Le nœud des calamités

 

 

Jacques Chirac utilisait une formule imagée pour désigner un phénomène assez étonnant : « Les emmerdes volent en escadrilles ». C’est ce que nous expérimentons. Depuis des années nous vivions dans la perspective du réchauffement climatique, qui a été dissimulé ensuite pendant deux ans par l’épidémie Covid, aussi inattendue que malvenue. A peine celle-ci fléchit-elle qu’une guerre éclate, non pas dans un pays lointain comme à l’accoutumée ce qui nous importe guère, mais sur notre propre continent. Dès que les Russes sont défaits devant Kiev, sort un rapport du GIEC donnant trois ans pour réduire l’émission de CO2 à un niveau impossible à atteindre. Entretemps, pour ne pas nous laisser aller à un optimisme prématuré, les prodromes de la pénurie se dessinent : les tarifs du gaz et de l’électricité augmentent, sans que l’on sache si l’on en disposera encore l’hiver prochain ; les ménages commencent à vider les rayons de farine et d’huile des supermarchés ; dans les pays les plus pauvres des émeutes de la faim menacent.

La remarque et la formule de Chirac sont donc adéquates : les fléaux s’enchainent, se suivent et empirent. Serait-ce seulement une conjonction aléatoire de malheurs disparates ou bien plutôt une seule malédiction, issue d’une cause bien cachée et irradiant en multiples manifestations? On peut incliner pour cette seconde hypothèse : la guerre est en réalité subventionnée par les pays d’Occident, qui achètent le gaz russe parce qu’ils découvrent qu’ils ne peuvent s’en passer. Sinon c’est le recours au charbon qui serait encore pire. Une menace de disette engendre donc une guerre. De plus, les massacres, viols, pillages de l’armée russe seraient ainsi une conséquence de notre négligence devant le défi climatique : une économie primitive subsistant par la vente de matières premières tient en otage des économies plus développées. Non seulement nous n’en avons pas réduit la cause, les gaz à effet de serre, mais nous en émettons de plus en plus. Non seulement le climat ne s’améliore pas, mais il se détériore de façon accélérée avec ces marques manifestes que sont des sécheresses jamais vues, des inondations plus fréquentes et des gelées tardives. Non seulement les avertissements du GIEC ne sont pas suivis d’effets, mais ils donnent lieu à des contestations, des objections et des négations.

Le lien du climat avec l’épidémie est plus subtil. Celle-ci ne se serait pas répandue si vite, s’il n’existait une bougeotte des populations sous prétexte de tourisme et surtout un réseau de transports aériens internationaux, qui l’a propagée partout, sauf dans des îles comme Taiwan et la Nouvelle-Zélande qui ont pu fermer leurs frontières. Le gaspillage d’énergie serait ainsi une cause lointaine d’épidémie.

Quant à la famine à venir, elle découle naturellement de la guerre puisque le  grenier ukrainien  à blé et à colza produira moins et sera entravé dans ses transports. Or c’est une très vieille histoire : la Grèce de l’Antiquité se fournissait déjà en Ukraine et avait développé pour protéger ses communications une marine de guerre. Aujourd’hui c’est la marine russe qui empêche au contraire les exportations, dans une véritable opération de piratage.

Ainsi guerre, famine et peste vont ensemble, elles s’engendrent mutuellement parce que les hommes ont abusé de la Nature. C’est de son respect que dépend le diagnostic et la solution. Quel est l’impératif sommaire de notre société d’abondance sinon de produire de plus en plus, pour consommer et gaspiller le résultat afin de relancer le processus ? Si tel est le seul sens de la vie – vivre pour manger- alors nous irons de mal en pis en consommant toujours plus, y compris des combustibles fossiles. Le PNB est un mauvais critère de progrès.

Le nœud des fléaux qui nous accablent est la contradiction entre une croissance qui se veut indéfinie et une planète aux ressources limitées. On le sait depuis 1972 avec le rapport du MIT, « The limits to growth », voici un demi-siècle ! C’est resté un discours académique. Cela a même engendré une suspicion à l’égard de la Science qui venait apporter un message aussi peu gratifiant.

L’enjeu consiste donc à délier le nœud en passant d’une société d’abondance à une société de sobriété, à savoir une limitation volontaire de notre consommation. Jadis Kant a énoncé le principe fondateur de l’éthique en proclamant que l’on ne peut agir que dans la mesure où tout le monde puisse agir de la même façon. Depuis nous avons découvert que la responsabilité éthique s’étend dans le temps : agis de façon que tes descendants puissent agir de même.

