Mythologie ou  réalité ?

 

 

Les mythes servent à enrober les phénomènes que les hommes ne comprennent pas, pour mieux les dérober à leur inquiétude. Le plus courant est donc le mythe religieux. Pour préserver l’image d’un Dieu à la fois tout puissant et bon, le mythe du péché originel rejeta sur le premier couple la responsabilité du mal. Les découvertes de la paléontologie et surtout l’utilisation de l’ADN ont réduit à néant le mythe d’un premier couple qui aurait déjà été humain au sens moderne et donc responsable de quoi que ce soit.

Il en est de même de tous les récits nationaux. Ceux de la France et de l’Angleterre sont connus, ont causé bien des conflits et demeurent un peu présents, mais la réalité de la décolonisation a forcé l’abandon du mythe de l’empire. L’Allemagne a subi la destruction de ses villes pour donner suite aux mythes multiples développés par le nazisme. La Russie s’exténue à reconstruire un empire disparu et engendre une crise mondiale.

Qu’en est-il des mythes suisses ? Non pas les figures légendaires de Guillaume Tell, Winkelried et Nicolas de Flüe, mais les concepts qui se célèbrent encore aujourd’hui : la neutralité, la concordance, le fédéralisme, la milice, la démocratie directe. Chacun de ces piliers est indispensable à l’équilibre des autres. Chacun exprime une orientation : respect des plus faibles ; pacification des esprits à l’interne ; refus des querelles externes ; promotion de l’engagement bénévole. Ce sont des singularités de nos institutions qui en font le succès mais qui doivent, comme toute entreprise humaine, être bien comprises, se plier à la réalité et évoluer avec le temps.

Pour ne pas s’enfermer tout de suite dans l’actualité génératrice de passions, examinons de plus près la différence entre le mythe du fédéralisme et sa concrétisation. En pratique la Confédération, qui parait hautement décentralisée, est cependant arbitrée par des instances moins visibles.

Un Conseil communal ne maîtrise souvent qu’une maigre fraction des dépenses que doit couvrir son budget. Il entérine des décisions qui lui échappent et qui sont prises soit par le canton, soit par les 1500 organismes intercommunaux gouvernés par des instances opaques. Un échelon plus haut, les cantons sont astreints à appliquer des décrets décidés par le niveau intercantonal : 22 conférences de gouvernements cantonaux, 500 conférences de fonctionnaires cantonaux et 311 concordats constituent l’armature de ce pouvoir interstitiel entre les niveaux fédéraux et cantonaux.

Autant les institutions apparentes publient le contenu de leurs délibérations, autant ces lieux discrets de décision sont opaques. Enfin par un mécanisme dit de péréquation, les cantons riches soutiennent financièrement les cantons moins opulents, tout comme les communes fortunées subventionnent les agglomérations pauvres. La solidarité, indispensable pour pallier un excès de fédéralisme, est tellement discrète qu’elle ne se voit guère et ne subit aucune contestation.

Nous pratiquons ainsi un fédéralisme bien tempéré, qui subit cependant des assauts. Si la santé est en principe plutôt du ressort des cantons, l’épidémie a imposé des mesures fédérales aussitôt qualifiées de dictature d’Alain Berset, comme s’il n’était pas soumis à la concordance en exprimant des décisions de tout le Conseil fédéral. On confondait volontairement le porteur de la nouvelle avec le décideur.

Mais c’est sans doute la neutralité qui est aujourd’hui le mythe le plus visible par suite de la guerre d’Ukraine. Le concept de neutralité fut imposé à la Suisse par les grandes puissances au Congrès de Vienne en 1815 à l’issue des guerres napoléoniennes, en fonction de leurs intérêts communs. Ce ne fut donc pas un choix libre de la Suisse. Deux autres cas semblables se sont produits plus récemment : l’Autriche l’a accepté pour obtenir la libération de son territoire occupé par l’Union Soviétique et la Finlande dans les mêmes conditions après la guerre perdue en 1955 contre la même Union soviétique. Dans ces trois cas, la neutralité ne fut pas choisie mais subie. De grandes puissances neutralisent des territoires dont elles n’ont pas l’usage provisoire.

A-t-elle servi ? Effectivement la Suisse est restée en dehors de la seconde guerre mondiale. Mais ce ne fut pas par respect pour sa neutralité par l’Allemagne, qui au même moment viola celle de la Belgique et des Pays-Bas. Voici un siècle déjà, le mythe était périmé, privé de valeur opérationnelle. La mentalité d’un Hitler alors et celle de Poutine aujourd’hui n’est plus celle des aristocrates du Congrès de Vienne en 1815, décidés à gérer l’Europe au mieux des intérêts de l’Ancien Régime. Ces deux personnages n’ont d’autres convictions que le recours à la force lors qu’elle sert leurs intérêts en tenant tous les traités pour des chiffons de papier. C’est une politique de voyous que l’on s’efforce de considérer comme des gentlemen.

Chipoter aujourd’hui sur la livraison d’armes ou de munitions à l’Ukraine par la Suisse fait preuve d’un irréalisme total Si, par invraisemblable, la lamentable armée russe s’engageait dans une guerre avec l’Otan et qu’elle arrivait à la frontière de la Suisse, qui peut imaginer que Poutine s’inclinerait devant sa neutralité proclamée ? Ce serait faire preuve de beaucoup de naïveté. S’imaginer que la Suisse serait moins en sécurité parce qu’elle occupe un siège au Conseil de Sécurité revient à l’adhésion aveugle  au mythe de la neutralité.

Qui peut imaginer que Poutine n’aurait pas envahi l’Ukraine si celle-ci avait été un peu plus « neutre », et s’était moins préparée à subir une invasion ?  Poutine n’envahira pas un territoire de l’Otan sans savoir qu’il s’expose à une guerre totale dont son pays ne peut sortir vainqueur. On a affaire à un dictateur persuadé qu’il est investi, par l’intermédiaire de l’Eglise orthodoxe, du devoir historique et sacré de lutter contre la décadence morale de l’Occident. Le réalisme impose de comprendre que l’on a affaire à une force appuyée sur un mythe auquel on ne peut opposer un autre mythe, aujourd’hui privé de son sens originel.

Ce n’est pas la faute de la Suisse, mais jadis de l’Allemagne et aujourd’hui de la Russie. Imposer des sanctions économiques n’est pas équivalent à utiliser des sanctions militaires. Fournir des armes à une nation luttant pour sa liberté n’est pas identique à fournir des armes à des belligérants quelconques. L’Europe libre et civilisée est maintenant engagée dans un combat similaire. La démocratie possède-t-elle une telle force morale qu’elle finira pas l’emporter ? Ou faut-il qu’elle se réarme ? La Suisse a-t-elle intérêt à se draper dans une neutralité factice, dans son autonomie, dans sa mise à l’écart ? Ou faut-il qu’elle adhère de fait et non de droit à l’Otan ? Qu’est-il préférable, de subir le joug de Moscou ou la gouvernance de Bruxelles ?

