La neutralité n’est plus, ce qu’elle ne fut jamais

 

 

Alors que les forces russes gagnent du terrain dans le Donbass, la Suisse s’interroge sur son rôle de pays neutre dans ce conflit. Pour Gerhard Pfister, le président du Centre, ne pas laisser l’Allemagne livrer des munitions suisses à l’Ukraine est comparable à de la non-assistance à personne en danger : “La Suisse a l’obligation de se défendre. Lorsqu’il s’agit de l’attaque d’un pays européen, la Suisse doit porter secours à ce pays car lui aussi protège la Suisse en se défendant. Le monde a changé et nous avons une situation tout à fait nouvelle. Maintenant, il s’agit d’une guerre en Europe. Cela reste certes interdit par la loi mais la Constitution permet au Conseil fédéral d’agir dans l’intérêt du pays quand c’est nécessaire. Pour moi, les intérêts de la Suisse sont sur la table et le Conseil fédéral devrait agir de manière plus pro-active”.

 

Il faut donc revenir sur ce concept de neutralité qui hante la politique suisse. Il fut imposé à la Suisse par les grandes puissances au Congrès de Vienne en 1815 à l’issue des guerres napoléoniennes en fonction de leurs intérêts. Ce ne fut donc pas un choix libre de la Suisse. Deux autres cas semblables se sont produits plus récemment : l’Autriche l’a accepté pour obtenir la libération de son territoire occupé par l’Union Soviétique et la Finlande dans les mêmes conditions après la guerre perdue en 1955 contre la même Union soviétique. Dans ces trois cas, la neutralité ne fut pas choisie mais subie. De grandes puissances neutralisent des territoires dont elles n’ont pas l’usage provisoire.

 

A-t-elle servi ? Effectivement la Suisse est restée en dehors de la seconde guerre mondiale. Mais ce ne fut pas par respect pour sa neutralité par l’Allemagne, qui au même moment viola celle de la Belgique et des Pays-Bas. Voici un siècle déjà, le concept était périmé. La mentalité d’un Hitler alors et celle de Poutine aujourd’hui n’est plus celle des aristocrates du Congrès de Vienne en 1815, décidés à gérer l’Europe au mieux de l’Ancien Régime. Ces deux personnages n’ont d’autres conceptions que le recours à la force lors qu’elle sert leurs intérêts en tenant tous les traités pour des chiffons de papier. C’est une politique de voyous.

 

La neutralité armée a servi de 1939 à 1945 à la Suisse. Certes, son armée n’aurait eu que l’ultime recours à un recul vers le réduit alpestre, malgré son indéniable engagement. Mais l’Allemagne n’avait aucun avantage à envahir un territoire de montagnes en y exténuant ses forces alors qu’un pays neutre au cœur de l’Europe servait plutôt son intérêt. Bref, la neutralité ne sert que si l’on n’en a pas besoin.

 

Si, par invraisemblable, la lamentable armée russe s’engageait dans une guerre avec l’Otan et qu’elle arrivait à la frontière de la Suisse, qui peut imaginer que Poutine s’inclinerait devant sa neutralité ? Ce serait faire preuve de beaucoup de naïveté. On a affaire à un dictateur persuadé qu’il est investi, par l’intermédiaire de l’Eglise orthodoxe, du devoir historique et sacré de lutter contre la décadence morale de l’Occident.

 

En Europe, d’autres pays comme la Finlande et la Suède renoncent à leur neutralité pour déposer une demande d’adhésion à l’Otan. L’opinion publique suisse n’accepterait jamais que la Suisse en fasse autant. Dans l’état actuel ! Mais à terme ? Si des circonstances imprévisibles se produisaient et que  cette décision était l’ultime possibilité de défendre l’indépendance du pays. Le réalisme imposerait de renoncer à un concept devenu inutile et contreproductif. Il faut se poser la question pratique : à quoi serviront nos nouveaux avions de combat ? Est-ce qu’ils doivent être utilisés uniquement dans l’espace aérien suisse ou peuvent-ils être intégrés dans la défense de l’Europe ?

Le réalisme politique imposerait que l’UE devienne un véritable Etat muni d’une diplomatie performante et d’une seule armée intégrée, capable d’imposer le respect de son territoire. Le monde est redevenu dangereux après trois quarts de siècle de paix. Staline posa un jour une question : « le Vatican, combien de divisions ?». Elle était idiote mais significative d’une mentalité bornée. L’Union soviétique fut finalement détruite par un pape polonais qui utilisa la seule arme de la vérité.

L’Europe libre et civilisée est maintenant engagée dans un combat similaire. La démocratie possède-t-elle une telle force morale qu’elle finira pas l’emporter ? Ou faut-il qu’elle se réarme ? La Suisse a-t-elle intérêt à se draper dans sa neutralité, son autonomie, sa mise à l’écart ? Ou faut-il qu’elle adhère de fait et non de droit à l’Otan ? Qu’est-il préférable, de subir le joug de Moscou ou la gouvernance de Bruxelles ?

Ces questions se posent même si on n’a que trop tendance à les éluder et à leur donner des réponses toutes faites.

 

 

Jacques Neirynck

Jacques Neirynck est ingénieur, ancien conseiller national PDC et député au Grand Conseil vaudois, professeur honoraire de l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), d'origine belge, de nationalité française et naturalisé suisse. Il exerce la profession d'écrivain.

