Du bon usage de l’enseignement obligatoire.

 

 

Ce bon usage est évident, naturel, fondamental, prioritaire : l’enseignement sert à enseigner, c’est aussi simple que cela. S’il n’atteint pas cet objectif il ne remplit pas sa fonction. D’abord et surtout les banches fondamentales : français, mathématiques, allemand, histoire, sciences. Après viennent d’autres buts respectables comme socialiser, cultiver, éduquer. Une responsable du PS Vaudois m’a un jour fait une confidence en sens inverse : « Le but de l’enseignement obligatoire n’est pas de former, mais est d’abord de socialiser » Pour ne pas dire de formater. Quel est le résultat ?

 

En Suisse, 1 adulte sur 6 ne maîtrise pas les compétences en lecture et écriture attendues et demandées. Près de la moitié d’entre eux est née sur sol helvétique et a suivi l’école obligatoire. Le but élémentaire d’apprendre à lire et à écrire n’est pas atteint, sans doute surtout pour celles et ceux dont le milieu familial est défavorable.

 

Il y a pire à l’autre bout de l’échelle, pour les élèves doués dont les possibilités ne sont pas exploitées.  A l’EPFL, en première année, 45% des étudiants obtiennent une moyenne inférieure à 3.5 à la fin du premier semestre. Ces étudiants doivent abandonner leur première année dans leur section respective afin de commencer la Mise À Niveau de l’EPFL (MAN) qui devient obligatoire. Réussir la MAN autorise à redoubler la première année dans sa section. En 2018, 42% des étudiants ont échoué à la MAN.  A la fin des études, en moyenne 54% des étudiants obtiennent leur Bachelor. Et donc 46% n’arrivent pas à leurs fins parce qu’ils n’étaient pas correctement préparés.

Serait-ce la faute des étudiants étrangers à l’EPFL ? Pas du tout, c’est même le contraire. Ils y réussissent mieux que les Suisses, aussi invraisemblable que cela paraisse mais vrai. C’est le constat de la réponse du Conseil d’État vaudois à l’interpellation du député UDC Thierry Dubois, qui s’inquiétait du sort des étudiants suisses à l’EPFL. Dans le détail, 43% des détenteurs de la maturité fédérale ont réussi la première année. Un taux qui monte à 57% pour les étudiants ayant une formation antérieure française et à 61% pour les étudiants ayant une formation antérieure étrangère non-française. En d’autres mots, la maturité suisse n’est pas au niveau international. Or les Hautes Ecoles suisses doivent elles se mettre au niveau de la concurrence internationale si elles veulent, comme elles le doivent, pour assurer à l’économie un recrutement de niveau suffisant.

Comment est-ce possible ? Les collèges et les gymnases sont des bâtiments superbes, bien équipés, animés par un corps enseignant de haut niveau, compétent et engagé, convenablement rémunéré. Mais ce sont les exigences qui sont insuffisantes.

Cela ressort de mon expérience personnelle, des contacts avec de jeunes élèves à la dérive et plus tard des étudiants dont les meilleurs sortaient surtout de l’enseignement privé. Car il y a en Suisse deux réseaux d’enseignement, un pour les riches et un pour les autres. Ceci explique cela.

Les maîtres de l’enseignement sont formés par une institution spécialisée, la HEP Vaudoise. Première anomalie. Les maîtres sont formés en France directement pas les universités, parfaitement adéquates pour ce propos. Seconde anomalie : l’enseignement obligatoire vaudois secrète ses propres manuels comme s’il n’existait pas un vaste monde francophone où des éditeurs spécialisés fournissent un matériel pédagogique tout à fait adéquat, qui a de plus l’avantage d’établir une mesure du standard international.

Deux contacts personnels m’ont donné des points de repères sur ces pratiques locales. Au niveau de l’anecdote, elles sont insuffisantes pour émettre un diagnostic complet, mais elles ouvrent des perspectives problématiques.

Un ancien étudiant de l’EPFL muni d’un Master en sciences doit néanmoins suivre une formation en pédagogie à la HEP. Il me remet un cours polycopié dont l’agrément principal étaient une densité remarquable de fautes d’orthographes, parfaitement cohérentes avec un des buts du cours : minimiser l’importance de l’orthographe française parce qu’elle favorise les élèves provenant des classes les mieux éduquées de la population. Ce cours fut transmis à la Conseillère d’Etat en charge de l’enseignement, sans réaction de sa part. En revanche, je reçus un appel téléphonique du Groupe Impact (sept fonctionnaires !), en charge de la répression du harcèlement dans l’administration vaudoise. On me demandait de dénoncer l’étudiant qui m’avait remis ce cours, avec lequel apparemment je harcelais son auteur. Ce que je me refusais à faire, considérant que la fonction normale d’un député au Grand  Conseil est de préserver ses sources. Fin de l’anecdote qui ouvre à chacun des perspectives sur la mentalité de certains fonctionnaires.

Seconde anecdote. L’administration me demanda d’évaluer le manuel pour les mathématiques des deux dernières années de l’enseignement obligatoire. Il était conçu avec beaucoup de soin mais déconnecté de la réalité de l’enseignement supérieur. Un chapitre sur la cryptographie, un chapitre sur le pavage, un chapitre sur l’établissement des décimales du nombre  pi. Intéressant et amusant mais hors propos. Pas de cours de trigonométrie. Des résultats de géométrie sans démonstration. Des problèmes d’algèbre sans formule de résolution. La déroute d’un étudiant en première année de l’EPFL devenait compréhensible.

