Comment et pourquoi se défendre dans un monde dangereux ?

 

 

« Le budget de l’armée suisse devrait être musclé rapidement. Le Conseil national a soutenu par 111 voix contre 79 une motion visant à l’augmenter progressivement dès l’an prochain. Objectif: passer de 5 à 7 milliards de francs d’ici à 2030. »

Ce vote, influencé par la guerre actuelle, a été acquis droite et Centre contre gauche. Celle-ci a justifié sa réticence par l’ignorance dans laquelle le parlement est laissé quant à l’utilisation de cette croissance. Elle a été rejointe par les Verts Libéraux.

Pourquoi la droite est-elle toujours d’accord de financer l’armée et la gauche y est-elle opposée ? Si une menace est réelle, elle doit l’apparaître à tout le monde Mais en fait elle est imprécise. La Russie est manifestement opposée au reste de l’Europe parce qu’elle ne parvient pas ou ne veut pas adopter la forme d’Etat de Droit démocratique. Il est évident qu’elle manigancera toutes manœuvres visant à déstabiliser l’Occident. Quelle forme particulière, cela pourrait-il prendre pour la Suisse ? Pas de risque d’une invasion terrestre de son territoire sans une guerre généralisée contre l’Otan, qui constitue notre plus sûr rempart, sans que nous en fassions partie au nom de la neutralité. Occasion unique de réviser ce mythe fondateur et de définir quelle est l’attitude la plus raisonnable à l’égard de l’Otan. Décision politique lourde de sens.

Sont possibles des cyberattaques sur la Suisse qui ont déjà eu lieu sans doute. Puis la possibilité de la bombarder de missiles. Au Département fédéral de la défense d’évaluer ces risques et de les pallier en priorité.

Le vote de la gauche spécule sur ces incertitudes et témoigne d’une défiance spontanée à l’égard de la capacité de discernement du commandement militaire. La guerre d’Ukraine apporte son lot d’enseignements même pour l’opinion publique : les drones sont des armes redoutables au service des plus faibles ; il existe des armes antichars et des missiles air-sol particulièrement efficaces ; on peut couler à distance un navire de guerre, totalement démuni face à un missile ; une armée de milice peut l’emporter sur une armée de métier grâce à ces nouvelles armes, etc..

Tous partis confondus, on devrait raisonnablement supposer que le Département de la Défense, mieux encore que l’opinion publique, soit attentif à cette évolution, qui va du reste dans le bon sens pour la Suisse. Dès lors pourquoi cette réticence de la gauche ? Pour plusieurs raisons qu’il serait difficile de démêler sans une sérieuse étude sociologique. Par exemple, parmi les hypothèses, l’image rousseauiste de l’homme idéal, bon, paisible, désintéressé, frère de tous les hommes. C’est ce qu’il faudrait que les humains soient. C’est ce que la gauche suppose obscurément qu’ils sont déjà. Dès lors les guerres sont des démentis à cette image d’Epinal. Comme elles ne devraient pas se produire, il est inutile de prévoir une armée.

Symétriquement, l’appui de la droite au budget militaire est un réflexe, ancré dans la vénération des mythes fondateurs, les luttes des milices montagnardes contre les Bourguignons et les Habsbourg. L’armée est dans cette vision le creuset de la nation et doit être soutenue sans réserve.

Au-delà de ces réflexes, tous les pays devront réviser leur politique de défense et y consacrer davantage de ressources. On peut souhaiter que cette révision se fasse dans la transparence et le pragmatisme. Nous venons d’apprendre que la guerre est un fléau sans fin, même dans un continent civilisé. C’est la moindre des choses d’y consacrer un pourcent du budget fédéral. Il eût été souhaitable que le vote sur cet objet ait suscité une unanimité.

Jacques Neirynck

Jacques Neirynck est ingénieur, ancien conseiller national PDC et député au Grand Conseil vaudois, professeur honoraire de l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), d'origine belge, de nationalité française et naturalisé suisse. Il exerce la profession d'écrivain.

53 réponses à “Comment et pourquoi se défendre dans un monde dangereux ?

  1. Les enseignements de la guerre en Ukraine devraient inciter nos responsables militaires à réévaluer les moyens de défense les plus efficaces pour un petit pays comme le nôtre, par ailleurs enclavé au milieu de puissances appartenant à l’OTAN, afin d’utiliser au mieux les budgets disponibles. MIs à part l’indispensable cyber-défense, il me semble que ces moyens devraient essentiellement être des drones, des missiles d’interception sol-air et des armes anti-chars portatives. je doute par contre de l’utilité d’une trentaine d’avions de combat, qui en cas d’attaque de notre pays seront, comme en Ukraine, rapidement neutralisés, soit parce qu’ils seront abattus, soit parce que leurs pistes de décollage (longues pour les avions de combat modernes non VTOL) auront été rendues inutilisables par quelques missiles bien ciblés. Il ne faut pas se tromper de guerre et donc de priorités.

