’un prix imbattable, très au dessous du prix actuel du marché.

      De temps en temps, l’intelligence vaut mieux que l’idéologie.

  2. Excellent état des lieux! Cela dit, à l’annonce d’éventuelles pénuries, je m’étonne de ne pas encore avoir entendu les thuriféraires des économies d’énergie venir nous bassiner avec les “petits gestes du quotidien” et le “meilleur kWh qui est celui qu’on ne consomme pas.” L’histoire nous montre que, dans un pays donné, la consommation de ressources varie avec le nombre d’habitants et avec leur pouvoir d’achat. C’est dire qu’une baisse de la consommation ne pourrait venir que d’une diminution de la population suisse (ce que rien ne laisse prévoir) ou une perte de pouvoir d’achat, toujours possible en cas de crise économique, mais que l’on peut difficilement considérer comme une bonne manière d’éviter les pénuries.

  3. De toute évidence, un mixe énergétique va être nécessaire, à moins de revenir à la force musculaire ! Et donc consommer nettement moins, ce qui sera loin d’être évident.
    En attendant l’énergie nécessaire fournie par ITER (deutérium+tritium: disponible en suffisance puisque dans notre eau), mais cela ne sera pas possible avant 2050 semble t il. Dans l’intervalle, il faudra conjuguer avec hydraulique, nucléaire (mini centrales comme sur les sous marins français), gaz (mini centrales), photovoltaïque et éolien, hydrogène, etc. Nos politiques devront abandonner les principes et revenir à la réalité.

    1. Je ne voudrais pas vous enlevez vos illusions, mais ITER n’est pas une installation destinée à fournir de l’électricité au réseau. Elle doit servir de démonstrateur, en montrant qu’il est possible dans un Tokamak de produire par fusion plus d’énergie (thermique) qu’il a été nécessaire d’en investir pour produire ladite énergie. Et en admettant que cette démonstration soit faite, il y aura encore TRES loin de cette installation expérimentale à une centrale de fusion électrogène. L’horizon de commercialisation de cette technologie est donc plus la fin du siècle que le milieu du siècle, … en étant optimiste! Par ailleurs si le deutérium existe bel et bien en grande quantité dans notre eau, le tritium par contre n’existe pratiquement pas dans la nature et devra être produit dans l’installation, ce qui est loin d’être évident (et c’est en outre un produit hautement radioactif). Bref, la fusion, est à oublier dans un avenir prévisible comme solution à nos problèmes de production d’électricité!

      1. Il faut cependant mentionner deux bonnes nouvelles récentes du côté de la fusion.
        La filière par confinement magnétique vient de battre un record mondial en produisant des champs de 20 T (tesla) à l’aide de supraconducteurs à haute température, (septembre 2021):
        https://news.mit.edu/2021/MIT-CFS-major-advance-toward-fusion-energy-0908
        C’est une percée importante, de nature à accélérer la réalisation de centrales commerciales, et qui réoriente fondamentalement ces centrales vers des machines beaucoup plus compactes qu’ITER.
        La filière inertielle est, quant à elle, passée de 3% à 70% de l’ignition, au National Ignition Facility (NIF) du Lawrence Livermore National Laboratory, (août 2021):
        https://www.llnl.gov/news/national-ignition-facility-experiment-puts-researchers-threshold-fusion-ignition
        Il s’agit, certes ici, de développements essentiellement militaires, dont on peut toutefois espérer des retombées civiles, comme pour le nucléaire de fission.

        1. Une fois encore désolé de “doucher” les enthousiasmes concernant la fusion (un domaine dans lequel j’ai travaillé de nombreuses années, ma thèse de doctorat concernant même la fusion inertielle), mais toutes ces avancées, après des décennies et des décennies de développements ne l’oublions pas, ne changent pas le fait que la fusion n’est pas une technologie qui pourra changer la donne en matière de production d’électricité avant la fin du siècle au mieux (et mème là j’ai des doutes). Il reste tellement de problèmes à résoudre (régénération du tritium, évacuation de l’énergie produite, changement de la première paroi dans un tore entouré d’enroulements magnétiques complexes et hautement contaminé au tritium radioactif … ) que même lorsqu’on aura réussi le “breakeven” (autant d’énergie générée par les réactions de fusion que celle qui aura été nécessaire pour initier ces réactions) il faudra encore de très longues recherches et développements pour déboucher sur une centrale techniquement et économiquement viable.

          1. Une opinion face à deux faits. Ni douché, ni enthousiaste.
            Il serait intéressant de savoir ce que pensent les chercheurs actifs du Swiss Plasma Center de l’EPFL .
            Quand on ne peut plus faire peur avec le plutonium, on se rabat sur le tritium. Ouais!

          2. @Pierre Jacquot
            Ils pensent probablement qu’ils aimeraient garder leurs jobs et donc leurs financement.

            Ayant connu personnellement M. Haldi à l’EPFL, du temps où il était en activité, pour ma part je m’en remet sans réserve à son avis sur cette question.

  4. Cher Monsieur Neirynck,

    Plutôt que revenir en arrière, nous pourrions regarder vers l’avant, mais…

    Réhaussement du barrage du Grimsel : recours des écologistes.

    Débit résiduel minimum des cours d’eau permettant d’augmenter la production hydroélectrique (ex: Centovalli) : recours des écologistes.

    La construction de 9 des 10 barrages prévus entre Sierre et le Léman bloquée par des recours écologistes.

    11 projets éoliens (dont Charrat, Neuchâtel et Tramelan) bloqués par des recours écologistes.

