La limite du pouvoir d’achat

 

 

C’est la grande affaire du jour, la principale préoccupation des citoyens, le défi capital du pouvoir. Pendant des décennies, ce pouvoir d’achat  n’avait fait qu’augmenter, au point de devenir le seul contrat lisible entre la nation et le gouvernement : à savoir, si possible l’augmenter, mais au minimum le maintenir. Un pouvoir d’achat qui baisse signe l’échec du régime et l’invalidation d’une décision : en augmentant les taxes sur l’essence dans un vague dessein écolo la France a déclenché l’inédite révolte des Gilets jaunes qui a réduit cette taxe à néant. Le but de la politique est ainsi défini : un citoyen gavé ne pleure pas la bouche pleine. Toute cette posture suppose que le pouvoir politique soit capable de contrôler le pouvoir d’achat.

Encore faudrait-il d’abord réussir à le définir. La première tentation est de comparer les revenus.

Avec 63’011€ par habitant en moyenne, les habitants du Lichtenstein devancent ceux de la Confédération dont le pouvoir d’achat s’établit à 42’300€. Le Luxembourg se retrouve distancé à 30’248€ par habitant. En prenant la moyenne européenne pour base 100, le Liechtenstein arrive à 460,9, loin devant la Suisse à 309,4, elle-même devant le Luxembourg à 221,2. Le palmarès fait la part belle aux pays du Nord de l’Europe: Norvège (4e), Islande (5e), Danemark (6e), Suède (8e) devancent l’Allemagne (9e) et la Grande-Bretagne (10e), avec uniquement l’Autriche (7e) qui vient s’intercaler. La France se retrouve au 12e rang continental, les Pays-Bas au 15e rang, juste devant l’Italie (16e) et l’Espagne (17e). Cela ressemble beaucoup à une course cycliste.

Car c’est une mesure grossière. Elle ne signifie pas qu’un habitant de Zurich disposerait d’un pouvoir d’achat 80 fois plus élevé que celui de Chisinau parce que leurs revenus sont dans ce rapport. Acheter des services coûte plus cher dans un pays riche. Comme les biens sont distribués en utilisant de la main d’œuvre, tout finit par coûter plus cher. Il faut une comparaison sur la parité du pouvoir d’achat.

En 2020, un panier type de biens de consommation, dont le coût moyen dans les 27 États membres de l’UE était de 100 euros, coûtait 171 francs en Suisse, 110 euros en Allemagne, 109 euros en France, 99 euros en Italie. Dans les grandes villes des Etats-Unis, il suffit de 13 minutes de travail pour acheter un hamburger. En raison de coûts supérieurs de
production, les salariés des villes suisses doivent travailler 15 à 20 minutes. A la différence près qu’un Genevois ne se nourrit pas que de hamburgers, il se nourrit souvent mieux et donc plus cher encore. Cette comparaison des prix de hamburger, imaginée par l’UBS, ne tient pas compte des cultures différentes : se sustenter à New York n’est pas la même chose que  déguster à Genève.

Il n’y a donc pas de définition simple du pouvoir d’achat, car chacun a ses habitudes de consommation. Un gouvernement doit simplement veiller que le pouvoir d’achat des plus défavorisés leur permette encore d’acquérir les biens de première nécessité. Au-delà de ce seuil, le pouvoir d’achat a une définition qui est surtout psychologique : est-ce que la moyenne des citoyens estime qu’elle a de quoi vivre selon la conception de l’époque ? C’est-à-dire aujourd’hui : un frigo, un ordinateur, un smartphone, une ou deux voitures, des vacances à l’étranger, des voyages en avion, les meilleurs soins du monde, une école gratuite, une culture subventionnée.

Or ces biens ne sont pas des idées mais des objets fabriqués avec des ressources en matière première et en énergie. Ceux-ci dépendent de ce que la Nature nous permet de produire, avec des épisodes disruptifs comme les épidémies et les guerres. Avec aussi l’échéance inévitable d’un épuisement ultime des ressources finies dans un monde qui se veut en croissance indéfinie. Les pénuries actuelles peuvent être considérées comme les signes avant-coureurs de la rencontre d’une limite à la croissance impossible à dépasser. Le pouvoir d’achat comme exigence politique et culturelle finira finalement par être frustré. Les biens devront être rationnés ou bien les prix exploseront. Provisoirement, il ne sert à rien de puiser dans la dette publique pour dissimuler cette déplaisante réalité. Oui un jour, moins de passagers pourront prendre l’avion en dépit de l’illusion actuelle, moins d’automobilistes rouleront, moins de fraises seront importées pour la Noël, l’électricité coûtera plus cher et subira des coupures.

