La difficile gérance des religions par l’Etat

La religion est bien absente de la campagne électorale et c’est un bon signe. On n’en est plus au Sonderbund de 1847, l’étrange dernière guerre de religion en Europe occidentale, qui fit tout de même une centaine de morts et qui apparaît inimaginable aujourd’hui. Car, on n’accepte plus de sacraliser le pouvoir politique en le nantissant d’une religion d’Etat, pratiquée obligatoirement par tous les citoyens, sous peine de persécution. La Confédération suisse, qui se réfère à Dieu dès le quatrième mot de sa Constitution, se passe de religion d’Etat. La Suisse moderne a très bien vécu avec deux religions chrétiennes, catholique et réformée, aussi valables l’une que l’autre.

La reconnaissance et le soutien financier aux deux confessions traditionnelles ont été délégués aux cantons en 1848. Trait de génie fédéraliste : sous-traiter un problème délicat à l’étage inférieur, tout en reconnaissant par une simple phrase de la Constitution que la Confédération prend la religion et les confessions au sérieux.

Le Conseil d’Etat vaudois a fini en 2014 par adopter le Règlement d’application de la Loi de 2007 sur la reconnaissance des communautés religieuses. Celles qui répondent à des critères fixés pourront désormais déposer une demande dans le but d’être reconnues en tant qu’institutions d’intérêt public, ce qui ne veut pas dire subsidiées. Il aura fallu sept années de réflexion depuis la loi de 2007 pour en arriver là. Il a fallu du courage au Conseil d’Etat vaudois qui n’a pas davantage reporté l’application d’une loi dument votée. Car toute décision devra passer devant le peuple après le Grand Conseil : la légitimation de l’Islam soulèvera non seulement un réflexe de crainte, mais fournira au populisme une occasion d’envenimer le débat.

 

Face à ce défi, le règlement vaudois est pourvu de toutes les cautèles imaginables. Tout d’abord, il introduit un délai de cinq ans pour l’examen du dossier par une commission avant quelque reconnaissance que ce soit. Par ailleurs, il énumère une série de critères superflus, car ils sont déjà prévus dans les lois suisses. Mais ils sont explicités, comme si quelque confession (les musulmans suisses ?) était partisane de pratiques aussi délictueuses que la polygamie, la répudiation, l’excision et les châtiments corporels. Une de ces précisions est particulièrement malvenue : la prohibition de la discrimination fondée sur le sexe ou l’orientation sexuelle. Si le Canton prenait au sérieux cette prescription, il serait obligé de suspendre le subventionnement de l’Eglise catholique, qui prohibe l’ordination des femmes.

 

Une singularité du règlement est le critère d’acceptation, qui est fondé à la fois sur l’importance de la communauté et sur son ancienneté selon un barème alambiqué : soit trente ans d’existence et 3% de la population résidente ; soit quarante ans et seulement 1% ; soit cinquante ans et 0,3% ; soit cent ans et 0,1%. Les pourcentages numériques sont les suivants : Eglise catholique romaine 30,9 ; Eglise évangélique réformée 28,6 ; sans religion 26 ; autres communautés chrétiennes 6,1 ; Communauté musulmane 4,5 ; Communauté juive 0,4. Alors que la communauté juive est déjà reconnue, celle de l’Islam ne l’est toujours pas, bien qu’elle soit dix fois plus importante. En général, une confession traditionnelle, inadaptée à l’évolution de la société, a plus de légitimité qu’une communauté récente, dynamique et pertinente.

 

Cette procédure a naturellement suscité des inquiétudes parmi les Eglises évangéliques. Elles ne sont pas d’accord de nommer un pasteur qui revendique son homosexualité. On doute en passant que les Eglises traditionnelles, catholique et réformée, le soient davantage. Dès lors des Eglises évangéliques s’abstiendront de recourir à cette procédure, ce qui est tout à fait honnête. La question devient dès lors de savoir jusqu’où l’Etat peut intervenir dans la morale prêchée par les Eglises ou  même s’il peut tout simplement s’en occuper, hormis les cas mentionnés plus haut qui violent les lois existantes. Hors les lois qu’il promulgue, un Etat n’a rien à dire à qui que ce soit. Il ne peut condamner ou discriminer selon les préjugés d’une commission. Bref l’Etat de Vaud s’est engagé dans une impasse dont la sortie risque d’être la séparation absolue de l’Etat et des Eglise, quelque chose comme la laïcité à la française, c’est-à-dire la seule religion de l’Etat, qui devient le Veau d’Or.

