Le fantasme des OGM

« Les organismes génétiquement modifiés (OGM) devraient rester interdits dans l’agriculture. Le National a prolongé jeudi, par 144 voix contre 27, le moratoire jusqu’à fin 2025. Actuellement, la culture d’OGM n’est autorisée en Suisse qu’à des fins de recherche. Les essais en milieu confiné et la dissémination expérimentale sont admis sous certaines conditions. Le moratoire sur l’utilisation de ces organismes dans l’agriculture est en vigueur depuis l’acceptation d’une initiative populaire en 2005. D’une durée de quatre ans, il a été déjà prolongé trois fois. La prochaine échéance est pour la fin de l’année. »

De nos jours des OGM sont cultivés dans 30 pays sur 13% des surfaces agricoles mondiales. On peut logiquement supposer que les agriculteurs qui font ce choix n’y ont pas été forcés mais qu’ils ont estimé que cela améliorait leur rentabilité. Dès lors pourquoi interdire cette technique en Suisse alors que le parlement et le Conseil fédéral ont promulgué une loi adéquate et cependant inappliquée par suite de l’initiative ? Est-ce un avantage ou un inconvénient pour l’agriculture suisse ?

Par ailleurs, les applications médicales n’ont fait l’ombre d’une réserve éthique nulle part, même en Suisse. La première protéine recombinante d’intérêt pharmaceutique ainsi obtenue, dès le début des années 1980, est l’insuline humaine pour soigner les diabétiques, produite dans la bactérie Escherichia coli. Contrairement aux insulines extraites de pancréas animaux, celle-ci est véritablement de l’insuline humaine. Depuis, de très nombreuses protéines-médicaments sont produites par ce procédé : hormone de croissance, EPO (traitement des insuffisances rénales), facteurs de coagulation, interleukines (traitement de certains cancers)… Il est tout de même étrange que l’on n’ait pas d’objection à l’injection d’OGM mais bien à leur absorption. Il serait moins dangereux d’injecter un produit dans une veine que de dans l’estomac.

Essayons une fois de plus de définir de quoi l’on discute. La définition la plus simple serait la suivante : on appellerait organisme génétiquement modifié (OGM) un organisme dont l’ADN a été modifié par l’homme. Or c’est faux. Car, il n’y a dans une ferme aucun animal ou aucun végétal, qui ne soit pas un OGM au sens littéral du terme, obtenu par croisement et sélection. Il n’existe dans la Nature ni vaches, ni blé, ni vignes dans leur définition actuelle.

Et donc la définition légale de la loi suisse est laborieuse, voire incohérente. Elle réserve le terme d’organisme génétiquement modifié au résultat d’opérations humaines que la nature ne ferait pas d’elle-même, comme si le croisement et la sélection ne résultaient pas d’initiatives humaines.

« Par organisme génétiquement modifié, on entend tout organisme dont le matériel génétique a subi une modification qui ne se produit pas naturellement, ni par multiplication, ni par recombinaison naturelle. » (Loi suisse sur le génie génétique, art5 al.2)

Or la Nature ne fait pas d’elle-même des opérations de sélection au sens souhaité par les hommes. Le blé actuel a été sélectionné par les hommes pour que les grains restent attachés à l’épi, afin qu’on puisse les récolter, ce qui n’est pas dans l’intérêt naturel de l’espèce dont les semences doivent se disperser. Le blé moderne est le résultat d’une construction génétique unique : il contient le génome complet de trois espèces différentes Si un laboratoire, partant des espèces sauvages, reconstruisait un blé moderne par des techniques OGM, celui-ci serait légalement interdit à la culture. De même, si par croisement on parvenait à reproduire une espèce OGM déjà existante, les semences dites naturelles seraient autorisées, mais pas celles produites en laboratoire, bien qu’elles soient identiques.

En un mot, la définition légale ne porte pas sur le résultat, mais sur le procédé d’obtention. En conclusion, il n’y a pas de définition de l’OGM qui tienne la route.  C’est du verbalisme juridique. On ne sait pas de quoi l’on parle.