La question fondamentale est celle de l’enseignement obligatoire réparti en 26 systèmes cantonaux. Cela engendre beaucoup de disparités et de confusions. Nous ne sommes plus à l’époque où l’école primaire venait de naître et réussissait à apprendre vraiment à lire et à écrire. Les exigences de la formation ont augmenté depuis. Elles postulent que l’enseignement soit normalisé dans toute la Confédération. Pour l’instant des instances inter cantonales s’en occupent. Sont-elles adéquates pour relever le niveau des études et établir un programme commun ? On peut en douter au vu des faits.

Autre remarque. L’enseignement public malgré ses mérites indiscutables souffre d’un manque de concurrence. Dans de nombreux pays, l’enseignement privé est subventionné pourvu qu’il réponde à certains critères et l’accès en est gratuit. Serait-ce un sacrilège de proposer ici et maintenant la même règle? Ou bien le but, secret, inavoué, subliminal, inconscient de l’enseignement public serait-il de ne pas trop promouvoir la formation du peuple pour le maintenir en subordination?

 

Jacques Neirynck

Jacques Neirynck est ingénieur, ancien conseiller national PDC et député au Grand Conseil vaudois, professeur honoraire de l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), d'origine belge, de nationalité française et naturalisé suisse. Il exerce la profession d'écrivain.

33 réponses à “Du bon usage de l’enseignement obligatoire.

  1. Il faudrait tout de même nuancer vos propos concernant la comparaison des niveaux de réussite des étudiants étrangers par rapport aux titulaires d’une maturité helvétique. Les français, par exemple, et vous le savez parfaitement, ne sont admis qu’avec une mention au baccalauréat, contrairement aux Suisse, qui sont tous admissibles. La maturité suisse vaut bien le bac français mais n’a pas le niveau du bac avec mention bien.

    1. Alors pourquoi ne pas exiger du candidat de l’enseignement suisse les mêmes qualification que celles d’un étudiant étranger plutôt que de le précipiter dans une impasse.

  2. Vous citez justement “Une responsable du PS Vaudois”, mais on pourrait aussi prendre les “Verts ou autres Verts libéraux” qui font insidieusement la promotion du nivellement par le bas. Car ils vont devoir convaincre des esprits simples à leur doctrine ou dogme sous couvert d’une noble cause ….
    Donc maintenir en subordination les moins éduqués leur facilitera la tâche.

  3. Votre démonstration est fausse parce que biaisée.
    ” Dans le détail, 43% des détenteurs de la maturité fédérale ont réussi la première année. Un taux qui monte à 57% pour les étudiants ayant une formation antérieure française et à 61% pour les étudiants ayant une formation antérieure étrangère non-française. En d’autres mots, la maturité suisse n’est pas au niveau international.”

    Un étudiant étranger est par définition mieux préparé. S’il vient de loin, il doit nécessairement démontrer plus de motivation qu’un Suisse pour ce type d’étude. Ils ont tellement plus de barrières à surmonter qu’au final uniquement les meilleurs élèves tentent l’EPFL. Il suffit de regarder le niveau du coût de la vie en suisse ou à la moyenne de 16/20 minimum au bac.

    L’accessibilité des études est un des principes de bases du système suisse. Ce que vous prônez va rendre inaccessible ce genre d’école au jeunes ont tardés à terminer leurs adolescence (qui soit dit en passant est aussi dû au modèle de société que votre génération nous a légué).

    Il est temps d’assumer que nous devons moralement garder cette possibilité ouverte pour les jeunes. Même si cela induit des coûts élevés. C’est uniquement à ce prix que nous arriverons à prendre tous ceux qui en ont les capacités. Sans cela, nous nous retrouveront avec un système à l’américaine, dans lequel seul les jeunes avec une bonne condition familiale ou des qualités exceptionnels auront accès aux études supérieurs.

    1. Le drame est dans l’échec de ces jeunes mal préparés. On ne peut plus asurer qu’une maturité garantit la possibilité d’accéder à certaines études. Il est malhonnète de prétendre le contraire et injuste à l’égard des jeunes.

      1. D’un autre côté, la non-culture de l’échec est un des problèmes de notre société. Donc nous pourrions aussi voir ça comme une chance. https://www.letemps.ch/economie/silicon-valley-lechec-etape-vers-reussite

        La préparation ne fait de loin pas tout. Pour reprendre votre exemple de l’EPFL le MAN ou le CMS la rend accessible à toute personne (presque indépendamment de son niveau préalable) au vu du nombre de titulaire d’un cfc qui finissent par réussir cette école. Les vraies caractéristiques obligatoire pour cette réussite est la motivation et la volonté. Ce qui est tout à fait clair sur place. Pourtant ce n’est pas un objectif d’apprentissage que vous défendez pour l’école publique.

        Ce qui est le plus destructeur au niveau social, c’est la baisse des possibilités offertes, la complication de l’ascenseur social. Là où votre député PS à raison, c’est que l’école publique est presque l’unique moyen d’intégration des étrangers à la société suisse. Et aujourd’hui avec la migration rendue nécessaire par notre économie florissante, ce rôle est devenu extrêmement important. Si vous rendez l’école élitiste, vous allez nous créer une bombe sociale.

        On accuse souvent la gauche d’angélisme, alors que pour une fois elle essaye de se donner les moyens de l’intégration.

        Pensez-vous que d’un point de vue général, il est mieux de d’avoir une petit proportion de jeunes extrêmement bien formés et d’une grande partie de la population marginalisée avec en prime une potentielle dégradation de la sécurité ?