    1. C’est bien le sens des questions posées par le blog. On ne peut pas supposer a priori que les réponses données par le Département de la Défense seront nulles.

    2. Nous disposons d’aérodromes en montagne avec des cavernes qui ne sont, certes pas, occupés, mais peuvent être remis en opération sans problème avec des container prêts pour la maintenance et testés régulièrement, à Genève par exemple. DONC cessez d’avancer nos prétendues faiblesses, alors que nous voulons développer notre collaboration avec l’EUROPE avec des actes et non des bonnes paroles telles que les Socialistes le clament et dont tout le monde s’en fout… La volonté et la détermination de se défendre dans toutes circonstances est déterminant, quelque soit le matériel.

      1. Les avions de combat décollent depuis les cavernes?! Nous aurions dû alors acheter des avons à décollage et atterrissage vertical (peut-être pas une mauvaise idée d’ailleurs). Cela dit, 100% d’accord pour une collaboration avec l’Europe et pour cela il faut que nous ayons de notre côté des armes efficaces, bien adaptées au “terrain” suisse, comme je le préconisais plus haut.

  2. Gustave Le Bon (1841-1931) dans la conclusion de son ouvrage écrit en novembre 1916 PREMIÈRES CONSÉQUENCE DE LA GUERRE Transformation mentale des peuples, donne un élément de réponse pour le vote de la gauche.

    «  la guerre détruisit bien des idées anciennes……… l’idée maitresse: la force seule peut s’opposer à la force car les nations faibles sont menacées de disparaître, pèsera lourdement sur la vie des nations.
    Sa première conséquence sera l’extension du militarisme avec toutes les servitudes qu’il entraine….

    Avec l’évolution industrielle de la guerre, une défense efficace et par conséquent rapide implique l’extension universelle de l’étatisme, c’est-à-dire la mainmise de l’État sur la vie individuelle, industrielle et commerciale du pays et par suite l’asservissement complet de tous les citoyens.
    Ce serait la réalisation du plus sombre des rêves socialistes.

    Pertinent, Gustave le Bon l’était toujours… Son essai écrit en 1898 sur la psychologie des foules est aussi à relire.

    1. “Avec l’évolution industrielle de la guerre, une défense efficace et par conséquent rapide implique l’extension universelle de l’étatisme, c’est-à-dire la mainmise de l’État sur la vie individuelle, industrielle et commerciale du pays et par suite l’asservissement complet de tous les citoyens.”

      Jusqu’à l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, le 24 février, la Russie était un Etat dominé par les forces de sécurité, le FSB, successeur du KGB, dont les figures principales, les «siloviki», étaient encore identifiables. Mais aujourd’hui une bureaucratie sécuritaire sans visage est devenue l’État, avec Poutine à sa tête.

      “La tâche d’infiltrer les plus hauts niveaux du gouvernement est accomplie”, plaisantait déjà celui-ci le 20 décembre 1999 à l’adresse de hauts responsables du Service Fédéral de Sécurité (FSB) russe à son siège de la Loubianka près de la place Rouge, à Moscou. L’ancien lieutenant-colonel du KGB et premier ministre nouvellement élu, à l’âge de 47 ans, avait alors fait rigoler ses ex-collègues. Aujourd’hui ils ont compris, mais trop tard, que Poutine ne plaisantait pas.

      Pour rétablir l’ordre après le chaos de l’ère Eltsine, il jugeait nécessaire de renforcer les services de sécurité du pays en mettant certains de ses anciens collègues kagébistes, qu’il jugeait les plus fiables, les «siloviki», en charge d’organes gouvernementaux critiques. Mais ces dernières années, son approche a changé. De plus en plus, la bureaucratie a déplacé ces personnalités de premier plan à la tête des postes-clé gouvernementaux et le président russe en est venu à s’appuyer sur ces institutions bureaucratiques pour renforcer son contrôle de l’Etat. Le pouvoir des bureaucrates a augmenté par rapport aux autres institutions publiques. Mais ce n’est qu’en février, lorsque Poutine a reconnu l’indépendance des républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk, puis quelques jours plus tard, en donnant l’ordre d’envoyer des troupes russes en Ukraine, que la prise de contrôle par le nouvel appareil sécuritaire est devenue évidente.

