Les sciences naturelles ne constituent pas des opinions discutables

Ma collègue, Suzette Sandoz, vient d’être contredite par une assemblée impressionnante de onze professeurs de nos universités et écoles polytechnique. Sa thèse : « La science n’est pas une religion. Or les avis scientifiques divergent indiscutablement sur la cause du réchauffement climatique et il serait extrêmement intéressant d’assister à un vrai débat scientifique sur les causes d’un réchauffement climatique qui n’est pas contesté. » Légitimement offensés, les spécialistes des sciences naturelles ont répliqué : « Suggérer qu’il nous faudrait écouter les deux côtés du débat dénote une mécompréhension profonde du degré de certitude que la science a atteint. »

Dans cette controverse tout le monde est de bonne foi en utilisant le mot science dans deux acceptions dissemblables : les sciences naturelles acquièrent des certitudes ; les sciences humaines arbitrent des incertitudes. Pour une spécialiste du droit, le sentiment de justice évolue avec le temps et la loi entérine cette variation des mœurs. La citation d’Horace résume cette dialectique : Quid leges sine moribus, quid mores sine legibus ? « Que sont les lois sans les mœurs, que sont les mœurs sans les lois ? ». En moins d’un siècle, les lois ont abrogé la peine de mort, décriminalisé l’homosexualité, désacralisé le pouvoir politique, autorisé l’avortement, inventé l’objection de conscience, interdit le racisme. Ce qui était toléré a été interdit, ce qui était interdit a été autorisé, voire prôné.

Il est donc légitime pour une juriste de toujours remettre en cause quelque certitude que ce soit puisqu’elle sait par expérience historique qu’elle n’est que provisoire, soumise à l’évolution de l’opinion publique et motrice du travail législatif. Avant d’examiner un texte de loi proposé par l’administration fédérale, la commission compétente se doit de convoquer et d’écouter tous les corps constitués qui peuvent traduire le sentiment populaire sur la décision à prendre, tant il est vrai en Suisse que le peuple aura toujours le dernier mot. On essaie donc d’anticiper sa décision en investiguant son appréciation.

Les sciences naturelles fonctionnent autrement. Elles bénéficient d’une réussite brillante depuis quatre siècles, depuis qu’un savant renommé, Galilée, s’est prononcé en faveur du système cosmologique de Copernic, c’est-à-dire la rotation de la Terre autour du Soleil. Les premières revues scientifiques paraissent à la même époque et servirent de modèle aux s revues qui abondent aujourd’hui et dont les plus prestigieuses sont Nature, Science, The Lancet. Un mécanisme totalement inédit a ainsi émergé, qui gouverne aujourd’hui la démarche de la recherche scientifique par consensus et qui décide des « certitudes ».
L’expertise des articles soumis pour publication écarte les productions non originales, contenant des erreurs ou carrément frauduleuses. L’existence d’un comité constitué d’autorités du domaine joue un rôle prépondérant pour la qualité et la réputation d’une publication scientifique. Cette évaluation par les pairs (peer review en anglais) assure la sélection des meilleurs articles et à travers ces périodiques le progrès de la science.
Qui mérite d’être considéré comme un pair ? Quiconque a déjà publié des articles de qualité. Le processus s’engendre et se contrôle de lui- même. Il n’y a pas de pouvoir organisateur, de pape de la physique ou de la biologie. La science se gère elle-même en libre marché. Et depuis trois siècles cela fonctionne, avec d’inévitables ratés, mais globalement de façon exceptionnelle.
En revanche, lorsqu’une autorité religieuse ou politique prétend contrôler le mouvement, il s’enraye. Ce fut le cas jadis des affaires Galilée et Darwin, plus près de nous des régimes communistes et fascistes. Il n’y a pas de science gouvernée par un pouvoir particulier qui tienne. Car il n’y a qu’une seule science, planétaire par son étendue et internationale par son recrutement.
Il existe donc pour chaque discipline ce que l’on appelle un collège invisible, dispersé sur la surface de la Terre, constitué par un réseau de communication pour lequel la Toile fut créée. C’est lui qui gouverne de fait le progrès de sa discipline. Un scientifique découvre à une certaine époque d’une carrière méritante qu’il a été coopté dans cette assemblée virtuelle, puis au fil des années qu’il la quitte à la mesure de l’extinction naturelle de sa créativité. Personne n’a l’autorité de fait pour constituer ce collège.
Pourquoi ce qui fonctionne si bien pour les sciences naturelles ne le peut pour les sciences humaines, le droit, l’économie, la sociologie ?
Dès qu’on utilise le terme scientifique, on se persuade que toute science serait capable de prédire le futur. Or c’est se leurrer. Les phénomènes physiques sont prévisibles parce qu’ils obéissent à des lois qui ne changent pas dans le temps.
Les phénomènes économiques ou sociaux sont aux antipodes de la physique. Bien évidemment la sociologie est incapable de prévoir les révolutions et parvient, tout juste, à en donner a posteriori plusieurs explications contradictoires entre elles. De même le sondage effectué avant une élection ne peut prédire le résultat de celle-ci, parce que les électeurs, au courant du sondage, peuvent modifier leur vote en fonction de celui-ci. La sociologie ne traite pas de phénomènes prévisibles ou déterministes.

