Retour à la société de pénurie

 

 

Bon gré, mal gré nous sortons d’une société d’abondance où les peuples privilégiés et, au sein de celle-ci, les classes privilégiées ont vécu sans souci d’une restriction quelconque. Le problème n’était plus de manger à sa faim, mais de restreindre celle-ci pour éviter l’obésité, le diabète et la surtension. Dans une métaphore du gaspillage, les participants à cette société creusaient leur fosse avec leurs dents : rouler plus lourd, voyager plus loin, suivre la mode, jeter le plastique, surchauffer le logement, en un mot détruire la seule planète à disposition.

Or nous venons de découvrir une équation :  les exportations d’hydrocarbures de la Russie  (176 milliards de dollars en 2016) sont d’un tel niveau qu’elles couvrent plus que largement le budget de l’armée à 61 milliards. L’Occident finance ainsi sans le savoir (ou sans vouloir le savoir) une guerre qu’il condamne et qui le menace. La dépendance de certains pays est telle qu’il ne pourraient décréter un embargo. Il existe d’autres sources d’approvisionnement mais elles sont plus dispendieuses. Si l’on s’en passe on risque la pénurie.

La société d’abondance n’est jamais qu’une exception provisoire et localisée à la règle générale :  la pénurie. Dans les société agricoles, le mécanisme est élémentaire : tant qu’il y a de la nourriture, la population augmente jusqu’à ce qu’elle épuise la production paysanne. À l’expansion vigoureuse des XIe, XIIe et XIIIe siècles de l’Europe médiévale, succède un siècle de catastrophes. Effectivement trois siècles d’expansion avaient fait doubler la population européenne. La France atteignit en 1300 une population de 20 millions d’habitants, soit déjà la moitié de sa population en 1914. La famine éclate en 1315, la Guerre de Cent Ans débute en 1337 et la Peste Noire apparaît en 1347. La conjonction de ces trois phénomènes n’est pas une coïncidence, car leur effet commun est de réduire la population. Les mécanismes naturels de contrôle de la population sont entrés en jeu, faute pour la population médiévale de pratiquer une forme de contrôle démographique, qui dépassait manifestement son entendement.

Par ailleurs, la forêt avait été exploitée sans ménagement et le bois commençait à manquer, car il s’agit d’une ressource en énergie solaire, lentement renouvelable. Au XIVe siècle, la forêt occupait en France une superficie inférieure à ce qu’elle est maintenant. On avait en effet défriché toutes les terres cultivables avec les moyens rudimentaires de l’époque. Néanmoins, les terres fertiles étaient saturées par une population paysanne qui ne parvenait pas à nourrir les villes naissantes. En un mot, la population avait crû tandis que les ressources décroissaient selon une loi implacable.

Le véritable problème dans lequel se débattait l’Europe du Nord était celui de la pénurie de bois. Du IXe au XIIIe siècles, l’épaisse forêt couvrant les terres humides et fertiles de la grande plaine baltique allant de l’Atlantique à l’Oural avait été mise en coupe réglée, fournissant à la fois du bois de construction et de chauffage, dégageant des clairières de plus en plus vastes. Le bois, ressource renouvelable certes, mais lentement, était devenu rare. Or, on avait besoin de charbon de bois pour la métallurgie, de poutres pour la construction des bateaux, de cendres pour les verreries et les savonneries.

Aux XVIe et XVIIe siècles, la pénurie de bois était devenue criante. Colbert fit planter des forêts de chêne pour fournir le bois nécessaire à la marine royale, mais il faut trois siècles pour obtenir un arbre utilisable. Si l’on peut se passer de chauffage au bord de la Méditerranée, il est beaucoup plus inconfortable et même dangereux de ne pas se chauffer sur les rives de la Mer du Nord. Les Européens du Nord n’eurent donc pas le choix. Contraints et forcés, ils ont entrepris l’exploitation du charbon dès la fin du Moyen Âge.

Nous sommes leurs héritiers. Nous ne pourrions plus vivre avec les ressources renouvelables en bois, qui est de l’énergie solaire emmagasinée. Nous dépendons d’une autre réserve, accumulée sur des millions d’années pat la dégradation des végétaux et du plancton, les hydrocarbures. L’impasse du gaz russe n’est donc pas un épiphénomène accessoire : il traduit l’épuisement à venir de cette ressource qui est tout sauf inépuisable. Les guerres ont parfois l’intérêt de dévoiler des réalités trop longtemps tues. Le blé va aussi devenir plus cher comme l’huile de colza. L’essence à la pompe l’est déjà devenue.