48 réponses à “La neutralité n’est plus, ce qu’elle ne fut jamais

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    1. Vous limitez le cadre du débat en commençant par « La Suisse a-t-elle intérêt à se draper dans sa neutralité, son autonomie, sa mise à l’écart ? Ou faut-il qu’elle adhère de fait et non de droit à l’Otan ? Qu’est-il préférable, de subir le joug de Moscou ou la gouvernance de Bruxelles ? »

      Mr. Neirynck, la suissitude est la réponse car le bonheur n’est pas dans l’aliénation, donc restons libres.

      Le bonheur est aussi dans la sincérité et dans ce que nous apportons aux autres. Restons neutres, pacifistes, indépendants et prêts à aider si tout tourne mal autour de nous.

      1. J’ai les mêmes souhaits que vous mais je demande si le meilleur moyen n’est pas de se défendre avec les gens qui ont les mêmes aspirations. Restons libres et prenons les mesures qu’il faut pour cela et pour que ce ne soit pas un rêve.

  2. Entièrement d’accord avec votre argumentation, et merci pour le rappel historique que trop de nos compatriotes semblent avoir oublié (ou pas appris à l’école?). La neutralité suisse avait un sens quand il ‘s’agissait de ne pas favoriser l’un ou l’autre de nos voisins qui étaient sans cesse en conflit les uns avec les autres. C’est pourquoi ceux-ci ont imposé ce statut en 1815 à la Suisse moderne naissante située en leur centre. La situation est tout autre de nos jours; nous ne risquons plus une invasion par une nation voisine et l’empire qui pourrait aujourd’hui le cas échéant vouloir le faire devrait d’abord passer par plusieurs autres territoires que nous aurions donc tout intérêt alors à aider à défendre et non pas rester les bras croisés en se drapant dans une “neutralité” désuète.
    Par ailleurs, outre que Poutine par exemple n’accorderait à l’évidence pas la moindre valeur à notre statut d’état neutre si fantaisie lui prenait d’occuper toute l’Europe de l’Ouest, il n’aurait même pas besoin de viser spécifiquement des villes ou infrastructure de notre pays pour le rendre totalement inhabitable dans le cas d’un conflit qui, dans ce cas, deviendrait inévitablement nucléaire. La “neutralité” ne protège pas des retombées radioactives! On a vu aussi dans la situation actuelle que de toute façon une position “neutre” était impossible à tenir; pour avoir cherché un peu à louvoyer, notre pays a été mis sur la liste des pays hostiles par Poutine, en même temps que les Etats-Unis lui faisaient les gros yeux pour ne pas avoir été suffisamment diligent dans l’application des sanctions contre la Russie. Plus moyen de ménager la chèvre et le choux, il faut aujourd’hui choisir son camp!

  3. Bien dit Mr Neirynk !
    J’ajouterai. Qu’aujourd’hui la doctrine de *l’ost politik* à l’allemande n’a plus cours, elle est dépassée par les réalités et les faits historiques du moment. Je pense qu’il est temps, voir urgent, pour la Suisse de remettre au premier plan l’adage romain du *si vis pacem, para bellum*, autrement dit: Si tu veux la paix, prépare la guerre. Pas dans le sens d’avoir une attitude guerrière et belliqueuse, mais dans le sens d’être prêt à tout, d’avoir étudié le plus de situations de conflit possible et d’être préparé à y répondre le mieux possible. Le temps des bisounours est terminé pour plusieurs décennies.

  4. Ce texte dénote d’une telle méconnaissance, profonde, de l’esprit suisse tel qu’il s’est lentement formé au cours des siècles, que cela ne vaut même pas la même peine de contredire l’aueur.

    Mais rappelons quand même qu’il est faux d’affirmer que la neutralité suisse n’a pas été un choix libre. Bien au contraire, comme c’était une condition de l’indépendance de la Suisse dans le concert européen, alors que l’Autriche de Metternich, victorieuse, envisageait de partager notre pays pour ne pas voir se répéter cette alliance perpétuelle avec la France qui durait depuis Marignan et qui la gênait, les élites suisses emmenées notamment par Charles Pictet de Rochemont ont FAIT LE CHOIX de la neutralité armée comme condition de l’indépendance. Bien entendu c’était aussi dans l’intérêt des puissances d’avoir un état tampon entre elles. Mais justement, tout le jeu d’une élite dirigeante intelligente consiste à choisir le juste point d’équilibre, à la fois acceptable internationalement et conforme à la volonté d’indépendance du pays.

    Deuxièmement sur la practicabilité d’une défense indépendante pour les neutres. Evidemment, on peut prendre prétexte du cas de la Belgique pour dire que la neutralité n’est qu’un chiffon de papier. C’est vrai que la Suisse a eu une certaine chance que les Allemands jugent plus simple de passer par la Belgique en 1914 et 1940. Mais à cela on peut répondre que le relief belge n’offre pas de possibilités défensives comme notre pays montagneux. On a vu que les talibans, avec un armement rudimentaire, ont pu chasser la première puissance du monde de l’Afghanistan, précisément parce que c’était un pays montagneux. Donc quand les pro OTAN veulent nous faire croire qu’il est impossible de se défendre, ils nous mentent.

