La guerre rampante

 

 

Pour notre société, la paix est le plus grand des biens, la guerre une abomination à laquelle on ne veut pas penser, dont on ne veut pas prononcer le nom. Les deux guerres mondiales ont ravagé le continent européen, qui en fut le responsable, et détruit son rôle de centre du monde. Les empires anglais, français, allemand et autrichien se sont écroulés. L’Europe n’est plus aujourd’hui qu’une péninsule de l’Asie dominée par la Chine, l’Inde et la Russie. Elle est maintenant désolée par les prémices d’une guerre qui pourrait achever sa dégradation. Le paradoxe veut qu’à force de ne pas en vouloir, elle la risque dans les pires conditions.

Cette déplaisante réalité explique les réticences initiales de l’Europe à soutenir l’Ukraine : des sanctions économiques mitigées d’abord, renforcées par après, toujours inefficaces, puis la fourniture d’armes uniquement défensives, qui montent en puissance petit à petit, comme à regret. Pendant ce temps les Etats-Unis déversent des milliards à foison qui servent à équiper l’armée ukrainienne. Ils se sont mis en tête de faire gagner la guerre par l’Ukraine pour affaiblir la Russie.

Au fil des semaines, on commence à comprendre que celle-ci ne défend pas seulement son pays, mais la conception même de la démocratie. Si d’aventure Poutine avait réussi son coup initial de modifier le pouvoir à Kiev, si les Ukrainiens n’avaient pas déployé un tel courage, c’est alors que l’ambition du tyran russe n’aurait plus connu de limites et que la conquête de la Moldavie, puis des pays baltes auraient constitué ses nouveaux exploits. C’est alors que la troisième guerre mondiale aurait inévitablement éclaté pour empêcher au dernier moment que les troupes russes, connues pour leur barbarie, atteignent Berlin, Vienne et Budapest.

Si l’Histoire ne se répète pas, il lui arrive de bégayer comme elle fait actuellement. La stratégie de Poutine reproduit fidèlement celle de Hitler : face à des puissances pacifistes, avancer à petit pas et poursuivre jusqu’à ce qu’elles réagissent. L’Allemagne  annexe l’Autriche le 11 mars 1938 puis les Sudètes pris à la Tchécoslovaquie le 21 octobre 1938 et où enfin, le 1er septembre 1939, elle envahit la Pologne. Ce dernier événement provoque dès le 3 septembre 1939, l’entrée en guerre du du Royaume-Unis et de la France. Le point de basculement s’est situé le 30 septembre 1938 à Munich lorsque l’Angleterre et la France ont abandonné la Tchécoslovaquie dans le vain espoir de sauver la paix, c’est-à-dire de persister dans leur refus d’entrer en guerre. Ils choisirent entre le déshonneur de préférence à la guerre et ils ont eux les deux.

Si un dictateur ne croit qu’en la violence, s’il se moque des « valeurs » affichées par les démocraties, si celles-ci les sacrifient subrepticement pour un avantage provisoire (du gaz et du pétrole !), si de fait celles-ci subsidient la guerre par leur commerce avec la Russie, si elles acceptent d’en être à ce point les complices, cette mascarade n’arrêtera pas l’avance de cette dictature.

Or, des voix bien pensantes n’arrêtent pas de promouvoir en Occident un effort diplomatique pour arrêter la guerre, comme si c’était possible. Cela ne le serait que si l’Europe civilisée concédait la totalité de l’Ukraine à la Russie, comme elle entend bien y arriver de toute façon. Cette capitulation n’arrêterait du reste pas de nouvelles revendications territoriales. Les efforts déployés par des entretiens de chefs d’Etat avec Poutine n’on rien donné. Il faut être deux pour négocier.

En réalité non seulement l’Ukraine a résisté mais la Russie s’est révélée sur le terrain bien plus faible qu’on ne l’imaginait. Loin de s’en réjouir, les mêmes voix bien pensantes s’en inquiètent et Poutine les bouscule dans cette voie par la menace de recourir à la guerre nucléaire s’il y est contraint par  une défaite. D’une certaine façon l’Occident s’est conformé à ce chantage : résister à Poutine oui, le battre vraiment non, car son caractère ombrageux ne le supportera pas et il perdra tout contrôle sur lui-même. Ne pas faire la guerre et s’efforcer de capituler dans de bonnes conditions.

Résumons : l’Otan ne veut pas faire la guerre mais prétend l’engager si un centimètre carré de son territoire est envahi ; Poutine n’en croit rien et il a probablement raison ; il ne s’arrêtera momentanément que si ses gains territoriaux actuels lui donnent le droit des les incorporer à la Russie en attendant de les étendre ; l’UE n’a ni la volonté, ni les moyens de faire la guerre car elle n’est même pas un Etat ; tout cela risque de très mal finir si l’on continue à tergiverser.

