La diagonale du fou

 

 

Cette image inspirée des échecs pourrait décrire la démarche de Vladimir  Poutine. En déclarant une guerre sur le continent européen, il a d’abord nui à son propre pays : la Russie subit des pertes économiques et aussi celle de la vie de milliers de soldats ; sa réputation internationale est abîmée pour de longues années ; elle est mise au ban de l’humanité dans des activités sportives ou culturelles. En supposant même qu’elle finisse par gagner quelques territoires, ce n’est pas ce dont elle a le plus besoin ; si elle réussit la neutralisation de l’Ukraine, ce sera au prix d’une occupation pérenne par une armée russe. Un chef d’Etat qui nuit à son pays à ce point subit le soupçon de la folie, car ce qu’il décide n’est en rien rationnel.

En l’occurrence le terme de fou n’est pas une injure mais une sorte de diagnostic sommaire. Dans un diagnostic plus précis Patrick Lemoine, considère trois hypothèses :

« La première est un grand patriote, parfaitement sain, très intelligent, grand joueur d’échecs, qui veut restaurer la grandeur passée de la Russie. Et d’évoquer les livres d’histoire dans lesquels voudrait figurer Vladimir Poutine, “aux côtés d’Alexandre Le Grand ou Napoléon par exemple.

La deuxième est celle d’un traitement qui aurait mal tourné, à voir comment son visage a évolué en seulement quelques années. Serait-il sous cortisone, ce qui laisserait entendre qu’il pourrait avoir une maladie de système, un cancer. La cortisone peut rendre totalement mégalomane, maniaque. Tout est permis, rien n’est interdit. On n’a plus peur de quoi que ce soit, on est le maître du monde quand on est sous cortisone, on peut être Dieu

La troisième est que Vladimir Poutine est paranoïaque. Il explique tout le temps que c’est les autres qui font ce qu’il va faire. Alors que c’est lui qui envahit, il dit qu’on va l’envahir. On voit qu’il a perdu le sens des réalités, qu’il se sent enfermé dans son immense Russie et qu’il a très peur de tous ses voisins, y compris la Chine.”

Quelle que soit l’origine de son aberration mentale, elle est peut-être multiple, les trois hypothèses coexistant et se renforçant mutuellement. Il y en a une quatrième plus étrange : Poutine agiterait son dérangement mental pour faire peur et pour obtenir ce qu’il ne peut atteindre ni sur le terrain, ni par la diplomatie. Il faut être ou paraître fou pour évoquer la menace nucléaire, car le passage à l’acte entrainerait la vitrification instantanée du territoire de la Russie suivi de l’empoisonnement de la planète et de la disparition de l’espèce humaine.

Cette tactique, si c’en est une, a parfaitement réussi. L’obsession de l’Occident est devenue la crainte d’une extension du conflit puisqu’un fou aurait le doigt sur la gâchette nucléaire. Dès lors on adopte à l’égard de Poutine cette attitude de complaisance qui vise à ne pas l’irriter et le faire sortir de ses gonds. On a déjà convenu que l’Ukraine ne sera pas couverte par le parapluie de l’Otan, comme s’il était normal que la Russie puisse imposer une telle décision à un pays souverain. On se résigne à entériner la conquête de la Crimée et du Donbass, au prétexte qu’il s’agirait de contrées russophones sur lesquelles Poutine possède des droits inaliénables. On fournit des armes à l’Ukraine mais surtout pas des avions parce que cela pourrait irriter ce personnage qui n’est plus maîtres de ses réflexes.

En somme on traite Poutine comme on est parfois obligé de le faire à l’égard d’un adolescent prolongé, d’un vieillard retombé en enfance ou d’un conjoint abusif. Ne surtout pas le brusquer, lui faire quelque peine que ce soit car les conséquences pourraient être terribles. On en arrive à lui chercher des justifications. Après la chute du Mur de Berlin, la Russie aurait subi des humiliations insupportables, parce qu’elle a dû rendre la liberté aux peuples de ses marches qu’elle opprimait depuis trois quarts de siècle. C’est cela qui rend Poutine exaspéré. Il veut reconstituer l’empire stalinien sans y parvenir. Peut-être qu’en sacrifiant quelque peuple ukrainien, cela le remettrait de meilleure humeur. Comme un dragon auquel on offrirait une vierge en sacrifice propitiatoire.

On n’ose trop le dire, même en Occident, Poutine est le nouvel Hitler. Celui-ci s’est aussi lancé dans une guerre qu’il ne pouvait que perdre en alliant contre lui la Russie, les Etats-Unis et l’Angleterre. Sa folie a causé la ruine de l’Allemagne dont il prétendait assurer l’empire universel. Il a bien fallu l’affronter après qu’il eut confisqué l’Autriche et les Sudètes, car il n’y avait pas de limite à sa démesure. Ne sommes-nous pas aujourd’hui dans le même cas de figure : un dictateur assouvissant une ambition sans limite par la violence et le mensonge, c’est-à-dire la négation de la réalité au point de finir par croire à ses propres fantasmes ? Avons-nous le choix de ne pas faire la guerre à celui qui nous l’impose ?

 

Jacques Neirynck

Jacques Neirynck est ingénieur, ancien conseiller national PDC et député au Grand Conseil vaudois, professeur honoraire de l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), d'origine belge, de nationalité française et naturalisé suisse. Il exerce la profession d'écrivain.

56 réponses à “La diagonale du fou

  1. “On a déjà convenu que l’Ukraine ne sera pas couverte par le parapluie de l’Otan, comme s’il était normal que la Russie puisse imposer une telle décision à un pays souverain.”

    Être souverain, c’est assumer et assurer sa défense.
    Demandez l’aide d’un suzerain, c’est se vassaliser.

    Demander que le boss de la cour de récré vous vienne en aide lorsque vous vous faites racketter, c’est se mettre à sa botte toute votre vie…

    Cela m’a d’ailleurs fait très mal au coeur de voir le héro Selenski supplier l’aide devant le Congrès américain du “maître du monde”, M. Biden (celui qui confond sa femme et sa vice-présidente, et ne veut pas intervenir car il n’a pas fait le deuil de la mort de son fils), et lui assurer la soumission de son peuple aux Etats-Unis.