    La guerre actuelle en Ukraine est pleine d’enseignements à cet égard. On constate que l’armée russe progresse dans le Donbass, mais lentement. Pourquoi? J’ai entendu une conférence d’Alexandre Vautravers, l’expert militaire. Il a bien dit que les difficultés de l’armée russe, quoique supérieure en nombre et en armement, viennent du fait que l’armée uktainienne avait eu le temps de créer des fortifications très puissantes, avec des bunkers enterrés sous des mètres de béton. Donc, là encore ça prouve qu’on nous ment quand on nous dit que nos fortifications ne peuvent plus servir à rien. Certes, l’armement a changé et il faudrait modifier les forts existants où j’ai fait de longues périodes de service militaire. Mais il reste tout à fait possible d’opposer une résitstance crédible grâce à des renforcements de terrain bien conçus et, pour ça, la Suisse a des atouts uniques.

    Encore faudrait-il avoir la volonté politique de maintenir en permanence, en temps de paix, un effort de défense et d’amélioration permanente de notre capacité militaire pour l’adapter aux évolutions de l’armement etc. Et là, évidemment avec cette classe politique en dessous de tout, on est loin du compte. Ce qu’ils veulent (je dois me retenir pour ne pas dire ces traîtres) c’est une armée suisse troupe supplétive de l’OTAN. Si c’est ce qu’on fait cela voudrait dire qu’on nne défendra pas le territoire suisse, qui sera à la merci d’iune invasion, et nos troupes iront se couvrir de galoir quelque part entre la Bérézina (qui se trouve en Ukraine actuelle ) et la Bohême, un peu comme du temps de Napoléon, mais cette fois sous commandement américain.

    Merci, on a déjà donné. On préfère la neutralité, avec une armée forte pour défendre NOTRE territoire.

    La pire chose qui pourrait arriver serait un renforcement de notre armée, dans un statut subalterne par rapport à l’OTAN ou comme membre de l’OTAN. C’est malheureusement une tendace trop répandue parmi les politiciens actuels qui ont abandonné complètement l’idée d’une défense autonome de la Suisse.

    C’est honteux. ca donne envie de vomir. Les propos de Pfister sont dégoûtants et ce petit monsieur a démontré là, une fois pour toutes, qu’il ne vaut rien.

    Si nous sommes à la remorque de l’OTAN , et hélas nous l’avons été déjà depuis longtemps, c’est n’avoir plus aucune force autonome à opposer aux empiètements des pouvoirs étrangers. En effet, comment peut-on défendre ses intérêts face à des puissances dont par eilleurs on demande la protection. Bien entendu, dans ces conditions on doit obéir aux ordres de nos protecteurs. C’est bien ça qui explique que la Suisse a servi de paillasson à l’Union Européenne et aux USA depuis 20 ans.

    Il faut revenir de toute urgence à la neutralité intégrale et nous réconcilier avec la Russie. Pour le moment, nous sommes gouvernés par des irresponsables qui bazardent la neutralité et mettent en danger la Suisse en ayant pris des sanctions (toute sanction est une arme de guerre) contre la deuxième plus grande puissance militaire nucléaire du monde, et la première puissance militaire terrestre sur le théâtre européen.

    Biden lui-même a claironné que la Suisse avait lâché sa neutralité, et il disait ça pour s’en réjouir. Alors qu’on cesse de nous mentir et de nous prendre pour des imbéciles.

    Il y aurait encore beaucoup à dire, mais je m’arrête là.

    1. Assez d’accord avec vous. Cependant la Suisse ne doit pas revenir à la neutralité pour la Russie. Mais parce que c’est notre tradition. La Suisse est un pays frontière entre le Nord et le Sud, avec des montagnes. La neutralité est un choix qui nous correspond et nous serions malheureux si nous la laissions tomber. Que la neutralité suisse ait aussi convenu aux grandes puissances européennes ne change rien à ce qu’elle fut et reste une bénédiction pour la Suisses et ses habitants.
      La Russie, comme les USA cherchent des pays vassaux – car ils ont besoin d’alliés pour mener leurs ambitions impériales. La Suisse a tout intérêt à rester neutre, car ces pays ont des politiques étrangères très aventureuses et arrogantes. La Suisse préfère la modestie depuis plusieurs siècles. C’est ainsi que la Suisse s’est développée et elle aurait tout à perdre, notamment comme lieu de négociation et de diplomatie international, avec le CICR comme symbole.
      L’OTAN n’est pas le CICR. L’OTAN est une alliance guerrière, qui a beaucoup de sang sur les mains.
      Bien sûr comme belge, Monsieur Neirynck aime l’OTAN. Mais la Suisse n’est pas dans l’OTAN. Et cela ne signifie pas que nous devions avoir de mauvaises relations avec les pays qui nous entourent.

        1. Vous n’êtes pas originaire de Belgique? J’ai lu que vous y êtes né et que vous y avez fait toute votre scolarité, puis vos études supérieure à Louvain.
          Ce n’est pas une critique, mais cela explique que vous ne voyez pas forcément les choses de la même manière.

          1. Un blog est fait pour discuter d’idées et pas de personnes. Moins encore d’un conditionnement des idées par le lieu de naissance ce qui constituerait une absurdité. Plus de la moitié de ma vie s’est passée en Suisse où j’ai été élu sept fois au total. C’est cela qui me conditionne.

          2. C’est vous qui parlez de la Belgique et de l’OTAN.
            En quoi serait-ce tabou de dire que vous avez une sensibilité qui est liée à votre parcours de vie?

          3. Quand on voit à quel point beaucoup de “Suisses de souche” (il faut l’être depuis combien de générations pour être considérés comme tels?!) se nourrissent de mythes et ne connaissent pas réellement l’histoire de leur pays (ont-ils “courbé” les cours d’histoire à l’école ou celle-ci ne fait-elle pas correctement son travail?), on se dit que quelqu’un qui a fait en pleine connaissance de cause le CHOIX de cette nationalité, plutôt que l’avoir reçue par le hasard d’une naissance, qui a donc dû passer des examens de “suissitude” pour l’acquérir, est peut-être mieux placé pour voir les choses de manière plus juste et réaliste!

