Trois fois oui…

 

…en refusant trois referendums lancés sur base de malentendus.

« Le Conseil fédéral sort trois fois victorieux de cette journée de votations. Désormais, tout le monde sera considéré comme donneur d’organes présumé en Suisse. Le peuple a accepté dimanche à 60,2% ce changement de paradigme. Frontex disposera à l’avenir d’un soutien renforcé de Berne après le large oui (71,48%) de la population suisse à l’agence controversée de gardes-frontières. Quant à Netflix et les plateformes de streaming, elles devront soutenir le cinéma suisse »

On ne peut que se réjouir du résultat de ces trois referendums repoussés par le peuple, qui confirme ainsi les propositions du Conseil fédéral et les décisions du parlement. C’est le fonctionnement idéal de la démocratie directe. Les votations n’ont pas pour but de contredire Berne mais de vérifier – s’il y a doute – que le pouvoir fédéral n’a pas négligé un avis minoritaire au législatif, qui se révélerait majoritaire dans le peuple. C’est un ultime scrupule, propre à la Suisse. C’est l’équivalent d’un pantalon tenu à la fois par une ceinture et des bretelles. Au terme de ce processus quand il conforte le parlement, il n’y a plus de doute : une loi bien élaborée rencontre l’adhésion du peuple.

Bien entendu les opposants, les initiateurs des referendums restent sur leur faim. Mais ils doivent en bon démocrates se rallier à l’avis de la majorité et accepter la loi. Ce n’est pas toujours le cas comme ce commentaire glané sur le blog :

« Voilà, pas de débat en Suisse romande. Résultat : on va nous prélever nos organes sans notre consentement ! Je hais la RTS, et nos politiciens nous ont vendus ! C’est un dimanche noir ! Il n’y a pas de démocratie sans débat, et sans respect des avis minoritaires. Jusqu’à aujourd’hui, ils nous disaient ; on accorde des droits, on ne vous enlève rien. Aujourd’hui, ils nous retirent notre droit à l’autodétermination et nous enlèvent nos organes ! Aujourd’hui, la démocratie suisse est morte. Je n’oublierez (sic) jamais ce dimanche 15 mai !! »

En résumé, cette personne, détentrice du droit de vote, n’a rien compris à l’enjeu de la votation sur le prélèvement d’organes. Elle croit qu’on enlèvera des organes sur son cadavre sans qu’elle puisse s’y opposer. Or, la loi prévoit la possibilité à chacun de s’y opposer avant son décès ou même de confier cette mission à des proches. Il n’a jamais été question de retirer le droit à l’autodétermination.

Ensuite elle « hait » les politiciens et la TSR qi « nous ont vendus ». C’est ignorer que cette décision vient d’être rendue par le peuple qui confirme la position des « politiciens ». Ceux-ci n’ont aucun pouvoir de « vendre » les citoyens. Pas plus que la TSR. Si la volonté du peuple insupporte cette personne, elle avoue ne pas accepter la règle de la démocratie et pencher pour une dictature des bien-pensants, c’est-à-dire de ceux qui pensent comme elle.

On pourrait recommencer cette analyse sur les deux autres objets de votation et trouver des voix discordantes, même après la décision du peuple. Conclusion : un certain nombre d’électeurs sont bien incapables de comprendre l’objet du vote. On aura beau multiplier les sources d’information, ils n’entendent pas des exposés et des raisonnements qui dépassent leur entendement Ils ne sont pas capables à la lecture d’un texte d’en comprendre le sens. Ils sont de fait politiquement illettrés. Ils témoignent d’un déficit de formation civique, qui n’est pas de leur faute mais de celle de la famille et de l’école.

 

Jacques Neirynck

Jacques Neirynck est ingénieur, ancien conseiller national PDC et député au Grand Conseil vaudois, professeur honoraire de l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), d'origine belge, de nationalité française et naturalisé suisse. Il exerce la profession d'écrivain.