Heureusement la Suisse échappe à ce chantage infernal grâce à sa neutralité, pour laquelle Poutine éprouve un respect sans limite.

 

 

Jacques Neirynck

Jacques Neirynck est ingénieur, ancien conseiller national PDC et député au Grand Conseil vaudois, professeur honoraire de l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), d'origine belge, de nationalité française et naturalisé suisse. Il exerce la profession d'écrivain.

52 réponses à “La guerre rampante

  1. Pour tenter d’arrêter un système d’allure mafieuse, il faut parfois, je le crains, taper sur le coin de la table.

  2. “Pendant ce temps les Etats-Unis déversent des milliards à foison qui servent à équiper l’armée ukrainienne.”

    Pourriez-vous donner votre source ?

    A ma connaissance, l’UE et les différents états européens ont déversé bien plus de milliards en faveur de l’Ukraine (réfugiés inclus).

    Biden fait des promesses, mais le sénat n’a pas (encore?) donné son feu vert et l’aide annoncée doit se répartir sur des mois (et Biden ne s’est pas assuré que les industriels pourront la fournir dans les délais, ce qu’ils ont dénié depuis lors).

    En revanche, sur le terrain, l’appui technique américain (protection de la zone aérienne, détection radar, satellites, forces spéciales, opérateurs de drone, etc.) est bien plus présent et effectivement très efficace.

    Votre dernière phrase est ironiquement jolie.
    Irene Calin et ses trois compères ont fait beaucoup de mal à notre neutralité…

    Cela étant, sur le fond, je vois via l’OSINT que l’armement ukrainien s’épuise (le complexe militaroindustriel n’arrive pas à suivre, notamment avec les missiles FGM-148 Javelin et les drones) et que les Russes progressent malheureusement.

    Les Ukrainiens ont d’ailleurs bombardé une école samedi, à Izioum, près de Kharkiv, montrant qu’ils doivent fermer les yeux sur les conventions de Genève (soit commettre des crimes de guerre) pour affaiblir l’avancée des russes.

    Oui, c’est une école qui est bombardée…
    https://twitter.com/olex_scherba/status/1520466569985470465

    1. Le montant annoncé par Biden est de 33 milliards dont 20 en aide militaire.

        1. C’est l’évidence tout comme en >Russie avec la différence que les Etats-Unis ne passent pas à l’acte comme la Russie pour l’instant. Si l’Europe est trop faible pour assurer son indépendance, il faut choisir nos maîtres ou plutêt subir le moins désagréable. L’Humanité préfère les Russes selon une longue tradition.

          1. La différence, c’est que l’industrie militaire US pèse 10X celle de la Russie, avec une communication bien meilleure.
            Et que les USA sont capables de guerroyer partout dans le monde, alors que la Russie a de la peine à dépasser l’ex-URSS.
            Donc, non, nous n’avons pas besoin de ce type de maître en Suisse.
            Absolument pas besoin.

  3. Hypothèse.

    Et si l’Inde et la Chine entraient en guerre?

    Les Etats européens et les USA ont touché à leurs stocks de défense stratégiques pour aider l’Ukraine. Et les parlements, à part l’Allemagne, ne votent pas des crédits pour reconstituer les stocks.

    Or la Chine regarde avec appétit Taiwan (et les Iles Marshall) et l’Inde le Cashmir. Et ces deux pays ont massivement augmenté leurs dépenses militaires ces 10 dernières annees et sont dirigés par des dictatures, l’Inde de plus par un nationaliste proprement effrayant.

    Et si la Chine et l’Inde décidaient de devenir des empires ? ou seulement l’un des deux ?

  4. Se battre jusqu’au dernier Ukrainien vivant ?

    Pour rappel, Selenski est prêt à discuter retrait des agresseurs et à faire des concessions pour cela… Auriez-vous des exigences plus élevées que lui ? au nom de votre appréciation de Poutine = Hitler ? comme si tout, toujours, était la répétition des plus grandes abominations de notre histoire ?

    Dans le Donbas, la population est majoritairement prorusse et a combattu leurs frères ukrainiens. Que se passera-t-il pour la population locale si les Russes quittent le Donbas? la Crimée?

    Tout le monde va chanter dans l’harmonie Kum ba yah ? pas de vengence? pas d’épuration ? pas de déplacement forcé de population ? pas d’interdiction de la langue russe ?