    J’arrête ici l’énumération car elle me prendrait la journée.

    Les mêmes écologistes qui veulent tout en même temps la suppression des énergies fossiles, celle du nucléaire et ne subir aucun inconvénient local lié aux énergies propres et renouvelables.

    Les mêmes écologistes qui invitent (et bientôt contraindront) la population à passer à la voiture ou au vélo électrique pour sauver la planète, inconscients (mais le sont-ils vraiment ?) que leurs véhicules “propres” roulent au charbon ou au nucléaire importé et que leur augmentation exponentielle conduira immanquablement au prochain blackout (une voiture électrique = la consommation annuelle d’1.5 ménage).

    Les même écologistes qui pleurent la fin de l’accord-cadre mais refusent toute initiative locale qui irait dans le sens de l’objectif qu’ils défendent.

    Ne peut-on dès lors s’interroger sur le fait que leur agenda n’est pas tant de sauver la planète que d’organiser la pénurie qu’ils participent eux-mêmes à provoquer ?

    1. Sur les faits, je ne vous contredirai pas. Mais vous faites un amalgame: les “écologistes” qui multiplient ces recours n’ont pas grand chose à voir avec le mouvement politique du même nom.
      Pour un peu, vous diriez aussi que ceux qui tentent de s’opposer aux cheminement public le long des berges du leman sont les écologistes ?
      (c’est une association de propriétaires riverains, qui certes nous sers des arguments écologiques, mais bien peu, si ce n’est aucun, n’est affilié à ce parti)

      1. L’amalgame était conscient et volontaire, permettant une rapide démonstration par l’absurde. On note toutefois que les recours liés aux barrages et débits minimum sont quasi systématiquement pilotés par le WWF dont la porosité avec les Verts (parti) relève de la lapalissade tandis que, je vous le concède, les opposants à l’éolien sont souvent des riverains adoptant la position ‘Not In My Backyard’, dont les tendances politiques sont multiples. Quant à l’action Rives Publiques que vous mentionnez, si elle n’est pas l’oeuvre des Verts, ils en sont (tout comme moi par ailleurs qui ne suit plus vert depuis longtemps) de fervents défenseurs.

        Mais là n’est pas le débat. La pénurie à venir, sujet du billet du Pr. Neirynck et les moyens de la mitiger se heurtent à mon sens à un problème de daltonisme. Les Verts (et leurs organisations affiliées) s’ils sont verts dans le discours, sont rouges dans la méthode.

        Les moyens existent qui permettraient d’atteindre une plus grande indépendance énergétique en Suisse. Qu’ils soient essentiellement combattus par ceux qui l’appellent pourtant de leurs voeux démontre au mieux une crasse incohérence, au pire un agenda caché où la défense d’une idéologie compte bien plus que la protection du climat d’une part, ou que la sauvegarde des intérêts de la nation de l’autre.

        1. Je souhaite apporter quelques précisions sur des expressions utiliser dans ce blog. Il faut distinguer un écologiste politique ou militant du simple personne qui aime la nature. Un écologiste ne peut pas soutenir les énergies renouvelables puisqu’elles remplacent les énergies fossiles et en même temps s’y opposer parce que qu’elles industrialisent le paysage.
          L’expression « not in my backyard » (nimby) perd sa conation péjorative si le mot backyard s’applique au monde entier.
          Finalement, à propos de l’évolution des différentes sources d’énergie, si les aérogénérateurs ne peuvent évoluer qu’en gigantisme j’estime qu’ils n’ont pas leur place au 21me siècle.

    2. Enfin quelqu’un qui voit juste. L’écologie, nouvelle doctrine ! Nous, les anciens, sous connaissions l’aménagement du territoire, le scoutisme et l’armée qui nous enseignaient le respect de la nature ! Aujourd’hui, les écologistes veulent réduire le réchauffement de l’atmosphère en supprimant le nucléaire, énergie non polluante, et en réalimentant la production d’électricité au charbon et au gaz. Où est la logique ? Le nucléaire est potentiellement dangereux, c’est un fait, mais il produit une énergie propre. La sécurité des centrales peut et doit certainement être améliorée et les déchets peuvent être enterrés à grande profondeur et recouverts d’une chappe de béton ou autre isolant afin de prévenir les fuites polluantes.
      Electrifier les moyens de transport est sans doute un excellente idée mais malheureusement utopique. Une pénurie d’électricité est déjà annoncée et tout est fait pour augmenter la consommation ! Encore une fois, où est la logique ?

