Bonnes résolutions après une épidémie

Les cinq maximes fondatrices de la Suisse sont : la démocratie directe, le peuple a le dernier mot ; la concordance, un exécutif inclut tous les partis ; la neutralité, la Suisse n’interfère pas avec les affaires des autres ; la milice, pas de politicien de métier, exclu de gagner sa vie par un engagement civique ; le fédéralisme, résoudre au niveau local tout ce qui est possible.

En acratie helvétique, il n’y a que le moins de pouvoir possible dévolu aux élus. Le peuple est le souverain, du moins en théorie, parce qu’il vote sur une douzaine de sujets chaque année. Néanmoins, le pouvoir de fait appartient souvent à l’économie gouvernant l’opinion par les médias, les achats par la publicité et le parlement par les lobbys. En économie, plus libéral que la Suisse n’est pas possible. La compétition remplace la délibération ; les pouvoirs publics n’interviennent pas.

Cette répartition du pouvoir n’engendre pas forcément la cohésion nécessaire pour des décisions impopulaires en situation de crise. Ni davantage des moyens en personnes compétentes. Pour faire des économies, un seul Conseiller fédéral gère à la fois la Sécurité sociale et la Santé. Il n’a pas le temps matériel de maîtriser tous les dossiers et il doit se satisfaire d’énoncer des généralités convenues, en s’abstenant de toute initiative vigoureuse, qui lui serait amèrement reprochée.

En conclusion de cette description de l’acratie helvétique, de la dilution du pouvoir à l’infini, il faut cependant énoncer une conclusion étonnante : « Et pourtant cela marche ! » Une assemblée de juristes et de politologues, convoquée pour inventer la structure d’un pays émergent, jamais ne proposerait la machinerie de la Confédération suisse, tellement compliquée, aléatoire et alambiquée, qu’elle semble à première vue prête à se bloquer au premier incident. L’idée de confier vraiment le pouvoir suprême à la masse de citoyens, dont la moitié ne prend même pas la peine de voter, ouvrirait la porte à toutes les aventures. Et cependant cela marche, du moins en Helvétie ! Avec de cahots, des ratés, des lenteurs, des erreurs, mais cela marche très bien et cela seul compte.

Cela marche effectivement en temps ordinaire quand il s’agit de gérer les défis coutumiers : comment assurer du travail au plus grand nombre, comment loger tout le monde, comment préserver la santé de tous, comment former à des métiers utiles et rentables, comment entretenir les routes et les chemins de fer. Cela marche parce que les objectifs sont évidents, qu’ils concernent tout le monde et qu’avec un peu de bon sens on dégage des solutions assurées du soutien le plus large. C’est le règne du consensus, de la paix sociale, de l’accord universel, de la protection des minorités.

Il n’y a qu’une exception. Si la guerre menace, les Chambres réunies élisent un général à qui sont remis les pleins pouvoirs militaires. C’est une imitation de la République romaine : en temps ordinaire deux consuls pour éviter le pouvoir personnel, en temps de guerre un dictateur pour assurer l’efficacité. Or, il est des circonstances où le mot guerre ne s’applique pas mais où toutes les contraintes d’un conflit apparaissent. C’est ce qui se passe avec l’épidémie de Covid19. La menace est externe, elle surgit quand on ne s’y attend pas, elle menace non seulement la santé mais aussi le bien-être de tous, par la faillite d’entreprises et la perte des emplois.

Comme ce n’est pas prévu par la Constitution, on n’a pas désigné une personne munie de tous les pouvoirs pour combattre le fléau. Avec Ignatio Cassis on disposait cependant non seulement d’un praticien mais aussi du médecin cantonal du Tessin par où l’épidémie s’est introduite en Suisse. Mais cela ne fait pas partie des habitudes que de nommer une personne compétente. Le Conseil fédéral a agi selon son habitude, en atteignant à la longue un consensus, c’est-à-dire en perdant un temps précieux. Alors que le premier cas date du 25 février, c’est seulement le 16 mars que furent déclarées les mesures extraordinaires, dont le confinement, face à 3700 cas et 34 décès.

