Un fugace désir d’Europe

 

 

La “Communauté politique européenne” est née : les 44 dirigeants du continent, dont le président de la Confédération Ignazio Cassis, se sont retrouvés jeudi passé à Prague. 27 membres de l’UE et 17 hors Union. Seuls absents, la Russie, Etat paria depuis l’invasion de l’Ukraine et la Biélorussie, son alliée.

Il n’y avait rien de concret à attendre de cette réunion informelle. Plutôt qu’une unité de vues, elle a révélé les divergences des problématiques nationales. Si le problème le plus urgent est celui de l’approvisionnement en énergie, il impacte de façon différente les 44 pays. De cette réunion n’est pas ressorti une solidarité en la matière. Elle manque toujours autant qu’auparavant et cette réunion n’eut pas été nécessaire si elle avait existé.

Car ce ne sont pas les organes paneuropéens qui font défaut. : OSCE, Conseil de l’Europe, Commission européenne pour la démocratie par le droit, Comité européen pour la prévention de la torture  etc… Face à cette pléthore, on a le sentiment que ce ne sont pas les rassemblements qui manquent mais la volonté d’aboutir.

Néanmoins le plus urgent était tout de même de se réunir au plus haut niveau, pour se sentir un tout petit peu plus unis face à la guerre ukrainienne. S’il est un sentiment qui assemble a minima tous ces Etats, c’est bien le désir de paix. A deux reprises, l’Europe a été ravagée par des conflits qui l’ont ruinée. L’inspirateur involontaire de cette réunion en était donc le grand absent, le président russe. Il a réussi à assembler les dirigeants d’Arménie et d’Azerbaïdjan, de Serbie et du Kosovo, engagés dans des conflits, qui paraissent dérisoires par rapport à un conflit potentiellement mondial.

Existerait-il une différence radicale entre la Russie et le reste de l’Europe ? Peut-on parler d’une culture européenne, déclinée sur de multiples plans, les arts, l’économie, les institutions politiques, le style de vie ? Shakespeare, Goethe, Hugo, Cervantès, Beethoven dépassent leurs frontières nationales et fondent une culture commune. L’Europe fut le berceau des sciences avec Galilée, Vésale, Newton, Dalton. La plupart des techniques modernes y trouvèrent leur origine : la charrue, le moulin hydraulique, l’horloge mécanique, le canal, le barrage, la machine à vapeur, le moteur à explosion. En 1900, l’Europe exerçait un dominion sur la plus grande surface du globe. Elle fut le flambeau du progrès pendant plusieurs siècles. Elle fut le centre de la planète, l’inspiration du genre humain. Par la violence de la colonisation ou par l’évidence de sa supériorité.

La réunion de Prague se devait d’enregistrer la perte de cet ascendant. La Chine se profile comme un concurrent redoutable, non seulement en économie, mais aussi en politique, par son troublant déni de démocratie en prouvant qu’une dictature peut se révéler efficace. A-t-on compris dans cette aimable réunion de famille à Prague qu’il est nécessaire que l’Europe devienne une seule puissance ? Avec en commun une formation, une recherche, une innovation, une diplomatie et, aussi, inévitablement une puissance militaire.

Car tel est maintenant le défi. Nous vivons dans un monde dangereux, même si le bien-être de la Suisse en occulte provisoirement  la menace. Les nations du passé et les Etats actuels ne se sont pas constitués par amour des lois, des gouvernements, des administrations mais parce qu’ils y ont été contraints par les menaces extérieures. Ce furent d’abord des fiefs locaux, cela devint des royaumes puis des républiques. La Suisse ne constitue pas une exception : ses frontières délimitées voici deux siècles ont correspondu aux nécessités de l’époque. Elles ont encore suffi de justesse lors de la seconde guerre mondiale, parce que le pays s’était donné les moyens de résister à une invasion nazie et aussi parce que l’Allemagne y avait plutôt intérêt.

Mais qu’en est-il dans la conjoncture actuelle ? Certes nous ne sommes en rien menacés par les quatre pays voisins, qui au contraire nous protègent de toute envahissement terrestre par une puissance hostile. Nous sommes ainsi bénéficiaires de l’Otan sans en faire partie. A titre de fabulation extrême, on pourrait néanmoins considérer une tentation de la Russie de nous agresser par voie de missile, éventuellement nucléaire, comme  démonstration spectaculaire. A strictement, parler l’Otan ne serait pas obligée de répondre. Ce n’est donc pas une saine posture de bénéficier pratiquement d’une alliance en s’imaginant qu’elle ne sert à rien.

Il en est de même de notre biscornue zizanie avec l’UE, qui nous fait surestimer notre indéfectible indépendance. Elle comporte plus d’inconvénients que d’avantages, elle procède d’une vision folklorique de la Suisse qui serait, compréhensible si nous nous situions au milieu de l’Océan Pacifique. Mais ce n’est pas du tout le cas. Nous sommes au cœur de l’Europe et nous en sommes peut-être le cœur. Notre destin est lié à celui du continent qui est aujourd’hui menacé par une véritable guerre sur son territoire. Que cela nous plaise ou non, notre intérêt et donc notre devoir nous commandent de rejoindre l’alliance des 27 pays, qui sont concrètement plus forts et plus puissants unis que divisés. S’ils ne l’étaient pas, s’il n’y avait ni UE, ni Otan, il y aurait longtemps que Poutine aurait récupéré les Etats baltes, comme il a grignoté la Moldavie et la Géorgie,  et que l’Europe serait à nouveau un continent à feu et à sang. Si cela advenait, si la minable armée russe arrivait à nos frontières, notre déclaration de neutralité ne servirait strictement à rien et Poutine se ferait un malin plaisir de nous envahir. Gouverner c’est prévoir car l’avenir advient toujours et dure longtemps. Avons-nous une gouvernance avec un Conseil fédéral sans chef, sans programme et sans majorité parlementaire ?