53 réponses à “Trois fois oui…

  1. Monsieur Neirynck,
    Pour une fois, vous avez raison. Personnellement, j’ai voté contre ces trois objets. Le peuple les a acceptés, je m’incline. J’apprécie également votre adhésion, exceptionnelle, au mérite de la démocratie telle que pratiquée en Suisse. Il n’en reste pas moins que les électeurs qui se sont ainsi prononcé n’ont pas fait preuve d’un grand entendement de ces objets ni des conséquences de leur vote. Comme vous le soulignez à juste titre, «Ils témoignent d’un déficit de formation civique, qui n’est pas leur faute mais de celle de la famille et de l’école».

  2. Merci de ce roboratif article. Il me vient une association d’idée avec le projet des “gilets jaunes” en France d’instaurer un droit de “référendum d’initiative citoyenne”. Ses partisans imaginent-ils une seconde que tout le monde ne partagera pas leur opinion si d’aventure ils lançaient un référendum ? Sont-ils prêts à accepter un défaite ? Et surtout ont-ils conscience qu’une fois un référendum perdu ils ne pourront plus s’autoproclamer représentants de la majorité sur le sujet tranché par le peuple ?

  3. Je rêve d’une app qui analyse et affiche automatiquement le QI des intervenants !!! La remarque citée provient clairement de quelqu’un qui n’a simplement ni le niveau ni le bon sens élémentaire pour juger. Très attristant. Attristant également qu’il suffise de quelques hurluberlus pour contester systématiquement les décisions des autorités que NOUS avons nommées. A quand un relèvement du nombre de signatures requises, alors que la démographie et les véhicules de communication ont drastiquement évolué. Réconfortant heureusement de constater que la majorité (silencieuse) se porte garante de la bonne orientation de notre politique !!!

  4. “Si la volonté du peuple insupporte cette personne, elle avoue ne pas accepter la règle de la démocratie et pencher pour une dictature des bien-pensants, c’est-à-dire de ceux qui pensent comme elle.”

    Cette personne a dénoncé le fait que la RTS n’a organisé aucun débat sur le consentement présumé.
    Et la carte électorale lui donne raison; là où des débats ont été organisé, le “oui” a faibli voire s’est transformé en “non”.

    Vous présentez cette personne comme encline à la dictature, alors qu’elle demandait un débat démocratique. Ce n’est pas correct de votre part.

    Donnez-lui tort: montrez lui quand la RTS a organisé un débat sur le consentement présumé.

  5. Bonsoir Monsieur, ne vous inquiétez pas, c’est la dernière fois que je me permets de m’exprimer ici. Je saisis simplement cette opportunité pour réagir en même temps à l’éditorial du jour écrit par Vincent Bourquin, chef de la rubrique suisse au quotidien Le Temps. Je regrette en effet de lire sous vos plumes la même stigmatisation des mal-votants, les leçons de démocratie que nous donneraient les Chambres et le Conseil fédéral. D’abord, une grande diversité de positions existe heureusement au sein de nos députés et gouvernants. D’autre part, les citoyens et citoyennes ne sont pas des élèves égarés qui mettraient une croix dans la mauvaise colonne. Je ne vois pas que refuser de confondre un don avec une obligation, tant que j’ai la possibilité – et la chance – de le dire dans le respect des institutions, constitue un vote regrettable. Exceptionnellement, je me référerai à mon maître en instruction civique et employeur le conseiller aux Etats Jean Cavadini, dont je regrette que les véritables leçons ne soient plus guère entendues. Il me semble enfin que la bien-pensance de plus en plus à l’oeuvre ne favorise guère un taux de participation plus élevé ni l’essor de la démocratie à laquelle je suis attachée.

    1. Mon blog ne stigmatise en rien ces opposants à ces lois qui exercent un droit constitutionnel. Néanmoins je me réjouis que le peuple ait confirmé les options du parlement. Le contraire eût paru absurde. Le consensus est la racine même de la politique suisse et j’ai démontré que certaines personnes ne l’admettent pas.