      Dans les semaines qui ont suivi, le gouvernement et la société se sont alignés
      derrière le Kremlin. La dissidence est désormais un crime, et les individus qui autrefois détenaient un pouvoir de décision – même s’il était circonscrit – se sont trouvés eux-mêmes otages d’institutions dont l’objectif unique est la surveillance et le contrôle. Ce qui s’est passé est, en fait, un coup d’état des services secrets au sein des services secrets : si la Russie était autrefois un État dominé par les forces de sécurité, maintenant c’est la bureaucratie de surveillance sans visage qui est devenue l’État, avec un tsar de carnaval, obsédé par son interprétation anachronique de l’histoire russe, à son sommet.

      Les Russes n’avaient plus connu un tel renversement depuis la révolution de 1917, quand la Tcheka, ancêtre du KGB et du FSB, traquait les ennemis du nouveau régime soviétique. Poutine renoue ainsi avec une tradition de surveillance et de contrôle de la population dans tous les aspects de la vie privée et publique, tradition qui remonte à Ivan le Terrible et à Pierre le Grand.

      Jusqu’au 24 février dernier, le chef du Kremlin s’appuyait encore sur son comité restreint des «siloviki», ces conseillers qu’il jugeait les plus fidèles, dont l’actuel chef du renseignement Sergueï Narychkine et le principal conseiller de Poutine, l’ultra réactionnaire Nicolaï Patrouchev, chef du Conseil de Sécurité , mais depuis l’invasion de l’Ukraine leur rôle s’est effacé au profit de la montée en puissance de cette bureaucratie de surveillance et de contrôle sans visage. L’humiliation publique infligée à Narychkine par Poutine le 21 février en est la marque la plus évidente.

      Aujourd’hui, à la suite de ce coup d’état du FSB dans le FSB, ce sont les services secrets qui gouvernent plus que jamais en Russie. Et ce n’est sans doute pas Gustave le Bon qui dirait le contraire.

  3. Toute la technologie n’évite pas qu’il faut des hommes et femmes courageux sur le front, et d’autres pour les remplacer à leur mort.

    Les Ukrainiens ont déjà perdu 80’000 soldats (blessés ou tués) pour 30’000 russes.

    A 3 pour 1, il faut sacrément aimer sa nation. Ce que la gauche déteste.

    1. D’où sortent ces statistiques? Il y a probablement plus de civils tués que de soldats.

    2. Pertes humaines:

      Civils: 3 381 tués, 3 680 blessés du 24 février au 8 mai 2022 – Sources: “Ukraine: civilian casualty update 9 May 2022” sur Office of the United Nations High Commissioner for Human Rights, 9 mai 2022.

      Forces ukrainiennes: 2 000 à 4 000 tués du 24 février au 9 mars 2022 – Sources: “Up to 6,000 Russians may have been killed in Ukraine so far, U.S. official estimates”, CBS News,‎ 9 mars 2022.

      Forces armées russes:
      Selon le gouvernement russe, 1 351 tués, 3 825 blessés du 24 février au 25 mars 2022. Sources: “Russian army says 1,351 soldiers killed in Ukraine”, Al Arabiya,‎ 25 mars 2022.
      Selon la BBC en russe, 2 120 tués du 24 février au 6 mai 2022 – Sources: Подтверждены имена 2120 российских военных, погибших в Украине, BBC News Russian.

      Forces russes et alliées (Forces armées, Garde nationale, PMC Wagner, Forces séparatistes) : 10 000+ tués – “What next for Russia?”, 2 avril 2022 (estimation américaine).
      15 000 tués du 5 février au 5 avril 2022 selon l’estimation britannique (“Britain estimates 15,000 Russian troops killed since Ukraine invasion began”).

      Comme dans tout conflit, en l’absence de sources indépendantes et neutres, chaque camp a tendance à sous-évaluer ses propres pertes et sur-évaluer celles de l’adversaire. Il est donc très difficile, sinon impossible de donner le chiffre exact des pertes en vies humaines. Ceci justifie-t-il pour autant de dire n’importe quoi?

      1. Pour certains esprits obsédés par une idéologie quelconque, la réalité n’existe pas et elle est remplacée par des fables justifiant cette idéologie.

  4. J’aimerais une étude.

    Au cous de sa vie, femmes exceptées, qui a le plus recours à l’aide sociale?
    – celui a accompli tous ses jours de service?
    – le lâche qui se trouve une excuse à toute difficulté?

    Je crois que la question est vite répondue.

    1. Il y a des gens qui ne sont pas lâches, qui objectent au service militaire, qui dans le cadre de la légalité font un service civil où ils peuvent rendre de grands services et surmonter des difficultés réelles.