 

 

 

 

 

 

Jacques Neirynck

Jacques Neirynck est ingénieur, ancien conseiller national PDC et député au Grand Conseil vaudois, professeur honoraire de l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), d'origine belge, de nationalité française et naturalisé suisse. Il exerce la profession d'écrivain.

62 réponses à “Un fugace désir d’Europe

  1. Je vais poser une question naïve.

    Si nous démantelions le Conseil de l’Europe, et ses comités (pour la démocratie par le droit, pour la prévention de la torture, etc.),

    Qui le remarquera ?

    Au moins, cela nous permet de nous priver de notre Mme Rousseau, Sibel A., quelques jours par an…

    https://twitter.com/ignaziocassis/status/1579490307020058624

    Au fait, comment vous comprenez cette phrase?


    110. La Cour réaffirme, par conséquent, que des références aux traditions, présupposés d’ordre général ou attitudes sociales majoritaires ayant cours dans un pays donné ne suffisent plus aujourd’hui à justifier une différence de traitement fondée sur le sexe, que celle‑ci soit en faveur des femmes ou des hommes.

    https://hudoc.echr.coe.int/eng?i=001-220074

    C’est la négation de la nécessité d’un mouvement féministe et de l’affirmative act au profit des femmes (discrimination positive)???

  2. Vous nous dites: il y a un méchant plus méchant; donc cédons notre fille chérie au moins méchant des deux. Il la protégera du plus méchant. Qu’importe ce qu’elle désire, c’est pour son bien de la marier à un … méchant.

    Comme quand ils interdisent les produits suisses au marché (des frontaliers) de Noël de Strasbourg.

    Comme quand ils discriminent nos chercheurs parce qu’on a pas acheté des avions Rafale.

    Comme quand ils ont sanctionné sans motif notre bourse.

    Ils nous mènent une guerre; et vous avez choisi le camp de l’autre belligérant. Le méchant Poutine est une belle excuse de circonstance.

    L’UE über alles ?

    1. Nos chercheurs ne sont pas discriminés mais traités comme ceux de tout pays tiers suite à la rupture des négociations avec l’UE par la Suisse. Le CF était parfaitement au courant de cette conséquence. Cela n’a rien à voir avec l’achat d’avions.

      1. Aucun autre Etat tiers ne subit cela.

        “Mais il s’avère de plus qu’il suffirait que des chercheurs ou d’entreprises suisses participent à un projet pour que l’UE le rejette.

        Deux conflits – dont l’EPFL a été victime – survenus ce printemps le montrent. Dans les deux cas, des chercheurs et des start-ups suisses avaient déposé avec des collègues européens des demandes de financement dans le domaine des sciences quantiques.

        Le projet QuantEO a obtenu 13,5 points sur 15 dans l’évaluation de la Commission européenne. Un excellent score. Pourtant, Bruxelles a refusé de financer le projet, auquel participent également une université néerlandaise et une université autrichienne. Selon le rapport d’évaluation que Blick a pu consulter, un seul «défaut grave» est cité par la Commission européenne: une partie importante de la recherche se déroule «en dehors de l’UE». A savoir, en Suisse.”

        https://www.blick.ch/fr/news/suisse/en-raison-de-la-fin-de-laccord-cadre-les-premiers-chercheurs-et-entreprises-partent-a-letranger-id17947609.html

        1. Cette logique peut paraître odieuse mais elle témoigne de la lutte pour l’excellence scientifique qui entraîne de bénéfices économiques. Dans une confrontation de puissance à puissance entre l’UE et la Suisse nous ne pouvons pas gagner. Cela évoque le proverbe : “If you cannot beat them, join them”

          1. Les Ukrainiens nous rappellent que ce n’est qu’un proverbe, et qu’une autre voie est possible. Celle de la démocratie, de la justice et de l’Etat de droit.

          2. La “lutte pour l’excellence scientifique” est une aberration.
            Les scientifiques devraient collaborer.
            Au lieu d’être instrumentalisés par la politique et les Etats, ce qui est une perversion de la science.

          3. Tout scientifique est en gestion de sa carrière. Il doit briller pour être promu. C’est la Même chose que dans les autres métiers. Pourquoi croyez-vous qu’il en serait autrement?

          4. La séduction, c’est le contraire de la science.
            Que ce soit désormais devenu la norme n’en fait pourtant pas un bien.
            La vraie recherche s’en trouve complètement diminuée.

          5. La recherche a pour but de trouver des résultats. Elle n’est en rien diminuée parce qu’il y a compétition entre les chercheurs. Les choses sont ce qu’elles sont et pas ce que nous voudrions qu’elles soient selon nos conviction.

          6. Je dirai plutôt que les choses sont devenues ce qu’elles sont devenues et que cela ne va pas forcément dans une direction favorable.
            Mais un jour, cela changera de direction.

        2. “Le SEFRI recommande aux institutions en Suisse (notamment les entreprises et les PME) de participer à des consortiums qui préparent et déposent des projets dans le cadre des appels à projets d’Horizon Europe et du programme Euratom. Il y a lieu de rappeler aux partenaires de projet européens que l’inclusion de partenaires suisses dans un consortium ne sera pénalisée d’aucune façon.

          L’évaluation par des experts indépendants suit des critères bien définis et toute discrimination violerait explicitement les règles d’évaluation.”

          Je crois que le plus triste est de croire que l’UE applique ses propres règles lorsqu’elle nous discrimine… alors qu’elle nous discrimine en violation de ses propres règles. Simplement.

          1. Si nous ne pouvons pas battre l’UE même lorsqu’elle n’applique pas ses propres règles, il ne reste plus qu’à capituler.

  3. “Nous sommes ainsi bénéficiaires de l’Otan sans en faire partie.”
    Pas vraiment, car nous souffrons directement de la politique de l’OTAN qui aboutit à des pénuries de pétrole et de gaz sur le continent et donc en Suisse.
    Et l’OTAN détermine aussi des conditions cadres très défavorables pour la Suisse à long terme, notamment d’affaiblir sa neutralité et son statut de réceptacle des organisations internationales.
    Sans sa neutralité, la Suisse ne serait pas le siège d’autant d’organisation internationales.
    Bref, c’est une conjoncture défavorable, mais sans sa neutralité, la Suisse se retrouverait dans une situation encore pire, reléguée à jouer le rôle d’un pays complètement insignifiant, sans accès à la mer.