      1. Vous n’avez rien démontré.
        Vous avez stigmatisé une personne, moi, et moqué ma colère contre la RTS qui nous a refusé un débat sur le prélèvement de nos organes sans notre consentement explicite.

        Les gens ont voté pour le don d’organe, certes, mais s’opposeront au prélèvement de leurs organes, quand la question se pose concrètement pour eux.

        Ne vous en déplaise, toutes les commissions éthiques sont par ailleurs contre le consentement présumé et préfèrent l’obligation de déclarer/se positionner. D’ailleurs, le CF prend ce chemin et, conscient des problèmes, étudient la possibilité d’inviter la population à se déclarer (journée d’information sur l’armée, cours de samaritains pour le permis de conduire, renouvellement du passeport, etc). Le consentement présumé, sans accompagnement d’une obligation de déclarer, est une abomination.

      2. C’est plutôt le déclin de la démocratie – quand on considère que ce serait devenu inutile de débattre dans les médias d’un sujet qui touche aux droits constitutionnels.
        Cela dit, la Suisse a des ressources. Quand les gens prendront conscience des dérives technocratiques en cours, la dynamique changera.

      3. Peut-être pourriez-vous attendre quelques jours avant de décréter absurdes, provenant de personnes incultes et mal informées, les votes qui n’ont pas l’heur de vous correspondre. Car nous avons à disposition deux cases, oui, non; plus rarement, précision du vote par projet ou contre-projet. Le consensus provient non d’un ralliement mais d’un nombre. Oui. Non. La minorité s’incline. La majorité l’emporte. Pas d’états d’âme, du moins en ce qui me concerne. Jamais je ne suis descendue dans la rue. Les banderoles m’insupportent. Je crois davantage à l’engagement in situ materiale. Il est tout de même remarquable qu’après avoir voté sans défection depuis 50 ans (plutôt “socialiste”), j’en vienne à remarquer que les UDC MM. Maurer et Parmentier se situent sans rigidité du côté des ayants-droits de la démocratie et de la neutralité, en affichant, par exemple, pendant deux ans de pandémie, sans hypocrisie ni lénification, un humanisme assez rare, et qui vaut à mon sens d’être salué. D’autres personnalités politiques me paraissent hélas se tourner vers un horizon plus flou: celui de remettre en question l’impartialité “bienveillante”, et la neutralité telle qu’elle nous a été imposée en 1815. Vieillote? Obsolète? Voire. Nous avons en Suisse la possibilité de voter un jour le ralliement ou non à des positions de l’OTAN. L’Ukraine, pour l’instant, n’est ni membre de cet organisme ni en état de se prononcer. Même si ce pays en a exprimé le désir à 69% la dernière fois qu’il a pu le faire. Actuellement, les USA se prononcent sans hésitation pour son adhésion sans consulter les intéressé.e.s. Alors vos incitations à l’armement, à la toute-puissance de la raison-du-plus-fort, elles ont pour frontière la liberté de qui vous propose une autre réflexion. Et qui vous suggère une documentation, par exemple référencée sur le site officiel de l’OTAN. Allez y voir si la paix et la démocratie sont au programme! Merci de votre attention. Comme annoncé, je m’arrête là.

    1. Effectivement, l’OFSP dit explicitement que la population n’a pas compris l’objet de la votation et qu’il devra investir 5 millions de fr. ces deux prochaines années pour leur expliquer que s’ils ne se déterminent pas, on va leur prendre leurs organes sans leur consentement.

      Il y a vraiment un problème avec cette votation.
      Absence de débats, opposants absents, églises qui se taisent, etc.

      Je pense qu’il va y avoir des drames, lorsque les enfants verront leur père ou mère sans leurs rétines, leur coeur, etc. Et l’OFSP le dit clairement: si vous ne dites rien, votre silence supplantera la volonté de votre famille. Triste.