Dès lors les ressources fossiles, limitées par nature, ne peuvent être gaspillées comme elles le sont, en engendrant simultanément une catastrophe climatique, une guerre, une épidémie et une famine. Car elles finiront de toute façon par s’épuiser.

Qui va opérer la transition entre société d’abondance et société de sobriété ? Les scientifiques sont honnis par la populace, les partis politiques traditionnels se disloquent, la culture ne met en scène que le chaos existant et les religions s’enferment dans des mythologies absurdes héritées d’un lointain passé.

Qui donc, sinon chacun ?

Jacques Neirynck

Jacques Neirynck est ingénieur, ancien conseiller national PDC et député au Grand Conseil vaudois, professeur honoraire de l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), d'origine belge, de nationalité française et naturalisé suisse. Il exerce la profession d'écrivain.

46 réponses à “Le nœud des calamités

  1. Malheureusement je pense qu’il nous faudra vraiment toucher le fond pour remonter à la surface. Pour l’instant les calamités que vous énumérez ne touchent pas vraiment les Suisses. Ça n’est pas un éboulement dans un village dont on ignorait l’existence qui motivera un citadin à renoncer à son SUV.
    Les politiques ne proposent souvent qu’une fausse solution – antisociale, en plus – c’est de percevoir des taxes. Les pauvres qui voyagent peu voyageront encore moins, et les riches qui voyagent beaucoup paieront et ne changeront rien à leur comportement. Le problème est qu’un ancien slogan de mai 68 renait de ses cendres: “il est interdit d’interdire”; restreindre les voyages en avion (pour prendre un exemple) serait non seulement difficile à mettre en œuvre, mais surtout refusé par une majorité de citoyens. J’espère avoir tort, mais je suis pessimiste sur ce coup-là.

    1. Je ne suis pas moins pessimiste que vous, mais il faut répéter les évidences pour qu’elles finissent par percoler dans les cerveaux obtus.

  2. Le chacun n’existe pas. Le chacun suisse, occidentale peut y mettre du sien, mais ça ne résoudra rien. Et pire que la famine, c’est l’effondrement de l’économie.
    Quant aux chacun indien, chinois, en résumé non occidentale, rien ne se fera. Là-bas, c’est moins l’augmentation de la classe moyenne qui est un problème, que l’ambition de puissance qui demande d’énormes investissements. Et le charbon a toujours un grand avenir dans ces pays.
    La solution est de réindustrialisé l’occident pour produire avec de l’énergie verte, mais quid des conséquences économiques des pays producteurs?

    Il faut arrêter de rêver, la solution ne viendra pas de nous. Pourtant on a l’obligation de donner l’exemple pour espérer qu’ailleurs, là où dépend l’avenir du climat, un effort se fasse. Mais dans un monde incertain, l’immédiateté est plus important que tout (stratégie militaire, économique,…).

    L’occident doit faire son job climatique en préservant l’économie et on verra bien ce qui se passera, la guerre l’y oblige déjà.
    L’occident n’ayant pas l’avenir en main, c’est dans la recherche de l’agriculture, technologique qu’il faut se donner les moyens.

    En résumé personne ne fera la transition de la société, elle se fera malgré nous et ce n’est pas plus mal. Les communistes ont donné l’exemple d’une transition forcé, ce fut un désastre.
    La guerre nous pousse à accélérer le nucléaire et le durable, à repenser une mondialisation qui a créé une dépendance extrême de certains pays envers le blé. Il faut multiplier des zones d’indépendances (Afrique, Amériques,…) pour l’alimentation, la technologie.

    La guerre nous montre un occident qui est à peu près seul face à la Russie, alors quid du climat qui est l’obsession occidentale?
    Le captage du co2 sera probablement prioritaire pour un occident isolé dans son combat.
    Préparer à s’adapter, capter le co2, c’est ce qui nous attend. La frugalité ne sera jamais une option partagé par une majorité de personnes.

    1. Le nucléaire n’est pas durable, il dépend des ressources en uranium provenant de pays instables.

      1. Sans doute, mais il en faut très peu pour produire de grandes quantités d’énergie et il est facile de stocker du combustible nucléaire pour plusieurs années de fonctionnement d’une centrale, ce qui permet de “voir venir”. Allez le faire pour une centrale au charbon, au pétrole ou, pire encore, au gaz!

