L’enfant entre biologie et amour

 

Dans Le Temps du 13 septembre, Mgr. Jean-Marie Lovey s’oppose au mariage pour tous proposé le 26 septembre aux suffrages des Suisses. En tant que citoyen valaisan c’est son droit le plus strict. En tant qu’évêque de Sion, il engage de ce fait l’Eglise catholique en donnant une publicité à sa position.

Car de son côté la Conférence des évêques suisses (CES) s’est engagée dans le même sens : « La CES relève que le mariage civil n’est pas seulement une reconnaissance publique de sentiments réciproques. En effet, il a pour but l‘inscription de la filiation dans une institution stable, notamment en vue de protéger la mère et l’enfant. Le mariage civil est en ce sens ordonné à la fondation de la famille. Or, pour ce faire, les couples de même sexe doivent recourir à la PMA. La CES s’oppose de manière générale à son utilisation (aussi pour les couples hétérosexuels), puisque la PMA impliquant un don de gamètes s’oppose aux droits de l’enfant. La CES signale notamment la souffrance et la difficulté qu’ont ces enfants de se construire, par l’impossibilité de connaître leur origine biologique. »

Il s’agit donc bien ici seulement du mariage civil et d’une opposition portant sur la PMA, même pour les couples hétérosexuels. La dernière phrase indique que la CES est mue par le souci de garantir à l’enfant la connaissance de son origine biologique. Cet argument de droit naturel n’est pas une règle religieuse qui aurait son origine dans l’Ecriture ou la Tradition. On ne reprochera pas aux évêques de s’y référer mais on se situe alors dans un débat purement politique, où ils procèdent comme citoyens.

Est-ce un débat fondamental par rapport aux droits de l’enfant ? La Convention des Nations Unies relatives aux droits de l’enfant (CDE) a été ratifiée par le parlement fédéral le 26 mars 2007. Les organisations de protection de l’enfance s’accordent à dire que la situation des enfants en Suisse s’est globalement améliorée. : le nouveau droit au divorce qui accorde davantage d’importance au droit des enfants d’être entendu, les mesures contre la violence domestique qui impose à la personne violente de s’éloigner du domicile, la modification du code pénal rendant la possession de matériel de pornographie enfantine punissable, le congé maternité ou encore l’harmonisation des allocations familiales. Cependant ces droits fondamentaux n’évoquent pas la connaissance de l’origine biologique.

Dans certains cas, de viol, d’inceste, d’adultère, ce droit parait bien problématique. Le droit à la vie de l’enfant dans un environnement affectueux et respectueux semble plus important que celui de cette connaissance toute théorique. Il y a donc matière à un débat politique. Celui-ci a eu lieu lors du vote de la Loi fédérale sur l’analyse génétique humaine, dont les articles 31 à 34 établissent de façon très restrictive les conditions de son autorisation dans le cas d’une recherche de filiation. De toute façon, rares sont les démarches dans ce domaine.

En donnant suite aux prises de position publiques, y compris celle des évêques, l’opposition au mariage pour toutes et tous s’est renforcée, passant de 29% à 35% dans les sondages. Néanmoins la modification du code civil continue de bénéficier d’un large soutien de la population (63%, – 6 points). Si la votation avait eu lieu début septembre, le projet soumis au peuple, qui autorise les couples homosexuels à se marier et ouvre la procréation médicalement assistée aux couples de lesbiennes, aurait réuni une majorité dans toutes les régions du pays. Avec 56% de oui (-5 points), les Tessinois sont légèrement moins favorables que les Romands et les Alémaniques (63% de oui, en baisse de 6 points chacun).

En termes d’affiliation politique, seuls les proches de l’UDC refusent le mariage pour toutes et tous (64% de non, +14 points). Au nom de quoi ? Du refus de tout changement ? De l’appréhension de l’homosexualité ?

Les électeurs et électrices de tous les autres grands partis sont majoritairement favorables au projet. Le soutien est plus massif chez les écologistes et les socialistes qu’auprès du Centre et du PLR. Le oui est particulièrement net chez les personnes ne revendiquant l’appartenance à aucun parti.

En dehors des électeurs de l’UDC, les seuls groupes qui refusent le mariage pour tous sont les membres des Eglises chrétiennes libres (82% de non, +6 points) et des communautés non chrétiennes (59% de non, +40 points). A l’inverse, 60% des fidèles des Eglises réformée ou catholique se disent favorables au texte. Plus de trois quarts des personnes sans confession entendent voter oui.