  5. Monsieur Neiriynck,
    A part répéter la propagande de la doxa occidentale, vous faites deux erreurs. La première est de ne pas vouloir comprendre que la Russie a besoin d’une Ukraine neutre pour faire tampond avec l’impérialisme occidental. La seconde concerne la neutralité suisse que nos autorités bradent pour faire plaisir à l’UE.
    Cela dit, voici quelques réflexions pour votre gouverne:
    Ce matin, 28 avril 2022, interview sur BFM TV de Monsieur Alain Bauer, éminent politologue, spécialiste du renseignement, au diagnostic équilibré et au verbe clair. Son analyse de la situation de la Russie face à l’occident est impartiale même si elle a le défaut d’épouser la théorie de l’invasion et non de l’obligation de neutralité à laquelle, comme l’a dit et répété Vladimir Poutine, la Russie entend contraindre l’Ukraine.
    La Russie coupe les fournitures de gaz à la Pologne et à la Bulgarie qui refusent de payer leurs importations en Roubles. L’Occident hurle à l’illégalité et claironne qu’il a des solutions de rechange. Et l’acteur de théâtre ukrainien d’accuser la Russie de chantage . . . mais jusqu’où va l’absurde ? Est-ce que les Etats-Unis accepteraient le paiement de leurs exportations en monnaie autre que le Dollar ? Les occidentaux ont pris des mesures hâtives et irréfléchies en interdisant les importations de gaz et de matières premières russes dont l’Europe ne peut se passer et ceci sans qu’elle ait les moyens de payer des importations hypothétiques de gaz de schiste américain et de matières premières de substitution. Elle devra soit payer ses importations en Roubles ou alors ne plus pouvoir se chauffer, utiliser ses voitures et continuer à surconsommer et à surpolluer. En fait, un grand bien pour l’équilibre écologique de la planète ! Quant à l’inflation et à l’effondrement du pouvoir d’achat, on accuse la guerre en Ukraine. Si, dans une certaine mesure c’est effectivement le cas, notamment en conséquence des sanctions occidentales contre la Russie, les causes en sont bien antérieures et dues à l’irresponsabilité de nos gouvernants qui ont accru leur dette publique de façon insensée pour financer des vaccins inutiles contre l’épidémie du Coronavirus et une politique de l’assistanat favorisant le chômage, la gratuité des soins médicaux et le financement d’une immigration incontrôlée.
    Monsieur Antonio Guterres, Secrétaire général de l’ONU, rencontre les Présidents Russe et Ukrainien et est reçu comme un chef d’Etat. Culte de la personnalité ! Au nom de qui s’exprime-t-il donc ? L’ONU n’est pas un Etat souverain mais une organisation internationale. La Charte définit le Secrétaire général comme étant le plus haut fonctionnaire de l’Organisation en charge de remplir toutes les fonctions dont il serait chargé par le Conseil de sécurité, l’Assemblée générale, le Conseil économique et social et les autres organes de l’ONU. La Charte autorise également le Secrétaire général à «attirer l’attention du Conseil de sécurité sur toute affaire qui, à son avis, pourrait mettre en danger le maintien de la paix et de la sécurité internationales». Le hic, dans le cas présent, est que la Russie étant membre du Conseil de sécurité et jouissant d’un droit de veto, le Secrétaire-Général n’est au bénéfice d’aucun mandat de représentation, ne peut s’exprimer au nom de ses Etats-membres et, donc, ne peut que constater et rentrer au siège pour faire rapport au Conseil de sécurité ou à l’Assemblée générale ! Quant à L’Assemblée générale, elle est le principal organe délibérateur, décisionnaire et représentatif des Nations Unies. Ses décisions sur des sujets importants tels que la paix et la sécurité internationales, l’admission de nouveaux membres et les questions budgétaires doivent être prises à la majorité des deux tiers et, jusqu’ici, aucune décision n’a encore été prise dans ce sens !

    1. Même si la Russie souhaite un Etat neutre comme tampon avec l’Oran, est-ce que cela lui donne le droit de l’envahir, de le détruire et de massacrer ses citoyens. Le Secrétaire général de l’ONU n’a pas été reçu comme un chef d’Etat mais sous les bombes russes. Etc. C’est votre droit de soutenir la Russie mais en évitant les approximations sur les faits.

      1. Diriez-vous la même chose pour les USA ?

        “Les Etats-Unis ont prévenu les îles Salomon qu’ils riposteraient en conséquence si la Chine devait installer une présence militaire permanente dans l’archipel du Pacifique, après la signature d’un accord de sécurité controversé, a rapporté la Maison Blanche #AFP”

        https://mobile.twitter.com/afpfr/status/1517539484056891392

    2. “et, jusqu’ici, aucune décision n’a encore été prise dans ce sens !”

      Vous dites n’importe quoi.