      1. Je pense que vous confondez cornée et rétine. Dommage, car cela nuit à la qualité de votre commentaire alors qu’il y a un fond de vérité: normalement les gens comprennent avant de voter car s’il faut faire une campagne d’information, c’est que quelque chose ne va pas.

        1. Bien vu. Cornée.

          J’aurais aimé cette “vaste campagne d’information” avant la votation, pas après ! C’est quand même un sacré aveu sur l’état de notre démocratie… Je comprends pourquoi la SSR n’a organisé aucun débat; il y avait une vaste campagne d’information de 5 millions/année à la clef.

          “Entrée en vigueur au plus tôt en 2024
          La nouvelle réglementation peut être introduite au plus tôt en 2024, car les détails concernant la mise en œuvre doivent dʼabord être réglés par voie d’ordonnance, qu’un registre doit être créé et qu’une vaste campagne d’information doit être réalisée auprès de la population. La date exacte de l’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation n’est pas encore connue. D’ici là, c’est toujours le principe du consentement explicite au sens large qui s’applique, c’est-à-dire qu’il est possible de prélever des organes et des tissus sur une personne défunte uniquement si cette dernière y a consenti.”

          https://www.bag.admin.ch/bag/fr/home/medizin-und-forschung/transplantationsmedizin/rechtsetzungsprojekte-in-der-transplantationsmedizin/indirekter-gegenvorschlag-organspende-initiative.html

  6. Votre conclusion me fait penser à cette citation extraite d’un épisode de la série “Malcolm” (saison 6, épisode 7) :
    “Je déteste la politique ! Les électeurs ne lisent rien ! Ils ne pensent jamais par eux-mêmes. Ils se laissent influencer par le dernier truc qu’ils ont entendu. Que ce soit vrai ou faux. La démocratie est un échec parce que, soyons lucides, la plupart des gens sont idiots.”.
    Phrase prononcée par Dewey le plus jeune des frères. Le contexte de cet épisode est évidemment états-uniens (élection du président de classe), mais parfaitement transposable à notre réalité helvétique.

  7. Ce qui est plus inquiétant, c’est la participation de 39 % seulement. Donc, plus de la moitié des citoyens n’ont pas jugé utile de se prononcer sur 3 sujets importants de société.

    Cela ramène le nombre de OUI explicites à 23.4 % de la population sur le sujet des dons d’organes. Si l’on ajoute les jeunes mineurs qui ne peuvent donc pas voter mais sont concernés par le prélèvement de leurs organes (quelles seront les règles les concernant pour le futur registre ?), on tombe à moins de 20 % de la population. C’est peu.

    Le vote sur FRONTEX est bien plus clair (“pas le choix car Schengen”).

    Mais qui ne dit mot consent, n’est-ce pas ? (c’est valable aussi dans les urnes).

    Dans ce contexte, 40 % de “NON” explicites sur les dons d’organe, c’est loin d’être une minorité négligeable et cela devrait influencer les modalités d’applications.

    Rappelons que bon nombre de souhaits des citoyens ont été mis en pratique de diverses manières voire pas du tout quand cela ne plaisait pas aux autorités (timing de la mise en application voire nouvelle votation jusqu’à ce que le peuple “ait compris”).

    Car si 40 % des Suisses devaient se retrouver dans le fameux registre alors le manque de débat aura été contre-productif. Il suffirait même d’un scandale sanitaire (genre vache folle ou sang contaminé) pour mettre à mal tous les efforts.

    Espérons qu’alors, le caractère facultatif ne soit pas remis en cause par le gouvernement. La technique des “petits pas” ou du “pied dans la porte” est, en effet, une technique assez répandue en politique.

    1. Le calcul du nombre de votants par rapport à la population est encore plus consternant. Un quart de la population est étrangère et n’a pas le droit de vote. Seul 75% des adultes l’ont. Il n’y a don que 30% de votants et la majorité se situe à 15% C’est systématique pour toutes les votations. La majorité qui s’exprime est de fait une minorité. Le défaut est évidemment la lenteur de la naturalisation.