Le mythe de neutralité, supposé servir à l’extérieur, sert aujourd’hui surtout à l’intérieur, à des vues électoralistes. Il est complètement en porte-à-faux. Il fait partie d’une vision romantique de la Suisse, qui n’a jamais eu de véritable réalité. C’est le réflexe identitaire, nationaliste, passéiste qui soutient le populisme dans tout le continent et même au-delà, dans le trumpisme. Il faut plutôt réfléchir aux moyens concrets et efficaces de retrouver la paix. Elle dépend en fait d’une seule personne, Poutine, et de son entourage. Aussi longtemps qu’ils voudront la guerre, il n’y aura pas la paix. Ils ne cesseront de la vouloir que s’ils sont battus sur le terrain, pas par des mythes.

 

 

 

Jacques Neirynck

Jacques Neirynck est ingénieur, ancien conseiller national PDC et député au Grand Conseil vaudois, professeur honoraire de l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), d'origine belge, de nationalité française et naturalisé suisse. Il exerce la profession d'écrivain.

69 réponses à “Mythologie ou  réalité ?

  1. Bravo, rien à retrancher ni à ajouter, excellent article. Le masque tombe sur l’économie russe: une économie presque colonialiste, puisant à pleine main dans des ressources (gaz, etc.), mais incapable de fabriquer des produits un tant soi peu sophistiqués sans l’apport de composants occidentaux. Y a-t-il des ordinateurs, des caméscopes, des TV russes en vente dans nos grandes surfaces ? Le néant, même 30 ans après la fin de l’URSS.
    L’Europe a un mauvais moment à passer, mais après son sevrage des hydrocarbures russes elle pourra serrer la vis chaque jour un peu plus: le temps ne travaille pas pour le Russie, mais il faut donner aux Ukrainiens des armes sophistiquées, non pour attaquer la Russie, mais pour défendre leur sol et refouler les envahisseurs.

  2. Est-ce un mythe de penser que la nature a créé un organisme vivant doté d’une insatiable volonté de soumettre le voisin afin de satisfaire son appétit de pouvoir?

  3. La Suisse ne pense pas que sa neutralité la protégera des chars russes. Elle pense qu’elle lui offrira l’occasion d’offrir ses bons services afin de permettre une paix négocié et éviter une escalade mondiale. cqfd.

    1. Nos bons services vont-ils persuader à eux seuls Poutine. Ils n’ont pas servi à l’égard d’Hitler.

      1. La Russie n’est pas encore au stade d’une guerre mondiale et de l’extermination massive de peuples et de minorités. Il est donc encore temps de négocier et d’arrêter Poutine.

        La Suisse peut y contribuer, grâce à sa neutralité. Si elle se met au niveau des belligérants, elle ne servira à rien.

        1. Pensez-vous sérieusement que Poutine puisse être influencé par la Suisse? En quoi que ce soit?

          1. Pensez-vous sérieusement que les grands attendront les bons offices de la Suisse au point de ne pas se rencontrer sans eux? Si la neutralité se résume à offrir l’hospitalité du Continental à Genève, vive cette neutralité qui ne nous empêche pas de livrer des armes à l’Ukraine.

          2. Votre pladoyer pour que l’Europe entre en guerre contre la Russie conduira à des morts par milliers!

            La Suisse, elle, sait qu’on fait la paix entre ennemis et qu’il n’existe pas que les rapports de force sur le terrain qui conduisent à une treve. La diplomatie peut conduire au même résultat.

            Je ne vous croyais pas faucon pro guerre. Tout ne se résume pas à une réitération des années 1930…

          3. Le blog ne plaide pas pour entrer en guerre mais évalue le concept de neutralité, ses limites et ses points forts. Ne m’imputez pas une thèse qui n’a pas été énoncée.

          4. Vous écrivez:”Ils ne cesseront de la vouloir que s’ils sont battus sur le terrain, pas par des mythes.”

            Et appelez à ce que la Suisse entre de fait dans l’OTAN.

            cqfd

          5. Quand et pourquoi Poutine scessera-t-il la guerre sinon parce qu’il ne peut la gagner?

          6. Il l’a “cessé” en 2008 en Géorgie, en 2014 au Donbas… alors qu’il était militairement en bien meilleure position.

            Je le répéte: la diplomatie est l’art de faire parler des ennemis, et leur permettre de trouver un accord. Je ne dis pas que c’est facile; mais la Suisse a permis des négociations encore plus improbables. Et c’est son rôle dans le concert des nations.

            Et je suis sûr, qu’en cherchant, on trouvera un mot de votre part dénonçant l’usage d’une grenade suisse en Libye ou un fass90 au Yemen… ce que le centre et la gauche s’offusquait à l’époque du moindre matériel de “guerre” suisse dans un conflit… et maintenant, ils voudraient qu’on livre des chars ou des munitions??. Monde à l’envers.

          7. Parfois, les lapsus contredisent et mettent dans l’embarras leur auteur. Là c’est le contraire, vous confirmez votre vrai avis : une scission entre la Russie et L’Europe se justifie pour tenter de faire cesser la guerre que mène Poutine. Mettre les choses au net par des réponses spontanées et courtes est bienvenu quand c’est le fait d’une personne haunette.

    2. Pour l’instant, c’est un pays (la Turquie) membre de l’OTAN, qui plus est candidat de longue date à l’adhésion à l’UE, qui a seul réussi à plus ou moins jouer les médiateurs dans ce dramatique conflit, même si c’est sans grand résultat à ce jour. Voilà qui démontre que le statut de neutralité n’est pas forcément nécessaire pour offrir ses bons offices. Et, de toute façon, Poutine ne nous reconnaît pas ce statut; pour lui, nous faisons pleinement partie du “bloc occidental” et défendons les valeurs qu’il déteste et souhaite voir détruites.

  4. Il n’y a qu’un hic: Nicolas de Flue n’est pas à mettre sur le même pied que Guillaume Tell, c’est un personnage historique bien identifié qui a laissé des documents parfaitement authentifiés par les historiens, on ne peut pas les remettre en cause sans tomber dans la manie, qui veut dire au sens fort la folie, du scepticisme désespéré ou hypercritique ratiocinante et autocentrée. De plus, il n’est pas pour rien dans ce que vous appelez le mythe de la neutralité. Il faudrait juste nuancer votre notion de mythe, qui n’est pas le contraire de “réalité”. “Mythe” veut dire “récit”, c’est donc nécessairement quelque chose qui regarde vers le passé. Mais ce n’est pas incompatible avec un regard ouvert sur l’avenir et un engagement plus courageux, puisque c’est ce que vous souhaitez, dans le conflit.