L’économie serait bien incapable de prévoir réellement les mouvements de la Bourse parce que, si elle le faisait, les positions prises dès l’ouverture de celle-ci par les opérateurs renseignés annuleraient la prévision. L’économie s’occupe de grandeurs que l’on peut mesurer avec précision mais dont on ne peut prédire le comportement. De même dans l’évolution du droit, on ne peut modéliser l’évolution du sentiment public. Les hommes n’obéissent pas à des lois identiques à celles de la Nature.

Une juriste aura donc le réflexe et le devoir de considérer toute assertion comme discutable tandis qu’un physicien considèrera qu’après une période très courte de débat celui-ci est tranché par une expérience qui le clôt. Ceci ne signifie pas que la loi tout juste validée ne sera pas, dans un avenir plus ou moins lointain, remise en cause, non pas dans son fondement qui demeure, mais dans sa précision qui peut être améliorée.

Si les spécialistes des sciences humaines voulaient bien considérer que leur savoir est d’une autre nature que celui des facultés de sciences naturelles, tout aussi nécessaire mais plus changeant, on pourrait enfin s’entendre et arrêter la controverse sur le climat qui n’a plus lieu d’être. La science de la Nature ne prétend nullement être une religion mais elle est plus qu’une croyance. On continuera longtemps le débat de l’euthanasie, on a arrêté depuis longtemps celui de la loi de la gravitation universelle. De même l’effet de serre de certain gaz ne relève pas d’une opinion mais d’une certitude devenue une évidence.

Jacques Neirynck

Jacques Neirynck est ingénieur, ancien conseiller national PDC et député au Grand Conseil vaudois, professeur honoraire de l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), d'origine belge, de nationalité française et naturalisé suisse. Il exerce la profession d'écrivain.

32 réponses à “Les sciences naturelles ne constituent pas des opinions discutables