 

 

 

Jacques Neirynck

Jacques Neirynck est ingénieur, ancien conseiller national PDC et député au Grand Conseil vaudois, professeur honoraire de l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), d'origine belge, de nationalité française et naturalisé suisse. Il exerce la profession d'écrivain.

22 réponses à “La difficile gérance des religions par l’Etat

  1. Les études scientifiques ont montrés que l’idée d’un dieux est une création humaine, depuis la nuit des temps, mais c’est aussi un besoin pour beaucoup d’êtres humains. L’histoire est là pour nous rappeler très justement les terribles dérives induites par quelques croyants. La croyance n’est pas interdite, mais doit rester dans la mesure du possible, une pratique à un usage strictement privé. L’Etat doit rester neutre et n’a pas à y être impliqué.

    1. De qui pourrait être une idée, de Dieu ou de quoi que ce soit, sinon des hommes? Cela ne veut pas dire que ce dont on a une idée n’existe pas.

      1. Pour les mathématiciens et la tradition rationaliste – Platon (le réalisme des idées), Descartes (“je pense, donc je suis”), Berkeley (“things are ideas”), Leibniz, etc. -, n’est-ce pas même la première des réalités?

        1. Bien d’accord. Nous n’avons accès à la réalité que par l’idée que nous nous en faisons. Ce qui signifie que nous n’avons pas accès à la réalité elle-même. CE paradoxe a connu son maximum avec la découverte de la mécanique quantique.

      2. Le mot dieux peut revêtir plusieurs significations. Pour ce qui me concerne, il n’y a pas de dieux ayant créé le monde et l’univers. La nature s’est en quelque sorte crée elle même avec le hasard de la chimie, de la physique, de la biologie. La nature n’a créé aucune religion, l’homme avec ses croyances en les organisant oui. Mais peut être avait il raison il y a 40’000 ans, voir avant, mais n’a pu éviter les multiples dérives.
        Mais on peut finalement aussi appeler dieux la Nature.

        1. C’est effectivement ce que soutenait Spinoza.
          L’invention du judaïsme voici 3000 ans fut le concept d’un Dieu unique mais inconnaissable, dont ne peut faire d’image. Nous n’en sommes pas plus loin aujourd’hui.

        2. Nom de Zeus! Mais ça, alors…

          Que ne fait-on pas avec les dieux? Exemples:

          “Ô, dieux, l’étrange peine…” (Corneille)

          “Odieux, étrange Le Penn…” (Philippe Cohen, “Le Cid improvisé”)

          1. Oups… Il fallait lire “Le Pen”, bien sûr, et non “Le Penn” (pas moins étrange pour autant). Avec mes excuses.

  2. Monsieur le Professeur,
    Avec tout mon respect, j’aimerai connaître votre avis sur un élément concret qui concerne l’islam.
    Vous parlez de l’Église catholique qui applique des principes discriminatoires dans son organisation. Il faut juste souligner que ces principes, l’Église catholique les applique à l’intérieur de son organisation. Ces règlements ont une application interne. Elles ne concernent pas le reste de la société.
    Je ne veux en aucun cas justifier ces règlements. Je voulais juste donner ces précision pour souligner la différence avec l’islam.
    Les lois que prescrit l’islam sont institutionalisées dans les législations musulmanes et s’appliquent à l’ensemble de la société. Même en Suisse, les services consulaires des pays musulmans, appliquent ls prescriptions discriminatoires à des citoyens ayant la double nationalité : la nationalité suisse et la nationalité de leur pays d’origine ou celle de leurs parents.
    Ma question est très simple : les organisations musulmanes, ainsi que les instituts islamiques ou les mosquées en Europe, ont-elles le droit de relayer ces prescriptions discriminatoires en les enseignant et en les justifiant par une « volonté divine » ? Les victimes de ces prescriptions ont-elles le droit de demander la protection des autorités suisses qui devrait interdire tout discours religieux à caractère raciste, incitant à la haine et à la violence ?
    Je vous exprime tous mes remerciements pour votre réponse.

    1. Les représentations diplomatiques sont libres d’appliquer leur droit national à ceux qui se réclament de la nationalité. Ceux-ci peuvent aussi y renoncer si cela les gène et ne plus entrer en contact avec ces autorités.
      Les mosquées en Europe n’ont pas le droit de violer les lois suisses ou de prêcher contre elles. Sauf erreur de ma part un imam a été récemment expulsé pour cela.
      Eglise catholique ou Islam n’ont de prises que sur leurs croyants respectifs. Ceux qui ne supportent pas ces contraintes sont libres de s’en aller.
      Toutes les religions se réfèrent toujours à une autorité divine, la Bible ou le Coran. Cela n’impressionne que ceux qui y croient.