Dès lors, ne serait-il pas plus efficace d’adapter la mentalité du consommateur que la masse de biens à disposition ? Ne serait-il pas judicieux d’évaluer les ressources limitées en minerais ou en terres agricoles et de les ménager comme un capital et non un revenu ? Il n’existe pas une ressource en gaz inépuisable sauf dans l’imagination de certains. Il ne sert à rien de définir celui-ci comme une ressource « verte ». Un jour il n’y en aura plus après que son prix aura pris l’ascenseur.

Le pouvoir d’achat disponible dépend de la planète : on ne peut l’augmenter sans cesse ni même le maintenir à son niveau actuel pour tous les hommes. Le pouvoir d’achat exigé dépend de notre culture : on peut le contrôler.

 

 

 

Jacques Neirynck

Jacques Neirynck est ingénieur, ancien conseiller national PDC et député au Grand Conseil vaudois, professeur honoraire de l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), d'origine belge, de nationalité française et naturalisé suisse. Il exerce la profession d'écrivain.

25 réponses à “La limite du pouvoir d’achat

  1. Accepter une baisse du pouvoir d’achat sur la durée revient à accepter la décroissance, la fin du futur toujours radieux qui promet toujours plus: plus de durée de vie, plus de moyens, plus de nouvelles expériences,…

    Cela revient à dire aux jeunes qu’ils n’auront pas la vie qu’ont connu leurs parents, que leur avenir sera plus dur, moins insouciant et centré sur les besoins essentiels au détriment du superflu. En gros, une grosse dépression en vue pour la plupart.

    Quel politique pourrait adopter un tel langage sans envisager cela comme un suicide politique ? La population n’est pas formée pour entendre cela, les politiques n’ont plus, la démocratie n’est pas faite pour les politiques de restriction ou de rationnement.

    On devra connaître le choc frontal avec le mur pour envisager de changer, je dis bien envisager, car il faudra plus qu’une seule expérience désagréable pour changer.

    1. Vivre avec l’essentiel, ce n’est pas un échec. Bien souvent, le superflu ne rend pas plus heureux, ni plus solidaire, ni plus intelligent.
      En revanche, pour que la décroissance soit une réussite et pas une crise gravissime, il faut absolument sortir de l’endettement colossal qui est le nôtre.

  2. Excellent article. “un citoyen gavé ne pleure pas la bouche pleine” deviendra proverbial. Balladur avait promis une période sacrificielle au début de sa présidence, le peuple l’avait chassé, il n’en veut pas. suis très optimiste pour l’avenir, car nous nous dirigeons vers l’énergie illimitée et propre, gage de la poursuite de vies confortables des générations à venir.

  3. Pourquoi se concentrer sur l’Offre uniquement ? Le problème n’est pas là ! Le problème, tout entier, tant économique qu’écologique, est dans l’excès de Demande, et non pas comme on l’entend habituellement car je devrais plutôt dire dans l’excès de… Demandeurs. La Terre n’est pas faites pour un tel nombre d’humains, tout simplement, c’est si difficile à comprendre ? L’humain sera-t-il incapable de se limiter de lui-même ? Ou faudra-t-il à nouveau que la Guerre s’en charge ?….

  4. Par voracité, cupidité ou désir de transmettre à nos descendants plus que ce que nous avions reçu, nous avons dévasté un paradis. Penser que nous avons péché contre la nature est idiot, ne pas l’admettre aussi !

    Nous avons exercé sans discernement poussé souvent par amour. Dans nos ventres et aussi nos esprits, frugalité et abondance, ont pourtant des rôles identiques. Elles commandent la satisfaction mais souvent l’abstinence est la plus intense des satisfactions.

    Limitations, interdictions ne commandent pas la satisfaction, au contraire. Nous n’avons pas besoins de règles, juste un peu d’éducation, d’explication comment trouver le bonheur dans la simplicité; de l’air pure, de la méditation, de l’attention au bonheur des autres et la conscience des secondes qui passent.

