L’avertissement australien

La catastrophe qui frappe l’Australie doit d’abord susciter une réaction de compassion et de solidarité,y compris une aide opérationnelle, à l’égard des victimes et d’une nation endeuillée, . Mais on ne peut s’y limiter. Il faut investiguer les causes et tirer les leçons.

La toute première, c’est qu’une révolte de la planète malmenée fait réellement peur, tout comme le tsunami qui a frappé Fukushima ou l’épidémie d’Ebola au Congo. Malgré toutes nos avancées techniques, scientifiques et médicales, une nation hautement développée peut se trouver démunie. Les pompiers australiens ne parviennent pas à endiguer une mer de flammes. Les morts se comptent par dizaines, les immeubles détruits par centaines, les forêts détruites par dizaine de milliers de Km2. Quand on fera le bilan financier, l’Australie enregistrera une ponction gigantesque sur son budget.

La seconde leçon est que l’Australie ne peut s’en prendre qu’à elle-même. Dans la liste des émissions de CO2 par habitant, elle vient en dixième position, première parmi toutes les nations développées, avant les Etats-Unis, la Chine et la Russie. Elle est trois fois plus polluante que la Suisse qui n’est pourtant pas exemplaire pour autant. C’est qu’un tiers des exportations mondiales de charbon proviennent de l’Australie, et que le secteur représenterait, à l’échelle du pays, plus de 55 000 emplois. Le premier ministre de droite Scott Morrison a déclaré à son retour de vacances à Hawaï : « Je ne vais pas rayer de la carte l’emploi de milliers d’Australiens en m’éloignant des secteurs traditionnels (…) Nous n’allons pas nous engager dans des objectifs irresponsables, destructeurs d’emploi et nuisibles pour l’économie. » Il n’a donc rien compris.

Il est intéressant de noter qu’un gouvernement climatosceptique se trouve subitement confronté aux conséquences, prévisibles mais imprévues, de son attitude, d’ailleurs identique à celle des grands pollueurs que sont les Etats-Unis et la Chine. La dernière conférence sur le climat, COP 25, vient de s’achever sur un constat d’échec. Si la sauvegarde du climat entre en conflit apparent avec l’activité économique, elle passe à la trappe. Cela continuera jusqu’à ce que des nations riches soient frappées dans la seule chose qui leurs tienne à cœur, le revenu national. Alors, comme par enchantement, on cessera de prétendre qu’il ne se passe rien et on encouragera réellement les éoliennes et les panneaux photovoltaïques. Alors on isolera les immeubles, on réduira la circulation des voitures, on cessera d’importer du pétrole et, instruit par Fukushima , on se gardera de remettre le nucléaire en selle.

Mais cette révolution technique ne verra pas le jour si une autre dimension n’est pas explorée. Jadis, lorsqu’une catastrophe naturelle se produisait, nos ancêtres y voyaient une manifestation de la colère de Dieu : on priait dans les églises pour que cessent famines, pestes et guerres. On ne le fera pas pour la transition climatique, parce que les religions ont perdu de leur crédibilité en matière d’efficience. On ne surmontera le défi que par un effort que l’on peut et doit qualifier d’éthique, de moral et même de spirituel. Il faut surmonter notre égoïsme, même s’il a l’excuse d’être national plutôt qu’individuel. Il faudra apprendre à se restreindre, voire à se priver et même à partager avec les plus démunis avant qu’ils ne viennent réclamer leur dû sur notre sol en forçant nos frontières.

Ce qui se passe en Australie peut arriver n’importe où. Même en Suisse. Gouverner c’est prévoir. Avons-nous un gouvernement ?

Jacques Neirynck

Jacques Neirynck est ingénieur, ancien conseiller national PDC et député au Grand Conseil vaudois, professeur honoraire de l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), d'origine belge, de nationalité française et naturalisé suisse. Il exerce la profession d'écrivain.

49 réponses à “L’avertissement australien

  1. Je vous trouve trop optimiste. Quel est l’avenir de l’Australie? La saison sèche est loin d’être finie que déjà plus rien n’est sous contrôle. Avec moins de forêts, les déserts vont avancer et le changement climatique s’accélérer. Cette année est apocalyptique, l’année prochaine sera pire. Nous assistons en directe à la fin d’une nation, à la mort d’un continent. Bref, je n’y investirais pas une rondelle de carotte.
    Le gouvernement australien nous fait la magnifique démonstration de sa foi dans le libéralisme: l’intérêt général, c’est l’intérêt particulier. Quelle passion!
    Quelle foi nouvelle pour nous sortir d’un si mauvais pas?
    En attendant, je doute fort que nous soyons gouverné par des lobbies moins puissants ou par une foi différente.

  2. Merci Monsieur pour vos continus écrits éclairés.
    Buen à vous mes voeux pour cette année.

  3. Ce qui se passe en Australie est instructif, possiblement prémonitoire pour d’autres régions du globe terrestre. L’attitude du gouvernement local est exemplaire: climatosceptique et croyance aveugle dans l’ultra libéralisme (en Australie il semble que dans certaines régions l’eau se vend au plus offrant !).
    N’importe quel citoyen lambda sait que la croissance continue n’existe pas, mais qu’elle serait plutôt sinusoïdale et influencée par des contraintes non négociables que sont, entre autres, les réserves de matières premières stockées dans notre croûte terrestre, les ressources en énergie indispensables à l’activité économique. Dès lors la religion de la finance basée sur le court termisme, le PIB, est une illusion économique (comme la main invisible du marché), une farce qui mènera droit dans le mur.
    Le GIEC dont les groupes 1 (physique, chimie) et 2 (biologie, médecine) en analysant les publications scientifiques sérieuses de leurs domaines respectifs l’ont compris, mais le groupe 3 (économie) semble avoir plus de peine et est donc en retard. Il va pourtant falloir qu’ils s’activent, même si l’ONU semble encore patiente. Je reste optimiste, mais pour au-delà de 2050.