Nous en sommes à 47 179 cas et 1747 décès, soit un taux de mortalité de 231 par million d’habitants. Nous nous situons dans la moyenne européenne, bien mieux que la France (474) et l’Italie (589), mais beaucoup moins bien que l’Autriche (84), la Norvège (49) et la Finlande (60). En comparaison européenne ce n’est pas si mal, mais on aurait tout de même pu ambitionner mieux que la moyenne. Pourquoi l’Autriche a-t-elle eu trois fois moins de morts que la Suisse ? Bonne question qui mérite une réponse transparente On doit maintenant cesser d’encenser le Conseil fédéral pour sa gestion de la crise, comme s’il avait performé : il n’a fait que ce qu’il a pu dans la limite des institutions, qui ne sont pas adaptées.

En comparaison mondiale, c’est encore plus flagrant : la Chine (3) d’où est partie l’épidémie et surtout Taïwan (0.3), avec 7 morts pour une population trois fois plus nombreuse que celle de la Suisse. Ce dernier pays n’existe même pas pour la Suisse qui n’entretient pas de relations diplomatiques, sous la contrainte de la Chine. Si les mesures de Taïwan avaient été prises en temps opportun en Suisse, nous aurions eu mille fois moins de morts. Mais il était impossible de fermer les frontières de la Suisse car le système de santé dépend de milliers de frontaliers. Inévitablement les cantons du Tessin, de Vaud et de Genève ont subi le pire de l’épidémie et n’en sont toujours pas sorti. Première résolution concrète : la Suisse doit former davantage de personnel médical et supprimer le numerus clausus des Facultés de médecine. En cas d’épidémie fermer les frontières avec le foyer d’infection.

Mais il faut réfléchir davantage, car il existe une relation manifeste entre l’exercice du pouvoir et le contrôle d’une épidémie.  A témoins Trump, Bolsonaro et Johnson, la Suède et la Belgique. S’il ne peut être question d’abandonner les cinq piliers de la réussite suisse, il vaut la peine de les adapter. Cela s’est du reste fait spontanément sous la pression de l’urgence. La Confédération et les cantons ont pris les décisions nécessaires de soutien aux entreprises menacées et aux travailleurs réduits à l’inactivité. C’était passer outre à l’orthodoxie financière et au frein à l’endettement. Il faudra aller encore plus loin en luttant contre la mondialisation : la Suisse doit fabriquer sur son territoire tous les produits médicaux nécessaires, même si cela revient plus cher qu’en Inde ou en Chine. Certaines optimisations gestionnaires négligent la sécurité nationale. Seconde résolution : le libéralisme sans frein est contraire à l’intérêt du pays ; il faut l’appliquer avec discernement pour recueillir ses avantages et éviter ses inconvénients.

L’acratie helvétique est un oreiller de paresse bien confortable en temps ordinaire : une loi qui ne reçoit pas l’approbation du peuple est vaine parce qu’elle ne sera pas vraiment appliquée. Mais nous ne sommes plus en temps ordinaires. L’épidémie n’est qu’une répétition générale de ce qui arrive avec la transition climatique. Il faudra tôt ou tard cesser de se chauffer au mazout et de rouler à l’essence. Il faudra que le peuple s’y plie, vouloir ou non. Troisième résolution : repenser la relation entre Confédération et Cantons, concevoir une autre pratique de la démocratie directe, établir un véritable gouvernement avec un chef, une équipe, un programme et une majorité pour les périodes difficiles.