    1. D’accord avec vous sur le fond. Non, l’Europe, et encore moins la Suisse, n’ont jamais été le centre du monde. Au temps des Grandes Découvertes, les navigateurs partis de la minuscule Europe découvraient, ébahis, de bien plus anciennes civilisations: l’Inde, la Chine, le Proche-Orient ancien, d’où sont sorties les lois, les mathématiques et l’écriture. Au Moyen Age, les Arabes, inventeurs du zéro, faisaient redécouvrir Aristote aux Européens, réduits à l’illettrisme par les invasions barbares. Avicenne, Averroès et Avicébron renouvelaient la philosophie occidentale, assoupie par dix siècles de bêtisier augustinien. De retour de l’Ile d’Elbe, le premier savant devant lequel Napoléon est allé s’incliner au début des Cents Jours ètait Champollion, qui avait révélé l’ancienne civilisation pharaonique au monde et fait de celui-ci non pas une civilisation judéo-chrétienne, centrée sur la notion de Dieu unique, mais égypto-chrétienne. Or la notion de Dieu unique est non pas d’origine juive mais égyptienne, sous le règne d’Amenophis IV, dit Akhenaton (14e siècle av. J.C.).

      Quant à la “minable armée russe”, malgré ses revers actuels et la pagaille invraisemblable de sa mobilisation partielle, elle n’est pas moins capable de lever 25 millions de réservistes en temps de guerre et reste la première puissance nucléaire. N’est-ce pas avoir un esprit singulièrement à courte vue que de croire encore au mythe d’une Europe centre du monde?

      Quant à la Suisse, gardienne des Conventions de Genève, vous avez tout à fait raison de le rappeler: elle a un rôle unique à jouer, indépendamment des grandes coalitions européennes et internationales, et ses diplomates s’emploient à l’activer: Genève n’est pas Bruxelles.

    2. ce n’est pas l’OTAN qui a choisi la politique à mener, mais l’Europe qui a choisi son camp contre la Russie de Poutine se croyant tout permis en envahissant son voisin !
      Il ne faudrait pas comprendre tout de travers !!!

      1. Certes Poutine a toute sa responsabilité.
        Mais l’OTAN a choisi de réagir en jetant de l’huile sur le feu et en coupant tous les ponts. C’est une stratégie, avec des logiques liées aux USA.
        Logique du pire, et je ne souhaite pas suivre cette logique.
        D’abord car l’Occident devrait regarder toutes les guerres menées depuis 30 ans de par le monde et se faire plus modeste.
        Ensuite, car une mauvaise paix vaut toujours mieux qu’une bonne guerre – en Ukraine comme partout ailleurs.
        Et pour cela, il faut négocier.

        1. Sauf que la mauvaise paix se fait au détriment des Ukrainiens et pas de la nôtre. Nous avons donc avantage à les sacrifier.

          1. Pas sûr, car ce sont les Ukrainiens qui meurent pour le Donbass.
            Donbass qui ne veut plus faire partie de l’Ukraine.

          2. Les Ukrainiens se battent pour leur indépendance et l’intégrité de leur territoire dont fait partie le Donbass

          3. Les Ukrainiens dans leur majorité veulent la paix.
            Malheureusement, il existe un parti de la guerre qui est renforcé par la géopolitique.
            Et c’est la même chose en Russie.

  4. Je me suis souvent demandé pourquoi on ne faisait pas comme le Costa Rica – un des rares Etat véritablement neutre, n’ayant plus d’armée et ne fabriquant pas d’armes: passer un accord avec l’OTAN pour qu’il nous défende en cas d’éventuelles attaques, comme le Costa Rica l’a fait avec les Etats-Unis. Etant donné qu’on a déjà versé 2 milliards inutiles à l’UE, inutiles car on ne semble toujours pas dans leurs petits papiers, pourquoi ne pas verser cet argent à l’OTAN en guise d’accord ? Simple idée fugace.

    1. Sans une armée suisse, le pays sera découpé selon la vision de Kadhafi, et annexé par les 3 grands pays des alentours, en supposant que l’Autriche ne réclame rien. La naïveté n’a pas de limite supérieure mais possède une limite inférieure, qui lui permet de se distinguer de l’hébètement. Restons lucide.

      1. Comme si c’était l’armée suisse qui empêchait actuellement ces 3 grands pays de nous conquérir, naïveté vous dites ?… De plus, mon message initial concernait moins une Suisse sans armée que l’accord avec l’OTAN.

  5. 1. Notre “zizanie avec l’UE (…) comporte plus d’inconvénients que d’avantages” Ce n’est pas l’avis qu’exprimait la Commission de politique extérieure du Conseil des Etats, dans son rapport du 18 mars 2002; d’où il ressortait que l’adhésion impliquerait un bouleversement des institutions, de la démocratie directe, de la fiscalité et de la politique monétaire, ainsi que la perte du bonus des taux d’intérêt. Les choses ont-elles changé depuis lors? À ma connaissance, aucun bilan sérieux des avantages et des inconvénients de l’adhésion n’a été remis à jour entretemps.
    2. “Certes nous ne sommes en rien menacés par les quatre pays voisins” En réalité cinq (je ne sais pas lequel vous avez oublié, mais on peut supposer que c’était le Liechtenstein). Quant à la menace qu’ils représentent, c’est le commandant de l’armée suisse, Thomas Süssli qui donne un élément de réponse, dans une interview accordée au Matin Dimanche de 17 avril dernier. Concernant l’achat des avions F35, à la question: “Dans quel scénario la Suisse pourrait-elle utiliser des avions, sachant qu’on est entouré de pays amis?”, réponse: “Vous parlez de la situation aujourd’hui. Les avions que nous projetons d’acheter doivent tenir jusqu’en 2060. On ne sait pas ce qui peut se passer durant cette période.” Donc c’est clair: si les pays qui nous entourent sont “amis” aujourd’hui, ils ne le seront peut-être pas toujours.
    3. Lors de la Seconde Guerre mondiale, la Suisse fut épargnée car elle “s’était donné les moyens de résister à une invasion nazie et aussi parce que l’Allemagne y avait plutôt intérêt.” En réalité, la Suisse n’avait nullement les moyens de résister à l’armée allemande (soyons sérieux!). Et Hitler ne pensait pas avoir intérêt à préserver la Suisse, puisqu’en juin 1940, il avait monté l’opération Tannenbaum visant à l’invasion, et massé, à cet effet, 21 divisions dans le Jura de la France occupée. Si l’opération fut finalement “suspendue”, c’est qu’en automne, Hitler constata que l’Angleterre ne se rendrait pas aussi facilement que la France et qu’il décida de redéployer ses 21 divisions plus au Nord. Ce ne sont donc pas les pays voisins qui nous protégèrent, mais bien plutôt l’Angleterre… qui vient de quitter l’UE.