  4. Le camping est très populaire en Australie, beaucoup de touristes louent des camping car pour découvrir ce continent. Et qui dit camping, dit aussi feux ou BBQ d’où peuvent s’envoler des braises emportées par le vent déclenchant des feux de broussailles à des centaines de mètres . On ne peut pas mettre un pompier derrière chaque campeur , mais la décision d’ajouter 3000 réservistes a été prise beaucoup trop tard !
    L’activité humaine ne cesse de s’accroitre avec l’augmentation de la population et génère de plus en plus de conséquences sur la nature , le tourisme de masse depuis les grands pays comme la Chine ou l’Inde en étant le révélateur , mais aussi le défrichement des forêts pour la production de charbon de bois …
    On cherche des excuses avec le CO2 ou l’exportation de charbon qui ne peuvent pas être responsables des départs de feux , difficile d’y trouver la cause à effet direct !
    On se rend aveugle par le matraquage intellectuel autour des gaz à effet de serre qui n’ont augmenté que de 1.25 % depuis la révolution industrielle ( 2 watts / 160 ) et avec une précision de mesure relativement médiocre ! Les satellites montrent une stabilité des surfaces de glaces arctiques ou antarctiques depuis plus de 10 ans ( http://nsidc.org/arcticseaicenews/charctic-interactive-sea-ice-graph/ ) …
    La cause principale n’est rien d’autre que la surpopulation humaine , toujours plus dévorante des ressources naturelles et des biotopes où les espèces peinent de plus en plus à survivre .
    Dans les expériences encore trop rares , il démontré que dans un espace resté hors d’atteinte des humains, la nature était capable de se régénérer sans intervention extérieure en dépit du réchauffement climatique …
    Il faut donc impérativement étendre les zones naturelles de manière à préserver la biodiversité avant que les humains finissent par tout détruire !

    1. Si l’on se réfère au site que vous mentionnez, la surface de glace arctique est passée de 7 555 km2 en été 1980 à 4 568 km2 en 2012. Comment en concluez-vous à sa stabilité puisqu’elle a perdu près de la moitié de sa surface?
      Idem pour le CO2 passé de 280 ppm avant la révolution industrielle à 412 ppm en 2012. Ce n’est pas 1,25% du tout. D’où tirez-vous ce chiffre?

    2. @Hubert Giot: les records de température et les vents violents sont aussi de la responsabilité des campeurs ?

      1. On appelle cela de la météo (il y a des explications sur le phénomène actuel qui touche l’Australie, je vous laisse chercher, mais je vous donne un indice, intéressez-vous à l’océan Indien) ou vous souhaitez me démontrer que c’est le CO2 qui est responsable de cette situation ? Je vous écoute bien volontiers.

      2. Les abboiements de ce monsieur Huber Giot, sentent fort la tentative désespérée de désinformation et de propagations de fake news, je pense au moins aussi fort que les fumées d’Australie, par qui êtes vous payé?
        Un peu bas vos arguments à deux balles face à l’article de M. Neiryck, dommage nous ne sommes pas sur un forum de 20 minutes ici.

    3. @ Hub, l’ours polaire satellité (ou sé).
      Vous ne cessez de dire (sur ces blogs au moins) que le CO2 n’a aucune importance et ne cessez de prétendre que les pôles n’ont pas regressé, selon des relevés satellitaux.
      C’est pourtant hors de tout ce que l’on peut lire et même sur nos glaciers suisses, de visu.

      Parlant chiffres, il faut combien de BBQ pour augmenter la température à 50C. en Australie.
      Le charbon minéral, et non de bois de BBQ, vendu par l’Australie exporte sa pollution.

      Sur les chiffres, remarquez on voit de tout, même 500 millions d’animaux détruits.
      ça parait sidérant et ce n’est malheureusement pas fini (oui ce sont des animaux et pas des vies humaines, ce qui aurait aidé la planète dans sa surpopulation, mais l’ami Donald nous prépare sa recette “First vintage US BBQ” pour réduire tout ça et faire revenir les US en 1947.

      Ce qu’il n’a pas encore compris, c’est qu’outre les chinois, les indiens, les africains, on peut toujours espérer que les européens se ressaisissent. Sans doute, les latinos vont se réveiller avant le “vieux” continent 🙂 )

  5. pourquoi se passer du nucléaire ?? Production d’énergie très abondante qui ne preoduit AUCUN gaz à effet de serre, déchets contenus dans une cannette de coca au bout d’un an et retraitable dans d’autres types de centrales nucléaires !
    Fukushima, fukushima: n’oublions pas que cette catastrophe n’a fait aucun mort direct, qu’elle n’aurait pas eu lieu sans un tremblement de terre ayant entrainé un raz de marée.
    Je ne comprends pas que la Suisse ait fermé un réacteur pour ensuite acheter de l’électricité à l’étranger produite…..comment ?
    Aucune production d’électricité éolienne ou solaire n’a le rendement d’un réacteur nucléaire.
    Il ne faudra pas râler quand en plein hiver il faudra s’éclairer à la bougie !