  3. Bien d’accord avec vous, mais ne pas oublier que la science économique (est ce une science ?), la politique et la publicité mènent idéologiquement l’activité économique du monde dont dépend aussi le social. On peut donc comprendre que la science, la vraie, puisse contrarier la précédente, ce d’autant plus qu’elle a raison. Résoudre l’équation, qui n’est de loin pas équilibrée, ne va donc pas être aisée. L’alteration du milieu (réserves, air, eau, environnement, biodiversité) va peut être exercer une pression et ainsi contribuer à nous faire réagir et ainsi remettre au pas ces milieux économico-politiques qui me semblent défaillants.

  4. La solution viendra lorsque le milieu économique intégrera le vrai prix des choses. Actuellement, les pays développés peuvent surconsommer sans limite puisque le coût en pollution de la fabrication, le transport et de la disposition des déchets de leur consommation n’est payée par personne (ou plutôt, comme on le sait maintenant, par tout le monde: dérèglement climatique, destruction des écosystèmes et pollution de l’eau et de l’air).
    Un jouet en plastique à 5 Fr produit en Chine dans des conditions exécrables puis transportés sur des très longues distances coûterait jamais ce prix si l’on intégrait le prix de la pollution créée lors de sa fabrication, de son transport puis de sa mise au rebut (par exemple dans un site d’enfouissement, qui contaminera le sol pour des milliers d’années). C’est la même chose pour à peu près tout ce que l’on consomme, du litre d’essence à l’électronique, en passant par les vêtements, les fruits exotiques ou les voyages en Floride.

  5. Pour moi, nous allons droit dans le mur à cause du “à-peu-près”…

    Nous avons dépensé des milliards et subi des restrictions dramatiques car la Covid devait tuer 200’000 personnes en Suisse, à-peu-près.

    Poutine a envahi l’Ukraine car la Russie devait des chasser des “nazis” en 3 jours, à-peu-près.

    L’urgence climatique est irréversible dans 3 ans, à-peu-près.

    Les voitures hybrides devaient consommer moins d’essence, à-peu-près.

    Les Verts sont un part démocratique, à-peu-près.

    etc etc etc.

    Nous nous en sortirons avec de la rigueur, pas de l’à-peu-près !! 😮‍💨

        1. Pas d’accord.

          Macron nous invite à mépriser un homme politique de première instance pour ses intérêts personnels.

          Quand il nous dira qu’il faut diminuer notre chauffage de 2 degrés, pourquoi devrions-nous le croire ?

          Les calamités arrivent quand les hommes politiques font passer leurs intérêts personnels avant ceux de la nation. Macron a prouvé qu’il n’hésitait pas à brouiller la France avec la Pologne, juste pour des gains personnels électoraux.

          Ce n’est pas hors sujet.
          Enfin, c’est mon avis.

          1. Réduire le chauffage signifie émettre moins de gaz à effet de serre. Cela n’a rien à voir avec l’intérêt personnel de Macron.

  6. Et revoilà Frère Jacques entonnant sa mélopée préférée sur le changement climatique, avec un joli couplet inédit : le nœud des fléaux. N’est-ce pas un peu lassant à la fin lorsqu’on considère l’inanité des solutions proposées, toutes plus inapplicables les unes que les autres. Comment voulez-vous persuader les nations les plus populeuses, par hasard également les plus pollueuses. Vive l’espoir qui nous aide à vivre, mais préparons-nous au pire !