    2. Permettez-moi de montrer mon incompréhension.
      Je ne comprends pas ce principe qui donne aux pays musulmans le droit d’appliquer des lois à caractère raciste et discriminatoire.
      Il y a le Droit International qui interdit à tous les gouvernements d’appliquer des lois racistes et discriminatoires (voir le site de la Commission Fédérale contre le Racisme : “Droit international public. L’interdiction de la discrimination en droit international public protège les individus contre la discrimination fondée sur l’origine, la race, la langue, le mode de vie et les convictions religieuses.

      Conformément à l’art. 1, al. 1, de la Convention internationale du 21 décembre 1965 sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale, l’interdiction de la discrimination en droit international public protège les individus contre toute distinction, exclusion, restriction ou préférence fondée sur la race, la couleur, l’ascendance ou l’origine nationale ou ethnique, qui a pour but ou pour effet de détruire ou de compromettre la reconnaissance, la jouissance ou l’exercice, dans des conditions d’égalité, des droits humains et des libertés fondamentales dans les domaines politique, économique, social et culturel ou dans tout autre domaine de la vie publique.”

      Ce Droit international ne s’applique-t-il pas aux autorités des pays musulmans ?
      Est-ce que les pays musulmans sont considérés comme libres d’appliquer leurs lois à caractère raciste et discriminatoire même sur le territoire suisse. Dans ce cas, les pays musulmans sont considérés comme au-dessus du Droit international. Leurs citoyens n’ont aucun moyen de recours contre les discriminations dont elles sont victimes ?
      Les citoyens suisses originaires de pays musulmans ou dont les parents sont originaires de ces pays, sont-ils obligés de renoncer à rendre visite aux membres de leurs familles restés en terre d’islam ?
      En vertu de quel principe, on autorise les pays musulmans à mettre en oeuvre ces lois racistes et discriminatoires même sur le territoire suisse.

      En ce qui concerne les prêches donnés en Europe, qui justifient les discriminations prescrites par le Coran et la Sunna de Mahomet, ils sont monnaie courante. On pourrait même constater que les imams donnent des prêches qui incite à la violence et à l’antisémitisme. Je me permets de vous montrer ces deux exemples qui montrent l’imam de la Grande Mosquée de Toulouse, prêcher le pacte où Allah demande à ses fidèles de tuer et de se faire tuer po
      ur lui dans le cadre du Djihad :
      https://www.youtube.com/watch?v=gretkPdMQaA&t=10s
      On peut voir également ce même imam, personnalité de l’islam en France, demander la guerre contre les juifs :
      https://www.youtube.com/watch?v=XhDQj9Re_ak&t=944s

      Concernant l’imam de Winterthur, nous ne savons pas s’il a été condamné au seul motif d’avoir citer des Hadiths de Mahomet ?
      Est-ce que les textes sacrés de l’islam qui ordonnent de combattre et de tuer les infidèles sont condamnés par la loi suisse, ou bien c’est uniquement leur lecture ou leur citation qui sont interdites.
      Je vous remercie beaucoup pour votre réponse.

      1. La loi suisse ne s’occupe pas du Coran. Elle prohibe en général tout meurtre ou appel au meurtre.
        Il existe aussi des versets dans la Bible, Deutéronome, qui prescrivent le meurtre voire le génocide. C’est inévitable dans des livres écrits voici des siècles pour un tout autre contexte.
        A ma connaissance ni les chrétiens, ni les musulmans en Suisse ne se livrent à des massacres.

