On ne peut tricher avec la formation

 

 

Un secret de Polichinelle vient d’être éventé : les candidats suisses à l’EPFL réussissent moins bien en première année que les étudiants étrangers. Seulement 43% de réussites contre 57% pour les Français et même 61% pour les autres étrangers. Les résidents de la Suisse seraient-ils moins intelligents et (ou) moins motivés ? L’EPFL tente de rassurer en démontrant que si l’on sélectionnait les Suisses comme les étrangers, ils réussiraient aussi bien. C’est l’évidence même, cela ne valait même pas la peine de le dire.

 

Car effectivement tout titulaire d’une maturité suisse, quelle que soit l’option et quel que soit le résultat, doit selon la loi être accepté à l’EPFL. En revanche celle-ci peut fixer les critères d’amission des étudiants provenant de l’étranger. Il faut un bac scientifique avec une note de 16 en moyenne. Ce barrage a été mis en place pour freiner le flux de candidats étrangers attirés par l’excellente réputation de l’EPFL, probablement avec l’ETHZ la meilleure école d’ingénieurs du continent.

 

Les conséquences sont évidentes. Mieux un étudiant est préparé, plus il a de chances. On est presque gêné de débiter de telles lapalissades mais apparemment elles n’ont pas pénétré le cerveau des décideurs. On peut ajouter qu’un professeur essaie toujours de viser le niveau moyen de son auditoire. Trop au-dessus il perd les plus faibles, trop en dessous il ennuie les meilleurs.

 

Et donc ces excellents candidats étrangers représentent une aubaine pour l’institution Sa réussite ne dépend pas seulement de la qualité des professeurs mais aussi des chercheurs qu’elle réussit à recruter et former. Il en est ainsi aux Etats-Unis où les meilleures universités de Californie (Berkeley, Stanford, Caltech) ne recrutent bien évidemment pas leurs étudiants parmi les petits Californiens mais aussi à travers le vaste marché de intelligences de tout le pays et au-delà. Le défi est le même pour l’EPFL. Si le recrutement était limité à la Suisse, sa qualité serait bien moindre. Autre évidence.

 

Mais pourquoi sélectionner plus sévèrement les étrangers, en dehors de leur afflux ? Ne pourrait-on imaginer un système où tous les candidats sont traités de la même façon pour recruter uniquement les meilleurs sans tenir compte de leur passeport. Le passeport rouge à croix blanche ne garantit pas qu’ils bénéficient d’une illumination du Saint Esprit, qui leur soufflerait les bonnes réponses aux examens. Au contraire, engager des porteurs de maturité mal préparés en mathématiques et physique est un véritable traquenard. Parce qu’ils ont le droit juridique de s’inscrire, on les trompe en laissant croire que cela garantit leur réussite.

 

On peut ajouter que la Suisse souffre du défaut de 26 systèmes gymnasiaux différents. Le communiqué de l’EPFL ne se risque pas à des comparaisons entre cantons. Mon expérience personnelle est que les candidats du Valais et de Fribourg sortaient de la moyenne. Il serait intéressant de confirmer ou d’infirmer cette impression.

 

Dans une école d’ingénieurs il n’est pas possible de tricher avec sa formation antérieure. Un certain nombre de matières doivent être maîtrisées à fond. On n’a pas le temps de recommencer leur acquisition. Au-delà de la réussite à l’EPFL, cela pose la question d’une unification des exigences au niveau du gymnase.

 

Et enfin, pourquoi ne pas faire simple plutôt que compliqué. S’il y avait un examen d’entrée pour tous, le problème n’existerait plus. Au dire de l’EPFL c’est impossible. Pourtant c’est le procédé utilisé par beaucoup d’écoles étrangères.

 

Jacques Neirynck

Jacques Neirynck est ingénieur, ancien conseiller national PDC et député au Grand Conseil vaudois, professeur honoraire de l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), d'origine belge, de nationalité française et naturalisé suisse. Il exerce la profession d'écrivain.

67 réponses à “On ne peut tricher avec la formation

  1. 43% de réussites constitue un gaspillage inouï sur les plans humain comme financier. Cela ne me semble pas être une situation acceptable.

    1. Il y a 40 fois plus de français que de romands au niveau population. L’EPFL ayant agrandi leur bassin de recrutement à toute la France, ceci se passe au détriment des jeunes romands qui sont exposés à une compétition injuste.

      1. Après leurs études les ingénieurs suisses travaillant dans des entreprises suisses sont soumis à la concurrence internationale de pays bien plus peuplés. Selon vous cette concurrence est injuste?

        1. Non. Mais c’est le rôle de l’epfl de les préparer à cette concurrence, pas de les discriminer en les exposant à une concurrence internationale AVANT le début de leur formation.

          Encore une fois, l’epfl n’a aucune chance d’exister si on l’ouvre à la concurrence internationale pour son financement; donc souffrez que l’argent public soit utilisé pour former en priorité nos enfants.

          1. Nos enfants sont formés en priorité puisqu’il bénéficient du privilège de leur maturité suisse qui leur évite la sélection infligée aux étrangers. Tous ceux qui sont capables réussissent. Ceux qui n’y arrivent pas sont victimes de leur mauvaise préparation antérieure et non pas de la concurrence de jeunes mieux formés et (ou) plus travailleurs.

        2. Evidemment, c’est une simple question statistique. Pour tout niveau de compétence, il y a toujours 40x plus d’étudiants français que d’étudiants suisses. Le nombre d’étudiants français continuant à augmenter, a égalité de competences et prenant toujours les meilleurs, il y aura bientôt pas plus qu’un étudiant suisse sur 40 français qui aura le niveau pour entrer à l’EPFL. Est ceci tenable sur le plan politique? Mes impôts ne sont pas là pour payer la formation des petits français!

          1. Quand les petits français arrivent chez nous, ils ont déjà été nourris et formés jusqu’à leur vingtième année aux dépens de leurs parents et des contribuables français. En investissant notre argent pendant cinq ans nous avons d’excellents collaborateurs et la France perd tout. Qui est perdant?

          2. Exact. Au niveau du doctorat, il y a sauf erreur 80% d’étudiants étrangers. Il en est de même pour toutes les bonnes universités qui attirent des chercheurs du monde entier. C’est un privilège d’entre parler chinois ou japonais dans les couloirs. C’est un excellent signe.

  2. Cher Monsieur,
    Je puis je me batterai par référendum jusqu’à mon dernier souffle pour que votre vision de l’EPFL ne s’impose jamais. Vous n’avez rien compris à notre pays fédéral. C’est regrettable.

    1. La compétition internationale en techniques de pointe ne peut être asservie à une vision confédérale datant de deux siècles. Le seul but de l’EPFL est de former les meilleurs ingénieurs et chercheurs parce que la prospérité économique du pays en dépend. Si vous avez un autre but à lui assigner, il serait temps de le formuler.

      1. Vous avez juste oublié le terme “suisse”.
        Former les meilleurs français/russes/chinois/… qui mettront ensuite leur formation à exécution en France/Russie/Chine… n’apportera pas un centime à la prospérité de notre pays…

        Oui, il faut une epfl ouverte pour que nos enfants puissent se frotter aux meilleurs. Mais réduire l’epfl aux meilleurs sera sa ruine car il n’existe pas de financements privés suffisants pour l’eth et l’epfl en Suisse (seule l’eth surivra d’une mise en concurrence ouverte/accrue des sources de financement). Et si vous coupez l’epfl de la population, vous perdrez son financement public.