  7. Monsieur Neirynck,
    A la fois lucide mais toujours ce relent de haine antirusse ! Le retour au respect de la nature, sans doute, pas volontairement mais forcés et contraints. La fin de l’hégémonie occidentale, certainement. Avec la suspension de la Russie dans les instance onusienne l’Occident renonce à la mondialisation. Voilà un grand progrès ! Enfin, pour ce qui est de la Russie, je vous propose une analyse factuelle pour vous changer des rumeurs nauséabondes et pour l’instant infondées.
    Boutcha
    Le 6 avril 2022, M. Jacques Baud, éminent compatriote, Colonel d’Etat-Major et ancien membre des services des renseignements, expert auprès de l’ONU de l’OTAN et autres organismes internationaux, parlant Russe, devant mes interrogations face aux révélations de massacres à Boutcha me répondait:
    «En résumé :
    – Le 30 mars, le dernier soldat russe quitte Bucha
    – Le 31 mars, le maire de la ville fait une vidéo-selfie où il exprime sa joie, dit que tout va bien et ne mentionne aucun massacre
    – Le 2 avril, les forces de police ukrainiennes entrent dans la ville et font une vidéo : pas de mention de cadavres dans les rues ni de massacre
    – Le 2 avril, les forces paramilitaires d’extrême droite (certains disent néo-nazis) AZOV viennent à Bucha pour chasser les saboteurs et les collaborateurs (New York Times)
    – Le 3 avril, on trouve des cadavres dans les rues, etc.
    Durant toute la période où les Russes étaient dans la ville (et il semble qu’ils n’aient pratiquement pas été dans cette partie de la ville) internet fonctionnait ainsi que les réseaux sociaux : aucune exaction n’a alors été rapportée.
    Les images satellites publiées par le New York Times montrent des photos prises alors que la ville est aux mains des Ukrainiens. Certaines photos ont été manipulées selon des experts.
    Le Pentagone se dit incapable de confirmer la responsabilité russe (lire : il ne peut pas).
    La présidence britannique du Conseil de Sécurité de l’ONU refuse à deux reprises la demande russe pour avoir une session spéciale sur Bucha.
    Le député ukrainien (pas pro-russe) Ilya Kiva affirme sur Telegram que le coup a été monté en collaboration entre le MI6 britannique et le SBU ukrainien.
    Conclusions :
    – Seule une enquête honnête et impartiale permettra de déterminer les responsabilités (mais il y a peu de chance qu’elle réponde à ces deux critères).
    – Les éléments disponibles indiquent à 95-99% une responsabilité ukrainienne.
    Ce ne sont que les éléments les plus faciles à présenter rapidement… »

    1. Il n’y a pas de doute qu’il y ait massacre de la population civile. Imaginer que l’armée ukrainienne en soit la coupable relève d’un imagination perverse. C’est prétendre que les journalistes étrangers qui se sont entretenus avec les survivants ont fabriqué des témoignages. Je vous laisse la responsabilité de vos propos que je publie pour montrer jusqu’où peut aller la désinformation.

      1. Ces propos de BJW ne relèvent pas de la désinformation, c’est juste une insulte à l’humanité et aux victimes de la part d’un odieux individu qui pue la mort. Gloire à l’Ukraine, Slava Ukrayini, Слава Україні !

    2. @ BERNARD JEAN WOHLWEND

      Des gens comme vous nient aussi les fours à gaz; il n’y a rien à faire d’autre que les mépriser et les fuir.

    3. “Les images satellites publiées par le New York Times montrent des photos prises alors que la ville est aux mains des Ukrainiens. ”

      Faux. Les meta-données de l’image satellite de la rue Jablonska, à Butcha, analysées par les spécialistes, confirment que celle-ci a bien été prise le 19 mars. Or, les troupes russes, qui y sont arrivées le 27 février, soit trois jours après le début de l’invasion de l’Ukraine, n’ont quitté la ville que le 30 mars. Le 1er avril, une vidéo filmée par un responsable local et circulant sur les réseaux sociaux montre trois corps visibles sur l’image satellite exactement aux mêmes endroits et positions.

      Michael Haas, expert indépendant en sécurité spécialisé dans l’analyse d’images satellites dans les zones de guerre et de conflit et chercheur à l’Ecole Polytechnique Fédérale de Zurich (EPFZ) jusqu’à la fin de 2021, a analysé les images publiées par le NY Times. Selon lui, il est clair que “le récit russe ne correspond pas aux dates que nous pouvons lire sur les images satellites.”

      “Grâce aux métadonnées, affirme cet expert, nous pouvons comprendre exactement quand et à partir de quelle position la photo a été prise […] Il est très difficile de manipuler ces métadonnées de manière si crédible qu’elles n’explosent pas.”

      Des charniers présumés étaient déjà visibles le 10 mars.

      Rien ne permet donc d’affirmer, à ce jour, que Butcha serait un “re-make” de Timisoara (1989) – un classique de la désinformation bien connu de tout journaliste débutant. Soutenir le contraire relève du pur fantasme et de la manipulation.

    4. BJW, Je vais vous proposer une vidéo qui montre comment on arrive maintenant à savoir bcp de choses de façon collaborative , à partir d’indices très peu nombreux ( bien sur , on y parle de l’Ukraine mais pas que : le vol de la Malaisie abattu en Ukraine ,….) https://www.youtube.com/watch?v=dr9-CRo2g1c . Votre post qui reprend la rhétorique russe est franchement odieux . Aucun service secret n’ a la capacité de tromper les milliers de gens dans le monde qui se battent pour connaître la vérité .