        Ou la grande majorité de la population bien intégrée avec des code sociaux homogènes mais au prix d’une baisse du nombre des talents exceptionnels ?

        D’un point de vue historique j’ai plutôt l’impression que la richesse de la suisse viens en bonne partie de sa stabilité, et du risque extrêmement faible d’y vivre. C’est notre niche économique. Basculer dans l’élitisme c’est faire comme les autres, est-ce qu’on a tant que ça à y gagner ?

        En passant, d’un point de vue développement des talents, je pense sincèrement que toute personne talentueuse pourra très facilement compenser les faiblesses potentielles de son apprentissage jusqu’à ses 15 ans. Du moment que la personne à appris à lire et les bases des maths, tout est compensable. A condition de ne pas fermer ses possibilités futures.

        1. Il ne peut être question de sacrifier le futur des uns aux autres dans les deux sens. Il faut amener tout le monde aussi loin qu’ils le peuvent. Il faut créer un enseignement de pointe pour ceux qui sont particulièrement doués. Il faut créer un enseignement mieux encadré pour ceux qui ne le sont pas du tout. Une fois de plus le canton de Genève est tombé dans le piège de la classe unique, amendée par certains cours à deux niveaux. Certains élèves seront dépassés et d’autres s’ennuieront. Il faut sortir des bonnes intentions pour se plier au pragmatisme éducatif qui est une forme de respect de chaque élève. En d’autres mots l’enseignement ne doit pas être sacrifié au bénéfice de l’intégration. Une force de travail la mieux formée possible, la plus motivée, est aussi un facteur d’intégration.

          1. Sauf que le système actuel dont vous parlez détruit la motivation par définition. Si vous étudiez des données réelles, on se rend compte que ça se traduit dans les fait par de la ségrégation par niveau de vie et donc des perspectives bouchées. De plus, la séparation physique en les populations, c’est l’origine de la plupart des problèmes sociaux dans le monde, prenez la France et ses banlieues.

            Le système précédent au niveau du cycle (12 à 15 ans) à Genève était déjà beaucoup plus efficace que celui qui a été adopté depuis l’adoption de Harmos (et en passant plus égalitaire) c’est triste de voir une partie de génération sans aucune perspectives. Le système actuel ne fonctionne pas, il est donc nécessaire de le changer.

            Je suis tout à fait pour le nouveau système proposé. Il permet au contraire d’avoir des groupes sociaux hétérogènes qui permettent à tous les jeunes d’acquérir des compétences sociales qui si elle n’étaient pas utiles rendraient obsolètes les cours en présentiels. Il ne faut pas oublier que l’enjeu principal de l’adolescence c’est ça. Les savoirs techniques s’acquièrent sans difficultés tout au long de la vie, est ce que c’est si urgent d’y sacrifier le reste ? La durée des étude s’allongent continuellement, ce n’est pas les prétériter que d’orienter un petit peu l’apprentissage durant ces années majeur sur d’autres points. Qui se souvient vraiment du contenu des cours de cette période ?

            Ce n’est pas non-plus protéger les jeunes à potentiels que de les séparer avec la jeunesse moins dotée. C’est aussi les préparer à la suite de leur vie car quelques années plus tard les conséquences augmentent terriblement, c’est vraiment pas facile (et souvent terrible) mais pour autant on ne peut pas se permettre de raccourcis.

            En tout cas je vous remercie de répondre à mes commentaires. Même si je ne suis souvent pas d’accord, j’ai toujours plaisir à lire vos articles.

    2. “Sans cela, nous nous retrouveront avec un système à l’américaine, dans lequel seul les jeunes avec une bonne condition familiale ou des qualités exceptionnels auront accès aux études supérieurs.”

      Tous les élèves américains passent la même double série d’examens de fin d’études secondaires en même temps. Cette double série, appelée “Scholastic Aptitude Tests” et “College Entrance Examination” (SAT-CEE – j’utilise la terminologie en vigueur quand j’ai passé ces examens pour obtenir mon “Graduation diploma”, l’équivalent de notre maturité, en 1964, mais elle a quelque peu changé depuis) est la même pour tous les élèves des cinquante Etats et a lieu à la même période – de manière générale, à la fin de l’avant-dernière année de scolarité secondaire, dite “junior year”.

      L’élève d’une “high school” publique ou privée du Kansas ou du Nebraska subit ainsi les mêmes examens que celui ou celle d’une école publique ou privée d’HawaÏ ou du New Jersey, ou encore d’une école américaine à l’étranger. Les Etats-Unis, dont le territoire n’est pas comparable à celui de la Suisse, bénéficient ainsi d’un système scolaire unifié, qui leur épargne les imbroglios qu’entraîne la division archaïque de l’école publique en Suisse, avec ses vingt-six régimes cantonaux différents.

      D’autre part, comme monsieur Neiryinck l’a évoqué dans son article, le système des “charter schools” privées permet aux élèves américains, quelle que soit leur condition économique et sociale, de suivre les mêmes programmes que ceux des autres écoles privées. Quant à l’école publique, elle reste par obligation légale ouvertes à tous. Pour avoir bénéficié des deux systèmes, je puis vous en parler d’expérience.

      Il en va de même de l’université, où les établissements privés sont au moins autant et souvent même plus concurrentiels que les académies publique. Les dix meilleures universités américaines sont privées et Harvard, la première d’entre-elles, est aussi réputée pour être la meilleure du monde. S’il est vrai que les coûts d’inscription y sont plus élevés que dans le public, des aides existent pourtant pour soutenir les étudiant(e)s qui remplissent les conditions d’admission.