Bien plus qu’un problème technique, le génie génétique soulève donc une objection culturelle. Nonobstant la consommation d’OGM massive depuis une génération dans le monde entier, aucun risque pour la santé humaine ne s’est manifesté malgré l’évocation antérieure de possibles allergies, cancers, toxicités. Sous couvert de risques potentiels mais non manifestés des applications du génie génétique, se dissimule un problème essentiel : l’homme hésite au moment de toucher à la vie et de la modeler selon son désir, car il usurperait la position du Créateur et deviendrait totalement responsable de son destin. On peut le faire pour les médicaments, on ne peut pas pour les aliments.

Que la personne soit croyante ou non en un Dieu personnel ne change rien à ce sentiment d’effroi devant la manipulation de la vie. C’est le même réflexe qui entraine actuellement le refus de la vaccination pour près de la moitié de la population de la Suisse : ce n’est pas seulement le résultat de l’ignorance bien réelle de la biologie, mais aussi d’une croyance archaïque : tout ce que la Nature fait est juste, seul l’homme est une erreur.

Dès lors, il faut se rendre compte de l’état réel de la majorité de l’opinion publique. Elle n’a aucune idée de génétique, elle ignore ou refuse les mécanismes de l’évolution selon Darwin. On peut le déplorer mais le pouvoir politique doit en tenir compte : il ne sert à rien de passer en force et d’imposer les OGM à une opinion publique qui n’en veut pas.  Le Conseil fédéral n’est du reste pas un pouvoir puisqu’il ne peut décider en la matière. Il est plutôt dans la position du courtisan d’un souverain absolu, auquel il faut qu’il passe ses caprices et qu’il fasse des courbettes.

La Suisse est une championne de la recherche scientifique et de son application en économie. Cela définit sa prospérité manifeste. Les élus ont jadis accepté les OGM comme une technique agronomique parmi d’autres. Ainsi que la vaccination contre le Covid. Mais le peuple commence à douter de la science. Que faire?

Une commission scientifique dument mandatée par le CF a établi que les OGNM ne présentaient aucun danger. Pour l’opinion publique cette commission ne pouvait être qu’incompétente, corrompue et adepte du pouvoir. Ses conclusions sont donc nulles et non avenues. Tandis que le peuple, averti directement par le Saint Esprit, en ait davantage. Puisque tel est le cas pourquoi ne fermerions nous pas les universités et les écoles technique et ne désignerions-nous pas médecins, ingénieurs, chimistes, agronomes par tirage au sort? Cela épargnerait des sommes colossales et le résultat serait supérieur. Vive la sainte Ignorance!

 

 

 

 

Jacques Neirynck

Jacques Neirynck est ingénieur, ancien conseiller national PDC et député au Grand Conseil vaudois, professeur honoraire de l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), d'origine belge, de nationalité française et naturalisé suisse. Il exerce la profession d'écrivain.

36 réponses à “Le fantasme des OGM

  1. Votre commentaire prouve involontairement que le peuple – malgré son ignorance relative – est parfois plus sage que bien des scientifiques, qui n’ont que faire des effets à long terme (qui sont de toute manière très difficiles à évaluer).
    Prudence est mère de bien des vertus.
    Ce n’est pas parce que les effets ne sont pas visibles à l’oeil nu qu’ils n’existent pas.
    Par ailleurs, les écosystèmes sont certes complexes, mais sensibles aux micropolluants. Or visiblement, vous êtes très ignorants en la matière.
    Un cancer comme celui dû à l’amiante peut prendre 30 ans à se développer.
    Alors certes, nos estomacs sont solides et aptes à éliminer certains poisons, mais nul ne connaît les effets à long terme.