  1. Bonjour Monsieur Neirynck. Je suis moi-même un scientifique (dr en physique) et, bien sûr, je reconnais la validité, en général, de cette méthode. Le problème ici, et cela me surprend, est que le doute scientifique, qui habituellement est propice aux avancées des sciences naturelles, n’est pas accepté en climatologie lausannoise. Qui plus est, l’article cité par Fragnière et al est dû à James Powell me semble douteux ET N’AURAIT PAS DU PASSER ce fameux filtre.
    Je le décrypte ici et vous en laisse juge.
    James Powell dit s’être appuyé sur 11’620 articles pour prouver qu’il y a maintenant 100 % de consensus sur le réchauffement dû à l’homme. On peut heureusement, c’est tout à son honneur, downloader les titres de ces 11’602 articles (additional material). Et là on découvre que la plupart d’entre eux n’ont absolument rien à voir avec le climat. Exemple:
    – Surface modification of H-ZSM-5 with organo-disilane compound for propylene production from dimethyl ether
    – Susceptibility of selected apple cultivars to the Mediterranean fruit fly
    – The Alpine Ferns of the Trans-Mexican Volcanic Belt,
    etc… etc…etc…
    Ensuite, il dit avoir analyser les titres, les abstracts, voir quelques articles mais Jamais il ne dit combien il en a retenu pour son calcul de pourcentage !
    En se référant à Oreskes, en 7.5 mois il a dû en avoir environ… 53 ! mais il fait miroiter ce nombre de 11’620 titres.
    Ce n’est pas tout. Il dit avoir compté dans le consensus tout ceux qui ne mettaient pas en doute la responsabilité de l’homme dans le climat – et ceci sans s’occuper de l’importance de cette influence ou de savoir si elle est due à un effet de serre ou à autre chose. Donc il compte dans le consensus tout ceux qui pensent que 8 milliards d’humains ont une influence sur le climat d’une importance comprise entre 0.001 et 10 °C . C’est à dire tout le monde, car personne ne peut contester ceci. Il est donc normal qu’il trouve 100%. cqfd (?)
    C’est presque de la désinformation au sens d’Emmanuel Ostian.
    Au vu de la pression qu’exerce la vague climatique ces temps, je suppose que vous n’avez, pas plus que Madame Sandoz, une complète liberté d’expression (que je ne me sens plus avoir, moi non plus!). Vous pouvez donc me répondre à mon adresse e-mail personnelle et cela restera entre nous. Bien cordialement Guy MC

    1. J’ai une parfaite liberté d’expression et je crois qu’il en est de même pour ma collègue. Nous divergeons d’opinion pour des raisons de méthodologie que j’ai tente d’éclaircir.

      1. Vraiment ? Alors je comprends mal le titre de votre blog.
        A de très nombreuses reprises, l’histoire des sciences nous montre que c’est par la discussion, la confrontation des idées que les sciences naturelles progressent. Et je suis sûr que vous le savez. En revanche, c’est dans les rapports humains que le pouvoir tente de supprimer la contestation – il y en a de trop nombreux exemples. Oh peut-être aurais-je dû ajouter que je postule la bonne foi dans les rapports scientifique.

        1. Le juge de paix des confrontations d’idées en science est constitué par l’expérience. On a pu douter des résultats théoriques d’Einstein obtenu par de simples calculs jusqu’à ce qu’en 1919 Eddington en donne une preuve expérimentale par l’observation de Mercure. Après cela le consensus est général.

          1. D’accord, c’est vrai pour la thermodynamique, l’électo-magnétisme, le modèle standard, etc. Mais pas pour la matière noire et bien d’autres. Et ici, justement, on attend un Maxwell, ou un Eddington. Aucun climatologue ne vous dira que ce domaine est bien connu ! Quand on pourra prédire la prochaine glaciation comme on prédit la prochaine éclipse, alors il pourra y avoir un consensus général. Pour le moment on en reste à ce bon vieux modèle d’Arrhenius qui est mal vérifiable, truffé d’approximation et qui n’est pas le seul.
            PS: A nouveau, Je propose que l’EPFL crée un MOOC de bon niveau (2-3è année) sur les modèles climatiques. Qu’en dites-vous ? Pour le moment je n’ai pas eu de réponse.

          2. Un modèle climatique est probablement aussi compliqué qu’un modèle météorologique car ce sont dans les deux cas des phénomènes chaotiques, au sens précis de ce terme en mathématique. Cela signifie que de petites erreurs sur la mesure des conditions initiales entrainent de grandes variations sur le résultat final.
            Cela ne veut pas dire que le phénomène n’existe pas ou qu’il ne dépend pas de la teneur en gaz de serre dont le mécanisme est bien connu. D’accord de dire que l’on ne sait pas si le réchauffement sera de 3 ou de 5 degrés, si le niveau de la mer montera de deux ou de dix mètres. Peu importe car ce qui est certain c’est que les glaciers fondent, que les forêts brûlent que les terres agricoles se dessèchent et que les plaines côtières sont submergées. Cela se passe sous nos yeux. Et donc nous devons agir le plus vite possible sans attendre que les précisions sur l’ampleur du phénomène soient améliorées.