    C’est le rôle de l’ONU d’intervenir pour la paix.

    Où sont les casques bleus onusiens ? où sont les avions de l’ONU ?
    La paix? combien de divisions ?

    Pour le reste.
    La première puissance économique est la Chine et l’Inde la 4ème.
    Et ces deux puissances économiques n’ont rien rompu avec la Russie. Au contraire.
    La Russie s’est coupée de l’Europe, certes, mais s’est rapprochée de ceux qui montent.

    On l’a coupée de Swift ? Les Chinois lui offrent CIPS.

    “Depuis la mise en place des sanctions en 2014 après l’annexion de la Crimée par la Russie, le commerce russo-chinois a augmenté de plus de 50% et la Chine est devenue la première destination des exportations russes. En 2021, les échanges bilatéraux ont augmenté de 35,9% pour atteindre un record de 146,9 milliards de dollars, selon les données des douanes chinoises. Grâce au pétrole, au gaz, au charbon et aux produits agricoles, Moscou est un des rares pays à disposer d’un excédent commercial avec Pékin.”

    L’Europe paie plus cher son gaz et le pétrole; Poutine augmente les salaires et les rentes des retraités.

    Nous ne sommes plus les maîtres du monde; nous sommes le territoire en prise aux guerres et aux pillages. Nous sommes passés de boss de la récré au petit fragile racketté… Pour une génération au moins, les guerres auront lieu sur notre continent, où les grands y règlent leurs comptes.

      1. On dirait plutôt la voix de Moscou. La Russie va être vassalisée par la Chine, et sa technologie va faire du sur place. Quand à l’Europe, voilà une excellente occasion d’enfin amorcer sérieusement la transition énergétique.

  2. @JACQUES NEIRYNCK…..Vous parlez de la diagonale du fou? N’en avons pas un ou plusieurs en France?
    Acceptriez-vous que par exemple: l’Espagne, l’Italie, la Belgique, l’Allemagne, ou d’autres pays frontaliers ne faisant pas partie de l’UE, se mettent à confectionner dans des laboratoires des armes chimiques?
    Ou d’autres armes dangereuses pour votre pays? Ne vous sentiriez vous pas en danger de mort ne faisant pas partie de l’OTAN ou de l’UE, mais isolé? Oui, Poutine est un dictateur, il l’a même dit et prôné haut et fort dans une allocution lors d’une assemblée des hauts dignitaires de la Russie, oui, l le reconnait, mais lui, comme il le dit, il veut protéger son peuple… Contrairement à celui qui dirige la France , et que malgré qu’il dise qu’il ne veut pas la guerre entre la Russie et nous, il ne fait que provoquer Poutine, petit rigolo qui n’a pas fait l’armée et se pavane comme étant un dieu de la guerre et disant que- NOUS SOMMES EN GUERRE! Poutine ne cherche qu’une chose, c’est chercher à se protéger, lui et son peuple d’éventuels envahisseurs avec leurs armes chimiques ou autres raisons relevant de la mise en danger de son pays, son peuple… Vous avez beau être ingénieur, conseiller national PDC,professeur honoraire de l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), vous ne faites que faire ce que je fais et qui est de donner votre propre opinion sur Poutine ou ce qui se passe en Ukraine… Du SUBJECTIF! Et ma pensée vaut très certainement la votre… Et qui sait, peut-être davantage. C’est trop facile d’accuser, alors que, nous ne subissons pas ce que risque la Russie si l’UKRAINE venait à faire partie de l’UE, et de l’OTAN, là est la question, la ou les raisons criciales pour lesquelles la Russie dit STOOOPPP! Les Etats-Unis accepteraient-ils que le Canada soit un second Ukraine? Ou le Mexique? Je ne pense pas… Oui, je reconnais que Poutine quelque part est un peu psychopathe, il y en a aussi chez nous, sans les nommer, car il y en a beaucoup dont un principalement… Alors, remettons les pendules à l’heure et vous verrez que quelque part, Poutine ne fait que se défendre… Laissons l’Ukraine et la Russie dialoguer et tout se passera bien, mais seulement si personne n’intervient… Car pour moi, s’il y a eu autant de morts c’est à cause de l’intervention de l’UE, OTAN et les autres… Et je suis totalement d’accord pour accueillir le peuple Ukrainien en danger et tous ceux qui fuient… N’oublions que l’actuel président Ukrainien est un petit gigolo, rigolo de première… Car si c’était un homme, un vrai, il aurait dû négocier d’entrée avec Poutine, et il n’y aurait pas eu tout ce massacre, dont je l’accuse personnellement… Alors je dis et redis, UE et OTAN DEHORS!!! That’s all folk! Ab Imo Pectore!

    1. Et de deux ! Un grand bravo pour cette giffle magistrale à la bien-pensance !

      1. Et oui, une fois de plus, on y lit la désinformation instillée depuis des années par la propagande du kremlin. Les sources d’information des gilets jaunes, puis des anti tout pendant le covid, et maintenant les fables sur les laboratoires d’armes biologiques contre un pays qui lui exécute sans vergogne les opposants au pouvoir, même réfugiés sur d’autres territoires.
        Mais heureusement pour vous, vous n’êtes pas en Russie, et vos propos ne vous vaudront pas la prison ou l’exécution.

    2. Donc pour vous, c’est l’Ukraine qui envahit la Russie…
      L’inversion marxiste, vous tombez le masque !

    3. C’est sûr, l’Ukraine menace la Russie…
      Votre antiaméricanisme primaire vous prendre des vessies pour des lanternes, c’est consternant !

  3. C’est curieux, on compare volontiers Poutine à Hitler. Mais personne ne semble réaliser que l’Ukraine a toujours appartenu asu monde russe (sauf bien entendu la partie ouest Galicie – Wolynie autour de Lwiv, ou Lwow, qui a été parfois lituanienne, parfois polonaise, parfois austro-hongroise, et la Ruthènie sub-carpathique, qui est hongroise). Et si si la masse de l’Ukraine bascule dans le camp de l’Union Européenne et de l’OTAN, alors, personne ne le voit, mais cela équivaut à la victoire posthume d’Hitler qui voulait l’Ukraine comme Hinterland de l’Allemagne, ou espace vital comme on voudra.

