L’incertitude fondamentale du futur.

 

 

Personne ne sait ce qui va se passer, sauf ceux qui ne savent pas ce que c’est que de savoir.

Pendant une année, nous avons espéré « le jour d’après », que nous imaginions aussi plaisant que le jour d’avant, peut-être en plus serein, en moins agité, en plus convivial encore qu’auparavant pour rattraper le temps perdu.  La traversée de l’épreuve exaltait nos futurs plaisirs. Cependant, au terme de ces douze mois, nous apprenons qu’il n’y aura pas de jour d’après, il n’y aura plus que du présent indéfiniment répété, entre vagues et confinements, couvre-feux et fermetures.

Nous ne récupèrerons donc jamais  le temps perdu, nous ne reviendrons pas au passé. Nous avons incontestablement égaré une année, comme si nous ne l’avions pas vécue. Et peut-être même perdu la quiétude pour toujours. Quand nous y repensons – nous avons maintenant tout le temps de songer- nous nous demandons comment nous avons pu être aussi sourds aux coups que le destin frappait à la porte.

Voici plus d’un an, ce n’était des heurts légers, un effleurement discret de l’Histoire, un grincement des gonds : déjà des grippes tenaces en Asie, des migrants noyés dans la Méditerranée, le fascisme renaissant de ses cendres aux confins de l’Europe, la Crimée envahie, un bouffon élu l’homme le plus puissant du monde par une majorité d’analphabètes du pays le plus riche, la noria des cargos chargés de containers déversant sur notre continent les biens fabriqués ou récoltés dans le monde entier, par le labeur de travailleurs sous-payés. Et nous, les Développés, tous ensemble, même les moins favorisés, nous nous croyions devenus bénéficiaires, rentiers, propriétaires, adjudicataires de la planète, la seule habitable dans le système du Soleil.

Certes, aucun après n’est jamais tout à fait comme son avant, mais certains ensuite diffèrent radicalement de leur auparavant. D’une part, il y a des périodes, lentes et majestueuses ainsi qu’un discours éloquent, 37 siècles de l’Egypte des pharaons, un millénaire romain, comme si le temps devenait l’éternité. D’autre part il y a des époques, qui ressemblent à un cri. Nous sommes entrés dans ce genre d’époque où tout chavire.

C’est déjà arrivé. Entre 1347 et 1352, cinq ans à peine, et un tiers ou la moitié des Européens morts de ce que l’on appela, faute de mieux, peste, noire. Un tiers ou la moitié, on ne sait pas, car on ne parvenait plus à compter, on n’avait pas le temps de les enterrer. En même temps, l’empire de Chine, celui des Khmers et celui de Byzance s’effondrèrent. A tout hasard, on arrêta les Juifs pour les brûler vifs, puisqu’il fallait trouver des coupables à cette explosion de colère divine. A force d’insister, ce monstrueux bûcher éteignit l’épidémie, du moins dans l’imaginaire. Car la peste fut endémique jusqu’au XIXe siècle. Elle ne frappait plus que ceux qui n’avaient pas hérités de leurs parents survivants les anticorps nécessaires.

Et nous y revoilà. Le virus mute pour prendre les vaccins de vitesse. Nous ferons des progrès considérables dans leur invention, dans leur production, dans leur distribution. Nous irons jusqu’à les donner aux peuples nécessiteux. Pas par bonté d’âme. Nous le prétendrons, pour nous nous donner bonne conscience, mais ce sera en vérité pour éteindre cet incendie toujours prêt à reprendre. Car nous saurons désormais vivre sur un volcan toujours prêt à exploser. Nous reconnaîtrons enfin qu’il y a un feu dans les entrailles de la Planète. Elle n’est pas faite pour nous, l’espèce qui se croit idéale, méritant l’exclusivité Elle est faite pour la vie, celle qui est la plus forte, la plus simple, la moins exigeante, celle du virus ou de la bactérie, des fourmis ou des termites.