          4. Tout Suisse est suisse. Point.
            Cela n’empêche pas les parcours de vie chaque personne de donner telle ou telle sensibilité ou expérience. Je ne vois pas ce qu’il y a d’étonnant à cela.
            Quant à l’ignorance de l’histoire, comment dire: l’histoire est complexe et pleine de rebondissements. Avant de porter des jugements sur l’histoire, il faudrait déjà commencer par l’étudier. L’histoire du XXe siècle est très instructive sur les manipulations des opinions publiques par la peur.
            Et la montée du fascisme et la course à la guerre sont des phénomènes qui mériteraient d’être étudié attentivement. Très attentivement.
            Cela éviterait de dire trop de bêtises et de tout mélanger.

  5. De par sa signification – neuter: ni l’un, ni l’autre – la neutralité a une portée qui dépasse largement le seul contexte de l’alliance militaire, on ne peut pas être neutre tout seul. Il faut que cette neutralité soit respectée par les autres nations, à défaut de quoi, l’Etat neutre peut s’allier pour se défendre.
    C’est une maxime de politique extérieure, mais elle a aussi une portée interne.
    La neutralité déclarée de la Suisse l’a sans doute aidée à maintenir sa cohésion interne lorsque les sensibilités antagonistes germanophiles et francophiles, durant la 1ère Guerre mondiale, menaçaient d’un déchirement l’unité nationale. Elle a donc eu, au moins à cette occasion, un effet positif pour le pays.
    La neutralité est évoquée, mais non ancrée, et encore moins définie dans la Constitution fédérale de 1999, même si son évocation y est un peu mieux remarquée que dans l’édition précédente.
    Pour être crédible, la neutralité impose que l’Etat qui s’en pare ou qui en est paré, s’engage à être “indépendant”. Cela porte sur les dimensions politiques, mais aussi commerciales (par ex. approvisionnement), financières et militaires. C’est une simple question de cohérence. Un pays qui dépendrait des autres, sans aucun effort de sa part, serait peu crédible et très vulnérable. Ainsi, la neutralité exige des investissements, humains et financiers pour les moyens militaires à mettre disposition.
    La neutralité permet à la Suisse de décider, en temps de “paix”, de son organisation militaire, de la mission qu’elle donne à son armée, des moyens financiers qu’elle y consacre.
    Une adhésion à l’OTAN ne serait pas gratuite et la marge de manoeuvre politique de la Suisse après une adhésion serait des plus restreinte. Le Traité de l’OTAN imposerait certainement des engagements des troupes suisses à l’étranger, donc une professionnalisation, des armements, une stratégie (par ex. le stationnement de missiles sur son sol), des budgets qui seraient décidés par l’OTAN, et des concessions qui feraient perdre à la Suisse son identité et le rôle qu’elle peut offrir dans la modération des conflits. On peut aussi craindre qu’une Suisse qui abandonne sa neutralité sans y être obligée se délite rapidement sous les pressions des différents courants antagonistes internes.
    Il serait bon que le Parlement y consacre régulièrement du temps pour une réflexion approfondie, un débat, et une communication avec la population. Il reste encore des efforts à faire…

  6. Mille et une fois depuis 150 ans le peuple suisse a montré son attachement à cette neutralité qui ne trouve plus grâce à vos yeux. Le Centre fait un coup électoraliste, mais d’ici 18 mois le peuple va se lasser du discours de M. Pfister. Le président ukrainiens avait le devoir d’empêcher par tous les moyens la destruction de son pays avant d’avoir le devoir de le défendre. La légende du Roi Salomon n’est pas destinée seulement au naïfs mais à tout le monde. La vraie mère avait crié “qu’elle le prenne” pour que l’enfant reste vivant.

  7. Enfin ! Merci ! Quel soulagement surtout après avoir subi le pamphlet accablant de naïveté sinon de couardise de Dame Suzette SANDOZ sur le sujet il y a une semaine…

  8. La neutralité n’a plus de sens puisque de fait la Suisse est vu comme occidentale par tous les pays du monde. Occidentale veut dire démocratique. La fracture mondiale actuelle se situe entre démocratie et dictatures/démocratures.
    La neutralité aurait un sens si ce monde se divisait entre ceux qui aiment la glace chocolat et ceux qui préfèrent fraise.
    Par notre société, on est dans un camp.
    En plus, le droit international n’est respecté que par des pays qui sont des États de droits. Donc pas de respect pour la neutralité hors du monde occidental.

    La neutralité n’est plus qu’une icône de la droite nationaliste. Dans les faits ça ne sert à rien à l’international et au niveau national, c’est à mettre à côté de Guillaume Tell.

    Décider d’être neutre face à des événements, oui. Définir un État neutre, qui se limite à l’armée ou pas, c’est grotesque.

    Je comprends le désarroi des générations nourries dans le dogme mythique d’une neutralité efficace. La Suisse doit suivre ses intérêts, pas l’idéologie de la neutralité.

    Pour se préserver d’une guerre future, l’Europe doit devenir une puissance indépendante, la Suisse, a une carte à jouer, c’est un devoir.