        Avoir la meilleure école d’ingénieurs pour que nos enfants y soient exclus (respectivement minorisés) = suicide politique. Le problème tient au BAC, dont le niveau est trop faible, pas aux équilibres qui cimentent la paix confédérale.

        Vous reproduisez ici les mêmes erreurs idéologiques de la gauche.
        – La gauche croit qu’avec de l’argent public et de bons sentiments, on peut tous devenir des federer;
        – vous croyez qu’en imposant le niveau de federer à tous, vous conserverez un financement public de l’école.

      2. Rappel de l’alinéa 2: les EPF tiennent compte des besoins du pays.
        (or le premier besoin du pays est de former ses propres citoyens)

        But des EPF:
        1 Les EPF et les établissements de recherche ont pour mission:
        a. de former des étudiants et du personnel qualifié dans les domaines scientifique et technique et d’assurer la formation continue;
        b. de se consacrer à la recherche en vue de faire progresser les connaissances scientifiques;
        c. de promouvoir la relève scientifique;
        d. de fournir des services de caractère scientifique et technique;
        e. d’assurer le dialogue avec le public;
        f. de valoriser les résultats de leurs recherches.

        2 Ils tiennent compte des besoins du pays.

        3 Ils accomplissent leurs tâches à un niveau reconnu à l’échelle internationale et favorisent la coopération internationale.

        4 Le respect de la dignité humaine, la responsabilité à l’égard des bases d’existence de l’homme et à l’égard de l’environnement ainsi que l’évaluation des retombées technologiques guident l’enseignement et la recherche.

    2. Pouvez-vous alors préciser qu’elle st VOTRE vision de l’EPFL? Une école d’ingénieurs, qui se veut parmi les meilleures du monde, qui accepterait quasiment tous les Suisse qui le souhaitent, … quitte à ce qu’ils doivent se rendre compte après un an ou deux qu’ils n’ont pas les capacités pour ce genre d’études? Comme je l’ai écrit plus haut, quel gaspillage humain et financier!

      1. Votre vision du gaspillage s’appliquerait également dès l’école primaire… et ce serait la fin de l’école gratuite et pour tous. Imposer les meilleurs ne signifie par ailleurs pas qu’ils seront les meilleurs ultérieurement. Au contraire… Vous aimeriez une promotion de clones de Cédric Villani, pour prendre un exemple médiatique?

        La maturité doit être un examen sélectif suffisant pour assurer la réussite à l’epfl… ce qui n’est pas le cas. Il ne faut cependant pas s’attaquer aux fondements de notre société suisse, qui assure à tous ceux qui ont le BAC l’accès aux hautes écoles, mais se battre pour hausser le niveau du BAC, surtout en maths.

        Et, ainsi, vous réglerez toutes les difficultés.
        Enfin, je rappelerai que les financement de l’epfl dépendent de la promesse que nos enfants y auront accès sans discrimination. Vous voulez une académie mondialisée, sans favoritisme des natifs?, alors il vous faut trouver un financement 100 % privé.

        Et, sincèrement, vous croyez vraiment que l’epfl coûterait un centime moins cher avec 50% d’étudiants suisses en moins ? Elle serait juste rejetée par la population … mais toujours aussi chère.

        1. Faut-il engager des jeunes dans une voie sans issue parce qu’ils n’ont pas été préparés mais qu’ils sont suisses et que leurs parents paient des impôts? Etrange conception de la responsabilité des adultes à l’égard des jeunes. Cela nous ferait-il plaisir qu’il échouent après avoir passé un an à l’EPFL. La solution est bien une maturité sélective et surtout une maturité de type mathématique.

          1. Je n’ai aucun problème à augmenter la partie mathématique au gymnase et à encourager (mais pas à rendre obligatoire) les futurs ingénieurs à suivre une filière gymnasiale de ce type et les préparant à l’epfl. Mais ce n’est pas ce que vous défendez.

            Encore une fois, l’échec à la première année de l’epfl ne tient pas à son ouverture à tous ceux qui bénéficient d’une maturité suisse mais au fait que le BAC suisse ne prépare pas suffisamment aux études supérieures. Et, sincèrement, je préfère que mes enfants échouent après avoir donné le meilleur d’eux-même après une année qu’apprendre qu’ils n’auront même pas l’opportunité de se dépasser car un professeur du haut de sa citadelle a décrété qu’on devait réserver “son” école à une élite internationale.

            Votre discours ressemble d’ailleurs à celui tenu il y a quelques années et qui disaient à quoi bon accueillir les filles; regardez, “j’ai” décrété du haut de ma citadelle qu’elles n’ont pas le niveau. Aujourd’hui, vous décrétez que les “jeunes” suisses (vos prédécesseurs disaient: les jeunes filles) s’engagent dans une “voie sans issue” alors que vous savez très bien que ce n’est pas aussi simple et que ceux qui travaillent durs réussissent et comblent les lacunes d’un système éducatif plombé par des missions hétérogènes..

            Et bien sûr qu’il est de la responsabilité des parents que d’assurer que leurs enfants auront l’opportunité de défendre concrètement leur chance ! Je sais très bien qu’il y a une flopée d’étudiants qui ont été dorlotés pendant leurs études gymnasiales et qui souffriront d’un état de stress post-traumatique après leur confrontation à la durée réalité des maths (c’était difficile pour vous de leur dire qu’ils n’avaient pas le niveau et vous souhaitez soulager vos successeurs de cette tâche qui vous a traumatisé ? 🙂 ).

            Pour autant, il faut leur donner une chance de se réveiller et de révéler leur potentiel. A ce défaut, à quoi bon avoir une epfl en Suisse ? L’eth suffira.

            Et vous savez que l’epfl ne survivra jamais à la fin des subventions publiques (qui reposent sur les fondements de notre pacte fédéral) et à la mise en concurrence d’un financement privé.

  3. Ben voyons! Les étudiants suisses n’ont pas le niveau. C’est la conséquence de la réformite scolaire d’inspiration gauchiste constructiviste qui sévit chez nous depuis trente ans.

    Le niveau a baissé. C’est pitoyable.

    On apprend que les candidats valaisans et fribourgeois sont meilleurs que ceux des autres cantons. Pas étonnant. Le niveau a moins baissé en Valais et à Fribourg parce que ces cantons sont plus conservateurs, donc gouvernés plus à droite donc l’école a un meilleur niveau niveau parce que c’est moins gauchiste, le système scolaire est plus exigeant, plus autoritaire et plus traditionnel. Ils ont eu moins de réformes qui mettent la pagaïe et ils n’ont pas dû subir des marxistes comme Anne-Catherine Lyon et C.e.s.l.a Amarelle. Le résultat est là.

    Les élèves suisses ne sont pas plus bêtes que ceux des autres pays. Çe qu’on constate çe sont les conséquences d’une politique scolaire.

    C’est tout à fait vrai: on ne peut pas tricher avec la formation!

    1. Nous sommes bien d’accord. La gauche gérant l’enseignement obligatoire par réflexe formatera les enfants pour qu’ils deviennent ses électeurs en évitant de trop bien les former. Une fois qu’ils sont engagés dans une carrière professionnelles réussie, ils passent à un parti bourgeois.

      1. Ca fait plaisir d’être pour une fois d’accord avec vous. Ca n’arrive pas souvent.

        Étant partisan du fédéralisme je ne suis pas en faveur d’une centralisation de la formation. D’ailleurs, sauf erreur il existe déjà une commission fédérale qui pose des exigences uniformes pour la maturité fédérale. Cela devrait suffire.