Mgr. Lovey utilise une image appropriée pour justifier sa position : « il faut parfois ramer à contre-courant ». S’il souhaite traverser un torrent, c’est peine perdue, il sera emporté. Dans dix ans on se demandera comment le refus a été possible. La majorité des fidèles catholiques sont favorables au projet, contre l’avis des évêques. Néanmoins dans la structure actuelle de l’Eglise catholique, ces derniers seuls possèdent la parole que ne détiennent pas les fidèles. Or, il existe une vieille référence à ce que l’on appelle le sensus fidei ou encore sensus fidelium, c’est-à-dire l’inspiration divine dans l’interprétation de la foi qui serait accordée à l’ensemble des fidèles. Le clergé n’en aurait pas le monopole et devrait tenir compte de ce que pensent les fidèles. En dehors du débat, tout de même très relatif, sur l’origine biologique d’un enfant, c’est la relation entre clergé et fidèles qui est ici en cause.

Pour le chrétien de base, le droit de l’enfant porte d’abord sur son bien-être au sein d’une famille, à proportion de l’amour et du respect qu’il y reçoit. Telle est l’inspiration du peuple chrétien dans sa majorité. En fonction de celle-ci, c’est bien le peuple qui a dû intervenir dans les cas de pédophilie parmi le clergé, qui ne furent pas exceptionnels. Il y a quelque inconséquence à se focaliser sur l’origine biologique de l’enfant après avoir violé son droit à l’intégrité sexuelle. Il serait opportun que le clergé catholique cesse de prescrire continuellement ce que la sexualité peut ou ne pas être. Le christianisme a un autre message à apporter, bien plus urgent et pertinent.

 

 

 

Jacques Neirynck

Jacques Neirynck est ingénieur, ancien conseiller national PDC et député au Grand Conseil vaudois, professeur honoraire de l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), d'origine belge, de nationalité française et naturalisé suisse. Il exerce la profession d'écrivain.

58 réponses à “L’enfant entre biologie et amour

  1. Il faudrait s’entendre, sur la question du covid, on reproche à l’Église son manque d’engagement politique et là, parce qu’elle ne partage pas votre avis, elle devrait se taire. L’évêque fait son boulot, celui pour lequel il s’est engagé devant Dieu à qui il aura des comptes à rendre. Mais comme il ne s’agit pas d’une question de foi, sur ce point vous avez vu juste, il ne vous menace pas de l’enfer. La conscience de chacun, sur les questions de morale, prime sur l’autorité apostolique, après c’est à vous de vous arranger avec le bon Dieu. Je vous souhaite bonne chance, ce n’est pas gagné.

  2. Vous dites que l’église s’oppose au mariage pour tous car elle veut reconnaître le droit de l’enfant de connaître ses origines. Mais Il y a un autre point qui fait que l’église catholique s’oppose à la PMA : la doctrine catholique dit qu’un ovule fécondé est un humain à part entière, or dans une PMA, on doit féconder plusieurs ovules pour être sûr d’en avoir au moins un qui survit. Si on en a trop, on tue le reste. Cela veut dire tuer des gens pour avoir un enfant. Les catholiques qui sont pour cette loi n’ont pas vraiment compris comment se déroule cette opération. Vous vous demandez aussi pourquoi l’UDC s’oppose à cette loi. C’est parce qu’il existe des études montrant que les enfants se développent moins bien dans les familles homosexuelles: http://www.familystructurestudies.com/
    L’Église n’a jamais des positions qui ne sont basées sur rien. Quand elle voit que les gens font le mal (même sans s’en rendre compte) elle doit donner son avis selon ce qu’elle a trouvé. Si vous lisez des textes sur certains de ces sujets, vous serez toujours étonné de la profondeur du raisonnement.

    1. La doctrine catholique a aussi dit voire dit encore que la masturbation est un pêché et qu’il ne faut pas utiliser de préservatif car ce serait “tuer” ou du moins “gâcher” de potentiels enfants… Libre à vous cependant de suivre vos croyances.

      Quant à l’étude que vous pointez, j’invite les lecteurs à se renseigner à son sujet. Voir p.ex. mon commentaire plus bas.