    1. Nous avons sur Nicolas de Flüe des documents relatifs à un personnage historique. Peuvent-ils servir à une biographie objective alors qu’ils transmettent le fait allégué d’un jeune absolu et perpétuel?

      1. Ce phénomène paranormal est attesté par au moins un témoin parfaitement crédible et est documenté par ailleurs sous le nom d’anédie.

        1. Votre affirmation laisse songeur. L’anédie est une illusion, à ma connaissance jamais démontrée par les sciences médicales.

        2. J’ai cherché sur internet et je trouve des informations sur l’inédie et non anédie. Selon la page wikipedia consacrée à ce phénomène on cite certes quelques charlatans et gourous, mais aussi plusieurs cas de mystiques catholiques dont certain(e)s au XXe siècle qui ont été soumises à une surveillance médicale jour et nuit et pour lesquelles il a été attesté qu’elles avaient survécu en ne se nourrissant que d’une hostie quotidienne sans perdre de poids et sans changement de leur condition physique. Particulièrement frappants sont les cas de Thèrèse Neumann en Autriche et Alexandrina de Balazar au Portugal. On nous dit que le même phénomène a été observé chez Marthe Robin, une Française qui est morte en odeur de sainteté, et qu’on lui a proposé de se soumettre à un contrôle médical pour faire la preuve de son jeûne mais elle aurait répondu : « Croyez-vous que cela convaincrait les gens ? Ceux qui n’admettent pas n’admettraient pas davantage » en quoi elle avait probablement raison, car M. Neirynck par exemple n’aurait pas voulu admettre le fait, même si on lui en avait montré les preuves.

          Donc nous devons scientifiquement constater que de tels phénomènes, qui étonnent le rationaliste ordinaire, peuvent exister. Si la science actuelle les juge inexplicables, c’est simplement que la science a encore des progrès à faire. De toute façon on doit bien les admettre, puisqu’ils ont été constaté expérimentalement et avec une vérification rigoureuse.

          M. Neirynck a perdu la foi de son enfance. C’est ainsi. Mais sa conception scientiste est celle du pharmacien Homais dans le roman Madame Bovary de Flaubert. C’est une conception étroite et fermée à la notion du surnaturel. Il existe pourtant des phénomènes réels que la science actuelle ne sait pas expliquer.,

          1. “…elles avaient survécu en ne se nourrissant que d’une hostie quotidienne…”

            Une hostie spumante?

          2. « Le rationaliste ordinaire ? » La raison n’est pas acquise par usage, mais il est possible de s’en échapper en conservant une logique propre. L’exemple lextrême est celui de la psychose, interprétée par le simple spectateur comme étant « n’importe quoi », mais ce n’importe quoi est en accord parfait avec la logique non moins existante de la personne malade. Le rationalisme c’est pour vivre, prospérer et se protéger, il n’y a pas de rationalisme extraordinaire qui le permette. Aujourd’hui nous avons une « médecine non traditionnelle » qui jongle de la même manière en osant prétendre que la science s’égare, ou plus adroitement en ne la rejetant pas entièrement, pour prendre ses assises et mieux espérer gagner la reconnaissance d’une “autre médecine qui soigne… ”

            Vous définissez le « surnaturel » comme existant, sur la seule base de la bonne foi des témoignages. La bonne foi n’est pas incompatible avec les hallucinations. Quand aux phénomènes que la science n’explique pas, ils étaient nombreux à être surnaturels avant d’être compris, la science n’est pas seule à découvrir des nouveaux moyens, l’homme des cavernes a réussi à allumer un feu, c’était une magie qui l’a mené sur le chemin de la science, une magie déjà moins surnaturelle que la foudre puisqu’il parvenait à la déclencher avec ses mains. Le « rationalisme non ordinaire » veut démontrer les croyances pour les faire exister comme de vrai. Autant vouloir faire un trou dans la terre sans pelle, ou fermer les yeux devant un trou qui existe déjà, et les rouvrir pour croire qu’on l’a creusé avec son imagination.

          3. @DOMINIC

            Dans les cas mentionnés il n’est pas question de bonne foi. Il s’est agi de témoignages de médecins assermentés.

            Nous devons rester fidèles à la raison, mais pas dans un sens étroit. Il y a beaucoup de phénomènes que la science n’explique pas pour le moment et qui pourtant existent.

  5. “Qui peut imaginer que Poutine n’aurait pas envahi l’Ukraine si celle-ci avait été un peu plus « neutre »”
    C’est tout à fait probable.
    Poutine n’aurait pas eu de raison d’envahir l’Ukraine.
    Et d’ailleurs neutralité ne signifie pas forcément ne pas disposer d’armée.
    L’Ukraine a choisi de tout faire pour provoquer la Russie en 2021, bien conseillée par l’OTAN.
    Ce n’est donc pas la Belgique de 1940, tout comme Poutine n’est pas Hitler.

    1. Il est impossible d’évaluer les états d’esprit de Poutine au point de savoir ce qu’il ferait.
      De quelles provocations de l’Ukraine parlez-vous?

      1. Il était tout à fait prévisible d’anticiper une réaction russe, à partir du moment où Kiev ne respectait plus les accords de cessez-le-feu au Donbass et bombardait le Dombass tous les jours, avec de l’armement lourd.
        Et je n’ai pas entendu que les Occidentaux se soient plaints auprès de Kiev de ce non-respect (alors qu’ils étaient garants de ce respect, du moins pour l’Allemagne et la France).
        Et pour la comparaison, je n’ai pas entendu que la Belgique bombardait tous les jours les minorités allemandes avant de se faire envahir par Hitler.
        Poutine, c’est le KGB. Et le KGB est d’une certaine manière prévisible, si on se donne la peine de l’étudier.
        Peu importe que la réaction abrupte de Poutine ait surpris beaucoup le monde. En revanche, il fallait être naïf (ou cynique), pour prétendre qu’un non-respect des accords de Minsk allait être accepté à Moscou sans réaction.
        Si on met de l’huile sur de la braise, cela peu s’embraser. Ce n’est pas une surprise.
        D’ailleurs, je n’ai pas l’impression que les USA aient été surpris. Ils n’ont cependant rien fait pour éviter que cela n’arrive, en encourageant l’Ukraine dans des provocations:
        – provocations verbales – ils parlaient de développer l’arme atomique
        – mais aussi sur le terrain, au Donbass – en bombardant les villes des séparatistes à l’arme lourde.
        Sinon, il y le mythe russe de la Grande Russie, d’accord avec vous. Mais aussi le mythe de l’Union européenne pacifique et respecteuse des minorités, de l’OTAN défensive, etc.
        Ces mythes sont beaucoup plus danregeux pour le monde que la neutralité suisse..