  9. Je pense comme Ceilteach que si la Russie attaque un pays européen, ce sera fort probablement une guerre nucléaire. Certains proposent de bâtir des bunkers. Fort bien, cela évitera que les gens meurent. L’ennui c’est que dehors, à la surface, les sols seront contaminés, incultivables, saturés de radioactivité tout comme l’eau. On ne pourra pas acheter à l’étranger s’il a aussi été aussi bombardé. Cultiver sous terre, cela se peut! Et ne parlons pas de l’hiver nucléaire qui s’étendrait sur toute la planète à cause des particules. Quelqu’un a une solution? La seule possible reste dans l’équilibre de la terreur. Comment y contribuer? Avant Poutine, on semblait se diriger vers une collaboration raisonnable de tous les pays. Quel monde!

    1. La seule bonne utilité de construire des bunkers antiatomique est de “dégorger” un peu les riches et de les alléger de que millions de francs en dépenses dans l’économie locale, ce qui est une excellente chose. Cela montre par la même occasion la légèreté, pour ne pas écrire la stupidité, de ceux qui croient pouvoir survivre très longtemps après une attaque nucléaire directe. Si vous enfermez 5 personnes dans 10 m2 pendant 3 jours ils ont plus de risque de s’entretuer entre eux que de survivre à une bombe nucléaire.

  10. Monsieur Neirynck,
    Arrêtez donc vos critiques ridicules sur la neutralité de notre pays et écoutez ce que vous disent la majorité de vos commentateurs, patriotes, eux ! Et, plutôt que de répéter bêtement la propagande biaisée de cet Occident malade, écoutez donc ce que dit officiellement et publiquement Vladimir Poutine:
    Discours de Vladimir Poutine du 4 mars 2022
    Après celui du 24.02.22, vu ce 20.05.22 sur YouTube
    Poutine : Le discours de mise en garde , Macron pousse la France à la faute 🇫🇷 (février) – YouTube
    D’aucuns diront qu’il s’agit d’un montage, de propagande, que ce n’est pas lui, que le vrai Vladimir Poutine est le méchant envahisseur, le symbole du Mal qui veut reconstituer l’Empire russe et autres fadaises. Pour ceux qui n’auront pas la patience de regarder cette vidéo jusqu’au bout, qu’ils en regardent au moins les quelques dernières minutes pour comprendre que, pour rétablit la paix, il suffit que l’Occident, au lieu de la promouvoir comme le symbole du Bien, contraignent l’Ukraine à respecter ses engagements pris dans le cadre des Accords de Minsk de 2014 et 2015 !
    Ce qu’il faut comprendre c’est que Vladimir Poutine avait tout prévu depuis longtemps. Ces accords de coopération et d’assistance mutuelle entre la Russie et les Républiques autonomes du Donbass (Donetsk et Lougansk) ont été négociés et étaient prêts à la signature depuis longtemps. Il n’attendait que l’opportunité permettant de les rendre publics: la chute de Marioupol et la jonction du Donbass avec le sud de l’Ukraine, la côte de la Mer Noire après celle de la Mer d’Azov, en direction d’Odessa, prochaine cible pour l’étranglement du pays. La Russie n’annexe pas, mais reconnait l’indépendance de ces deux Républiques. C’est beaucoup plus subtil: ces deux Républiques vont intégrer les onze pays membres de la Communauté des États indépendants de la CEI, états indépendants de l’ex-URSS !
    Et, pendant ce temps, l’Occident proclame les échecs de la Russie devant la bravoure de l’Ukraine et de son Président, pantin de l’Amérique, mendiant institutionnel et sans vergogne, menteur osant accuser la Russie d’avoir détruit le Donbass alors que c’est son armée qui n’a cessé de bombarder son propre territoire ! Quant aux Européens, maintenus dans la peur d’une guerre mondiale suggérée par la propagande de l’Oncle Sam et croyant que, comme en 1945, l’Amérique viendrait les défendre, ils n’ont toujours pas compris leur mentalité de cow-boys va-t’en guerre maladivement russophobes, néo-colonialistes ne rêvant que d’hégémonie mondialiste !

    1. Je crois me souvenir que Poutine n’a pas cessé de nous menacer d’une guerre nucléaire. Je crois- mais c’est peut-être faux- que la Russie a envahi l’Ukraine et que ce n’est pas l’inverse.

      1. Objection: il y a beaucoup de gens qui pensent que l’OTAN est l’agresseur réel et que la Russie ne fait que se défendre par une opération préventive.

        C’est à dire que l’Amérique, mène une guerre sournoise et impitoyable à la Russie depuis des décennies sans le dire, dans le but de la mettre à genoux. Il est très évident que ceci est la réalité.

        A un moment la Russie a du dire stop.

        La Russie a été encerclée, acculée, pour la contraindre à se soumette inconditionnellemet. L’Ukraine n’est pas officiellement dans l’OTAN mais elle l’est de fait et la preuve c’est qu’il y a des officiers instructeurs de l’OTAN dont un général canadien, qui ont été capturés à Marioupol avec les nazis du régiment Azov, armé et instruit par eux.

        Ceci constistue autant de casus belli car cela crée une menace existentielle pour la Russie et le peuple russe.

        En plus, il y a des preuves (cela a été reconnue officiellement par Victoria Nuland) qu’il y avait une trentaine de labos secrets en Ukraine pour développer diverses armes biologiques et bactériologiques. Il était prévu de pulvériser des maladies mortelles comme la tuberculose, et pires, sur le territoire russe au moyen de drones.