    1. 1/ L’énergie nucléaire n’est pas plus durable que le charbon ou le pétrole. C’est une ressource limitée
      2/ Nous n’avons aucune solution pour le stockage des déchets de longue durée
      3/ Fukushima a certainement des morts sur la conscience que l’on découvrira plus tard. Ceux de Tchernobyl se comptent par dizaine de milliers
      4/ Les énergies renouvelables coûtent aujourd’hui moins cher que le nucléaire
      5/ Si Mühleberg connait un accident majeur, il faut évacuer complètement et définitivement Berne, Neuchâtel, Fribourg et Bienne. C’est un risque que l’on ne peut pas courir.
      5/ Il n’existe pas d’exploitation industrielle qui ne produit AUCUN gaz à effet de serre.

      1. Il s’agit vraiment d’un sujet émotionnel qui semble couper court à tous les raisonnements logiques. Permettez-moi de ramener le débat à quelque chose de plus rationnel en apportant une autre lumière à vos arguments:

        1. Parce que les éléments pour créer des panneaux solaires ou des éoliennes sont inépuisables? Pour rappel, il faut 60 à 100 fois plus de matériaux pour faire de l’ENR vs une centrale nucléaire. Bien sûr, c’est plus facile de recycler une éolienne mais pour les panneaux solaires, c’est une autre affaire.
        2. Les réacteurs de génération IV pourraient réutiliser 90% des déchets hautement radioactifs…
        3. Ainsi donc, en Suisse, on risque un incident nucléaire suite à un tsunami? Ou alors un incident comme Tchernobyl alors que nous utilisons des réacteurs à l’architecture totalement différente? Je signale que la Grande-Dixence se trouve dans une zone sismique et qu’il a été conçu pour résister à des secousses de 7 sur l’échelle de Richter. Si le barrage venait à céder, il n’y aurait aucune chance de sauver des centaines de milliers de personnes qui se trouveraient dans la zone de passage de la vague de 70 mètres… qui aurait un impact jusqu’à Genève.
        4. C’est la raison pour laquelle le prix de l’électricité a été multiplié par 3 en Allemagne?
        5. On est d’accord… mais pour la production d’électricité, la filière électronucléaire est la plus faible émettrice de CO2 avec les installations hydrauliques.

        Je me suis amusé à faire cet exercice de contradiction car je trouve les raccourcis réalisés dans cette note absurdes. L’Australie, tout comme d’autres pays, seront soumis à des cataclysmes non pas parce que leur politique énergétique est mauvaise mais parce que le monde a une mauvaise stratégie énergétique. Bien sûr que l’émission de CO2 par habitant est élevée en Australie mais à l’échelle mondiale, l’Australie émet moins de 1% du total mondial…

        Dire “ce pays est responsable de ce qui lui arrive” a autant de sens que de dire “l’appartement de mon voisin a brûlé car il chauffait trop son appartement”…

        L’Australie n’est pas un exemple, loin de là mais le pays pourrait émettre 2x moins de CO2 depuis 10 ans et ce qui leur arrive serait plus ou moins identique.

        Idem pour la Suisse, nous sommes un des pays industrialisé qui émet le moins de CO2 au monde par habitant mais on veut nous faire croire que ce n’est pas suffisant. Les émissions de CO2 de la Suisse représentent 0.11% des émissions mondiales. Autrement dit, même si on divisait par 10 nos émissions, ça ne changerait pas grand chose à la donne et ne vous en déplaise, nous perdrons 50% à 90% de nos glaciers d’ici 2050.

        Maintenant, je ne dis pas qu’il ne faut rien faire mais les raccourcis et les affirmations dogmatiques n’élèvent pas le débat.

        1. Si les pays développés comme l’Australie et la Suisse ne font pas d’efforts pour diminuer leur production de CO2 sous prétexte que leur petitesse fait qu’il ne polluent pas beaucoup, ils utilisent une excuse facile. Certes la politique énergétique de la planète est la cause de ce qui se passe, mais elle n’est jamais que l’addition des politiques énergétiques nationales. Chaque pays peut s’absoudre en prétendant que son effort à lui ne serait pas suffisant pour changer le phénomène. Alors la politique énergétique de la planète devient le résultat de l’égoïsme et de la mauvaise foi de tous.

          Autre chose : il n’est pas besoin d’un tsunami pour déclencher un accident nucléaire majeur. Il suffit d’une erreur humaine. Elles ont été commises à Three Miles Island, à Tchernobyl et … à Lucens. On n’est jamais à l’abri de la faiblesse des hommes.

          1. Je n’ai pas dit qu’il ne faut rien faire. Par contre, arrêter la filière électronucléaire suite à une décision émotionnelle et se rabattre sur les ENR sans réfléchir sur les conséquences à court et long terme, ce n’est pas sérieux à l’échelle d’une nation qui doit avoir une vision à 50 ou 100 ans dans un secteur hautement stratégique.

            Nous avons des moyens et la chance, pour le moment, d’avoir un pays qui ne subit pas de plein fouet les changements climatiques et je fais partie de ces gens qui ne souhaitent pas voir le pays dépendre de ses voisins ou de la météo pour sa stratégie énergétique. Pour rappel, à l’heure actuelle, l’électricité représente seulement 25% de l’énergie consommée en Suisse… 70% du reste, c’est du fossile. Si on veut faire quelque chose contre le CO2, c’est là-dessus qu’on doit agir le plus fortement et vu que la voiture électrique a un certain engouement, à terme ça veut dire 18% à 24% de consommation électrique en plus à l’échelle du pays si le parc automobile passait du “thermique” à l’électrique.

            L’ENR ne sera pas une solution pour répondre positivement à cette demande. Affirmer le contraire, c’est se rendre complice d’une désinformation ou ignorance inquiétante vis-à-vis de flux physiques qui sont plus têtus qu’une couleur politique ou une position dogmatique.

