La sacralisation du peuple

 

Pendant très longtemps la politique a été l’attribut d’un chef. Il cumulait tous les pouvoirs, sans autre légitimité que sa naissance ou sa violence. Cependant, pour compenser cet arbitraire, il ne manquait jamais de chercher une caution du côté des autorités spirituelles ou réputées telles.  Le roi de France était sacré à Reims parce que le premier d’entre eux, Clovis y avait été baptisés. Dès lors qu’il s’est proclamé empereur, Napoléon n’a eu de cesse que de déplacer le pape à Paris pour s’y faire sacrer dans une cérémonie sacrilège. Pendant longtemps la religion du citoyen devait se conformer à celle du prince selon le principe latin cujus regio, illius religio :  la religion du peuple est celle du souverain. Sans religion, pas de pouvoir assuré. Poutine l’a bien compris en feignant de se reconvertir à la foi orthodoxe.

Il y a encore des chefs (Xi Jin Ping) et des prétendants chefs (Trump, Erdogan, Orban). Mais il existe aussi de véritables démocraties, où le pouvoir est exercé par un(e) élu(e) interchangeable et provisoire, dûment modéré(e) par des contre-pouvoirs. La Suisse a poussé cette logique jusqu’au bout : il n’y a pas un chef, mais sept ; en dernière analyse ce que le Conseil fédéral a essayé de faire, le peuple peut toujours le défaire. Il est le véritable chef, même s’il a plusieurs millions de têtes. Dès lors se pose la question du contre-pouvoir à ce pouvoir absolu.

Ce dernier se matérialise dans le plus grand parti de Suisse, qui aspire aux attributs des chefs traditionnels antérieurs. Le tout premier est évidemment la sacralisation : comme le « peuple » affiche une valeur spirituelle, le christianisme, il est donc fondé à contester toute concurrence religieuse. En dehors de sa foi authentique, il n’y que des croyances barbares.  De là viennent ces articles incongrus de la Constitution fédérale, prohibant minarets et burqas, comme signes d’une autre religion que celle qui fonderait le pays. Comme il n’y a plus beaucoup de pratiquants dans les temples et les églises, il y en a donc trop dans les mosquées.

Ce pouvoir sacralisé ne tolère guère le fonctionnement des institutions légales, qui pourraient et devraient l’équilibrer, le contenir et le modérer. Si le Conseil fédéral prend des mesures élémentaires de contrainte pour endiguer l’épidémie, même si elles sont modérées, tardives et incontournables, elles sont aussitôt attaquées par l’emploi du terme de « dictature ». Que les détails en soient réglés par des ordonnances, parfaitement constitutionnelles, est aussitôt considéré comme un abus de pouvoir. Et si le souverain a envie de faire du ski, parce que tel est son bon plaisir, alors que c’est interdit dans les pays voisins, il ne reste aux autorités constituées qu’à s’incliner devant la volonté du monarque. Et si le peuple insiste, on rouvrira les restaurants avant les théâtres et les universités, même si c’est dangereux. Car tel est son bon plaisir. Il est sacré.

La dernière manifestation du pouvoir sacré du souverain est la tentation d’interdire aux scientifiques compétents de s’exprimer sur la réalité de l’épidémie, en d’autres mots de retirer le droit à la liberté de parole à ceux qui en sont les plus capables. Seul le Conseil fédéral, hésitant et vague, aurait encore le droit de se prononcer sur la gravité de la situation. En dissimulant de la sorte la réalité des faits, le populisme ambiant vise à créer un univers magique, où la propagande contrôlerait le virus. Trump, surfant sur le populisme américain, était coutumier de diagnostics péremptoires : ce n’est qu’une grippe, tout le monde sera vacciné la semaine prochaine. Ce genre de mensonge lui a assuré les voix de plus de 70 millions d’électeurs.

Bien entendu, le populisme n’assure au peuple qu’une apparence de pouvoir. Le parti se calque sur les caprices, les émotions, les lubies de l’opinion publique, car son but n’est pas d’exercer le pouvoir mais simplement de le conquérir pour en faire sa chose. Il instrumentalise le peuple dont il se réclame en l’abreuvant de fausses nouvelles, en l’abasourdissant de langue de bois, en agitant des menaces confuses, en l’assurant qu’il est sacré.

Trump a failli renverser la plus vieille et la plus puissante des démocraties occidentales. Il semble que ce soit le destin ultime de toutes. « S’il fallait choisir, je détesterais moins la tyrannie d’un seul que celle de plusieurs. Un despote a toujours quelques bons moments : une assemblée de despotes n’en a jamais. » (Voltaire). Il arrivera toujours le moment où un régime bascule sous le poids de ses contradictions, même en Suisse. Cela se passe lors des grandes épreuves. Le pire de l’épidémie n’est pas la crise sanitaire, économique, sociale, psychologique mais ce premier ébranlement des institutions où des interprètes prétendus du peuple prônent son pouvoir absolu pour mieux le confisquer ensuite.