    1. le parallèle avec la deuxième guerre mondiale ne tient pas la route !
      D’abord , l’Angleterre seule n’aurait pas tenu seule contre l’Allemagne et aujourd’hui l’Angleterre n’est plus qu’un nain politique , économique et militaire !
      Jusqu’à preuve du contraire, c’est l’OTAN , la seule organisation qui soit en mesure de résister à une éventuelle agression venant de l’Est . Elle a été ravivée par les gesticulations de Poutine qui a cru à son armée …
      Cette crise révèle à la fois les forces et les faiblesses de chacun.
      En ce qui concerne la Suisse, elle a mis en évidence une dépendance trop importante de nos besoins vis-à-vis de l’étranger , autant par le laisser faire du capitalisme qui croyait à tort à la toute puissance du marché économique mondial , que par le défaut d’alliance forte avec nos voisins !!
      Il sera donc nécessaire de revoir nos principes de fond en comble …

  6. C’est assez curieux de constater que certains ont dans un passé récent critiqué la Suisse pour son comportement avec l’Allemagne durant la seconde guerre mondiale. On aurait donc dû défier Hitler ? Maintenant que le seul risque est quelques menues contrariétés dans notre confort ouaté, on devrait sacrifier l’indépendance de l’Ukraine, un pays internationalement reconnu et démocratique (même s’il n’est pas sans défaut) ? En 1939, c’était “mourir pour Dantzig”, en 2022 c’est “baisser le chauffage pour Kiev”.

  7. Monsieur Neyrinck,
    Evoquant la nouvelle “Communauté politique européenne” qui s’est récemment réunie à Prague, voilà encore et toujours un plaidoyer russophobe, américanophile, européiste, mondialiste et dénigrant la Suisse.

    Vous relevez pourtant à juste titre que, plutôt qu’une unité de vues, cette réunion a révélé les divergences des problématiques nationales et qu’il n’en est pas ressorti une solidarité en la matière. Vous relevez en outre que ce ne sont pas les organes paneuropéens qui font défaut mais que face à cette pléthore, on a le sentiment que ce ne sont pas les rassemblements qui manquent mais la volonté d’aboutir.

    Vous ajoutez que s’il est un sentiment qui assemble à minima tous ces Etats, c’est bien le désir de paix. Ah oui ? Qu’ont fait et que font les puissances occidentales pour proposer la paix ? Depuis les Accords de Minsk en 2014 qu’elles ont tout simplement ignorés puis avec le surarmement de l’Ukraine et la menace des forces de l’OTAN jusqu’aux frontières de la Russie, qu’ont-elles proposé ou fait d’autre que de mettre de l’huile sur le feu ?

    En ce qui concerne la Suisse enfin, vous dites que nous sommes au cœur de l’Europe, que nous en sommes peut-être le cœur, que notre destin est lié à celui du continent qui est aujourd’hui menacé par une véritable guerre sur son territoire. La peur, gouverner par la terreur, abrutir le peuple pour mieux l’anéantir. Détruire notre neutralité, notre seul atout au sein de la communauté des nations. Quel beau travail Monsieur Neirynck !

    1. Très bon résumé du blog dans une perspective russophile, américanophobe, antieuropéenne…

      1. Ces prix ne sont pas affichés en euros. L’euro vaut 61 roubles. L’essence coûte en Russie moins d’un euro le litre

    2. L’OTAN, qui n’était jusqu’au 24 février dernier plus que l’ombre de ce qu’elle était pendant la guerre froide, s’est renforcée après l’agression russe contre l’Ukraine. Le Partenariat OTAN-Russie pour la Paix, convenu entre les deux anciens blocs après la chute de l’URSS, a fait ses preuves, en particulier dans la lutte anti-terroriste lors des événements du 11 septembre 2001. L’Alliance Atlantique a décidé de suspendre ses réunions annuelles avec la Russie après l’annexion de la Crimée par celle-ci en 2014. Les ponts restent pourtant ouverts. Qu’a fait la Russie pour renouer le contact?

      Poutine et sa clique de menteurs et d’imposteurs continuent pourtant avec leur rhétorique imbécile et débilitante de crier à la menace et à l’encerclement par l’OTAN et ses alliés. Encercler le plus vaste pays du monde? Quelle plaisanterie… Et si l’OTAN maintient encore des armes nucléaires en Europe, que représentent-elles face à l’arsenal nucléaire russe?

      Le tsar ubuesque du Kremlin et son ministre de la Défense, dont ni l’un, ni l’autre n’ont fait un seul jour de service militaire, apprend-on du “Moscow Times” – pire, Sergueï Choïgou n’aurait même pas l’expérience des services secrets, ce qui ne l’a pas empêché de patronner le redoutable GRU, le Groupe de Renseignements militaires – n’envoient pas moins à la mort de jeunes conscrits russes recrutés à la hâte jusque parmi les délinquants de prison par le sinistre groupe Wagner. Comme Staline autrefois, après avoir écarté ses principaux généraux, dont il se méfiait, et perdu plusieurs d’entre eux au combat, dont le commandant-adjoint de la flotte de la Mer Noire, Poutine donne maintenant ses ordres sans intermédiaires aux commandants sur le terrain. Son second ministre de le Défense, Guerassimov, seul militaire de carrière dans la troïka des va-t-en-guerre du Kremlin, a disparu des radars.