        De toute façon, même si vous élevez les exigences en mathématiques etc., le problème demeurera: les élèves déformés par des pédagogues gauchistes dans le canton de Vaud seront toujours plus faibles que ceux des cantons conservateurs. Je ne vois pas d’autre solution qu’un examen d’entrée à l’EPFL, calibré pour que les candidats aient le niveau international. L’EPFL doit garder son rang.

        Cela ne pourra qu’avoir un bon effet en politique intérieure suisse: quand les parents vaudois auront compris que leurs rejetons échouent systématiquement à cet examen, alors que les Valaisans et les Fribourgeois réussissent, une prise de conscience se fera et alors on devra se débarrasser de ces gauchistes comme C.e.s.l.a Amarelle à la tête du département de la formation. Ou alors, le niveau continuera à baisser jusqu’à atteindre celui d’une confédération d’états socialistes latino américains.

    2. Dans les cantons de Fribourg et du Valais, le gymnase dure 4 ans mais seulement 3 ans dans le canton de Vaud. Donc évidemment que les Fribourgeois et les Valaisans sont mieux préparés. Dans le canton de Vaud, le gymnase en 4 ans n’est pas pour demain puisque tous les gymnases sont bondés et aucun nouveau gymnase n’est en construction actuellement. La faute à notre ministre des finances ?

  4. Le débat est intéressant… Les écoles polytechniques sont-elles Suisses, Européennes ou privées?. A ma connaissance, elles dépendent politiquement et financièrement de la confédération n’en déplaise à leur prétention. Leur mission est donc de s’insérer dans le cycle de formation Suisse pour former des ingénieurs pour l’industrie Suisse. Le taux d’étudiants étrangers n’est qu’un effet collatéral des accords commerciaux que la Suisse a signé avec UE. Cette concurrence d’étudiants étrangers ayant souvent suivis des études supérieures au niveau d’entrée requis ne va pas sans poser de sérieux problèmes (voire la fermeture de la Haute Ecole de Musique de Neuchâtel). Le système Suisse a sans doute la particularité de permettre à ses bacheliers d’entrer librement dans l’école de leur choix. Introduire un examen ou des conditions plus sévères revient à dévaloriser la maturité. Sans doute est-ce là le vrai problème: les cantons les plus conservateurs forment les meilleurs étudiants. Pourquoi? De mon point de vue, la notion de valeur est directement en relation avec la formation. Les théories de gauche sur la pédagogie n’ont servi qu’à faire la promotion de l’esprit de consommation ce qui augmente la fragilité des jeunes devant le stress. Il n’y a plus d’enseignant mais des animateurs (dont le diplôme n’est même pas reconnu par le club Med). Dans l’ancien modèle, les valeurs prônées étaient au contraire la curiosité, la ténacité et l’autonomie. Ces valeurs correspondent mieux à ce qui est attendu d’un étudiant du poly.

  5. Vu l argent public qu engloutissent les EPF, la moindre des choses serait qu elles assurent une transition digne avec le gymnase. C’ est à dire investir dans la formation des étudiants en reconnaissant que ce n est pas à elles de fixer arbitrairement les exigences de la maturité, mais bien d en assurer la suite avec honneur plutôt qu avec dédain..
    Votre texte devient carrément loufoque lorsque vous inversez les causes et les conséquences. Les étudiants suisses, dans leur majorité, font confiance au système de formation que nous finançons, et s attendent bien entendu à ce que le passage dans les EPF soit conçu de manière à leur permettre de réussir. Lorsqu’ils auront compris que les EPF ont changé les règles du jeux, ils feront comme les autres, et payeront de leur poche une formation supplémentaire en math. Alors ils réussiront aussi bien que les autres. Le système de formation suisse, lui, aura malheureusement perdu une partie de la confiance des gens qui le financent.

    1. L’EPFL a prévu une transition facilitée à la fois par une année préparatoire mais elle est imposée aux étrangers et, par définition, pas aux Suisses munis d’une maturité. Par ailleurs les étudiants en échec après le premier semestre sont transférés dans un semestre de rattrapage. Il n’est pas loufoque de constater qu’un système secondaire gouverné librement par les cantons et deux écoles d’ingénieurs gouvernées par la Confédération ont par nature de la peine à se raccoder. La question est bien : va-t-on imposer à l’EPFL de baisser ses exigences ou aux gymnases de les relever?

  6. Mais quelle serait alors la raison d’être de la maturité si un exament d’entrée à l’EPFL devait s’y ajouter sans le remplacer ? C’est plutôt l’enseignement au gymnase qui devrait faire l’objet d’un examen. Entre les deux extrêmes d’un mauvais enseignement suivi d’un certificat de maturité accordé facilement, et un bon enseignement suivi d’un examen trop exigeant, quelle est la réalité actuelle ? On peu penser que c’est à l’étape du gymnase que quelque chose cloche, imposer un examen d’entrée à l’EPFL reviendrait à ignorer le rôle de l’enseignement gymnasial au lieu d’en faire la critique.

    1. Ce sont les format(t)eurs de maîtres qui devraient faire l’objet d’un examen approfondi – y compris psychiatrique. En effet, J’ai rarement entendu autant d’insanités proférées sur l’école que pendant ma (dé)formation pédagogique. Chien! Elle est bien gardée, la science…

      1. @ Professeur Tournesol

        Il y a bien trop longtemps que j’ai fait mon gymnase pour me faire un avis sur la qualité de l’enseignement actuel, mais je ne le considérais déjà pas extraordinaire à l’époque, il fallait compter sur la chance pour tomber sur un professeur motivé, que ce soit en chimie, physique, ou sciences naturelles, et pour les maths je ne saurais dire, ce n’était pas mon intérêt premier, mais qui sait ?.. Je me souviens de mon professeur de chimie au gymnase qui avait commencé comme temporaire, après avoir abandonné ses études de médecine en cours de 3e année, puis était nommé fixe. Au lieu de me servir de mes notes prises en classe pour préparer mon travail écrit, j’avais étudié la théorie des valences dans un livre niveau uni de chimie minérale, ce qui était une bonne idée pour bien comprendre la chimie, mais pas pour « faire une bonne note… » Les 25 élèves de ma classe avaient tous bien réussi leur épreuve, sauf moi ! J’avais alors repris à la maison mon livre, placé à côté de mes notes de cours, et comparé le cheminement de part et d’autre. La théorie des valences du professeur de gymnase ne tenait pas debout, elle était impossible. Ainsi, un prof qui donnait son cours complètement faux sans réfléchir, n’avait réussi à apprendre à tous ses élèves qu’à faire une bonne note… Est-ce que c’était lui qui pouvait nous intéresser à la chimie, dans cette période où justement on s’oriente pour faire un choix avant l’uni ou ailleurs ?.. Je n’avais pas choisi la chimie après le Bac, mais avais des cours de chimie minérale à l’uni en première année, donnés par le professeur de mon fameux livre (Fechotte) : Cet homme qui aimait enseigner et nous transmettait sa passion m’avait fait découvrir autrement la chimie ! Pour la physique pareil, les cours monotones du prof de gymnase à recopier sur le tableau noir ne m’inspiraient pas, avant qu’il ne soit en congé maladie et que son remplaçant, étudiant en physique, nous la montre sous un nouveau jour. Depuis là j’adorais la physique et ne faisais que des bonnes notes ! Quel dommage donc, qu’il fallait attendre un bon hasard ou la première année d’uni pour avoir d’authentiques professeurs. Aujourd’hui j’ignore ce qu’il en est, je lis dans de nombreux commentaires que « les gauchistes » seraient à l’origine de l’affaiblissement de l’enseignement et des exigences. J’en doute un peu, parce qu’à l’époque dont je témoigne, les profs du POP ne montraient que le bout du nez, le directeur leur menait la vie dure ! Il y aurait peut-être actuellement bien d’autres facteurs à considérer que l’idéal politique. Comme établir de meilleurs critères d’évaluation sur les qualités supplémentaires qu’un candidat devrait posséder en plus de son diplôme avant d’entrer tout droit à la salle des maîtres. Et cela déjà au secondaire… Cela éviterait le remède facile d’une sélection abrupte et tardive, après un examen de maturité qui n’a alors plus de sens. On ne mène pas les étudiants comme du bétail en rapport des besoins en productivité de l’EPFL !