    C’est ce qui se passera forcément si l’Ukraine bascule vers l’ouest comme le veut Zelensky.

    On nous dira: oui bien sûr, mais l’Allemagne aujourd’hui est toute gentillette, démocrate, pacifiste et humaniste. Voire, car l’Allemagne n’est ainsi que dans la mesure où elle est un protectorat américain et que c’est l’Amérique lui lui impose la démocratie. L’Allemagne demain peut redevenir autoritaire et nationaliste. Les vieux instincts ne sont pas morts. M. Neirynck, qui dans son enfance a connu la Belgique de Léon Degrelle, le sait mieux que personne.

    Que se passera-t-il si l’Ukraine est le Hinterland direct de l’Allemagne, quand l’Amérique ne sera plus une superpuissance mondiale et par conséquent ne tiendra plus l’Allemagne sous tutelle et quand l’Allemagne redeviendra nationaliste et hégémonique ?

    Devons nous vraiment souhaiter la renaissance d’un Deutsches Grossreich, avec un gouvernement et une armée ukrainienne nationaliste antirusse, dans lequels les mouvances Swoboda, Pravy Sektor et le régiment d’Azov joueront un rôle important, c’est à dire où on commémorera les glorieux exploits des SS pendant la guerre… ?

    On devrait au moins s’interroger un peu à ce sujet.

    1. Et de trois ! Un grand bravo pour cette giffle magistrale à la bien-pensance !

    2. Nous vivons dans l’ère américaine et cela ne va pas changer bientôt, heureusement pour l’UE et la Suisse d’ailleurs, qui dépensent pour le social au lieu de dépenser pour se protéger et devenir autonomes. Biden a menacé la Chine ouvertement au sujet de la Russie, et en guise de réponse, l’empire du milieu a fait un appel pour la paix. Quand il aura finit par contrôler les accès à la mer noire de l’Ukraine avec Odessa dans les prochaine semaines, Poutine pourrait dire que les objectifs sont atteints et se retirerait du Nord. L’Ukraine exporte normalement 4 millions de tonnes de blé et autres denrées alimentaires. Sans un accord pour l’accès à la mer avec la Russie les camions de la planète entière ne suffiront pas pour les transporter par la Pologne, et à quel prix?

      1. Si, si, cela va changer bientôt. De nombreux indices montrent que l’ère américaine est en train de s’achever.
        L’économie américaine est en très mauvais état, tout comme le leadership politique.
        Mais, il est difficile d’imaginer ce qui va se passer après, tant nous nous sommes habitués à cet état de superpuissance américaine.

        1. Exact, l’hégémonie yankee est foutue… C’est son champ du cygne. Le fait d’interdire à la Russie l’usage du système Swift a déjà eu pour conséquence que la Russie et la Chine ont créé un système de remplacement. Tout leur commerce se fera hors dollar… Voilà le résultat des décisions irrationnelles idéologiques.

    3. Votre description d’un nouveau Reich allemand avalant l’Ukraine est l’envers de la réalité : une nouvelle Russie avalant l’Ukraine, en attendant la suite…
      Une nouvelle inversion marxiste ?

  4. Poutine est-il fou?
    Biden est-il fou?
    BoJo est-il fou?
    Macron est-il fou?
    Draghi est-il fou?
    Modi est-il fou?
    Xi est-il fou?
    Pourquoi doit-on suivre son leader national ou son parlement lorsque des décisions folles sont prises? Telle est la question de fond.
    Faire son propre chemin est parfois nécessaire et salutaire. C’est vrai pour les Russes, mais aussi pour nous en Suisse.
    Les civils et les petits soldats souffrent et meurent pour des ambitions et décisions très éloignées de leurs préoccupations quotidiennes, alors que leurs “dirigeants” mangent du caviar et préparent leurs discours sur l’austérité, les mesures de salut national et la guerre.
    Jusqu’à quand?

    1. Dans la liste des fous prenant des décisions irrationnelles, il faut mettre Ignazio Cassis tout en haut. Pour bazarder la neutralité et se voir le lendemain inscrit sur la liste des pays hostiles à la Russie, en perdant tout espoir de redevenir jamais un pays fiable auquel on peut s’adresser pour offrir ses bons offices, il faut être complètement fou, fou à lier! Et les six autres sont tout aussi fous que lui, sinon ils n’auraient jamais pris cette décision aberrante et suicidaire.

      1. Si le Conseil fédéral est composé de fous, il a été élu par l’Assemblée fédérale qui est donc composée de fous, élus par la population tout aussi folle.

        1. Une grande partie de la population ne vote pas. Ici comme ailleurs.
          Donc toute la population n’est pas folle, loin de là!
          En revanche, plus on monte les étages, plus il y a de personnes déconnectées des réalités quotidiennes et imbues de leur pouvoir – et qui croient à leur propres mensonges ou illusions d’être des “bienfaiteurs de l’humanité”.

  5. Quand on part de prémisses fausses, on a toutes les chances d’arriver à une analyse ratée.

    Bien entendu, vos lisez les journaux et regardez les téléjournaux, mais on n’y dit pas qu’en ‘Ukraine, il y a une longue présence de ce qu’on pourraient qualifier de nazis. Ils en partagent les caractéristiques (antisémitisme et fascisme) même si le fondateur du mouvement, Stepan Bandera, ne se qualifiait que de nationaliste. Pendant la 2ème guerre mondiale, l’Ukraine était alliée avec l’Allemagne et possédait sa propre division SS qui, contrairement à celles d’Allemagne, n’a pas été dissoute.

    La Russie a été le pays qui a payé le plus lourd tribu en terme de morts en combattant les nazis. Depuis 2014 et la révolution Maidan provoquée par des agents et de l’argent américains, la Russie n’a pas cessé de négocier avec l’Ukraine et les grandes puissances au travers de l’OSCE pour mettre fin aux exactions de l’armée régulière ukrainienne et des paramilitaires “nazis” soutenu par le gouvernement contre les populations russophones d’Ukraine. Deux accords successifs ont été signés, mais les deux n’ont pas été respecté par l’Ukraine, quand bien même la France et l’Allemagne s’était porté garants pour le 2ème. Visiblement, la Russie a perdu patience et toute foi en des promesses à chaque fois non tenues.