    5. Prenons alors un exemple.

      Je vous présente Iryna Filkina, 53 ans en avril.
      Elle avait débuté des cours de cosmétique en janvier chez Anastasia Subacheva. Et espérait se mettre à son compte.

      Le 14 février, elle a dessiné un coeur sur ses ongles car elle avait repris confiance en elle. C’était son année !

      Puis vint l’invasion russe.
      Elle a envoyé ses filles en Pologne, mais elle est restée à Bucha.

      Le 5 mars, à l’arrivée des troupes russes dans son village, elle a pris son vélo et pédalé jusqu’au centre commercial pour monter dans un bus humanitaire.

      Il n’y avait plus de place!
      Au téléphone, à sa fille Olga, elle a dit qu’il ne fallait pas s’inquiéter; qu’elle serait en sécurité à la maison. Puis, elle a pris son vélo – d’un beau noir – pour rentrer chez elle.

      Un drone de surveillance a filmé ses derniers mètres:

      https://mobile.twitter.com/AnonOpsSE/status/1511270287358279686

      Tout est vrai.

      https://www.google.com/search?tbs=sbi:AMhZZitvZlhyUfy0FxPU084Kn1Br0nTAnsevOYYqWJl1i8V47r07H6qNC-MLjr9qddQ0Or4KXvBIvo6_1mQKVGw-0CXCmvpO8lNrojCw-SP70T4OCJH7mgWFHNbxo1foIL62P_1d4_1RuFjYRSm0Ww0dH6LW2N46aM-VmIxL_1LKlyoLIbVsgnJUdG9XCYcn9aQ8sBl6o-kVryI9U1z25_1qkP0YL4AoEf5FhzvWgzmRKzfBxXlwG1JrOr4KRIm0jpcoBDZEl0GqZI0i3CX4SlsXrJFLnejW6EaBQqKWPk-DIEtVAe0r_1pNY8C2LB2DvMFHyNZnN3wpapmZUYn9Stnn_1fRMQXCwYReHWIzC4pTVYsbkufmjgkshBCgYxeuXwAd4GE3eVVTL5-bgVdeef1UHm8RrjWkh9joh8rlA

    1. Nouvelle complaisance à l’égard de la propagande russe. La résistance des Ukrainiens est un exemple de patriotisme et d’héroïsme qu’il convient d’apprécier et de respecter.

        1. Si des Ukrainiens peuvent servir dans la Légion étrangère, des Français peuvent servir dans l’armée ukrainienne. Où est le scandale?

          1. “Où est le scandale?”
            Simple.
            Je ne comprends pas votre “Nouvelle complaisance à l’égard de la propagande russe”.

            Le journaliste Régis le Sommier s’est rendu sur place, puis a témoigné dans l’émission en lien de ce qu’il a vu.
            (16’20 secondes)
            https://www.cnews.fr/emission/2022-04-08/punchline-du-08042022-1202154

            Et vous appelez cela de la “complaisance à l’égard de la propagande russe”.

            Je suis perdu.
            Il a témoigné de ce qu’il a personnellement vu.

          2. CNews est réputé transmettre la propagande russe. IL est inimaginable que l’Ukraine ait délibérément massacré sa propre population “pour l’effrayer>” selon le commentaire odieux du journaliste. Aucun pays ne fait cela.

          3. “délibérément massacré sa propre population “pour l’effrayer”
            Contrairement à ce que vous dites, de nombreux services secrets en difficulté ont commis de tels actes au cours de l’histoire.
            Exemple: l’attentat de la gare de Bologne en 1980, commis par/avec les services secrets italiens pour alimenter la stratégie de la tension en Italie.
            Il faut faire très attention. Actuellement, il y a bcp de propagande de part et d’autre.
            Quel éléments concret avez-vous en votre possession?
            Si vous n’avez rien, il faut garder une certaine prudence.

          4. Je me fie aux positions prises par les gouvernements occidentaux qui ont des moyens pour recouper les informations. L’armée russe a donné tant de preuves de son agression des populations civiles que la dernière ne surprend plus.
            “La Suisse a aussi réagi à ces attaques en convoquant l’ambassadeur russe à Berne. Elle a condamné “avec véhémence” ces violations du droit humanitaire, qui constituent des “potentiels crimes contre l’humanité”.
            Vous supposez que le Conseil fédérale se laisse manipuler?