Huit milliards d’hommes sur la Terre, c’était de la provocation. Tous se rêvant avec un téléphone portable, une voiture, un frigo, des vacances au soleil des tropiques. Quel songe et quelle illusion ! La terre n’est pas faite pour huit milliards de surconsommateurs. Quelques millions de chasseurs cueilleurs, voici dix mille ans, c’était tolérable. Mais huit milliards d’habitués d’huile de palme et de viande de bœuf, cela n’est pas possible. Il fallait les éliminer, les réduire à la portion congrue, menacer de les ramener à courir derrière l’auroch vêtus de peaux de bêtes. La machine virale s’est mise en marche et elle ne s’arrêtera que lorsque nous aurons compris.

Pas seulement qu’il existe des virus, mais aussi un climat qui dérive, une politique qui s’affole, des conflits qui s’amorcent, des artisans et commerçants ruinés, des chômeurs qui ne parviennent même plus à se nourrir. L’Extrême-Orient a éliminé le virus et s’est remis à travailler et à s’enrichir. Certains de ces pays sont des îles et d’autres des dictatures. Et ça marche. La Suisse en est le contraire. Car, bien qu’elle se croie une île, elle est en fait entourée des terres ; on n’a jamais fait autant en matière de démocratie. C’est bien simple, personne n’exerce le pouvoir, celui-ci s’est dissous. Lorsque le ministre de la Santé dispose de mesures indispensables pour contenir l’épidémie, il se fait traiter de dictateur. Il faut n’avoir jamais vécu dans une dictature pour affirmer ce genre d’ânerie.

Le problème pressant n’est donc pas seulement de rouvrir les restaurants et les stades pour amadouer la population, mais de réussir à lui faire changer de perspectives. Comment continuer à vivre en pesant moins sur l’environnement ? Par exemple en renonçant à l’avion, en ramenant son usage à une exception. Et donc en ne déversant pas de l’argent public dans ce secteur pour tenter de prolonger son agonie. En n’acceptant pas que la publicité relance l’excès de son usage. Pratiquement, cela signifie mettre en conserve les appareils existants en attendant d’estimer si on peut les convertir à l’hydrogène ; aider le personnel navigant à trouver une autre qualification.

Autre piste. Revenir à l’approvisionnement local, à produire l’essentiel de la nourriture sur le territoire, à la distribuer dans des commerces de proximité accessibles à pied. Même objectif pour les médicaments et l’électricité. Implanter des éoliennes et des panneaux photovoltaïques, isoler les bâtiments. Apprendre aux enfants des écoles l’informatique et l’évolution. Concevoir toute chose pour survivre le mieux possible si l’importation devenait impossible. Adapter les institutions pour les rendre plus agiles en cas de catastrophe. Les trois votations du 7 mars sont tout simplement dérisoires par rapport à cet objectif.

Personne ne sait ce qui va se passer, sauf si nous décidons d’empoigner la situation, de cesser de réagir, et de commencer à agir.

Jacques Neirynck

Jacques Neirynck est ingénieur, ancien conseiller national PDC et député au Grand Conseil vaudois, professeur honoraire de l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), d'origine belge, de nationalité française et naturalisé suisse. Il exerce la profession d'écrivain.

32 réponses à “L’incertitude fondamentale du futur.

  1. Il est urgent de réapprendre à vivre ensemble, en communautés de gens qui vont devoir lutter ensemble, et donc de replacer le collectif et la région au centre de nos préoccupations. Le “toujours plus” apparaît d’ores et déjà (et pour certains depuis plusieurs décennie) comme représentatif du “monde d’avant”, comme quelque chose d’un peu démodé, mais qui séduit encore. Oui, il est indispensable de repenser le fonctionnement de l’Etat dans son ensemble et sa complexité. De renforcer la résilience, tant au niveau des individus que des collectivités. Et de recréer une société où une certaine sobriété consumériste s’imposera, tout naturellement. Parce que les structures auront été mises en place pour qu’elle soit non seulement possible, mais désirable.