      1. Je doit vous dire que l’Eglise ne pense pas que la masturbation est mauvaise pour cette raison (les spermatozoïdes ne sont que des cellules pas des humains). Elle a tout une autre approche pour dire que c’est mal. Dire que c’est à cause de cela est un manque de connaissance.

  3. Vous dites que les Chrétiens veulent que l’enfant ait du respect et de l’amour. Je suis parfaitement d’accord mais il n’y a pas que le respect et l’amour dans l’éducation: si on est privé d’un de ses deux parents, on manque de quelque chose (voir l’étude dans mon précédent commentaire). Cela s’explique par le fait qu’il existe aussi des différences psychiques entre les hommes et les femmes : par exemple une femme va être plus protectrice qu’un homme envers son enfant. Vous dites ensuite que l’église ne doit pas s’occuper de ces questions sous prétexte que certains de ces membres ont fait des abus horribles. Il n’y aura jamais quelqu’un dans l’église qui défendra de tels crimes tandis que le mal dont nous parlons est défendu par énormément de personnes. Il faut lutter contre toutes sortes de maux et la lutte ne doit pas êtres abandonnée parce que des criminels étaient dans la même institution. Et vous ne pouvez pas non plus dire qu’il y a une majorité de prêtres qui ont abusé d’enfants. On en voit beaucoup dans les journaux mais leur nombre est infime comparé à la masse de prêtres qui n’ont rien fait.

    1. “On en voit beaucoup dans les journaux mais leur nombre est infime comparé à la masse de prêtres qui n’ont rien fait”. Dieu merci! Vous imaginez si c’était le contraire?!! Mais le nombre “infime” a fait assez de dégâts comme ça : un prêtre peut s’attaquer à plusieurs enfants.

    2. Le texte ne parle pas d’une majorité de prêtres. Vous m’attribuez des accusations que je n’ai pas portées.

      1. L’exception est la chose qui ne respecte pas la règle, qui est dans la norme. Dire que ces crimes n’étaient pas exceptionnels dit que c’était dans la norme, que c’était une chose courante.

        1. Trois citations
          1/ 314 attentats sur mineurs par des prêtres dans le diocèse de Cologne
          2/ En France, la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase) dévoile les dernières estimations des cas d’abus sexuel touchant les milieux catholiques. Entre juin 2019 à fin octobre 2020, plus de 10 000 victimes d’abus sexuels sont recensées suite à l’appel à témoignage. 87 % des faits rapportés sont des abus commis sur des mineurs
          3/ 4 392 prêtres ont été accusés d’actes d’abus sexuels, entre 1950 et 2002 aux États-Unis. Cela représente plus de 4 % des 109 694 prêtres ayant servi pendant cette période.

          Je considère que 10000 cas ne sont pas des exceptions. Je n’ai pas dit non plus que c’était la norme.

          1. Et combiens de cas dans les sports? Et dans les écoles? Et les universités? Et à l’armée?
            Donc oui au grand nettoyage, mais cela est absolument nécessaire dans de nombreuses sphères qui concernent l’éducation et la jeunesse.
            Cela ne concerne pas seulement les religions (même si dans les religions il y a aussi beaucoup de criminels).

          2. Cela ne concerne bien évidemment pas que les Eglises mais celles-ci ne devraient-elles pas être mois impliquées que les autres domaines compte tenu de leur enseignement et de leur fonction?

  4. Le mariage pour tous ou l’égalité pour tous, oui, sauf que…
    L’homosexuel.le rejette l’autre sexe mais 50% de ce qui le compose ne peut que provenir de cet autre sexe ! Amusant, non ? Nous portons tous l’hétérosexualité dans nos gènes !
    L’enfant de couples homosexuels induit l’existence d’un troisième géniteur, du sexe opposé. Ainsi cet enfant de l’amou-our sera toujours à moitié adopté, dans un “ménage à trois” originel… Que cela est ballot ! Je parie qu’en creusant dans la littérature concernant la problématique des enfants adoptés on trouve des choses épatantes…
    Un couple hétérosexuel est lui pleinement autonome et donc parfaitement complet.
    Le couple homosexuel non. Il n’y a pas égalité, point. Tout le reste n’est que verbiage….
    À part cela, s’ils veulent nous singer dans le mariage, grand bien leur fasse !
    Je crois d’ailleurs que je vais quand même voter oui, hypocrite que je suis… mais c’est tellement mieux d’être dans le “camp du Bien” !