        1. En toute honnêteté, il est impossible de faire une équivalence entre la Bible et le Coran.
          Contrairement au Coran, la Bible n’ordonne pas de tuer les infidèles en tous temps et en tous lieux. Il n’existe aucun verset de la Bible qui ordonne à toutes les générations de tuer les infidèles. Le Coran ordonne de combattre les infidèles sur l’ensemble de la planète et jusqu’au jour du Jugement dernier, ce qui n’est pas le cas de la Bible. Il s’agit d’un fait au sens scientifique de terme. C’est en fait qui est en conformité avec la vérité des textes.
          Les versets qui ordonnent de tuer et qui figurent dans l’Ancien Testament, ne sont pas des commandements destinés à tous les croyants en tout temps et en tous lieux.
          Les passages de l’Ancien Testament qui contiennent ces passages, sont purement narratifs : à titre d’exemple, les commandements de conquérir la Terre promise, n’était destinés qu’à cette seule conquête, qui était limité dans le temps et dans l’espace.
          Les limites de la Terre promise sont définies avec exactitude : du Néguev au Mont Liban et de la mer Méditerranée à la vallée du Jourdain. Les tribus qui étaient visées sont désignées avec exactitude : les Héthiens, les Guirgasiens, les Amoréens, les Cananéens, les Phéréziens, les Héviens et les Jébuséens.
          Par contre, le Coran ordonne de combattre et de tuer les infidèles sur l’ensemble de la planète et jusqu’à ce que l’islam triomphe de toutes les autres religions :
          Coran S2-v193, et S8-V39 : “Et combattez les infidèles jusqu’à ce qu’il ne subsiste aucune dissension religieuse , et que la religion appartienne entièrement à Allah”.
          Le Coran demande de combattre et de tuer les chrétiens et les juifs au seul motif de leur religion :
          Coran S9-v29 : “Combattez ceux qui ne croient ni en Allah ni au Jour dernier, qui n’interdisentpas ce qu’Allah et Son messager ont interdit et qui ne professent pas lareligion de la vérité, parmi ceux qui ont reçu le Livre (les chrétiens et les juifs), jusqu’à ce qu’ils versent la capitation par leurs propres mains, en état d’humiliation”.

          Le Coran précise explicitement le but d’Allah :
          Coran S9-v33 : “C’est Lui, Allah, qui a envoyé Son messager avec la bonne direction et la religion de la vérité, afin qu’elle triomphe sur toute autre religion, quelque répulsion qu’en aient les infidèles”.
          Il n’y a aucun rapport entre la Bibles et le Coran.
          Faire un parallèle n’est pas conforme à la réalité des textes. Il ne s’agit pas d’un jugement, ni d’une opinion, mais d’une constatation au sens scientifique de terme.

          1. Cette considération réconforte les Palestiniens de jadis et de maintenant. Il vaut tout de même être les seuls à être exterminés que de faire partie d’un massacre général.

        2. Malheureusement, les combattants de l’Etat islamique, ou ceux de Boko Haram, comme les Talibans, les membres d’Al Qaïda ou les autres Moudjahidines ( les Groupes Armé Islamiques en Algérie etc… ), tuent et massacrent en se référant aux versets du Coran et aux Hadiths de Mahomet.
          Les plus importants instituts qui font autorité dans le monde musulman, comme Al Azhar, refusent d’une manière catégorique de considérer les membres de ces groupes, comme des non musulmans.
          Si on se réfère à ces autorités de l’islam, nous sommes dans l’obligation de reconnaître comme musulmans ces personnes qui pratiquent le Djihad
          Pour combattre ces groupes, les nations occidentales ont besoin de mobiliser des armées importantes et des services de renseignements très importants sur l’ensemble de la planète.

      2. Je vous invite à lire cet arrêt du Tribunal fédéral (il n’existe qu’en allemand, ch. 2.2.1 et 2.2.2):
        https://www.bger.ch/ext/eurospider/live/de/php/aza/http/index.php?highlight_docid=aza%3A%2F%2F08-07-2019-6B_288-2019&lang=de&type=show_document&zoom=YES&

        Notre Cour suprême expose très calmement qu’on n’est pas autorisé à reprendre à son compte un appel à la haine/meurtre, mais si l’on ne fait “que” citer un texte d’une religion.
        Il n’y a aucune tolérance/soumission en Suisse à l’égard des transgressions de la loi, encore faut-il seulement qu’elle soit portée à la connaissance de nos autorités.