  2. renoncer à prendre l’avion pour que tout aille mieux ! Alors qu’on fait venir des bouteilles d’eau minérale de Nouvelle Zélande ?
    Il faut commencer par relocaliser la production ou du moins de l’optimiser …
    Comme vous le dites , 8 milliards d’humains , c’est trop pour notre planète,surtout en suivant un modèle économique non adapté !
    Donc, il ne suffira pas de quelques tonnes de CO2 en moins pour que la Terre se trouve mieux !
    La question centrale reste un taboo et les vrais bouleversements sont à venir !
    Il faudrait créer un service d’aménagement du territoire à l’échelle planétaire, mais qui contredirait la sacro sainte autorité nationale ayant tout pouvoir sur sa zone d’influence…
    Dans tous les cas , les systèmes politiques ou économiques ne survivront pas au XXI ème siècle…puisque les États nations ne veulent pas renoncer à leurs prérogatives…
    Quel que soit leur modèle choisi , démocratie à la Suisse ou dictature chinoise …
    Et il ne faut pas non plus espérer un avenir meilleur en suivant les directives des GAFAM qui pensent à leurs bénéfices en priorité ( dollar first ) !
    A chaque fois dans l’histoire de l’humanité, il faut d’abord un effondrement de la civilisation avant de la reconstruire , cette fois-ci ne dérogera pas à cette règle…

  3. Merci pour ce résumé lucide de la situation. C’est tellement évident qu’il ne devrait pas être nécessaire de le dire… mais il faut le dire et le redire: notre mode de vie est incompatible avec la Vie.

  4. Je partage votre constat réaliste et croyez moi je ne suis pas le seul. Homo sapiens a toujours vécus d’échanges, mais nos sociétés vivent dans cette illusion crée progressivement par cette croyance (une de plus) dans un modèle économique qui me semble dominer, partout, les orientations et décisions politiques.
    Les conséquences terrestres globales (pollution de notre biosphère) sont malheureusement évidentes, les explications (biologiques, physiques et chimiques) apportées par le monde scientifique sont accablantes et les inégalités entre les terriens se sont creusées.
    Une zoonose provoquée par un petit virus a RNA a réussi à mettre provisoirement à l’arrêt cette machine économique et d’autres agents infectieux restent encore à l’affût.
    Les conséquences d’un changement climatique vont peut être malmener davantage la vie terrestre dans quelques décennies.
    Les institutions politiques, basées sur une démocratie que l’on souhaite enfin être intelligente, ne pourront-elles pas réorienter ce système économique et social devenu complexe. C’est ce que j’espère pour mes enfants et mes petits enfants.

  5. J’adore votre optimisme constructif !
    Allons, tout n’est pas si sombre, restent la nature extraordinaire au milieu de laquelle nous balader, la musique, la littérature, l’amour des siens… j’en oublie certainement !
    Là ou vous avez parfaitement raison, c’est sur le thème de la surpopulation.
    Qui est responsable ? et quel remède apporter ? Votre réponse m’obligerait.

    1. Chercher un responsable détourne de trouver des remèdes puisque ce serait une faute morale à l’origine de tout. La population augmente aussi longtemps qu’elle dispose de suffisamment de nourriture et de santé pour se reproduire. On sait cependant que l’éducation des filles est une méthode avérée de réduire la fécondité de la génération suivante.

  6. Excellant commentaire. Quand on entend certains de nos élus fédéraux ordonner au virus de cesser d’agir après le 22 mars, on est confondu par tant d’obscurantisme!

  7. Je n’ai jamais lu un article aussi clairvoyant. Votre analyse est juste et exhaustive. Si seulement la moitié de la population suivait vos conseils, de nombreux problèmes seraient résolus.

    Seulement voila, qui va se contraindre à changer son mode de vie énergophage ? Moi ? Pas sûr, je l’avoue. D’ailleurs, ce n’est pas moi le responsable. Les responsables, ce sont les autres. Et tous ces autres tiendront le même raisonnement fallacieux vis-à-vis d’autres autres.

    Donc, tôt ou tard, l’Humanité disparaîtra, la planète sera sauvée jusqu’à ça recommence et personne ne nous regrettera. Nos adorables vaches pourront se remettre à paître sans craindre d’être mangées.