            Encore une fois, je suis persuadé que nous devons agir… mais pas n’importe comment.

          2. Nous devons agir mais pas n’importe comment. D’accord. Je constate que nous n’agissons pas. L’Autriche a un millier d’éoliennes, nous une trentaine. DE toute façon c’est une lapalissade de dire qu’à la longue nous ne disposerons plus que des énergies renouvelables puisque les autres ne le sont pas. Le CF a décidé de sortir du nucléaire et j’ai assisté au retournement d’opinion du Doris Leuthard après Fukushima. Les Japonais ne sont pas de plus mauvais ingénieurs que les Suisses. Nous ne sommes donc pas à l’abri d’une fusion de cœur qui entrainerait de telles conséquences que nous ne pouvons pas les risquer même si la probabilité est faible. Elle ne sera jamais nulle. Aucun ingénier ne peut garantir une sécurité à 100%.

        2. Juste une chose: si la Suisse est si basse dans le classement des pays producteurs de CO2 c’est surtout parce que nous exportons la fabrication de nos biens de consommation les plus polluants. Il faudrait, dans le calcul, inclure le CO2 importé.

          Oui il faut faire quelque chose et c’est TOUT le système qu’il faut revoir! La voiture électrique est un luxe, un privilège même ! Certes, vouloir faire transiter le parc automobile thermique vers l’électrique va entraîner une augmentation de nos besoins en électricité mais il ne faut pas oublier un point certes terre à terre mais crucial: qu’en est-il de la recharge ? Les points de recharge public sont rares, anecdotiques même – sans compter le temps de recharge – et donc il faut se rabattre sur une recharge privée. Or, il faut disposer d’une prise où charger sa voiture et à moins d’avoir un garage privé ou d’être propriétaire, ce qui est TRES loin d’être le cas de tout le monde. Le véhicule électrique est un luxe, à l’achat, et un privilège pour ceux qui disposent déjà des infrastructures idoines.

          Rien pour ça qu’il faut, à mon avis, continuer d’innover et n’imaginer que l’électricité telle qu’elle existe aujourd’hui que comme une solution transitoire vers un nouveau système global.

          Mais tant que l’on aura encore nos bonnes “vieilles” habitudes de consommation et de thésaurisation des revenus et non d’investissement dans la R&D (certes la Suisse est bien placée au niveau mondial mais c’est “peanuts” vu qu’on parle là, selon des chiffres vus il y a quelques années, de moins de 2% des bénéfices.

        3. Merci de votre commentaire Tony.

          Jacques Neirynck se prétend être au-dessus de la mêlée, mais se montre effectivement partial et dogmatique dans son propos! Après, on lui rappellera que même le Saint-GIEC évoque l’utilité de l’énergie nucléaire pour lutter contre les émissions de CO2, il va falloir se mettre d’accord… On ne va bien évidemment pas évoquer l’argument Tchernobyl qui prête au mieux à sourire (j’entends ou lis déjà sa réponse) !

          En outre, même si, sur le principe, tous les pays sont concernés, des pays comme la Suisse qui représente finalement, en termes de population, qu’un quartier de Tokyo ne feront nullement la différence ! C’est une réalité, punkt schluss !

          1. Si Tchernobyl vous a fait rire, vous allez adorer Fukushima et p. dans votre froc le prochain épisode (sans doute la guerre atomique).

            Voyez, cher Frankie goes to Hollywood, le problème n’est pas de savoir si la Suisse “pollue” peu (terme générique, mais en réalité dix fois plus que les autres si on calcule juste) mais ce que vous faites depuis votre canton isolé et votre parti, pour que les inuits et autres peuples “autochtones” puissent survivre.

            Et comme vous ne m’avez pas compris, la survie de vos enfants dépend de la leur!

    2. Le nucléaire actuel n’a rien de durable: les estimations donnent une fourchette de 100 à 300 ans de réserve au taux de consommation actuelle. Si on augmente la part du nucléaire, alors on va réduire le délai proportionnellement (voir https://en.wikipedia.org/wiki/Peak_uranium#World_peak_uranium et les estimations les plus sérieuses de l’Union européenne et de l’OCDE).

      Il faudrait que la technologie de la surgénération soit mise au point pour que le nucléaire devienne “durable”, mais le démantelèment de SuperPhénix et l’attêt du développement du réacteur ASTRID en France semble indiquer que la filière n’est pas rentable ou maîtrisée. Les Américains et les Allemands ont arrêtés également leur réacteur de recherche dans ce domaine, principalement du fait des risques liés au refroidissement par du sodium. Seuls les Chinois travaillent sur le sujet.

    3. @Xavier Imaginez une zone d’exclusion autour d’une centrale Suisse suite à un accident, 30km de rayon, soit 60km de diamètre, => Lausanne-Genève évacués je vous laisse imaginer la gestion des déplacés et les dégâts humains, psychiques et monétaires.
      Qui est d’accord de prendre un risque pareil, quand des alternatives existent, vous peut être mais parlez-en à votre femme ou maman elles ont souvent plus de jugeote ?
      Ok il n’y a pas d’émissions de CO2 direct (on parle pas de l’énergie grise pour l’extraction le raffinage et le transport du minerais d’uranium en Afrique) , on peut temporiser un chouia mais c’est pas la solution.
      Je pense que la filière hydrogène et pile à combustible va chambouler le domaine un peu de patience.

  6. Sauf erreur, les Incendies les plus importants qui ont frappé l’Australie ont eu lieu avant la révolution industrielle ! Vous nous expliquer cela ? En outre, avez-vous entendu parler des lois environnementales qui interdisent le défrichement et qui sont dénoncées par des pompiers australiens ?