      1. En Ukraine, devant un char russe, on voit qui a du courage, et qui fuit.

        Et ce serait différent en Suisse ?

        Je partage la vision coréenne des choses.

        La gauche a fait croire qu’il n’y avait plus de menaces et que le service civil était “équivalent” à apprendre le métier des armes pour défendre sa patrie; belle illusion démagogique.

        Vous n’avez pas fait votre service militaire en Belgique, en France ou en Suisse ?

        1. L’obejectif de ce blog est de discuter des positions politiques, pas de questions de personne. Si ma biographie vous passionne, elle est disponible sur Wikipedia.

  5. Le rôle de la gauche est de détricoter la Suisse. Il ne faut pas les écouter ni sur ce sujet ni à aucun autre. Il faut juste la combattre!

  6. En parlant de monde dangereux…

    Pourquoi la Suisse est 21e dans le “contexte socioculturel” ?
    l’Allemagne 17e ?
    et la France 18e ?

    “Évalue les contraintes sociales basées sur des questions de genre, de classe, d’origine ethnique ou de religion. Ainsi que les contraintes culturelles empêchant la remise en cause de certains pouvoirs ou problèmes parce que cela irait à l’encontre de la culture du territoire.”

    https://rsf.org/fr/classement

  7. En parlant budget, je suis pour tripler celui de fedpol et doubler le budget des différentes polices cantonales. C’est urgent. A l’image de l’Islande, les groupes mafieux sont de plus en plus présents et violents.

    https://www.rts.ch/info/monde/13087723-la-quietude-de-lislande-mise-a-mal-par-une-serie-dactes-violents.html

    https://www.tdg.ch/la-directrice-de-fedpol-veut-plus-de-mesures-contre-la-mafia-971754753787

    Et que les politiciens genevois baissent leur salaire, puis renovent les écoles !

    https://www.tdg.ch/quantite-decoles-ne-seront-pas-nettoyees-pour-la-rentree-873656515057

    https://www.tdg.ch/laugmentation-de-salaire-du-conseil-detat-ne-passe-pas-629035185399

    1. En parlant d’augmentation des dépenses, il faut dans le même mouvement proposer une augmentation des recettes par de nouveaux impôts.

      1. Ou des coupes dans des budgets inutiles. 😍

        “En 2020, les dépenses pour les prestations sociales se sont chiffrées à 206 milliards de francs (+11,1% par rapport à 2019). Cette somme représente 29,1% du produit intérieur brut (PIB).”

        https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/securite-sociale/comptes-globaux-protection-sociale.gnpdetail.2022-0494.html

        Je propose de ramener les dépenses des prestations sociales à 20 % du PIB. L’Irlande, pays comparable, est à 15 % !

        Pas forcément dans les coupes des rentes pléthoriques, mais dans l’administratif, les redondances et la numérisation/IA pour lutter contre les fraudes. Si on veut, on peut. Sans toucher aux prestations.

        * Nous sommes presque au niveau de la Belgique (31%) !!! C’est donc dire qu’on peut faire mieux, vu la gabegie sociale en Belgique.

  8. Dans les milieux politiques en général, il me semble que le combat des « anciens » (ici l’agresseur) contre les « modernes » (aspiration démocratique) est omniprésent. On peut émettre l’hypothèse qu’il s’agit d’une des caractéristiques d’homo sapiens dont les enfants nécessitent pendant au moins 1000 jours (B. Cyrulnik) de bénéficier d’une niche écologique attentionnée, laquelle peut avoir été déficiente.

  9. Mr Neirynck vous avez raison, il faudrait faire une étude…. Mais pas seulement pour les socialistes, pour tout les partis extrémistes; études sociologiques, psychologiques, anthropologiques, etc…
    La psychologie des foules de Le Bon est un bon départ pour comprendre et penser librement.

    Bolchevisme, nazisme, maoïsme et bien d’autres procédèrent au massacre systématique des intellectuels, il ne faudrait pas que cela se reproduise en Europe.

    Il ne faudrait pas non plus créer trop d’impôts. Les impôts ont aussi un pouvoir destructeur. Pas trop d’impôts mais une bonne défense !

  10. Il existe, y compris en Suisse, des pacifistes, conscients, qui votent loin par-dessus les querelles partisanes. Vos positions sont celles d’un réactionnaire, et votre arsenal date d’avant 14. Pourvu qu’un avion dernier cri en exercice ne tombe pas sur votre museau. Et sur les nôtres par la même occasion. Détruisant votre laptop et vos connexions – que le DMF devrait un peu mieux songer à protéger.