    1. Nos adorables vaches seront dévorées par les loups si nous ne sommes plus là.

  8. Ce n’est pas sans une certaine ironie qu’on constate l’effarement du monde politique face à une défaillance systémique qui n’attendait qu’à se produire, depuis au moins une vingtaine d’années, grâce à la convergence graduelle de tous le courants politiques, sans exception, vers le modèle économique et sociétal néolibéral que nos connaissons. Comment alors, dans ces conditions, peut-on attendre des acteurs économiques, entrepreneurs et consommateurs, un changement de paradigme quand la logique même du système dans lequel ils agissent le leur interdit ?

  9. “En effet, vous ne pouvez pas continuer à vivre comme cela. Moi je le peux.” Beaucoup ont cette vue.

  10. « La terre n’est pas faite pour huit milliards de surconsommateurs »

    Pas besoin de « surconsommateurs » pour ça. Pour mémoire et à titre d’exemple, 4,5 milliards de personnes n’ont pas de toilettes adaptées (https://www.lefigaro.fr/conjoncture/2018/11/19/20002-20181119ARTFIG00126-45-milliards-de-personnes-dans-le-monde-n-ont-pas-acces-a-des-toilettes-adaptees.php).

    La combinaison de différents facteurs fait qu’il est assez improbable que l’on puisse réduire de manière significative l’impact de l’humanité sur les ressources terrestres :

    1. La désir de consommation des nouvelles classes moyennes des pays émergents
    2. Le besoin énorme en équipements de base de près de la moitié de l’humanité la plus pauvre
    3. La diminution (espérée) de la consommation dans les pays développés pour les couches les plus aisées de la population

    Tous ces éléments combinés ne pourront, au mieux, que ralentir un peu la course à la catastrophe.

    Comme le disait le dessinateur Reiser en titre d’un de ses albums, c’est à « la ruée vers rien » que nous participons (https://images-eu.ssl-images-amazon.com/images/I/51bOar9a5hL._AC_UL600_SR474,600_.jpg) .

  11. A mon humble avis, si on peut comparer la Covid-19 à la peste noire, on peut comparer le gouvernement par ordonnance du conseil fédéral avec une dictature.
    N’est-il pas contradictoire d’appeler à la frugalité et à la modération pour sauver la planète tout en s’offusquant de la gestion minimaliste de l’épidémie en cours?
    Si on ramène notre consommation à un niveau compatible avec la neutralité carbone, l’effet sur l’espérance de vie sera nettement plus fort que celui causé par cette épidémie.

    1. “Les ordonnances sont des actes qui fixent des règles de droit et qui se situent à un degré inférieur à ceux de la Constitution et des lois. Elles exécutent les dispositions légales et les complètent.” Elles font donc partie de l’Etat de Droit dont la Constitution et les lois sont élaborés démocratiquement. En quoi serait-ce de la dictature?

      1. Il ne me semble pas avoir affirmé que la gestion de crise soit dictatoriale, en revanche j’ai beaucoup de mal lorsque vous semblez mettre la covid (~0.12% =1e4/8.5e6 de mortalité en Suisse) sur le même plan que la peste noire.

        1. La référence à la peste noire illustre le fait que certains époques de l’Histoire sont le temps d’une mutation rapide. C’est bien ce qui est en train de se produire. Cela ne veut pas dire que le covid tue autant que la peste.

  12. Excellent post, cher professeur.
    Il me semble qu’il y manque une notion, dans toute cette bonne voyance, la guerre.

    On pourrait d’ailleurs commencer chez, nous, vous qui êtes le barde suisse.
    En ne montant plus les uns contre les autres, genre UDC, mais en cherchant une médiane (pour ne pas dire un centre).

    Si on déduit les sommes colossales dédiées à l’armement, n’ai aucun doute que la terre puisse nourrir 10 milliards d’habitants.

    D’ailleurs, personne n’a le courage de dire que pour le Sud, faire des enfants est le moyen de suppléer au manque d’assurance retraite 😃

    1. “Il me semble qu’il y manque une notion, dans toute cette bonne voyance, la guerre.”