    Comparer Poutine à Hitler est donc complètement déplacé.

    1. Je vous cite : “La Russie a été le pays qui a payé le plus lourd tribu en terme de morts en combattant les nazis”. Certes mais on oublie trop souvent que cette même Russie avait signé un pacte de non-agression avec l’Allemagne nazie. L’idée était tout simplement de se partager l’Europe. Alors qui sème le vent récolte la tempête. Faire des Russes les grands héros de la 2ème guerre est plus que douteux.

      1. Seuls ceux qui sont complètement paumés ont besoin de héros, car ça les rassure. C’est une forme de pensée magique induite par le narratif de propagande. Je ne fais que constater les faits historiques et n’en tire pas de conclusion ni définitive ni binaire.

        1. Vous devriez peut-être songer à appliquer vos conclusions rapides à votre propre personne.
          Vous parlez de faits : Démontrez nous que le Maidan a été orchestré et subventionné par les USA

          1. Si vous attendez un article dans un grand quotidien à ce sujet, vous risquez d’attendre longtemps. Mais, pour qui s’intéresse au sujet, il y a des faisceaux d’indices qui permettent raisonnablement de se forger une opinion.

            Il est fastidieux de compter le nombre de coups d’Etat organisé par la CIA. Si vous demandiez de prouver, par exemple, celui du Chili en 1973, ce serait plus facile car on a plus de recul et plus de littérature fiable sur le sujet. Pour celui-ci, c’est encore un peu frais.

          2. “Démontrez nous que le Maidan a été orchestré et subventionné par les USA”

            Finalement, c’est faisable: regardez le documentaire Ukraine on Fire, encore visible sur youtube, produit par Oliver Stone. C’est édifiant.

  6. Monsieur Neyrinck,
    Je ne peux que me réjouir à la lecture des trois commentaires précédents. Pour ma part, je prends la liberté d’y ajouter le mien:
    Ukraine et Géopolitique
    Les faits
    1. Signature le 5 septembre 2014 du Protocole de Minsk par les représentants de l’Ukraine, de la Russie, de la République populaire de Donetsk (DNR) et de la République populaire de Lougansk (LNR), républiques autonomistes ukrainiennes, sous les auspices de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) pour mettre fin à la guerre en Ukraine orientale.
    Ce Protocole n’a jamais été respecté par l’Ukraine.
    2. Cette guerre opposait depuis longtemps le gouvernement Ukrainien et les minorités russophones du Donbass et c’est à leur demande que la Russie est intervenue le 20 février 2022. (https://www.youtube.com/watch?v=rDcISXdWhkc)
    3. Quant aux russophones du Donbass, ils sont et veulent rester Ukrainiens et uniquement être reconnus comme une minorité linguistique autonome comme les italophones du Canton du Tessin ou les Cantons francophones en Suisse par exemple.
    4. Vladimir Poutine l’a dit et répété, la Russie n’a aucune intention d’envahir ou même d’annexer l’Ukraine dont elle a besoin comme état tampon entre la Russie et la menace de l’OTAN à l’instigation des Etats-Unis. (https://www.youtube.com/watch?v=LHH10jIRJmQ)
    L’évolution
    Contrairement à la propagande mensongère occidentale, la Russie n’a toujours pas envahi l’Ukraine mais l’encercle, la prive d’accès à la mer et l’affame jusqu’à ce qu’elle rende gorge. Et Vladimir Poutine l’a dit et répété, il ira jusqu’au bout !
    Les sanctions économiques prises par les occidentaux contre l’Etat russe se sont avérées sans effet majeur jusqu’ici pour la Russie alors que leurs conséquences en Europe sont dramatiques. Ajoutées à cela, les sanctions prises à l’encontre de particuliers parce qu’ils sont de nationalité russe sont ignobles et contraires aux plus élémentaires normes de droit international. Les Etats européens sont manipulés par les Etats-Unis et suivent bêtement leurs injonctions pendant que ces derniers ne s’exposent à aucune conséquence et poussent même les européens à des actes de cobelligérance par la fourniture d’armes aux pays de l’OTAN limitrophes de l’Ukraine.
    Ils ne réalisent pas ou ne veulent pas voir que les ogives nucléaires russes sont pointées sur toutes les capitales et lieux stratégiques des Etats-Unis et des pays occidentaux et que si ces derniers devaient pousser Vladimir Poutine à bout, il n’hésitera pas à commettre un acte suicidaire, comme les moscovites devant l’assaut des troupes de Napoléon en 1812. Et il ne faut pas oublier que dans une guerre nucléaire, l’Europe serait le champ de bataille !
    Quant aux conséquences de ces sanctions pour l’Europe, elles sont et vont être encore plus drastiques. Devant les pénuries d’énergie, l’inflation, les faillites, la famine des populations et les pansements financiers exorbitants qui vont causer l’aggravation d’une dette déjà abyssale menant au défaut de paiement, les Etats membres de l’UE vont devoir revenir au protectionnisme, regagner leur souveraineté et indépendance économique. C’est la fin de l’utopie d’une Union Européenne de la finance, du libre-échange et de la mondialisation. Ce sera le retour au respect de la nature et des ressources naturelles, à l’agriculture extensive, à la traction animale, à la bicyclette et au règne des piétons !
    La neutralité suisse
    Dans une récente interview (“La politique des États-Unis a toujours été d’empêcher l’Allemagne et la Russie de travailler plus étroitement ensemble“), Jacques Baud, ancien colonel de l’armée suisse, analyste stratégique, spécialiste du renseignement et du terrorisme déclare notamment:

    «La Suisse abandonne son statut de neutralité. C’est un désastre. La Russie a établi une liste de 48 «Etats inamicaux», et imaginez que la Suisse y figure également. C’est un véritable changement d’époque, dont la Suisse est elle-même responsable. La Suisse a toujours été «the man in the middle». Nous avons mené le dialogue avec tous les Etats et avons eu le courage de nous tenir au milieu. Il y a une hystérie concernant les sanctions».