  5. La démographie augmente, les besoins en énergies aussi. Or les réserves de notre planète ne sont pas illimitées. Le fameux rapport Meadows de 1972 commandé par le club de Rome, club de réflexion issu de l’OCDE, avait déjà annoncé les multiples problématiques possibles (ressources, pollutions, déchets) de cette croyance en une croissance continue. On y est donc confronté, les pandémies en plus.
    J’en déduis qu’une adaptation de nos modes de vie est devenue nécessaire, que la modération et le partage inévitables. J’imagine, sans illusions, qu’Homo sapiens sera capable de comprendre et résoudre cette équation vitale pour lui et sa biosphère.

    1. Avec la fusion nucléaire (pas la fission), attendue avant 2050, elle permettra une énergie propre avec des quantités illimitées ce qui facilitera le “ramassage” les émissions de CO2 anciens et à venir. Restons optimistes. Il faut juste convaincre ou contraindre les pays pauvres à limiter les naissances.

      1. C’est une illusion de croire que la fusion nucléaire arrivera nécessairement. Les difficultés techniques sont lourdes et ne sont pas encore et peut-être jamais maitrisées

      2. la fusion nucléaire repose sur le tritium, inexistant à l’état naturel ! Il faut donc transformer le lithium en le bombardant de neutrons pour l’obtenir, utilisé aussi dans les batteries…
        Elle ne sera donc pas inépuisable !!!

        1. Même le Soleil n’est pas inépuisable. La croissance de l’entropie mène l’univers à une fin inéluctable.

  6. Excellente conclusion (2 derniers alinéas). Bon courage pour la mettre en pratique. C’est une utopie hélas, très éloignée de l’entendement d’une grande partie de l’humanité !!!

  7. Dans 119 jours, c’est la fin de notre civilisation européenne.
    Pénuries, rationnements, désinformations russes… nous n’avons pas la force morale de faire face. Et la Suisse, particulièrement exposée, a été assez stuoide pour stocker ses ressources de gaz, à l’étranger, comme si la France n’allait pas tout nous voler…

    Ce n’est pas rien si Mad Max se déroulait en 2022. Cela commencera par l’arrêt des CFF, puis des grandes usines, puis, rapidement, le froid de l’hiver et son cannibalisme.

    Nous étions prévenus; nous n’avons rien fait.
    L’hiver vient.

  8. Bonjour Monsieur,

    Je vous remercie de cette analyse, dont les deux derniers paragraphes me faisaient souvenir des propos de Jean-Marc Jancovici qui décrit notre volonté d’une croissance infinie dans un Monde fini ( au sens des limites en ressources ).

    Faire s’entendre la diminution inéluctable des ressources, l’intolérance à la frustration d’une frange importante de notre société consumériste, la cupidité de celles et ceux qui veulent de tout faire une marchandise et la préservation d’un biotope aussi bien social qu’environnemental revient à résoudre une équation incroyablement complexe.
    Qui se heurte en sus à tous les sobriquets dont on est affublé si l’on ose se poser des questions.

    S’entendre dire que l’on veut revenir au modèle de la Corée du Nord lorsque l’on évoque modération et prévisions ( en intégrant les incertitudes ) est une antienne aussi simpliste que fréquente. Cela évite à certains de réfléchir à ce qui dérange.

    Vous remerciant de vos réflexions dans ce blog,

  9. Excellente pièce, merci.

    Les deux derniers paragraphes sont excellents. J’ajouterais aussi que nous avons fait exactement l’inverse. Pour maintenir le pouvoir d’achat (autrement appelé revenu discrétionnaire), nous avons choisi de mettre en gage notre infrastructure. Quand l’on coupe réduit la maintenance, l’entretient et différons les remplacements, on met en gage nos infrastructures contre des dépenses temporairement réduites. Si la maintenance réduite est maintenue trop longtemps, on perd l’infrastructure qui doit être reconstruite à grand prix. Dans notre cas, on diffère le remplacement de nos infrastructures énergétiques en faisant un outsourcing dangereux (mais néolibérallement orthodoxe) de notre approvisionnement énergétique. Celà va coûter cher à la majorité des suisses.