      1. “Le défaut est évidemment la lenteur de la naturalisation.”

        Sauf que les naturalisés remplissent la cohorte des abstentionnistes…

        1. Comment avez-vous obtenu cette information dont je n’ai jamais entendu parler?

          1. Merci pour l’information. Encore me faut-il pas mettre migrants et naturalisés dans la même catégorie. En déplorant ce fait, on doit néanmoins maintenir que les votants ne comprennent en général pas les résidents et que le fort pourcentage de ceux-ci diminue encore la représentativité de ceux qui émettent un vote est encore plus faible qu’on ne croit.

          2. En quoi une votation suisse devrait être représentative de l’opinion de ressortissants étrangers ? Vous voulez qu’on vote pour la burka obligatoire dans les écoles suisses, histoire de représenter l’opinion de celles et ceux (oops: seulement ceux) qui gouvernent actuellement à Kaboul ?

            On trouve génial la défense des droits des autochtones ailleurs; mais on devrait s’écraser pour garantir la représentativité de l’avis des autres ? nous ne sommes pas une colonie. Nous sommes une nation, avec une identité nationale.

          3. Rien dans le blog ne dit le contraire. Il s’agit de se réjouir de ce que le peuple ait la même opinion que le parlement. C’est cela l’identité nationale.
            Nulle part non plus il n’est question de faire voter les ressortissants étrangers

          4. ” Il s’agit de se réjouir de ce que le peuple ait la même opinion que le parlement.”

            Non. Il s’agit de se réjouir que le parlement soit représentatif de l’opinion de la population suisse.

          5. La relation va dans les deux sens. Le parlement doit estimer l’opinion du peuple, lui donner une forme légale que le peuple doit ensuite approuver.

          6. Je vous imagine acquiescer à ce genre de décisions…

            Allemagne – Dans un lycée de Bavière, à Ebersberg, malgré les températures estivales, les jeunes filles ne sont pas autorisées à porter des robes courtes ou des shorts. Par considération pour les autres cultures/religions, ce vêtement n’est pas approprié

            Certains camarades de classe issus de l’immigration et des enseignants étrangers seraient gênés par les jupes courtes et les hauts courts. Il faut être attentif à toutes les cultures, “les droits de l’individu s’arrêtent là où les autres se sentent dérangés”, précise le directeur. “Il faut tenir compte de toutes les cultures”, ajoute-t-il.

            https://www.merkur.de/lokales/ebersberg/ebersberg-ort28611/aerger-realschuele-bauchfrei-streit-dresscode-schule-rock-bayern-ebersberg-91527253.html

          7. Pourquoi, sur base de quoi m’attribuez vous une attitude aussi réactionnaire avec laquelle bien évidemment je ne suis pas d’accord? Pourquoi s’en prendre à la personne du blogueur?

          8. “Pourquoi s’en prendre à la personne du blogueur?”

            Je ne m’en prends pas à votre personne, mais vous offre l’opportunité de développer votre pensée par une question.

            Et c’est fort de café, après que vous vous en êtes pris nommément à Michèle parce qu’elle était dans le camp des perdants dimanche, exposant un extrait d’un de ses commentaires à la meute.