Jacques Neirynck

Jacques Neirynck est ingénieur, ancien conseiller national PDC et député au Grand Conseil vaudois, professeur honoraire de l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), d'origine belge, de nationalité française et naturalisé suisse. Il exerce la profession d'écrivain.

44 réponses à “La sacralisation du peuple

  1. Ce qui se passe est extrêmement grave et menace effectivement l’Etat de droit et la démocratie suisses. Il faut ajouter aux acteurs cités la grenouille PLR qui veut se faire aussi grosse que le bœuf UDC et qui mettent en œuvre les ingrédients de manipulation de masses tels le bouc émissaire , faire distraction, abstraction de la réalité et de la complexité, ne pas assumer les conséquences de leurs propres décisions, diviser, instrumentaliser le désespoir … De plus la couverture médiatique de ces dérives n’est trop souvent pas à la hauteur pour permettre à tout un chacun de se situer dans cette dérive et n’en permet une contextualisation institutionnelle et démocratique . Je pense tout particulièrement au « 19h30 » de la télévision suisse romande qui a quitté l’information attendue d’un service public pour le « storry telling » banalisant et justifiant en ayant pour fil conducteur les stratagèmes de l’UDC et du PLR, comme la dictature de M. Berset, le Conseil fédéral ne fait rien ! M. Pierre Nebel s’est transformé en communicant et on a renversé les choses. Le Conseil fédéral fait une annonce , soit c’est qu’il a cédé aux exigences des parlementaires, soit qu’il ne tient pas compte du désespoir du peuple. Des cantons maintiennent des restaurants de pistes ouverts malgré la décision du Conseil fédéral , ce sont des résistants ! Ils finissent par fermer, il n’est pas dit qu’ils respectent la décision du Conseil fédéral, mais qu’ils cèdent , un langage qui alimente les tensions et qui propage la stratégie destructrice UDC-PLR. C’est très grave.
    C’est avec un système de ce type que Trump a réussi à convaincre tant d’americains que l’election était un vol !
    Nous devons réagir .
    Merci déjà à vous !

  2. « La sacralisation du peuple » ça veut dire que la vie (du peuple) est sacrée? Au temps pour moi…

    1. La sacralisation du peuple signifie que l’on attribue au peuple une sorte d’infaillibilité d’origine divine comme jadis on le faisait pour les monarques de droit divin. CEla na’avit pas de sens dans ce dernier cas et cela n’en a pas davantage lorsque on attribue au peuple une aura transcendante.

      1. je trouve une grande différence entre la décision populaire et celle d’une seule personne :
        – d’abord c’est le peuple lui-même qui subit ses propres décisions , alors il est donc légitime qu’il puisse prendre ses responsabilités.
        – deuxièmement, le peuple n’est pas homogène , il est constitué de multiples courants de pensées et donc ne se prononce pas comme une seule personne. La décision est le résultat des forces en présence qui ne subissent pas de pressions telles que vous les décrivez. Il n’est si idiot que vous voudrez le faire croire !
        attitude typique du donneur de leçons …

        1. Effectivement la meilleure solution est de laisser le peuple prendre la décision car il ne peut en cas de malheur ne s’en prendre qu’à lui-même. Bien sûr le peuple n’est pas idiot, mais il n’est pas plus intelligent qu’un gouvernement. Par les réseaux sociaux il subit des pressions auxquelles il ne peut résister.

          1. Votre argument me rappelle l’argument que la femme ne pouvait pas résister à certaines pressions, pour cela, elle ne devait pas avoir le droit de vote.
            Sauf que pour vous la femme, c’est le peuple.

      2. Ne dit-on pas “Vox populi, vox dei”? Même si c’est vrai que le peuple n’a pas toujours raison, le pouvoir ne peut pas avoir raison contre peuple.

        1. Si dans un débat deux thèses s’opposent, la suite des événements démontrera laquelle est la bonne. Cette citation latine prétend que c’est toujours celle du peuple. Ce n’est pourtant pas toujours vrai: la confusion vient de ce que veut dire “avoir raison”. Le peuple a le dernier mot et décide, mais cela ne signifie pas que sa décision soit la bonne. C’est tout le sujet du blog. On peut avoir le droit de décider et pourtant se tromper, n’avoir pas raison.

  3. Merci pour cet article!
    À ceux qui ont besoin de complots pour justifier leur existence: essayez plutôt de penser aux intérêts de quelques familles de l’UDC (pour ne pas citer de noms) plutôt qu’à la « dictature de Berset », car si complot il y a c’est plutôt là qu’il y en aurait la matière…

  4. “Sans religion, pas de pouvoir assuré. Poutine l’a bien compris en feignant de se reconvertir à la foi orthodoxe.”