      En revanche, les généraux vétérans de l’Afghanistan et de la Tchetchénie ne se privent pas de traiter Poutine, qui prêche avec d’autant plus de zèle aux élèves des écoles qu’il est bon de mourir pour la patrie qu’il n’a jamais connu la guerre lui-même, de parfait d’idiot, prêt à déclencher un conflit mondial pour faire main basse sur un lopin de terrain frontalier?

      Enfin, l’argument selon lequel la Russie interviendrait pour défendre la langue et la culture russes au Donbass, menacées par les “nazis” de Kiev, ne tient pas. Russes et Ukrainiens se partagent leurs langues depuis toujours, quels que soient les régimes en place. Le prétexte nationaliste est une imposture. Sinon la Suisse, pays à culture plurilingue, n’existerait plus depuis longtemps.

      Dans la nuit de mercredi à jeudi, les deux-tiers de l’Assemblée générale des Nations Unies ont condamné l’annexion des oblasts du Donbass par la Russie. Sur ses 195 membres, seuls cinq ont voté pour, les autres se sont abstenus. Et vous, ne vous sentez-vous pas toujours plus seul à défendre une Russie toujours plus isolée – celle de Gasprom et de Rosneft, des menteurs et des imposteurs, d’un patriarche paranoïaque et multi-millionnaire à la solde du pouvoir, dont il affirme que Poutine l’a hérité de Dieu? Si tel est le cas, avec un président de droit divin, les Russes ont-ils encore besoin d’aller voter?

  8. Monsieur Neirynck,
    Dans mon commentaire, je qualifie votre article de ‘plaidoyer russophobe, américanophile, européiste, mondialiste et dénigrant la Suisse’. A cela vous répondez ‘Très bon résumé du blog dans une perspective russophile, américanophobe, antieuropéenne…’.
    Eh oui, et j’assume. Bien que la Russie ait envahi l’Ukraine, pour défendre sa population russophone de l’extermination, j’admire l’histoire millénaire, l’orthodoxie et la doctrine multipolaire de la Russie; si les Etats-Unis ont détruit l’Iraq sur l’affirmation fallacieuse, démontrée officiellement par la suite, de possession d’armes de destruction massive et ont envahi quantité d’autres pays pour y implanter leur doctrine unipolaire du bon cow-boy détruisant le méchant indien, je ne peux admirer ce néo-colonialisme belliqueux; quant à l’Europe qui se soumet servilement au leadership étatsunien de l’Occident, je ne peux accepter que cette union économique et mercantile qui établit des normes et des règles qui ne s’appliquent pas aux autres états que ses Etats-Membres, dont la Suisse, se permette de nous dicter ses exigences et que nos autorités lui brade notre sacro-sainte neutralité, ceci quoi que vous puissiez en penser.
    Cela dit, si je m’élève contre les abus de l’Union Européenne, je ne suis aucunement anti-européen. Si d’aventure cette Union devait un jour devenir une entité politique dans la seule forme possible d’un Etat fédéral respectueux de la souveraineté de ses Etats-Membre à l’instar de la Confédération Helvétique, de la République Fédérale d’Allemagne, voire des Etats-Unis d’Amérique, par exemple, je serais heureux que mon pays y adhère. Mais, on peut toujours rêver !

    1. La Russie, que vous admirez tant, dirigée par de très mauvais maîtres, court au désastre !
      Beaucoup de Russes le pensent et même osent le dire.
      Ainsi le fondateur de l’ONG russe Memorial, Lev Ponomarev, l’un des trois lauréats du prix Nobel de la Paix 2022 : « Poutine est le mal absolu » et « il est une menace pour l’humanité ».

    2. “Bien que la Russie ait envahi l’Ukraine, pour défendre sa population russophone de l’extermination…”

      Il est très facile d’inventer un prétexte d’extermination, voire de génocide. Pendant la guerre du Biafra (1967 à 1971), les rebelles Igbo de l’ex-province sud-est du Nigeria ont invoqué ce prétexte pour justifier leur sécession de l’Etat fédéral. Bernard Kouchner, fondateur de “Médecins Sans Frontières” au Biafra avait, le premier, dénoncé un “génocide” en public. Or, il s’est avéré que la notion de génocide, telle qu’elle avait été appliquée à l’affaire biafraise, avait été une pure mise en scène des services secrets français sous les directives de Jacques Foccart, le “Monsieur Afrique” de l’Elysée (la France était le seul pays occidental à avoir reconnu l’indépendance du Biafra). Après la reddition des rebelles biafrais, en janvier 1971, il a été démontré qu’il n’y avait pas eu de génocide.

      Quel rapport avec les populations russophones du Donbass, me demanderez-vous? S’il est vrai que le gouvernement pro-occidental venu au pouvoir après la révolution de Maïdan en 2014 a, pour première initiative, retiré au russe son statut de langue nationale au même titre que l’ukrainien, la vague de protestations que cette mesure a soulevée dans les provinces russophones de l?Ukraine l’a aussitôt fait rétablir l’ancienne loi. Il n’y a donc pas eu de discrimination de la langue russe (certains parlaient alors de “génocide linguistique”) de la part de Kiev. Quant à l”extermination” de la population russe, les chiffres officiels les plus récents de l’ONU – je les ai déjà cités dans un précédent commentaire et n’ai donc pas à y revenir – montrent que les morts sont d’abord militaires, de part et d’autre, et non civils. Ce qui n’a pas empêché les deux camps de se livrer à des exaction sur ces derniers.