    3. Ce n’est pas que la faute de ces Verts qui je vous l’accorde n’ont jamais proposé un solution autre que des taxes !
      La faute à nos fonctionnaires de l’office fédérale de l’énergie et de son/sa/ses Conseiller fédéral est flagrant sur ces dossiers.
      Le département fédéral de l’énergie est trop occupé à se regarder le nombril. Il se fiche bien de la Suisse Romande et des initiatives innovantes ici !
      Exemple : sur les 86 lauréats du Watt d’Or porté par l’office fédéral de l’énergie depuis 2007, seuls 9 fois des sociétés Romandes se sont vu octroyer un diplôme (dont 4 fois les SIG), à croire que l’innovation que représente les entreprises romandes et insignifiante pour l’aéropage de « bienveillants » tournoyant autours de cette administration !
      C’est ce qu’on appelle se foutre du monde !
      Autre exemple : Mme Somaruga se targue de compenser les émissions de CO2 en Suisse par ses actions ciblées ! C’est du pipo, du vent, de la roupie de sansonnette !
      A grand coup de communication elle est allée vendre « nos » déchets Co2 à des pays pauvres comme le Ghana et le Sénégal ! Qui se voient octroyé nos millions (impôts) pour faire des projets-poudres-aux-yeux !
      Quand je dis « nos » ce n’est pas juste, c’est uniquement au bénéfice des plus grosses entreprises polluantes de Suisse. A savoir uniquement les importateurs et distributeurs de produits pétroliers !
      Le tout grâce à une sombre et nébuleuse « fondation » qui se nomme Klick.
      Cette opaque fondation est récipiendaire de quelques centaines de millions et est constitué uniquement des importateurs de produits pétroliers et ne fait aucune place à d’autres sociétés qui pourrait aussi bénéficier du généreux programme des millions alloués par la confédération !
      Pas de place pour des petites entreprises pour compenser le CO2 en Suisse.
      Encore un bon sujet à creuser car visiblement derrière cette « initiative » il y a des intérets et autres conflits d’intérets ainsi qu’une inéquité de traitement de la part de la Confédération !

    4. N’est-ce pas ce qu’on appelle révolution – du latin “revolvere”, revenir en arrière? Drôles de revolvers à barillet, ces écolos, non?

  5. La présentation de la situation est intéressante. Personnellement, je trouve l’argument de l’accord cadre plutôt faible. Que cela rende les choses plus difficiles, je veux bien le croire mais soyons honnêtes, si les pays de l’UE croulaient sous l’électricité, ils seraient tout heureux de nous en vendre; ne serait-ce que pour améliorer leur balance commerciale, avec ou sans accord.
    La réalité me semble plus terre à terre: en hiver, l’Europe brûle du gaz et du charbon pour produire de l’électricité et comme on veut réduire les émissions de CO2, plus personne ne veut assumer ces émissions et encore moins pour un pays tiers. Le conseil fédéral refuse, simplement, d’assumer la responsabilité des hypothèses extrêmement volontaristes (ou carrément fantaisistes) de la stratégie énergétique 2050.
    On souligne, à mon avis, trop peu que face à la problématique de l’équilibrage entre production et consommation d’électricité, le conseil fédéral évoque (probablement pour la première fois) le pilotage de la demande. Ce qui est, aujourd’hui, évoqué comme une solution de dernier recours pourrait bien entrer dans la norme.
    On fondra la bauxite, en juillet, à midi, s’il y a du vent, même chose pour Netflix ou l’utilisation du lave-linge!

  6. «…la captation d’énergie renouvelable a pris du retard en Suisse, par suite des recours contre l’éolien…», écrivez-vous. Or les «Perspectives énergétique 2050+» de l’Office fédéral de l’énergie (janvier 2021) prévoient d’arriver à une production de 4,3 TWh/an par l’éolien d’ici 2050 en Suisse ; ce qui représenterait quelque 545 machines avec une puissance-crête de 6 MW chacune et avec un facteur de charge moyen de 15%. En comparaison, on a arrêté Mühleberg qui produisait à elle seule jusqu’à 3 TWh par an. La Suisse n’est pas un pays avec un potentiel éolien intéressant. Les recours contre l’éolien sont d’autant mieux justifiés que cet apport éolien resterait très marginal, sachant que la demande brute d’électricité en Suisse va passer de quelque 62 TWh/an actuellement à 76 TWh/a, voire jusqu’à 84,4 TWh/an (avec l’indispensable pompage-turbinage), toujours selon les «Perspectives énergétiques 2050+», du fait de l’électrification progressive des transports (+12 TWh/an) et des chauffages généralisés par pompes à chaleur (+10 TWh/an), cela en vue de renoncer aux agents fossiles. De son côté, le photovoltaïque (PV), en 30 ans de développement, est arrivé à 2,6 TWh/an en 2020. Pourra-t-il atteindre les 33,6 TWh/an prévus en 2050 ? Cela fait, en moyenne, un accroissement annuel continu de 1 TWh de plus chaque année. Il faut aussi retenir le fait inévitable qu’aucune des installations PV ou éoliennes actives actuellement n’existera plus d’ici 2050 (avec des durées de vie inférieures à 30 ans). Donc tout reste encore à faire pour atteindre ces buts en 2050.

  7. “sur ce sujet un ingénieur électricien n’est bien évidemment pas crédible car il en sait trop”,
    Eh oui, et ça me fait penser à un autre sujet :
    sur ce sujet un épidémiologiste tel que Marcel Salathé n’est évidemment pas crédible car il en sait trop ! c’est l’impression que j’ai eue lorsqu’il a démissionné de la Taskforce.

  8. Celui qui parle le mieux de la problématique énergétique, c’est Jean-Marc Jancovici.
    Malheureusement, son discours est un peu trop collapso pour être pris au sérieux par les politiques.
    Mais petit à petit ils se réveillent….