    1. Bravo pour votre attaque contre l’adoption. Vous avez raison, laissons les orphelins dans les orphelinats, ils y seront assurément plus heureux. (Ironie)

      Depuis quand l’homosexualité _rejette_ l’autre sexe ?
      Je suis un homme attiré par les femmes et pourtant la majorité de mes amis sont des hommes.
      Sans vouloir généraliser, c’est un cliché connu que les gays s’entendent bien avec les femmes. Il n’y a pas de rejet, uniquement une préférence sexuelle.

      1. C’est tout de même un comble qu’un éminent représentant du parti ci-devant catholique, critique un évêque qui ose défendre le mariage traditionnel, qui pour l’Eglise catholique est un sacrement !

        1. “Il s’agit donc bien ici seulement du mariage civil et d’une opposition portant sur la PMA, même pour les couples hétérosexuels.” Il n’est pas question du mariage religieux dans le texte où il est précisé qu’il s’agit au contraire du mariage civil. Il faut lire ce qui est écrit et ne me pas m’attribuer une thèse que je ne défends pas.
          Tout évêque gardera à l’esprit la prise de position récente du pape en faveur du mariage civil.

  5. Il fut un temps pas si lointain où les gens ordinaires n’auraient pas osé s’opposer aux dictats des évêques et à la hiérarchie religieuse en général ( au contraire des musulmans encore aujourd’hui) !
    Cela prouve bien que ces paroles “sacrées” n’ont plus aucune légitimité et que le qualificatif de divin n’est que pure spéculation …
    L’avis de Mgr Lovey ne pèse pas plus dans le débat que celui de M. Neirynck !
    Tous les deux prêchent dans le désert …
    La question est de savoir si un mariage homosexuel a un sens ou non ?
    A priori non, puisqu’il est par définition stérile et qu’il faut passer par la PMA pour avoir un bébé, ce que toutes les femmes peuvent faire depuis longtemps naturellement …
    La deuxième question concernant les enfants : peuvent-ils se construire dans de meilleures conditions au sein d’un couple hétérosexuel ?
    Compte tenu des problèmes existants dans les familles traditionnelles , la réponse est évidemment négative, leur développement ne dépendra pas du sexe des parents !
    Les enfants continueront de naître de la rencontre d’un spermatozoïde et d’un ovule et leur développement demandera toujours un environnement favorable .
    Cette loi ne changera donc rien à cet aspect !
    Il me semble que la société a des problèmes plus urgents à régler …

    1. Bien d’accord. Il aurait mieux valu ne pas lancer ce référendum. Il aurait mieux valu que la CES ne prenne pas position.

      1. Incroyable! Je pense que pour être conséquent avec vous-même , vous devriez demander à Mgr Morerod votre radiation de l’Eglise catholique romaine, car Rome ne pourra jamais reconnaître le “mariage” des homosexuels.

      1. J’invite les lecteurs à regarder quel institut a commandé et financé cette étude (700’000$), et qui en est l’auteur.
        Puis de vous renseigner un peu.
        En principe, vous devriez rapidement tomber sur des textes indiquant que cette étude a été conduite et interprétée de sorte à ce qu’elle montre ce que l’auteur voulait bien montrer.
        Plusieurs instances scientifiques ont signalé les défauts de cette étude.
        Il s’avère qu’un des membres du comité éditorial du journal est aussi membre de l’institut Witherspoon…

        Bref, c’est une étude qui a la même valeur que celles commanditées par les cigaretiers p.ex.

  6. Il serait utile de rappeler qu’on vote sur une modification essentielle du code civil, pilier de notre état de droit, pas sur de supposés bon sentiments : la suppression de celui-ci du père d’enfants non-encore conçus et la privation consciente et volontaire faite à ces derniers d’en quérir l’identité (et par la même occasion la leur propre) avant d’atteindre leur majorité.

    Le mariage pour tous, oui. La suppression du père (pourtant bien réel) d’enfants pas encore nés (sans quoi ils ne le seraient pas), non.

    Est-il éthique de priver consciemment et de façon préméditée de la moitié de ses origines et de son hérédité un enfant à naître qu’on ne peut soi-même concevoir, au prétexte qu’on lui donnera de l’amour, de l’affection et du respect ?

    Pourquoi ne pas adopter dès lors et lui épargner d’être soi-même la cause du dommage qu’on sait lui occasionner d’avance ?