    1. Il n’y a en Suisse que des pacifistes puisque le pays par sa neutralité s’engage à ne pas mener de guerre hormis pour défendre son territoire. La Suisse n’a plus engagé de guerre depuis des siècles. En revanche elle garantit l’intégrité de son territoire par l’existence d’une armée.

      1. Non, Monsieur, le pacifisme n’est pas synonyme de neutralité. Si la neutralité peut se défendre par des armes, on peut obtenir la paix par d’autres moyens. D’autre part, aucun avion ni la plupart des engins de l’arsenal suisse ne sont uniquement défensifs. Charlie Chaplin l’a dit beaucoup mieux et en essayant magistralement de nous sauver par le rire.

        1. Pacifisme = synonyme de couardise.
          Un pacifiste se met sous la coupe d’hommes et de femmes qui, eux, se battront pour nos libertés. Cela peut être des policiers, des gardes-frontière, des militaires, des américains, etc. mais un pacifiste n’est rien d’autre que la version adulte d’un gamin qui se cacher dans les toilettes pendant la récré de peur de se faire racketter. C’est généralement un point commun qu’ils partagent avec les UDC.

          1. Un pacifiste est quelqu’un qui recherche la paix et veut éviter la guerre à tout prix. Jaurès était un pacifiste, il a tenté d’éviter la guerre en organisant une grève générale avec l’internationale socialiste allemande ! Son pacifisme l’a fait haïr des nationalistes et à conduit à son assasinat en juillet 1914. Il aurait pu changer le cours de l’histoire.
            Au 21ème siècle se battre pour nos libertés c’est d’abord ne pas se laisser manipuler. Platon soutenait que les progrès de l’esprit humain sont dus à l’intelligence et l’ouverture d’esprit. En tout cas, la ruine est due aux dictateurs et manipulateurs de tout bords.

          2. Jean Jaurès a voté en 1885 les crédits du Tonkin !

            C’est un criminel de l’histoire. Son nom raisonne dans la honte des esclavagistes !

      2. Oui, ça c’est la théorie. Malheureusement, en pratique depuis que le CF a pris ces sanctions, eh bien, nous ne sommes plus neutres. Pour complaire à Oncle Sam on a renversé une politique de neutralité permanente et armée qui durait depuis 1815 et nous avait permis de rester en dehors de trois guerres européennes.

        Bien sûr, je sais bien que vous nierez ce fait. Vous défendrez probablement la théorie incroyable selon laquelle ces sanctions sont conformes à la neutralité. Cela consiste à tenter de nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Ça n’est pas sérieux.

        La crédibilité d’un principe de politique étrangère comme celui-là, dépend de la perception que le monde exterieur en a. Il faut que le principe soit inébranlable, invariable, fixe, rigoureux et appliqué de manière totalement prévisible sur la longue période SANS TENIR AUCUNEMENT COMPTE DE LA MORALE NI DE L’OPINION PUBLIQUE INTERNATIONALE. Par exemple, quand il y avait des sanctions contre l’Afrique du Sud, la Suisse avait clairement fait savoir qu’elle ne les appliquerait pas et maintiendrait le “courant normal” de ses affaires avec ce pays. Ça faisait hurler les bonnes âmes mais au moins le principe était maintenu et la neutralité suisse était donc respectée.

        Cette fois le monde extérieur n’est pas dupe et a très bien compris que la Suisse n’est plus neutre. Je travaille dans le conseil à des entreprises et clients chinois. Le jour où cette décision de prendre des sanctions a été annoncée j’ai reçu des dizaines d’appels angoissés, choqués ou furieux de clients chinois disant: c’est affreux, la Suisse n’est plus neutre, on ne peut plus avoir confiance dans ce pays. En plus, si on peut geler pour des raisons politiques, les avoirs des clients russes des banques suisses, qui avaient pourtant été acceptés après vérification que l’origine des fonds était légale, alors on peut faire la même chose pour un oui ou pour un non avec l’argent des clients chinois. On ne peut plus faire confiance à la Suisse.

        Voilà pourquoi cette décision était désastreuse, suicidaire et on s’en apercevra bientôt, quand la guerre s’étendra à l’extérieur de l’Ukraine et que le territoire de notre pays, pour la première fois depuis 1815, sera de nouveau un champ de bataille comme les autres.