  9. Cher Jacques Neirynck,
    Merci pour cet article très intéressant.
    A titre personnel, je ne crois pas que l’intégration au réseau européen soit la solution. Et selon moi, vous aviez raison de défendre la sortie du nucléaire (qui est une énergie liée au status due superpuissance, dangereuse, mais pas durable).
    La Suisse est très chanceuse avec ses barrages, qui permettront de vendre de l’énergie lors des pics de demande (ce qui n’est pas possible avec l’éolien ou le solaire, qui ne sont pas actionnables à la demande).
    Donc la Suisse est plutôt bien positionnée, même avec la sortie du nucléaire.
    Avec des économies d’énergie lors du chauffage et des transports et le recours au solaire (pour chauffer l’eau et produire de l’électricité), nous pouvons bien nous en sortir (nous n’y sommes pour rien, mais c’est l’avantage de disposer de montagnes).
    En revanche, au niveau global, c’est très différent.
    Car si des Etats moins favorisés se retrouvent en grande difficultés, il y aura sans doute des conflits pour l’eau, l’alimentation et l’énergie.
    Il y a urgence à participer à la prise de conscience, pour que tous les Etats soient plus autonomes sur ces aspects.
    La lutte contre le CO2 occulte malheureusement certains de ces enjeux cruciaux – qui sont d’assurer une alimentation et un accès à l’énergie qui soit durables pour les diverses populations dans les divers pays.
    Pourtant, tout cela serait faisable, mais les lobbys divers et la géopolitiques retardent ces adaptations nécessaires. Jusqu’à quand?

    1. Jusqu’à ce que les ressources viennent à manquer et que les prix explosent. 😉
      Les choix sont alors : adapter la production ; réduire/changer sa consommation ; se taper dessus.
      Vive l’anticipation…

  10. L’auteur n’a pas tiré à la mitraillette sur la politique suisse, conscient que le “shortage”, un mot qui n’a pas d’équivalent en français, va frapper presque partout sur le continent. De plus, il sait mieux que tout le monde qu’aujourd’hui déjà, sans l’apport de la Grande Dixence à certaines heures en hiver, tous les pays européens en souffriraient. Les autorités ne font que montrer la “courtesse” de leur réflexion à ce sujet. Il y a encore 2 ans, le courant était tellement bon marché que les cantons se demandaient s’il ne fallait pas arrêter d’entretenir les barrages. Aujourd’hui branle-bas le combat avec une prétendue de pénurie à venir, qui heureusement n’arrivera jamais. En effet, l’Allemagne devient un pays transitaire du gaz russe et l’Allemagne vaudra augmentait son emprise sur l’Europe, donc elle va promouvoir le gaz, qui va petit à petit remplacer chez elle le charbon. Il faut espérer qu’elle ne donnera pas l’ordre à la Suisse de ne pas faire beaucoup de solaire et de moulins à vent. Le Président Parmelin a fait un appel de pieds à une trentaine de méga-entreprises pour qu’elles fabriquent chacune sa propre électricité, et les socialistes nous présentent les usines à gaz comme des petites chaudières inoffensives. Derrière les déclarations officielles il y a quelque chose qui trame, qui cuisine à petit feu, avec beaucoup beaucoup d’argent du contribuable. Vont-ils construire à grand frais des usines de stockage d’électricité au lieu de faire du solaire? l’avenir nous le dira. J’aime bien passer pour un complotiste bien que je ne le suis pas du tout, suis réaliste !

    1. Le gaz produit du CO2 et devra à terme être abandonné aussi bien que le pétrole et le charbon.

      1. Bien entendu, mais les allemands le présenteront comme meilleure solution que le charbon. Maintenant que les verts vont gouverner davantage là-bas ils vont s’assagir et dire amen au gaz ! La Chine a annoncé il y a quelques jours qu’elle va recourir davantage et à outrance au charbon, nous n’avons vu aucun écologiste chez nous faire la grève de la faim ou de s’allonger sur les escaliers pour fermer l’accès à l’ambassade chinoise en Suisse !

        1. Le problème climatique est une réalité dont il faut tenir compte. Depuis trente ans nous n’avons fait aucun progrès. Donc pas de centrale à gaz comme solution miracle.

    2. “une prétendue de pénurie à venir, qui heureusement n’arrivera jamais”

      Peut-être pas de votre vivant, si nous anticipons suffisamment, mais des pénuries il y en aura, c’est certain.
      Il y en a déjà.

      Je me réjouirais presque d’une pénurie et de petits black-out, si c’est le seul moyen pour que la population se rendent vraiment compte de la valeur de l’énergie. On a été habitué à obtenir à peu près tout avec à peine plus qu’un claquement de doigts. Ça nous réveillerait un peu.

  11. Il faut demander à l’armée de construire des centrales nucléaires. Ils ont déjà échoué une fois; ils sont donc les mieux placés pour ne pas commettre une erreur 😜

    Et avec l’armée, pas d’opposition, de recours, de temps perdu. On y accole “secret défense” et des centrales seront prêtes en 2025.

    Plaisanteries à part, ce n’est pas l’UE, mais les états qui nous fournissent de l’électricité. L’accord sectoriel sur l’électricité ne prévoit aucune garantie d’approvisionnement; il régit le commerce international de l’électricité, harmonise les normes de sécurité, assure le libre accès au marché et garantit la participation de la Suisse aux différentes instances.

    Et on l’a vu pour les masques, en cas de pénurie, c’est chacun pour soi (accord ou non). Vous vous rappelez la réponse de l’Allemagne quand la Suisse s’est plainte auprès de l’UE qu’elle n’appliquait pas les accords existants et lui avait subtilisé des cargaisons de masques ? C’était à mourir de rire, enfin sauf pour nos soignants…

    Donc arrêtons la naïveté et achetons des centrales en Europe et construisons en Suisse, réacteurs nucléaires y compris (vu le peu de temps à disposition).