Il n’y aura pas que les institutions politiques qui devront s’adapter. Le monde du travail a découvert le télétravail et les universités les cours en distanciel. Le commerce en ligne a fait des progrès. Les vacances en Suisse sont aussi délassantes et moins dangereuses que sur la Costa Brava. Nous nous déplacerons moins. La pire des absurdités a été le prêt de 1.9 milliards de francs de la Confédération à Swiss et le budget de six milliards pour acheter des avions militaires, comme si les vols aériens allaient se poursuivre au même rythme qu’auparavant. Or, nous n’irons plus faire de shopping à Londres.

Si l’épidémie ne nous apprend rien, il faudra subir les conséquences des menaces à venir. Nous devrions apprendre que nous vivons dans un monde dangereux et changeant. Nous ne pouvons plus nous conformer aux traditions, aux habitudes et aux routines. Il est temps de nous renseigner auprès des pays qui ont mieux réussi que nous. Parce que là nous n’avons pas été les meilleurs, même si nous le croyons toujours.

 

 

 

 

 

 

Jacques Neirynck

Jacques Neirynck est ingénieur, ancien conseiller national PDC et député au Grand Conseil vaudois, professeur honoraire de l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), d'origine belge, de nationalité française et naturalisé suisse. Il exerce la profession d'écrivain.

9 réponses à “Bonnes résolutions après une épidémie

  1. On peut enumerer toutes les critiques ou les merites de la democratie suisse, nul n’est parfait.

    Mais son fonctionnement lent n’a plus cours dans un monde qui va aussi vite, il faut inventer la cyberdemocratie. Ce n’est qu’un oreiller de paresse pour les ronds de cuir en place!

    Sa lenteur actuelle sert les deux, (voire trois pouvoirs, dont vous ne mentionnez pas la justice, curieux?).

  2. Impossible de comprendre qu’on puisse souhaiter avoir en Suisse une classe de politiciens professionnels!

    Partout ailleurs les politiciens professionnels se sont révélés être une bande de parasites dispendieux, arrogants et profiteurs qui vivent aux dépens du peuple tout en étant complètement déconnecté de ses besoins et des réalités de la vie.

    1. Ces reproches d’incompétence et de parasitisme sont exactement ceux que vous adressez couramment aux “politiciens de milice” suisses. Dans le blog il n’est nulle part question de recruter des politiciens professionnels, mais de donner davantage de pouvoir à la Confédération en cas de crise.
      Quant aux politiciens professionnels, ils existent bel et bien en Suisse, sans que cela apparaisse. Les parlement ne comprend pratiquement aucun ouvrier ou employé, mais des patrons d’entreprise, des médecins, des avocats, des syndicalistes, des dirigeants d’associations professionnelles, des paysans, des administrateurs de caisse maladie. Bref ceux qui ne dépendent pas d’un salaire pour compenser les indemnités parlementaires insuffisantes pour vivre.

  3. Parmi les nombreuses questions que soulève votre article, deux points en particulier me suggèrent quelques remarques:

    1) “…concevoir une autre pratique de la démocratie directe, établir un véritable gouvernement avec un chef, une équipe, un programme et une majorité pour les périodes difficiles.”

    Un dictateur n’est-il pas aussi un chef, et même LE chef unique – à la fois chef du gouvernement et des armées (Staline, Hitler, Mussolini)? Dès lors, comment distinguer l’un de l’autre? Pendant la Seconde Guerre Mondiale, aucun des généraux à la tête des armées de leur pays – Eisenhower, Montgomery et Rommel – n’exerçaient en même temps la fonction de chef d’Etat. Même Jules César, auquel vous faites allusion, dépendait des deux consuls au pouvoir.

    En revanche, Macron et Trump sont les chefs suprêmes de leurs armées respectives, avec pour l’un et l’autre plus de pouvoir que n’en a jamais eu aucun monarque absolu sous l’ancien régime. Malgré les circonstances extraordinaires de l’état de guerre en 1939-45 et, aujourd’hui, en période de crise sanitaire, rien n’a nécessité de modifier les institutions existantes – tout au plus, de les adapter aux conditions actuelles.