        1. Nous avons pris TOUTES les sanctions contre l’URSS, depuis 70 ans.

          Je sais que vous êtes nés après la chute du mur (ou avez souffert d’une amnésie), mais la Suisse a TOUJOURS lutté contre le bolchévisme et s’est toujours positionné du côté occidental contre la Russie.

          https://notrehistoire.ch/entries/QqNWjzR9Wkr

        2. Parce que vous pensez sérieusement qu’en cas de guerre généralisée, et qui donc serait inévitablement nucléaire, le territoire suisse serait épargné du simple fait que notre pays se déclarerait neutre? La neutralité arrête les nuages radioactifs?! Un agresseur n’aurait même pas à “gaspiller” des missiles sur Berne ou Zürich, ceux envoyés sur nos voisins immédiats suffiraient amplement à rendre notre territoire inhabitable pour longtemps. L’époque où la Suisse pouvait “passer entre les gouttes”, en faisant fi d’ailleurs de la moralité ou non de sa position (pouvait-on par exemple être moralement “neutre” en 39-45 vis-à-vis d’un régime comme le régime nazi?), est bel et bien terminée; nous sommes au 21ème siècle, pas au 20ème ou au 19ème!

      3. On naît Suisse donc neutre, sans saveurs mais pas indécis car soif et avidité nous dirigent tous.
        Si on naît neutre, on devient pacifiste…comme Jaurès qui, éclairé par remords et culpabilité, a mis 30 ans pour se débarrasser de son conditionnement familial militariste. Bien vu Juju, vous avez raison.
        C’est le propre de l’homme d’utiliser sa conscience et son expérience pour changer son attitude, s’adapter et progresser.
        La conscience soutient la sagesse.
        Espérons qu’elles toutes deux deviennent universelles

  11. La Suisse ferait mieux de ne pas baser sa défense future sur des F35 – qui sont un bijoux dispendieux pour nos besoins.
    Comme la guerre en Ukraine l’enseigne, l’avenir est à une armée mobile, avec des drones.
    Par ailleurs, la Suisse ferait bien de se rappeler que sa protection dépend tout autant de sa diplomatie (parler avec toutes les parties), ses bons offices et de sa neutralité, que de son armée – certes utile, mais croire en la force seule est une erreur pour un si petit pays, sans aucun accès à la mer.

    1. “Comme la guerre en Ukraine l’enseigne”

      Lol.
      Vous restez trop sur votre canapé.
      Vous devriez aller y faire un tour, puis nous donner un retour de votre expérience.

      “l’avenir est à une armée mobile”
      En Suisse ? avec des grands centres urbains ? ou vous les voyez avec des arcs et des flèches, comme tout bon UDC ?

      De manière générale, l’Ukraine a tenu, car elle a tenu courageusement les 2 premières semaines avec des moyens conventionnels.
      Vous pouvez y mettre tous les drones que vous voulez, mais elle a tenu grâce au courage de ses pilotes, de la mobilité de ses batteries antiaériennes, des ses fantassins ET du support américain.
      Si vous voulez vous inspirer de l’Ukraine, vous soutenez donc de nous mettre sous le parapluie américain?, de jeter notre neutralité ? et d’espérer très fort que les Américains accepteront de nous aider le moment venu ? et que la population (malgré l’idéologie de la gauche et de l’UDC) prenne les armes pour défendre ses foyers ?

      1. Bien sûr les moyens conventionnels de l’armée conservent toute leur importance. Je n’ai jamais dit le contraire. En revanche on voit aussi que l’armée de l’air de l’Ukraine ne lui a pas servi à grand chose contre un assaillant plus puissant. Tandis que ses quelques drones ont pu faire par moment très mal à la Russie à moindre frais.
        Cela pourrait nous inspirer en matière de priorités.
        Quant au parapluie américain, je ne vois pas à quoi il servirait en Suisse.

    2. nous voulons développer notre collaboration avec l’EUROPE avec des actes et non des bonnes paroles telles que les Socialistes le clament et dont tout le monde s’en fout… La volonté et la détermination de se défendre dans toutes circonstances est déterminant, quelque soit le matériel.