      “C’est sous les applaudissements d’une salle bien remplie que l’Assemblée générale a adopté aujourd’hui la résolution intitulée « Agression contre l’Ukraine » par 141 voix pour et l’opposition du Bélarus, de l’Érythrée, de la Fédération de Russie, de la République arabe syrienne et de la République populaire démocratique de Corée. Trente-cinq États se sont abstenus.”

      https://www.un.org/press/fr/2022/ag12407.doc.htm

      1. ça ne dérange personne que la Suisse finance le gouvernement érythréen, via les fonds de sa diaspora ? alors que l’Erythrée fait visiblement partie de l’axe poutinien…

    3. Une entité indépendante n’aurait ainsi pas le droit à certains choix car contraires à la volonté égocentrique d’un voisin, du moment que celui-ci est puissant.
      Vous me faites penser à “Animal Farm” que je paraphraserais en : Principe N° 1 – Tous les États sont souverains. Principe N° 2 – Certains États sont plus souverains que d’autres…
      En plus d’avoir dû subir près d’un demi-siècle de dictature bolchévique, ces pays n’auraient toujours pas la liberté de certains choix qui pourraient… offenser leur… ancien oppresseur…!
      La Realpolitik sans limites !?? Dites-moi, avez-vous, dans votre jeunesse, défilé avec une pancarte BESSER ROT ALS TOD, Monsieur Unwohlwend ?
      L’humanité est vraiment sans espoir.

  6. « promouvoir en Occident un effort diplomatique pour arrêter la guerre »

    Cet effort n’a de sens que si la Russie est en même temps mise en joue et tenue en respect par les pays occidentaux, le doigt sur la gâchette.

    Il faut garder la porte ouverte aux négociations, voire à un rapprochement si la situation politique devait radicalement évoluer dans le pays, mais bien faire comprendre à Poutine et son orchestre, ainsi qu’au peuple russe, que toute tentative d’utiliser des armes nucléaires stratégiques contre des villes européennes ou nord-américaines signifierait que Moscou, Saint Pétersbourg ou Vladivostok seraient alors immédiatement rayées de la carte.

    Je doute que Poutine veuille bâtir sa « grande Russie » sur un tas de cendres ou que les chinois (et pas mal d’autres) veuillent perdre leurs clients et débiteurs occidentaux.

    Si, pour contenir la guerre « chaude » en Ukraine il faut revenir à une guerre froide et à l’équilibre de la terreur entre la Russie et l’Occident, alors pourquoi pas.

  7. Dans les grandes lignes, je partage l’analyse de Monsieur Neirynck, et j’éprouve le besoin de le dire publiquement. Face à l’invasion russe brutale de l’Ukraine, et soumis aux conditions inacceptables et irréfragables que la Russie impose en échange de l’arrêt des massacres, il n’y a pas d’autre alternative que de repousser l’agression avec force et détermination. Il ne s’agit pas pour l’Ukraine, comme certains commentaires le prétendent, de “gagner la guerre” ! L’Ukraine n’a évidemment aucune intention réciproque d’envahir la Russie. Il s’agit ni plus ni moins de restaurer l’intégrité territoriale du Pays. C’est d’ailleurs là une grande différence avec la dernière guerre mondiale, où la destruction de l’Allemagne par les alliés était devenue inéluctable. Autre grande différence: l’efficacité de la Wehrmacht comparé aux carences de l’armée russe, dont une partie des hauts gradés est corrompue au point de vendre ses propres chars en pièces détachées.
    Si l’on part du principe que tout s’explique, alors il faut trouver les raisons de cette invasion. En un peu plus d’une quinzaine d’années, une monstrueuse joint-venture s’est constituée en Russie, regroupant la voyoucratie du FSB, le Patriarcat orthodoxe de Moscou et de toutes les Russies, et une frange stipendiée de l’oligarchie – celle qui n’a pas encore été abattue sans merci. Les associés portent souvent deux, voire les trois casquettes.
    A noter au passage que cette troïka s’est largement construit à la barbe de nos grands politiciens qui n’ont rien vu venir, et, pour notre landerneau, à l’insu des “éléments à haut potentiel” repérés par Frederik Paulsen.
    La stratégie de cette troïka est caractéristique d’une théocratie païenne, visant à redonner à la Russie un statut quasi divin totalement hors des réalités. La firme est non seulement inaccessible à la raison et à la négociation, mais surtout, en tant que promouvant une forme délirante de déification, privée de toute élémentaire humanité. Il n’y a pas pire que les guerres saintes, elles ne font aucun quartier.
    Dans cette optique, il est insupportable d’entendre des propos du genre: “Il ne faut pas fâcher Poutine. Ne lui faisons pas perdre la face. Laissons-le célébrer le 9 mai à sa guise, même au prix de l’abandon de l’est de l’Ukraine. Etc.” Insupportable renoncement!

  8. J’aimerais encore ajouter, après le troisième paragraphe de mon commentaire précédent:
    La Cosa nostra est une aimable famille de scélérats en regard de cette joint-venture. Le vrai parrain n’en est probablement pas Poutine, homme de paille choisi par un petit noyau d’idéologues doctrinaires et psychopathes qui ont vu en lui l’exécutant docile, obtus et résolu, idéal, et qui ont fabriqué en conséquence son ascension d’obscur agent du KGB à maître du Kremlin. Reconnaissons que ce choix de CEO a été particulièrement judicieux: celui qui porte la voix de ces éminences grises est au-dessus de tout soupçon. Inutile de dire que ces gens se moquent éperdument de leur population.