        1. Et que dire des accords de 1994 ayant amené l’Ukraine à rendre à la Russie tout son armement atomique contre la promesse que la Russie respecterait l’Ukraine même si elle faisait partie de l’Otan, et ne l’envahirait jamais ….. ?
          Et que dire des dizaines d’accords internationaux et de lois de la guerre, transgressés tranquillement par la Russie,pauvre victime qui aurait été provoquée ..( ça me fait penser à la jeune femme violée , qu’on accuse d’avoir provoqué cette agression en mettant une minijupe )

          Poutine pourra donc allègrement dire maintenant, si on veut le ménager, que les pays baltes l’ont provoqué en faisant partie de l’UE, que la Finlande et la Suède ont fait de même en se rapprochant de l’OTAN , etc. Poutine, grand narcissique, ne comprend que les rapports de force et , ne respectant rien lui même , pense que tout le monde fait comme lui et a des intérêts et intentions malveillantes . Son mythe a lui, explicité dans son dernier grand discours il y a quelques jours: restaurer la grandeur de Pierre le Grand ……
          Voilà voilà

          1. @Fran
            C’est l’Est de l’Ukraine qui est la femme violée quotidiennement par les uns et les autres.
            Que Poutine soit narcissique, peut-être, comme bien des politiciens…
            C’est dommage que vous ne vouliez pas voir l’action de l’OTAN dans la région. Une forme de déni.
            Un jour, vous devrez sortir la tête du sable. Si l’Ukraine est la femme violée, l’OTAN est le proxénète qui l’utilise depuis 2014.
            Poutine ne respecte pas grand’ chose, parce qu’il singe l’Occident. L’Occident a effectivement des intentions très malveillantes dans la région.
            Si tel n’était pas le cas, l’Occident aurait donné des milliards à l’Ukraine pour qu’elle se développe depuis 20 ans. Non, l’Occident prête des milliards à l’Ukraine pour faire la guerre. Le reste est juste une promesse (UE, démocratie, niveau de vie) – qui ne sera jamais tenue.
            C’est ainsi que fonctionnent les proxénètes.

  6. L’article de Wp énumère une bonne quinzaine de cas bien documentés, à moins de sombrer dans une paranoia sceptique.

    1. “L’inédie (parfois appelée respirianisme ou pranisme) désigne l’abstention totale de nourriture et de boisson, fondée sur la croyance qu’une personne pourrait vivre sans se nourrir (voire sans boire) pendant plusieurs semaines, mois ou années. Les cas décrits sont légendaires ou mythiques, et se produisent souvent dans un contexte spirituel, religieux, parfois mystique voire sectaire. Les connaissances actuelles de la physiologie humaine, en particulier du métabolisme basal ne permettent pas de la considérer comme plausible. Les rares cas à avoir été cliniquement suivis étaient entachés de biais observationnels ou de soupçons de fraude.”
      “Les vœux d’abstinence de saint Nicolas de Flue (1417-1487) ont propagé une légende populaire selon laquelle il aurait vécu 19 ans en vivant de la consommation exclusive de l’hostie.”
      Wikipedia.

      1. Vous n’avez pas lu l’article de wikipedia jusqu’au bout. Comme souvent avec wikipedia, où les articles sont modifiés en permanence par toutes de gens qui ne se connaissent pas entre eux et ont des idées différentes, il y a des contractions à l’intérieur d’un même article. Dans le même article, plus bas, des cas sont cités de plusieurs personnes dont certaines ayant prétendu vivre sans s’alimenter, mais la chose n’a pas été attestée (sectaires, charlatans ou gourous ) et d’autres chez qui le phénomène a été attesté par des médecins.

        Cf. mon autre commentaire ci-dessus.

      2. Effectivement ce n’était peut-être pas le meilleur lien à communiquer pour convaincre, mais comme l’a bien expliqué mon collègue “rationaliste”, on n’arrivera pas à convaincre quelqu’un sur le paranormal par des arguments rationnels. Qui peut le plus peut le moins, si on admet les miracles, de Lourdes par exemple, ou les phénomènes de stigmatisation, de bilocalisation, d’assomption, … pourquoi pas l’inédie ?

  7. La source du problème (croire exagérément en des mythes et vouloir baser le comportement et la politique actuels d’un pays sur ceux-cI) ne réside-t-elle pas en bonne partie dans l’éducation? Je ne sais pas si c’est toujours vrai, mais en tout cas à mon époque (je suis un “boomer” 🙂 ) on passait plus de temps à l’école à nous parler de ces récits légendaires dans les cours d’ “histoire”, en les présentant quasiment comme vérité historique, qu’à examiner les fondements réels de la Suisse actuelle (après 1848). J’ai compris ensuite que tout cela n’était que de belles histoires pour enjoliver le passé, mais je vois par bien des interventions sur ces forums que beaucoup sont restés fixés sur ces mythes (un exemple: combien se rendent-ils compte que pour beaucoup d’entre nous Suisses, nos ancêtres étaient en fait dans le camp OPPOSE aux “vaillants Waldstaetten” que l’on présente pourtant comme les “Pères fondateurs” de notre pays!). Pour ce qui est plus spécifiquement de la neutralité, il faut être conscient que celle-ci ne se décrète pas unilatéralement; si un seul potentiel belligérant ne la reconnaît pas, elle est de fait caduque et sans effet. Or Poutine considère que la Suisse fait partie intégrante du “bloc occidental”. Elle représente même, par ses institutions particulièrement démocratiques, l’exemple caricatural des régimes que le tsar actuel du Kremlin exècre et veut détruire. Il ne sert à rien de se bercer d’illusion et de croire qu’une “étiquette de neutralité” nous protègera comme au siècle passé.

    1. La neutralié n’es pas du tout caduque si elle s’accompagne d’une capacité crédible à défendre son territoire. Dans cas, la neutralité ne peut qu’être respectée, même si elle déplait, car si on ne la respectait pas, on devrait alors affronter une force militaire réelle. Bien sûr on pourrait la vaincre, en y mettant les moyens, mais il y aurait un prix à payer.

      1. Et comment fait-on pour résister seul à une puissance hostile qui disposerait de l’arme atomique? Ah oui, nos fameux abris! Combien de temps pourrait-on y survivre dans un pays dévasté par des explosions nucléaires et fortement contaminé par leur retombées radioactives (ce qui serait d’ailleurs le cas même si “seulement” nos voisins étaient ainsi bombardés)? On n’est plus en 39-45. Il n’y aurait même pas un gros prix à payer pour l’agresseur.