    1. D’où tenez vous cette information sur les incendies avant la révolution industrielle alors que le peuplement européen date seulement de 1788? Les aborigènes tenaient-ils des chroniques?

      1. Sans doute s’agissait-il des Chroniques Martiennes, cachées dans la poche d’une maman kangourou qui espérait les publier à compte-d’auteur.

  7. Autant je partage l’opinion de l’auteur sur a plus grande partie de son blog autant je ne comprends pas sa posture sur le nucléaire.
    En effet nous serons confrontés à des situations très difficiles et nous devons utiliser tous les outils disponibles pour percuter le “mur”le plus lentement possible.
    de plus le temps nous manque (30 ans maxi)
    Aussi seules l’utilisation de l’énergie nucléaire et une sobriété en énergie nous permettra d’atténuer le choc .
    Dans une de vos réponses vous argumentez contre le nucléaire en présentant deux faits indéniables
    1) le traitement des déchets n’est pas résolu
    Mais nous avons un horizon d’au moins 200 ans pour résoudre le problème (comparé au 30 ans pour les émissions de CO²)
    2) les accidents
    Vous décrivez par exemple une mortalité très importante après l’accident de Tchernobyl (des dizaines de milliers de mort)
    L’UNSCEAR semble dans ces rapports infirmer cette opinion.
    Dozens of important findings are included in the massive report:
    –Approximately 1,000 on-site reactor staff and emergency workers were heavily
    exposed to high-level radiation on the first day of the accident; among the more than
    200,0001
    emergency and recovery operation workers exposed during the period from
    1986-1987, an estimated 2,200 radiation-caused deaths can be expected during their
    lifetime.
    –An estimated five million people currently live in areas of Belarus, Russia and Ukraine
    that are contaminated with radionuclides due to the accident; about 100,000 of them live
    in areas classified in the past by government authorities as areas of “strict control”. The
    existing “zoning” definitions need to be revisited and relaxed in light of the new findings.
    — About 4,000 cases of thyroid cancer, mainly in children and adolescents at the time of
    the accident, have resulted from the accident’s contamination and at least nine children
    died of thyroid cancer; however the survival rate among such cancer victims, judging
    from experience in Belarus, has been almost 99%.
    1

  8. L’une des solutions les plus efficace pour limiter le réchauffement climatique, c’est la taxe carbone, qui fait payer les pollueurs et vise à modifier les comportements, les achats et le investissements. Le problème, c’est qu’elle est impopulaire. La France a voulu l’imposer et les gilets jaunes sont descendus d ans la rue.

    1. L’ennui avec cette taxe c’est qu’elle ne dissuade pas les plus gros pollueurs quand ils sont riches et qu’elle rend la vie impossible aux plus démunis qui ont besoin d’une voiture pour se rendre à leur travail. D’où les gilets jaunes

  9. L’erreur est humaine, j’ai donc écrit sauf erreur et erreur il y a puisque effectivement, je faisais référence à l’année 1851, 5 millions d’hectares qui ont brûlé en un jour, le CO2 peut-être ? Vous voulez d’autres dates peut-être ? Sinon, avez-vous entendu parler de ces lois dont je fais mention ? Dernière chose, pourriez-vous nous parler du phénomène météo « bipole » qui explique l’anomalie climatique actuelle connue par l’Australie ? Je vous écoute bien volontiers !

      1. Et quel rapport avec le CO2 ? Sinon, cela change quoi par rapport au réchauffement climatique ? … diabolicum

        1. Les feux de brousse se propagent rapidement et ne brûlent en principe que des herbes sèches, de la broussaille et quelques arbres isolés. Ces feux de brousse se produisent annuellement en Australie et contribuent à enrichir la terre. Les aborigènes allument des feux de brousse depuis des millénaires. Les herbes repoussent avec plus de vivacité la saison suivante. Cela n’a pas les mêmes conséquences que des forêts qui disparaissent. Une forêt c’est un écosystème très riche, un puit de carbone, un régulateur climatique et une barrière contre le désert.
          La comparaison entre les incendies de 1851 et ceux d’aujourd’hui n’est donc pas pertinente.

    1. Oui, et ?

      Quelle était la situation météorologique ou climatique de cette période ? On peut extrapoler beaucoup sur la comète!

      Je vais me baser sur des faits:
      1° Il y a augmentation du C02 dans l’atmosphère depuis le début de l’industrialisation – les années 1800 – et donc dû à l’activité humaine. Les relevés sont clairs que ce soit dans les carottages ou depuis les relevés météorologiques prenant en compte cette valeur.
      2° Le CO2 est un gaz à effet de serre: c’est prouvé depuis le début du XXe siècle, sauf erreur – la date pas le fait.
      3° Certes, la Terre a besoin d’un effet de serre pour le cycle de l’eau notamment mais si cela part en sucette quid des effets sur le CLIMAT. Les estimations/simulation, si elle ne sont pas toutes d’accord au niveau quantitatif, tendent vers un réchauffement GLOBAL, avec certes des variations LOCALES.
      4° Le réchauffement des océans est une réalité – j’ai moi-même eu l’occasion de travailler avec des spécialistes sur ce sujet – ainsi que leur acidification, ceci étant dû à une plus forte absorption du CO2 par les océans, tout cela entrainant une mort des écosystèmes les plus fragiles.
      5° Il y a une forte corrélation entre la diminution des forêts et l’augmentation du CO2 dans l’atmosphère puisque les arbres sont de bons stockages de CO2. De plus, lorsqu’on le brûle le CO2 stocké est libéré dans l’atmosphère.
      6° Les activités industrielles produisent d’autres émissions de gaz à effet de serre certes mais le CO2 est produit en plus grande quantité, et de loin, d’où le fait qu’on en parle le plus.