  12. Monsieur Neirynck,
    Malgré votre russophobie et soumission à l’Atlantisme, votre article est pour une fois nuancé. Cela dit, plutôt que de fantasmer sur une guerre en Suisse (mais qui s’intéresse stratégiquement à notre petite Sujisse ?), je suggère à vos lecteurs et à vous-même de prendre une minute pour lire ce qui suit:
    Poutine le 9 mai 2022
    Commémoration de l’armistice à Moscou. Extrême sobriété. Hommage de 10 minutes au patriotisme, au souvenir du sacrifice, à la permanence de la civilisation russe et souhait d’une paix mondiale. Une gifle aux spéculations et phantasmes occidentaux qui avaient prédit un discours menaçant et propagandiste !
    Vladimir Poutine, en personne, dans la foule, sans crainte d’une soi-disant opposition, calme, recueilli, est apparu comme le Petit Père de la Nation et non, comme l’attendaient les occidentaux, en chef de guerre, boucher de l’Ukraine ! Pas de démonstration de sa puissance nucléaire, pas de parade aérienne, pas d’avion Apocalypse , , , Grande déception de l’Occident au point que BFM TV titre «Un discours de Poutine pour rien». Les occidentaux n’ont donc rien trouvé à critiquer et à condamner !
    Vladimir Poutine a simplement rappelé les millions de morts russes dans la lutte contre le nazisme que l’Occident a tout simplement oubliés, que la Russie se défend contre une agression de l’Amérique par l’OTAN, Amérique qui a officiellement déclaré vouloir détruire la Russie, que la Russie a toujours cherché à se rapprocher de l’Occident qui l’a toujours rejetée et humiliée, qu’il condamne toute ambition de guerre mondiale et que l’intervention au Donbass est basée sur la nécessité de défendre les populations russophones de ce territoire ukrainien, ancienne république de l’URSS.
    Il y a lieu toutefois de noter à cet effet que, pour la première fois, les autonomistes russophones du Donbass sont cités, avec les habitants de la Crimée, comme compatriotes et donc que le Donbass, comme la Crimée, fait partie de la Russie. Un autre point qu’il y auras lieu d’éclaircir est l’absence du Chef des Armées russes lors de cette célébration.
    Référence:
    Discours de Vladimir Poutine le 9 mai 2022
    Le Temps
    Publié lundi 9 mai 2022 à 12:59
    Modifié lundi 9 mai 2022 à 15:02
    «Chers citoyens de Russie, chers anciens combattants, sous-officiers, officiers, mariniers, adjudants, généraux, amiraux… Je vous félicite pour ce Jour de la Victoire. La défense de la patrie, au moment où son sort était en jeu, était un devoir sacré. Les défenseurs du pays avaient lutté aux abords de Moscou, de Leningrad, de Minsk, de Volgograd, de Sébastopol, Koursk […] Aujourd’hui, vous faites la même chose pour assurer la sécurité de notre pays, la Russie.
    Le 9 mai 1945 est inscrit pour des siècles comme une date de triomphe. C’est la victoire du peuple soviétique uni. C’est la fête de sa cohésion, de sa puissance spirituelle, de ses exploits au front mais aussi à l’arrière. Le Jour de la Victoire est cher à chacun d’entre nous. En Russie, il n’y a pas de famille qui n’ait pas porté cette signification. En ce jour, nous pensons au régiment immortel, durant lequel les descendants portent les photos de leurs ancêtres qui ont défendu leur patrie. Nous sommes fiers de leur courage et de leur vaillance.
    Aujourd’hui, notre devoir est de préserver la mémoire de ce peuple qui a su vaincre le nazisme. Ils sont sortis vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale et nous leur devons de tout faire pour que cette guerre globale ne se répète pas.

    1. Est-ce que tout faire signifie faire cadeau de l’Ukraine à la Russie. Est-ce que le fait d’avoir combattu le nazisme donne le droit de répéter son agression et d’imiter ses méthodes?

    2. Il me semble que vous omettez la propagande qui infiltre les discours du Kremlin où le mensonge règne en maître depuis des décennies (voir des siècles…).

    3. Avez-vous remarqué que Dmitri Doutkine, chef du groupe Wagner, l’encombrant et officieux fer de lance du Kremlin, admire sans réserve le IIIe Reich? Et auriez-vous oublié que l’URSS et l’Allemagne nazie, alliées après la signature du pacte de 1939 entre Staline et Hitler jusqu’à sa rupture par ce dernier en 1941, sont les premières responsables de la Seconde Guerre Mondiale?

      Dans son discours du 9 mai dernier, Vladimir Poutine était clair: “Le 9 mai 1945 est […] la victoire du peuple soviétique uni.” Vous le relevez vous-même en copiant par réflexe de psittacisme pavlovien la propagande du petit führer du Kremlin: c’est la victoire du peuple soviétique, pas celle du peuple russe. Les innombrables victimes des purges staliniennes, dont le kapo chaplinesque et ex-agent du KGB, qui n’a pas connu la guerre, veut effacer la mémoire, n’étaient-elles donc pas russes?

      Curieux aussi comme le signe “Z” peint sur les tanks russes ressemble à s’y méprendre à un demi-svastika, non?

      Si vous avez suivi la commémoration du 9 mai dernier, avez-vous par ailleurs observé comme la garde d’honneur qui a inauguré le défilé militaire sait lever la patte? Ne la dirait-on pas en état d’érection permanente? Les anciens SS, inaugurateurs du genre, en baveraient de jalousie, sans doute.