        Question au Professeur Tournesol, si je ne suis pas trop curieux : Est-ce le surnom que vous donnent vos étudiants ? Une chose est en tout cas certaine, tous ceux et celles qui ont fait la connaissance de Tournesol dans leur jeunesse se souviennent de lui longtemps après !

        1. Cher Dominic,

          Comme vous, mes souvenirs d’école remontent à loin. Retraité, moi aussi, j’ai connu, à tour de rôle, l’école dite autoritaire et normative où l’élève n’avait aucun droit, où la discipline était quasi militaire et où, malgré leur disparition officielle, les châtiments corporels étaient encore pratiqués par certains nostalgiques – fort peu nombreux, par chance – du « bon vieux temps »; puis l’école permissive – certains disent même: compassionnelle – d’après mai 68 et enfin celle en mut(il)ation permanente, manière pour elle de perdurer, ceci aux frais du contribuable. Comme vous, j’ai donc, sinon l’expérience, du moins l’avantage du recul pour me faire une idée de l’enseignement, que j’ai pratiqué pendant quelques années, tant dans le public que le privé, sans m’y attarder outre mesure. Oui, il existe une vie en dehors de l’école.

          L’école actuelle se veut héritière de la pédagogie de Célestin Freinet – lui-même révoqué par l’Education Nationale ! -, dont se sont inspirés les auteurs de la Charte de Pau de 1968, considérée comme point de départ de l’école moderne. Cette pédagogie plaçait l’élève au centre de son projet, reléguant le maître au rôle de simple exécutant des directives de l’instruction publique. Le mythe de l’Elève-Roi était né. En renversant les rôles, l’école s’assurait du même coup le contrôle et la surveillance des maîtres, ces contestataires en puissance, par la formation. C’est elle, sujet de ce blog, qui pose problème.

          En effet, les maîtres ont peu à peu perdu le contrôle des méthodes et moyens de leur enseignement, planifié et décidé d’en haut. Ils ont été écartés des réformes, auxquelles ils n’ont pris aucune part. Or, comme disait Michel Butor, les réformes n’ont pour but que de maintenir le statu quo. Quant à la formation, elle ne profite qu’aux formateurs.

          Mais les réformes scolaires font couler assez d’encre, pour le plus grand plaisir des journalistes. Inutile donc que j’y ajoute mon grain de sel.

          En réponse à votre question sur mon pseudo de « professeur Tournesol », je le dois d’une part à l’attachement que j’ai gardé, comme tant d’autres, à l’illustre personnage inventé par Hergé (qui se serait inspiré d’Auguste Piccard), mais aussi à mon ancien directeur de laboratoire à l’EPFL (aujourd’hui professeur honoraire à la retraite), où j’ai travaillé à quelques reprises comme assistant-chercheur. Comme je n’étais pas du sérail, constatant mon amateurisme, mon directeur, aussi charmant qu’il avait une main de fer dans un gant de velours, m’avait affublé de cette appellation bien contrôlée. J’avais alors proposé qu’on l’inscrive à la porte de mon bureau. Depuis, je garde un faible pour elle.

          Amicalement vôtre,

          T. T.

  7. Je ne pense pas que les étudiants en première année, non-résidents à l’origine, sont les meilleurs chercheurs qui enrichissent nos EPF. Toutes les universités qui occupent le haut du Ranking sont payantes, et très chers, sauf chez nous. CHF 1’500.- par an pour les étrangers contre CHF 500 pour les résidents. Rien que des français il y a 7’000.- qui sont formés quasi gratuitement dans les universités suisses contre 2’000.- d’origine résidents-suisse qui étudient en France, la majorité étant des français naturalisés suisse. Toute la politique des gnomes de Zurich est construite pour plaire à l’UE et aux institutions de Ranking qui valorisent un nombre élevé d’étrangers, et si le peuple ordinaire suisse crève, cela n’a pas beaucoup d’importance, qu’ils aillent faire des apprentissages pour plaire à Monsieur Schneider-Ammann. Un professeur de votre calibre sait très bien que le but ultime de la difficulté du programme en mathématiques de la première année est conçu pour des motifs éliminatoires, car les places sont comptées à partir de la 2ème année. Dans un monde idéal les EPF ne doivent former que des résidents, pour que nos avancés techniques restent entre des mains suisses. Le patron de la physique quantique en Chine a été formé en Belgique, est-ce que cela est normal? peut-être, moi je pense que non. L’angélisme a des limites. Avec toute cette générosité, payée ultimement par chacun des contribuables suisses , l’UE nous menace d’exclusion des programmes de recherches. Vivement que les suisses reprennent leur destin en main.

    1. Tout le monde n’a pas les dons pour devenir ingénieur ou médecin ou musicien. L’industrie suisse a un besoin urgent d’ingénieurs de très haut niveau, plus que ne peut fournir une population de huit millions d’habitants. Les Etats Unis ont prospéré en attirant les meilleurs chercheurs du monde entier. Il ne sert à rien de gémir sur leur brain drain. Il faut l’organiser à notre bénéfice. Par nature les chercheurs constituent une main d’œuvre très mobile : ils vont là où sont réunies les meilleures conditions de travail.

  8. L’EPFL, l’ETHZ, HEC et autres formations universitaires avancent selon les critères internationaux et plus ils s’y conforment, plus ils attirent des enseignants et chercheurs de qualité. C’est un mouvement en spirale vers le haut.
    Des lors l’enseignement de base qui doit vous permettre d’y accéder doit être exigent et encourager nos jeunes d’affuter leurs ténacité.
    Soyez rassurés, les profs de l’enseignement pré-universitaire sont pédagogues et armés pour dispenser un enseignement approprié des matières et les élèves sont en général curieux et nombreux à en avoir les capacités. Le problème semble effectivement se situé au niveau des programmes et de ceux qui les conçoivent. Il y règne probablement une vision politique dépassée.
    Un autre aspect est l’implication des parents qui devraient être encore plus attentifs et critiquent vis à vis de cette ambiance de société du gaspillage et de la consommation, vision économique sans avenir.
    Le problème du climat aura là j’imagine un impact bénéfique pour une meilleure formation.

  9. Bonjour, parlons un peu d’argent. Puis-je savoir combien coûte les études à EPFL/Z pour les étudiants suisses ou étrangers ?
    Dis autrement, les impôts que je paie pour ces écoles servent-ils à financer les études de nos concitoyens qui vont apporter de la valeur au pays ou financent ils aussi les études des étrangers qui repartent ensuite dans leurs pays ?
    Si le nombre de suisses diminue, alors ces écoles doivent devenir des centres de profits et déposer systématiquement des patentes sur les inventions faites par les étudiants grâce à l’infrastructure mise à disposition.
    La Suisse ne peut pas / ne doit pas financer les pays qui envoient ses meilleurs étudiants et qui deviennent nos concurrents internationaux.
    Ces pays n’ont donc pas à ce soucier d’investir dans des écoles supérieures !
    Je crois que nos dirigeants ont une vision du passé lointain, sans la moindre compréhension de l’économie d’aujourd’hui !