    Vous avez aimé le confinement covid, vous allez adhérer le variant zeta accompagné d’une pénurie d’électricité et les chars turcs en vadrouille…

    1. Petite touche d’humour concernant l’armée : sur un projet de central atomique, ils vont surement mettre comme ingénieurs en chef les 4 guignols débraillés qui ne savaient pas marcher au pas lors du 14 juillet 2020 en France, assisté du service informatique qui va comme par hasard dépasser de 100 millions par année le budget !
      Nos fonctionnaires fédéraux sous-traitent tout ce qui peut l’être en dehors de la Suisse car il moins facile à la justice d’y mettre son nez dans une entreprise comme Oracle ou Google. Comme le scandaleux projet de Cloud pour nos données.
      Donc il serait plus sérieux d’acheter des centrales et de les construire en Suisse par des entreprises sérieuses et surtout pas sous l’égide de l’état !

  12. Je suis surpris que vous ne mentionnez ni la biomasse ni la géothermie.
    La biomasse est clairement sous-exploitée. La géothermie, c’est un peu plus délicat…

  13. Vous avez raison: il n’y a pas de solution Suisse au problème. Se faire livrer du gaz ou se faire livrer du combustible nucléaire n’apporte pas d’indépendance. De toute manière, s’en remettre à la technologie développée pour faire la bombe (+ produire du plutonium) et plus ou moins bien recyclée dans un usage civil est un pur délire. En dehors d’une marche forcée vers le renouvelable, il reste encore deux possibilités: économies et plan de rationnement. J’entends par plan de rationnement un dispositif qui permettrait de débrancher les installations non essentielles (climatisation, fermeture si possible de moyens production énergivores aux heures de pointe, etc…) . La production d’hydrogène ne peut qu’accélérer la pénurie.
    A mes yeux, la solution pour l’énergie passe par la mondialisation d’un réseau électrique haut rendement en courant continu et la production massive en des lieux ou l’énergie renouvelable est surabondante (héliomarin, solaire thermique, géothermique). Mais cela ne résout pas le problème de l’indépendance vis-à-vis de l’UE.
    Pour le moment, on voit mal l’UE contourner la Suisse pour le transit entre l’Allemagne et l’Italie. Mais si l’envie leur prenait de construire une ligne par l’Autriche ou équiper l’Italie de centrales électriques, il faudrait se préparer tout jeter dans la balance (frontaliers) pour des négociations musclées. Y a-t-il encore un pilote dans l’avion?

    1. “La production d’hydrogène ne peut qu’accélérer la pénurie.”
      Je ne comprends pas votre raisonnement sous-jacent pour affirmer ça. Le but de produire de l’hydrogène est de stocker de l’énergie, électrique par exemple, dans ce vecteur énergétique pour un usage ultérieur. Il est évident qu’on stocke l’électricité plutôt lorsque l’offre est plus grande que la demande et pas l’inverse. Pour la restituer justement lorsqu’on en a besoin.
      Par ailleurs, l’hydrogène peut être produit avec d’autres moyens que l’électricité : biomasse et gaz nat.

      1. Ne pas oublier que produire du dihydrogène avec du gaz naturel, c’est émettre 11 tonnes de CO2 pour 1 tonne de H2. Environ 95% des 70 millions de tonnes de H2 produites chaque année le sont ainsi, provoquant des émissions de 730 millions de tonnes de CO2 chaque année (0,73 GtCO2 sur les 38 GtCO2 émis en 2019 dans le monde).

      2. L’utilisation de l’hydrogène pour stocker de l’énergie avant de le brûler dans un moteur thermique avec un rendement lamentable me semble, d’un point de vue écologique, une vaste fumisterie car il ne faut pas oublier que les 3/4 de la production électrique actuelle est non renouvelable. Lorsque la production électrique mondiale sera 100% écologique, on pourra en reparler, par exemple pour décarboner le transport aérien. Ainsi que vous avez pu le lire, je milite plutôt pour un réseau électrique mondialisé haut rendement qui permette de trouver un client pour chaque kW produit sans nécessité de stockage.

      3. Le problème avec la production de H2 par électrolyse est que le rendement est de 50%.

        Si on l’utilise dans une pile à combustible après, c’est de nouveaux 50% de perdu. Si on le brûle pour faire de l’électricité en cycle combiné c’est 30% de pertes. Ce qui place le rendement total dans la fourchette 25-35%, sans entrer dans les questions de pertes du gaz lors du stockage et transport (~1% / jour).

        Le seul cas de figure ou l’hydrogène a du sens c’est pour la métallurgie dans un objectif zéro carbone.

        1. Pas complètement d’accord avec vous! Pour information, notre (petite) entreprise développe de nouveaux système permettant de re-délivrer en fonction du besoin, de l’énergie électrique à partir d’hydrogène lui-même produit grâce à des surplus d’énergie solaire …. Par exemple pour alimenter des pompes à chaleur pour des lotissements. Zéro émission même si le rendement n’est pas encore optimal, nous utilisons de l’énergie solaire pour stocker et utiliser le vecteur énergie qu’est l’Hydrogène.
          Nous n’avons aucun soutien de la part de la Confédération car il est de plus en plus difficile de pouvoir convaincre des fonctionnaires par contre nous pouvons compter sur un pôle technologique extrêmement pointu dans ce domaine en France pour collaborer avec les régions, l’état, et les startups du domaine.
          La Suisse par sa cupidité et l’arrogance des politiciens a raté le marché, et encore une fois prendra du retard.