  4. Merci pour ce bon billet.

    La première année EPFL est une grosse claque pour beaucoup. Le niveau d’enseignement des sciences et mathématiques au gymnase en section scientifique n’est pas toujours à la hauteur, et le saut en terme de difficulté, intensité de travail et non-acquis à combler est parfois immense.

    Remarquons toutefois que la source du problème ne se situe pas seulement dans le programme, mais aussi dans la quantité d’heures dédiées aux mathématiques et sciences. Dans la pratique, une maturité scientifique reste majoritairement littéraire en terme de distribution des heures. Le contraste est saisissant lorsque l’on discute avec par exemple un français sortant d’une année préparatoire. Pour moi le taux d’échec sur les cycles Bachelor EPFL n’est pas une surprise.

    1. Normal que la première année EPFL ou EPFZ représente un défi pour ceux qui y entrent : ce n’est pas pour les touristes ou les fils de bonne famille qui veulent obtenir un master au rabais ! La deuxième année monte encore d’un cran , parce qu’il est inutile de poursuivre deux ans de plus sans espérer obtenir le diplôme !
      La maturité doit donc s’ajuster aux exigences de l’enseignement supérieur et non l’inverse …

      1. Exact !

        La maturité devrait fournir les bases nécessaires ainsi que donner les outils et méthodes de travail pour la suite. Hélas, pour la première partie ce n’est que partiellement le cas et pour la seconde pas vraiment non plus.

        l’EPFL se doit d’être difficile et exigeante. Ce qui est triste c’est que pas mal d’étudiant suisse commencent la première années avec un handicap parfois assez sévère.

  5. Bravo de lancer un pavé dans la mare helvétique : l’enseignement obligatoire est insuffisant et le cantonalisme relève d’une conception pernicieuse du fédéralisme. Chacun ses manuels, ses méthodes et son organisation, cela dépasse l’entendement au XXIe siècle.

  6. Je ne partage que partiellement votre appréciation.
    Au Royaume-Unis, l’école formate car vous pouvez rejoindre rapidement une filière qui vous mène vers les sciences par exemple. Les étudiants français qui se présentent à l’EPFL ont un bac scientifique avec mention bien; certains ont même suivi les écoles préparatoires en math, car leur avenir professionnel passe inévitablement par des concours pour entrer dans les grandes écoles. On ne connaît pas ce type de parcours en Suisse.
    Le niveau de culture générale des élèves suisses me semble toutefois correcte, et ne sont heureusement pas (encore) formatés. Cela dit, comme partout il y a des élèves/étudiants studieux avec des parents impliqués ou non et aussi tout le contraire, même au Danemark et en Finlande.
    Comme vous je ne partage pas l’avis décalé de votre élu PS vaudois et reste un peu stupéfait de l’enseignement et du matériel de cours à la HEP. Il faudrait idéalement le comparer avec l’équivalent d’un autre canton (Genève, VS etc.), fédéralisme oblige ! Une certaine influence politicienne n’est donc finalement pas exclue.
    NB: mes excuses pour ne pas avoir respecté l’écriture inclusive.

  7. Je cite M. Brighelli (de son excellent livre “La fabrique du crétin”).
    “L’élève n’est pas en classe pour “s’exprimer”. Il est là pour écouter, apprendre et prendre des notes.”
    Autre citation:
    “L’apprentissage doit désormais venir de l’élève – qui, avouons-le, lorgne plutôt par la fenêtre et n’attend que la récréation.”
    Il parle de la France, mais les errements des nouveaux pédagogues ont gagné la Suisse, n’en doutez pas.
    Evidemment à l’EPFL et à l’Uni, l’étudiant se verra confronté à la “vérité des prix”, et le choc sera rude.

  8. Merci, très intéressant et confirme l’inéquation de l’enseignement Suisse.
    Je ne conteste pas que des bases solides sont nécessaires, mais à revoir les priorités.
    A mon sens la première erreur est votre liste de cours de base :
    “D’abord et surtout les banches fondamentales : français, mathématiques, allemand, histoire, sciences”
    Il manque dramatiquement:
    Anglais (arrêtez avec l’allemand),
    la politique économique (alléger cours d’histoire),
    l’informatique, la programmation,
    la compréhension des réseaux physiques et virtuels (OSI 1-7),
    la cybersecurité et OS (différences),
    compréhension de base des APPs (PC/mobiles), etc, etc…
    Il faut aujourd’hui passionner les jeunes sur leur propre terrain de “jeux”.
    On a entendu le Directeur de EPFL dire que la Suisse dort (éventuellement sur ses lauriers)!
    Inquiétant…..

  9. Est-ce vraiment un problème suisse? Avez-vous jeté un coup d’œil outre-Sarine? Pour les études supérieures, la préparation est une chose, la motivation et le goût de l’effort une autre. Mettre les échecs de première année uniquement sur le dos de enseignement obligatoire revient à négliger des variables importantes de cette équation complexe.

  10. Cantonalisme, peu ouvert au monde, et autorités persuadées qu’on est les meilleurs au monde!
    Voilà en résumé ce que l’on peut subir quand on vient du canton du Valais par exemple.
    Je me souviens d’un conseiller d’orientation qui avait dit à mes parents que je n’étais bon qu’à faire “balayeur de rue” car je ne me pliait pas au système d’éducation qui voulait niveler l’éducation. Car j’étais trop bon en Math et peu intéressé à la langue Germanique.
    Et je voulais déjà faire ingénieur ….. et je le suis.
    Voilà contre quoi nous devons nous agir : contre des fonctionnaires incompétents qui pourrissent la vie des têtes qui dépassent.