    1. Très perspicace comme commentaire !
      Les toxiques, polluants, substances artificielles et poisons sont habituellement bien éliminés par un corps en bonne santé, mais lorsque l’exposition ou le degré de toxicité augmente trop – il y a comme une transition de phase (sigmoïde), le corps “tombe” malade (développe des symptômes inflammatoires aigus, et présente des dérèglements avancés de tous les systèmes physiologiques pouvant mener à terme à la mort). Et comme si on n’avait pas encore compris, la Terre – tel un miroir macroscopique – nous renvoie que le problème dépasse largement le seul individu et est devenu un problème collectif, avec une Terre qui a une fièvre géo physiologique et qui subit un effondrement dramatiques des écosystèmes…
      Les signaux que nous sommes dans un cul de sac idéologique ne sont pas plus clairs et pourtant nous continuons sur des trajectoires délirantes…

  2. Je n’ai pas lu votre livre : Le huitième jour de la création… Mais le titre m’intrigue…j’y vois une certaine ode au transhumanisme…aux OGM et aux “progrès” techniques rédempteurs…
    Alors je m’adresse directement à l’auteur…

    Avec une question physico-biologique :
    Les OGM ne sont-ils pas des accélérateurs d’entropie ? Des produits qui augmentent la dégénérescence de l’écosystème en entier. (Car le couple OGM-Pesticides peut être une menace pour la perpétuation de la vie – sous nos latitudes, 80% des insectes ont déjà disparus, sans parler de la microbiologie des sols, etc.). Dans votre esprit, existe-il des mauvais insectes qu’il faudrait éradiquer ? Et cela se ferait bien sûr sans aucun dommage collatéral ou si minime ?

    Avec une question éthique :
    En permettant à certaines multinationales à s’arroger des droits et royalties sur le vivant trafiqué (mais en se déresponsabilisant d’éventuels dommages), n’y a t’il pas là un “biopiratage” tel que le dénonce Vandana Shiva ? (N.B.: Nous voyons malheureusement le même modèle économique se dessiner avec BigPharma…-quand ça rapporte si bien, pourquoi faire différemment).

    Avec une question philosophique :
    L’être humain a t’il atteint un degré de conscience et de maturité suffisant pour devenir l’Intendant actif de la planète ? (et ne pas craindre la Nemesis qui serait la sanction pour ceux qui se rendent coupable d’Hubris ?). J’en doute fort…

    1. D’autant plus qu’il y a bien assez de nourriture sur la terre.
      A ce niveau les OGM ne changent rien.
      Le problème de la famine est lié à la répartition des richesses, pas au manque de production.
      En revanche, la philosophie derrière les OGM est celle de la dépendance envers les producteurs de semence.
      Et c’est une philosophie mortifère pour les pays du Sud.
      Sans parler des dégâts liés aux milieux naturels à long terme (insectes, etc.).
      Les OGM ne sont pas durables.
      Seule la diversité des cultures et des variété est durables, ainsi que les respect des équilibres naturels (exploitation des sols sans surexploitation).

  3. L’agriculture et la médecine ne sont pas des sciences, Monsieur, mais des arts. D’ailleurs vous portez le titre d’ingénieur, pas de maître ès sciences. Appelez-en à votre génie intellectuel et psychique plutôt qu’à votre génie génétique, telle serait ma recommandation pour une retraite plus sereine. Le “peuple” ignorant que vous méprisez si souvent – on se demande pourquoi – vous en sera reconnaissant.

    1. Je ne méprise nullement le peuple parce qu’il serait ignorant, je constate qu’une commission de scientifiques est moins ignorante et que paradoxalement cela la déconsidère.