    2. Les questions et problématiques liées à la transition énergétique et la sortie du fossile sont connues depuis les années 2000, et la sortie du nucléaire à été décidée par le CF en 2011. C’était il y a 10-20 ans…
      On dirait que la stratégie de laisser la tâche à la main invisible du marché a conduit à un progrès lui aussi invisible.

      L’idée de se placer dans une dépendance énergétique encore plus forte (avec un passage au gaz) est non sens stratégique et écologique. Le nucléaire en suisse à toujours été un jeu de roulette russe avec 5-10% de notre territoire non-alpin.

      Nous disposons d’une surface de toits considérable pour le solaire et d’un capacité hydroélectrique majeure pouvant être adaptée au stockage d’énergie. Une transition ordonnée est possible, mais après avoir passé 10 ans à se tourner les pouces, cela signifie une mise en route au pas de charge et un processus de levée d’oppositions accélérée (ce qui, notons-le, n’a pas posé de problème pour les autoroutes à l’époque).

      Notons enfin que si le problème est pour 2025, il est déjà trop tard pour repartir sur du nucléaire avec un temps de construction de ~10ans si l’on suit les chantiers en cours ailleurs. L’avantage du nucléaire c’est de pouvoir faire comme on a toujours fait, parce que l’on a toujours fait comme cela. Et ça, ça plait aux conservateurs.

  14. Mr Neirynck , la problématique ne se cantonne pas à l’électricité , elle concerne TOUTES nos ressources pour avoir de l’énergie, y compris les métaux nécessaires . Je vous mets en lien le blog de Mathieu Auzanneau , ( post du 12 octobre) une référence en France sur les approvisionnements en pétrole , entre autre , et il est très alarmiste : https://www.lemonde.fr/blog/petrole/2021/10/12/metaux-critiques-charbon-gaz-petrole-nous-entrons-dans-les-recifs/#more-13013. Pouyanné , le PDG de Total, dit qu’il nous manquera 10mbj ( millions barils jours ) en 2025 . Vous voyez déjà ce que donnent les pb de pétrole en France , cela risque d’être pire en 2025 , la Chine et les US raflant le pétrole au nez et à la barbe de l’UE , en y mettant le prix , c’est sûr .

    1. Un blog peut traiter d’un sujet et encore de façon limitée. Si vous voulez un tableau d’ensemble, lisez “Avant qu’il soit trop tard” aux éditions Cabedita. Il y faut plus de cent pages.

  15. Lorsque la situation sera: de l’électricité avec des énergies fossiles ou pas d’électricité du tout le choix sera vite fait!
    Je trouve que l’on a réagi de façon trop émotive à l’accident de Fukushima en votant le moratoire sur le nucléaire. Le nombre de mort et de blessé des 450 centrales nucléaires en service dans le monde est largement inférieur à celui des accidents de la route en Suisse (sur quelques années). Concernant les déchets il faut comparer les déchets du solaire ou de l’éolien pour une même quantité d’énergie produite et c’est beaucoup, certes pas radioactif.
    Avec le recul des 18 derniers mois où l’on a pris des mesures autoritaires et drastiques à cause de la pandémie je trouve étonnant que l’on accepte aussi facilement tous ces recours d’écologistes contre tout (éolien, solaire, centrale à gaz,…) car l’électricité c’est vraiment la base, le minimum vital alors que les recourants pinaillent comme si c’était un luxe.

  16. Le système mécanique des aérogénerateurs est totalement désuet et ils sont en contradiction avec le principe de la nanotechnologie. Ils sont peu efficaces et nécessitent trop de terrain. Ils ne durent pas longtemps et, les pales doivent être constamment remplacés. Ils ne peuvent pas être situé à proximité des consommateurs et ils posent un danger à la santé humaine et à la vie des oiseaux et des chauves – souris. Finalement, ils empêchent d’évoluer vers des solutions de l’avenir.
    Ne pensez-vous pas qu’il est temps de cesser d’effrayer les gens avec les histoires du danger nucléaire qui est la source d’énergie la plus sûre. Les accidents aux réacteurs nucléaires n’ont causé aucune fatalité ni à Three Mile Island au USA, ni à Fukushima au Japon, les 31 morts à Tchernobyl en Ukraine sont dus à l’incompétence des autorités soviétiques. Le nucléaire est évolutif (contraire aux aérogénérateurs) et va permettre à l’humanité de trouver les solutions de l’avenir (Voir les SMRs et la fusion nucléaire). La Suisse à deux sources d’énergie autochtone : l’hydraulique grâce à sa topologie et le nucléaire grâce à sa science, elle doit développer ces deux sources pour rester en autarcie.

    1. Il n’y a eu 31 morts à Tchernobyl que dans le politiquement correct soviétique. Des milliers de soldats et de travailleurs ont été exposés. On ne connait pas la mortalité réelle.
      Le problème n’est pas seulement la mortalité mais aussi la stérilisation définitive de grands territoires. Mühleberg aurait pu obliger à déplacer un million de personnes et ruiner quatre villes importantes.
      J’ignorais que la Suisse soit productrice “autochtone” d’uranium. Où se trouve cette mine?

      1. AH ! La stérilisation, il me semble avoir entendu ce mot à-propos d’une autre « blocage » moderne. Restons, si vous voulez bien, dans la réalité et sur le sujet en discussion – le danger qui peut représenter un accident d’un réacteur nucléaire en Suisse. Je suis confident que notre haut niveau de savoir- faire technique et de notre tendance (parfois utile) à trop imaginer le pire en cas de catastrophe nous assurent une bonne protection contre tout accident nucléaire sur notre territoire. A propos d’uranium autochtone, les « restes » des réactions nucléaires suisses, qu’on désigne à tort comme des « déchets », sont encore très riche en énergie. Vous, qui exigez des preuves, pouvez – vous nous en fournir concernant votre affirmation sur le « désastre » de Mühleberg.