    Pas de place pour le sentimentalisme ici, on parle de loi. Plus de père mais un anonyme ‘autre parent’.

    Et d’ailleurs – question bons sentiments – le fait d’être des parents homos ne protège pas d’en devenir d’aussi mauvais et méchants que ceux qui sévissent dans certains couple hétéros que je sache.

    Mon oui reste acquit au mariage, pas à la PMA.

    Mais qui sait, une réponse convaincante aux questions qui précèdent pourraient me faire changer d’avis.

    1. Il s’agit d’un cas classique de pesée des intérêts.
      D’une part le droit d’être élevé dans une atmosphère d’amour et d’autre part la connaissance de son origine biologique. Le parlement a penché pour le premier terme.
      D’une part l’existence de couple stériles, en particulier homosexuels mais pas seulement et d’autre part le refus absolu de la technique médicale de la PMA. Le parlement a penché pour le premier terme.
      L’idéal est un couple hétérosexuel élevant ses enfants dans l’amour et le respect, mais ce n’est pas toujours le cas et on ne peut en faire une norme excluant les autres cas de familles recomposées, mono parentales, homosexuelles

      1. Si je vous lis bien, le parlement a effectué une pesée d’intérêt et donné à des enfants qui ne sont pas encore conçus le droit d’être élevés dans une atmosphère d’amour par des parents qui ne peuvent pas les concevoir.

        Nous voterions donc sur un “droit” offert à de futurs enfants à naître d’être élevés dans une atmosphère d’amour ? Soyons sérieux, et surtout honnêtes. Ce droit existe déjà M. Neirynck et vous le savez. Il ne s’agit pas de ça.

        Nous votons pour supprimer la référence au père dans la loi et y inscrire le droit offert à de futurs parents se sachant stériles de procréer et de priver sciemment leur descendance d’une moitié d’hérédité.

        Ni plus ni moins. Et aucun arc-en-ciel n’y pourra rien changer.

  7. Encore? Je croyais que quinze jours avant votation on était prié de se taire dans les médias. Le père et la mère sont des entités en voie de disparition, y compris symbolique, pour la raison que le QR code puis le P-EpiQ code suffira pour vous faire exister et disparaître au gré des Détecteurs, évidemment rebaptisés Big Demogracia, les Brothers s’étant fondus dans cette obsolescence que le mariage total permet de programmer. Bien du plaisir!

  8. En gros, vous reprochez à un évêque catholique d’être encore catholique.
    Ben oui, mais sinon, il ne serait pas évêque!

    1. Le blog ne reproche rien à personne mais expose les positions. Dans la conception actuelle les évêques prennent position sans tenir compte de l’avis des fidèles. C’est cette situation que je critique parce qu’elle est sans issue. Tôt ou tard le peuple chrétien aura raison. On ne peut gouverner ni un pays, ni une entreprise ni une Eglise contre l’avis des membres. Cela s’appelle la démocratie.

      1. L’avis de quels fidèles?
        Bcp de fidèles sont bcp plus conservateurs que la majorité des évêques!
        Pour le reste, les évêques ont la charge de l’enseignement. C’est ainsi. Vous pouvez le juger archaïque, mais pas plus archaïque que l’Université que vous chérissez.
        Les citoyens suisses imposeront la vision majoritaire – c’est la démocratie, mais rien ne dit que ce soit celle des fidèles.
        Pour le reste, chacun vit avec sa liberté de conscience, qui est garantie par la Constitution.
        La démocratie est respectable, mais elle n’entre pas en jeu sur ce domaine, qui est celui de la pensée et de l’esprit.

        1. La démocratie ne garantit jamais que les décisions seront les meilleures mais qu’elles recevront l’appui des personnes. Sinon des décisions, peut-être excellentes, seront promulguées et jamais appliquées. Exemple Humanae Vitae n’a pas empêché les femmes catholiques d’utiliser la pilule. On peut encore moins imposer d’en haut des décisions en matière de pensée, de conviction, de vie spirituelle qu’en matière de politique.
          En Science il n’y a pas d’autorité suprême qui décide ce qui est juste en Physique mais un consensus de type démocratique entre tous les chercheurs. Et donc l’enseignement universitaire ne cesse d’évoluer au fil de la recherche. Ce n’est pas un lieu d’enseignement de dogmes.