Dans une société de pénurie, les plus atteints sont les plus pauvres. Le pouvoir d’achat diminue même si les gouvernements prennent des mesures improvisées pour pallier les manques les plus criants. Le cortège des conflits sociaux s’ébranle. En déclarant la guerre, Poutine nous a tous éveillés d’un rêve impossible : la vie au Paradis terrestre pour toujours. Retour à la condition humaine.

Jacques Neirynck

Jacques Neirynck est ingénieur, ancien conseiller national PDC et député au Grand Conseil vaudois, professeur honoraire de l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), d'origine belge, de nationalité française et naturalisé suisse. Il exerce la profession d'écrivain.

48 réponses à “Retour à la société de pénurie

  1. Ah ah, maintenant, vous en parlez.
    Il y a deux mois, vous disiez que j’étais hors sujet.

    Depuis, mes petits-enfants ont déjà appris à pêcher. Bientôt les champignons, puis la chasse.

    Les petits jeunes, la nourriture ne pousse pas dans les rayons de la migros. Vous vous moquiez de l’ancien chef de l’armée qui vous recommandait abri + provision. La vie réelle arrive. Vous êtes prêts?

    1. A quoi ça sert des provisions pour un mois si elles ne peuvent pas être renouvelées sur le long terme !?
      Cette logique du réduit national est une pure bêtise !!!

      1. A constituer un énorme stock financé par les particuliers plutôt que par les pouvoirs public. En cas de retombée nucléaire et d’impossibilité de se fournir dans le commerce, c’est un avantage.

    2. Phase I: il y a assez de pastilles d’iode en Suisse;
      https://www.lematin.ch/story/le-conseil-federal-repond-longuement-aux-inquietudes-des-parlementaires-568279529120

      Phase II: c’est aux cantons de vérifier les stocks de pastilles d’iode;
      Phase III: les pastilles d’iode ne sont pas recommandés, car inutiles;
      Phase IV: les pastilles d’iode sont recommandés;
      Phase V: vous aurez accès aux restaurants et aux lieux publics que si vous prenez deux pastilles d’iode par jour;
      Phase VI: les pastilles d’iode étaient inutiles.

      On tourne en rond !!

    1. Avant d’avoir vu votre lien je pensais que vous parliez (ces deux-là…) de M . Neirynck et du chef de l’armée…

  2. La plus grave pénurie, c’est l’esprit critique – qui fait que nous regardons sidérés ce qui se passe depuis 2 ans sans aucune réaction autre que la peur. La peur est mauvaise conseillère, mais la prudence nous aiderait à bien réfléchir, à nous adpater intelligemment.
    Le nombre d’effets secondaires des Pfizer et Moderna ne cesse d’augmenter et là, il n’y aura plus de pénuries, le CF préférant acheter des produits expérimentaux plutôt que de faire des réserves de nourriture.
    https://www.swissmedic.ch/swissmedic/fr/home/news/coronavirus-covid-19/covid-19-vaccines-safety-update-13.html
    Tout va très bien madame la Marquise!

  3. Je suis un européen convaincu (pas UE), et j’ai toujours souhaité une indépendance énergétique, alimentaire, militaire et stratégique (politique, technologique,…).
    L’Europe est suffisamment outillée pour éviter à moyen terme de subir des pénuries. Ces pénuries sont la résultante d’une vision bisounours d’un monde de paix où le commerce transcende les différences.
    Maintenant, l’UE va s’organiser pour aller dans le sens de l’indépendance, la Chine a été le révélateur de ce besoin, l’invasion, l’urgente nécessité. Il serait opportun que la Suisse comme l’Angleterre participent à cette indépendance.

    J’ai toujours pensé qu’une guerre importante était inévitable, on le sentait, l’ambiance sur la planète avait changé depuis quelques années.
    Et on revient à la problématique du climat. J’ai toujours été contre la radicalité écologique parce que je sentait qu’on allait vers des soucis immédiat dans les 5-10 ans, alors que la pseudo fin du monde est une rhétorique, pas une réalité avéré. Cette guerre, va favoriser la transition verte de l’Europe si l’économie résiste. C’est une chance dans le malheur : fin de l’ère du pétrole et gas, relocalisation des économie dans un monde qui se fracture entre pouvoir des peuples (démocratie) et pouvoir de la nation/empire/théocratie contre le peuple (dictatures).