        1. La preuve est simple : en cas de rejet dans l’atmosphère il faut évacuer dans un rayon de 30 km.

          1. La centrale nucléaire expérimentale de Lucens (CNEL) dans le canton de Vaud en Suisse est une ancienne installation nucléaire expérimentale qui a été arrêtée à la suite d’un accident nucléaire en 1969. Cet accident fut classé comme “majeur”.
            Pas d’évacuation, pas de “zone décrétée dangereuse”, pas de limitations de productions de légumes sur toute la région fortement agricole, pas de limitations de consommation d’eau d’Henniez ….
            Bref, tout était super nickel et sain !
            Visiblement la Suisse essaye toujours de cacher les choses car plus personne ne parle de cette expérience raté.

  17. Le réchauffement climatique n’est pas dangereux à court terme, nous avons le temps de mettre en oeuvre la transition énergétique en y incluant des centrales au gaz pour remplacer les centrales nucléaires représentant 33% de notre approvisionnement d’électricité , soit environ 20 TWh …
    A long terme, les fossiles devront aussi être remplacés parce qu’ils ne sont pas éternels , juste encore disponibles encore quelques décennies , y compris l’uranium ( et le charbon est beaucoup trop polluant ) !
    On ne va pas remplacer des centrales nucléaires par des éoliennes , du moins terrestres ! Les pays ayant accès à la mer peuvent installer des éoliennes off-shore et sans accès au réseau européen , pas question d’investir dans cette filière , ou alors convertir cette énergie en hydrogène à ramener en Suisse …
    Je ne crois pas que l’Europe puisse nous empêcher d’importer de l’électricité, ce serait contraire aux accords de commerce … et puisqu’on peut importer du pétrole …
    A terme, la source illimitée et suffisante reste le solaire dont la source nous envoie 10 puissance 17 Watts gratuitement (à l’échelle planétaire) , mais il faut mettre en oeuvre les moyens techniques considérables exigeant des centaines de milliards d’investissements que le CF refuse de payer ( il n’a pas hésité à creuser la dette pour le covid ) . Il faudra bien qu’il mette la main à la poche !!!

    1. En cas de pénurie de n’importe quel produit, l’UE peut nous empêcher de nous fournir. La démonstration a été fait durent l’épidémie.

      1. L’Europe était incapable de fabriquer des masques! Il a fallu en importer de la Chine !!!
        Votre remarque est absurde….

      2. La Suisse participe à la production de vaccins , mais c’est devenu un business mondialisé ! Vous ne pouvez plus fermer les frontières, c’est la vision du passé !!!!!

        1. Je ne le propose absolument pas, au contraire. Pour ce qui concerne l’électricité l’avantage technique est d’être connecté le plus largement possible et de disposer largement d’importations.

    2. Les réserves connues de charbon suffiraient à couvrir toute la consommation mondiale d’énergie actuelle pendant mille ans. Je doute beaucoup que l’humanité reste assise sur cette colossale source d’énergie en résistant à la tentation de l’utiliser; surtout avec les pénuries qui se préparent. Tout au plus peut-on espérer que de vrais efforts soient accomplis pour réduire les émissions polluantes. C’est possible, à condition d’y mettre le prix.
      https://www.planete-energies.com/fr/medias/decryptages/qu-est-ce-que-le-charbon-propre

    3. “la source illimitée et suffisante reste le solaire dont la source nous envoie 10 puissance 17 Watts GRATUITEMENT”, mis à part les problèmes de temporalité (l’énergie solaire n’est malheureusement pas forcément le plus disponible quand on en a le plus besoin et l’électricité est difficile à stocker en grande quantité sur le long terme), l’énergie solaire n’est pas plus “gratuite” que les énergies fossiles. Le charbon, le pétrole, le gaz dans le sous-sol ne coûte rien non plus, c’est leur extraction et transformation en énergie utile qui coûte … comme c’est de la même manière le cas avec l’énergie solaire pour en tirer de l’électricité. Par ailleurs la puissance solaire reçue sur Terre sert avant tout à maintenir la température de la planète, à alimenter en énergie les mouvements de l’atmosphère, le cycle de l’eau, la photosynthèse, etc.; donc seule une petite partie reste disponible pour nos besoins en “énergie-technique”.

      1. Si nous captons et utilisons une fraction de l’énergie solaire incidente, après utilisation elle est intégralement dégradée en chaleur. Premier principe de la thermodynamique : il est impossible de créer ou de détruire l’énergie.

        1. Où ai-je parler de créer ou détruire l’ENERGIE (au sens générique du terme)? Au contraire, j’ai bien pris soin de préciser à chaque fois le type d’énergie, dans le cadre de transformations d’une forme à une autre. Je suis physicien et ai travaillé toute ma vie professionnelle dans le domaine de l’énergie, je pense donc connaître quand même pas trop mal les 3 principes de la thermodynamique 🙂 . Et ce n’est pas moi justement qui prétendrait que la transformation en énergie électrique de l’énergie solaire est gratuite par opposition aux transformations des énergies fossiles en énergie électrique ou autres formes d’énergies utiles qui elles ne le seraient pas.

          1. Je souhaitais simplement présiser que toute l’énergie incidente du soleil est en fin de compte soit réfléchie dans l’espace, soit convertie en chaleur.