    1. C’est très juste. Mais il ne faut pas l’éviter et faire comme si elle ne se posait pas. Les Alliés ont terminé la seconde guerre mondiale en imposant à l’Allemagne une capitulation sans condition. On ne peut pas faire moins avec la Russie. Il faut qu’elle rendre les territoires enlevés à l’Ukraine intégralement.

      1. Tout à fait d’accord… Mais ironiquement, alors que l’arme nucléaire a permis une fin rapide, définitive et sans condition de la 2e guerre mondiale, ces mêmes armes nous paralysent aujourd’hui. A mon avis, outre une aide soutenue à l’Ukraine, la seule action qui convienne est la coupure nette des liens commerciaux et des flux financiers avec la Russie…

      2. Vous n’avez pas expliqué.

        Que se passera-t-il pour la population prorusse si les Russes quittent le Donbas? et la Crimée?

        On les abandonne?
        On les déporte en Russie?
        On les place sous protection de casques bleus (comme les minorités serbes au Kosovo; en reste-t-il encore?) ?
        On détourne le regard ?

        Vous pensez que les Ukrainiens pro Occident les accueilleront les bras ouverts, après 14 ans de guerre ?

        1. Et après que faire? Un Ukrainien soumis aux Russes ne compense pas l’inverse. Il ne fallait pas ouvrir cette boite de Pandore qui promet un conflit sans fin

          1. Ok, mais doit-on laisser faire? au risque d’un génocide avec les armes occidentals? ou d’une déportation forcée?

            Les Ukrainiens prorusses doivent payer de leur vie les crimes du gouvernement russe ?

          2. Le problème n’est pas un génocide éventuel des russophones mais celui actuel des Ukrainiens.

          3. Permettez-moi de marquer mon désaccord. Les commanditaires russes de cette guerre d’agression illégale doivent certes être dénoncés et jugés. Et la guerre doit cesser immédiatement.

            La résolution du conflit doit cependant passer par une résolution satisfaisante des droits de la minorité russophone.

          4. L’Ukraine est un pays souverain qui doit résoudre ses problèmes internes sans interférence de puissances étrangères. La Francene s’occupe pas de la minorité francophone de Suisse, ni l’Italie du Tessin. A fortiori ce droit d’ingérence, qui n’existe pas, ne peut servir de prétexte à une guerre. C’est bien ce que l’Allemagne a utilisé en 1938 pou annexer une partie de la Tchécoslovaquie sous prétexte que la population des Sudètes parlait allemand. Si vous entrez dans cette logique, les raisons de faire la guerre se multiplient dans le monde

          5. Merci de ne pas faire comme si je prétendais que c’étaient aux Russes de régler la situation des minorités russophones en Ukraine.

            Ce que je souhaite c’est la garantie PAR LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE que les droits de la minorité russophone, y compris ceux qui ont combattu, seront respectés par Kiev, à commencer par leur droit à la vie après le retrait russe (casques bleus?, police ?…).

            Je crains des actes de représaille, de l’ostracisme voire des déplacements forcés de population.

          6. Après chaque guerre, il y a des représailles. En France le premier ministre Laval fut fusillé. Les pays étrangers se sont bien gardés d’intervenir. La communauté internationale n’existe pas car elle est divisée. On peut craindre des représailles, on ne peut les empêcher, sauf à se mêler continuellement des affaires de tous les pays. Le problème n’est pas des représailles qui pourraient se produire, mais les massacres qui se produisent actuellement.

          7. “Ce que je souhaite c’est la garantie PAR LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE (…)”

            Vous souhaitez que la COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE vous le garantisse personnellement? Et quels seraient vous souhaits de garantie à l’égard des Ukrainiens face à l’envahisseur russe, si toutefois vous en avez?

          8. “Vous souhaitez que la COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE vous le garantisse personnellement?”

            Ahaha…

            “Et quels seraient vous souhaits de garantie à l’égard des Ukrainiens face à l’envahisseur russe, si toutefois vous en avez?”

            Je l’ai écrit, et réécrit, que la guerre cesse immédiatement, que les militaires russes quittent l’Ukraine et que les responsables russes soient déférés devant un tribunal international et jugés !

        2. “La France ne s’occupe pas de la minorité francophone de Suisse, ni l’Italie du Tessin.”

          Bien sûr, comparaison n’est pas raison, mais quand même… Un certain Rassemblement Jurassien (RJ), inspiré par son chef charismatique, Roland Béguelin, n’avait-il pas souhaité le rattachement du Jura à la France? Et le Tessin n’a-t-il pas sa “Lega dei Ticinesi” qui, sans être sécessionniste, ne s’affiche pas moins comme parente de la Ligue du Nord d’Umberto Bossi qui, elle, veut la sécession?