    Poutine n’a pas eu à feindre de se reconvertir à la foi orthodoxe. Il a été baptisé orthodoxe en secret à la demande de sa mère: “Quelques jours après sa naissance, la mère de Vladimir Poutine demande secrètement que son fils soit baptisé dans la cathédrale de la Transfiguration, alors que le baptême peut être sévèrement puni en Union soviétique, État athéiste.” (article “Vladimir Poutine” de Wikipedia).

    Les rapports entre orthodoxie et pouvoir en Russie sont plus complexes qu’il n’y paraît au regard volontiers réducteur des Occidentaux. Lénine n’a-t-il pas été élevé par des prêtres et Staline n’était-il pas séminariste?

    Alexandre Zinoviev disait de la perestroïka qu’elle est un parangon de farce stalinienne. Les rapports actuels entre église et état en Russie ne sont-ils pas l’avatar d’une telle farce? Pour la compléter, dans son antichambre, Poutine, tsar de carnaval, n’affiche-il pas un portait de Nicolas Ier, dernier des autocrates, qu’il admire? Depuis Boris Godounov, les chefs d’état n’en sont pas à un imposteur près, en Russie.

    Reste à savoir si l’église va le suivre. Le schisme est déjà consommé entre patriarchats de Moscou et de Constantinople (l’église orthodoxe n’a pas de pape) et les distanciations entre églises russe et ukrainienne semblent elles aussi irréversibles. Quant à l’absolutisme, il n’a jamais cessé d’être contesté en Russie.

    1. Quand Poutine était agent de la police politique communiste, il ne pouvait et peut-être ne voulait pas manifester sa foi religieuse. Depuis qu’il occupe le pouvoir, il sait qu’il y a avantage à la manifester ostensiblement. Cela rappelle que l’Eglise orthodoxe a toujours été un pilier du pouvoir politique plus que les Eglises catholiques bénéficiant d’une sorte d’extraterritorialité du fait de Rome.

  5. Une fois de plus j’ai apprécié votre analyse pointue de notre environnement politique. Quand des élus au parlement fédéral « décrètent » par 96 voix contre 90 et 6 abstentions que les cafés/restaurants doivent réouvrir le 22 mars est une absurdité énorme alors que nous sommes en pleine pandémie encore fluctuante. Cette action politicienne venant majoritairement de l’UDC et de façon surprenante aussi de plusieurs PLR pose problème dans notre démocratie. On a donc aussi en Suisse la révélation de l’existence au parlement de populistes agissants et capables de mentir aussi bêtement qu’un certain Trump et apparentés encore tout récemment.
    Ce jour de votation verra probablement accepté l’interdiction de la burqa mais pour des raisons toutes différentes que celle imaginée et voulue par l’UDC. Il sera intéressant d’entendre d’ici ce soir les commentaires, éclairés ou non, des journalistes des médias.

  6. “Quand des élus au parlement fédéral « décrètent » par 96 voix contre 90 et 6 abstentions que les cafés/restaurants doivent réouvrir le 22 mars”

    “Décret parlementaire” et non pas du souverain, à savoir du peuple et des cantons. Le danger est bien le parlementarisme. Il est d’ailleurs remarquable de relever que ce type de vote est prévu par le réglement du conseil national, réglement dont l’existence même est contraire à la constitution fédérale adoptée par le peuple et les cantons. Ce qui n’a jamais gêné le conseiller national Neyrinck.

    1. Je ne suis pas gêné du fait que le parlement puisse voter autrement que ce que souhaite le Conseil fédéral et (ou) le peuple. Si cela était gênant, il faudrait carrément supprimer le parlement comme étant la cinquième roue à une charrette. Un parlement n’est pas un danger mais un rouage d’un mécanisme compliqué.

  7. J’ai profondément honte devant le choix immature des genevois. J’ai toujours soutenu la démocratie directe… mais voter Maudet??? J’ai mal à ma Suisse, j’ai honte du comportement des Genevois. J’ai vraiment honte.

    Il faut le dire: la corruption/acceptation d’un avantage n’ont pas leur place ici. Jamais. Le Conseil fédéral doit intervenir et éviter un deuxième tour honteux. Il faut agir!

    1. Il n’est pas question de corruption. L’acceptation d’un avantage indû n’existe pas faute de condamnation définitive. La constitution fédérale vous le dit. Maudet est éligible et le peuple décide. C’est tout. La honte c’est votre comportement, vos jérémiades.

      1. T’as rien compris à la démocratie.

        La démocratie est fondée sur l’Etat de droit, dont la présomption d’innocence, mais va au-delà. Les Genevois devaient marquer leur attachement aux valeurs démocratiques, dont l’interdiction absolue de la corruption.