          5. Merci de me dresser une liste des médias que je suis autorisé à visionner…

            J’ai réécouté les 20 premières minutes. Je n’ai pas trouvé votre passage. Au contraire, je l’ai entendu dire que l’armée russe épouvait la population civile ukrainienne.

          6. @EDD
            “Le journaliste Régis le Sommier s’est rendu sur place, puis a témoigné dans l’émission en lien de ce qu’il a vu.”

            Les journalistes de la RTS/SRF y étaient, eux aussi. Eux aussi ont témoigné à titre personnel de ce qu’ils vu et entendu – tout ce que CNews and Co. se gardent bien de montrer, d’ailleurs (pour le cas où vous auriez manqué leurs émissions):

            “Krieg in der Ukraine – RTS-Journalist in Butscha: «Sinnlos, eine Fälschung zu vermuten»

            https://www.srf.ch/news/international/krieg-in-der-ukraine-rts-journalist-in-butscha-sinnlos-eine-faelschung-zu-vermuten

            Russische Kriegsverbrechen – «Butscha zeigt historisches Muster der russischen Armee»

            https://www.srf.ch/news/international/russische-kriegsverbrechen-butscha-zeigt-historisches-muster-der-russischen-armee

          7. Se fier c’est bien, mais tout le monde peut être manipulé par un camp ou l’autre en cas de guerre.
            Et d’autant plus, lorsque la guerre médiatique devient un champ de bataille particulièrement important.
            La bonne foi n’est donc pas un élément probant.
            Quant aux crimes contre les population civiles, l’Ukraine n’est pas en reste.

          8. Sauf erreur de ma part, c’est la Russie qui envahit et agresse. L’Ukraine ne fait que se défendre. Dans toute guerre il y a des crimes de guerre. Aucun belligérant n’en est exempt. Mais ce n’est pas le problème : qui agresse, qui se défend.

          9. @ Tous

            Je mets en avant la présence d’instructeurs militaires américains en Ukraine (mercenaires? CIA? forces spéciales? volontaites?).

            Arrêtez de faire comme si, ce faisant, je nie les massacres perpétués par les Russes. Vous êtes fatigants à la longue.

            On peut apporter un élément factuel (témoignage d’un journaliste) sans pour autant remettre en cause le reste.

            Et je suis également fatigué de lire le relativisme entre les exactions commises par les agresseurs et les agressés.

            Le droit de la guerre s’applique à tous, tout le temps et en tout lieu. Les Russes, qui agressent une population civile, commettent l’écrasante majorité des crimes de guerre dn Ukraine. Ils doivent être dénoncés et conduits devant un tribunal international, du général au soldat.

            Les Ukrainiens aussi.

            Pas de relativisme, merci.

          10. Tous les crimes de guerre doivent être réprimés, bien sûr. Mais l’expérience montre que la balance n’est pas égale entre les vainqueurs et les vaincus. Pour l’instnat on peut faire la différence non pas entre les ciminels des deux bords mais entre l’agresseur et l’agressé.

          11. “l’agresseur et l’agressé.”

            Cette distinction est inopérante en ce qui concerne les crimes de guerre.

            Le droit humanitaire vise précisément à éviter que l’un ou l’autre camp se réfugie derrière telle ou telle justification. Les auteurs de crime de guerre n’ont aucune justification valable, peu importe leur camp.

            Après, la notion de “crimes de guerre” répond à une définition stricte.

            https://www.fedlex.admin.ch/eli/cc/54/757_781_799/fr#book_2/tit_12_ter

            p. ex.

            https://www.admin.ch/gov/fr/accueil/documentation/communiques.msg-id-83587.html#:~:text=Cour%20pénale%20internationale-,Le%20fait%20d'affamer%20les%20civils%20doit%20être%20considéré%20partout,soutient%20la%20Cour%20pénale%20internationale&text=Berne%2C%2019.05.2021%20-%20Souvent,comme%20un%20crime%20de%20guerre.

          12. “Tous les crimes de guerre doivent être réprimés” j’ai été parfaitement clair. Mais ce ne sont pas ces crimes qui doivent faire oublier que dans cette affaire il y a un agresseur et un agressé, que les victimes civiles sont ukrainiennes, que les destructions se font en Ukraine et non en Russie, que les dirigeants russes sont des criminels par le seul fait du déclenchement de la guerre et que les dirigeants ukrainiens ne le sont pas. Il n’y a pas égalité entre les deux belligérants. L’Europe soutient l’Ukraine parce qu’elle se sent menacée par la Russie.