  4. Deux citations de Friedrich Dürrenmatt empruntées à son livre Les Physiciens: “Il n’existe plus pour la science de *théorie vraie*, seulement des théories dont la fausseté n’a pas encore été établie.” “Plus les hommes agissent de façon planifiée, plus le hasard est à même de les frapper efficacement.” Peut-être existe-t-il pour le “peuple” suisse, que vous stigmatisez comme ignorant ou hostile aux progrès scientifiques si chers à votre entendement, la nécessité de douter. Jusqu’ici, ni l’application des vaccins ni l’utilisation des OGM n’ont démontré incontestablement leur bénéfice pour l’humanité et les écosystèmes. Je me permets de vous indiquer le site de Swissmedic, Rapport du 24 septembre 2021, dont les données à jour laissent observer qu’entre malades, vaccinés ou non, jeunes ou moins jeunes, hospitalisés ou non, il n’y a pas de chiffres exacts qui nous interdisent de penser que la guérison, si elle n’est pas davantage explicable scientifiquement, est avérée sans vaccin dans de nombreux cas; pour l’instant.

  5. Contesteriez-vous l’avis de la majorité ? Auriez-vous cette audace ? Ne seriez-vous pas, pour suivre votre commentateur Bill, un radicalisé ?

    – “De nos jours des OGM sont cultivés dans 30 pays sur 13% des surfaces agricoles mondiales. On peut logiquement supposer que les agriculteurs qui font ce choix n’y ont pas été forcés mais qu’ils ont estimé que cela améliorait leur rentabilité.”

    Oui mais il y a aussi plus 13 % des surfaces où l’on pratique la polygamie, où l’on ne peut que difficilement subsister, où il n’y a ni démocratie, ni liberté publique. Doit on sous le prétexte qu’ils sont plus de 13 % les imiter ? De plus, 13 % OGM cela veut dire 87 % de nonOGM. Est-ce à dire que ces 87 % sont sots ? Bref l’argument des 13 % tombe à faux.

    Pour le reste je vais vous relire.

    Un virus est-il un organisme ? J’en doute. Mais si vous le pensez, vous auriez pu relever que le nouveau vaccin disponible en Suisse est un OGM injectable. Vous savez J&J, vaccin à adénovirus au patrimoine génétique ADN modifié.

    1. Très intéressant commentaire vu le contexte actuel. Le concept de précaution s’applique de manière très sélective.

      Donc, en cas de disette, pourquoi ne pas offrir 50.- à votre voisin si vous arrivez à le convaincre à consommer des tomates mutantes ?

      Je pense que certaines industres se porteraient sponsor, pas besoin d’un financement par nos impôts des forces de ventes dans ce cas là.

  6. Il s’agit aussi d’éthique.
    Si il n’y a pas de nécessité à la survie autant éviter ce qui n’est pas naturel.
    Si nos ancêtres ont croisé des animaux / plantes, c’était pour leur survie, et là tout prend un sens.
    Dans le cas des OGM, il y a un sens dans des régions où il y a peu d’eau où les rendements sont trop faibles pour nourrir la population. En Suisse, sauf si on veut une indépendance alimentaire, il n’y a pas de raison de céder aux OGM. Par contre en prévision d’un avenir incertain, la recherche doit se poursuivre.

    Si le changement climatique donne des catastrophes (sécheresse, …), j’en doute personnellement, il faudra passer par les OGM qui seront produit pour être mieux adaptés à l’environnement.

    L’éthique est de rester dans le sillon naturel des choses pour ne pas devoir rattraper des erreurs inattendues, et s’autoriser à sortir du chemin du naturel que par nécessité. Pour autant, ce principe ne doit pas être un obstacle à la recherche, pour ne pas péjorer un futur si cela devient une nécessité.
    Pour les OGM, c’est oui à la recherche et non à une utilisation actuelle en Suisse jusqu’à ce que nécessité fasse loi.

    1. En quoi l’éthique impose-t-elle de se limiter au naturel? Sinon parce que l’on suppose que la Nature fait tout juste. Or elle fonctionne au hasard.