        Par sottise, ils se sont comportés comme dans une république bananière ! Ils ont fait corps derrière une personnalité forte; ils se sont montrés immatures. C’est très grave. Aucune réunion internationale ne pourra avoir lieu à Genève, et les sièges des sociétés internationales vont devoir s’adapter à la chute de Genève dans les ratings anti-corruption… Je crois que tu ne réalises pas que ton juridiscisme va devoir se confronter à la réalité…

        Je ne suis pas surpris que tu sois pro Maudet…

        1. Quelle mépris pour le peuple. Quelle prétention à la supériorité. Le peuple élit qui il a le droit d’élire selon les règles qu’il s’est donné et c’est tout. Quant à votre prétendue maturité elle est fort mal informée et vous conduit à ignorer la vraie corruption genevoise.

          “La démocratie est fondée sur l’Etat de droit” écrivez-vous. Quelle ânerie. La démocratie peut exister sans Etat de droit (le peuple prend toutes les décisions en pleine souveraineté) et l’Etat de droit sans démocratie (un bel ordre juridique édicté par un tyran). Confusion des concepts. On n’est pas bien parti.

          Corruption. Quelle corruption ? Il n’a jamais été question de corruption mais d’une accusation d’obtention d’un avantage indû. Nouvelle confusion des concepts.

          On reproche à Maudet d’avoir reçu un avantage qui aurait pu le mettre dans la position de devoir renvoyer l’ascenceur à un libanais d’origine qui, en tant qu’intermédiaire, a favorisé le voyage “payé” sur la cassette du prince héritier. Je doute que l’on puisse se sentir contraint de renvoyer l’ascenceur au libanais qui n’a rien payé de sa poche. Mais, pour qu’infraction il y ait, on a encore dû faire reproche à Maudet d’avoir eu conscience de ce qu’il prenait ce risque et de l’avoir accepté, c’est-à-dire de ne pas s’être dit qu’il ne renverait jamais l’ascenceur dans l’exercice de ses fonctions et bien sûr on a aussi écarté l’idée que de renvoyer l’ascenceur ne lui aurait pas même effleuré l’esprit. Pour affirmer ceci il faut être mentaliste ou bien projeter en Maudet son mode de voir le monde. Votre mode de voir le monde m’effraie quant à vos propensions naturelles.

          Maudet sera acquitté de ce dernier chef comme il l’a été des deux premiers.

          Et il est à ce jour innocent. Ce n’est pas du juridisme, c’est une valeur civilisationnelle proclamée dans les traités que chéri la Genève internationale, par exemple le Pacte ONU II. Drôle d’idée que de mépriser ce pacte et, par là, la Genève internationale.

          Ce qui est lamentable est l’élection des magistrats genevois. Le procureur général a acheté sa charge au PLR en lui versant de l’argent pour être soutenu par le PLR. Et la juge unique, ancienne de la CUAE (association de gauchistes étudiants), a fait de même avec un parti de gauche.

          Le GRECO (Groupe d’Etats contre la corruption; https://www.coe.int/fr/web/greco) condamne cette pratique suisse qui fait de nos juges des personnes peu dignes de considération et de nos partis politiques des nids de corsaires. Et après ces magouilles dénoncées par le GRECO et maintenues par les magouilleurs, vous avez l’outrecuidance de taxer le peuple d’immature ! Et bien souffrez que je me range derrière le peuple et non derrière les magouilleurs.

          Si on commençait donc par respecter le droit onusiens et les recommandations du GRECO ?

          Et l’affaire Manotel ? Manotel verse 100’000 francs pour la campagne Maudet et là rien à redire. Maudet n’allait pas renvoyer l’ascenceur. A vrai dire penser le contraire aurait conduit a poursuivre quelque personne physique du côté de Manotel. De bons bourgeois libéraux bien de Genève. A Genève on n’est pas raciste. C’est sûr. A Genève l’accusation ne protégerait jamais le moindre petit copain. C’est sûr.

          Ce qui détruit Genève, c’est l’acharnement médiatique précipité et sélectif, l’ignorance des recommandations du GRECO et du Pacte ONU II ainsi que la politique des petits copains bien de chez nous.

          En ce qui me concerne je n’ai jamais voté Maudet. Papyrus ça ne passe pas.

          1. Que nenni. La corruption est un crime. L’acceptation d’un avantage indû un délit et personne n’a jamais prétendu que Maudet avait octroyé un avantage à quiconque (ce que suppose la corruption), sauf quelques gauchistes parlementaires qui ont fait choux blanc, leurs allégations s’étant, après enquête judiciaire, avérées infondées. Ces gauchistes avaient le soutient de ceux que vous nous indiquez ! Calomniez il en restera toujours quelque chose.