  11. Très intéressante anecdote, celle du master en science qui présente un mémoire à la HEP bourré de fautes d’orthographe, qui sont “cohérentes avec un des buts du cours : minimiser l’importance de l’orthographe française parce qu’elle favorise les élèves provenant des classes les mieux éduquées de la population”.

    C’est en effet l’état d’esprit de ces gauchistes pédagogistes. Ils veulent que le niveau baisse parce qu’ils pensent qu’exiger une orthographe correcte revient à favoriser les élèves issus des classes supérieures. En réalité c’est l’inverse qui est vrai. Naguère, n’importe quel titulaire d’un certificat d’étude primaire était capable de rédiger une lettre parfaite sans aucune faute d’orthographe, parce que le niveau d’exigence en orthographe était bon, même en primaire. Aujourd’hui on a des docteurs qui font une faute d’orthgraphe par mot. Croyez-vous que les fils d’ouvriers ont une meilleure égalité des chances à cause de ça ? Non, quand le niveau baisse, les étudiants issus d’un milieu modeste ont une moindre chance de réussir. La baisse du niveau qui est la conséquence des réformes scolaires de gauche que nous avons subies depuis 40 ans, a pour conséquence réelle, d’augmenter, non de réduire les inégalités sociales.

    Vous avez fait du beau travail messierus dames les gauchistes, pour enfoncer un peu plus les classes laborieuses que vous prétendez défendre. Ah ce n’est pas ce que vous avez voulu… Je ne le pense pas, je pense que c’est exactement ce que vous avez voulu, du moins c’est ce que les gens qui ont favorisé votre tendance gauchiste ont voulu.

    Le milliardaire américain Warren Buffett a dit que la lutte des classes existe. Il a ajouté que c’était sa classe, celle des milliardaires, qui mène cette guerre contre les pauvres et qu’ils sont en train de la ganer.

    Pour gagner la guerre sociale, ces très riches ont eu besoin des idiots utiles gauchistes pédagogistes, pour péjorer au maximum les chances des classes pauvres et laborieuses dans la compétition sociale. Les gauchistes ont fait ce que le grand capital leur a demandé et maintenant le résultat est là.

    La même constation peut être faite au sujet de l’immigration qui est aussi une arme des très riches contre la classe ouvrière.

  12. “Toutes les écoles sont de parfaits abattoirs où des fournées de gosses vont quotidiennement se faire socialiser, encadrer, régimenter, en un mot éduquer. Ces lugubres endroits, ces temples de la docilité, de l’abdication et de l’esclavage mystifient encore une foule innombrable de gens, d’éducateurs, de parents… Basée sur l’humiliation, la répression, l’égalisation de tous en êtres uniformes, l’Education apparaît comme un des meilleurs piliers de nos sociétés, un des meilleurs garants du Pouvoir… Le Pouvoir enfante l’Enseignant. Les Enseignants enfantent le Pouvoir.” – G. Vincent (instituteur français), “Les Lycéens”, 1972, cité par Denis de Rougemont dans “Les Méfaits de l’instruction publique” (1929) aggravés d’une “Suite des Méfaits” (Eureka, Lausanne, 1972).

    “…il existe toujours, et même plus que jamais, des écoles pour enfants arriérés ou anormaux, des écoles pour sourds-muets, des écoles pour crétins ou pour culs-de-jatte, mais il n’existe toujours pas d’écoles pour enfants très intelligents. On dit: “Oh! ceux-là se tireront toujours d’affaire”. Cela n’est pas sûr. Ce sont les imbéciles, dont notre société capitaliste fait une grande consommation, qui peuvent être certains de trouver, ici où là, un emploi rémunérateur.” – Henri Roorda, “Le pédagogue n’aime pas les enfants”, in Oeuvres complètes, tome I, éditions L’Age d’Homme, 1969.

    “Le sot cherche les emplois et le plus souvent il les trouve.” – Chateaubriand

    De la responsable du PS Vaudois qui vous a confié que le but de l’enseignement obligatoire n’est pas de former, mais d’abord de socialiser au but, secret, inavoué, subliminal, inconscient de l’enseignement public qui serait de ne pas trop promouvoir la formation du peuple pour le maintenir en subordination, comme on le constate d’après les propos ci-dessus, il n’y a rien de bien nouveau sous le soleil de l’Ordre du Temple S(c)olaire vaudois.

    “Or les Hautes Ecoles suisses doivent elles se mettre au niveau de la concurrence internationale si elles veulent, comme elles le doivent, pour assurer à l’économie un recrutement de niveau suffisant”, écrivez-vous encore. N’est-ce pas ce que l’école, université comprise, et même plus que jamais pour cette dernière depuis qu’elle est devenue industrie du savoir, fait depuis toujours?

    “L’Ecole est devenue la religion d’un prolétariat modernisé, et fait des promesses futiles de salut aux pauvres de l’ère technologique… L’école obligatoire est devenue l’école pour l’école: un séjour forcé en compagnie de maîtres, récompensé par le privilège douteux de partager encore plus une telle compagnie.” – Ivan Illich, “Une société sans école” (1971).

    “Au fond, l’école n’enseigne qu’un vilain jeu de commerce; jeu de banque, jeu de bourse…”écrit Edmond Gilliard dans “L’école contre la vie” (Bibliothèque romande, Lausanne, 1973).

    L’école a-t-elle jamais servi à autre chose qu’à faire tourner l’usine capitaliste et l’enseignement n’est-il pas de la subversion déguisée en sagesse?