          3. Excusez-moi, j’aurais dû ajouter que, dans notre cas, c’est peut-être R.I. Holmes ce juge de Paix car il montre EXPERIMENTALEMENT que la loi des gaz s’applique (très) bien aux atmosphères planétaires suffisamment épaisses. Ceci doit être sérieusement examiné, ainsi que d’autres développements récents.

          4. Il ne s’agissait pas de la partie inexpliquée de l’avance séculaire du périhélie de Mercure, qui justement avait été mise en évidence expérimentale bien auparavant Einstein. Pour ce qui est d’Eddington, il a mesuré le déplacement radial des étoiles autour du Soleil lors de l’éclipse totale du 29 mai 1919, confirmant a posteriori la prédiction faite par Einstein. Au sens de Popper, une théorie ne peut pas être absolument déclarée vraie par l’expérience, elle peut seulement être éventuellement déclarée fausse, ce qu’on appelle sa falsifiabilité, par une expérience qui la contredit. Il n’est donc pas dit qu’un jour une théorie de la gravitation autre, plus conforme à l’expérience (si possible !), ne puisse pas voir le jour. Einstein n’a pas « renversé » Newton, il a mieux rendu compte de l’expérience. Mais on peut se « contenter » de Newton et donc de son équation sur la gravitation universelle, comme très bonne approximation, pour aller sur la Lune ou sur Mars.

          5. Mais Monsieur Neirynck, je pense exactement comme vous. Je disais simplement que le titre de votre blog ne s’applique justement pas dans ce cas, précisément parce que cette science est encore en pleine évolution. C’est tout.

  2. Permettez moi de vous féliciter pour cette mise au point, entre sciences naturelles et sciences humaines. L’approche culturelle de l’une comme de l’autre est différente et chacune progresse à sa vitesse, avec ses erreurs et ses succès. Homo sapiens doit rester humble et respecter cette différence culturelle, sans rechercher un pouvoir quelconque de l’un sur l’autre, ce qui serait abscons, puisque l’enjeu c’est le vivre ensemble de ces entités biologiques (la vie) sur cette planète tellurique au sein de notre galaxie.

  3. Merci pour ce billet, comme toujours clair et raisonné.
    Le simple fait que les courbes de l’activité industrielle et du volume de CO2 contenu dans l’atmosphère puissent se juxtaposer pourrait suffir à prouver la justesse de la thèse.
    Toutes les autres études scientifiques ne font que confirmer l’évidence et ceux qui le contestent et retardent la prise de conscience menant aux décisions nécessaires ne font qu’augmenter le risque couru par l’humanité.
    L’obscurantisme et les superstitions ont malheureusement encore de beaux restes.

  4. « les sciences naturelles acquièrent des certitudes ; les sciences humaines arbitrent des incertitudes »

    Ce qui fait la particularité de la crise climatique est qu’elle se trouve au confluent de ces deux sciences.

    Les données scientifiques du GIEC ne sont que l’énoncé du problème.
    Sa résolution, si tant est qu’il y en ait une, ne pourra pas faire l’économie des contradictions et des paradoxes de la nature humaine.

    1. Excellent commentaire. Les sciences naturelles ne peuvent qu’énoncer le problème en garantissant son existence. La solution du problème relève de la technique pour les outils physiques, qui sont bien connus, mais aussi et surtout des sciences humaines pour élaborer une solution acceptable par la population. C’est certainement très difficile. C’est pourquoi des spécilaistes des sciences humaines, mesurant l’ampleur voir l’impossibilité de la tâche, dénient l’existence du problème ou affirment qu’il est insoluble.