    «Le principe des sanctions en soi est toutefois totalement erroné. Aujourd’hui, les sanctions ont remplacé la diplomatie. On l’a vu avec le Venezuela, avec Cuba, avec l’Irak, avec l’Iran, etc. Il suffit que la politique d’un pays ne plaise pas aux Etats-Unis. C’est leur seule erreur. Quand je vois qu’on a suspendu des athlètes handicapés aux Jeux paralympiques, les mots me manquent. C’est totalement inadapté. Cela touche des personnes individuelles, c’est tout simplement pervers. C’est aussi bas que lorsque le ministre français des Affaires étrangères dit que le peuple russe doit souffrir des sanctions. Celui qui dit cela n’a pas d’honneur à mes yeux. Il n’y a rien de positif à déclencher une guerre, mais réagir ainsi est tout simplement honteux.»

    «Quand je vois comment notre pays neutre n’est plus capable de prendre une position indépendante de l’UE et des Etats-Unis, j’ai honte. Il faut avoir les idées claires et connaître les faits qui se cachent derrière tous ces événements. Ce n’est qu’ainsi que la Suisse pourra mener une politique de paix raisonnable».

    (N°4/5 du 15 mars 2022 – Focus sur l’actualité (zeitgeschehen-im-fokus.ch)

    1. L’introduction de l’honneur dans ce débat m’amène à formuler ma question: A-t-on vraiment le choix entre la voie du milieu et prendre la tangente ?
      – la voie du milieu: une Suisse neutre reconnaît les torts des Ukrainiens dans la révolution de Maidan et la guerre du Donbass mais condamne l’interventionnisme russe dans un Etat souverain; pour sauver l’honneur, la Suisse accueille largement les réfugiés.
      – la tangente: on prend clairement parti pour l’agressé contre l’agresseur, au nom des valeurs de liberté, de vérité*, et … d’honneur, au nom d’une certaine conception de la nation et de la culture, fondée sur l’indépendance, l’autonomie.

      La voie du milieu est pragmatique, la tangente est idéaliste, mais au final cela revient au même: la guerre est là, il faut se préparer psychologiquement à une aggravation et une internationalisation du conflit**, la Suisse n’a rien à dire et peut juste faire le mieux qu’elle peut pour accueillir des réfugiés.

      *l’intervention des Etats-Unis dans la révolution de Maidan n’est pas prouvée, la guerre du Donbass suit les déclarations unilatérales d’indépendance des “républiques” séparatistes de Donetsk et de Louhansk (prononcer Lougansk si vous reconnaissez la légitimité de ces déclarations), elles-mêmes suite immédiate du rattachement unilatéral de la Crimée à la Russie. L’intervention de la Russie dans le conflit du Donbass est, par contre, prouvée (voir la page wp “Guerre du Donbass”).

      **chacun peut y aller de ses prognostics, en ce qui me concerne, je crois que Poutine ne va pas hésiter à détruire complètement les infrastructures et l’armée ukrainiennes pour imposer ses conditions, l’Otan n’interviendra pas directement et le conflit va s’étendre ailleurs, cette fois à l’initiative des Américains qui vont, par exemple, chercher à chasser les Russes de la Syrie.

      1. A vous lire on pourrait croire que l’Ukraine a agressé la Russie en devenant une démocratie. Quels torts des Ukrainiens dans Maïdan?

        1. Vous extrapolez. Mais il y a eu des provocations. Je cite: “Le 23 février 2014, la loi de 2012 sur les langues régionales permettant d’utiliser le russe comme seconde langue officielle dans certaines régions est abrogée (…). Le 24 février, en réaction, des brigades d’autodéfense commencent à se former dans le Sud-est de l’Ukraine.” (wp)

          Tout cela avant l’annexion de la Crimée. Il faut reconnaître que “aux fins de désamorcer les tensions, le président par intérim Tourtchynov ne ratifie pas l’abrogation de la loi sur les langues régionales et la remet en place.” Mais le mal était fait.

          La question religieuse, avec deux patriarches orthodoxes l’un rattaché à Moscou, l’autre à Constantinople, est aussi une cause de conflit symbolique important.

          Hier, au parlement israélien, Zelensky a non seulement comparé Poutine à Hitler, et la guerre actuelle à la shoah, mais il a prétendu que les Ukrainiens avaient défendu les juifs contre les nazis. Ce n’est pas sérieux.

          1. Quelles que soient les décisions politiques internes à l’Ukraine, elles ne justifient pas qu’on lui fasse la guerre.

    2. Voua écrivez : “Contrairement à la propagande mensongère occidentale, la Russie n’a toujours pas envahi l’Ukraine” Cela s’appelle de la désinformation.

      1. Ce sont les propos de BERNARD JEAN WOHLWEND, non de Verhelst, contre qui il essaie aussi d’argumenter dans son post.

    3. “…la Russie n’a toujours pas envahi l’Ukraine mais l’encercle…”

      Curieux encerclement que celui qui ressemble fort à ce que les géomètres appellent une invagination. Ou alors j’ai dû manquer quelques informations depuis le matin du 24 février dernier.

      Selon les services secrets ukrainiens, certains dans l’entourage du tsar de carnaval Poutine concocteraient déjà son renversement. Il serait même question de placer le chef du renseignement comme son successeur (The Kiev Independent, hier). D’où son isolement croissant. Comme Staline, en viendrait-il à se méfier de tout le monde, jusqu’à son cuisinier – lui qui se flatte pourtant d’être petit-fils du cuisinier de Lénine et de Staline -, son chauffeur et ses médecins?

      Poutine et sa clique au pouvoir trompent le peuple russe et trahissent la Russie. Ces jours passés, un prêtre orthodoxe russe a été puni et amendé pour avoir invoqué le cinquième commandement, “Tu ne tueras point”, dans son homélie dominicale. Ne faut-il pas être quelque peu paranoïaque pour faire de la parole biblique un crime contre l’Etat? Pour leur part, quelques 7’500 membres de l’Université d’Etat de Moscou, la prestigieuse Université Lomonossov, plus ancienne institution d’enseignement supérieur de Russie, ont signé une lettre ouverte dénonçant la guerre. Ils risquent jusqu’à quinze ans de prison pour leur action courageuse.