    1. Le but est bien évidemment de recruter les meilleurs éléments sur le marché international et ensuite de les garder! J’ai obtenu au parlement que les diplômés étrangers disposent de3 six mois pour trouver une place en Suisse et beaucoup le font. Donc ce n’est pas nous qui finançons l’industrie de pointe étrangère, ce sont les pays étrangers qui financent nos futurs ingénieurs en nous adressant des jeunes de vingt déjà formés, qui ne nous ont rien coûté!

      1. Désolé, mais vous n”abordez pas l’aspect crucial des coûts et du retour aux investissements.
        Ceux qui restent, apportent ils de la valeur au pays, pas sûr du tout ?
        Les vrai inventeurs quittent le pays car ne trouvent pas de financement, donc les brevets doivent être partagés avec les écoles.
        L’argent dépensé doit impérativement profiter au pays et aux citoyens qui sont exsangues avec les impôts et charges diverses.
        Le niveau de vie de la classe moyenne est en chute libre, soyons clairs.
        Des actions doivent être prises au plus vite, surtout avec la guerre commerciale en cours où la Suisse chute dans TOUS les classements internationaux, du banking, à l’engineering, informatique, etc !

        1. J’ai toujours trouvé du financement pour mes recherches, venant du Fonds National ou de sources privées. Pourquoi les diplômés étrangers n’apporteraient-ils pas de valeur au pays? S’ils sont engagés dans une entreprise c’est qu’ils l’apportent. Dès lors l’argent dépensé pour leur formation profite au pays en créant des emplois.
          Si le niveau des deux ETHZ et EPFL baissaient, l’industrie de pointe qui est notre ressource vitale en pâtirait. La classe moyenne n’en tirerait aucun bénéfice. C’est parce que l’ETHZ a été fondée voici plus d’un siècle que la Suisse est passée de pays agricole pauvre à pays industriel riche. On peut considérer que c’était un bon investissement.

      2. Répond-il du haut de sa citadelle… mais ne donnant pas la moindre statistique confirmant ce qu’il dit.

        Oui, nous détruisons certainement les meilleures ressources des pays du tiers monde, en nous les accaparant (ce qui devrait être un crime reconnu internationalement; je pense en particulier aux médecins et aux ingénieurs agronomes), mais les étudiants (plus nombreux) des états qui sont nos concurrents directs rentrent vraisemblablement chez eux massivement (jusqu’à preuve du contraire…).

        Et comparer l’attrait du marché suisse à celui des USA est ridicule.

        Si la Suisse a effectivement besoin d’ingénieurs, ce serait bien que l’on arrête de former les ingénieurs de nos concurrents et commencions par former nos enfants (en améliorant la formation gymnasiale qui doit servir à préparer nos enfants aux grandes écoles).
        De la même manière, si la Suisse a besoin de bébés, ce serait bien que l’on finance une politique familiale nationale plutôt que d’encourager l’installation de nouvelles personnes venues de très loin au péril de leur vie.

        A mon avis, malgré votre formation scientifique, vous donnez trop d’importance à votre opinion personnelle plutôt que construire une opinion sur la base de chiffres concrets.

        1. Ce n’est pas ridicule de comparer l’attrait de la Suisse à celui des Etats-Unis. Nos deux EPF ont un niveau comparable et par maints indicateurs nous sommes aussi bons ou meilleurs, par exemple l’espérance de vie qui est quatre année plus longue chez nous.
          Par ailleurs quel parti défend une politique familiale, crèche, allocation, congé parental, assurance maladie?
          Je n’ai pas d’opinion personnelle sur la réussite des étudiants de l’EPFL, je me contente de transmettre les statistiques publiées.

  10. cette statistique ne veut rien dire : il va de soit que les étudiant étrangers proviennent de milieux aisés capables de payer des études dans un pays riche.
    J’ai connu un Français venant d’une famille très aisée qui est arrivé à l’EPFZ on ne sait trop comment . Il s’est comporté en touriste pendant une année avant d’échouer lamentablement aux examens de première année . La sanction vaut pour tout le monde ! Vous avez une année entière pour vous préparer .
    La deuxième année est encore plus difficile , parce que l’école ne veut garder que les candidats potentiels au diplôme final !
    J’ai aussi connu des étudiants venant de tous horizons , certains pouvaient obtenir des bourses dans des universités européennes à conditions de remplir des conditions exigeantes , donc tout le monde n’y avait pas accès !
    Par contre , la Suisse se doit de rendre ses universités accessibles aux détenteurs de maturité et le test de la première année est impitoyable : on ne veut pas laisser des étudiants gâcher 4 ans de leur vie sans obtenir de diplômes , mais il en va de même pour les CFC et autres filières.
    Le problème est que certains établissements en Suisse promettent des maturités en baissant le niveau et laissent l’illusion que l’accès à l’université est facile .
    La filière scientifique au moins doit être plus rigoureuse et plus exigeante , pas besoin d’examen d’entrée supplémentaire .

  11. En 1962, l’amiral H. G. Rickover, inventeur du sous-marin nucléaire “U.S.S. Nautilus”, submersible qui a, le premier, passé sous la calotte polaire, publiait un livre intitulé:
    “Swiss Schools and Ours – Whey Theirs Are Better” (Les écoles suisses et les nôtres – pourquoi les leurs sont meilleures). Dans ce livre, le célèbre amiral dressait un tableau impitoyable de l’état catastrophique de l’enseignement secondaire américain, en particulier dans les domaines scientifique et technique.

    Si l’on en croit l’auteur, qui n’est d’ailleurs pas le seul à reconnaître la qualité du système suisse d’enseignement, pourquoi nos étudiant(e)s ont-ils tant de peine à se démarquer de leurs homologues étrangers? Pourquoi les candidats suisses à l’admission à l’EPFL réussiraient-ils moins bien que les étudiants étranger? En quoi un examen sélectif pour tous à l’entrée résoudrait-il le problème?

    Et si l’on posait la question à l’inverse? Pourquoi les meilleures hautes écoles romandes, dont les responsables ne manquent pas une occasion de rappeler combien elles brillent dans les “rankings” internationaux, battent-elles aussi le triste record de diplômé(e)s suisses au chômage? Selon les chiffres de 2018 de l’Office Fédéral de la Statistique (OFS), l’Université de Genève (UNIGE) – sans établir pour autant de lien de cause à effet entre études et emploi – vient même en tête avec 9,6 % de diplômé(e)s sans emploi au terme de leurs études.

    La réponse ne se trouverait-elle pas dans le dysfonctionnement interne des hautes écoles elles-mêmes? C’est ce que laisse supposer le récent rapport de l’Assemblée d’UNIGE, son organe faîtier, sur la gouvernance de cette institution – rapport disponible au lien suivant: ‘https://www.unige.ch/assemblee/files/5115/5740/3875/Rapport_Gouvernance_v3.4.pdf’.”

    Qu’on se le lise!