    Les pénuries proches seront peut-être à moyen terme, un cadeau des dieux pour nos démocraties.

  4. Si notre société veut rester socialement cohérente, elle peut utiliser la marge considérable entre gaspillage et pénurie. Par exemple, il est inutile de se chauffer au-dessus de 18°C, il est inutile de se déplacer avec des voitures de tourisme consommant plus de 6 litres de carburant. Une fois passé à une société d’économie (enfin!), la transition vers le durable semblera sensiblement plus accessible.
    Toute folie a une fin…

  5. La planète est surpeuplée depuis au moins une génération, mais il faudra sans doute une grave crise alimentaire pour que ça saute aux yeux !!!
    Pendant des siècles, les Européens ont pu se servir en exploitant le reste du monde , mais ce n’est plus possible , alors ils seront au même régime que les Africains ou Asiatiques …
    Si nous ne faisons rien, c’est la nature qui se chargera de nous corriger par les maladies, la famine , … ça ne fait que commencer …

    1. Ce n’est pas l’Europe qui est surpleuplée… on s’est servi, certes, mais on aidé beaucoup en asséchant leur marais, en apportant médicaments et vaccins et en subventionnant massivement leur croissance.

      La Chine est devenue le premier empire, grâce à la politique de l’enfant unique; le continent africain a fait un autre choix. C’est leur choix, pas le nôtre.

      https://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/07/12/apres-les-declarations-de-macron-sur-la-natalite-en-afrique-la-verite-des-chiffres_5159751_3212.html

  6. A l’époque des pharaons jusqu’à Cléopâtre, l’Egypte était riche en exportant son blé. Elle était devenue le grenier à blé de l’empire romain ( 25 millions d’habitants ) . Mais aujourd’hui, avec ses 100 millions de personnes , l’Egypte ne se suffit plus à elle-même, elle doit importer de la nourriture …
    Chercher l’erreur !

    1. Bonne remarque. A la fin du royaume des pharaons, l’Egypte comptait une population estimée à 2 millions d’habitans. Aujourd’hui sa population augmente chaque année d’un million.

      1. Sachez que même en Egypte, la croissance de la population diminue. En 1991, le taux de fécondité était de 4,1 enfants / femme. En 2020, ce taux était de 2,72.
        Cela montre que si la population égyptienne continue d’augmenter, cela est dû en priorité à l’augmentation de l’espérance de vie, bien plus que qu’à une explosion incontrôlé de la population.
        Cf. https://en.wikipedia.org/wiki/Demographics_of_Egypt#/media/File:Life_expectancy_in_Egypt.svg

          1. Toujours cette peur malsaine de “la barque est pleine”.
            A l’heure de l’utilitarisme roi, c’est très beau qu’il y ait encore des pays où on aime encore les familles et les enfants.
            Le monde n’est pas en difficultés à cause de la fécondité, mais à cause du manque d’humanité, qui détruit petit à petit les relations entre les personnes.

          2. L’Inde et la Chine ont dû prendre des mesures pour limiter la fécondité qui représentait une réelle difficulté. Une fois la pénurie établie, c’est elle qui détruit les relations humaines. Ce n’est pas une sorte de denrée dont on peut s’approvisonner en toutes circonstances.

          3. Le résultat de ces politiques eugénistes, c’est une dénatalité forte en Chine. Dans quelques années, la population chinoise va chuter. Et ce sera la pénurie de jeunes qui viendra, avec des personnes âges abandonnées.
            Il est illusoire de croire que la politique peut tout maîtriser.
            La pénurie de ressources ne cause pas la destruction des relations sociales. Quand on manque de ressources, on est forcés de collaborer plus étroitement.

        1. Toute la logique des personnes qui pensent que la Terre peut abriter une infinité de bouches à nourrir !
          Aujourd’hui, l’humanité progresse au détriment des autres espèces, mais pour combien de temps ?