      Tout cela pour dire que l’accroissement de la quantité de CO2 dû à l’activité humaine entraîne une augmentation de l’effet de serre – il n’y a pas eu de grosses catastrophes telles que l’explosion d’un super volcan ou la collision avec un astéroïde ayant pu augmenter l’effet de serre de manière similaire. Cet effet de serre provoque une augmentation de la température globale de l’atmosphère terrestre ainsi que des océeans. Ce qui a un effet boule de neige: augmentation des températures dans la haute atmosphère – effet sur les jets streams – l’augmentation de la température des océans à un effet sur les courants maritimes (le Gulfstream vous connaissez ?) changeant le climat des régions côtières ainsi que sur les écosystèmes côtiers. A cela il faut ajouter la diminution des surfaces de glaces et neigeuses qui sont important car augmentant l’albédo de la planète et diminuant la quantité d’énergie du soleil absorbée par les sols. Avec le glissement des zones climatiques où la chaleur monte vers les pôles, les des zones de permafrost autrefois gelées en permanence libèrent petit à petit le méthane emprisonnés depuis des millions d’années. Le méthane étant aussi un gaz à effet de serre vient petit à petit ajouter son effet. Petit à petit, le température monte augmentant ainsi tout ces effets sur notre écosystème. Donc oui, le réchauffement climatique est une réalité, même Poutine y croit puisqu’il vient de signer un décret pour que mettre en place des mesures pour protéger son pays contre.

      Revenons à l’Australie, primo c’est un continent TRES aride, seul l’Antarctique reçoit moins de précipitations annuelles. Si le CO2 n’est en effet pas responsable directement des incendies, il a un effet direct sur le climat australien qui voit chaque année augmenter le nombre de jour de sécheresse, pas de changement depuis un moment. Je ne vous apprends rien en vous disant que le bois sec brûle bien mieux que le bois vert…

      Il n’y a, pour l’instant, pas d’épisode El Niño et encore moins El Niña qui viendrait étayer “l’anomalie climatique actuelle connue par l’Australie” et je doute que cela change (https://public.wmo.int/fr/info-ni%C3%B1oni%C3%B1a). Argument irrecevable une fois encore, à moins que vous n’ayez une source fiable qui dise autre chose. Navré de froisser votre petit ego climatosceptique.

      Je rejoins les pompiers australiens sur le fait qu’il faut entretenir les forêts puisque cela réduit les risques de propagation des incendies et leur facilite le travail mais réduire la surface des forêts sciemment sans replanter ailleurs est une aberration. De plus, si 5 mio d’hectares ont brûlé à l’époque c’est certainement par manque de moyens humains et techniques pour endiguer les foyers – voire même tout simplement du laisser-faire, je ne me suis pas renseigné plus car ce n’est pas important dans la discussion.

        1. Je vous cite : “il a un effet direct sur le climat australien qui voit chaque année augmenter le nombre de jour de sécheresse, pas de changement depuis un moment.”. Merci donc de me faire une démonstration étayer entre le nombre de jourS de sécheresse et le réchauffement climatique. Merci d’avance, c’est pour soulager mon ego de climatosceptique.

    2. Le fait qu’un cancer du poumon puisse se développer chez un non fumeur n’exclu pas la cigarette comme facteur agravant.

      La, c’est pareil. Le fait qu’il y aie eut un incendie en 1851 sur 5Mh avant les effets du réchauffement climatique n’implique pas que la modification du climat ne soit pas en cause comme facteur de risque en 2019-2020 (probabilité et intensité des vagues de chaleur augmentées). On parle ici de 10Mh brûlés (double de 1851) et ce malgré les efforts considérables des pompiers.

      Ce n’est pas non plus un épisode isolé, il suffit de voir les incendies exceptionnels en Sibérie, Suède et Californie de l’an passé qui sont tous exceptionels et liés à des épisodes de sécheresse/canicules anormaux.

  10. Très bien l’article !

    ET… (car il y en a toujours un) n’oublions pas que 18% des émissions des gaz à effets de serre, soit plus que les transports, sont attribués, selon, entre autres, un rapport de la FAO de 2006 – déjà – à l’élevage (également responsable de 37% des émissions de méthane anthropique et de 65% d’hémioxyde d’azote – production fourragère et fumier). S’ajoute à cette pollution de l’atmosphère, la dégradation des terres (plus gros utilisateur anthropique de la terre avec une appropriation de 26% de la surface émergée de la terre), l’utilisation et la pollution des eaux (8% à l’échelle mondiale des utilisations humaines d’eau essentiellement destinées à l’irrigation des cultures fourragères, 37% de l’utilisation des pesticides et 50% ! de celle des antibiotiques, ainsi qu’un tiers des charges d’azote et de phosphore dans les ressources en eau douce) et la perte de la biodiversité (elles seront bien tristes nos campagnes sans tout ce petit microcosme).