    1. Il cite cette étude (en lien en fin de l’article)
      https://www.24heures.ch/suisse/universitaires-romands-souvent-chomage/story/27095637

      Je n’y trouve pas le mot “suisse” qu’il insère dans “diplômé(e)s suisses au chômage”…
      Au contraire, je lis: “Pour résumer, le fait que les migrants affichent un taux de chômage au sens du bIT plus élevé que le reste de la population s’explique donc essentiellement par la forte part, parmi eux, de diplômés de nationalité non européenne, leur âge moyen plus élevé que la moyenne et le fait qu’ils sont nombreux à résider dans la région lémanique. À quoi s’ajoute le fait qu’ils sont plus souvent titulaires d’un master HEU ou d’un doctorat et ont suivi plus rarement une formation dans l’enseignement ou dans la santé.”
      https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/education-science/integration-marche-travail/tertiaire-hautes-ecoles.assetdetail.4104530.html

  12. 57% d’échec pour les suisses à l’EPFL! 57%!!! Mais c’est incroyable et intolerable! Et contrairement aux rumeurs avancés, 3/4 des étudiants à l’EPFL ont bien une matu Physique et Applications des Maths en poche, donc celle qui devrait ouvrir les portes à une carrière scientifique.

    Comme j’ai déjà écrit dans un post précédent, soit les étudiants suisses sont devenus beaucoup pires… soit il y a un problème de compétition pour les places d’études.

    Comment sinon peut-on s’expliquer qu’en 2000-2001 il y en avait seulement un 20% d’échec [*] au propedeutique (au lieu du 57% actuel!) – à une époque ou il n’y avait pas d’étudiants français à l’EPFL?

    En deuxième année, selon mes calculs, la proportion d’étudiants français doit être aux alentours de 75-80%, voir plus selon section. C’est un vrai scandale!

    [*] https://edudoc.ch/record/3014/files/zu03068.pdf

    1. Le taux d’échec est décidé avant les examens. Ce sont des mondialistes sans ancrage patriotique qui gèrent nos EPF et qui combinent entre eux à nos dépens pour briller au yeux de leurs pairs à l’étranger. Ils ont les mains libres pour décider qui doit et qui ne doit pas étudier parmi nos enfants. C’est vraiment dramatique. Bill Gates n’a pas fini ses études. Ce ne sont pas forcément les meilleurs matheux qui deviennent les meilleurs scientifiques. A Genève par exemple la moitié des enfants à la fin du cycle sont éliminés et la moitié de ce qui reste est éliminé au collège. Que des rêves brisés chez nos enfants alors que d’autres qui nous viennent de l’étranger obtiennent chez eux plus facilement un diplômes de fin d’études pour avoir la chance de continuer chez nous à l’Université presque gratuitement.

      1. J’ai fait passer des examens pendant 25 ans à l’EPFL et les résultats dépendaient des candidats. Jamais on ne fixe le taux de réussite a priori. C’est une accusation sans fondement qui appelle une justification. D’où sort cette légende?

        1. La similitude des taux d’échec d’une année à l’autre ne semble pas être le fruit du seul hasard. Bien sûr qu’il n’y a pas de preuves tangibles. J’ai envie de vous croire cependant, en laissant une petite place pour le doute tout de même.

          1. C’est un résultat statistique de la même expérience répétée chaque année. Si une consigne fixant le nombre de réussites avait existée, j’en aurais été averti. L’idée même parait absurde. Un enseignant tient à ce que le maximum d’étudiants réussissent. C’est une mesure de la qualité de son enseignement.

  13. Certains ne semblent pas avoir compris ici que sélectionner un peu mieux les étudiants (suisses ou étrangers) à l’entrée dune grande école comme l’EPFL n’a pas pour but d’ériger une barrière, mais de limiter les échecs, qui ont un coût sociétal important. Perdre une année ou deux pour s’apercevoir que l’on n’a finalement pas les capacités pour devenir ingénieur (ce qui ne veut pas dire que l’on n’en a pas pour une autre filière, question de bonne orientation précisément) peut gravement nuire à la confiance en soi d’un jeune et avoir de sérieuses conséquences pour sa vie professionnelle future; ce n’est certainement pas lui rendre service. Un examen d’entrée permettrait de limiter ce risque. Ce n’est pas parce que l’on a acquis un diplôme à un certain niveau d’études que loin peut/doit forcément pouvoir viser celui d’un niveau supérieur. Sinon, passer une seule fois un examen dans sa vie, tout au début de ses études, suffirait!

    1. Ce n’est pas parce qu’on réussit un examen que l’on réussira la première année de l’epfl! Et pourquoi ajouter un examen supplémentaire alors que nous avons déjà les épreuves de la maturité fédérale ???
      C’est au niveau du BAC qu’il faut agir !

      1. Ce n’est pas possible en pratique parce que la maturité est affaires des cantons. Même si la loi de 1906 oblige à une harmonisation des enseignements, elle est restée imparfaitement appliquée. Les cantons ont des objectifs différents sinon ils n’auraient pas de raison d’être. Il a bien fallu unifier un droit fédéral, il faudra unifier une formation secondaire fédérale. Sinon on gaspille de jeunes talents auxquels on ne donne pas la formation nécessaire. On leur laisse croire que cela n’a pas d’importance et que toutes les maturités se valent. C’est faux. On n’a pas le droit de mentir aux jeunes quand ils s’engagent dans la vie.

        1. Dans le fond, vous défendez tout ce qui nuit à la Suisse…
          … une pseudo ouverture belgo-franchouillo-suisso immigrée, labellisée UE, un coût pour la collectivité, mais des privilèges pour les immigrés comme vous.

          J’ai vu que vous étiez candidat, ce parti qui fait rire jaune, avec sa campagne si fine!

          Si les blogs servent aux lobbyistes et autres candidats (ce qu’une personne sensée a perçu depuis lurette), l’ami Garoffé peut retendre son arbalète promo hahahah!

          1. La qualité internationale des deux EPF est ce qui nuit à la Suisse? Elle est un résultat d’un complot de l’étranger? En subissant les mêmes examens les étudiants étrangers bénéficient d’un privilège? Lequel?

          2. Parmi les vingt-deux lauréats suisses du prix Nobel, sept étaient des immigrés:

            * Alfred Werner, EPFZ et Université de Zurich, né à Mulhouse, Nobel de chimie (1913)
            * Paul Karrer, Université de Zurich, né à Moscou, Nobel de chimie (1937)
            * Lavoslav Ruzicka, EPFZ et Univ. de Zurich, né à Vukovar (Croatie), Nobel de chimie (1939)
            * Vladimir Prelog, EPFZ, né à Sarajevo (Bosnie-Herzégovine), Nobel de chimie (1975)
            * Albert Einstein, EPFZ et Univ. de Zurich, né à Ulm (Allemagne), se présente à l’âge de seize ans à l’EPFZ, où l’on peut alors être admis sans bac ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Albert_Einstein), Nobel de physique (1921)
            * Hermann Hesse, né à Calw, royaume de Wurtemberg) , Nobel de littérature (1946)
            * Tadeusz Reichstein, EPFZ, né à Wloclawek (Pologne), Nobel de physiologie ou médecine (1950)

            (https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_Suisses_laurC3%A9ats_du_prix_Nobel)

            Dans le fond, ils défendaient tout ce qui nuit à la Suisse, ces dangereux comploteurs (pensez: l’un d’entre eux a même rendu possible la bombe atomique), ces immigrés privilégiés, ces accapareurs du bien public, venus nous tauper des ronds…

          3. Il serait intéressant d’avoir une étude sur le coût des EPF et ce qu’elles rapportent réellement, hors ranking qui ne glorifie que les titulaires eux-même.
            Soit combien d’étudiants formés qui servent réellement à la Suisse.

            Le système est-il vraiment ouvert à des étudiants du monde entier ou favorise-t-il les candidats européens?
            Le mélange avec les intérêts privés sponsorisés n’est pas toujours clair.