          Pour autant que l’on s’en souvienne, les deux affaires n’étaient pas passées inaperçues à Berne.

          1. Pour autant que je sache ni la France officielle, ni l’Italie officielle ne se sont ingérées dans ses affaires et bien évidemment n’ont pas envahi la Suisse en détruisant et massacrant. Si des Ukrainiens parlent russe cela ne veut pas dire que la Russie puisse les considérer comme ses citoyens. C’est un prétexte dont il ne faut faire aucun cas.

  9. C’est quoi ce concept “d’Europe civilisée” selon vous?
    Ca fait deja la deuxième fois que vous le sortez.
    Qui sont les autres ?
    Je ne connais pas encore cette notion.

    1. Les démocraties. Avec des élections libres, une presse libre, une séparation des pouvoirs, un Etat de Droit.
      Les autres sont bien visibles.

  10. Il faudrait cesser de toujours vouloir tout ramener à Hitler. C’est un peu pauvre comme comparaison.
    Certes, il y a des similarités (sentiments d’humiliation, territoires perdus, minorités linguistiques, etc.).
    Mais l’Allemagne, comme l’Italie ont fêté leur unité nationale vers 1870. Et c’étaient des pays très fragiles au sortir de la 1e guerre mondiale.
    La Russie est un empire multiethnique depuis des siècles, avec une histoire très différente, plus proche de l’Empire ottoman ou de l’Empire mongol.
    L’histoire russe a toujours été militaire, avec des succès et des défaites, et une société civile moins forte que l’Europe.
    L’Ukraine est depuis des siècles un point de conflit entre les empires russes et les puissances européennes, la Turquie, etc.
    Il y a par ailleurs certains points communs entre Poutine et Nicolas Ier, empereur autocrate qui soutenait les mouvements conservateurs en Europe, et qui termina son règne par la défaite de la guerre de Crimée (contre les pays Européens et l’Empire Ottoman, avec un grand isolement de la Russie).
    Alors certes, la Russie porte la culpabilité écrasante de ce qui se passe en Ukraine depuis février, mais l’OTAN participe aussi depuis longtemps à la montée des tensions dans la région, avec une stratégie anti-russe complètement bornée.
    Si l’on veut une paix durable, il faudra bien proposer quelque chose.
    L’OTAN est convaincu qu’elle va remporter la partie de manière unilatérale avec la modernité de ses armes, et espère peut-être démanteler l’empire russe.
    La Russie est convaincue qu’elle va atteindre ses objectifs militaires seule et repousser l’OTAN en arrière.
    A mon avis, aucune partie de gagnera de manière décisive. Chaque partie est engagée dans une logique narrative de lutte contre le mal absolu, sans possibilité de revenir à la négociation.
    Et la Chine sortira grande gagnante. l’UE sortira complètement affaiblie, tout comme la Russie.
    Donc, je ne crois pas que c’est la démocratie qui sortira renforcée. Au contraire, la démocratie est en train de pourrir sous nos yeux, car l’UE comme entité supra-nationale était déjà une construction fragile démocratiquement. Avec la crise économique qui a démarré en 2019, la guerre en Ukraine, et 2 ans de politiques anti-Covid très peu démocratiques, toutes les tendances autoritaires et anti-démocratiques se sont largement renforcées en Europe.
    Dans 2-3 ans, le continent européen sera peut-être lui-même devenu autoritaire (avec de moins en moins de représentativité et de contre-pouvoirs toujours plus fantomatiques), et un appauvrissement général des populations.
    Réfléchissons un peu. L’Asie se développe comme jamais et n’est pas complètement endettée comme nous le sommes.
    Penser encore avec les seules référence au XXe siècle n’est pas forcément très clairvoyant (ni de la part des Russes, ni de la part des Occidentaux). L’histoire de ce conflit sera d’ailleurs écrite par les vainqueurs, et vu ce qui se passe, et nous étudierons sans doute le récit qu’en feront les Chinois ou les Indiens.
    Ce sera d’ailleurs une très bonne et définitive leçon de modestie.