      Encore une idée géniale du docteur Derche?

      Lisez Evelyn Waugh: “War is all commerce” – si vous savez lire, bien sûr.

  13. La Guerre des Mondes … mais ce coup ci ce n’est pas une émission de radio

  14. Lorsque nous regardons vers le passé, les événements semblent s’y être déroulés selon un plan quant bien même des événements difficilement prédictibles comme la chute d’une météorite produisant une extinction massive d’espèces sont intervenus dans cette évolution. Nous pouvons aussi avoir une pensée pour cet événement religieux qui a permis à l’homme de ne plus se percevoir comme un animal vivant d’opportunités, mais comme le possesseur (pour quelques uns) des champs qu’il travaille (à partir de -10000 ans). Viennent immédiatement des bouleversements sociaux puis le début de sociétés assez stables pour permettre la naissance de civilisations (à partir de -3500 ans).
    L’incertitude de l’avenir ne serait-elle pas tout simplement le refus de voir une logique évolutive implacable?
    Ce refus n’est-il pas la preuve de notre irresponsabilité ou du moins la preuve que nous sommes dominés par un ensemble de passions ( par exemple: sexe, ambition, patriotisme) qui sont finalement la voix de l’espèce?
    Cela revient à dire que nous devons humblement accepter le fait que nous sommes dominés par l’évolution y-compris dans notre tête. Bref, nous sommes des animaux presque comme les autres.

  15. Merci pour cet article qui remet en lumière nos défis futurs majeurs. J’aimerai ajouter que le problème du réchauffement climatique n’est malheureusement pas le seul. Nombres de produits chimiques disséminés dans la nature vont probablement nous poser problèmes, comme par exemple les anti-biotiques et c’est loin d’être un cas isolé. Oui il y a urgence à agir, agir fortement dans de multiples direction. Production locale, circuits court, méthode de production, finance propre et durable, énergie “propre”, ressources ré-utilisable, récupération, équité dans le commerce mondial. Beaucoup d’initiatives sont positive et aujourd’hui tous les états et partis ont des stratégie pour faire mieux. Mais le faisons nous avec une vitesse et une puissance suffisante? Allons-nous pouvoir continuer à consommer comme nous le faisons? Que l’humanité entière puisse consommer comme nous le faisons? Je répondrai non aux trois questions, malgré nos efforts et plan actuels pour faire mieux. Je ne crois pas que la science va amener des solutions à tout (c’est trop facile de prétendre le contraire pour noyer le poisson) et suis plutôt enclins à penser que nous agirons vraiment lorsque le contraire ne sera plus possible (cf gestion de la pandémie en suisse). L’homme (occidental mais pas seulement) du 21ème siècle va-t-il se réveiller de son rêve consumériste? Pour faire vivre 8 milliards d’habitant avec un niveau de vie égal, une société plus sobre me semble incontournable. Ceci est encore tabou et pas assez de gens, pas de parti politique en font la promotion, c’est trop risqué pour ces derniers. Tout comme la surpopulation. Comment allons nous gérer ce futur? Personne n’a de réponse, les états éludent cette question cruciale. Pour changer vraiment, il faut une réelle volonté politique forte, donc une réelle volonté populaire forte. Mais tous deux font cruellement défaut. Les médias on un rôle essentiel d’information à jouer mais ces sujet ne sont pas sexy. Le résultat de la votation sur les initiatives responsable a bien démontré leur impact, pour autant qu’il en fusse nécessaire. Cette votation a obtenu l’aval de la majorité des Suisses. C’est une lueur d’espoir mais lorsque le porte monnaie est en jeu, il est difficile d’obtenir une majorité. Encore plus en prônant une diminution de notre train de vie. Cela peut-il changer? Je crois que sans changement d’attitude face à ces deux points, accepter de gagner moins et diminuer notre train de vie, nous ne ferons que repousser nos problèmes dans le temps, problèmes qui vont empirer. Nous ne pourrons plus construire toute sorte de biens sans autre limite que notre capacité à les accumuler. Nous devrons faire des choix. Un train de vie plus sobre n’est pas une vie sans intérêt, il y a tellement de belles choses dans ce monde que croire nos biens incontournable est un leurre flagrant.