      1. Nous ne sommes plus dans les année 50. Aujourd’hui en cas de construction de barrage il y aura des études d’impact minutieux. Le problème des barrages est qu’ils ne profitent qu’au marché économique intérieur. Les solutions à venir doivent profiter à big money, à l’UE et à la mondialisation (matière premières, électroniques, etc. pour être acceptées par le CF, qui est toujours à l’écoute de l’étranger.

          1. accusation for à propos. Réponse…. du comportement du CF lors d’attributions de marchés d’une importance nationale vitale pour la Suisse comme par exemple : le CLOUD.

          2. De la volonté autoritaire du CF de livrer la conservation des données informatiques suisses sur les cloud des firmes étrangères !

        1. S’il y avait des sites adéquats il y a longtemps qu’ils seraient équipés. Il faut se faire une raison : même le potentiel hydroélectrique est une ressource limitée.

          1. En dernière page de ce rapport, vous avez la liste des projets (envisageables) de 27 grandes centrales:

            https://www.admin.ch/gov/fr/accueil/documentation/communiques.msg-id-76258.html

            Dans le cadre des travaux relatifs à la Stratégie énergétique 2050 réalisés au printemps 2011, l’OFEN a réévalué le potentiel de développement de la force hydraulique selon des conditions-cadres modifiées. Au final, les Perspectives énergétiques 2050 indiquaient un potentiel de développement d’environ 4000 GWh/a d’ici à 2050.

          2. En 2016 les cantons et les propriétaires des forces motrices des installations voulaient tout vendre !!! Bien sûr qu’il y a mille et un site qui s’y apprête. L’electricité norvégienne est à 95% hydraulique !

        2. @Martin: en Suisse? A ma connaissance et qui permettraient de construire de “nouvelles Grande Dixence”, non!

  18. Quelques remarques au sujet des Eoliennes.
    Le parc du » Mont Soleil », dans le Jura, a débuté en 1995 avec 3 éoliennes de 500KW chacune. A ce jour elles ont été démantelées (et revendues) et leur nombre est maintenant de 16. Les 4 dernières installées ont une puissance de 3,3MW. On construit maintenant des machines de 6MW. Les constructeurs planchent sur des puissances de 10 à 15MW. Je ne pense pas que les Jurassiens soient masochistes au point de perdre de l’argent dans leurs projets ! Le bilan « avantages » est en faveur de nos enfants et petits-enfants ! Une éolienne, ce n’est pas une centrale nucléaire bien sûr, mais c’est de l’énergie, produite sur le lieu de consommation. Les pertes dues au transport (P=r*i2) ne sont pas négligeables et les pilonnes électriques, spécialement en Valais sont plus laids qu’une éolienne. Le rapport d’impact sur le projet « Parc Eolien du Mollendruz » est exhaustif. (250 pages.) Il tient compte de tous les inconvénients, du bruit des pales à l’alouette lulu. Je le connais parfaitement pour avoir participé au rapport recommandant l’acceptation du projet. La technologie est en constante évolution. L’inconvénient majeur est la rotation de ces énormes pales qui devraient, dans un proche avenir, tourner différemment, générant moins de nuisances. Ce n’est pas de l’optimisme ça ?

    1. Bien d’accord : le peuple se surpeuple! Entre les pauvres, les vieux, les handicapés, les étrangers, les mécréants, les drogués, les alcooliques, les chauffards, qui faut-il sacrifier pour réduire la population?

      1. Apparemment le pouvoir mondialiste de Big Pharma et Big Tech alliés, qui a acheté tous les gouvernements, a répondu à cette question. Il faut exterminer tout le monde (sauf les bénéficiares du systèmes qui vivront 200 ans grâce au transhumanisme) au moyen du “vaccin” ARN messager qui rend stérile, cause des cancers, des thromboses et des myocardites (entre autres). Ce vaccin fait naître des variants qui sont ensuite poris comme prétexte pour une nouvelle vague de vaccinations et à chaque fois les effets du vaccin sont présentés comme un nouveau variant nécessitant d’augmenter la dose. Avec cette méthode, la propagande incessante, les certificat covid, la suppression des libertés, et l’esprit mouton d’une majorité, la méthode est efficace pour le moment. L’effet bénéfique attendu par l’oligarchie (réduction de la population) se manifestera dans les prochaines décennies.

      2. Mon observation a au moins le mérite de signaler le fait votre clique promigratoire est à l’origine du problème.

  19. La concentration de CO³ dans l’atmosphère est de plus de 413 ppm, on prévoit d’utiliser encore plus d’hydrocarbures et de gaz (gaz notamment pour pallier l’intermittence éolienne), l’extraction du gaz est source de la fuite de méthane +++ ,les glaciers fondent et ne pourront plus jouer le rôle de tampon pour le débit des rivières . bref on va droit vers les projections pessimistes du GIEC et cela à court terme. Dans notre manche nous n’avons que deux atouts : instaurer une sobriété drastique en matière d’énergie et produire le plus d’énergie décarbonée possible cad éolien, solaire et surtout nucléaire. les déchets ça posera problème dans 300 au pire, dans 1000 ans peut être, les conditions de vie dans un climat à 3 ou 4°C c’est dans 30 à 40 ans.

    1. Dans notre manche suisse nous n’avons aucun atout. Il serait plus raisonnable d’investir afin de palier les conséquences des grands soirs annoncés qui, au vu du concert cacophonique des nations, arrivera de toute les manières.

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