          1. L’enseignement ne cesse d’évoluer, mais il y a bien des enseignants. Par ailleurs, dans certains domaines l’enseignement et la connaissance évoluent lentement.
            Et il n’y a pas forcément de consensus en sciences.
            En démocratie, point d’enseignants. Il y a juste des citoyens et des élus.
            Et pour les religions – c’est aussi des débats philosophiques et des discours, avec des hiérarchies. Et surout des traditions (philosophiques, spirituelles, rituelles, des lignées, etc.).
            Vous pouvez désirer que la science et la démocratie d’imposent aux diverses religions, mais cela m’étonnerait bcp que cela change. Le dogme – est une forme traditionnelle de consensus.

          2. C’est bien le problème. Un dogme ne peut subsister en face de nouvelles connaissances. Vous touchez du doigt tout le problème de l’enseignement religieux comparé à celui des sciences qui évolue très rapidement en ce sens que ce que j’ai reçu comme formation d’ingénieur en 1950 n’est tout simplement plus enseigné et que ce que j’ai enseigné jusqu’en 1996 ne l’est pas davantage. Il n’y a plus consensus sur les dogmes religieux comme le péché originel, la naissance virginale, l’immaculée conception…

          3. Les religions s’occupent du domaine spirituel. Des questions existentielles.
            Pouvez-vous me dire en quoi la vie humaine est aujourd’hui existentiellement différente?
            Les questions que se posent les humaine sont toujours les mêmes:
            Où suis-je?
            Pourquoi?
            Quel est la finalité de ma vie?
            Pourquoi la mort existe-t-elle?
            Comment vivre malgré la souffrance ou la séparation?
            Qu’est-ce que la sagesse?
            Comment trouver la paix?
            etc.
            Ce sont des questions éminemment philosophiques. Et les religions amènent un éclairage liée à l’expérience passée de l’humanité – via les personnages du passé qui ont été des références spirituelles, qui ont sondé les profondeurs de l’existence humaine.
            Les connaissances nouvelles sont très réduites sur le plan existentiel.
            La technique n’amène aucune consolation sur ces points.
            Donc, oui, certaines expériences du passé contiennent beaucoup de trésors sur le plan existentiel.
            Alors que la connaissance technique (certe très utile) n’apporte aucun soutien sur ce plan.
            Le fidèle n’attend pas des religions qu’elles réglent ses problèmes pratiques, mais qu’elles donnent un éclairage sur l’existence. C’est tout.
            Pour le reste, les dogmes religieux se transforment aussi (l’histoire des religions étudie cela), mais c’est plus une réappropriation continuelle des questions centrales, avec tel ou tel accent, selon que tel ou tel problème se fait plus pressant dans telle ou telle civilisation. Mais au fond, les questions sont toujours semblables.
            Notre époque prétend écrire la fin de l’histoire, grâce à son développement technique. C’est très présomptueux à mes yeux.

          4. Sur le sujet qui nous préoccupe, la science a apporté une lumière essentielle, la génétique. Longtemps on a considéré que l’homosexualité était une perversion librement choisie. On sait maintenant que c’est la nature même de certaines personnes et qu’il n’y a pas plus de raisons de leur en vouloir ou de les punir que ceux qui naissent roux ou daltoniens. Dès lors il faut leur assurer les mêmes droits que tous les citoyens quelles que soient leur orientations.

          5. Et qui parle d’en vouloir aux personnes homosexuelles ou de les accuser?
            Là n’est pas la question.
            La question est celle de l’enfant. De fait, un enfant naît d’un père et d’une mère. Cela aussi, la biologie nous l’enseigne.
            Par ailleurs, c’est vrai, les personnes homosexuelles sont différentes, et on devrait tous méditer sur cette différence, en faire une richesse, au lieu de vouloir promettre médicalement des enfants.
            Le fonds du problème, ce n’est pas l’homosexualité, mais le transhumanisme.
            Le transhumanisme est une perversion, mais pas l’homosexualité. L’homosexualité est un mystère de la nature. Et un sujet de méditation sur l’altérité.

          6. Bien d’accord, c’est un mystère comme toutes les erreurs commises dans l’ADN. Mais elles font partie de la Nature et nous devons donc les respecter et les gérer.

        2. Arrêtons de regarder ailleurs, l’affaire n’est ni religieuse ni de mariage. Cette loi n’a qu’un seul but qui est de désorganiser la famille et l’ordre établi jusqu’ici par cette institution du mariage, mais c’est encore rien, si l’on tient compte de la fabrique des enfants à la demande et à distance qui sera mise en place et vulgarisée !