    1. Une vie plus sobre pour le monde occidental peut être, mais pour les pays émergents qui rêvent d’avoir accès aux mêmes bien de consommations comment allez-vous les convaincre? Tout ceci ne sont que de belles paroles! Les décisions ne peuvent se faire que mondialement pour que cela soit vraiment efficace.

      1. Il faut commencer par les pays qui sont le plus responsable. Ce ne sont essentiellement les pays riches. Je peut vous retourner le compliment. Qui croit qu’une décision mondiale est possible?

        Oui c’est nous qui devons le faire, nous ne pouvons agir qu’en fonctions de notre zone d’influence. Sauf catastrophe, et vous avez raison, je ne pense pas que nous pourrons convaincre les pays émergent, ni ne pense que cela est souhaitable. Ils doivent se convaincre eux-mêmes. Comment montrer la voie sans la suivre soi-même? C’est la première étape que nous devrions faire.

  16. Votre article fait pour moi écho à un petit documentaire qui est passé il y a quelques jours sur ARTE – Le grain de sable dans la machine. Qui a eu le mérite d’ouvrir une autre perspective…

    Faut-il voir ce virus comme une initiation (épreuve) pour l’humanité ?… Ce virus a la potentialité de mener l’humanité sur une autre trajectoire, un nouveau paradigme de conscience ( = réussir l’initiation).
    En faire un ennemi à combattre et vouloir entrer en guerre contre lui (serrait échouer). Et si nous échouons, ce ne sera pas sans conséquence, nous risquons de continuer à nous autodétruire (avec à terme le châtiment d’Erysichthlon ou de Nemesis)…

    “Nous menons une guerre contre la nature. Si nous la gagnons, nous sommes perdus.” Hubert Reeves

  17. Professeur, vous commencez votre article par “Personne ne sait ce qui va se passer, sauf ceux qui ne savent pas ce que c’est que de savoir.”

    Puis, vous évoquez le futur avec des certitudes:
    – “(…)Il n’y aura pas de jour d’après, il n’y aura plus que du présent indéfiniment répété, entre vagues et confinements, couvre-feux et fermetures(…)”
    -“(…)La terre n’est pas faite pour huit milliards de surconsommateurs(…)” (il faudrait peut-être déjà définir surconsommateur pour qu’on s’en sorte)
    -“(…)La machine virale s’est mise en marche et elle ne s’arrêtera que lorsque nous aurons compris.(…)”.

    Dois-je en déduire que vous ne savez pas ce que c’est que de savoir?

    Cela dit, je suis on ne peut plus d’accord avec votre passage “Revenir à l’approvisionnement local, à produire l’essentiel de la nourriture sur le territoire, à la distribuer dans des commerces de proximité accessibles à pied.”. Néanmoins, après une année de répression sur ces petits commerces de proximité avec des mesures que vous jugez “indispensables”, on n’est pas partis du bon pied.

    1. Je n’ai écrit nulle part que la fermeture des petits commerce était indispensable.

      1. Au temps pour moi, je me suis basé sur ce passage “(…)Lorsque le ministre de la Santé dispose de mesures indispensables pour contenir l’épidémie(…)”. Quelles sont donc ces dernières mesures ?

        1. Le port du masque, l’interdiction des rassemblements, les mesures barrières, à la limite le confinement lorsque tout cela n’est plus suffisant…

    2. Dire que la machine virale s’est mise en marche n’est pas question de savoir mais de certitude basée sur l’observation.

      1. On est d’accord. Mais, pour la suite de cette phrase (i.e. (…)elle ne s’arrêtera que lorsque nous aurons compris.(…)), j’ai plus de doutes..

        1. C’est une formule. Les catastrophes ont aussi une fonction instructive : que faire pour que cela n’arrive plus.

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