          13. “parce qu’elle se sent menacée par la Russie.”

            Toujours ce fameux “sentiment” d’insécurité…..?

            Ce n’est pas un sentiment, c’est une réalité! La guerre est en Ukraine, soir sur notre continent.

          14. “Tous les crimes de guerre doivent être réprimés”

            A vrai dire, je n’ai jamais bien compris ce qu’on entend par “crimes de guerre”. La guerre, quel que soit l’agresseur, n’est-elle pas, “ipso facto” un crime?

            Le conseiller fédéral Ignazio Cassis n’a-t-il pas récemment appelé à “faire attention” sur les termes de “crimes de guerre”. Le 7 avril dernier, il déclarait: “Ce ne sont pas des crimes de guerre tant qu’un tribunal ne l’a pas décrété”.

            Dans le cas de l’Ukraine, même si les présomptions de culpabilité pèsent d’un poids écrasant en défaveur de la Russie, ni à Butcha, ni à Kramadorsk, les enquêtes n’ont encore pu être menées qui permettraient d’établir les faits de manière irréfutable.

            Or, on le sait, de telles enquêtes ne se font pas en quelques jours. N’a-t-il pas fallu dix ans au Tribunal Pénal International (TPI) de La Haye pour réunir assez de preuves permettant d’inculper l’ancien président serbe Slobodan Milosevic’ de crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide?

            Quant à l’intervention russe en Ukraine, les juristes ne sont-ils pas encore à débattre sur la question de savoir s’il s’agit d’une agression, d’une attaque ou d’une invasion? Tandis qu’ils discutent, le Kremlin a beau jeu de bannir le mot “guerre” du lexique, sous peine de quinze ans d’emprisonnement, et de s’accrocher à l’euphémisme d'”intervention militaire spéciale” – n’a-t-on pas déjà proposé que le roman “Guerre et paix”, de Tolstoï, soit re-baptisé “Intervention militaire spéciale et paix”?

          15. @ M. Renald

            Voilà la définition des crimes de guerre.

            https://www.fedlex.admin.ch/eli/cc/54/757_781_799/fr#book_2/tit_12_ter

            Vous confondez les enquêtes pour établir les responsabilités personnelles, avec toutes les individualisations que cela implique, et la responsabilité de la Russie pour les crimes de guerre commis par ses troupes.

            Affamer les civils, détruire les voies d’approvisionnements, exécuter des civils qui ont les mains noués dans le dos, etc… ce sont des crimes de guerre. Il n’y a aucun débat chez les juristes.

            https://www.icj-cij.org/fr/affaire/182/communiques-presse

          16. @ EDD

            C’est ok d’être rigoureux sur la définition de crime de guerre et tout le monde comprend cela. Par contre, insister et insister encore sur la possibilité que des crimes puissent avoir été commis de part et d’autre, alors que la guerre d’invasion fait rage, l’est beaucoup moins, sachant que la Russie est l’agresseur et que Poutine est vraisemblablement un criminel de guerre (je dis vraisemblablement pour vous faire plaisir). En opposant à la sauvagerie russe le raffinement de la sémantique juridique, cela donne la désagréable impression que l’on cherche à amoindrir le rôle de la Russie, voire à tenter de le rendre équivalent à celui de l’Ukraine en essayant d’attribuer des torts des deux côtés.
            Une fois cette guerre d’invasion terminée, le CPI menera son enquête, en tenant compte du contexte. Là-dessus, la Russie ne disposera d’aucune circonstance atténuante.

          17. @ MP

            Il n’existe aucun lien entre mes commentaires et votre analyse à mon sujet. La Russie est l’agresseure.

            Ce que je dénonce, c’est la manie de certains de relativiser les crimes de guerre. Il n’existe AUCUNE justification pour les crimes de guerre, quelque soit le camp. Dire cela n’est PAS soutenir l’agresseur !

            Dire cela, c’est soutenir les soldats américains, mais dénoncer le scandale d’Abou Ghraib.

            Dire cela, c’est soutenir les Ukrainiens, mais dénoncer ceux qui torturent des prisonniers de guerre.

            Dire cela, c’est soutenir les conventions de Genève, sans réserve.

            Vous êtes collectivement fatigants … 😮‍💨

            NB: je ne me sens pas visé par la fin du nouveau billet de M. Neirynck !

          18. @ EDD

            Soyez sûr qu’on a bien compris que les crimes de guerres sont immondes et que tous leurs auteurs, quels que soient leur côté, doivent être durement condamnés.