          1. En Suisse il n’y a pas beaucoup de gens qui éprouvent la faim. Dans le monde, il y en a beaucoup.

          2. Le problème de la faim dans le monde est lié d’abord à l’économie et à la politique, pas à un manque de nourriture sur la terre.
            Ainsi, des millions de Yéménites souffrent de famine avec la guerre en cours.
            https://en.wikipedia.org/wiki/Famine_in_Yemen_(2016%E2%80%93present)
            C’est cela la triste réalité.
            Pourquoi ne dénoncez pas ce qui cause la famine?
            Pourquoi toujours revenir sur cette obsession de la surpopulation et ne pas parler des vrais problèmes?
            La peur de la supropulation est une phobie d’aristocrate européen, qui craint de perdre sa prééminence!

      2. Avant les sanctions contre la Russie de 2014, la France exportait ses biens agricoles.

        Depuis, sans le marché russe d’exportation, beaucoup d’exploitations (et d’exploitants) sont mortes dans le silence assourdissant de la bien-pensance. Aujourd’hui, la France, importe des biens agricoles…

    2. De plus, les récoltes étant fonction des crues du Nil, elles ne duraient que six mois. Que faisaient les Egyptiens le reste du temps? La fête… Pendant cinq mille ans.

      Qui dit mieux?

        1. En effet, quoique d’après Elon Musk, ce sont les extra-terrestres qui les auraient construites. Egyptologue de formation (j’ai toujours eu un faible pour les sciences occultes), j’ai fait un travail sur la taille de la pierre et son transport par voie fluviale des carrières d’Assouan au plateau de Gizeh. Mais depuis la révélation de mister Musk, je me suis mis à douter. Et quand le doute s’installe, c’est l’enfer qui commence.

          Par chance, Monsieur Brisson m’a rassuré: les pyramides sont bien des constructions humaines, et même surhumaines. Mais cela empêchait–t-il les enfants de Pharaon de danser et chanter?

  7. Après deux ans de Covid, maintenant la guerre en Europe. Et je suis censé aller au travail lundi et faire comme si ce que je fais habituellement a un sens ?

    Comme si mon travail a une quelconque utilité?
    Comme si mes études me servaient à quelque chose en cas de guerre et de pénuries ?
    Comme si notre modèle de civilisation avait une chance de résister à une hausse des matières premières ?

    Nous nous sommes cachés à cause d’un virus qui tue 2% des malades … que ferons-nous devant la guerre, la famine, les émeutes de la faim, … ?

    Qu’est-ce qui a encore un sens aujourd’hui? Mon abonnememt netflix? Ma connexion internet ?

    1. Pas 2 %, ça aurait été une hécatombe. Avec 35’000 cas par jour avec Omicron en ce moment, 2 %, ça ferait plus de 700 morts par jour en Suisse…

      C’était autour de 0.5 et 0.7 % avec le variant delta (le pire). C’est bien moins avec Omicron. Mais ce taux révèle des disparités selon l’âge: en dessous de 60 ans, la mortalité est presque nulle même non vacciné. Elle augmente ensuite exponentiellement. La majorité des décès concerne les plus de 80 ans.

      Cette pandémie n’a jamais vraiment concerné les jeunes.

      Oui, mais le vaccin !

      Moins d’un tiers des habitants sont vaccinés en Ukraine (0 doses – on parle même pas de booster) et le peu de vaccinés n’ont pas eu accès à un vaccin ARNm hautement efficace avec rappel trimestrel. D’après nos critères, c’est pire que tout en terme de protection et d’immunité de masse !

      Or nous parlons d’un pays de plus de 40 mio d’habitants avec des grandes villes et des agglomérations. De plus, la guerre augmente le risque: abris, promiscuité, pas de masques, etc.

      Donc ça devrait être un véritable enfer ! Surtout avec des hôpitaux bombardés, leur système de santé devrait être sous l’eau, les gens tomber comme des mouches et les morts empilés dans la rue ? Des mesures drastiques avec confinement total auraient du être prises en janvier ! Avec un tel score de vaccination: confinement total, passeport vaccinal, 2G+, etc tout le toutim.

      86 morts Covid ont été rapportés hier par l’Ukraine. Ils ont peu parlé du Covid en fait. Faut dire que le VRP de Pfizer n’ont pas très envie d’aller là bas en ce moment.

      Cherchez l’erreur et le monsonge.