  13. Vous ecrivez “…celui dont le milieu familial est defavorable” c’est fon cette propension au mepris que vous avez.
    Il aurait ete plus juste et plus elegant de parler de milieu familial defavorise. Ceci n’existe sans doute pas pour vous

    1. Un milieu défavorable aux études peut être défavorisé par les conditions sociales injustes. Mais pas nécessairement.
      Les deux catégories ne sont pas identiques. Il existe des cas de familles fortunées dont les parents ne se préoccupent pas convenablement de leurs enfants, mènent une vie mondaine et dissipée Un milieu riche peut être défavorable. En sens inverse des parents modestes peuvent souvent prêter la plus grande attention aux études pour sortir leurs enfants de la condition qui est la leur.
      Je n’ai pas choisi défavorable sans y réfléchir. Pourquoi m’attribuer une attitude antisociale que le texte ne justifie pas?

  14. “…un cours polycopié dont l’agrément principal étaient une densité remarquable de fautes d’orthographes (sic), parfaitement cohérentes avec un des buts du cours : minimiser l’importance de l’orthographe française parce qu’elle favorise les élèves provenant des classes les mieux éduquées de la population.”

    En décembre 2019, 500 étudiants de la HEP-Vaud remettaient une pétition à la direction de l’établissement pour réclamer la suppression d’un examen de français jugé discriminatoire. La HEP imposait en effet un examen de français dit “professionnel” aux candidat(e)s stagiaires comme condition d’accès à un poste rémunéré. Cet examen portait en particulier sur l’orthographe et la grammaire. Or, comme le montre l’exemple édifiant que vous citez, la même HEP dévalorise aujourd’hui l’orthographe sous prétexte qu’elle favorise les meilleurs élèves. Autrement dit, elle inverse les rôles: la surveillance et le contrôle qu’elle n’ose plus exercer sur les élèves, par crainte de paraître autoritaire et normative – vieille litanie qu’elle n’a jamais cessé de débiter depuis un demi-siècle -, elle l’impose aux futurs maîtres et maîtresses de l’enseignement secondaire, qui ont pourtant toutes et tous suivi une formation universitaire complète, comme la loi l’exige.

    Sous le prétexte fallacieux de formation, la HEP, comme autrefois le Séminaire Pédagogique de l’Enseignement Secondaire (SPES) auquel elle a succédé, a-t-elle une autre raison d’être que de surveiller et contrôler les futurs maîtres, comme l’école veut surveiller et contrôler le jugement des élèves qui pourraient la juger un jour?

    Rien ne semble avoir changé à cet égard depuis le temps où vous recommandiez, dans un de vos articles les plus mémorables, au premier directeur de la HEP-Vaud de se faire hara-kiri sur la Place de la Riponne, tant son incompétence et celle de l’institution qu’il dirigeait étaient criantes.

    A en juger d’après le niveau d’orthographe du polycopié que vous a remis votre étudiant, il semble même que l’incompétence soit un critère de réussite pour devenir formatrice ou formateur, à la HEP. Jusqu’à quand cette imposture sera-t-elle tolérée?

  15. M. Neirynck reprend un de ses thèmes favoris en commettant la même erreur d’analyse : Si les étudiants étrangers semblent mieux réussir que les Suisses à l’échelle de l’enseignement supérieur , c’est tout simplement qu’ils ont subi un premier tri avant de venir se frotter aux écoles suisses .
    (J’ai connu 3 Français qui avaient passé une année entière à Zurich pour préparer leur examen d’entrée à l’EPFZ, alors que j’avais juste la maturité scientifique sans mention ! Un des trois n’a pas passé le premier examen propédeutique , mais j’ai connu aussi des Suisses ayant échoué pendant les deux premières années . Cela n’est pas significatif au sens des statistiques !)
    Le but de l’enseignement est tout simplement de nous préparer avec des outils pédagogiques de manière à nous rendre autonomes et responsables dans la vie et ne pas rester des assistés la vie entière !
    La première exigence est de savoir communiquer avec notre entourage et le reste de la société et par conséquent de maitriser les moyens de communications sous toutes leurs formes , y compris numériques …
    La deuxième nous oblige à apprendre la logique et la quantification des choses par les mathématiques sans quoi nous ne trouverions aucun repère dans le monde qui nous entoure …
    ( Que les définition de la cryptographie et autres soient imprécises dans les ouvrages , cela reste anecdotique )
    Les sciences nous apprennent comment fonctionne notre environnement naturel et social et l’histoire-géo nous informe de notre passé et des différentes cultures qui peuples la Terre …
    Il n’est pas nécessaire que tout le monde maitrise la physique quantique ou soit un pro des applications mobiles ou puisse citer les philosophes par coeur !
    On ne doit pas négliger la créativité et la curiosité qui créent les richesses du futur et nous poussent à rester informés au cours de notre vie …

    1. Je sais parfaitement et je l’ai écrit dans une réponse antérieure à un commentaire que les étudiants étrangers son triés et que les élèves avec la maturité suisse ne le sont pas. C’est bien là l’erreur tout à fait réparable en triant tout le monde sur la même base, par exemple un examen d’entrée qui évitera un taux d’échecs disproportionné, nuisible aux étudiants impréparés. Ils ne sont pas incapables, ils sont victimes d’un gymnase trop peu exigeant.

      1. “Ils ne sont pas incapables, ils sont victimes d’un gymnase trop peu exigeant.”