    Comme le rappelait l’ancien premier ministre Jacques Chaban-Delmas sous le gouvernement de la cinquième république française, “le président préside et le gouvernement gouverne”. En Suisse “acratique” (pourquoi pas acéphale?), avec un président tournant aux fonctions purement représentatives, n’est-ce pas l’administration qui gouverne? Et, comme vous le relevez à juste titre, cela ne marche pas si mal.

    2) “…comment former à des métiers utiles et rentables…”

    Qu’entendez-vous par “des métiers utiles et rentables”?

    En octobre 2025, Tibère Adler, ancien directeur d’Avenir Suisse”, disait que les universités suisses devraient “former des informaticiens ou des médecins, plutôt que des linguistes ou des égyptologues.” (https://www.letemps.ch/opinions/un-monde-ouvert-connecte-sciences-humaines-peuvent-se-transmettre-differemment). Faut-il donc fermer les facultés des lettres, les conservatoires de musique et les écoles d’arts visuels (sans parler des écoles d’arts dramatiques) parce que jugées peu ou pas rentables? C’est ce qu’a déjà demandé le gouverneur du Texas. Et on connaît le précédent de la fermeture de la faculté de théologie et du département de latin (faculté des lettres) de l’Université de Neuchâtel, ainsi que le mélodrame du conservatoire de musique de cette ville.

    Bien sûr, Dallas n’est pas le Quartier Latin, ni le Houston Space Center l’Académie Florentine de Marcile Ficin. Pourtant, la NASA, comme l’enseignement et la recherche de manière générale, voit son budget réduit par l’actuelle administration américaine. Quant à l’affirmation de l’ancien directeur d’Avenir Suisse, à titre personnel, je pourrais lui répliquer qu’étant à la fois linguiste et égyptologue de formation (niveau licence), je suis aussi détenteur d’un diplôme postgrade en informatique de l’EPFL. Pourtant, je n’ai jamais été aussi souvent, ni aussi longtemps au chômage que comme informaticien. En revanche, je ne l’ai encore jamais été comme linguiste et encore moins comme égyptologue, pour la bonne raison que je n’ai jamais eu besoin de chercher d’emploi dans ce dernier domaine.

    A suivre la logique utilitariste d’un Tibère Adler et consorts – en particulier des champions du tout à l’économie -, n’observe-t-on pas avec intérêt le résultat de leur “philosophie” au spectacle de la moitié de l’économie mondiale terrassée depuis sept mois par un virus invisible, de moins d’un dix-millième de millimètre?

    1. 1/ cela ne marche pas mal et même très bien en temps ordinaire, c’est-à-dire lorsque l’administration peut suffire à exercer une activité coutumière. En revanche face à une situation extraordinaire, il faut des décisions politiques fermes, du genre de celles qui ont été prises en Autriche et pas en Suisse. Il y faut une véritable autorité politique qu’Alain Berset a essayé d’instaurer, mais en reproduisant simplement les consignes de Daniel Koch : pas de masque parce que c’est contreproductif. Une large fraction des morts suisses sont du à cette lacune.
      2/ Un métier rentable est un métier qui permet de s’insérer dans le monde du travail pour y exercer ce métier. Il y faut aussi des historiens, des sociologues, des philosophes, des écrivains, des musiciens des théologiens et ce sont peut-être les métiers les plus indispensables. La question est de savoir quelle proportion de diplômés est nécessaire pour accéder à un emploi couvrant la formation. Dans des métiers tout à fait rentables comme juristes, journalistes, psychologues on peut créer un marché du travail encombré au point que certains diplômés n’exercent jamais ce pour quoi ils se sont formés. Je pense en particulier aux musiciens solistes, aux comédiens. Ne parlons pas des écrivains car rares sont ceux qui vivent de leur plume. Il y a une responsabilité des milieux académiques à l’égard de jeunes qui s’engagent dans des impasses.