      1. Baliverne, que cette croyance nihiliste. La où métaphoriquement, le sage voit la nature comme un tableau de maître, fait d’intelligence et de la beauté, le non-initié n’y voit que des tâches de peintures sans aucune signification. Et quand on ne voit pas la beauté, on la piétine. L’homme moderne a depuis trop longtemps “violé” le sacré, et continue allègrement ses crimes écocides.
        Je termine avec cette phrase de Hans Jonas à méditer : “La relation de l’homme vis-à-vis de la nature n’a encore jamais fait l’objet d’une réflexion éthique.” Il serait peut être temps…avant que tel Erysichthon, nous en payons le prix.

  7. Où je vous donne raison, c’est sur cette phrase:
    “Il est tout de même étrange que l’on n’ait pas d’objection à l’injection d’OGM mais bien à leur absorption. Il serait moins dangereux d’injecter un produit dans une veine que de dans l’estomac.”

    C’est exactement pour cela que les vaccins proposés sont dangereux à long terme. Le risque d’une toxicité inconnue sur l’organisme humain est beaucoup plus grand pour les injections proposées que pour des OGM ingérés dans des aliments. Une petite erreur et ce sera une explosion de cancers dans quelques mois ou années. Qui cautionnera ce risque? En tout cas pas les producteurs, qui ont demandés à en être exemptés!

    Pour les OGM alimentaires, le risque est surtout dans la destruction des écosystèmes, car on parle de millions de m2 et de monocultures, avec usage associé de pesticide.
    Ainsi que du brevetage de la vie (esclavage de l’agriculteur face au producteur de semence).
    Bref, c’est d’abord pour des raisons économiques, sociales et écologiques que les OGM sont à repousser. Avant même de parler de santé des consommateurs, qui n’est pas l’enjeu principal.
    C’est d’abord un choix de société.

    Au niveau du Pass Covid, c’est aussi un choix de société.

  8. Cher Monsieur Neirynck,
    Je ne souhaite qu’une chose, c’est que vous écoutiez vos détracteurs dont je partage modesatement l’avis.
    Amicalement votre.

    1. Bonjour,
      Il semblerait que ça n’intéresse pas M.Neirynck de débattre.
      Il préfère assimiler les gens qui voit dans les OGM un risque supplémentaire à des antivax ou des dévots d’une religion.
      Ce qui est très pratique pour ne justement jamais débattre du fond.
      Et un peu insultant quand même.
      “Il suivait sont idée.
      Cétait une idée fixe et il était surpris de ne pas avancer.”

      1. Le débat central de ce blog porte sur la définition d’un OGM qui n’est pas sur nature du produit, mais sur la manière de l’obtenir. C’est un bon sujet que personne n’évoque. Jamais je ne me fixe sur les personnes mais sur les thèses.

  9. A mes yeux, le problème n’est pas tant les OGM que la dépendance aux traitements qu’elle entraîne ainsi que l’ensemble des dégâts collatéraux créés ; je vous encourage à lire « le monde selon Monsanto » pour approfondir le sujet et évaluer les dégâts engendrés. Il n’est pas contestable que ce livre est à charge de Monsanto mais le nombre de procès nouvellement perdus aux USA me laissent à penser que ce livre contient une majorité de vérités.

    1. On ne peut pas récuser une technique agronomique pleine de possibilités parce que la firme qui l’a utilisé en premier a commis des erreurs. La loi suisse inappliquée corrige ces dérives.

  10. Excellent article. Je ne suis pas toujours d’accord avec M. Neirynck mais pour ce coup il a totalement raison. Un raisonnement identique pourrait s’appliquer à la production d’énergie nucléaire: certes il y a eu de graves accidents, mais aux conséquences bien moindres que le trafic routier (pour ne prendre que ce seul exemple). L’être humain est irrationnel, ou plus prosaïquement tant que son niveau de confort n’est pas directement atteint (assiette bien pleine, transport individuel, électricité dans la prise, etc.) il peut se permettre de croire à toutes les balivernes, qui sont largement diffusées à notre époque.