      Car comme disait Freud, la guerre n’est que de l’instinct sexuel sublimé. Mais bander en défilé sur la place publique est une chose. Se défiler quand on est pris en embuscade sur le terrain en est une autre. Gare alors à la débandade…

  13. Voilà, pas de débat en Suisse romande.
    Résultat: on va nous prélever nos organes sans notre consentement !

    Je hais la RTS, et nos politiciens nous ont vendus!

    C’est un dimanche noir !
    Il n’y a pas de démocratie sans débat, et sans respect des avis minoritaires. Jusqu’à aujourd’hui, ils nous disaient “on accorde des droits, on ne vous enlève rien”.

    Aujourd’hui, ils nous retirent notre droit à l’autodétermination et nous enlèvent nos organes ! Aujourd’hui, la démocratie suisse est morte.

    Je n’oublierez jamais ce dimanche 15 mai !! 👿

    1. Je n’ai pas envie de soutenir le monde de demain.

      Je ne me reconnais plus dans ce monde post mars 2020 ! A quoi bon ? Pour quoi faire ?

      1. Pas besoin de soutenir ce monde actuel dans sa folie. Si cela continue ainsi, il s’écroulera tout seul.
        Mais effectivement, je m’étonne de la vitesse de destruction des fondements des équilibres de l’Etat de droit. Même en Suisse!

  14. Coût des Ukrainiens en Suisse.

    Je cite:”En 2023, ces dépenses pourraient atteindre jusqu’à 7,5 milliards, estime le journal dominical. Le Secrétariat d’État aux migrations (SEM) n’a pas souhaité commenter ces estimations, mais a indiqué que le SEM demandera probablement un crédit supplémentaire pour l’accueil des victimes de la guerre d’Ukraine.”

    https://www.20min.ch/fr/story/des-politiques-bourgeois-veulent-ralentir-laccueil-de-refugies-dukraine-874083317388

    Bon, ça coûte trop cher, Selenski vs Poutine, va falloir organiser le combat MMA. Le perdant quitte l’Ukraine et les 98% d’Ukrainiens à l’aide sociale en Suisse, zooouu, retour à la maison. 3 mois, ça suffit !

  15. Vive la neutralité!
    Si l’Ukraine avait déclaré sa neutralité et l’avait inscrit dans sa Constitution, cette guerre n’aurait jamais eu lieu.
    Pays neutres – bien que toujours moins nombreux – vous êtes l’avenir de l’humanité.

      1. Entièrement d’accord avec vous Monsieur Neirynck, Le statut d’état neutre est aujourd’hui “cliniquement mort” tout simplement parce que plus personne ne le respecte. Les Etats-Unis “remontent les bretelles” à la Suisse parce qu’elle n’agit pas assez durement envers la Russie, … et celle-ci met la Suisse sur sa liste de “pays hostiles” parce qu’elle suit trop les sanctions occidentales à son goût! La Suède et la Finlande l’ont bien compris et tiré les conséquences. Nous devrions également faire notre introspection. Il faut aussi revenir aux bases historiques: le statut de neutralité a été IMPOSE à la Suisse en 1815 par le Congrès de Vienne, parce que les puissances européennes, en conflit permanent les unes avec les autres, ne vouaient tout simplement pas qu’un état au centre de l’Europe puisse favoriser l’une contre une autre. Plus rien à voir avec la situation actuelle. En cas de conflit généralisé impliquant la Russie conte le reste de l’Europe, qui deviendrait forcément alors nucléaire, la Suisse ne serait plus cette fois épargnée, qu’elle se déclare “neutre” ou pas!

      2. Vos références constantes à 1939 sont déplacées. Poutine semble très sensible à la neutralité chinoise, indienne ou pakistanaise.
        La Chine est neutre.
        L’Inde est neutre.
        Ces pays ont l’avenir devant eux, car, malgré leur défauts, au moins, ils ne se mêlent pas constamment de la politique interne des autres peuples, comme les empires européens l’ont toujours fait avec beaucoup de mépris.
        L’avenir est aux pays neutres, expression d’un minimum de modestie.
        Alors que les empires européens – UE, empire américain ou empire russe – vont finir aux poubelles de l’historie avec leur prétention à la suprématie intellectuelle et sociale – qui n’est qu’un mythe basé sur leur supériorité militaire et l’imposition de règles qui leur sont favorables.
        Dans une génération, l’Europe et les USA, la Russie auront perdu tous leurs privilèges et c’est très bien, car cela fait trop longtemps que ces gouvernements se comportent comme si tout leur était dû.
        La guerre en Ukraine va réduire en miette simultanément l’influence de l’empire russe et l’OTAN.

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