          1. Pourquoi? Tout simplement parce que l’agresseur, lui, ne le considère pas comme neutre, ce qui suffit comme je l’ai écrit précédemment à rendre de fait ce statut caduque et sans effet. Et puis, je le répète, il “suffirait” que nos voisins soient bombardés pour rendre notre territoire invivable. Même pas besoin de “gaspiller” des bombes atomiques sur Zürich ou Berne!

          2. La doctrine nucléaire russe ne prévoit son emploi qu’en cas de menace contre l’existence même du pays.
            Vos peurs sont dangereuses, car vous incitez à une politique toujours plus dure (sans aucun dialogue) et qui aura des conséquences toujours plus dangereuse pour l’humanité.
            L’arme atomique est une arme de dissuasion, qui n’a aucun intérêt à être utilisée dans un conflit conventionnel. Et elle ne sera pas utilisée comme vous le décrivez.

        1. @CEILTEACH

          Il suffit de voir quelle résistance l’armée ukrainienne réussit à opposer aux Russes dans des bunkers bétonnés qui ont été préparés depuis des années. A noter que l’Ukraine c’est plat comme la Belgique. Ils ont donc réussi à créer des fortifications assez efficaces en terrain plat. En Suisse nous avons un terrain incroyablement fort dans les Alpes, avec des fortifications déjà existantes, et puissantes, qu’on pourrait améliorer et équiper pour tenir contre les armement modernes.

          Maintenant, depuis cette guerre d’Ukraine, nous avons la preuve que ceux qui nous prétendaient que nos fortifications ne servaient à rien nous mentaient.

          D’autre part, je vous rappelle qu’en Afghanistan la première puissance du monde a du repartir la queue basse après avoir été incapable de venir à bout de combattants qui n’avaient qu’un armement rudimentaire, et ce après trente ans de combats. La victoire a été due à la force du terrain et à la volonté de résistance des combattants.

          Alors ces théories des gens comme vous qui nous disent qu’on ne peut pas avoir une défense crédible en Suisse, c’est juste ridicule.

          1. @Helveticus: Légère différence (avec l’Ukraine), la Suisse n’a pas (pour le moment en tout cas!) de frontière avec la Russie. Pour mener une guerre “conventionnelle” contre la Suisse, la Russie devrait inévitablement d’abord passer par des pays qui sont membres de l’OTAN. Contrairement à ce qui se passe en Ukraine, le conflit ne pourrait alors que dégénérer en guerre nucléaire étendue à tout le continent, cqfd. Une défense crédible de la Suisse, effectivement possible, ne peut dans ce cas se concevoir que dans le cadre d’une alliance avec nos voisins, la France en particulier qui dispose de la dissuasion nucléaire; seule ça n’aurait pas de sens. Après tout, c’est exactement ce que nos ancêtres ont fait, contre des adversaires a priori plus forts qu’eux pris individuellement. Quant à nos fortifications dans les Alpes, ou nos “abris atomiques”, je le répète, très bien, mais combien de temps leurs occupants tiendront-ils si tout le Plateau par exemple est dévasté par des retombées directes ou indirectes d’explosions nucléaires, même déjà simplement chez nos voisins?! Certains ne se rendent pas compte que nous avons changé d’époque, nous ne sommes plus au 19ème ou 20ème siècle!

  8. Dans ce que dit M. Neirynck il y a beaucoup d’assertions mythiques. Par exemple il affirme que la neutralité en 1815 a été imposée à la Suisse, qui n’aurait pas eu le moindre choix. C’est faux: la neutralité a été voulue par les négociateurs suisses, comme Pictet de Rochemont, et cela convenait au désir des puissances d’avoir un état tampon entre elles. Donc la volonté d’exister en tant qu’état neutre a pu être intégrée dans les traités et reconnue par les puissances. Affirmer que cela aurait été imposé uniltéralement sans la volonté des Suisses est donc un propos idéologique, tendancieux et même mensonger qui vise un objectif politique: créer une perception des choses favorable à l’abandon de l’indépendance du pays, présentée comme obsolète. C’est une thèse et non une donnée de fait. M. Neirynck a le droit de défendre cette thsèe. Mais elle ne constitue pas une vérité historique- C’est une interprétation contestable des faits historiques. Et c’est une option politique, contestable également, qui s’oppose à l’option souverainiste patriotique qui rappelle la nécessité de la neutralité armée pour une Suisse qui veut rester indépendante et refuse de devenir une province d’un empire euopéen que nous refusons

  9. Pour revenir au sujet originel de ce blog, permettez moi de suggérer la lecture ou la relecture d’un ouvrage romand particulièrement indiqué : Les Illusions Meurtrières, de Pierre de Senarclens (2016). Ce spécialiste des relations internationales y propose son regard utile et expérimenté sur la psychologie des peuples héritiers d’empires et de leurs dirigeants. Autant dire que les prétextes et horreurs de la guerre en Ukraine sont éclairés à la lumière des émotions, de la religion, de l’histoire officielle et constamment réécrite, et des mythes nationaux du grand voisin russe et de ses dirigeants, passés et actuel. Un outil pour nous dégager de notre surprise d’occidentaux qui vivent presque en paix depuis deux ou trois générations et avaient oublié la violente réalité du monde et la crédulité des peuples

  10. Quelle neutralité? Le danger ce ne sont pas les chars russes en Suisse, c’est la guerre nucléaire totale, l’hiver nucléaire sur toute la planète. Peut-on imaginer que si une petite bombe atomique explose en Europe, il n’y aura pas de réponse? Quelqu’un a-t-il entendu parler d’un petit délassement qu’ils appellent “la roulette russe”?

  11. Cher Monsieur, merci de votre article, d’avoir mis le doigt où ça fait mal! « Aussi longtemps qu’ils voudront la guerre, il n’y aura pas la paix. Ils ne cesseront de la vouloir que s’ils sont battus sur le terrain, pas par des mythes » dites-vous en conclusion. La Suisse neutre et armée d’aujourd’hui existe pourtant, sa neutralité est mieux qu’un mythe me semble-t-il. Cette neutralité, un don du ciel, est plutôt un cadeau immatériel aux mille saveurs pour nos concitoyens, que chacun peut savourer à sa manière. Par des élans de solidarités humanitaires, sans soumission aux clans guerriers par exemple. Etre neutre n ‘est-ce pas se débarrasser du poids détestable de « l ‘air du temps », de la pensée unique? Et ainsi pouvoir agir autrement dans le concert des nations.