  11. Je constate une fois de plus des confusions dans les analyses de M. Neirynck :
    la première quand il dit : “Il est tout de même étrange que l’on n’ait pas d’objection à l’injection d’OGM mais bien à leur absorption. Il serait moins dangereux d’injecter un produit dans une veine que de dans l’estomac.”
    On n’injecte JAMAIS des OGM dans les veines , seulement les protéines produites par des OGM , des bactéries qui restent et ne quittent jamais le laboratoire !!!
    Ensuite, il ne sait pas que que la plupart des plantes OGM ou PGM utilisées aujourd’hui se regroupent en deux catégories principales :
    1) les OGM résistants aux herbicides ou insecticides
    2) les OGM Bt produisant leur propre pesticide ( Bacillus thuringiensis dont on a extrait le gène codant la toxine Cry1Ab ), donc en insérant artificiellement un gène qui n’existe dans aucune plante !
    Dans les deux cas, ces pesticides font des dégâts dans la nature en détruisant la biodiversité , mais deuxièmement provoquent aussi des résistances chez les espèces “nuisibles” qui deviennent insensibles à ces produits et par conséquent doivent être pulvérisés en plus grande quantité ou même être complétés par d’autres pesticides encore plus néfastes , comme le “dicamba” , une véritable saloperie chimique , dénoncée aux USA !!!
    Alors, bien que les OGM aient été vantés pour leur meilleure productivité, ce n’est plus si vrai aujourd’hui et cela le sera encore moins dans le futur …
    L’autre problème majeur est qu’il lient par contrat les producteurs d’OGM aux les agriculteurs qui ne peuvent plus librement , comme depuis 10’000 ans , choisir leurs semences , ils sont forcés d’en racheter chaque année !
    En fait, seuls les producteurs d’OGM sont gagnants dans cette aventure, les seuls à en tirer profit en créant un monopole de l’agriculture et tout en détruisant la biodiversité …
    (…)
    M. Neirynck reste dans sa tour d’ivoire académique, il devrait la quitter de temps en temps pour voir ce qui se passe dans le monde … au raz des pâquerettes …

    1. Si seuls les producteurs d’OGM étaient bénéficiaires, il n’y aurait pas de paysans pour les utiliser.
      A ma connaissance les gènes introduits proviennent toujours de la nature et n’ont donc rien d’artificiel.

      1. On voit bien votre tournure d’esprit malsaine et hypocrite : quand on ne connait qu’une source d’approvisionnement, on serait forcé d’y recourir !!!
        Et d’un autre côté , la nature ne mélange pas les gènes de n’importe qu’elle espèce ! De ce point de vue , elle respecte un certain nombre de règles inconnues des hommes qui se croient plus malins !!!
        votre blog n’est qu’un litanie de stupidités …

        1. La Nature n’est pas douée de connaissances et de volonté au point de choisir les gènes qui sont transportés. C’est une façon de la déifier.

          1. La nature est douée de connaissance, étant donné que le patrimoine génétique est un code – mémoire et combinaisons de la vie.
            Quant à la volonté, tout ce qui est vivant est doué de la volonté de vivre.

  12. Pour vérifier une théorie il n’a y rien de mieux que de la pousser à l’extrême. Imaginons que tous les produits alimentaires soient génétiquement modifiés dans les laboratoires, tous, pour les rendre résistants à toutes les bactéries, maladie, repoussants les insectes, etc. Quel impact sur la santé humaine? personne ne le sait, mais à priori négatif en toute logique, bien que la logique n’a pas toujours sa place en biologie.

    1. Pourquoi a priori négatif sinon dans votre croyance à la nocivité de la science et des techniques?

      1. Parce que le corps (système immunitaire) sera partiellement au chômage et se rouillerait de génération en génération. Vos réponses en forme de lance-arbalète à mon égard me font rire beaucoup. Meilleures amitiés et à bientôt,