            Quel devoir de sa charge Maudet a-t’il ou devait-il accomplir en échange du soutient électoral de Manotel (100’000 francs) ? Aucun a dit le procureur qui a été contraint d’acheter sa charge au PLR. Le fait que Manotel soit libéral (et donc PLR) bon teint n’y est certainement pour rien.

            Quel devoir de sa charge Maudet a-t’il ou devait-il accomplir en échange du voyage qui n’a rien coûté au prince héritier (son hôtel et sa compagnie aérienne). On ne sait pas de quel devoir il s’agit, la juge non plus, mais il se serait pu qu’il existât, Maudet aurait pu être contraint de renvoyer l’ascenceur au vu d’une hypothétique situation future non décrite et de l’état d’esprit de Maudet à ce moment là, a retenu la juge qui a acheté sa charge à un parti de gauche, parti qui honni tout ce que représente l’homme de droite Maudet. Ce qui n’a joué aucun rôle, pas plus que le fait que l’intermédiaire soit “d’origine libanaise” ou le prince héritier soit “arabe” n’a joué le moindre rôle. A propos quelle est l’origine ethnique de Manotel ?

            Lorsque la présomption d’innocence sera respectée, nos juges crédibles (voir le GRECO instance du Conseil de l’Europe et non pas officine militante) pour ne pas être victimes de partis politiques corsaires et que des considérations ethniques seront absentes des raisonnements judiciaires, on en reparlera.

            Dans l’attente le peuple décidera entre :
            – l’Ayatollah verte, apôtre de la paralysie économique et des “sams-papier” (donc de délinquants);
            – l’UDC ancien de la secte Moon, qui voyait en le révérend Moon un parfait conseiller matrimonial, qui préfère de loin les bistrots à la vie de ses concitoyens en l’affaire covid et qui est soutenu par une présidente de parti définitivement condamnée pour ivresse au volant à 100 jours-amende;
            – Maudet, menteur et victime d’une caballe;
            – la petite dernière PDC qui, telle un coucou, cherche une liste présente au premier tour pour l’accueuillir et dont le programme est : “tout sauf …”.

            Le peuple devra faire avec et arbitrer. Il est souverain. C’est tout.

        1. Que nenni. La corruption est un crime. L’acceptation d’un avantage indû un délit et personne n’a jamais prétendu que Maudet avait octroyé un avantage à quiconque (ce que suppose la corruption), sauf quelques gauchistes parlementaires qui ont fait choux blanc, leurs allégations s’étant, après enquête judiciaire, avérées infondées. Ces gauchistes avaient le soutient de ceux que vous nous indiquez ! Calomniez il en restera toujours quelque chose.

          Quel devoir de sa charge Maudet a-t’il ou devait-il accomplir en échange du soutient électoral de Manotel (100’000 francs) ? Aucun a dit le procureur qui a été contraint d’acheter sa charge au PLR. Le fait que Manotel soit libéral (et donc PLR) bon teint n’y est certainement pour rien.

          Quel devoir de sa charge Maudet a-t’il ou devait-il accomplir en échange du voyage qui n’a rien coûté au prince héritier (son hôtel et sa compagnie aérienne). On ne sait pas de quel devoir il s’agit, la juge non plus, mais il se serait pu qu’il existât, Maudet aurait pu être contraint de renvoyer l’ascenceur au vu d’une hypothétique situation future non décrite et de l’état d’esprit de Maudet à ce moment là, a retenu la juge qui a acheté sa charge à un parti de gauche, parti qui honni tout ce que représente l’homme de droite Maudet. Ce qui n’a joué aucun rôle, pas plus que le fait que l’intermédiaire soit “d’origine libanaise” ou le prince héritier soit “arabe” n’a joué le moindre rôle. A propos quelle est l’origine ethnique de Manotel ?

          Lorsque la présomption d’innocence sera respectée, nos juges crédibles (voir le GRECO instance du Conseil de l’Europe et non pas officine militante) pour ne pas être victimes de partis politiques corsaires et que des considérations ethniques seront absentes des raisonnements judiciaires, on en reparlera.

          Dans l’attente le peuple décidera entre :
          – l’Ayatollah verte, apôtre de la paralysie économique et des “sams-papier” (donc de délinquants);
          – l’UDC ancien de la secte Moon, qui voyait en le révérend Moon un parfait conseiller matrimonial, qui préfère de loin les bistrots à la vie de ses concitoyens en l’affaire covid et qui est soutenu par une présidente de parti définitivement condamnée pour ivresse au volant à 100 jours-amende;
          – Maudet, menteur et victime d’une caballe;
          – la petite dernière PDC qui, telle un coucou, cherche une liste présente au premier tour pour l’accueuillir et dont le programme est : “tout sauf …”.