  5. Les controverses scientifiques ne sont pas nouvelles et pas isolées et pour ne prendre qu’un autre exemple en dehors du climat , je pense à la question du cholestérol qui continue d’être débattue entre 2 chapelles , celle des médecins qui veulent combattre ce mal avec des médicaments avec le soutien de l’industrie et celle qui considère qu’il n’y a pas de mauvais cholestérol .
    Certes la physique repose depuis Galilée sur un principe intangible , celui de l’expérience et la précision des mesures : sans une valeur précise de la vitesse de la lumière , on aurait jamais pu confirmer l’équation d’Einstein , c=299 792 458 m / s qui ne change JAMAIS !
    Au contraire, les données climatiques recueillies par nos instruments très modernes ne permettent non seulement pas autant de précision , mais également mettent en évidence le fait que les valeurs qui dictent le climat changent avec le temps:
    Ainsi la constante solaire (qui n’est pas constante du tout) est mesurée entre 1360 et 1370 watts/m2 ( aujourd’hui évaluée à 1361 watts/m2 par le satellite Ceres) et cette valeur est fondamentale dans l’équation du climat , chaque variation de 5 watts donne environ 1°C de différence de température (l’irradiation solaire devant être divisée par 4 ) .
    Nous ne savons pas quelle en était la valeur en 1900 et surtout , nous ne connaissons pas celle qui sera mesurée en 2100 , parce que ne comprenons pas quel phénomène influence ces variations …
    De même , la valeur de l’albedo de la Terre constitue le deuxième plus important facteur dans le calcul du climat, puisqu’il s’agit de la part d’énergie solaire réfléchie par la Terre et donc qui ne l’impacte pas .
    Cette valeur est non seulement très mal évaluée, mais ne bénéficie pas d’autant de recherche que certains autres aspects , la physique des nuages restant encore assez mystérieuse …
    L’effet de serre représente la troisième part importante du climat : on parle sans arrêt du CO2 , mais la vapeur d’eau et les nuages dominent largement (environ 70%) et on trouve systématiquement des valeurs d’effet de serre (d’après les ondes infrarouges émises) avec ou sans nuages montrant des disparités assez fortes se mesurant en dizaines de watts/ m2 … on retrouve ainsi l’impact très important des nuages sur le climat …
    Le CO2 ou les autres gaz à effet de serre ( H2O, méthane, ozone, …) piègent les infrarouges dans les couches basses de l’atmosphère et les rejettent plus haut en altitude , soit dans l’espace soit vers le sol et de ce fait accentuent la chaleur de la Terre, sans quoi elle serait gelée en permanence .
    Si ce principe n’est plus contesté ( il reste une très faible minorité qui ne l’accepte pas ) , nous connaissons le même problème quant à sa mesure et il ne faut pas confondre taux de CO2 en ppm et l’effet mesurable en watts/m2 .
    Si le taux de CO2 a presque augmenté de 50% depuis la révolution industrielle , son effet en watts/m2 n’a subit qu’une variation de 2 / 30 watts/m2 environ (6.6 %) , ou 2 / 158 watts (1.2%) pour la totalité de l’effet de serre . Et il faut ajouter que cet effet est logarithmique !
    A toutes ces complications s’ajoutent celles des cycles des océans contenant 1000 fois plus d’énergie que l’atmosphère et des phénomènes non prévisibles comme EL-Nino (1998, 2015-16) impactent fortement la température terrestre …
    On peut aussi se référer à des périodes antérieures pour essayer de comprendre la situation présente: ainsi d’après les recherches au Groenland , on a trouvé que les glaces avaient fondu de moitié pendant l’éémien (- 125’00 ans) faisant monter le niveau de la mer de 5-7 mètres plus haut qu’aujourd’hui , bien que le taux de CO2 n’ait pas dépassé 300 ppm d’après les mesures dans les glaces . Cela n’a pas pas conduit à un emballement climatique comme on le craint aujourd’hui malgré des températures plus élevées ( aucun impact sur le permafrost ).
    (…)
    Les modèles mathématiques du climat se contentent de se baser sur des mesures non précises et non des phénomènes physiques et leurs prédictions de température varient entre 0.3 °C et 4.5 °C pour 2100, ce qui revient à dire que qu’il vaut mieux jouer à la loterie pour connaitre le climat du prochain siècle !
    Les alarmistes mettent en avant les prévisions les plus pessimistes en se gardant bien de reprendre le degré d’incertitude !
    En définitive, la vérité se trouve bien dans les mesures comme le préconisait Galilée, pour autant qu’on puisse les garantir avec précision , ce qui est loin d’être le cas dans la question climatique !