          1. Le but d’une loi votée par tous les partis hormis l’UDC n’est pas de désorganiser la société à moins que vous considériez le parlement, régulièrement élu, comme entré en délire. La Suisse a de bonnes institutions qui méritent le respect.

    1. Le blog sert à exposer l’état des choses et, en ce sens,il ne prend pas part. J’ai néanmoins une opinion personnelle : je vote oui au mariage pour tous.

      1. Naturellement, moi je vais voter au sujet de ce qui devait être le titre de l’initiative “enfants pour tous” et je vais voter NON avec les empreintes des 10 doigts s’il le fallait !

    2. Le blog est sans parti pris pour exposer les faits. Mon opinion personnelle est de voter oui au mariage pour tous.

  9. Une loi qui s’adapte à toutes les déviations n’a plus sa vocation de loi à savoir celle de « garder le cap », maintenir la santé de la collectivité.
    Sans cela, on pourrait – pourquoi pas ? – adapter toutes les lois aux divers changements d’habitudes, au gré de l’apparition de nouvelles envies des uns et des autres.
    Par exemple, on pourrait adapter les lois de la circulation routière en fonction de la conduite des chauffards, adopter une loi permettant l’abus d’alcool puisque il est devenu suffisamment habituel ; les maux qui en résulteraient seraient vu comme inhérents à la liberté individuelle et donc parfaitement acceptables. (cet exemple n’est pas le meilleur, je suis certain que le lecteur en trouvera de plus pertinents).
    Ou encore, est-ce que les passagers d’un avion pourraient changer la destination du vol pour une autre parce qu’elle leur semble plus à la mode ?
    La vie de chacun a, je pense, une raison d’être et un cap à maintenir. Est-ce que l’oublier n’équivaut pas à aller à vau-l’eau ? Et n’en va-t-il pas de même pour la vie collective ?

    1. S’il ne fallait jamais changer les lois ou en rédiger de nouvelles, il ne serait pas besoin de parlement. La législation doit tenir compte de l’évolution de la société sinon elle n’est plus respectée

      1. Bonjour Monsieur,
        Merci de votre retour. Voici un élément de réflexion.
        L’Univers ne répond-il pas à des Lois qui le structurent ? Peut-il y déroger ? Ne sont-ce pas des Lois premières, fondamentales qui font qu’Il est ce qu’il est et que l’existence y est possible ?
        L’humanité seule a le pouvoir de s’y opposer et d’inventer de pseudo lois de circonstances au gré de ses fantaisies qu’elle prétend légitimes pour se tranquilliser.
        Les lois secondes relatives à l’aménagement de la vie courante sont modifiables car en deca des Lois fondamentales.
        Est-ce que la distinction entre Lois fondamentales et des lois circonstancielles est pertinente ?
        Les autres règnes (animaux, végétaux, et autres) peuvent-ils s’opposer à leurs conditions comme l’humain ? Faisons-nous bien ?
        Très bonnes salutations.

        1. Nous n’avons pas cessé de nous affranchir de la condition qui nous était imposée. En devenant prédateurs alors que nous étions proies. En cultivant la terre plutôt que de la laisser libre de produire ce qu’elle voulait. En domestiquant des animaux qui étaient sauvages. En construisant des maisons de pierre, et des barrages, et des ponts. En inventant la médecine, les arts et les sciences. C’est parce que nous nous opposons à notre condition initale que nous sommes devenus humains.

          1. Bonjour Monsieur,
            Vous écrivez : C’est parce que nous nous opposons à notre condition initiale que nous sommes devenus humains.
            Alors ma question : N’étions-nous pas déjà Humains à l’origine? Qu’est-ce qui prouve que la condition initiale n’est pas en fin de compte La Condition? Celle qui est la dimension métaphysique de l’Humain. Car il a été dit : il faut que le scandale arrive mais, malheur à celui par qui il arrive.
            Ailleurs, j’ai lu une phrase qui m’a interpellé, la voici dans sa substance : la réflexion spéculative n’est que voilement car elle obture le savoir intuitif.
            Loin de moi une quelconque prétention intellectuelle, je m’amuse avec les idées et les mots. Le savoir réel est, je crois, bien au-delà des mots et de ce qu’ils peuvent exprimer.
            Merci de m’avoir fait l’honneur d’une réponse. Meilleures salutations.