      1. Le bon temps, où l’égoisme des covidistes était notre plus grand sujet de discussion. Tiens, pour le bon vieux temps, lis cela:

        https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(21)02796-3/fulltext

        “The global all-age rate of excess mortality due to the COVID-19 pandemic was 120·3 deaths (113·1–129·3) per 100 000 of the population, and excess mortality rate exceeded 300 deaths per 100 000 of the population in 21 countries.”

        Amuse-toi à nous dire que tu ne crois pas à ces 18 millions de morts.

        1. Apprenez à lire avant de critiquer et de tutoyer ceux que vous ne connaissez pas: 1) vos chiffres du Lancet confirment ce que j’ai écrit (le chiffre de 0.7 % vient d’ailleurs d’être publié). On est loin de 2 %. Je n’ai écrit nul part qu’il n’y avait pas eu de morts du Covid mais qu’ils touchaient en majorité les populations de plus de 65 ans. 2) L’Ukraine n’est vaccinée qu’à 35 % alors expliquez-moi comment ils font ? 3) L’épidémie reprend fortement en Europe en se moment avec le sous-variant BA2, la mortalité augmente fortement y compris dans les pays les plus vaccinés comme la Corée du Sud. 4) Une des explications est que le fait d’avoir été vacciné ou même d’avoir contracté BA.1 ne protège pas de l’infection contre BA.2

          Tout cela fait d’ailleurs partie d’un article dans votre quotidien favori. Retour donc des masques dans les lieux clos. La situation est d’ailleurs maintenant bien différente car de nombreux médecins semblent ne plus se préoccuper de la propagande et discutent plus ouvertement avec leurs patients. Ce qui était tabou ne l’est plus et les égoistes ne sont clairement pas ceux que l’on croyait.

          Mais en Ukraine, je sais pas… visiblement ils ne sont pas touchés par le virus ?

          1. “visiblement ils ne sont pas touchés par le virus ?”

            Tes sous-entendus sont lamentables, PO.

            Seuls les plus forts arrivent à supporter les marches forcées pour atteindre les pays voisins. Et ceux qui restent, meurent de la guerre, des pénuries et des maladies (dont la Covid). Il n’y a plus de décomptes, car le pays est en guerre. Tu doutes aussi de la réalité des bombardements des hôpitaux et des maternités ??

          2. Merci de ne pas utiliser la tragédie de la guerre en Ukraine pour détourner les sujets.
            Si vous voulez prouver l’utilité des nouveaux vaccins contre le covid, il suffit de vous concentrer sur la Suisse.
            A ce que je vois, certains vaccinés autour de moi ont pas mal de problèmes de santé depuis plusieurs mois.
            A quoi sert de pousser la jeunesse à tester de tels produits, alors que nous manquons du recul suffisant?
            Pour les personnes fragiles, cela vaut peut-être la peine (en encore?), mais pas pour tout le monde…
            Malheureusement, cette crise a montré que les principes de proportionnalité ont été complètement niés, avec l’illusion que les “supers” vaccins règleraient le problème. C’est un mensonge par omission – omission des effets indésirables nombreux.
            Et tous les officiels qui ont portés ce message sans aucune nuance devraient avoir honte d’avoir abusé de la confiance de la population.

          3. Parce que vous supposez que le Conseil fédéral et l’administration sont tellement mal informés qu’ils devraient vous consulter avant de prendre une décision?

          4. On connaît votre dévotion à l’Etat.
            Pour ma part, je préfère quand l’Etat ne se mêle pas de ma santé de manière intrusive.
            Et quand l’Etat recommande de manière impérative – et sans fournir d’informations critiques aux patients, sans recul – les médicaments de multinationales tout à fait connues pour toutes sortes de scandales – alors, je me pose des questions.
            Et peu m’importe que vous vous en moquiez.

          5. @Samy,

            Il ne s’agit en aucun cas “d’utiliser une tragédie” pour démontrer les potentiels dérapages en Suisse mais de mettre les choses en perspective.

            Par contre, il y a un lien que je n’ai peut-être pas exprimé clairement relatif à un grave problème de crédibilité et de proportionalité dans nos démocraties occidentales.

            Macron a ouvert le feu: “nous sommes en guerre”. L’Autriche a enfermé une partie de sa population, la Hollande a tiré sur des manifestants à balles réelles, l’Autriche a instauré une obligation vaccinale avec une amende totalement disproportionnée par rapport à d’autres crimes de droit communs, des chars militaires ont été placés aux Champs-Elysées pour bloquer les convois de la liberté, le Canada a instauré l’Etat de guerre pour “libérer” Ottawa.