            Quant au complot, Si Postfinance n’ose pas ouvrir un compte à l’Ambassade suisse du Vénézuela, par crainte de représailles américaines, vous appeler ça comment vous?
            L’ultimatum Junker, c’est quoi, alors que la balance commerciale est favorable à l’UE, sinon une pression accrue sur les salariés?

            Cette course a la performance est au final une course la tête dans le guidon, on le voit avec le développement exagéré du bassin lémanique.

            Au final, la classe moyenne crève à petit feu, il n’y a jamais eu autant de pauvreté en Suisse, mais pour nos si nombreux candidats politiques (cherchez le pourquoi),
            on anonne toujours les mêmes évidences
            “tout va très bien Madame la marquise et d’ailleurs, y’en a point comme nous”
            et personne n’a vraiment de courage politique.

            Pour terminer, il devrait être assigné à nos EPF un % de projets autour de solutions à l’urgence climatique. Ceci serait un intérêt urgent, non seulement suisse, mais international.

            Tous mes voeux pour votre élection 🙂

          4. L’EPFL comme les autres universités suisse travaille sur l’urgence climatique sans qu’on doive le lui imposer. Ce sont même les spécialistes universitaires qui attirent l’attention du public tandis que certains politiciens se moquent d’eux.

      2. “pourquoi ajouter un examen supplémentaire alors que nous avons déjà les épreuves de la maturité fédérale ???”, tout simplement parce que la maturité (comme son nom l’implique) ouvre la porte à différentes formations ultérieures possibles. Un étudiant ayant réussi son examen de maturité n’est pas forcément qualifié pour faire ensuite des études à l’EPFL (ou toute autre école particulière); un examen SPECIFIQUE permettrait de s’en assurer et. s’il n’est pas concluant, orienter l’étudiant vers une autre filière au lieu de perdre “bêtement” une ou deux années pour s’en rendre compte et éventuellement se démotiver ainsi pour les études!

  14. Si cette commission que je connais avait des pouvoirs contraignants, la situation ne serait pas ce qu’elle est : maturité pas assez exigeante.

    1. Et bien voilà, nous sommes enfin d’accord: il faut augmenter la difficulté des études gymnasiales (et des programmes scolaires de manière générale), pas s’attaquer à la paix condédérale !

      Et bien sûr que cette commission a des pouvoirs contraignants; il faudrait juste qu’elle s’en rappelle…

  15. Si on tient compte du fait que les Valaisans et les Fribourgeois passent leur maturité en 4 ans au lieu de 3 pour les autres cantons, au final redoubler en 1ère année si on est issu d’un système de maturité à 3 ans n’est pas un gaspillage démesuré: les coûts d’une quatrième année dans le canton sont transférés vers l’EPFL et les parents.

    Mais au lieu de faire de la réussite en 1ère année, l’alpha et l’oméga de la qualité de la formation suisse, mieux vaudrait poursuivre avec d’autres chiffres et faire une vraie analyse: combien de ceux qui ont redoublés parviennent à terminer leur formation ? Et combien de diplômés sortis de l’école se retrouvent au chômage 2 ou 3 ans après la fin de leur étude ?

    Faire monter le chiffre de la réussite en 1ère année uniquement pour la satisfaction d’avoir un taux élevé, que cela soit par un examen d’entrée ou non, n’a aucun sens, si ce n’est de créer des bêtes de concours qui n’ont aucune garantie de fournir une valeur ajoutée plus tard. Merci de ne pas oublier que les années de formation gymnasiales et les premières années de formation dans les EPF consistent à ingérer du savoir et à pouvoir le régurgiter à l’examen. Conditionner la réussite d’une carrière à un examen de passage est très simpliste.

    Le taux de réussite en 1ère année ne devrait servir qu’à évaluer la formation en amont: en clair, un taux bas signifie une mauvaise préparation au niveau de la maturité. Il faut donc que les cantons prennent actes de ces chiffres quitte à publier les résultats gymnase par gymnase pour mettre la pression.

    Ce billet n’offre aucune analyse, juste un chiffre et une conclusion simpliste

    1. Je ne crois pas que l’échec soit une bonne expérience. Je ne l’ai jamais subi et j’en fus heureux. Dans une formation normale, la plupart des étudiants devraient réussir sans des efforts démesurés et désordonnés. Un taux d’échec de 57% est un signal d’alarme. car ce ne serait pas si difficile de le diminuer par des mesures en amont. J’ai préparé durant une année entière un examen d’entrée dans une section d’ingénieur. Et après cela je n’ai plus eu de difficulté.

  16. On espère que ce problème suscitera une réflexion sérieuse sur la politique scolaire vaudoise qui fait tout ce qu’elle peut pour que le niveau baisse. Sans doute, comme l’indique Mr Neirynck qui est très lucide dans ce domaine, ces gens pensent que c’est leur intérêt que le niveau baisse. Personne n’ose critiquer cette politique suivie par des “cheffes” du département d’obédience marxiste, en tout cas de gauche, parce qu’il y a une véritable dictature idéologique de la gauche. Ils-elles feront tout ce qu’ils peuvent pour que leur responsabilité évidente dans ce désastre ne soit pas dénoncée. Et je crains que ceux qui sont conscients du problème n’auront pas le courage d’attaquer les vrais responsables. Tout le monde a peur pour sa propre carrière, car cette gauche s’est installée au pouvoir pour cent ans, en créant un nouveau corps électoral (par l’immigration massive), qui lui garantit une réélection automatique, et en excluant les vrais Vaudois, qui en une seule génération sont devenus minoritaires dans leur propre pays! Mais ça aussi, c’est un problème réel dont personne ne veut parler.

    1. J’ai servi de consultant pour le programme de mathématiques des deux dernières années de l’obligatoire. Le Département de l’instruction s’est lancé dans le projet de rédiger des manuels de cours vaudois, comme si ce canton disposait d’une mathématique qui ne soit pas identique à celle du reste du monde. Effectivement le but de ce travail gigantesque est de faire avaler la potion parfois amère de cette branche en la présentant comme ludique. On s’efforce moins d’enseigner que de plaire. C’est un travail très bien fait dans un but critiquable.
      Par exemple, il n’y avait plus de trigonométrie du tout. Mais un chapitre sur cryptographie, un autre sur le pavage, un autre sur la détermination des décimales du nombre pi. Tout cela esp passionnant mais est inutile pour la suite alors que manquent des matières essentielles. Autre exemple : les résultats de géométrie sont présentées comme des vérités tombées du ciel en négligeant la part formatrice des démonstrations.
      C’est très bien fait mais carrément nuisible. Le but n’est pas de vraiment enseigner mais de socialiser les élèves dans des activités amusantes. Comme le dit méchamment mais justement le commentaire, en limitant le développement intellectuel des élèves, on se prépare des électeurs pour plus tard. En attendant les riches placent leurs enfants dans des collèges privés qui les préparent à réussir.

      1. Que pensez-vous de la correction des épreuves de maths au Japon ? Ils ont l’énoncé et une place pour la réponse uniquement.

        Au Japon, les démonstrations sont examinées pendant les cours, pour corriger les fautes de l’élève, mais plus lors des examens (qui ne doivent pas rendre leur brouillon).

        ‘L’idée est qu’un pont tient ou s’écroule; seul le résultat importe donc.