    Mmm les légumes bios locaux de semences paysannes pleine terre que c’est bon (surtout façon Alain Passard)

  11. M. Neirynk pèche par omission. La centrale de Mühleberg était bien plus sûre à la fin de son exploitation que lors de sa mise en route. Comme toutes nos autres centrales nucléaires, elle a continûment bénéficié de mises à niveau et de perfectionnements dans sa sûreté. Il faut aussi rappeler que les Japonais de Tepco avaient toujours refusé d’installer ces perfectionnements que la Suisse leur avait proposés.
    M. Neirinck ne devrait pas écrire que le CO2 est un polluant. Cette molécule n’est du reste pas classée comme telle par notre Office fédéral de l’environnement, car c’est une molécule indispensable à la vie. Sans risquer d’être taxé de « négationniste » en la matière, il faut aussi rappeler que le gaz à effet de serre le plus important sur Terre est simplement la vapeur d’eau. L’effet de serre de base sur Terre a permis de ne pas être en permanence une planète à -18 °C, mais de bénéficier d’un delta T d’au moins +32 K. Le jeu est très subtil entre l’effet de serre de la vapeur d’eau et celui du CO2. Sans ce second gaz, le premier se trouve vite stoppé puisque, de nuit, par exemple, la vapeur d’eau peut se condenser et donc quitter la scène de l’atmosphère où se joue le jeu complexe de l’effet de serre. D’autre part, le réchauffement des océans recrée de la vapeur et donc c’est alors elle qui amplifie l’effet de serre, on a un effet d’emballement qui fait aussi que l’eau des océans devenue plus chaude près de la surface peut relâcher le CO2 qui y est dissous, causant une nouvelle amplification. On sait que dans les périodes géologiques passées les élévations de température ont précédé les élévations de taux de CO2 dans l’atmosphère. Les deux phénomènes sont imbriqués pouvant mener à des comportements  de “cercles vicieux“, comme on les connaît actuellement. En tout cas, comme remèdes potentiels, je n’en vois point ; ce ne ne seront en tout cas ni des éoliennes ni des taxes qui nous en sortiront. Le sujet est vaste et il n’y a pas de YAKA.

    1. Tout défi est complexe et je n’ai pas la faiblesse de proposer un YAKA. Je me permets de vous renvoyer à mon livre “Avant qu’il soit trop tard”, aux éditions Cabedita. Je prends une centaine de pages pour recenser tous les aspects du problème qui n’est pas seulement technique, économique mais aussi hautement politique et, quand on va au fond des choses philosophique et spirituel. Je crois avoir témoigné que nous nous trouvons devant le défi de changer de culture.
      Quant au nucléaire je suis persuadé, en tant qu’ingénieur, qu’un accident est toujours possible, que des erreurs humaines se produisent continuellement et qu’elles peuvent se cumuler jusqu’à entrainer des catastrophes. Le Conseil fédéral en est d’ailleurs maintenant convaincu. Les ingénieurs suisses ne sont pas d’extraction divine. Le risque encouru est énorme par son ampleur même s’il est de faible probabilité. Mais il ne faut pas multiplier les deux en supposant que zéro fois l’infini est zéro. En bonne mathématique cela a une vraie valeur, bien estimée par les compagnies d’assurance qui refusent le risque.

    2. Voilà un commentaire qui me plaît, merci Monsieur. Effectivement, si la machine s’emballe, comme vous semblez le penser, les YAKA FAUKON, éoliennes, taxes diverses et autres spiritualités n’y changeront rien du tout… A se demander même si les remèdes que certains préconisent ne sont pas pire que le mal d’ailleurs !

  12. Merci, cher Monsieur ! Je vous suis tout à fait dans votre analyse qui nécessite d’aller jusqu’aux plans philosophique et spirituel. Je me réjouis de lire votre ouvrage, déjà commandé. Concernant l’avis du Conseil fédéral en matière d’énergie nucléaire, c’était là l’opinion du CF de 2011 et plus spécifiquement de ses quatre dames d’alors. Je ne suis de loin pas sûr que si le CF avait à traiter du sujet aujourd’hui, il arrive à la même conclusion. Du reste, l’Office fédéral de l’énergie vient de reconsidérer ses calculs de perspectives énergétiques : les REN n’arriveront pas à remplacer à temps le nucléaire, non seulement en quantité d’énergie, mais surtout en disponibilité au bon moment de la consommation demandée, nuit et jour, et en hiver, sans la réalisation concrète d’importants besoins de stockage saisonnier ; leurs facteurs de charge sont quasi misérables (en Suisse, 10 à 12% pour le PV, au maximum 22% pour l’éolien dans le bas Valais) et l’OFEN envisage dès lors une durée de vie du nucléaire de 60 ans (facteur de charge supérieur à 80%). C’est un paradoxe : faire durer de “vieilles“ centrales, au lieu de permettre d’en installer de plus modernes. Il ne faut pas oublier que, étant donnée la durée de vie courte d’une éolienne (10-15 ans) et d’une installation PV (20-25 ans), absolument aucune des installations faites à ce jour et jusqu’en 2025 n’existeront plus en 2050 ; donc tout reste et sera à faire après 2025 pour atteindre les buts déclarés de la “Stratégie énergétique 2050“ ! Même les 3 TWh/an, maintenant disparus, de Mühleberg ne seront pas remplacés de sitôt. On installe du PV en Suisse déjà depuis les années ‘80. Après 40 ans d’efforts, on a juste enfin dépassé les 2 TWh/an ; ce n’est pas faute d’avoir essayé ni subventionné à tout va. Lorsque la manne de la RPC et de la RU s’éteindra et disparaîtra, qui réinvestira de son portemonnaie pour remplacer son installation, faite dans le confort des subventions, devenue obsolète après sa durée de vie limitée ? Pour ce qui est du bilan CO2 par tête, les pays pourtant plus riches en éoliennes que la Suisse, comme le Danemark, l’Allemagne et l‘Autriche, ont tous des bilans pires. Aucun des trois n’est un exemple à suivre. L’électricité est encore produite en Allemagne à plus de 40% par des agents fossiles. Il n’en est heureusement rien chez nous.