            Moi, comme mon pseudo l’indique, je ne suis que bienveillance et 1er degré. 🤪🥰

      2. Le défaut principal n’est pas dans les votants – car un étranger peut faire la démarche pour être naturalisé et chacun a le choix de s’abstenir.
        Mais regardons de l’autre côté de l’élection, de celui des élus.
        Sans lobby ou soutien financier ou parti, ou groupe d’intérêts, les gens n’ont pratiquement aucune chance d’être élus dans une élection avec un enjeu de pouvoir, car ils n’auraient pas d’argent et de relais pour faire campagne.
        Résultat, seuls les puissants sont représentés dans le Parlement. La gauche (verts actuels compris) représente grosso modo l’Etat, les grandes villes et tout ce qui lui est lié. La droite représente les grosses entreprises, la finance, les grosses fortunes. L’UDC représente le lobby paysan et les petites entreprises, alliés à d’autres grosses fortunes.
        Personne ne représente vraiment les petites gens. Les petites gens ont le choix d’élire des gens qui ne les représentent pas vraiment. Raison pour laquelle bcp s’abstiennent. Et c’est ainsi que fonctionne la démocratie suisse. La seule représentation épisodique des petites gens est parfois un non ou un oui qui va contre le sens des institutions lors des votations – ce que, Monsieur Neirynck, vous détestez par-dessus tout et que vous mettez toujours sur le compte de l’ignorance, voire d’un manque de maturité de la population.

        1. Vous généralisez. Il y a des lobbys mais aussi des indépendants. J’ai été élu trois fois au conseil national, deux fois au grand cronseil, deux fois à la commune sans appartenir à aucun lobby et en ne dépensant strictement que la cotisation au parti.

          1. D’abord, je ne considère pas que vous faites partie des petites gens.
            Ensuite, vous faisiez partie d’un parti – et donc vous disposiez d’un soutien d’un groupe politique. La plupart des gens ne font pas partie d’aucun parti. Simplement, car ils ne se reconnaissent pas dans les partis – qui sont liés à des intérêts autres que les leurs.

          2. Je serais bien peine de dire de quel lobby l’ex-PDC dépendait. Je n’ai jamais rien remarqué dans ce sens.

          3. Le PDC était historiquement lié à l’Eglise catholique, puis aux intérêts économiques situés des cantons catholiques – c’est désormais un parti bourgeois classique avec un petit verni catholique (famille), ses ténors représentent beaucoup d’intérêt économiques.
            Doris Leuthard en est un bon exemple: https://fr.wikipedia.org/wiki/Doris_Leuthard

          4. Durant tout le temps que j’ai siégé sous l’étiquette du PDC, je n’ai jamais observé quelque consigne que ce soit de l’Eglise catholique, explicite ou implicite. Qu’il y ait dans ce parti comme dans d’autres des représentants inféodés à un parti est l’évidence. Mais il en existe d’autres qui ne le sont pas du tout et j’en ai fait partie.

          5. @ J. Neirynck
            Vous êtes dans une forme de déni.
            Les partis ne sont pas proches des petites gens, qui ont d’autres soucis que ceux qui sont au coeur de l’échiquier politique. Et vous en faites la démonstration indirecte, car vous ne pouvez même pas admettre que cela puisse être le cas.
            Peut-être avez-vous été plus indépendants? Félicitations!
            Mais si c’est pour faire semblant de ne pas voir les conflits d’intérêts – dont la politique suisse est remplie – c’est vraiment signe que les politiciens suisses manquent de courage – c’est sans doute le prix du “consensus” et la culture du secret bancaires?
            Raison pour laquelle, beaucoup de petites gens ne participent plus aux élections – et c’est par désillusion et non pas par manque de culture politique.

          6. Effectivement le parlement ne comporte pas d’élus qui soient de simples salariés d’entreprise. C’est impossible parce que le parlement de milice fonctionne sur l’hypothèse qu’il n’est pas nécessaire de rémunérer à temps plein les élus. Forcément il est donc composé de médecins, d’avocats, de fermiers de syndicalistes, d’enseignants.
            Le fait que ces petites gens ne soient pas présents ne signifie pas que le parlement est manipulé par des lobbyistes. Ils sont présents dans les corridors, ils s’efforcent d’influencer mais ils ne déterminent pas les votes. La démocratie suisse est une réalité.