      Poutine et ses larbins de service le savent: ce ne sont pas les sanctions occidentales qu’ils redoutent. L’ambassadeur russe à Stockholm a déjà dit sans langue de bois ce qu’ils en pensent. Ils ne le savent que trop: l’opposition à leur diktat ne peut venir que des Russes eux-mêmes, d’où leur répression systématique de toute voix dissidente. Les Russes connaissent cette musique-là au moins depuis Pierre 1er, dit le “Grand” – a-t-il hésité à faire torturer son propre fils à tort parce qu’il était en désaccord avec lui? – jusqu’aux aux purges staliniennes, en passant par la répression impitoyable du mouvement décabriste en 1825 et celle du cercle Petratchevski en 1848 par Nicolas 1er, dernier des autocrates expansionnistes, responsable du désastre de la guerre de Crimée (1853-56) que l’ex-agent du KGB Poutine admire pourtant au point de garder son portrait dans l’antichambre de son bureau du Kremlin.

      N’auriez-vous pas, comme lui, une lecture biaisée de l’Histoire?

    4. M.Wohlwend, avant les deux protocoles de Minsk, signés par une Ukraine en état de faiblesse en 2014, après l’annexion de la Crimée, il y a Budapest.
      Le traité de Budapest ou plus précisément, les trois mémorandums de Budapest, signés en termes identiques le 5 décembre 1994, par la Biélorussie, le Kazakhstan et l’Ukraine ainsi que par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la Russie, garantissent, entre autres, l’intégrité territoriale des trois anciennes Républiques socialiste soviétiques en échange de leur ratification du TNT (Traité de non-prolifération des armes nucléaires) et du transfert de l’arsenal nucléaire de l’Ukraine à la Russie.
      L’Ukraine a donc respecté le traité en transférant son arsenal nucléaire à la Russie.
      Par contre la Russie s’est assise sur ce mémorandum en annexant la Crimée en 2014.
      Ce mémorandum de Budapest est donc bien antérieur (1994) aux deux accords de Minsk, signés le 5 septembre 2014 et le 12 février 2015… époque où l’Ukraine était en position de faiblesse.

  7. Écrire ou palabrer des heures sur territoires russophones et histoire est vain !

    Laisser batailler ceux qui le veulent et qu’ils y restent. La grande Russie n’est pas l’Europe.

    Éviter ceux qui veulent dominer, prendre du territoire.

    Rester neutre, point de jugements; « les hommes jugent parce qu’ils sont incapable de penser. » C.G.Jung.

    Rester objectif : « le doute est inconfortable mais la certitude est absurde. » Voltaire.

    Ne pas être comme les 3 singes, ne pas voir, ni entendre, ni parler… ni sentir, surtout quand ça sent la merde et le sang.

    Donc accueillir ceux qui fuient avec autant de bienveillance que d’intérêts car la vrai richesse d’un pays ce sont les hommes, leurs libertés et leurs capacité à construire.

    Tant pis pour Poutine, tant pis pour ceux qui s’accrochent à leurs possessions.

    Laisser batailler ceux qui le veulent et qu’ils y restent, la grande Russie est la boîte de Pandore !

  8. Je suis totalement d’accord avec votre article concernant Poutine, sauf que vous n’allez pas assez loin.Il n’est pas seulement fou mais il a montré à maintes reprises qu’il est un criminel, il nationalise des secteurs privés pour récompenser ses amis, il empoisonne ou assassine ses ennemis, il rase des villes et des villages sans se soucier des pertes civiles et il ment comme un arracheur de dents dans l’espoir de tromper ses adversaires. Quand vous l’entendez parler de “purifier” la société russe des traîtres et de la racaille, vous voyez clairement d’où il tire ses idées, à la seule différence qu’il agit pour s’enrichir personnellement.
    Essayer d’expliquer ses actions en se référant à l’histoire ne fait que jouer en sa faveur.Poutine est coincé au 19ème siècle et à la lutte entre les grandes puissances, où “la force avait raison”. L’Europe ne pense plus de la sorte et c’est pourquoi il est inutile d’essayer de parvenir à un accord avec lui – nous vivons dans des époques différentes.

    1. Si vous lisez le blog, il pose la question de la folie de Poutine sans y répondre. Cette folie réelle ou prétendue sert d’explication à un comportement criminel.

      1. Les comportements criminels sont rarement le résultat de la folie.
        En général conflits territoriaux, de loyautés, combat pour les ressources, appât du gain, etc.

        1. La folie se mesure à l’irréalisme d’une politique qui nuit au pays lui-même. Poutine détruit son pays sans s’en rendre compte tout comme Hitler l’a fait jadis.

          1. Et prétendre que l’Ukraine rejoigne l’OTAN, c’était réaliste de la part des occidentaux?
            Non, et ils ne l’ont d’ailleurs affirmé que par pure provocation.
            Malheureusement, on a parfois des provocations verbales qui dégénèrent ensuite en conflit incontrôlable.
            Et je ne justifie pas pour autant l’invasion de l’Ukraine par la Russie!
            De fait, vous avez raison: la politique de Poutine nuit à la Russie.

          2. D’ailleurs, si l’on mesure ainsi la politique, on pourra presque dire que la Suisse a été folle durant la pandémie?
            Prétendre maîtriser la diffusion d’un coronavirus, c’est irréaliste.
            Cette année va encore montrer que c’était complètement illusoire. Mais pas sûr que cela ne change la politique fédérale.
            L’irréalisme peut être érigé en doctrine officielle.
            Et c’est malheureusement aussi le cas en Russie avec l’Ukraine – avec de nombreuses victimes de cette volonté irréaliste.

  9. Chacun connait la célèbre phrase prononcée fin septembre 1938 par Winston Churchill à l’adresse du premier ministre britannique de l’époque, Neville Chamberlain, après les accords de Munich par lesquels la Grande-Bretagne et la France avaient abandonné la Tchécoslovaquie à Hitler : « Vous aviez le choix entre la guerre et le déshonneur. Vous avez choisi le déshonneur, et vous aurez la guerre ».