          Le peuple devra faire avec et arbitrer. Il est souverain. C’est tout.

          1. Alors je cite le Greco, pour te faire plaisir:

            Corruption d’agents publics nationaux (articles 1-3 et 19 de la STE 173)
            Définition de l’infraction

            9. Les articles 322ter à 322sexies du Code pénal (CP), regroupés sous le titre « Corruption d’agents
            publics suisses » incriminent la corruption passive et active d’agents publics, en distinguant d’une part les cas de corruption en vue de l’exécution ou l’omission d’un acte en relation avec leur activité officielle, mais contraire à leurs devoirs ou dépendant de leur pouvoir d’appréciation (art. 322ter et 322quater CP) et d’autre part les cas de corruption en vue d’accomplir les devoirs de leur
            charge (art. 322quinquies et 322sexies CP), qui sont passibles d’une peine moins élevée.

            (…)

            « Sollicitation ou réception d’un avantage indu, acceptation d’une offre ou d’une promesse » (corruption passive)
            13. Les articles 322quater et 322sexies CP incriminent le fait de « solliciter, de se faire promettre ou d’accepter » un avantage. Ces notions ont également été précisées par un arrêt du Tribunal fédéral (ATF 135 IV 198 (21.8.2009), consid. 3.3) : « Pour que l’élément constitutif “solliciter” soit
            rempli, il suffit d’une déclaration de volonté unilatérale de la part du fonctionnaire. La sollicitation
            doit atteindre son destinataire. Cependant, il n’est pas nécessaire que le destinataire honore la
            sollicitation ou qu’il laisse entrevoir une telle intention. Par “se faire promettre”, on entend
            l’acceptation expresse ou implicite de l’offre d’un avantage futur et non la simple réception d’une telle offre. “Accepter” désigne la réception d’un avantage dans son propre pouvoir de disposition
            […]. »

            « Tout avantage indu »
            14. Les articles 322ter à 322sexies CP font référence à des « avantages indus », sans préciser si ces
            avantages peuvent être de toute nature. La jurisprudence a toutefois établi que « doivent être considérés comme des avantages au sens de la disposition toutes les libéralités, qu’elles soient de nature immatérielle ou matérielle, accordées à titre gracieux » (ATF 135 IV 198 (21.8.2009),
            consid. 6.3.) Un arrêt du Tribunal pénal fédéral (SK.2006.18 (31.05.2007), consid. 6.3) précise en
            outre qu’ « une amélioration économique ou juridique de la situation de l’agent public est
            considérée comme un avantage matériel. »

            15. La jurisprudence interprète la notion d’avantage indu de la même manière que la Convention pénale sur la corruption, en précisant que « l’avantage est indu lorsqu’il ne revient pas de droit à
            son destinataire et que ce dernier ne peut pas y prétendre. »

            Ainsi, ont été jugés indus des
            consommations, d’un montant de quelques centaines de francs, offertes à un fonctionnaire et à
            des prostituées qui se trouvaient en sa compagnie6, cinq invitations à dîner et diverses consommations offertes, ainsi que le versement de plusieurs centaines de francs.

            16. Tout comme la Convention le permet, l’article 322octies ch. 2 CP exclut de la notion d’avantage indu « les avantages autorisés par le règlement de service et ceux qui, de faible importance, sont
            conformes aux usages sociaux ».

            « Directement ou indirectement »
            17. La référence à l’implication (ou non) d’intermédiaires entre corrupteur et corrompu est absente dans les divers articles précités. Toutefois, le Message précité du Conseil fédéral du 10
            novembre 2004 précise que « même si le code pénal ne le dit pas explicitement, la culpabilité de l’auteur est la même, qu’il ait transmis l’avantage indu lui-même ou par l’intermédiaire d’une tierce personne. » Les autorités suisses ont en outre fourni un exemple tiré de la jurisprudence
            appliquant cette interprétation : « Il promit toutefois de faire jouer ses relations qui s’étendaient
            jusque dans les plus hautes sphères et ainsi de faire attribuer cet avantage à L. [l’agent public] par des tiers, ce qui est également punissable selon la loi. » (ATF 100 IV 56 (12.3.1974), consid. 2a)

          2. Il y a juste un petit détail: le renvoi d’ascenceur. Pourquoi diable accuser Maudet d’avoir été prêt à renvoyer l’ascenceur à un “libanais” ou à un prince “arabe”, si les cironstances l’exigeait et non d’être prêt à le faire à Manotel qui a payé le double ? Hormis des considérations ethniques je ne vois pas ce qui justifie cette différence de traitement, mis à part le fait que le libanais ne fait pas partie de la bonne société PLR genevoise qui a fait Procureur le Procureur.