          7. Merci d’admettre que le Parlement représente certains catégories de la population.
            Quant aux lobbys et groupes d’intérêts, s’ils n’avaient que peu d’influences, ils ne seraient pas présents massivement sur place.
            Les relations personnelles structurent la société, c’est ainsi, et si vous êtes en liens avec des gens qui ont du pouvoir, vous recevez du pouvoir.
            Si vous êtes en lien avec des gens sans pouvoir, vous demeurez hors des cercles du pouvoir – et, d’une certaine manière, hors de la politique.
            On a pu voir dans le cas des voyages en Russie de certains conseillers d’Etat, que la couleur politique n’importait pas vraiment. Et ce n’est que la pointe de l’iceberg.
            Le grand capital arrose tous les grands partis de manière directe ou de manière plus détournée.
            Si vous avez su rester très indépendant, c’est très bien, mais malheureusement, il me semble que c’est le cas de peu de politiciens. Et plus on monte les échelons, plus les réseaux sont importants et puissants. Et plus les loyautés et échanges de courtoisies sont des réalités. C’est une toile d’araignée, qui assure que les décisions ne soient pas prises contre les intérêts des plus puissants (banques, grandes entreprises nationales ou internationales, grosses fortunes).
            Et cela n’est pas forcément dans l’intérêt des petites gens, qui s’en détournent avec philosophie.

          8. Un parlementaire n’est pas asservi à une consigne de vote de son parti. Il peut se déterminer en conscience. A part certains représentant ouvertement certains groupes de pression, syndicats, associations professionnelles, grandes entreprises, beaucoup de parlementaire se sentent libre, surtout au centre de voter selon leurs convictions. Il suffit de consulter la liste des votants. Seuls l’UDC et le PS votent massivement selon une consigne partisane.

          9. “sur l’hypothèse qu’il n’est pas nécessaire de rémunérer à temps plein les élus.”

            Je vais pleurer pour ces pauvres parlementaires, qui gagnent en moyenne 150’000.- au CN et 180’000.- au CE pour un petit 35%…

            A mon avis, il y aurait plus de caissières de la Migros si les rémunérations n’étaient pas aussi confortables! Les places seraient moins chères et les “petits gens” auraient une chance.

          10. Ces chiffres sont faussé car ils comprennent le remboursement des frais de déplacement. En réalité les versements d’une vraie rémunération sont plutôt aux alentours de 60 000 CHf variant du reste selon la participation aux commissions. Le problème pour un salarié vient surtout de l’incertitude de la réélection. Pour la caissière de Migros, un salaire de 150 000 CHF serait une aubaine, mais ce n’est pas le cas.

  8. Vous reproduisez dans votre post le commentaire d’une personne, en rajoutant dans la dernière phrase, entre parenthèses, un “sic”, pour signaler l’HENAURME faute d’orthographe de l’auteur… Quelle est donc l’utilité de ce message ici ? Serait-ce pour bien souligner que l’auteur, ayant des lacunes en orthographe, est forcément incompétente civiquement parlant ? ou le message est plus subtil ?

    Parce que dans le même temps, vous faites vous même plusieurs fautes d’orthographe dans ce même texte :
    – intro et paragraphe 3 : référendum : origine latine, en français prend des accents sur les “e”…
    – paragraphe 3 : je vous défie d’aller glaner quoi que ce soit sur un “blob”… dans un blog, peut-être ?…
    – paragraphe 6 : les politiciens de la tsr “QI” nous ont vendus…

    Et pour info, quasiment tous vos posts contiennent des fautes d’orthographe… fautes de frappe pour la plupart, certes, mais fautes quand même…
    Vous relisez-vous ?
    Vous a-t-on déjà traité d’incompétent à cause de votre orthographe ?

    Je ne suis pas du tout d’accord avec les arguments de cet auteur, mais de votre part, votre argumentation est quelque peu condescendante, voire mesquine…
    l’hôpital qui se fout de la charité, quoi…
    dommage, car votre argument de l’incompétence civique tient la route : on est mal formé sur le sujet…

    1. Je pense que vous allez chercher un peu trop loin, et attribuer à l’auteur des intentions qu’il n’a certainement pas. “Sic” n’étant pas utilisé pour se moquer.
      Tiré de Wikipedia
      “En français et dans d’autres langues comme l’anglais, l’espagnol, l’italien, le portugais, le roumain ou le suédois, sic est utilisé pour montrer que l’on cite, telle quelle, une phrase dont les termes ou le sens peuvent paraître étranges ou surprendre le lecteur, soit par son contenu lui-même soit parce que le dactylographe a noté une erreur, mais l’a transcrite littéralement pour rester fidèle aux propos tenus.