    2. Si on supprimait les budgets pour les foutaises comme les “études genre”, ainsi que toutes sortes de postes de “chercheurs” en gauchisme professionnel sous couvert de sociologie, pseudo psychologie et autres pseudos savoirs qui sont en fait uniquement de l’idéologie, gauchiste ça va sans dire, on ferait des économies et la Suisse ne s’en porterait que mieux. J’ajoute que cela ne toucherait en rien la véritable culture (latin, grec, philosophie, littérature, histoire de l’art etc.) que bien entendu on devrait continuer à financer, et même développer. Ce sont bien souvent les sociologues gauchistes qui sont pour qu’on cesse d’enseigner le latin et le grec.

  4. Merci pour votre réponse. Au sujet du premier point, le professeur Serge Vaudenay et son équipe de l’EPFL, chargés d’examiner la phase test de l’application SwissCovid menée en juin dernier, ont fait part de leurs constats et de leurs conclusions dans un rapport qu’ils ont rendu le 5 juin dernier aux autorités. Ce rapport, qui fait état de failles de sécurité majeures de l’application de traçage, a été mis sous embargo jusqu’au 16 juin.

    Dans un nouveau rapport, datant du 12 septembre dernier, le professeur Vaudenay explique dans quelles circonstances il a été empêché de rendre public son premier rapport public. J’ai trouvé par hasard ce dernier rapport, dont rien n’a encore paru dans la presse, à ma connaissance, sur un site français, au lien suivant: https://lasec.epfl.ch/people/vaudenay/swisscovid.html.

    Dans ce nouveau rapport, le professeur Vaudenay explique dans quelles circonstances son rapport de juin, ainsi que les conclusions qu’il énonce, a fait l’objet d’un embargo (“a responsible disclosure clause”, écrit-il):

    “Before the deployment of SwissCovid, there has been a test phase for a pilot version. As tester of the pilot version, we were required to report on our findings. We posted our report on June 5, 2020. However, the report was held under a responsible disclosure clause until June 16, during which the law on SwissCovid was discussed and approved. Meanwhile, our report has been heavily criticized, although we could not even publish it. The link below tells the story of our report and describes the compliance issue. It also gives links to the documents.

    Serge Vaudenay, Martin Vuagnoux. Own Analysis of SwissCovid

    In summary, our report shows that

    a big part of contact tracing is outsourced to the Apple-Google implementation;
    the Apple-Google implementation has no public source code (at least until July 21);
    Amazon is implementing part of the server infrastructure;
    the available information is unclear, incomplete, or incorrect;
    some previously identified attacks are still feasible.

    Our compliance analysis concludes that

    the switch from the pre-standard version to the Apple-Google-based one made SwissCovid not compliant with the law;
    the implementation of DP3T has bypassed the law;
    the law was shown to be powerless to protect people from using a non-transparent contact tracing system.”

    Si l’avis des experts fait l’objet de ce qui est, à l’évidence, une mesure de censure de la part des autorités, en particulier dans leur campagne de communication au public, comment celui-ci peut-il s’y retrouver pour se faire une opinion?

    Merci aussi pour votre réponse à ma seconde question. On ne peut que partager votre point de vue. Les bienfaits, comme les méfaits de la démocratisation des études feraient sans doute l’objet d’un débat qui dépasserait largement le cadre d’un blog. Pour ma part, je n’ai pas oublié le petit chef d’oeuvre que vous aviez rédigé au sujet des débuts rocambolesque de la Haute Ecole Pédagogique Vaudoise (HEP_VD) et de son directeur d’alors, auquel vous aviez conseillé de se faire hara-kiri sur la Place Riponne plutôt que de s’occuper de pédagogie.

    Malheureusement, je n’ai pas retrouvé de traces de votre article (paru, je crois dans l’Hebdo). En auriez-vous conservé un exemplaire? Il mérite de passer à la postérité, à mon avis.

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