            Procureur, juge et Maudet sont dans la même situation, on peut leur reprocher de par leur faiblesse (pour l’un, d’accepter un cadeau ou, pour les autres, de renvoyer l’ascenceur au parti qui les a soutenus par le versement d’une obole spéciale) d’encourir le même risque, celui de devoir renvoyer l’ascenceur. Pourquoi donc un Conseiller d’Etat doit-il être supposé moins honnête qu’un Procureur général ?

            La différence de traitement entre le soutien de Manotel à Maudet, non poursuivi par le Procureur, et le soutien d’un libanais par la prise en charge de sondages, poursuivi par le procureur, laisse songeur.

            Genève pratique le renvoi d’ascenceur, ce sytématiquement et même pour l’élection des juges. Avant même que de se pencher sur le cas Maudet, il faudrait résoudre le problème structurel laissant entrevoir l’idée qu’un juge ou un procureur pourrait favoriser les uns au détriments des autres selon leurs proximités politiques.

            Pour un homme soucieux de la réputation de Genève, ce système doit être abominable et doit vous donner des cauchemards car là ce n’est pas ce n’est pas un qui aurait fauté, c’est tout un système qui faute, sytème que vous défendez aveuglément au point de laisser entendre que vous en bénéficiez.

            Le peuple n’est pas dupe et n’ignore pas ce qui prècède.

          1. Un ancien juge fédéral socialiste. Faut-il encore préciser qu’il a acheté sa charge de Juge au Tribunal fédéral en rémunérant le parti socialiste.

            Ainsi donc il est des fonctionnaires du micro-département qui n’ont pas supporté la surcharge de travail due au covid-19. Les conditions de travail n’étaient plus ordinaires du tout. Abominable dit le commissaire socialiste. Il est terrible ce Maudet venu les achever à coup de Covid-19 et qui osait se mêler de tout dans le très petit département qui lui était attribué par la bande des six. Maudet abominable élu qui s’implique. Et les pauvres ont été victimes du manque de soutient du reste de l’administration. Merci la bande des six.

            Il est vrai que Mme la présidente des six, la maitresse d’école, sait calmer ses troupes du DIP : longues vacances, horaire hebdomadaire réduit, salaire souvent trop élevé. Avec ces conditions de travail la troupe du micro-département de Maudet roucoulerait de plaisir. Affreux Maudet pas foutu de leur trouver un placard argenté comme le fait si bien Mme la Présidente pour les siens dont elle est issue.

            Sur ce, le peuple tranchera. Il est temps de se taire et de penser à voter. Je vous laisse la possibilité de vous exprimer librement, sans réponse.

  8. La démocratie ne signifie pas que le peuple est infaillible et a toujours raison. La démocratie signifie que c’est le peuple qui décide.

    1. La démocratie directe comporte le danger que le peuple se croie infaillible parce qu’il décide.

      1. remarque absurde ! est-ce que les présidents qui décident se croient infaillibles ?

        1. Oui certains présidents, Poutrine, Trump, Bolsonaro se croient infaillible. Ma remarque porte sur le peuple suisse. Comme l possède la totalité du pouvoir de décision en derniers recours, une fraction de l’électorat en déduit qu’il est infaillible.
          Personne n’est infaillible mais certains le croient.

  9. Votre billet tomberait juste si les scientifiques actuels étaient effectivement compétents.

    Malheureusement, de nos jours, les scientifiques sont majoritairement plus sous influence que compétents. Je vous invite, si ce n’est pas déjà fait, à regarder le documentaire arte “La fabrique de l’ignorance” visionable actuellement sur youtube. Vous me redirez ensuite si je me trompe.

    1. Il y a une différence entre être compétents et être infaillibles. Ce qui est vraiment dangereux est l’individu qui croit ne jamais se tromper. Les scientifiques d’aujourd’hui ne sont pas plus sous influence que jadis. Ceux qui l’étaient vraiment travaillaient dans des circonstances anormales sous les nazis et les communistes. En tant que scientifique, je puis vous assurer que je n’ai jamais été sous influence pendant une carrière de 40 ans.

      1. Vous aussi pouvez vous tromper!!! De nombreux scientifiques sont notoirement incompétents quand ils parlent d’autre chose que de leur domaine professionnel.
        Quant au peuple, il est fait d’homme et de femmes, qui eux aussi peuvent se tromper. Ainsi va la vie. Croyez-vous vraiment que les ministres se trompent moins souvent?
        D’ailleurs s’il y a de l’abstention, c’est aussi parce que de nombreux électeurs ne savent pas comment voter. Preuve d’une certaine sagesse aussi. Quand on ne sait pas on s’abstient. Et plus le temps passe, plus je m’abstiens – à tort ou à raison.
        Mais pour le reste, je préfère, malgré tous les défauts, un gouvernement par le peuple qu’un gouvernement de spécialistes soit-disant infaillibles. Rien que pour la modestie.