    1. Il y a des historiens qui disent que Chamberlain voulait retarder le début de la guerre pour se préparer davantage. Dans cette agression russe, le déshonneur éventuel des ukrainiens aurait évité la destruction de leur pays. Les USA ont mis en place un président ukrainien en mercure, malléable à souhait, pour servir leurs intérêts et attirer la Russie dans un guet-apens. A présent les américains n’accepteront pas une paix hâtive qui donnerait vainqueur la Russie!

      1. Le président ukrainien a été élu par la population dans une élection libre et correcte. Il est tout sauf malléable. La Russie n’a pas été attirée dans un guet-apens mais s’est engagée volontairement dans une guerre d’agression injustifiée. A vous lire on pourrait croire que ce sont des des chars ukrainiens qui ont traversé la frontière russe.

        1. Justifiée ou injustifiée, morale ou non, démocratique ou non, l’armée russe a déjà gagné cette guerre et aurait pu la gagner beaucoup plus rapidement en faisant plus de victimes civiles. Maintenant les dernières forces ukrainiennes sont “eingekesselt” comme l’armée de Paulus à Stalingrad et elles vont être taillées en pièces. Les civils ne peuvent pas s’échapper des villes de l’est parce que l’armée ukraininenne, commandée par des fanatiques nationalistes disciples de Stepan Bandera, prennent les civils en otage. Donc ça ralentit la progression des Russes dont la victoire est certaine. Les discours de l’acteur comique ne font qu’enflammer les passions mais ne changeront rien au rapport des forces. Les armes mises à disposition par l’OTAN sont systématiquement détruites à l’arrivée par des missiles russes, donc cette aide ne sera pas effective.

          Une fois que les forces russes occuperont Kiev et tout le territoire russophone à l’est de la ligne Odessa – Karkov, tout sera terminé et Poutine pourra dicter ses conditions.

          Cette opération emploie des méthodes basées sur la force et la Realpolitik, qui heurtent les gens qui ont cru bêtement aux illusions du droit international. Mais la politique des grandes puissances qui se réclament aujourd’hui du droit international a été systématiquement hypocrite. La Russie n’a pas commis en Ukraine le dixième des crimes de guerre et massacres de civils commis par les grands démocrates droits de l’hommistes en Irak.

          On verra comment la Russie gérera l’après-victoire. Sans doute, elle se retirera rtapidement après avoir imposé ses volontés. Peut-être qu’il y aura une partition du pays. On ne sait pas. Zelensky pourra bien continuer ses discours depuis une ambassade américaine quelque part dans le monde, cela n’aura pas beaucoup plus d’effet que les discours de de Gaulle à Londres. Ce ne sont pas les discours de de Gaulle qui ont changé les choses, c’est le débarquement en Normandie et la prise de Berlin par l’armée rouge.

          Il est possible que les choses se gâtent pour la Russie dans les années à venir à cause de l’isolement et des sanctions, mais elle peut aussi connaître la prospérité dans une économie autarcique, et d’ailleurs pas si autarcique que ça car elle pourra toujours commercer avec la Chine et l’Inde. Le régime se durcira avec des des lois “poutinissimes” tout comme le régime fasciste avait passé des lois “fascistissimes” à cause des sanctions après son intervention en Ethiopie.

          Si les puissances occidentales – qui ont plus de sang sur les mains que Poutine – cessaient de se draper dans une posture morale hypocrite, et acceptaient le nouveau rapport de forces, modifié par l’opération russe en Ukraine, les choses iraient assez bien. Malheureusement ces puissances sont totalement dans l’hybris et donc elle continueront leur guerre contre la Russie, jusqu’au moment où elles réussiront à déclencher vraiment une 3ème guerre mondiale dans l’espoir de pouvoir ensuite instaurer enfin leur nouvel ordre mondial, dont elles rêvent depuis des siècles.

          Mais les choses ne se passeront pas du tout comme les mondialistes l’espèrent.

          Il y aura des grands changements politiques en Europe ces prochaines années. Le Royaume Uni éclatera en plusieurs morceaux, et l’Ukraine basculera moralement du côté de l’ouest. La 3ème guerre mondiale sera perdue par la Russie et l’Allemagne sera du côté des vainqueurs cette fois. La puissance américaine, quoique victorieuse, sera à l’agonie, et donc on se retrouvera avec une Europe allemande, jouissant de l’Ukraine comme espace vital à l’est. Le rêve d’Hitler réalisé grâce à Zelensky.

          Ce ne sera plus l’Allemagne libérale démocrate que nous connaissons aujourd’hui. Ce sera un nouveau Reich. Et ce sera le résultat des sottises moralisantes de ceux qui ne veulent pas accepter les réalités de la politique, qui est avant tout une question de rapports de forces, et qui n’ont pas voulu comprendre, quand il était encore temps, que pour la Russie, une Ukraine membre de l’OTAN était une menace existencielle.

          C’est dommage que les leaders des grandes démocraties soient incultes et ne connaissent rien de l’histoire.

      2. Je suis d’accord avec vous. Notre pays est hélas si profondément imbibé de l’idéologie aberrante antisuisse mondialiste complétement insensée, qui coule à pleins bords partout dans les médias, qu’on peut dire que la population a perdu la raison. Les gens ont la cervelle lessivée. Donc, si la décision du CF avait été rationnelle, et responsable, c’est à dire si on avait décidé de rester neutres et maintenir le courant normal avec la Russie, la majorité de la population ne l’aurait pas compris. La rationalité politique est devenue minoritaire à cause de cette propagande incessante et du lavage de cerveau permanent que nous subissons. On l’a bien vu pendant l’état d’urgence Covid où les gens se sont laissés mener comme des enfants. Actuellement je pense que la Suisse a perdu la raison et qu’elle est en chute libre.