  11. Food for thought, la réalité loin des apparently…

    Conclusion de l’analyse:
    La Chine, l’Inde, l’Amérique latine, l’Afrique, le monde islamique et l’Asie du Sud-Est, plus personne ne croit que l’Occident dirige l’ordre mondial, et encore moins qu’il en fixe les règles du jeu. La Russie n’a pas seulement défié l’Occident, elle a montré que l’ère de la domination occidentale mondiale peut être considérée comme complètement et définitivement révolue. Le nouveau monde sera construit par toutes les civilisations et tous les centres de pouvoir, et ce, évidemment, en collaboration avec l’Occident (uni ou non), mais celui-ci ne pourra plus imposer ni ses termes ni ses règles.

    https://www.fondapol.org/decryptage/la-russie-na-pas-seulement-defie-loccident-elle-a-montre-que-lere-de-la-domination-occidentale-mondiale-peut-etre-consideree-comme-completement-et-definitivement-revolue/

  12. Bien que l’on attribue à l’Allemagne d’avoir été l’artisan de la guerre des Balkans, je pense que Si H. Kohl et F. Mitterrand étaient encore en scelles, ils auraient pu convaincre les américains que cette guerre en Ukraine affaiblit l’Occident aussi, et pas seulement la Russie. La gouvernance politique de l’Europe par “la gamine” (Madame Merkel), comme il l’appelait son mentor, était l’une des plus grandes catastrophe de l’après guerre, et l’agression de Ukraine en est sa conséquence. Elle voulait juste arroser le monde avec les produits allemands avec une absence totale de vision en dehors des frontières de l’UE. Hitler avait une vision un peu spéciale du monde; II pensait que sa réussite économique, politique et sociale des années 30 sont exportables et imposables à l’ensemble de l’Europe et du monde. Poutine n’a pas cette ambition, il pense que son pays sera vaincu sans guerre par la démocratie trompeuse qui règne en Occident. La démocratie est un mythe rarement atteint totalement. Hier, le classement de la liberté de presse en Suisse a reculé de 6 rangs au 14ème place, une honte pour les champions de la démocratie directe!

  13. On peut lire dans les colonnes de LE TEMPS ces accusations fondées de Russes vivant en Suisse.
    Quelle est donc la position du gouvernement et des banques?
    Facile de critiquer lorsque on est complice!

    EXTRAIT
    Appliquer l’Etat de droit
    Le devoir des citoyens d’un Etat de droit est de respecter les lois. L’obligation des organes de l’Etat est de s’assurer que les lois soient respectées. Nous avons déjà vu ce à quoi menait le manquement à cette obligation: pendant de nombreuses années, la Suisse n’a pas appliqué la loi contre le «blanchiment d’argent sale», celui volé à la population russe. L’opinion publique suisse peut et doit empêcher la répétition de cette erreur, quand un Etat de droit n’applique pas ses propres lois. Poutine est un criminel de guerre. Le soutien à Poutine équivaut à soutenir une agression criminelle, à faire la propagande de la guerre. Dans tous les pays démocratiques, il y a des lois contre la propagande de la guerre. Nous exigeons que ces normes juridiques soient respectées et appliquées.

  14. Merci à tous de ces très intéressants commentaires.
    Mes questions :
    1) Qu’en est-il du rôle des Américains dans le déclenchement de cette guerre, hier comme aujourd’hui ?
    2) A qui profite-t-elle en fait ?
    Excellente journée à tous.

    1. La guerre a été déclenchée par la Russie qui a envahi l’Ukraine en prétendant que ce n’était pas une guerre. Les Etats-Unis ne sont pas en position d’imposer cela aux Russes qui ont agi tout seuls comme des grands. Il ne faut pas diluer les responsabilités pour excuser ce qui est inexcusable.
      Elle ne profitera à personne. C’est un gaspillage monstrueux.

      1. Dire que la guerre ne profite à personne alors que les commandes d’armements sont à des niveaux énormes, ce n’est pas vrai.
        Beaucoup de gens et d’entreprises s’enrichissent lors des guerres. C’est une minorité, mais une minorité très puissante.
        En revanche, c’est sûr que ce ne sont pas les populations de base qui vont en tirer profit, en Ukraine, en Russie ou même ailleurs dans le monde.

      2. Cette guerre couvait pourtant déjà depuis trente ans, quand l’alliance euro-atlantique s’est faite sans la Russie après la chute de l’URSS. L’erreur fondamentale des Occidentaux était d’avoir refusé d’intégrer la Russie à l’OTAN, comme Poutine le leur proposait alors. Le maître à penser numéro un du chef du Kremlin, Sergei Karaganov, président du Conseil de politique étrangère et de défense et conseiller de Vladimir Poutine, le rappelait dans une récente interview avec le “Corriere della Sera”.

        Car on peut être apôtre du nationalisme et réactionnaire jusqu’à la moelle des os sans cracher pour autant dans la soupe des bourgeois capitalistes. N’est-ce d’ailleurs pas le propre du “think tank”” du Kremlin, comme le Valdai Club, composé de politologues, d’ingénieurs et de journalistes tous nés après-guerre mais pas avares de mots quand il s’agit de promouvoir la suivante, presque tous issus de l’ex-KGB ou du FSB et pas moins formés dans les meilleures universités américaines, pour plusieurs d’entre eux.