        1. Le critère d’un énoncé scientifique est qu’il soit possible de le contredire. Tous les scientifiques savent cela. A de rares exceptions, type Raoult, ils ne se croient pas infaillibles bien au contraire, mais les gens qui les écoutent leur attribuent un préjugé qu’ils n’ont pas.

      2. on ne peut pas généraliser , certains scientifiques sont très imbus d’eux et pensent réellement être infaillibles , mais heureusement , pas la majorité …
        Sur les plateaux TV, beaucoup laissent entendre que leur position est parole d’évangile , probablement parce que cela permet de faire passer le message et les décisions …
        On mesure la compétence à la hauteur des résultats , … assez maigres côté Covid …

        1. Ce qui n’est pas maigre du tout c’est la mise au point en quelques mois de plusieurs vaccins qui sont la seule porte de sortie. C’est une performance dèpassant tout ce que l’on pouvait espérer. C’est la vie sauvée de milliers de personnes.

          1. Vous êtes tout simplement en train de remettre en cause la démocratie elle-même.
            Bravo.

          2. Porte de sortie qui débouchera peut-être sur un précipice sur le long terme. On n’en sait rien actuellement. La méthode Coué ne peut pas remplacer le principe de précaution.

      3. “Les scientifiques d’aujourd’hui ne sont pas plus sous influence que jadis.”

        C’est là où vous vous trompez. L’influence de l’industrie et du secteur privé en général sur la recherche scientifique n’a cessé d’augmenter ces dernières décennies. Alors qu’avant les recherches étaient soutenues principalement par le public, les financements dépendent aujourd’hui presque uniquement du secteur privé. Secteur privé qui exige bien entendu un retour sur investissement. Même les hautes écoles ne font presque plus que des partenariats public-privé pour les recherches.
        J’ai du respect pour votre carrière de scientifique, mais tout évolue: si vous n’avez jamais été sous influence dans les circonstances qui était les vôtres, un jeune qui commence actuellement intégrera d’autant plus facilement ces conditions d’influence qu’elles sont maintenant devenues la norme.

        1. Le financement d’une recherche, public ou privé, n’influence pas les résultats de cette recherche qui seuls comptent. Si le financement privé entraine un bénéfice pour l’entreprise, cela ne change rien au résultat. Il y a du reste des financements privés qui ne sont pas liés à la définition d’un sujet laissé à la libre initiative du laboratoire public.
          Il faut comprendre qu’une recherche en technique n’a de pertinence que dans la mesure où la haute école est en relation avec l’industrie.

          1. “Le financement d’une recherche, public ou privé, n’influence pas les résultats de cette recherche qui seuls comptent.” Ça c’est la théorie. Nous sommes d’accord que ça ne devraient pas influencer. Mais la pratique actuelle est bien différente. Ouvrez les yeux. Regardez ce docu Arte. C’est quelque chose de sérieux.

          2. Si les résultats d’une recherche étaient influencés par la source du financement, ce ne seraient plus des résultats utilisables puisqu’il seraient faussés, c’est à dire faux, c’est à dire non conforme à la réalité. Ce n’est donc pas la théorie, mais la pratique.

          3. Bien évidemment que le financement influence la direction des recherche. C’est tellement évident. Car celui qui paie veut un résultat, sinon le financement s’arrête. Ainsi sont “orientées” tous les jours des recherches en Suisse et ailleurs.
            Il suffit de voir comment marche le secteur pharmaceutique. Le but est de faire des brevets et des ventes. C’est comme cela que cela marche. L’argent est le nerf de la guerre. Or cela s’éloigne toujours plus de la recherche réelle de solutions aux problèmes réels.
            C’est triste, mais beaucoup de secteurs sont touchés par ce phénomène de détournement, même s’il restera toujours de la recherche indépendante, heureusement.
            Alors oui, souvent il y a encore un résultat (un bénéfice), mais cela ne correspond à ce que l’on attendait – à savoir une avancée scientifique.

          4. Il faut distinguer la recherche appliquée avec un but défini à l’avance et la recherche fondamentale qui vise des objectifs pour leur intérêt scientifique. Les deux peuvent coexister dans le même groupe de travail et se féconder mutuellement. Je rappelle que le Fonds National soutient cette dernières avec des fonds importants. Mais il arrive aussi que des entreprises la financent. Mon expérience se situe uniquement dans la recherche fondamentale avec un financement assuré à plus de la moitié pat le secteur privé.
            Même la recherche appliquée produit des résultats par définition imprévisibles, sinon ce n’est pas de la recherche, et ce sont les plus intéressants pour les commanditaires.

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