        Trop peu exigeant ou trop tolérant? Le directeur d’une école de commerce bien connue, à Genève, disait que son école était devenue une maison de tolérance. Quant aux étudiants impréparés, il semblerait qu’on ait tout intérêt à les maintenir à ce stade. Toujours à Genève, questionné sur le niveau des élèves, un spécialiste de la didactique du français répondait qu’elle était “moyenne à médiocre”. Or, selon Ivan Illich, dont on devrait rendre la lecture obligatoire dans les HEP (mais si ses formateurs sont aussi doués en lecture qu’en orthographe et en écriture, il y a peu de chances qu’ils en aient même entendu parler), la médiocrité de nos écoliers n’est pas accidentelle. Elle est même créatrice d’emplois. Plus le mal perdure, plus il faut de monde pour y remédier (Ivan Ilich, “Une société sans école”).

        Denis de Rougemont – autre auteur incontournable – ajoute: “L’école exige donc que les meilleurs ralentissent et que les plus faibles se forcent. Elle ne convient qu’aux médiocres, dont elle assure le triomphe. L’école s’attaque impitoyablement aux natures d’exception, et les réduit avec acharnement à son commun dénominateur. Ce ne sont pas seulement les meilleurs qui sont sacrifiés. Les épaves scolaires, faute d’un traitement pédagogique approprié, tombent dans une apathie intellectuelle qui les conduit souvent à l’imbécillité et au vice. Nos bourgeois assistent sans honte à ce crime quotidien, et se félicitent du régime des lumières, des transports publics, de la sécurité sociale et des compteurs électriques. Mais ils se fâchent tout rouge quand on leur dit que l’école vaudoise est caractérisée, aux yeux de l’étranger impartial, par sa culture intensive et extensive des veaux et des médiocres.” (D. de Rougemont, “Les Méfaits de l’instruction publique”).

        Dans un récent article publié sur son “blog”, Marie-Claude Sawerschel, ancienne numéro deux du Département genevois de l’Instruction Publique (DIP) écrivait:

        “Il y a des Conseillers.es.d’Etat pour qui la règle de trois est la seule qu’ils semblent avoir retenue de leurs années d’école, sans compter les moyens supplémentaires que, en plus de la démographie, ils réclament pour le soutien aux “élèves en grande fragilité”. Ils clament ensuite avoir fait leur travail avec des micro-dixièmes de poste attribués d’éducateurs, d’orthophonistes et de psychologues ici et là.” ( Marie-Claude Sawerschel, “Le pouvoir de s’épanouir”, Le Temps du 11 mars 20121 – https://blogs.letemps.ch/marie-claude-sawerschel/2021/03/11/le-pouvoir-de-sepanouir/).

        En effet, plus le mal perdure, plus il faut de monde pour y remédier. Et au rythme où les postes de format(t)eurs prolifèrent dans les HEP et IUFM, il y a tout lieu de croire que c’est pour longtemps.

        1. Erratum: au second paragraphe, trois lignes avant la fin, lire “la Suisse” (et non “l’école vaudoise”).

  16. Vous avez raison et cette socialiste aussi. Dans un pays multiculturel comme la Suisse, l’école ne peut se contenter de faire comme le passé: Faire un bon usage. La socialisation des enfants de communautés qui se referment sur elle-même, est nécessaire, car sinon elles génèrent la délinquance, la violence.
    Après, je le conçois, il y a de l’idéologie qui n’a rien à faire à l’école, l’école n’a pas à ressembler aux écoles des régimes dictatoriaux, qui dit ce qui est bien ou mal.

    Quant à l’UNI ou l’EPFL, il y a aussi une première année qui est utilisée pour se parfaire au français (tessinois, suisse-allemands), et parfois, c’est un peu une année sabbatique. Mais il y a aussi des différences cantonales, autrefois du moins, il y avait les bons (Fribourg, Valais), et les mauvais (Genève). Comme par hasard, les cantons plus multiculturels avec un enseignement qui tirait sur l’idéologie formaient mal.

    Malheureusement, l’école privé est la seule à assurer un minimum dans certains cantons qui ont la fixette sur les élèves en échec tout en oubliant l’avenir des autres. Genève semble détenir la palme de l’école la plus mauvaise, mais comment gérer et enseigner efficacement dans un environnement si multiculturel. Le multiculturalisme n’est pas un problème, sauf si il y a en trop et est communautariste.

    Il manque de pouvoir choisir l’école, puisque certains cantons ne sont pas à la hauteur. L’important, c’est le but a atteindre à la fin de l’école obligatoire. Aux parent de pouvoir choisir une école “traditionnelle”, ou une école qui socialise. Aux cantons de fournir les 2.
    Les échecs à répétitions dans certains cantons montrent qu’il ne peut y avoir une seule école pour tous, mais plusieurs qui doivent fonctionner en parallèle.

  17. Dans cet article du Temps : https://www.letemps.ch/suisse/maturite-federale-grand-malentendu

    M. Patrick Aebischer, ancien président de l’EPFL conteste le fait que les exigences de la maturité aient baissé :

    “Le président de l’EPFL, Patrick Aebischer, dément une baisse de niveau des nouveaux étudiants. Les taux de réussite à l’examen propédeutique à l’EPFL (2006-2010) sont stables, entre 45 et 47% pour les détenteurs d’une maturité cantonale.”

    D’autre part, toujours selon lui, le niveau des élèves issus du public est meilleur que celui des élèves venant des écoles privées :

    “Les résultats sont il est vrai moins bons pour les titulaires d’une maturité fédérale à l’issue du cursus privé.”

    Du temps où j’étais élève (il n’y a pas si longtemps), les élèves qui allaient à l’école privée étaient plutôt ceux qui échouaient dans le système public et qui avaient besoin d’un meilleur encadrement. D’ailleurs, les écoles privées ne peuvent faire passer elles-même les examens de maturité. Elles ne font que préparer leurs élèves à passer des examens organisés par la confédération.