        Poutine a raison et il est dans son bon droit. Il fait son devoir qui est de défendre son pays contre une menace immédiate.

        Les coupables ce sont les dirigeants américains bellicistes qui ont voulu mettre à genoux la Russie, ainsi que leurs vassaux, ou plutôt esclaves, abjects, des pays de l’OTAN.

        1. Ces gens sont victimes de la désinformation orchestrée par la Russie. Poutine n’hésite pas à mentir et à empêcher la liberté de la presse. Cela suffit pour rendre son discours non crédible.
          Il faut beaucoup d’aveuglement pour considérer que l’envahissement de l’Ukraine avec son cortège de destructions, de crimes de guerres, de vols et de viols, soit une opération de défense préventive contre une agression supposée par l’Otan qui ne s’est jamais matérialisée . Il y a un agresseur et un agressé même si l’agresseur prétend être l’agressé pour dissimuler ce qu’il est en réalité.

          1. La seule certitude M. Neirynck est que tout le monde ment en moyenne 100 à 150 fois par mois, d’après les scientifiques, y compris les juges, les scientifiques retraités, les commentateurs, etc. nous en sommes tous des menteurs occasionnels.

          2. Désinformation, désinformation, est-ce que j’ai une tête de désinformation ?

            Pour le moment il y a une désinformation massive dans les medias menteurs de l’ouest, tendant à faire croire que l’armée ukrainienne était victorieuse alors que sur le terrain c’est le contraire qui est vrai. Le gros des troupes ukrainiennes (avec leurs instructeurs de l’OTAN) est encerclée dans le Donbass et maintenant c’est la curée. Ils sont en train d’être taillés en pièces à cause de leur président criminel qui les a sacrifiés au lieu de capituler depuis des semaines car il savait qu’il n’existait aucune chance de victoire. Mais il fallait que l’industrie d’armement US puisse vendre sa marchandise (qui est systématiquement detruite par les Russes avant d’avoir pu etre utilisée.

            L’OTAN veut combattre la Russie jusqu’au dernier ukrainien.

            L’armée russe au contraire prend son temps et cherche à ménager le sang de ses soldats et des civils (dans la mesure du possible)
            contrairement à ce qu’on fait les bouchers américains en Irak, et ailleurs.

            On a vu comment oes Russes ont procédé à Marioupol. Ils auraient pu aisément nettoyer l’usine d’Azovstal avec une seule bombe en tuant tout le monde (méthode américaine). Ils ont préféré attendre que les nazis du regiment d’Azov se rendent.

            Dans quelques semaines, l’armée ukrainienne devra capituler et ses soldats seront soit morts soit prisonniers. Alors on saura qui fait de la désinformation.

    2. Bonjour Bernard et merci de remettre les pendules à l’heure,
      vos propos reflètent l’exact réalité et démontre que tout le pays ne c’est pas laissé intoxiqué par la doxa americana et sa marionnette ukrainienne, qui ne cesse de pleurer devant les caméras de la propagande pour obtenir encore plus d’armes, encore plus d’aides des occidentaux, pendant que ses sbires nationalistes, grâce à ces armes, exécutent les basses besognes comme le faisaient les nazis de l’époque contre le monde civilisé.
      Le bon diction qui dit : ‘’qui se ressemble s’assemble’’ trouve toute sa place aujourd’hui avec ce ramassis d’associés à l’OTAN qui n’hésitent pas à trahir leurs grands parents qui eux, cherchaient à éliminer ces nazis plutôt qu’à les aider et les renforcer comme le demande encore une fois cet acteur de mauvais films. Regardez seulement sur Kanal1 de Russie la capitulation de ces fantassins retranchés d’Azovstahl à Mariopol et découvrez ces combattants à travers leurs tatouages, tous emblèmes de l’idéologie nazie, fantassins aux ordres de Kiev, dont plus d’un a été élevé au biberon de cette même idéologie infâme !
      Tout cela au coeur de l’Europe au coeur de laquelle s’est précipitée et nichée cette OTAN malfaisante à la chute de l’URSS, qui nous démontre que de défensive selon ses statuts initiaux, l’on est passé aujourd’hui au mode purement inverse quand l’on marchande leur participation avec les intéressés et place systématiquement ses pions tout autour de la Russie ! On voit un pays après l’autre faisant partie de cette ‘’sainte’’ organisation, remplaçant le rideau de fer et le pacte de Varsovie de l’époque par un mur US ! Voilà contre qui et quoi, Mr Poutine agressé-agresseur, plus que clairvoyant, est parti en guerre ! Et l’Ukraine, avant les derniers prétendants nordiques à ce paradis de la paix était le seul candidat au dernier maillon de la chaîne !!!
      Quand le Pentagone finance de manière obscure, depuis de très nombreuses années, ces milices nationalistes d’inspiration néo nazie, qu’il finance toute une série de laboratoires biologiques dont seulement 34 ont été recensés en Ukraine, dont les recherches sont loins de s’occuper de la santé publique de l’Ukraine, cela peut vous faire froid dans le dos, mais personne ne dit rien aux fauteurs de troubles, comme du reste quand c’est eux qui lance les hostilités !!! Pourquoi ces laboratoires ne sont-ils pas aux EU ? Il faut le demander à celui qui en serait au commande, fils de Mr Biden père. Voilà peut-être une explication quant à l’agressivité US anti-russe, une affaire de famille, dont l’ONU et tous nos dirigeants sont sûrement au courant et qui n’ ont rien fait d’autre que d’en prendre note, alors que Washington ne démentait pas…et qu’il demandait expressément aux ukrainiens de tout faire pour éviter que les russes ne puissent en faire encore un plus mauvais usage… Comme l’on dit : ‘’chat échaudé craint l’eau chaude’’, voir ne suppose-t-on pas toujours que l’autre est pire que soi-même ! CQFD !
      C’ est donc bien la preuve que dans cette affaire anti-russe, montée non pour cause d’agression russe, c’est avant tout le fait que l’hégémonie du principal belligérant US est remise en question dans l’ordre planétaire des choses. Ces 10 % des populations mondiales qui voudraient continuer à imposer aux 90% restants ce que bon leur semblent, n’est plus toléré, le colonialisme c’est d’une autre époque = Tempi passati !!! Que tirer les ficelles à distance par personnes interposées pour venir à bout d’un autre pays qui ne nous plait pas, pour y placer un pouvoir à sa botte c’est aussi du passé ! C’était les années 60, le Ché, c’est bien loin déjà !
      Mr Poutine n’ est pas respecté, invectivé, mais tout aussi respectable que ceux qui nous gouvernent et qui avalent sans sourciller toutes les couleuvres leurs permettant de conserver leur place, ou parfois pour se remplir les poches, qui jouent aussi de temps à autre aux autocrates qu’ils critiquent, quand ça les arrangent ! Et que dire de la marionnette de Kiev qui s’invite ou que l’on invite à Berne et maintenant à Davos ?
      Quand est-ce que l’on arrêtera cette mascarade….ces messes planétaires où s’empressent d’être présents ceux qui pensent avoir le pouvoir…peut-être le jour où il n’y aura plus un arbre sur terre, qu’il fera 50° à l’ombre et aucune arme à vendre….et que notre planète ne sera plus habitable ?
      Mr Neirynck que je lisais souvent très volontiers s’égare, un peu de bon sens svp.