        Cette éminente élite d’incomparables talents (ou de petits-bourgeois facho-réacs, c’est selon) n’a encore jamais fait l’objet de sanctions – au même titre que la salade russe, le caviar et la vodka, par exemple. Etrange, non?

        Lire, à ce sujet, l’article de Vladislav Inozemtsev, “Sanction the Right People in Russia : Sanctions have affected Russian politicians and propagandists
        — but not ideologues”, paru dans le “Moscow Times” le 29 avril dernier (https://www.themoscowtimes.com/2022/04/28/sanction-the-right-people-in-russia-a77529).

        1. “L’erreur fondamentale des Occidentaux était d’avoir refusé d’intégrer la Russie à l’OTAN”, cela n’aurait eu aucun sens, car alors contre qui cette alliance aurait-elle été dirigée? La Chine (il aurait alors fallu la rebaptiser)?! Par contre, et je l’avais écrit à l’époque, il aurait été plus avisé de démanteler l’OTAN en même temps que son pendant, le Pacte de Varsovie, et surtout pas l’étendre à l’Est, pour ne pas aviver le sentiment d’encerclement de la Russie qui l’a conduite à sa parano “sécuritaire” actuelle.

          1. On est toujours plus intelligent par après. Mais si l’OTAN n’existait plus est-ce que cela aurait vraiment empêché Poutine de conquérir des territoires, ou est ce qu’il se serait senti d’autant plus libre? Pari risqué.

          2. @ “On est toujours plus intelligent PAR APRES”, non, je n’ai de loin pas été le seul à l’époque a suggérer un démantèlement de l’OTAN “parallèle” à la disparition du Pacte de Varsovie. Son maintien était dire clairement à la Russie qu’elle restait l’ennemi désigné, quel que soient ses velléités de rapprochement avec l’Europe (mais sans doute que cela n’aurait pas trop plu aux “Américains”). On a raté une occasion historique pour notre continent. Et pour ce qui est du “pari” dont vous parlez, outre qu’on aurait enlevé à Poutine un bon prétexte, alliance explicite ou pas de toute façon les Occidentaux auraient fait front si la Russie s’était montrée menaçante.

          3. Poutine n’a pas besoin de prétextes car il est capable d’en inventer à foison.

          4. Depuis la dissolution de l’URSS et la fin de la guerre froide en 1991, l’Alliance atlantique a revu en profondeur son concept stratégique et son organisation civile et militaire à plusieurs reprises. Elle a développé une politique systématique de partenariats en Europe et dans le monde, au titre de laquelle les pays de l’Alliance ont établi depuis 1994 un partenariat pour la paix (PPP) avec la Russie, les pays de sa zone d’influence et avec les pays neutres d’Europe occidentale.

            Malgré la crise actuelle avec la Russie, le Conseil OTAN-Russie se réunit le 12 janvier 2022, à l’issue duquel il n’est pas publié de communiqué commun et, selon les propos tenus par Jens Stoltenberg, son secrétaire général, après la réunion sans que d’autres discussions soient prévues.

            Le secrétaire général, qui a présidé la réunion, a toutefois déclaré : “Cela n’a pas été une discussion facile, mais c’est précisément pour cette raison qu’il était si important de la mener.” Il a indiqué que les pays de l’Alliance étaient disposés à se réunir de nouveau avec la Russie afin d’approfondir diverses questions et de soumettre des propositions concrètes. “Des possibilités de dialogue constructif se présentent, il ne faut pas les laisser passer, car il y va de la sécurité en Europe”, a-t-il ajouté.

            Avec la mise à exécution par Poutine de ses menaces face à l’extension de l’OTAN et son agression militaire de l’Ukraine le 24 février, l’avenir des pourparlers entre l’OTAN et la Russie paraît plus que jamais remis en question. Si même au plus fort de la guerre froide, ces pourparlers n’ont jamais cessé, qu’en sera-t-il maintenant que l’ordre politico-militaire établi après la guerre froide est rompu?

            Seule certitude: la coopération éphémère de l’après-guerre froide entre la Russie et l’Occident est finie. La confrontation est de retour et, tout semble l’indiquer, pour durer.

    1. NON. Personne sur les plateaux de télévision n’a proposé que l’OTAN entre en guerre. En revanche, il est réaliste de prévoir que Poutine pourrait aller plus loin et étendre la guerre. Ce capitaine est incapable de comprendre ce qui s’est vraiment dit.

  15. Oublions les erreurs du passé… A propos du nucléaire, les Chinois leur auraient lancé cet avertissement: “Vous nous ferez deux ou trois centaines de millions de morts mais, vous, vous n’existerez plus”. Les Américains, les Anglais, les Français ont la bombe, des sous-marins capables de la lancer et les mers sont grandes. Mais je redoute que Poutine aime trop la roulette russe pour ne pas se lancer dans cette folie.

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