      Le mot peut également vouloir dire que la citation a été recopiée en conservant la mise en forme. “

      1. Merci de cette clarification. Je ne puis citer un texte fautif qu’en précisant que j’en garde la forme textuelle.

  9. J’ai posé la question à Mme Adèle Thorens Goumaz, mais elle n’a pas souhaité poster ma question ni répondre.

    Je m’intéresse aux conditions pour se présenter aux élections fédérales.

    On m’a laissé entendre qu’il fallait chez les Verts:
    1. Verser 20’000 fr. au parti;
    2. Reverser 10% de ses revenus annuels au parti.

    Qui peut payer cela? Et se permettre de verser de tels montants ? Les Verts ne veulent que des riches comme parlementaires ?

    Tous les partis font ça?
    Les montants sont vrais ???? 😱😱

    1. oui.Dans d’autres pays les frais des élections sont pris en charge plus ou moins par l’Etat. En Suisse non. Donc pour accéder au parlement, il vaut mieux être riche.

  10. Vous répétez sans cesse dans vos articles que le votant suisse ne comprend pas toujours les sujets soumis. Peut-être, votre soupçon est bien acceptable. Le problème est que les politiques votent parfois, voire toujours, selon des intérêts égoïstes, partisanes ou électoralistes. Personnellement, je fais plus confiance à ceux qui votent spontanément, qu’à se remettre aux choix des AFFAIRISTES de Berne (selon le qualificatif du Président de l’Assemblée Nationale en France). Démocratie? de quelle démocratie vous parlez? il en existe tellement, diverses et variées, et cette notion en Suisse est élastique. Le CF distribue sans nous consultez notre argent [d’après Madame Thatcher l’argent public n’existe pas il s’agit de l’argent du contribuable] à certains ukrainiens qui viennent obtenir le permis S et les aides financières qui viennent avec, avant de rentrer chez eux.

    1. Votre perception de Berne fut la mienne jusqu’à ce que j’y siège pendant 12 ans. J’ai découvert alors que beaucoup de parlementaires ou de ministres sont dévoués au bien général et pas à des intérêts particuliers. Ce fut une heureuse surprise. La Suisse ne serait pas aussi prospère et sereine si elle était vraiment entre les mains d’affairistes.
      Dépenser l’argent de nos contributions pour aider les Ukrainiens va de soi pour la majorité des Suisses. Aucune initiative ne va à l’encontre de ce sentiment. Vous ne supposez tout de même pas qu’il faille les refouler ou bien les laissez errer comme SDF:

      1. Vous noterez deux coïncidences:

        1. Genève n’a pas l’argent pour rénover ses écoles cet été;

        2. 98% des Ukrainiens permis S sont à l’aide sociale.

        Loin de moi l’idée d’introduire du travail forcé; mais ne pourrions-nous pas leur proposer des tâches d’intérêt public? cela me fend le coeur de les voir errer toute la journée au bord du lac, sans occupation.

        1. Genève a tout l’argent qu’il faut pour rénover ses écoles mais refuse de le faire dans un esprit d’économie mal placé.
          L’accueil généreux des réfugiés ukrainiens est accepté par l’opinion publique pour se dispenser de réfléchir sérieusement au mythe de la neutralité. Et puis comment faire travailler des gens qui ne connaissent aucune langue nationale. Beaucoup d’entre eux ne demanderaient pas mieux.

      2. Fort probablement vous n’avez pas lu totalement mon commentaire. Ce n’est pas grave, je ne souhaite pas vous faire perdre plus de votre précieux temps. Cordialement,

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