  10. bonjour; je suis très surpris du parti pris anti Poutine; cet homme exprime depuis longtemps un certain nombre de choses concernant l’Ukraine, sans effet, donc il réagit; qu’il ne soit certes pas un enfant de choeur, l’autorise à considérer que ses interlocuteurs n’en sont pas non plus! ! l’Ukraine est aux yeux de l’UE un futur terrain de chasse pour les lobbyes de la Commission Européenne, ni plus ni moins ! donc les souhaits d’indépendance des Russes d’Ukraine sont combattus de façon criminelle par le pouvoir ukrainien depuis une quinzaine d’années je c;rois bien avec presque 15 000 morts à la clef; quand même on pourrait se souvenir que les Algériens ont fini par conquérir leur indépendance en presque deux décennies ( Sétif massacres de 1945, Oran massacres de 1962) et puis voilà que les Corses demandent eux aussi leur indépendance ; Poutine est actuellement un réel politique de poids; que sont les Biden, le nouveau Chancelier Allemand et mon fallot de président de la république ? Ils ne s’intéressent qu’à l’économie ? la table de marbre du Kremlin, de 6 m de long est une trouvaille; il me plait bien ce Poutine ! il va occuper la zone ukrainienne qui lui convient et s’en tiendra là . l’Europe ne bougera pas, fera des ronds de jambe, elle parlera beaucoup, en l’air comme d’habitude; mon président sortant excelle a cet exercice de saltimbanque; je suis déçu que la Suisse tombe dans le panneau de l’Europe et quitte sa neutralité ! qu’elle se reprenne, que diable !

    1. M.Serot, étiez-vous de ceux qui juraient leurs grands dieux, que non, au grand jamais, les armées de Poutine, manœuvrant depuis de mois aux frontières de l’Ukraine. n’envahiraient son voisin ?

  11. 1. M. Poutine n’est pas un grand joueur d’échecs.
    2. M. Neirynck ne semble pas être lui-même un grand expert du jeu d’échecs.

    Merci aux personnes sans compétences dans le domaine du jeu d’échecs de ne pas comparer des situations géopolitiques réelles avec ce jeu. C’est pénible à la fin de constamment faire référence à ce jeu magnifique lorsqu’il y a des guerres, des conflits, etc. réels dans le monde.

    1. ” M. Poutine n’est pas un grand joueur d’échecs.”

      Mai si… Depuis le 24 février dernier, ne cesse-t-il pas d’essuyer échecs sur échecs – sur le terrain avec son armée qui avance à reculons, et “at home” avec la contestation qui, plus il la réprime, plus elle fait entendre sa voix?

      Si ce n’est pas être expert aux échecs – et même du genre cuisant -, alors qu’est-ce?

  12. Invasion, déportation, purification, empoisonnement, massacre et ainsi de suite, Poutine et ses copains sont dans une époque où les problèmes sont résolus par la force. L’Occident a abandonné cette façon de penser et négocie ses différends par le dialogue. Nous vivons dans deux mondes et nous devons éviter d’être entraînés dans le leur. Plus tôt nous couperons nos liens, qu’ils soient commerciaux, culturels ou sociétaux, mieux ce sera.

    1. Racontez-nous comment l’Occident “négocie” par le dialogue en Irak, en Syrie, au Sahel ou en Afghanistan.

  13. bonjour,
    j’invite tous les “belligérant.e.s”, pro- l’un ou pr-l’autre, à lire ce billet de Jacques Baud, ancien colonel d’État-major général, ex-membre du renseignement stratégique suisse, spécialiste des pays de l’Est.

    intitulé ” la situation en Ukraine” et publié sur le site du “centre francais de recherche sur le renseignements”
    https://cf2r.org/documentation/la-situation-militaire-en-ukraine/

    où l’on se rend compte que la folie est toute subjective…

      1. bien d’accord avec vous sur la vision partisane de Mr Baud.
        il énonce quand même des faits qui sont admis par la plupart des parties prenantes au conflit, quel que soit le coté :
        – le peu d’application des accords de Minsk par l’Ukraine
        – La loi d’interdiction de la langue russe
        – les bombardements du Donbass
        – les régiments d’extrême-droite

        Donc il semble que tout ne soit pas si rose en Ukraine, et que c’est bien plus complexe que la vision manichéenne qu’on nous sert à longueur de journée : Poutine le diable, le fou, et de l’autre côté le glorieux Wolodymir…

        il s’agit nullement de justifier cette guerre. C’est toujours un désastre humain, et comme toujours c’est les populations qui en pâtissent. les ukrainiens maintenant, puis les russes qui en subiront les conséquences, sans avoir rien demandé, puis enfin le reste du monde, dont un bon nombre de pays africains où des famines sont déjà annoncées…

        l’idée ici est que la folie est toute subjective: peut-être que c’est “l’occident” qui a commis la folie de fermer les yeux sur certains faits qui se sont passés en Ukraine car cela l’arrangeait bien, faits que Poutine, de son point de vue, a pu exploiter dans une logique toute rationnelle pour déclencher son attaque…

        dit autrement : “ tu vois la fake news dans l’oeil de Moscou, mais tu ne vois pas la propagande dans tes propres yeux…! ”

        Et du coup, la Suisse a choisi de prendre parti, et c’est une erreur à mon avis. En prenant de la distance, elle pouvait proposer une vision plus juste des événements, plus neutre, et elle aurait pu servir depuis longtemps à relancer le dialogue pour trouver des solutions pacifiques.

  14. On peut comparer Poutine à Hitler, aux tsars de Russie et débattre sans fin des motivations de ce personnage énigmatique. Pour compléter le diagnostic de Patrick Lemoine, une cinquième hypothèse. Campé au côté de sa table blanche de six mètres de longueur, droit dans ses souliers maculés de san. d’un cirage noir, j’ai cru reconnaitre Daniel Craig 007. Attitude jubilatoire, sourire sardonique en face de Macron. Poutine n’est qu’un adolescent, une copie des Héros invincibles incarnés par James Bond. Il traverse, comme eux, des champs de bataille sans jamais succomber. Il est rusé, intelligent, mais il lui manque « une case » (Je n’ai pas les compétences pour l’écrire en termes scientifiques) pour comprendre que la réalité n’est pas une fiction du cinéma Anglais. Le film, des agents de Sa Majesté, finit toujours bien. Le sien ? J’en doute.

Les commentaires sont clos.