        1. Cher Monsieur, je n’ai pas bien compris votre phrase : “Notre Cour suprême expose très calmement qu’on n’est pas autorisé à reprendre à son compte un appel à la haine/meurtre, mais si l’on ne fait “que” citer un texte d’une religion.”.
          Est-ce qu’on a le droit de citer dans un cadre cultuel ou d’enseigner dans le cadre des écoles coraniques les versets qui affirment que les chrétiens, les juifs et tous les infidèles sont “les pires créatures de toutes la création”, qu’ils ne sont qu'”impuretés et souillures”.
          De même les versets qui interdisent d’éprouver de l’amitié ou de l’amour envers eux.
          Je ne citerai que deux versets qui incitent à la violence envers les infidèles :
          Sourate 9, Verset 29 : “Combattez dans le but de tuer, ceux qui ne croient ni en Allah ni au Jour dernier, qui n’interdisent pas ce qu’Allah et Son messager ont interdit et qui ne professent pas la religion de la vérité (l’islam), parmi ceux qui ont reçu le Livre (les chrétiens et les juifs), jusqu’à ce qu’ilsversent la capitation par leurs propres mains, en état d’humiliation”
          Sourate 9, Verset 123 : “Ô vous (musulmans) qui ont la foi! Combattez ceux des mécréants qui sont près de vous; et qu’ils trouvent de la dureté en vous. Et sachez qu’Allah est avec les pieux.”
          Je rappelle que ces versets sont des prescriptions qu’Allah adresse à tous les croyants musulmans, et qu’ils sont valables en tous temps et en tous lieux jusqu’au Jour du Jugement dernier. Le Coran affirme et prescrit qu’il n’y aura jamais de changement ou de modification dans les commandements d’Allah.
          J’aimerai beaucoup connaître la position exacte de la loi suisse sur l’enseignement des ces prescriptions.

        2. Cher Monsieur Neirynck : je n’ai pas bien compris votre réponse sur l’absence de versets dans la Bible qui ordonnent à tous les fidèles, de tuer au nom de Dieu.
          Vous dites :”Cette considération réconforte les Palestiniens de jadis et de maintenant. Il vaut tout de même être les seuls à être exterminés que de faire partie d’un massacre général.”
          Le conflit Israëlo-palestinien est un conflit politique comme tous les conflits politiques. Les deux adversaires portent des responsabilités dans les crimes et les horreurs commises dans le cadre de ce conflit. Il faudrait séparer ce conflit de toute considération religieuse.
          Par contre, il faut bien souligner qu’Israël n’invoque pas les prescriptions de la Bible quand elle mène ses opérations militaires dans le cadre de la guerre qu’elle mène contre ses adversaires.
          Par contre les Palestiniens se référent aux versets du Coran, aux Hadiths de Mahomet et aux prescriptions de l’islam, pour mener leur guerre qu’ils définissent comme Djihad. Les Palestiniens donne un sens explicitement musulman à la guerre contre Israël.
          J’aimerai juste rappeler que les Nations Unies ont décidé en 1947 de créer deux états : l’état d’Israël et l’état de Palestine. Les nations arabes ont refusé ce plan de partage et ont déclaré la guerre au nouvel état d’Israël.
          Les pays arabes ont occupé les territoires qui étaient destinés aux Palestiniens.
          La Cisjordanie et Jérusalem-Est ont été occupées par la Jordanie, et la Bande de Gaza a été occupée par l’Egypte. Cette occupation a duré pendant 20 années jusqu’à la guerre.
          Pendant ces deux décennies, les pays arabes ont refusé systématiquement d’établir un état palestinien sur ces territoires qu’ils occupés.
          Et il faut souligner que le Mufti de Jérusalem, la plus haute autorité palestinienne dans les années trente, a combattu l’émigration juive et il s’est allié avec Hitler et le nazisme dans le but d’exterminer les juifs. Voir les documents historiques https://www.youtube.com/watch?v=PIVKR1FB6ws&t=2s
          Le Mufti de Jérusalem a créer deux division de SS musulmans et a participé à l’Holocauste dans le but d’exterminer les juifs.

          Un grand merci pour votre réponse.

  3. Monsieur, vous commettez une erreur de fait: l’Eglise Evangélique Réformée du Canton de Vaud a consacré en connaissance de cause des pasteurs homosexuels (les Eglise protestantes allemandes le font d’ailleurs aussi depuis plus de 20 ans). Elle a même élu un pasteur homosexuel à son Conseil synodal après que celui-ci eut déclaré son homosexualité devant le Synode. Je ne sais pas ce que recouvre le terme “Eglises traditionnelles”. Mais si refuser de nommer un pasteur homosexuel signe l’appartenance à ce type d’Eglises, alors l’Eglise réformée vaudoise n’est pas une Eglise traditionnelle. Je m’en réjouis!