    Ca ne serait pas dramatique si les sources d’énergies avec un EROEI élevé était abondantes, mais là nous somme sur un pente descendante, ce qui signifie que la part de l’économie dédiée à la production ou à l’import d’énergie ne pourra que monter. Ce qui est une autre manière de dire que hors croissance forte, les autres secteurs seront en contraction. Ce qui en français s’appelle une perte de pouvoir d’achat.

    Plus on fait de la diversion et du bricolage, plus la transition sera dure. Hormis pour les chantres du fossile importé qui sont aussi ceux de la souveraineté nationale sous toute ses formes sauf celle vitale de l’énergie.

  10. “adapter la mentalité du consommateur”… un sacré défi ! Avez-vous un début d’idée sur la manière de s’y prendre ?

      1. Très bonne idée! La publicité est la première chose à limiter. La seconde, c’est l’endettement.
        Avec ces deux cibles, on pourrait déjà faire se dégonfler beaucoup la surconsommation.
        Enfin, il faudra un jour s’occuper d’Internet, qui consomme une énergie folle, et dont la plus grande partie ne sert qu’à divertir les masses avec des divertissements complètement abrutissants.
        En taxant et limitant la publicité sur Internet, on réduirait de beaucoup la bulle du divertissement en ligne.

      2. Effectivement, modérer les effets dévastateurs de la publicité sur l’esprit des consommateurs est un beau défi.

        Mais difficile à réussir.

        Pour ne prendre qu’un exemple, celui d’Internet, le modèle économique est presque essentiellement basé sur la pub ( à lire l’ouvrage de Shoshana Zuboff, Le capitalisme de surveillance, où elle décrit, entre autre, comment Google est passé d’une logique d’amélioration des services aux utilisateurs à une logique financiere alimentée par les profits publicitaires,subissant l’injonction du marché après la “bulle internet” et sa crise ).

        Et par ailleurs, mesurons-nous à quel point notre emploi du net est gourmand en ressources et en énergie ?

        Du reste, la perméabilité des nombreux esprits à la publicité est-elle explicable sans questionner nos dépendances, nos faiblesses, nos cécités, nos besoins sans cesse plus grands,nos narcissismes, nos pulsions… ? Est-ce possible en restant “politiquement correct”.

        Le fournisseur de pub pourrait après tout ne pas réveiller l’intérêt d’un client. Il faut à ce dernier un discernement et un équilibre particuliers dans un Monde de tentations.

      3. La publicité n’est pas la seule origine de nos envies et de nos désirs, encore moins de nos besoins. C’est à l’intérieur de nous-mêmes qu’il faut chercher.

        Il faut éduquer et convaincre que nous devons nous réinventer maintenant avec des valeurs comme la sincérité, la convivialité, l’empathie, le respect de chacun, etc…

        1. La publicité n’est pas la source, mais elle excite et amplifie des tendances naturelles, les moins intéressantes.

      4. Où commence la perversion et où s’arrête-t-elle? Une certaine publicité serait-elle “morale” et une autre non? Sans publicité, la presse pourrait-elle survivre? Ce journal même n’en vit-il pas? Est-il “pervers” pour autant?

        Comme ancien journaliste, j’ai trop l’habitude d’avoir été confondu avec un publicitaire (j’ai aussi une certaine expérience dans ce domaine, d’ailleurs). Chaque fois que je sortais ma carte de presse, quand on me disait: “Ah, vous êtes de la publicité?”, je répondais: “Non, navré de vous décevoir, juste journaliste”.

        Entre information et publicité – combien d’officines (agences de voyage, guichets de services publics, etc.) autrefois dites de “renseignements” ne s’affichent-elles pas aujourd’hui comme “services d’information”? – n’est-on pas un peu dans le même rapport qu’entre l’ange et la bête? Or qui veut faire l’ange…

        Seuls les états totalitaires ne connaissent pas la publicité. Ou plutôt, ils ne la connaissent que trop – par imitation. N’est-ce pas en copiant les recettes des publicitaires occidentaux que les soviétiques autrefois, comme leurs avatars actuels, alimentaient leur discours de propagande et continuent de le faire? A cet égard, la “Pravda” n’a-t-elle pas toujours été un modèle du genre?