  13. «Patience, mère des vertus», moratoires «ad vitam æternam», principe de précaution inclus dans les accords internationaux en tant que pilier des mouvements écologistes, lobbying des ONG exigeant des régulateurs préconisant de peser les risques mais pas les avantages de l’innovation.
    Tel est le dogme des grands ensembles supranationaux, l’UE, l’ONU, l’Unicef, l’OMS.
    L’histoire du «riz doré» est emblématique. Produit dans les années 1990 en insérant un gène (dois-je dire allèle?) du maïs et un autre d’une bactérie du sol commune sans perturber les autres gènes, il a été développé afin d’éviter la mort prématurée d’au moins un demi-million de personnes dont une majorité d’enfants d’Asie (Inde, Bangladesh, Philippines…), en raison d’une carence en vitamine A rendant ces personnes aveugles et immuno-dépressives. Vingt-cinq ans après, un chercheur s’est exprimé: «Combien de pauvres dans le monde doivent-ils mourir avant que nous considérions cela comme un ‹crime contre l’humanité»? En opposition, l’orge produite par bombardement des graines avec des rayons gamma dans une installation nucléaire, au Royaume-Uni, n’a nécessité aucune approbation spéciale ou bureaucratique avant l’autorisation de sa culture. De même personne ne s’oppose au traitement «bio» au sulfate de cuivre, extrêmement toxique.
    Après un quart de siècle de culture de plantes biotechnologiques en Amérique du Nord et du Sud, en Asie et dans certaines parties de l’Afrique, les preuves sont désormais évidentes: elles n’ont causé aucune maladie humaine ou animale et ont d’énormes avantages environnementaux, tels qu’une utilisation considérablement réduite de pesticides, moins de labour, moins d’émissions de gaz à effet de serre, moins de terres nécessaires pour cultiver une quantité donnée de culture, des coûts inférieurs et des rendements plus élevés. L’Europe a manqué le virage des biotechnologies en raison d’une réglementation trop zélée des cultures OGM; la technique de découpe de l’ADN CRISPR-Cas9, ouvrant de nouvelles perspectives, sera-t-elle délocalisée outre-Atlantique?
    La science, plus grande réussite intellectuelle de l’humanité, a toujours été rendue vulnérable à l’infection par la pseudoscience, qui prétend utiliser les méthodes de la science, mais les subvertit en raison d’obsessions. En opposition à l’élaboration de politiques fondées sur la preuve, la pseudoscience s’est tournée vers l’élaboration de preuves fondées sur des politiques. Aujourd’hui, cette infection bureaucratique se propage.

      1. La lecture des articles ci-dessous, faisant référence à Ingo Potrykus (professeur émérite de l’EPFZ) et Peter Beyer, contredit les avis du «Temps» et donne l’exemple d’un OGM destiné à améliorer la valeur agronomique et nutritionnelle des végétaux. À la base, avec bien des difficultés, ils ont surmonté les nombreux obstacles à la propriété intellectuelle, obligeant les entreprises à renoncer à leurs brevets afin que le riz puisse être vendu ou donné. Potrykus et Beyer ont insisté pour que la technologie soit offerte gratuitement au profit des enfants souffrant de carence en vitamine A et Syngenta a renoncé à son droit de commercialiser le produit même dans les pays riches.

        Dr. Ingo Potrykus
        https://ethz.ch/en/the-eth-zurich/organisation/who-is-who/retired-professors/details.Nzc4MjA=.TGlzdC80MDEsMTk1NzY4MzcwOQ==.html

        Dr. Peter Beyer
        https://www.goldenrice.org

        1. Es que ce ne serait pas plus simple d’éviter les monocultures de riz et de diversifié l’alimentation des êtres humains?

    1. Le besoin est la mère des innovations. Dans ce cas précis bien sûr, pourquoi pas. D’ailleurs le riz “normal” est le résultat de mille et un croisement mais dans les champs pas dans les laboratoires.

    2. Le lien entre le non-labour et les OGM m’échappe.
      J’attend déjà depuis juillet une réponse sur l’augmentation des rendements de la part de M.Neirynck.
      Niveau pesticides c’est plutôt le contraire qui est observé.

Les commentaires sont clos.