    1. Très bon commentaire Monsieur Giot et c’est pourquoi je trouve l’approche de Robert Ian Holmes très intéressante et à étudier (loi des gaz parfaits validée par des mesures).

    2. “Water vapor, confessedly the greatest thermal absorbent in the atmosphere, is dependent on temperature for its amount, and if another agent, as CO2, not so dependent, raises the temperature of the surface, it calls into function acertain amount of water vapor which further absorbs heat, raises the temperature and calls forth more vapor.”
      – Thomas C. Chamberlin en 1905.
      http://www.dgf.uchile.cl/~ronda/GF3004/helandsod00.pdf

      1. Mais on sait, par la paléoclimatologie, que les interactions H2O – CO2 sont auto-régulatrices, sinon le système aurait déjà divergé depuis longtemps !
        En résumé ? Je ne veux pas lire 40 pages si je suis déjà d’accord.

  6. Merci pour ce très bon article bien écrit et bien documenté comme la plupart de vos précédents.

    Une petite remarque cependant: quand vous dites que les phénomènes économiques ou sociaux sont aux antipodes de la physique, je n’en suis pas si certain.
    Tout système physique évolue vers un état d’énergie potentielle minimum et d’entropie maximum. Il en est de même des systèmes sociaux: en foutre le moins possible (énergie potentielle minimum) Dans le domaine du social, l’entropie maximum correspond à un maximum de liberté mais aussi à un maximum de désordre. Mon bureau en est une illustration.

    1. Très bon commentaire. Je crois aussi que le social est affligé par la loi de l’entropie et j’ai même publié un livre sur le sujet “Le huitième jour de la création” aux PPUR. Si cette pesanteur existe elle ne s’inscrit néanmoins pas dans des lois aussi visibles que celle de la physique. Je ne crois pas à des lois sociologiques, politiques ou économiques qui seraient permanentes parce que la matière première, l’homme, évolue.

  7. Ce qui n’est pas discutable non plus, c’est ceci:

    WEF 2020, thème “comment sauver la planète”.

    – 2’000 jets privés (la plupart des passagers volant à Davos, depuis Zürich, en hélicoptère);
    – 10’000 passagers en vols de ligne (estimation)
    – 2’000 limousines;
    – 2’000 journalistes;
    – 10’000 chambres d’hôtels;
    – 15’000 personnes en permanence (Catering et transport)

    Bon, on se rassure, ils précisent qu’ils compensent leurs émissions carbone (sans doute avec les fameux quotas)
    🙂

    1. Monsieur Wilhem n’a pas tort, mais il serait utile qu’il mentionne également le nombre de participants aux COP, qui, chacun le sait, viennent aux conférences à vélo et dorment sous tente:

      COP25 26’000
      COP24 22’000
      COP23 23’000
      COP22 16’000
      COP21 38’000
      (seulement pour cette dernière, on estime que 300’000 t de CO2 ont été émises)
      .
      Etc jusqu’à COP01

      A part ça, merci à Hubert Giot pour ses informations hétérodoxes.