      Corrigez.-moi si je me trompe, mais je crois me souvenir que vous aviez dit, dans un de vos commentaires passés, que vous étiez représentant du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés en Asie du Sud-Est. Or, je n’ai encore lu nulle part, venant de vous, la moindre allusion aux quelques quatorze millions de réfugiés et de personnes déplacées que ces huit mois de guerre ont déjà provoqués – soit le plus formidable mouvement d’exode de populations que le monde ait connu depuis 1945. Comment expliquer ce silence, surtout venant d’un ancien responsable de l’UNHCR, organisation avec laquelle j’ai, par ailleurs, collaboré à plus d’une reprise sur le terrain dans mes propres activités professionnelles?

      Enfin, je vous crois trop intelligent pour céder à la tentation d’un anti-américanisme et d’une europhobie primaires. Pour ma part, je ne pense pas que l’avenir d’une Europe fédérale construite sur le modèle helvétique soit une utopie, bien au contraire. Denis de Rougemont, père fondateur de l’écologie suisse, ne l’a-t-il pas déjà démontré avec sa conception d’une Europe des régions, calquée sur le modèle suisse?Mais qui lit encore “L’Amour et l’Occident” (1939) et “L’avenir est notre affaire (1977)?

      1. Le premier (Bernard) est de manière caricaturale pro Poutine;
        Le deuxième (RN) est de manière caricaturale pro fakenews.

        S’ils devaient s’exprimer sous leur réelle identité, ils ne s’amuseraient pas à s’exprimer ainsi.

        1. Je demande la fin du pseudonymat!
        2. Je demande à ce que seuls les abonnés – dont l’identité est vérifiée – puissent commenter dans les blogs.

        LeTemps doit montrer sa responsabilité et exclure les trolls de ses blogs et publications.

        1. Je soutiens cette demande. Dans un pays démocratique on peut exprimer toutes les opinions sans courir aucun risque. Pourvu que ce soient des opinions et pas des attaques personnelles qui arrivent trop souvent.

          1. On peut certes exprimer son opinion, mais pas forcément dire la vérité.
            Certaines vérités sont impossibles exprimer en public sans conséquence sur le plan professionnel ou réputationnel.
            L’anonymat relatif permet de faire remonter ce qui ne va pas dans un société comme la nôtre, qui est entrée dans une crise profonde
            Si vous coupez les moyens d’expression de ce type de vérité dérangeante, vous scléroserez les débats sur ce que les “gens biens”, ceux qui sont au pouvoir affirment.
            C’est une manière subtile d’empêcher les sans-voix de s’exprimer, et de renforcer la voix de ceux dont la voix est déjà répétée partout.

          2. Cela suppose que la vérité ne soit connue que par quelques individus et que le mensonge prédomine. Cela suppose qu’il n’y ait pas de liberté de la presse. L’opinion dominante n’existe pas puisqu’il y a différents partis au parlement. On peut être de gauche our de droite sans en subir des conséquences dommageables. Le couvert de l’anonymat sert aussi à diffamer des personnes en toute impunité.

          3. A propos de liberté d’opinion, je vous donne un exemple concret. Une élue verte valaisanne qui me semble courageuse a signé une initiative parlementaire demandant la création d’une commission indépendante sur la gestion de la crise sanitaire en Valais.
            A la suite de cela, elle a dû démissionner de son parti. C’est ainsi quand on signe publiquement.
            Bien qu’elle soit immunologiste de profession et qu’elle ait de nombreuses années de recherches scientifique en matière d’immunité et de vaccins, et qu’elle soit sans doute parmi les plus compétents sur le sujet au sein des élus.
            Cela ne signifie pas que cette personne possède la vérité. Mais que la recherche de la vérité indépendante qu’elle manifeste à travers sa demande est jugée comme inacceptable ou inexprimable par son parti. Et je n’ai pas entendu que d’autres partis s’en souciaient vraiment. Nous sommes donc face à un consensus tacite qui promeut le fait de ne pas se poser certaines questions publiquement.
            Or les questions qui dérangent sont souvent cruciales pour le débat politique et social.
            La tendance est donc d’autocensurer certaines opinions et d’empêcher certaines thématiques d’émerger publiquement. Car les gens ne sont pas bêtes et se rendent bien compte que de poser ces questions à visage découvert risque de provoquer une exclusion sociale ou professionnelle. Or l’on voit que c’est une tendance lourde dans les médias actuels – qui est de leur demander de contrôler les opinions exprimée et de sanctionner. Je déplore donc que vous souteniez cette tendance – à travers une fausse idée de la transparence, qui est en réalité une nouvelle forme de contrôle social.
            Quant à la question de la diffamation, c’est un faux problème, car elle est condamnable, et dans ce cas, il est facile de lever l’anonymat et de trouver de qui il s’agit. Car l’anonymat absolu n’existe tout simplement pas sur Internet.

          4. Qu’il y ait cette personne sanctionnée pour délit d’opinion au sein d’un parti est loin d’être une exception car un parti est fédéré autour d’une idéologie dont nul élu ne peut se départir. Mais dans la vie de tous les jours il me semble que bien des partisans d’opinion particulière n’en subissent pas les conséquences. Voir les lettres de lecteurs dans les journaux.

          5. Certainement pas et ce n’est pas ce que j’ai voulu dire. Je stigmatise la position des partis qui excluent des élus sur base d’une idéologie éloignée de la réalité.

          6. “Le couvert de l’anonymat sert aussi à diffamer des personnes en toute impunité.”

            L’anonymat ne protège de rien. Oui, on peut très bien diffamer en toute impunité à visage découvert. Exemple: Donald Trump.

            Comme Samy l’a rappelé, l’anonymat n’existe pas sur Internet. Je vous ai envoyé un commentaire à ce sujet, en particulier pour distinguer anonymat de pseudonymat. Au passage, j’ai mentionné celui de “Mettez un terme au pseudonymat!” – manière singulière de prêcher l’ouverture quand on se cache soi-même derrière un label sans visage, non? – mais vous avez choisi de ne pas le publier. C’est votre droit le plus strict et je le respecte.