    1. Une nouvelle fois encore, je vous dis merci. Vous faites preuve de pragmatisme et c’est bien ce qui manque dans ce débat ! Je serais politiquement moins correct que vous. La décision de ces quatre dames fut émotionnelle et sera tôt ou tard considérée comme une erreur !

    2. On peut effectivement se poser la question de la pertinance d’une sortie du nucléaire simultanément à la transition energétique, ou au minimum de leurs priorité relatives.

      Simple rappel : en terme d’énergie primaire, la suisse est 52% fossiles, 26% nucléaire, 13% hydro, 5% déchets, 5% bois-éolien-solaire. Si on part sur l’idée d’arriver à zéro fossile en 2050, cela signifie environ 1.7% d’ENR installé par année en terme d’énergie primaire. Pour le moment (i.e. après 20 ans d’investissements et invectives) le solaire + éolien c’est 2% en suisse. Autrement dit, sans remplacement du nucléaire il va falloir accélérer notre “transition” par un facteur 8. Si on remplace le nucléaire en sus du fossile, on parle de 2.5% / an, soit accélérer d’un facteur 12. C’est surement pas impossible, mais il faudra plus que les mesurettes actuelles pour y arriver.

      Ne serait-il pas plus judicieux de remplacer d’abord 26% de fossile avant de remplacer 26% de nucléaire ? Les allemands, malgré des investissement considérables dans les ENR n’ont pour le moment pas vraiment réduit les émissions de leur secteur électrique. La raison étant que pour le moment les ENR installées compensent l’arrêt du nucléaire, peu carboné lui aussi.

      Pour finir sur une note positive, remplacer les 18% de fossiles lié au chauffage par un combinaison de solaire thermique, pompes à chaleur et isolation est probablement une chose aisée et (relativement) peu chère. Les 34% de fossiles utilisés dans les transports sera nettement moins facile.

      Je recommande la lecture de

      Sustainable Energy – without the hot air – by David J. C. MacKay (très bon)

      et du blog : Do the Math – Using physics and estimation to assess energy, growth, options—by Tom Murphy

      1. Il y a des légendes qui ont la vie dure. Les Allemands ont réduit leurs émissions de CO2 de 25.4% à 18.8% de leur consommation dans les centrales électriques.
        “L’Allemagne a décidé en 2011 de sortir progressivement du nucléaire d’ici 2022. La réduction du nucléaire est compensée en partie par les énergies renouvelables telles que l’éolien, la biomasse et le solaire (de 16,6 % en 2010 à 40,1 % en 2019), mais aussi par un accroissement temporaire du recours au lignite (de 23,0 % en 2010 à 25,4 % en 2014 puis diminution à 18,8 % en 2019) très fortement émetteur de gaz à effet de serre. Le gouvernement a décidé de subventionner la fermeture anticipée de 8 centrales au lignite entre 2016 et 2019, soit 13 % des capacités allemandes dans le lignite. Début 2019, un accord a été trouvé entre les parties prenantes pour préconiser l’arrêt définitif des centrales au lignite en 2038.”

        1. Il n’y a pas que le lignite utilisé en Allemagne comme agent fossile pour produire de l’électricité.
          .
          Pour 2019 la statistique est (provisoirement) celle-ci : lignite 114,0 TWh (18,6%), anthracite 56,9 TWh (9,3%), gaz 91,3 TWh (14,9%), diesel 5,2 TWh (0,9%), soit 267,4 TWh en agents fossiles, soit 43,7%, sur une production nationale brute de 611,5 TWh, un chiffre en baisse par rapport aux années passées. Ces 43,7% sont un net progrès par rapport aux 51,0% de 2017 et 49,1% de 2018. Tous les REN ensemble font 242,6 TWh, soit 39,7% (aussi un net progrès par rapport à 33,1% en 2017 et 34,9% en 2018) et le nucléaire encore 75,2 TWh, soit 12,3% (c’était 22,2% en 1990), divers 26,3 TWh (4,3%).
          .
          Quant à savoir ce que les Allemands ont effectivement consommé eux-mêmes en 2019, on ne peut connaître exactement que le total, 574,9 TWh (y compris le pompage-turbinage). Comme l’Allemagne exporte 75,1 TWh, mais importe aussi 38,5 TWh, il est impossible de donner la couleur exacte de la consommation nationale allemande. En tout cas, il est faux de projeter les pourcentages ci-dessus sur le total de consommation, chose que l’on voit hélas souvent faite, mais qui fausse la réalité. Il en est de même en Suisse. Par exemple, les SIG ont beau dire qu’ils ne vendent que du “vert” et pas un kWh de nucléaire à leurs clients, du fait que le canton de Genève n’est pas en ilotage, la part de nucléaire n’est de loin pas négligeable. Il est parfaitement trompeur de donner une composition (physique) de la consommation d’électricité si l’on est relié aux réseaux. Seuls les chiffres comptables peuvent provenir de contrats commerciaux, mais les électrons n’en ont cure !

        2. En effet, je me vois dans l’erreur. C’est bien 25% de moins qu’en 1990. -10% du à la réduction de consommation et -15% par les ENR.

          Cepandant, si l’allemagne n’avais pas mis hors ligne ~50% de son parc nucléaire, elle aurait pu fermer une bonne partie des centrales à lignite restantes (~2/3).

          Mon point de vue est que en terme de prioritsé 1: on sort du carbone, puis 2: on sort du nucléaire. Le réchauffement climatique si non contrôlé (i.e. > +3°) sera bien plus dommageable qu’un accident.

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