      1. Oui, vous avez raison, les COP sont encore une plus grande fumisterie “laver plus vert que vert” (greenwashing)!

        Quand à l’ami Hub, il y va de ses chiffres, en parlant de mesures datant “d’à peine” 40 ans, mais il ne mentionne jamais les carottages, cite des non-réchauffements des poles avec des données satellites imaginaires, enfin pas très sérieux, sauf pour semer le doute lobbyiste…!
        On le connait bien sur ces blogs, Mr. Albédo 🙂

  8. Le réchauffement climatique rapide est un fait que chacun peut constater facilement. Je comprends qu’il est impossible de dire s’il va s’intensifier, se stabiliser ou s’inverser dans quelques décennies. Finalement, que son origine soit naturelle, humaine ou divine importe peu. Ce phénomène va sans doute poser de sérieux problèmes. Mais s’il provoque l’abandon de l’exploitation des énergies fossiles et des ressources naturelles et favorise l’émergence des énergies renouvelables et d’une forme d’économie circulaire, c’est tout bénéfice. A terme, le changement de cap est, me semble-t-il, de toute façon obligatoire. Les scientifiques sont au travail depuis pas mal de temps. Mettons en pratique leurs solutions alternatives et ils vont en inventer de nouvelles encore plus folles ! Cela n’influencera peut-être pas le climat, mais on aura une qualité de vie meilleure.
    Bien à vous.

  9. Il convient de réagir scientifiquement, dans la controverse lancée par les chercheurs en climatologie de nos Universités et Ecoles polytechniques, à propos du savoir sur CO2 et de l’allégué “effet de serre”, en réaction à deux articles du blog du Pr. Suzette Sandoz, que j’approuve. Pour ce qui me concerne, j’ai adopté l’attitude du climato-réaliste: le climat évolue localement indéniablement vers un réchauffement, mais en physique on constate que le CO2 ne réchauffe que d’un dixième de °K l’atmosphère (ordre de grandeur), pas au point de créer un effet de serre; description détaillée dans le blog scientifique suisse indépendant “Toutes les énergies”, article
    «CO2, CH4, … Méthode scientifique en échec», sur le site entrelemanetjura.ch,
    adressé aux critiques du Pr. Sandoz; c’est leur refus d’assimiler les travaux du Pr. Reinhart qui m’impressionne … Tôt ou tard, ils vont devoir faire amende honorable.
    Citation: «… Il y a eu erreur de méthode en physique: en climatologie est utilisée la concentration en CO2 et CH4 (entre autres) comme catalyseurs de réchauffement; or l’intensité calculée en simulation numérique est microscopique: pas d’effet de serre possible. La loi des gaz parfaits s’applique rigoureusement, dans la troposphère où nous vivons.
    Ce n’est pas une catastrophe – ce n’est pas la première fois en sciences qu’une grande cohorte de savants se serait trompée … »

    1. Tout ça me parait une joute politico-valdo-vaudoise.
      Même si on nomme Pompaples ” le centre du monde”, j’ai de la peine à croire que la vérité (qui n’existe pas, comme chacun le sait) sur le climat mondial sorte d’un site nommé “entrelemanjura”.
      Sans vouloir dénigrer tous les excellents scientifiques de cette magnifique région.

      Dans le fond, si le climat se réchauffe de manière non-anthropique qui va en bénéficier?
      Les producteurs d’énergies fossiles qui n’auront rien à changer à leurs bonnes pratiques, d’autant plus alléchés par les gigantesques ressources qui s’ouvrent avec la fonte des pôles (contrairement à ce que prétend Hubert Giot).
      Qui va en supporter les conséquences, l’essentiel de la planète avec les douloureuses adaptations nécessaires (éboulements, inondations, sécheresses, épidémies, zones inondables, etc.)

      Bon, très bien, admettons, il ne reste plus qu’à solutionner la surpopulation, les pollutions diverses autant que multiples, le plastique, jusque sous (ou sur) les ongles ou les écailles, la perte de la biodiversité, la diminution des ressources, le futur et déjà gigantesque problème de l’eau, etc., etc. !!!!

      1. Je suis bien d’accord avec vous. La priorité 1, c’est la biosphère, 2 la surpopulation, 3a le climat (pour autant que l’on y puisse beaucoup), 3b l’énergie. Donc … Il n’y a rien à faire ?