            Pourtant, avec d’autres et quitte à me répéter, je m’étonne que vous souteniez la levée de l’anonymat, qui a permis et permet encore à d’innombrables dissidents de régimes totalitaires de garder un lien avec le monde extérieur, à des journalistes de protéger leurs sources, à des particuliers de révéler des conflits internes d’ordre familial, professionnel, politique, religieux ou autre. Comment les opposants russes à la guerre en cours pourraient-ils s’exprimer à visage découvert sans risquer la répression du régime en place? A l’heure où, même dans les pays dits démocratiques, le seul fait de s’exprimer en public puisse engendrer des attaques à la personne, voire des menaces de mort, comment les dissidents chinois, nord-coréens ou syriens survivraient-ils sans une forme d’anonymat?

            Emmanuel Macron et son ministre Castex ont cru pouvoir supprimer l’anonymat du Web et ce fut un échec. Qui connaît les auteurs des articles de Wikipedia? Ils sont tous anonymes. Faut-il pour autant supprimer la première encyclopédie en ligne? Journaliste de formation, j’ai collaboré avec des agences de presse dont la quasi totalité des correspondants est inconnue du public. Faut-il supprimer les agences de presse?

            Quant au pseudonymat, à ne pas confondre avec l’anonymat, ne permet-il pas à ceux qui en usent de se mettre à l’abri de possibles représailles dans la mesure où ils n’enfreignent pas la loi? Quoi d’illicite à cet égard? Ou faut-il soupçonner derrière chaque pseudonyme un cybercriminel en puissance?

            Quant à mes initiales, que relève l’auteur du commentaire “Mettez un terme à l’anonymat!”, dans mes activités passées de journaliste, elles étaient pratique courante et le sont toujours dans la presse. Faut-il congédier tout journaliste qui en fait usage? Même plus d’un de mes anciens rédacteurs-en-chef signaient leurs éditoriaux de leurs seules initiales, voire avec un peudo. Etaient-ils des “trolls” et des propagateurs de “fake news” pour autant?

            Comme auteur de blog, n’avez-vous pas toute latitude pour exiger de vos commentateurs qu’ils s’identifient par leur vrai nom? Certains auteurs de blogs ne le font-ils pas déjà?

            Enfin, je vous avais posé une question, à laquelle vous n’avez pas répondu: Quand on glisse son bulletin de vote dans l’urne, laisse-t-on son enveloppe grande ouverte aux yeux de tous?

            Un tel débat n’est pas prêt de finir, semble-t-il.

          7. @Monsieur Neirynck,

            Merci pour votre réponse. Voici mon précédent commentaire:

            “L’anonymat sur le Net n’existe pas. Chaque commentaire laisse la trace de l’adresse IP de son auteur sur le serveur du destinataire, ainsi qu’un “log” journalier à partir desquels il est aussi facile, en cas de violation de la loi, de remonter à l’auteur d’un message et de le localiser que de le contacter par son numéro de téléphone dans l’annuaire.

            Encore faut-il pouvoir définir le type d’infraction “cybercriminelle”. Or, dans ce domaine la loi a du retard par rapport à l’évolution rapide de la technologie et la police et la justice manquent de moyens pour traquer toutes les cas d’infraction aux règles en vigueur. De plus, interdire l’anonymat ne reviendrait-il pas à priver les manifestants du printemps arabe, les dissidents syriens, chinois, russes, nord-coréens et autres opposants aux régimes totalitaires de tout moyen de communication avec l’extérieur, tout comme d’empêcher un employé de “vider son sac” face à un employeur trop dictatorial? Sans anonymat, y aurait-il eu une affaire Snowden, les “Panama Papers” et les WikiLeaks?

            Alors, interdire l’anonymat, n’est-ce pas priver de liberté le plus grand nombre pour protéger les intérêts de quelques-uns?

            Enfin, il conviendrait de ne pas confondre anonymat et pseudonymat. Si le premier permet à certains – encore faut-il en avoir l’expertise – de contourner la loi et d’agir en toute impunité dans l’ombre, ce qui est de plus en plus difficile avec les moyens de surveillance actuels, en revanche le second permet à chacun de préserver son identité lors de conflits d’ordre familial, professionnel, politique ou religieux, entre autres. A défaut, la liberté d’expression n’existerait plus.

            Combien d’auteurs et d’artistes célèbres n’ont-ils pas eu recours au pseudonyme? Avant d’opter pour celui de Stendhal, Henri Beyle en a utilisé plus de cent. Romain Gary, né Roman Kacew, a utilisé au moins six pseudos et a même réussi par mystification littéraire le tour de force d’obtenir deux fois le prix Goncourt pour des romans publiés sous deux pseudonymes différents. Sans oublier Alcofribas Nasier, alias Rabelais, et Jean-Marie l’Arouet, dit Voltaire, combien d’artistes et même de savants disparaîtraient-ils de la scène publique s’ils étaient privés de leurs pseudos? Vous-même, en votre qualité d’auteur, n’avez-vous jamais été tenté d’en faire usage?”

            Enfin, quand on glisse son bulletin de vote dans l’urne, laisse-t-on son enveloppe grande ouverte aux yeux de tous? Ou faut-il alors supprimer le droit de vote?

          8. Très convaincant. Mais comment se fait-il que des hackers se livrent à des attaques en règle et exigent des rançons sans que la justice puisse intervenir?

          9. @Monsieur Neirynck,

            A votre question “…comment se fait-il que des hackers se livrent à des attaques en règle et exigent des rançons sans que la justice puisse intervenir?”, seul un expert pourrait vous répondre. D’une part, que peuvent faire la police et la justice si elles manquent de moyens et de personnel qualifié pour agir? D’autre part, la démocratisation du “hacking”, avec les tutoriels qui se multiplient sur le Web, ne met-elle pas celui-ci à la porte de tous… ou presque tous?