  12. Monsieur Neirynck,
    Anti-mythe, iconoclaste, tristement matérialiste et mondialiste, vous ne savez pas de quoi vous parlez. Savez-vous seulement ce qu’est un mythe. Vous prenez tout à la lettre et n’avez aucune idée de l’esprit. Un mythe, un symbole, une parabole sont la langue transmettant non des mots enfermés dans leur définition, mais des concepts aux applications multiples. Vos mots s’adressent à la science, le mythe d’adresse à l’intelligence. Convaincu que tout doit évoluer, vous êtes incapable de distinguer entre l’évolution évidente du matériel et l’impermanence du spirituel, des valeurs immuables qui font de l’homme un homme et non un minéral, un végétal ou un animal. Vous passez votre temps à dénigrer, à rabaisser et à renier notre patrie, ses institutions et ses traditions. La neutralité est le choix d’un Etat souverain. Si elle devait lui être imposée comme vous le prétendez, alors l’Etat ainsi contraint ne serait plus souverain. Ne voyez-vous pas le ridicule de vos prétentions ?

    1. Non seulement je ne dénigre pas nos institutions mais je les admire. Je vous conseille la lecture de mon livre “Le secret des Suisses” (éditions Cabedita). Le blog discute de l’interprétation de la neutralité sur l’exemple de ce que le fédéralisme est devenu.

  13. “…la réalité de la décolonisation a forcé l’abandon du mythe de l’empire.”

    Elle n’a pourtant pas empêché le neo-colonialisme. Faut-il citer des exemples?

    “Qu’en est-il des mythes suisses ? […] la neutralité, la concordance, le fédéralisme, la milice, la démocratie directe.”

    Et les Conventions de Genève, dont la Confédération est garante, dans quelle catégorie les rangez-vous?

    “On a affaire à un dictateur persuadé qu’il est investi, par l’intermédiaire de l’Eglise orthodoxe, du devoir historique et sacré de lutter contre la décadence morale de l’Occident.”

    Le patriarche de Moscou Kyrill 1er est loin de faire l’unanimité parmi les orthodoxes. Preuve en est la récente rupture des relations entre l’église orthodoxe d’Ukraine, qui dépend du patriarcat de Moscou, et celui-ci. Cette église rejoint de fait l’église ukrainienne autocéphale reconnue par Constantinople, la “meilleure ennemie” de Kyrill.

    “Aussi longtemps qu’ils [les Russes] voudront la guerre, il n’y aura pas la paix. Ils ne cesseront de la vouloir que s’ils sont battus sur le terrain, pas par des mythes.”

    Avec un effectif total de 2’350’000 hommes (actifs, réservistes et forces para-militaires), la Russie est la première puissance militaire en Europe, et devance les Etats-Unis (2’141’900, OTAN comprise). Si la Chine devait lui apporter son soutien militaire, ce qui ne peut être exclu, leurs forces combinées totaliseraient 5’043’000 hommes en cas de mobilisation générale. Et avec la Russie comme première puissance militaire mondiale, ne faut-il pas être bien naïf pour croire qu’elle pourra être battue aussi facilement sur le terrain?

    Là où le bât blesse, comme toujours en affaires militaires, n’est-ce pas quand ça touche au porte-monnaie (le fameux nerf de la guerre)? Les Etats-Unis disposent à cet égard d’une supériorité écrasante avec un budget de 716 milliards de dollars, contre 87.9 milliards pour la Russie, qui doit faire face aux sanctions. Or, leur premier objectif n’est-il pas d’affaiblir le financement de la machine de guerre russe?

    Ne vaut-il donc pas mieux miser sur le renforcement des sanctions, dont il n’a pas encore été démontré qu’elles relèvent du mythe, plutôt que sur d’hypothétiques avantages gagnés par l’envoi de quelques chars d’assaut, de lance-roquettes et de munitions?

    1. Espérons que la Chine garde un cap qui semble être modérateur (en dehors des grandes déclaration).
      Pour les sanctions, je pense que vous avez raison, mais elles ne déploient leurs effets qu’avec lenteur. Et sans résistance armée, pendant ce temps, les troupes avancent. Les sanctions seront bien difficiles à tenir si toute la production agricole d’Ukraine est saisie par la Russie… Non?

      1. Bien d’accord avec vous, mais le recours à la résistance armée ne devrait-il pas être l'”ultima ratio”? Tant que les belligérants refuseront tout cessez-le-feu, condition sans laquelle l’ONU ne peut faire intervenir ses casques bleus et que son secrétaire général, António Guterres, n’a cessé de réclamer, en vain jusqu’ici, on voit mal se dessiner une issue à ce conflit aussi absurde que cruel. Pour l’instant, les seuls à en profiter ne sont-ils pas les marchands d’armes, premiers profiteurs d’une guerre qui s’annonce d’usure?

  14. Toutes nos sociétés reposent sur des mythes, y compris nos sociétés modernes capitalistes. Plusieurs ouvrages ont été écrits là dessus par exemple par des économistes renommés.

    La réalité n’est qu’une question de perception donc de perspective, de référentiel et enfin des limites de nos capacités d’observation (sensorielles ou autres).

    Ainsi, ce qui est perçu comme réel ici ne l’est pas forcément ailleurs ou sous d’autres conditions d’observation. La perception d’une réalité est donc éphémère. Le temps est un acteur important: on n’observe pas la même réalité à l’échelle d’une vie humaine qu’à celle de l’univers.

    Mais l’être humain a été doté d’une capacité appelée “empathie” (ou tout simplement “écoute”) qui lui permet de se mettre à la place d’autrui même si celui-ci vit parfois une autre réalité (parce qu’il a vécu autre chose ou que ses capacités sensorielles/émotionelles/intellectuelles diffèrent). Il devient ainsi possible de vivre ensemble malgré nos réalités qui diffèrent un peu. On trouve alors un équilibre et des compromis.

    Malheureusement, on observe depuis un certain temps une atrophie de cette fonctionalité chez un nombre croissant d’individus avec des conséquences importantes sur les relations sociales. Les symptômes sont toujours les mêmes: intolérance, bêtise, arrogance, manque de respect, aggressivité, discrimination/exclusion, etc.

    Les changements de valeurs dans nos sociétés “modernes” n’y sont d’ailleurs peut-être pas totalement étrangères.

    Certains patients développent parfois des forme graves ou alors chroniques (forme longue). En phase aigüe, on peut aussi observer des guerres.

    Aucun traitement ni vaccin ne semble efficace contre cette pandémie à ce stade mais un traitement prometteur à base de mythe pourrait bientôt introduit prochainement.

    1. Comment inventer un mythe, très nécessaire peut-être, qui soit crédible dans une société sceptique?

      1. Je ne crois pas que nous vivions dans une société sceptique car quand on doute on peut chercher des solutions ensemble.

        Nous sommes bien au contraire enfermé dans la bulle de nos convictions et nos croyances, incapables de dialoguer. Il faudrait un mythe qui nous rassemble…

        Ceux qui ont servi à la fondation de nos sociétés modernes sont arrivé en fin de vie et se heurtent à la réalité de notre planète…

      2. Si l’on en croit Roland Barthes, le général de Gaulle ne manquait pas d’imagination à cet égard. Pour lui “le bifteck participe à la même mythologie sanguine que le vin”… et la frite:

        “Le général connaissait notre symbolique nationale, il savait que la frite est le signe alimentaire de la “francité”.”