      Yves Humbrecht

      1. Bonjour Yves,
        Merci pour votre soutien et, surtout, pour le fait que vous vous manifestez en votre propre nom !
        Bernard J. Wohlwend

          1. Il serait réjouissant que vous ne croyiez pas les mensonges de l’autre camp.

          2. Dans quelques semaines on saura qui a menti le plus.

            Selon moi le Donbass sera entièrement sous occupation russe. Et d’ailleurs toute la Nova Russia, y compris Odessa.

            On prend les paris ?

  11. La neutralité offre l’énorme avantage de ne pas être vassalisé, ce qui permet de faire librement ses lois et d’en tirer profit comme se fût le cas avec le secret bancaire. Pour qu’elle soit respectée, il faut en payer le prix: ce fût longtemps les contingents de mercenaires et, pendant la guerre froide une défense puissante afin de transformer le pays en château fort de l’Europe de l’ouest. D’un point de vu stratégique, partager ainsi l’Europe en deux fronts offre un avantage conséquent au défenseur par rapport à l’attaquant. Maintenant, que la crainte d’une attaque massive sur l’Europe s’est dissipée, la neutralité (et le secret bancaire) a prit du plomb dans l’aile, mais peut-être qu’à l’avenir, si Poutine insiste un peu…

    La plupart des pays Européens ont fait le choix d’économiser sur leur défense et de compter sur le parapluie américain en cas de problème à l’image de l’Allemagne. Un choix particulièrement lâche…
    Il est vrai qu’à force de vouloir calquer notre politique sur celle de nos voisins, nous avons un peu pris le même chemin.

  12. Je souscris aux vue présentées par Monsieur Neirynck, mais ma contribution porte sur la forme plutôt que du fond.

    Il est avantageux, dans le monde hautement dynamique dans lequel nous vivons, de concevoir une neutralité évolutive, douée de la faculté de s’adapter aux circonstances: La neutralité suisse a été perçue différemment à la suite du traité de Westphalie, en 1648, à la suite du traité de Vienne en 1815, durant les deux guerres mondiales, durant et après la guerre froide.

    Le ton péremptoire d’une majorité des blogueurs contraste avec l’analyse différenciée de M. Neirynck. L’attitude inflexible de ces personnes exclut une telle approche dynamique, alors qu’elle prévaut désormais dans la majorité des activités humaines, à l’échelon personnel, national et international.

    Et naturellement, je suspecte que la majorité des blogueurs sont des personnes âgées ayant le temps de passer leur matinée devant l’écran de leur ordinateur. De surcroît, le ton choisi démontre souvent l’inflexibilité du jugement.

    Common faire évoluer la situation? Je suggère au Temps de requérir des blogueurs qu’ils mentionnent leur âge, et que celui-ci soit indiqué dans la rubrique. Personnellement, j’ai 71 ans.

    1. Dommage de stigmatiser les gens selon leur âge. On peut être jeune et aimer le concept de neutralité, qui représente une certaine approche des relations internationales.
      A l’heure où toutes les guerres sont devenues soit-disant “humanitaires”, cette approche a beaucoup d’avenir dans le monde.

    2. En ce qui me concerne, j’ai 77 ans et ne pense pas du tout correspondre à la généralisation abusive que vous faites des personnes de ma génération.

    3. @ Jacques Ambühl

      Personnellement j’ai 63 ans. J’ai été officier dans l’armée suisse. Je me rappelle l’époque où la Suisse, tout en étant au fond dans le camp occidental, était néanmoins neutre alors qu’aujourd’hui elle ne l’est absolument plus.