        Entre information, enseignement, publicité et communication – on n’est plus agent(e) d’assurance mais chargé(e) des relations extérieures, enseignant mais spécialiste de la communication -, où est la frontière? N’est-ce pas le règne de ce que les spécialistes appellent le “total bullshit”?

  11. Limiter la consommation n’est pas gagné; une grande partie de la population est dans le déni.
    Beaucoup de produits énergivores et superflus ont été mis sur le marché. Les voitures sont toujours plus grosses et se vendent bien. Les piscines et jacuzzi regorgent dans mon cartier. Double voiture devant les maisons. J’ai vu un grand bouddha devant une villa avec 2 voitures de luxe avec une pancarte “retour à l’essentiel”…….. (je précise que j’habite à la campagne).
    Tout le monde ne comprend pas que les temps ont changé et que nous sommes dans un monde systémique.
    Des impulsions politiques pourraient aider à changer d’orientation in extremis mais ces messieurs et mesdames élus successivement depuis des dizaines d’années n’ont pas voulu voir le boulet arriver; elles et ils l’ont simplement mis sous le tapis. Quelques voix se sont bien exprimées à l’époque déjà mais elles ont été ridiculisées (accusées de catastrophisme, de naïves).
    Mais, il y a aussi des gens conscients qui changent leurs habitudes de consommation, mais elles ne sont pas encore une majorité, hélas.
    Or, nous n’avons pas d’autre choix que de consommer beaucoup moins et nous en ferons l’exercice cet hiver. C’est à nous de nous responsabiliser, sans rien attendre des politiques. Il faut aussi éduquer nos enfants, sans les affoler.
    Oui, l’hiver arrive.

  12. On est loin d’avoir atteint les limites. Les limites perçues sont les gisements utilisés. Or si on prend l’historique du pétrole, on ne devrait plus en avoir. Comme disait un expert,on a cru à la limite et on a découvert d’autres gisements, et maintenant personne ose dire quand ce sera fini, peut-être dans 100 ans ou plus.
    Le pétrole va se raréfier parce que son utilisation va cesser pour des questions de co2, et donc la recherche de nouveaux gisements seront inutiles.

    Si on prend les batteries, la recherche se focalise pour remplacer les minerais rares. La viande se fabrique à partir de cellules souches. Si la fusion nucléaire est un succès, l’énergie ne sera plus un soucis. L’Afrique est en général incompétente en agriculture, un tel continent a les moyens de se nourrir. La crise actuelle fait repenser l’agriculture dans certains pays africains. Il y a donc de la marge pour l’agriculture mondiale.

    Mr Neirynck, vous avez une vision pessimiste basé sur une projection dans le futur de notre société actuelle. Or notre société a sa dynamique, elle évolue, elle n’est pas statique. Rien n’est donc écris.

    Je ne défends pas le statut quo, il changera poussé ou pas par les politiques.
    Si on veut arrêter la soif de consommation sans provoquer trop de frustrations, il faut la compenser par une société plus adapté àl’humain. Le 20ème siècle a été désastreux parce que l’humain a été victime de la croissance économique : quartiers de béton inhumains, destruction des identités qui participent à l’équilibre individuelle, etc..

    Les urbanistes et architectes sont pour le moment, le problème numéro 1. Il y a trop d’incompétences. Le musée inauguré à Lausanne est le symbole des ratés du 20ème qui se poursuit. C’est déprimant.

    En résumé, la frustration et une qualité de vie médiocre amplifie la consommation. Ce que peuvent faire les élus, c’est d’agir pour compenser les frustrations: c’est donc de stopper la densité propice à la dépression et tenter de créer des “villages” dans les villes pour reconstituer une identité. Si Poutine utilise l’identité russe pour diminuer les frustrations, ce n’est pas un hasard.
    Les villes doivent être repensées. Le bétonnage doit cesser. Cela demandera de réguler la population, donc aussi de réguler l’implantation d’entreprises. C’est une nécessité aussi écologique. Bref l’humain doit être le premier soucis dans le développement de la société, il faut encourager les interactions humaines.

    Un homme du CICR disait qu’il quittait un village d’Afrique avec des gens souriants pour retrouver Genève et ses habitants tristes.
    C’est le symbole de notre raté humain dans le 20ème siècle.

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