            Les constitutions de plusieurs pays ont été bafouées en utilisant à tort un Etat d’urgence qui n’avait pas lieu d’être (certains avocats n’en revenaient pas). La France a gravement enfreint un article de loi sur l’autorité parentale conjointe pour pousser la vaccination des enfants (totalement hors de proportion).

            Certains politiciens ont été clairs (publiquement): la démocratie n’est pas le meilleur modèle pour lutter contre une pandémie.

            L’Europe a aussi dépensé une quantité phénoménale de ressources financières mettant à mal la prospérité des futures générations. Tous cela alors que le caractère disproportionné de ces mesures était connu depuis Omicron.

            Les non-vaccinés ont été traités de tous les noms: criminels égoïstes, déchéance de citoyenneté, refus de soin, etc. Les personnes victimes d’effets secondaires des vaccins ont été étiquetés “simulateurs” complotistes et ont vécu l’exclusion sociale avec les antivax.

            Tout cela a été beaucoup trop loin. Les écrits restent et certaines personnalités pourraient bien devoir rendre des comptes sur leurs propos dans quelques années.

            La propagange Covid/vaccin a occupé 100 % de l’espace médiatique et politique durant deux ans. La guerre en Ukraine date de 2014. Nous y avons porté aucun attention ces dernières années. En niant nos valeurs dans la gestion de cette crise sanitaire, nous avons perdu une partie de notre “soft-power”.

            Il ne fallait laisser aucune place dès le début à un terrible dictateur capable de semer mort et désolation comme Poutine. Or certains politiciens, le citaient encore comme exemple il y a deux ans en Europe. Il semble même qu’il ait fourni des vaccins à des pays Européens qui se battaient pour être servis en premier alors que les doses manquaient.

            Pendant ce temps, le gouvernement Ukrainien a très peu fait pour limiter la mortalité dans le pays lors de la vague delta. L’Ukraine affiche donc, après la Russie, une des pires mortalité Covid au monde pêchant ainsi dans l’excès inverse de l’Europe. Mais l’Europe n’est pas intervenue ni avec ses vaccins ni en considérant que l’Ukraine faisait partie de sa zone d’influence.

            Alors, quand certains Etats déposent dans l’urgence des demandes d’adhésion à l’U.E. alors qu’il sont très loin d’en remplir les conditions, et que certains politiciens de l’U.E. pensent qu’il est peut-être temps d’assouplir les critères notamment celui de l’Etat de droit, je m’inquiète.

            Surtout si une nouvelle vague épidémique devait déferler prochainement sur l’Europe.

  8. En échange de la reprise des accords européens “as before”, le conseil de l’UE demande à la Suisse d’accueillir entre 250’000 et 1’000’000 de réfugiés ukrainiens (clef de répartition selon le PIB, et non pas selon la population ou la densité de celle-ci).

    Bientôt la barre des 10’000’000 d’habitants?, alors que nos infrastructures sont faites pour 6’000’000 d’habitants… Va falloir se montrer solidaires. Et dire merci à l’Europe.

      1. Ils prévoient 15 millions de réfugiés.
        La clé de répartition pour la Suisse est de 1 sur 15, faites le calcul…

        “Des experts affirment même qu’à long terme, ce chiffre pourrait atteindre le million. Aujourd’hui, Karin Keller-Sutter parle plutôt de dizaines de milliers. Mais en deux semaines de guerre, deux millions de personnes ont fui, a-t-elle rappelé. «C’est du jamais-vu.»”

    1. Pour votre gouverne, au cas où vos ne l’auriez pas déjà lu:

      “La Suisse s’attend à accueillir jusqu’à 60 000 réfugiés ukrainiens
      par ATS

      La secrétaire d’Etat aux migrations Christine Schraner Burgener estime dans le SonntagsBlick que la Suisse est prête à faire face à la forte augmentation du nombre de réfugiés arrivant d’Ukraine. Près de 2800 personnes ont, pour l’instant, été enregistrées, dont 832 ayant trouvé refuge chez des parents ou des amis. Selon elle, il est difficile de dire combien de réfugiés vont venir d’Ukraine. La Confédération s’attend à accueillir jusqu’à 60 000 personnes. Elle dispose de 9000 places pour l’hébergement à court terme. Au-delà, les réfugiés seront hébergés par les cantons ou chez des particuliers. La secrétaire d’Etat espère qu’ils ne devront pas être logés dans des salles de gymnastique.”