            Mais ce n’est pas relativiser que de rappeler que la guerre est déclenchée par la Russie et subie par l’Ukraine. Certains – pas vous! – sont tentés de faire oublier ce fait par tous les moyens, y compris en instrumentalisant le fait que des crimes de guerre seraient commis des deux côtés. Or, la guerre, même lorsqu’elle faite selon les conventions, demeure un crime abominable. L’abjection des crimes de guerres s’ajoutent à celle de la guerre, elle ne s’y substitue pas.

  8. Il y a un fond de vérité dans votre constat: notre société de consommation est en bout de course car notre planète ne peut pas suivre.

    Vous avez raison, il y a des liens entre ces crises. La pandémie avait mis à l’arrêt la production et la consommation. La guerre en Ukraine devait nous amener à réduire notre usage d’énergies fossiles.

    Or, il n’aura pas fallu longtemps pour trouver des alternatives encore plus polluantes car nous vivons dans un monde où le but est de s’enrichir plutôt que trouver des solutions. Les crises se transforment donc en opportunités de booster son bénéfice.

    Les USA vont produire des énergies fossiles de manière ultra-polluante. L’Europe relance ses centrales à charbon, le temps de construire des centrales nucléaires (un nouveau Fukushima pourrait donc rejoindre votre escadrille prochainement).

    L’industrie de l’armement est en plein boom (face à l’urgence climatique, ça fait assez penser au syndrôme du papier toilette durant le confinement). L’industrie du numérique explose avec une consommation en matières premières et d’énergie proportionnelle à la quantité record de données stockées dont le but est la publicité.

    L’industrie pharma fait de même en inondant la planète de traitements peu utiles au lieu de lutter contre leur cause (aux USA, où les dépenses de santé sont les plus élevées par habitant, l’espérance de vie est très loin dans le classement mondial).

    Après avoir vu 3 séries en streaming sur son portable entrelacées de publicités, on s’envoie autant de hamburger que possible qu’il faudra traiter par des pilules à vie. Et, pour contrer la mauvaise conscience, il faut encore une multitude d’autres gadgets sans lesquels il est impossible d’avoir une activité physique.

    C’est ce monde outre-antlantique qui nous sert d’exemple. On parle de “disette” dans un monde d’obèses ou 30 % de la nourriture termine à la poubelle.

    Face à la crise climatique, notre dogme applique la loi du marché: moins d’offre et le prix explose donc la consommation avec. On l’a vu avec les prix à la pompe. Il faut alors intervenir pour rétablir la capacité à consommer sinon c’est la crise sociale et politique.

    La loi du marché résoudrait le probléme en privant une partie de la population de biens essentiels (nourriture, eau, etc) alors qu’une minorité continuerait à s’empiffrer ? L’amélioration des marges compensant une croissance faible.

    Et, c’est là le grand paradoxe, nos sanctions contre la Russie vont la mettre à genou économiquement. Il y aura décroissance et tous les symboles de notre société de consommation ont quitté le pays. Sous notre pression, ce pays belliqueux pourrait alors être mieux préparé que nous à une société plus frugale alors que, chez nous, ces sanctions nous en éloignent.

    Quand à la Chine, sa capacité à disposer d’un reste d’économie planifiée pourrait être une solution pour la répartition des ressources essentielles.

    Vouloir résoudre ces crises sans considérer l’ensemble est donc peut-être une erreur.

  9. « Qui donc sinon chacun ? » Supprimons-le ? et nous aurons la solution. Malheureusement Il ne faut rien attendre de mes congénères. (Retraités) Je constate, pour les fréquenter, que le résultat du LHC ou la défaite de Barcelona sont plus préoccupants que le climat. Changer de mentalité pour les héritiers des 30 glorieuses me parait impossible de même que de renoncer à la prière journalière pour un musulman. Que faire ? Une taxe, imposée à tous sur la consommation débridée et souvent superflue, à L’EXCLUSION DES PRODUITS DE PREMIRES NESSECITES, est une solution. Puis le subventionnement massif des solutions pour supprimer les énergies fossiles. Nous aurons toujours besoin du pétrole pour des usages utiles (Sans le gaspiller en chaleur dans nos déplacements) mais nous devrions faire fonctionner nos milliards de machines qu’avec le soleil, le vent, la géothermie, l’hydraulique, le bois, associés à une bonne dose de sobriété. L’utopie n’a jamais tué personne me direz-vous, mais la fuite en avant, contre le mur, si.

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