        – Roland Barthes, “Mythologies” (Seuil, 1957).

          1. Ah ah ah, comme au Portugal avec son taux de vaccination de 86% ?

            Traitement préventif des formes graves, ok, mais vaccin qui stoppe la propagation et protège nos aînés en surpoids ? 🤔

            De toute façon, les boomers ont survécu et voteront Macron demain. Il ne sera ensuite plus nécessaire pour le gouvernement de les surprotéger et de leur mentir. Les vrais études sortiront; et on investira dans les médecins et les infirmiéres pour les traiter et sauver leur vie.

          2. Au risque du hors sujet, cet exemple n’est pas si mauvais car on est réellement passé de la science à la croyance.

            Vous affirmez: “cela fonctionne”. Par rapport à quel objectif ?

            Eradiquer le virus comme celui de la variole ? On y a cru au début mais on sait maintenant que c’est impossible.

            Mettre fin à la pandémie ? Ce n’est pas le cas. Une 6ème vague débute en Europe sans que le vaccin ne puisse l’enrayer (le Portugal commence seulement à sortir de cette nouvelle vague). On ne peut clairement pas qualifier ce qui s’est passé de situation endémique…

            Tout cela au début de l’été ce qui démonte la notion de vaccination saisonnière. Eh non, corona n’est pas influenza.

            C’est donc aussi un échec.

            Efficace contre la transmission ? Non, ce n’est pas le cas et cela est maintenant démontré scientifiquement. C’est un échec important car cela signifie qu’il est impossible de prévenir l’apparition de nouveaux variants.

            Contre le fait de développer la maladie ? Pas vraiment. Des millions de personnes vaccinées 2 ou 3 fois peuvent témoigner: elles sont tombées malades. Les faits (chiffres) parlent d’eux-même. C’est un autre échec.

            Contre les formes graves entraînant une hospitalisation ? C’est un demi-succés. Les personnes non vulnérables sont très peu concernées mais il y a bien une forte réduction chez les personnes vulnérables. Mais il reste encore une forte marge de progression vu la récente situation au Portugal.

            Contre la mortalité. C’est un succès pour les personnes de plus de 65 ans. En dessous, avec les nouveaux variants, le vaccin ne démontre pas d’utilité (voir chiffres de l’OFSP).

            On est dont très loin d’un vaccin efficace à 95 % contre la maladie et 98 % contre les formes graves avec une durée d’efficacité d’un an. C’était un mythe !

            Ce que l’on peut dire, c’est que le vaccin a été un succès pour réduire considérablement la mortalité chez les personnes vulnérables contre des variants très agressifs comme delta.

            La notion d’immunité de masse face à un corona comme SARS-Cov-2 est elle-même un autre mythe. Il ne faut que quelques mois au virus pour contourner l’immunité acquise. Il reste certes une immunité cellulaire qui joue un rôle contre les formes graves mais il est difficile de prévoir le futur. Les traitements me paraissent être une meillleure option à moyen/long terme (inhibiteurs de la protéase 3CL) mais ils sont encore trop lourds et trop coûteux.

            Donc, tout dépendra des caprices de la nature et dans quelle direction ce virus évoluera. N’oublions pas que le “nouveau” vaccin qui sortira à la fin de l’été a déjà plusieurs variants de retard et son efficacité potentiellement déjà fortement diminuée.

            Au fait, encore un autre mythe: le vaccin à ARNm que l’on mets à jour en 6 semaines… et vous y avez cru ? La seule qualité du vaccin à ARNm, c’est qu’il est incroyablement bon marché à produire !

            La science ne fait décidément pas bon ménage avec le commerce.

            Encore un autre mythe pour lequel il existe de nombreux exemples.

            Je vous laisse donc à vos croyances et je m’en tiendrai aux faits et à mes études.

          3. Vos études sont tout à fait respectables. Si ce que vous pensez est vrai, alors les Facultés de Médecine, les hôpitaux et les administrations de la Santé sont soit incompétentes, soit corrompues par les producteurs de vaccins. Elles sont dans l’espace des croyances et des mythes. Dès lors :

            1/Seuls quelques francs-tireurs comme vous sont lucides.
            2/Nos institutions ne fonctionnent pas du tout.
            3/Les médias ne font pas leur métier critique.

            Ces trois dernières phrases énoncent une croyance bien enracinée, celles des complotistes.
            Je crois au contraire que notre système de santé s’est progressivement adapté à une épidémie contre laquelle il n’était pas préparé et que les exécutifs fédéraux et cantonaux ont fait du mieux qu’ils pouvaient.

          4. “Au Portugal, le nombre de cas a également augmenté massivement. Et, bien plus alarmant encore, le nombre de décès hebdomadaires dus au Covid y a presque atteint le même niveau que le pic de la première vague.”

            Le vaccin fonctionne, vraiment ?

          5. Je suis d’accord avec votre dernière phrase et mon objectif n’était pas de critiquer les autorités sanitaires mais d’actualiser notre perception du “ça fonctionne”. La Suisse a d’ailleurs fait preuve d’un pragmatisme assez remarquable et nous n’avons pas vécu les conséquences d’un confinement dur ni de fermetures prolongées d’écoles pour les enfants.

            Le sujet étant la croyance, je pensais utile de rappeler celles qui nous ont guidées successivement ces deux dernières années et se sont révélées fausses. C’était un processus d’apprentissage. Ce qui est important, c’est qu’une fois les connaissances acquises, on passe à autre chose et que l’on s’adapte sur la base de cette réalité.

            Or, il me semble que vous n’avez pas totalement franchi ce pas en me qualifiant de “franc-tireur”: vous trouverez pourtant facilement toutes les études scientifiques en ligne qui confirment mes dires dans les revues qui servent de référence au consensus scientifique. Ce que l’on croyait vrai il y a un an ne l’est plus aujourd’hui. La plupart des scientifiques ont mis à jour leurs connaissances.

            L’autre difficulté est d’admettre qu’il reste des inconnues et qu’en l’absence de nouvelles études, conclure que la poursuite de la même stratégie est correct dérive de la croyance plutôt que de la science.

            Il n’y a rien de “complotiste” là-dedans. Le passé est le passé. Par contre, si nous devions poursuivre sur la même voie sans intégrer les connaissances que nous avons acquises, il faudrait alors s’interroger.

            Quand à la presse, c’est un autre sujet: un rédacteur de chef admettait publiquement une fois la situation d’urgence levée qu’il s’était rangé du côté des autorités et pensait qu’il ne fallait pas rendre les choses plus compliquées vu la situation en jouant un rôle de “challenger”.