    2. Selon le site Sciences et avenir, lors des 800 000 dernières années, la teneur de l’oxygène (21%) dans l’air a baissé de 0,7%. Pas de quoi s’affoler, sauf que lors du dernier siècle, cette diminution s’est notablement accélérée pour atteindre 0,1%.

      L’activité humaine est pour quelques choses. C’est serait trop risqué de prétendre que l’injection de plusieurs milliards de tonnes de CO2 dans l’atmosphère n’affecte pas la nature

  10. Joute politique ? Vaudoiserie ? Ici on ne saurait pas travailler en sciences ? Sympa !
    Personne ne vous demande de “croire”, avec ou sans peine … Il suffit d’assimiler de la physique, pour y gagner de comprendre un peu mieux notre milieu naturel.
    Quant aux blogs, c’est une excellente manière de publier en toute indépendance: vous êtes votre propre éditeur, les délais sont réduits à quelques minutes, les coûts sont minimes, vous avez des centaines de lecteurs par jour (c’est beaucoup mieux qu’un article publié dans un périodique connu, en train de prendre la poussière sur un rayon de bibliothèque); les commentaires y sont admis rapidement – une concurrence féroce aux aléatoires lettres de lecteurs de la presse écrite – j’attends avec plaisir les vôtres.

    Déterminer les véritables causes d’un réchauffement climatique global – éventuellement arriver à l’attribuer à l’humanité – sera difficile, tant le Globe est immense et notre influence modeste; mais c’est de la climatologie … où je ne suis que modeste autodidacte.

    1. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit et je n’ai aucun doute que vous soyez un excellent scientifique.

      Mais si vous lisez bien mon commentaire, vous n’apportez aucune solution aux problèmes que j’énumère.
      Que le réchauffement soit anthropique (point sur lequel je n’ai aucun doute) ou non-anthropique.

  11. Parole d’une physicienne (recipient of the $100,000 (£75,000) Blavatnik Award for Young Scientists, two years after winning the Adams prize, one of the University of Cambridge’s oldest and most prestigious awards, The Guardian 25 janvier 2020) qui a dit : People (of scientists) have their egos,” she says. “If you say ‘Well actually what you did 40 years ago wasn’t quite right’, they’re not going to say ‘Let’s talk about it’.” Elle tente avec son groupe de démontrer, contre certaine théorie d’Einstein, que la force de gravitation a une masse. Dieu merci pour elle et son groupe les onze signataires ne sont pas de la partie. Quelle hérésie de contester l’une des plus solide théorie d’Einstein!

    1. Il n’y a là rien d’hérétique ! La gravitation quantique, qu’Einstein a quêtée en vain jusqu’à la fin de sa vie, après avoir donné une interprétation géométrique à la gravitation (il n’y a pas de force !), pourrait s’accommoder de l’existence d’une nouvelle particule, le graviton, de spin 2 ( donc un boson intermédiaire, comme le sont le photon non massique, ou les bosons W et Z et les gluons tous massiques ), et en principe de masse nulle. Mais il existe justement la possibilité que sa masse ne soit pas strictement nulle (!), comme le ferait penser l’existence d’une constante cosmologique minuscule, mais non nulle, dont l’effet physique est celui d’une antigravitation, cause de l’expansion accélérée de l’Univers, mise maintenant en évidence de façon expérimentale. Il n’y a pas si longtemps, on pensait aussi que les neutrinos étaient de masse nulle ; on sait maintenant qu’ils oscillent d’une famille à l’autre et donc que chaque famille a une masse différente bien que minuscule. Il faut être prêt à tout, y compris à une nouvelle compréhension de la gravité ! La bonne vieille formule de Newton, qui s’accommode d’une force instantanée, mais qui n’explique rien, n’est qu’une approximation très utile, et n’est de loin plus valable lorsque la gravitation devient énorme. Et de plus, l’interaction gravitationnelle, par exemple, par des ondes gravitationnelles maintenant aussi mises en évidence expérimentalement, se propage avec une vitesse finie, probablement au plus celle de la lumière si le graviton est de masse nulle comme le photon; on est donc loin de l’instantanéité de Newton.

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