    En Suisse, la sélection ne se fait pas via un examen d’entrée à l’université mais elle a lieu durant le cursus en amont, ce qui explique que la maturité gymnasiale donne accès à toutes les filières des études supérieures ; et il en a toujours été ainsi :

    “Cas particulier parmi les pays de l’OCDE, la Suisse reste attachée à une maturité généraliste exigeante. Le titre, reconnu comme ticket d’entrée à l’université (sauf en médecine), reste réservé à une petite catégorie d’étudiants sélectionnés en amont: en moyenne 20% d’une volée, avec de grands écarts cantonaux et régionaux. Dans les pays voisins, jusqu’à 60% d’une classe d’âge obtient la maturité, mais l’entrée à l’université se décide ensuite le plus souvent sur examen.”

    1. Nulle part le texte du blog ne prétend que le niveau de la maturité aie baissé mais plutôt qu’il est trop bas. Un taux de réussite inférieur à 50% ne peut être considéré comme satisfaisant. Il est anormal que l’on prétende que la maturité prépare à l’entrée aux hautes écoles si l’expérience montre que ce n’est pas vrai. Pourquoi sélectionner à l’entrée de la faculté de Médecine et pas à celle d’une école d’ingénieur? Réponse : les médecins coûtent et moins il y en a mieux cela vaut. Les ingénieurs ne sont jamais assez nombreux. Plus il y en a , plus cela rapporte.
      Par ailleurs, l’opinion de Patrick Aebischer sur les écoles privées est tout à fait respectable mais elle ne repose pas sur une statistique à ma connaissance. Les parents qui en ont les moyens peuvent mettre un enfant dans une école privée parce que celui-ci est en échec dans le public. CE n’est pas la seule raison . certains élèves y sont placés parce que les parents ont l’opinion que c’est leur donner de meilleures chances.

    2. “D’autre part, toujours selon lui, le niveau des élèves issus du public est meilleur que celui des élèves venant des écoles privées :

      “Les résultats sont il est vrai moins bons pour les titulaires d’une maturité fédérale à l’issue du cursus privé.””

      M. Aebisher ne va sans doute pas soutenir le contraire, puisque les parents qui mettent leurs enfants dans le privé le font pour leur épargner la médiocrité et l’incompétence de l’enseignement public – quittes à en subir les frais. Soit dit en passant, les meilleures universités américaines, avec Harvard en tête – modèle cher au “venture capitalist” Patrick (Papa Doc) Aebisher – sont privées.

      La question n’est pas de savoir si les écoles et universités privées sont meilleures ou pires que leurs homologues du public, mais pourquoi la Suisse n’a-t-elle toujours pas d’université privée? Les seules universités privées en Suisse sont étrangères.

  18. La grande époque des gymnases vaudois s’est terminée en juin 2001.
    Avant la réforme de la nouvelle maturité les élèves vaudois qui sortaient de la section scientifique (baccalauréat C) avaient un taux de réussite à la première année de l’EPFL. de 84%.
    C’est à cette date que les premiers élèves subissant la réforme de la nouvelle maturité vaudoise ont obtenu leur baccalauréat nouvelle formule.
    Enseignante au gymnase du Bugnon qu’ai-je constaté.
    Les élèves qui avaient choisi l’option math renforcée, l’option mathématique physique sortaient avec des connaissances scientifiques bien plus basse que leurs prédécesseurs munis d’un baccalauréat type C.
    Il y a donc un trou entre leur connaissance en mathématiques et en physique et le niveau exigé pour l’entrée à l’EPFL.
    Pour combler ce trou pendant quelques années l’EPFL a offert des cours de math physique pendant l’été aux étudiants voulant parfaire leur connaissance.
    Maintenant beaucoup d’écoles privées offrent ce genre de cours.
    L’EPFL offre de faire le CMS (une année) avant de se lancer dans la première année.
    Le problème c’est que très peu de professeur de gymnase conseillent à leurs élèves d’utiliser ces formations préparatoires à l’EPFL d’où ce taux d’échec hallucinant en première année.
    Mais j’ai vu bien pire. Des élèves avec des notes maximales (6) en mathématiques et option physique et avec un 3 d’allemand et un 3 de dessin rater leur première année de gymnase.
    La double compensation faisant compter les notes en dessous de la moyenne de 4 double.
    Sur mes conseils ils partaient faire le CMS (cours de mathématique spéciales offert par l’EPFL) et par la suite ils ont réussi brillamment des études à l’EPFL.
    Certains malheureux ne voulaient pas écouter mes conseils, redoublaient la première année et se retrouvaient en échec définitifs après six mois sans changer de prof de dessin. Ils me disaient je ne suis pas plus bête qu’un autre et je leur répondais non au contraire mais tu n’es pas adapté au système vaudois.
    Après 20 ans d’enseignement des mathématiques dans les gymnases vaudois j’ai quitté la profession en 2001 et changé de métier ce que je n’ai jamais regretté.
    Quelque réformettes ont eu lieu depuis mais le fond du problème n’a pas changé.
    Les élèves vaudois qui se destinent à des études scientifique ne doivent pas aller dans un gymnase vaudois mais trouver d’autres voies pour entrer à l’EPFL.
    Exemple :
    apprentissage avec matu professionnelle, CMS puis EPFL
    ou bien apprentissage, HES et raccord à l’EPFL
    ou CMS avec en plus des cours littéraires.

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