            Le 4ème pouvoir n’a donc pas joué son rôle comme c’est souvent le cas en période de “guerre”. Malheureusement, un sujet en ayant éclipsé un autre, personne n’est revenu dans le passé pour corriger certaines de ces croyances.

            Rien de complotiste non plus là derrière. C’est un simple constat.

            Tant que la future stratégie est guidée par la suveillance des cas graves nécessitant une hospitalisation tout en laissant la population vivre avec le virus, nous sommes sur la bonne voie.

            Lors de sa 6ème vague: le Portugal a laissé le virus circuler (à part le retour du masque). Il n’y avait pas grand chose d’autre à faire. Sa population est maintenant immunisée contre le nouveau variant.

            L’UE parle déjà de “chasse” aux non-vaccinés et prolonge son passeport sanitaire. Certains pays administrent une 4ème dose sans succès. La Chine poursuit sa folie du zéro-virus.

            La science n’est donc, et de loin, pas le seul guide. La croyance, plus culturelle parfois, joue par contre un rôle important dans ces décisions.

          6. “Je crois au contraire que notre système de santé s’est progressivement adapté à une épidémie contre laquelle il n’était pas préparé et que les exécutifs fédéraux et cantonaux ont fait du mieux qu’ils pouvaient.”
            Je crois aussi cela.
            Mais cela ne signifie absolument pas que la politique dogmatique du tout vaccinal ait fonctionné ou ait même été appropriée à la situation – pour la bonne santé des populations.
            Sinon, il faudrait le prouver – et notamment classe d’âge par classe d’âge.
            Avec des chiffres, qui prouveraient que les pays les plus vaccinés sont les pays qui s’en sortent le mieux, et que cela protège les gens à long terme.
            Telle ou telle croyance contre telle ou telle croyance, cela n’a aucun intérêt, sinon de faire une discussion de bistrot et de se lancer des noms d’oiseaux.
            D’autre part, avec le recul qui augmente, on voit que ces vaccins ont beaucoup d’effets secondaires graves et cela doit être absolument pris en compte dans l’équation.
            Mais je crains qu’on ne soit entré dans une vision mythologique – semblable au Grand bond en avant – qui fait que nous ne feront pas ce travail d’analyse, pourtant très nécessaire.
            Et cela finira par un grande reculade dans 2-3 ans.

  15. Je prends la liberté de citer l’article de Timothy Snyder dans le Monde du 10 juin ( journal français ) qui propose une analyse construite de la situation actuelle, de la mythologie créée par les officiels Russes, de la genèse de l’Ukraine et des schismes apparaissant chez les occidentaux.

    Il interroge notamment sur la chronologie diplomatico -guerrière à envisager pour résoudre ce conflit, et pose une question : peut-on envisager aisément une diplomatie ( qui laisse peut-être aujourd’hui Poutine croire qu’il est fondé à continuer cette guerre ) sans une condition préalable, une nécessaire défaite de la Russie ( pour stopper expansionnismes et futures belligérances ) ?

  16. J’ai tout lu attentivement.

    Il n’y a à mon avis que trois blogeurs de droite dans un journal prétendument de droite (+ 2 UDC).

    C’est une colonisation de notre journal par des idéologues ? La droite ne sait plus penser? plus écrire?

    http://www.politest.fr/

  17. “mythes et complotisme” contre “science et réalité” ?

    “Covid s’est échappé d’un laboratoire”.

    Totalement absurde ! J’en pleure encore de rire. Tout le monde sait très bien que c’est la faute aux Chinois qui consomment des pangolins crus (la presse l’écrit noir sur blanc). Ces complotistes sont vraiment fatiguants. La vérité est pourtant simple.

    Semaine dernières. Télévision mainstream, Patrick Cohen, journaliste polémiste qui s’est battu dès le début contre les antivax et les complotistes:

    https://www.youtube.com/watch?v=EQssUscr1OA

    Ah ? Jeffrey Sachs appelle à un enquête indépendante aux USA. Mais, c’est un pas complotiste ?

    “Le laboratoire de Wuhan autorisé à détruire des fichiers secrets dans le cadre de son partenariat avec le laboratoire national américain”

    Ah ? Les Chinois collaboraient avec d’autres laboratoires P4 aux USA sur les coronavirus ?

    “Fauci was warned that COVID-19 may have been ‘engineered, emails show”

    Ah ? Surement une fake news ! Il l’a admis depuis ? Ah ? probablement une autre fake news…

    “Origine du Covid-19: l’hypothèse d’une fuite du virus du laboratoire P4 de Wuhan se renforce”

    Ah ? Surement encore un autre journal complotiste.

    “Moderna CEO Stephane Bancel fumbled when asked why COVID-19 was found to contain a gene sequence patented by his company three years before the pandemic”. “My scientists are looking into those data to see how accurate they are or not. As I’ve said before, the hypothesis of an escape from a lab by an accident is possible. Humans make mistakes,” Bancel admitted.

    Ah ? Quel complotiste ce Bancel (patron de Moderna) ! Le patron de Pfizer a admis la même chose ? Sûrement une horrible “fake news”.

    De toute façon, les recherches sur les gains de fonctions des virus sont interdites aux USA. Pas question de développer des armes biologiques.

    Ah ? Le moratoire sur les recherches avec gain de fonctions de pathogènes a été levé en 2017 ? Et alors, encore une remarque complotiste. Qui aurait l’idée de manipuler des virus comme les coronas ?

    Mon dieu que tout ces propos sont complotistes !

    Retour à la science et à la réalité:

    Prétendre que le virus ne s’est pas échappé d’un laboratoire voire qu’il a été en partie modifié par l’homme est tout aussi complotiste que de prétendre le contraire !

    Si l’on s’en tient à une observation des faits, la seule chose que l’on peut dire c’est que l’on n’en sait rien et qu’il faut continuer à investiguer.

    Le problème des “facts checkers”, c’est qu’ils démontent souvent une affirmation en introduisant un autre mensonge.

    Classer comme faux quelque chose qui n’est pas démontré ne signifie pas que le contraire soit vrai. Ainsi, prétendre qu’il n’y a pas de lien causal démontré entre une crise cardiaque et la vaccination ne signifie pas que cela est impossible ni que la vaccination ne peut pas causer de crise cardiaque. Seules les dates de vaccination et de la crise cardiaques sont des faits.

    Ce qui est important, c’est que les lanceurs d’alertes ne soient pas alors classés comme complotistes et que les enquêtes qui s’imposent aient bien lieu.

    Car n’oublions pas que ceux qui prétendaient il y a 6 mois encore que ce virus sortait peut-être d’un labo ont vécu une chasse aux sorcières.

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