      2. Je ne suis pas méchant. Comme le dit mon pseudo: c’est la vérité qui est méchante. Car elle blesse.

        Vous esquivez un aspect du problème. Si la gauche vaudoise peut se permettre d’inventer une nouvelle mathématique, ludique et farfelue, et ainsi mettre en danger les chances des enfants vaudois de milieux modestes de réussir à l’EPFL (car les gosses de riches en effet peuvent aller dans des écoles privées) c’est parce que cette gauche a créé de toute pièce un électorat captif par naturalisations massives de gens qui finissent par rendre impossible au peuple autochtone de décider son propre destin.

        De fait, la gauche est indéboulonnable dans le canton de Vaud aujourd’hui car elle a créé une nouvelle majorité électorale avec l’appoint d’étrangers naturalisés à la va-vite et dépendants de l’aide sociale. Celà fait 5 à 10 % de votes captifs, automatiquement acquis à la gauche. Et celà fait la différence en donnant la victoire automatique à la gauche aux élections.

        Voila pourquoi cette gauche se sent indéboulonnable. Et de fait, elle l’est vraiment. Moyennant quoi elle se croit autorisée à promouvoir l’aberration pure et simple dans les programmes scolaires. Car elle ne craint pas la sanction électorale.

        Vous refusez de voir ce problème en face. Vous rejetez hautement les arguments de ceux qui vous parlent de la dépossession du peuple vaudois et suisse par l’immigration. Vous semblez trouver légitime que la gauche conquière le pouvoir et le conserve en changeant la population du pays, égoïstement, à son profit. Car vous êtes clairement un adepte du sans frontièrisme et pour vous il n’existe qu’une Humanité et pas de peuples avec des identités.

        Eh bien ne venez pas vous plaindre après si cette gauche indéboulonnable profite de l’immigration pour se maintenir au pouvoir et imposer ses lubies idéologiques dans les programmes scolaires. Avec tout le respect qui vous est dû, permettez qu’on vous le dise: vous êtes coresponsable de ce désastre.

  17. Tous ces échanges sur ce thème sensible me donnent l’impression que la gauche sera écrasée aux élections en octobre, sauf si les gauchistes ne lisent pas les BLOGs, pourtant ils savent écrire, c’est l’une de leurs spécialités. Il faut se mobiliser à fond !

    1. C’est curieux de penser encore “gauche-droite” en 2019?

      C’est un peu comme les “verts libéraux” qui votent pour le mitage du territoire?
      Enfin, le beurre et l’argent du beurre, ça ne date pas d’aujourd’hui, le plus important étant le sourire de la jolie crémière.

      Il y en a même qui en sont encore à la guerre froide ou tiède avec la Russie, c’est dire…
      … sans parler des fans inconditionnels des US qui pourrissent la vie du globe, et quand je dis pourrir, c’est plus que politiquement correct!
      🙂

  18. @CT 26

    Vous vous faites des illusions. La gauche ne va pas être écrasée aux prochaines élections. Elle va même s’en tirer assez bien alors que vraiment elle mériterait d’être écrasée. Et la raison pour laquelle elle va échapper à la sanction qu’elle mérite, c’est ce que j’ai expliqué.

    Dans toute la Suisse la gauche promeut l’immigration massive et une politique de naturalisations qui ne fait aucun tri. Ainsi, elle a veut créer une nouvelle majorité démographique et un nouvel électorat, composé tendanciellement d’une majorité d’étrangers, suisses de papiers, dépendants de l’aide sociale pour vivre, et donc obligés de voter automatiquement pour la gauche.

    Cette technique a déjà porté ses fruits dans le canton de Vaud et à Genève où le peuple de souche est déjà minoritaire. Donc c’est un changement irréversible.

    Il y a maintenant une course de vitesse au niveau suisse. La gauche a réussi à empêcher (sous la houlette Mme Amarelle prénommée Communauté des Etats Socialistes Latino Américains (C.e.s.la. Eh oui, c’est son nom. Cf. Wikipedia)) l’application de la volonté populaire de limiter l’immigration (article 121a de la Constitution fédérale adopté en votation populaire le 9 février 2014, et que le parlement a refusé d’appliquer).

    Donc, les vannes restent grandes ouvertes et l’objectif de la gauche c’est le basculement rapide de la majorité démographique dans toute la Suisse, qui doit lui permette d’avoir un pouvoir absolu comme elle l’a déjà dans le Canton de Vaud et à Genève.

    Pour le moment le vrai peuple suisse est encore légèrement majoritaire dans l’ensemble du pays. Mais le basculement peut se produire tres rapidement. Dans le canton de Vaud il a suffi d’une génération.

    Ce changement démographique donne un résultat arithmétique qui est que les citoyens suisses de souche ne pourront bientôt plus être maîtres chez eux et prendre les décisions qui les concernent, tout simplement parce qu’ils seront minoritaires.

    Ce changement de population pèse plus lourd dans les urnes que les arguments rationnels que vous pouvez lire dans les blogs. Les électeurs qui font la différence, ces Suisses de papier qui font basculer la majorité à gauche, ne lisent pas les blogs car ils ne parlent pas le français, ni l’allemand, ou très mal.

    1. Vous seriez surpris du nombre de “Suisses à quat’sous” qui votent UDC. L’ancien secrétaire de l’Action Nationale, Georges Breni, a dû acquiescer à l’antenne à la question suivante, que lui posait un parlementaire socialiste:

      -Au fait, monsieur Breni, votre véritable nom ne serait-il pas Sidi ben Abdallah (j’improvise, ne me souvenant plus du nom exact) et vous ne seriez-pas né au village X (autre pseudo) du Maghreb?

      Corrigez-moi si je me trompe, mais dans ce blog nous parlons formation scolaire, et non politique – encore moins dans un blog sans parti pris. Or, parce que tout le monde est passé par l’école, chacun se croit autorisé à en parler. Et depuis qu’elle a été rendue obligatoire, l’école est devenue le champ de bataille des idéologies.

      Ancien enseignant de français et d’histoire à l’instruction publique, en histoire je n’ai pas enseigné autre chose que la guerre: celle des religions, celle de Cent Ans, les révolutions américaine et françaises, puis les guerres napoléoniennes. Je devrais être élu général.

      Par quoi commence la tradition littéraire occidentale? Par un récit guerrier, “L’Iliade”, avec son avatar latin, “L’Enéide”. Et qui ne se souvient de ses études latines, qu’elles commencent par un autre livre de guerre, le “De Bello Gallico”? Excellente lecture pour habituer la jeunesse au jeu de massacre, disait Edmond Gilliard.

      Oui, l’école c’est la guerre, et pas rien que la guerre des boutons. Or, au fil des commentaires générés par ce blog, je constate que la guerre scolaire, qu’on croyait révolue, couve toujours sous la cendre et que certains ne demandent qu’à réactiver la flamme. Car, comme chacun sait, qui tient l’école tient le pays.

      Dès lors, pourquoi ne pas abolir l’école, une fois pour toutes? N’est-ce pas ce que prescrivaient Ivan Ilich dans sa célèbre thèse, “Deschooling Society”, publiée en français sous le titre d'”Une Société sans école” (Seuil 1971) et son premier porte-parole en Suisse, Denis de Rougemont? Mais qui lit encore ses “Méfaits de l’instruction publique” (1929), ” aggravés d’une Suite des Méfaits” (Lausanne, 1972)? On devrait rendre cette lecture obligatoire dans les HEP – dont on peut savoir à la photocopie et au franc près combien elles coûtent, mais jamais combien elles rapportent, ni à quoi elles servent.

      Sur ce, après avoir remercié l’auteur de ce blog pour son aimable hospitalité, je vous tire ma révérence et m’en retourne à mon mésoscaphe, préférant a compagnie des requins à celle des hommes.

Les commentaires sont clos.