            Pourtant, quiconque s’est essayé au “hacking” se rend vite compte qu’une attaque de système informatique ne se fait pas par le dos de la petite cuillère. La phase essentielle et aussi la plus longue, comme à la guerre, ne consiste-t-elle pas à connaître sa cible et à déceler ses failles? Ensuite, le succès dépend du choix des méthodes d’attaque – par “déni de service”, “homme du milieu” ou “force brute”, par exemple. Voici un tutoriel pour réaliser une attaque de sites WordPress “par force brute”, accessible en ligne:

            ‘https://ethicalhackx.com/how-to-hack-wordpress-website-wpscan/’

            La technique consiste ici à télécharger de grandes listes de mots de passe et de noms d’utilisateurs (admin users) – ces listes sont toujours plus accessibles sur le Web – et à laisser un robot multiplier les combinaisons. Plus le listes sont grandes (entre 40’000 et 50’000 mots de passe est une moyenne courante), meilleures seront les chances de succès. D’où l’importance de choisir des mots de passe forts, difficiles à deviner.

            Or, comme l’exemple ci-dessus le montre, jusqu’à une époque récente WordPress laissait par ses failles la porte grande ouverte aux hackers et faisait de ce système, avec lequel plus de 40% des sites Web sont construits, leur cible préférée. Des mots de passe trop faibles étaient et sont encore assez faciles à deviner par un “bot”. Mais WP a bien réduit le nombre de ses failles et aujourd’hui ce système peut être considéré comme relativement stable. Il y a donc peu de chances pour que votre nom d’administrateur et votre mot de passe ou ceux de Madame Sandoz – puisque les blogs du “Temps” sont, sauf erreur, construits avec WordPress – soient victimes d’une attaque par force brute.

            Mais sait-on jamais…

            Ai-je répondu à votre question?

        2. Alors, commencez par vous-même. Qui êtes-vous ? En ce qui me concerne, contrairement à votre allegation mensongère, moi je signe de mon nom complet !

      2. Monsieur l’anonyme R.N.,
        Oui, vous faites erreur. Je n’ai jamais été ‘un haut fonctionnaire de l’UNHCR’. J’ai été un fonctionnaire et expert des Nations-Unies en poste à New York, en Afghanistan, en Thaïlande et en Italie et ai effectué nombre de missions de par le monde.
        Cela dit, je m’élève en effet contre la culture américaine du bon cow-boy investi du devoir de tuer le méchant apache et de son néo-colonialisme; et si je m’élève contre les abus de l’Union Européenne, je ne suis aucunement anti-européen. Je m’insurge contre l’Europe qui se soumet servilement au leadership étatsunien de l’Occident et ne peux accepter que cette union économique et mercantile qui établit des normes et des règles qui ne s’appliquent pas aux états autres que ses Etats-Membres, dont la Suisse, se permette de nous dicter ses exigences et que nos autorités lui bradent notre sacro-sainte neutralité. Mais, si d’aventure cette Union devait un jour devenir une entité politique dans la seule forme possible d’un Etat fédéral respectueux de la souveraineté de ses Etats-Membres à l’instar de la Confédération Helvétique, de la République Fédérale d’Allemagne, voire des Etats-Unis d’Amérique, par exemple, je serais heureux que mon pays y adhère.

  9. Pourquoi personne de visible médiatiquement ne s’oppose à l’effacement de notre histoire ?

    Faut-il aller en France pour y trouver du courage?

    https://www.heidi.news/education/en-supprimant-carl-vogt-on-oublie-une-partie-des-fondements-de-notre-civilisation

    Je suis étudiant à l’unil et j’ai honte de ne pas avoir le courage de dénoncer au rectorat cette professeur pour son acte !

    https://www.letemps.ch/suisse/julia-steinberger-jagis-sorte-ne-vois-dautres-facons-sauver-lhumanite

    Car je sais qu’ils ont le pouvoir, l’utilise pour diffiser la même pensée woke, et écraseraient ma voix… mon avenir.

    Ils se voient comme courageux.
    Mais y a-t-il du courage d’user de leurs privilèges pour propager une idéologie minoritaire ?

    Je ne suis pas optimiste pour cet hiver…

      1. C’est tout le problème.
        Personne ne porte notre voix.

        Et quand on essaie de l’exprimer, ceux au pouvoir nous disent de nous taire.

        Ne vous étonnez pas si l’on se tourne vers ceux qui nous écoutent (ou usurpent nos craintes) et si l’on participe à les faire grandir. Naturellement, je m’étais tourné vers le centre en premier.

        1. Les deux sujets que vous mentionnez méritent un débat mais je ne puis l’organiser au sein d’un autre bien centré sur l’Europe

          1. Et dans toute la prétendue diversité de tous les médias romands, personne n’a souhaité user de sa voix pour dénoncer ce comportement et appeler au calme….

            Et pourtant les appels à la violence se répandent:


            Qu’est ce qui est le plus précieux : la planète, la vie ou l’art et ses chefs d’œuvre?
            Vous avez 3 heures.
            J’aime bien la question.
            Ma réponse sera les deux: l’art et la vie.
            Pas la consommation, la spéculation ou l’accumulation.

            L’action de ces jeunes avec de la soupe est hyper intéressante parce que très dérangeante.
            La colère monte chez les jeunes contre l’inaction climatique. Et ils ont raison d’être en colère. Vraiment.

            Et je ne mentionne pas ce qui cirucule dans les amphi de l’unil!

            *je m’arrête là.

      2. Bonjour, je rédige un devoir sur le sujet polluer le droit des riches. J’ai aimé vous lire et je voulais savoir si vous gardez votre position sur le fait que c’est de la poudre de perlinpinpin, malgré les accords de Paris , la COP26?

        1. Que veut dire poudre de perlimpin? Si cela signifie que ces accords ont été conclus dans le dessein de ne pas les appliquer, c’est aller trop loin. Les Etats ont de bonnes intentions qu’ils ne parviennent pas à appliquer pour toutes sortes de rasions, la guerre en Ukraine, la panne des réacteurs français, la réticence des parlements etc.

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