      Pourquoi pouvions-nous nous permettre d’être neutre il y a 30 ans ? Parce que nous avions une armée de 600’000 hommes mobilisables en moins d’une semaine.

      Aujourd’hui nous n’avons plus d’armée capable de défendre le territoire. Et c’est pourquoi mous ne sommes plus neutres. La neutralité sans une armée forte ET INDEPENDANTE DE L’OTAN, est une vue de l’esprit.

      Cependant, je veux bien reconnaître que Jacques Ambühl n’a pas tout à fait tort. La neutralité évolue un peu au cours du temps.

      Je reçois des appels affolés de gens qui ont fait confiance à la Suisse et qui maintenant me disent: “Vous n’êtes plus neutres Vous avez trahi votre parole. Je ne peux plus avoir aucune confiance en la parole des autorités suisses”.

      Je ne sais pas comment répondre à ces clients car en conscience je ne peux pas leur dire : “Mais si, mais si, la Suisse est encore neutre”. 1. Ce serait mentir. 2. Ce n’est absolument pas crédible.

      Alors maintenant je réponds ceci: “Vous avez raison, la Suisse n’est plus neutre. Mais c’est comme dans la Ferme des animaux. Tous sont égaux mais il y en a qui sont plus égaux que d’autres. Dans le monde actuel tout le monde est belligérant. Tout le monde, hélas, est esclave des USA bellicistes. C’est un fait. Plus personne n’est neutre. La Suisse est juste un peu moins activement belligérante que l’OTAN, un peu plus neutre que la Pologne. C’est tout. Mais elle n’est plus neutre. Ça non. C’est tout ce que je peux vous dire pour vous rassurer. Je ne veux pas vous mentir. Il faut donc vous contenter de ça”.

  13. Neutrality offers the enormous advantage of not being vassalized, which makes it possible to freely make its laws and to profit from them as was the case with banking secrecy. For it to be respected, the price must be paid: for a long time it was contingents of mercenaries and, during the Cold War, a powerful defense in order to transform the country into a stronghold of Western Europe. From a strategic point of view, dividing Europe into two fronts in this way offers a significant advantage to the defender over the attacker. Now that the fear of a massive attack on Europe has dissipated, neutrality (and banking secrecy) has taken a turn for the worse, but maybe in the future, if Putin insists a little…

    Most European countries have chosen to economize on their defense and rely on the American umbrella in the event of a problem, like Germany. A particularly cowardly choice…
    It is true that by dint of wanting to model our policy on that of our neighbours, we have somewhat taken the same path.

  14. Je suis étonné de la teneur de certains commentaires reprenant de fausses informations . Sinon, je souscrit amplement à votre point de vue, la neutralité se doit être active et répondre aux situations géopolitiques du moment . Il ne faut pas oublier dans le contexte actuel qui sont les alliés et les ennemis de la Suisse et de ses principes de gouvernance démocratique . Ces mêmes alliés peuvent aussi juger le comportement de la Suisse, l’apprécier ou le désapprouver et cela peut affecter durablement les relations internationales ( juridiques, commerciales, culturelles, diplomatiques, … ) dans le futur .
    Si la Suède et la Finlande viennent de mettre fin à leur neutralité se sentant mis en danger par l’agressivité de l’état russe, La Suisse comme l’Autriche peuvent rester neutre mais bien comprendre que tout aide quelle quelle soit ou tout soutient à l’état russe actuel sera très mal vu de ses alliés .
    La Suisse se doit d’aider les ukrainiens dans leur lutte et faciliter tout ce qui pourrait leur être favorable .
    De la part d’un français un peu suisse par le sang et la famille .

  15. J’ai honte de nos élites

    “la Suisse sera élue membre non permanent du Conseil de sécurité la semaine prochaine”.

    Gouvernements du monde entier, corrigez l’erreur de nos élites. Choisissez-vous un autre membre. Je me rappelle lors de la votation sur l’ONU. On nous promettait que jamais, ô jamais, nous intégregrions le Conseil de sécurité! De surcroît, il y a la guerre en Europe et l’ONU devra multiplier les prises de position.

    J’ai honte !

    1. Si vous avez honte que la Suisse intègre le Conseil de sécurité, prônez en toute logique la formation d’un Conseil d’Insécurité qui entretiendra les guerres.

      1. N e u t r a l i t é.

        Notre Constitution:
        Le Conseil fédéral prend des mesures pour préserver la sécurité extérieure, l’indépendance et la neutralité de la Suisse.

          1. Ils l’ont été pendant des siècles, jusqu’à ce que nos élites pensent plus à leur confort qu’à la sécurité intérieure et extérieure de la population résidente en Suisse.

            C’est un printemps noir pour la Suisse. Nous allons intégrer des alliances pour faire passer des résolutions belliqueuses; on va recevoir des pressions pour intégrer un camp plutôt qu’un autre; il va y avoir des ressentiments, des égoïsmes, de la jalousie…

            Avant, nous pouvions parler à tout le monde; avant, nos institutions étaient respectées pour ne pas prendre parti; avant, nous avions un mot à dire.

            Dès la semaine prochaine, nous serons les laquais d’alliances. La Genève internationale deviendra une succursale delocalisable du siège de New York, la Croix-Rouge ne sera plus respectée (car nous aurons voté, même par notre abstention, la guerre) …

            Nous existions; nous serons un micro-etat vassal. Honteux de détruire ce que les générations qui nous ont précédé ont construit. Honteux de nous avoir menti lors de la votation sur l’ONU. J’ai honte

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