    2. “Toutes les déviations ; maintenir la santé de la collectivité.”
      Il y a encore du chemin pour que les gens comprennent que l’homosexualité n’est ni une maladie ni une déviance qu’il faudrait soigner, corriger, rejeter.

      1. C’est un peu injuste de recourir à de tels arguments pour dénigrer les défenseurs du NON, personne n’a à “autoriser” ou pas la chose sexuelle de l’autre. Il faut se déterminer sur la question, la vraie; “enfants pour tous”, qui est le cœur de la votation!

        1. Hum, je répondais seulement au discours d’Antoine.
          Je ne prétends pas que tous les opposants ont le même cheminement de pensée pour justifier le Non. D’ailleurs mon argumentation ne vise pas à les dénigrer.
          Cependant, à la lecture d’une grande partie des commentaires des opposants, je discerne justement du dénigrement, de l’incompréhension ou de la peur vis-à-vis de l’homosexualité.
          Il me semble évident que c’est le plus souvent ceci qui conduit les opposants à vouloir “se protéger” contre le fait que des couples homosexuels aient des enfants.
          J’ai en effet l’impression que sous l’inquiétude pour ces enfants se cache en réalité l’inquiétude des opposants eux-mêmes, qui se sentent menacés (ou leurs propres enfants et petits enfants) – à tord ou à raison – dans leurs habitudes, traditions, vision du monde, etc.
          En cela, je suis absolument d’accord que c’est l’accès ou non à la PMA qui fait le plus débat.

  10. Il est important de rappeler que la parentalité n’est pas un droit humain. Il n’y a donc pas un droit à l’enfant. A la naissance , l’enfant a 100% des droits et l’adulte désigné comme père ou mère n’a aucun droit mais tout le devoir par rapport à l’enfant que la vie / la société lui a confié.

    1. Les droits humains sont ce qu’une société décide d’édicter à un moment donné. L’interdiction des propos racistes, antisémites, homophobes est un apport récent au vu de ce qui s’est passé. La condamnation des criminels de guerre par un tribunal international est une autre nouveauté inventée à Nuremberg. Le droit à la parentalité pour les homosexuels est effectivement une invention actuelle. Elle n’est pas pour autant dépourvue de légitimité.

      1. On ne s’est pas compris. Il n’y a pas de droit à la parentalité pour personne, ni pour un couple hétérosexuel. L’arrivée d’un enfant est un devoir exclusif. Dans la relation entre un adulte et un jeune enfant, l’adulte ne peut revendiquer aucun droit sur l’enfant. Dans le cas contraire il s’agirait d’une structure psychique de type pédophilique (je parle de structure psychique pas de comportement, entendons-nous bien.

        1. Une chose serait un droit sur l’enfant et une autre le droit d’avoir un enfant. C’est ce dernier droit que rencontre la PMA pour les couples de toute nature. Si la médecine permet à un couple autrement stérile d’avoir malgré tout un enfants, c’est affirmer que cette possibilité ouvre la porte à un droit. En sens inverse c’est ce qui s’est passé quand la loi qui réprimait l’avortement l’a autorisé.

          1. Là, nous divergeons philosophiquement. Chacune de nos positions sont défendables. Pour moi lorsque nous créons indéfiniment de nouveaux droits de l’homme, j’estime que nous les diluons et que nous affaiblissons notre plaidoyer universaliste. Mais c’est une position que je ne peux démontrer contre la vôtre. Par contre affirmer qu’il n’y a aucun droit d’adulte sur/pour avoir/… un enfant est ma position définitive pour la raison que j’ai évoquée plus haut.
            Bien respectueusement à vous.

          2. Les droits humains sont non pas dilués mais de plus en plus exigeants. La protection des plus faibles, femmes et enfants, le jugement et la condamnation des criminels de guerre, l’abandon de la persécution des homosexuels et la prohibition des paroles homophobes. Nous ne sommes pas de moins en moins exigeants, c’est bien le contraire.
            Personne n’a le droit absolu d’avoir un enfants mais il est contraire aux droits humains de le lui interdire parce qu’il est stérile alors que la médecine peut pallier cela.

  11. Je viens d’entendre que la poliomyélite était toujours active en Afghanistan, dernier pays dans le monde. Est-ce que la Suisse et les Européens testent systématiquement les Afghans pour protéger nos enfants ??

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