      – Le Temps, aujourd’hui (9h33).

      Entre 60 000 et 1 000 000, bien que peu doué pour le chiffres, il me semble pourtant qu’il y ait une marge, non?

      1. Entre 60’000 et 200’000, c’était la prévision après une semaine de conflit.

        A présent, on parle de plusieurs dizaines de milliers.

        Et je le répète, les experts pensent que si la guerre dure jusqu’à l’hiver, un tiers des 44’000’000 d’Ukrainiens cherchera refuge en Europe. L’Ouest de l’Ukraine n’est d’ailleurs déjà plus un refuge sûr.

        https://news-24.fr/les-refugies-ukrainiens-pourraient-totaliser-15-millions-si-poutine-poursuit-sa-sanglante-campagne-de-terreur/

        Sans oublier les émeutes de la faim en Afrique du Nord, la répression des gouvernements, l’effondrement de pays…

        On parle du pire conflit sur Terre depuis 70 ans… Et l’UE veut que la Suisse accueille 1 réfugié sur 15, qu’il vienne d’Ukraine ou est déplacé à cause de l’Ukraine.

  9. Gaspillage alimentaire estimé entre 15 et 30 %, géants du eCommerce qui détruisent des stocks ou exportent les retours clients à des milliers de kilomètres, durée de vie moyenne de tous les biens de consommation en constante diminution, sur-emballage, obsolescence clairement programmée des appareils électriques et électroniques, modèles économiques basés sur les consommables, augmentation constante du poids et la taille des véhicules, absurdités dans les chaînes d’appovisionnement pour économiser quelques centimes sur le pris de la main d’oeuvre, surmédication, explosion de la consommation électrique avec le cloud pour stocker des volumes gigantesques de données inutiles, etc, etc

    Bref une civilisation du gaspillage sans fin, tout cela rendu possible grâce à la dérégulation dans tous les domaines: surtout pas d’intervention de l’Etat.

    Et si cette crise, malgré le terrible malheur du peuple Ukrainien, était une opportunité ? Est-ce que la Russie frappée encore plus durement par les sanctions n’est pas en train de prendre de l’avance sur nous en réorganisant sa société à marche forcée ?

    Si le modèle socialiste s’est effondré face à la société de consommation, celle-ci atteint maintenant ses limites. On le sait depuis des années et on en a reporté l’échéance par tous les moyens sans résoudre le problème de fond.

    Quand un fabriquant augmente les ventes d’un produit non essentiel et nuisible à la santé en mettant en avant la fin des pailles en plastique et une étiquette “végane/bio”, tout est dit. On appelle ça du “green-washing”.

    Car on peut bien changer l’apparence extérieure de la société, si le moteur reste le même, peu de chance de modifier le comportement de chacun. Si le seul moyen de mesurer le succés d’une société se limite à mesurer sa croissance alors nous allons vers un cuisant l’échec.

    Il va falloir se convertir à un nouveau modèle dans l’urgence et ça risque de ne pas être très drôle. La dernière fois, on a rapidement oublié l’Etat de droit et instauré l’Etat d’urgence. Aujourd’hui, certains parlent déjà d’un “pass écolo” à presenter pour avoir droit à une vie sociale.

    Bien sûr, on peut continuer à laisser faire la main invisible du marché mais quand celle-ci aura exclu les 3/4 de la population, les populistes “va-en-guerre” prendront alors le pouvoir en Europe car nous savons aussi très bien fabriquer de “petits-Poutine” (les exemples ne manquent pas car ce n’est pas l’apanage d’une nation mais bel et bien de la bêtise humaine).

    Le monde Occidental vante ses valeurs et donne des leçons de démocratie au monde mais pourrait bien se retrouver pris à son propre jeu et sa population avec.

  10. Cher monsieur le professeur ès sciences de l’électricité,
    Dans votre 2e phrase, surtension, d’accord, on vous comprend, mais le milieu médical parle d’hypertension. Et il s’agit de pressions, la diastolique et la systolique, et de leur rapport !
    Je serais chatouilleux si un candidat ne comprenait pas que le rapport de deux pressions est sans dimension.

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