    1. Cher Jean-Marc Tétaz.
      Avec d’autres professeurs, dont Pierre Gisel et Philippe Gonzales, vous aviez publié l’article intitulé : « Afin de revenir sur les dangers d’un islam normatif » sur le quotidien 24Heures ( https://www.24heures.ch/signatures/reflexions/revenir-dangers-islam-normatif/story/30346591 ). Sur cet article ont peut lire ce passage : “Le terme «islam normatif» désigne l’élaboration juridique de l’islam par les juristes musulmans du IXe au XIVe siècle de notre ère. Or, selon les historiens, ces travaux furent loin d’aboutir à un consensus reconnu par tous, partout et toujours”.
      Malheureusement, les faits historiques sont en contradiction avec cette affirmation.

      J’aimerai beaucoup connaitre votre avis sur ces références historiques et vous remercie pour votre réponse.
      À la naissance de l’islam, Mahomet a exercé le pouvoir juridique, politique et militaire , à travers les versets du Coran où Allah fixent les lois qui doivent gouverner le monde pour l’éternité.
      Au VIIème siècle, Mahomet a lancé les guerres de conquêtes qui ont été poursuivies par ses compagnons les plus proches (Abu Bakr, Omar, Uthmane et Ali) pour instaurer un empire théocratique qui allait de l’Afghanistan jusqu’à l’Océan Atlantique. Des nations entières perdirent leur souveraineté : elle ont subi l’occupation et la colonisation musulmane. Cette invasion musulmane fut réalisée par des massacres immenses ainsi que le pillage systématique, en conformité avec les précepte du “butin” tel qu’il est formulé dans le Coran. Des centaines de milliers de personnes furent réduites à l’esclavage. Pour le seul Maghreb, Ibn Khaldoun et les autres historiens musulmans rapporte que 150.000 vierges berbères furent réduites à l’esclavage sexuel et vendues sur les marchés des esclaves. Pour l’Espagne, les mêmes historiens précisent que 30.000 filles de la noblesse espagnoles, furent également réduites à l’esclavage sexuel.
      Ces méthodes furent instaurées en tant que partie intégrante de la “Sunna de Mahomet” : elles furent appliquées jusqu’à la fin du Califat Ottoman au XXè siècle.
      La génération qui a suivi Mahomet et ses compagnons, ces premiers conquérants, a fixé le Droit musulman qui permettait aux Califes de gouverner les peuples colonisés et soumis. Les quatre écoles de jurisprudence sont valables jusqu’à nos jours dans les pays musulmans. Elles ont été établies par des jurisconsultes qui sont nés au premiers siècle (l’imam Abu Hanifa, fondateur de l’école Hanifite, l’imam Malik, fondateur de l’école malikite) ou au deuxième siècle de l’Hégire ( l’imam Chaféï, fondateur de l’école Chaféïte et l’imam Ahmad Ibn Hanbal fondateur de l’école Hanbalite). L’ensemble de la jurisprudence a été fixée entre le VIIéme et le VIIIème siècle de l’ère chrétienne. Ces quatre écoles fixent le Droit musulman. Les différences qui les séparent sont minimes. Elles se fondent sur le Coran, la Sunna de Mahomet et le consensus des théologiens (Oulémas).
      À titre d’exemple, on peut consulter l’ouvrage fondamental d’Averroès (Bidayat al Moujtahid wa Nihayat Al Mouqtasid) qui est considéré comme l’un des plus grands savants de l’islam. Il a occupé le poste de ministre de la justice pendant une quarantaine d’année, à Cordoue en Andalousie musulmane pendant le XIIème siècle.
      Il ne fait référence qu’au Coran, aux Hadiths de Mahomet ou aux quatre imams qui ont fondé les quatre écoles de jurisprudence (Hanifite, Malikite, Chaféïte et Hanbalite).
      Il ne fait aucune référence à des jurisconsultes de la période qui va du IXème au XIVème siècle.
      Quant au consensus, il constitue un principe fondamental de l’islam. Les divergences qui existent dans le Droit musulman, ne concerne que des aspects secondaires de l’application des lois qu’Allah a instaurées dans le Coran. Sur l’essentiel (sanctions pénale, apostasie, droit de la famille, djihad, dhimmitude, gouvernance…), on constate qu’il y a une unanimité des jurisconsultes musulmans.

  4. La guerre entre catholiques et protestants a continué en Irlande au XX ème siècle … En ce qui concerne l’Islam, leurs membres n’ont toujours pas le droit de la quitter, malgré la constitution suisse. Une femme musulmane ne peut épouser un non musulman et certaines filles sont mariées de force pendant leur vacances à l’étranger ou subissent même l’excision , totalement interdit dans notre pays .
    Les autorités ont une vision un peu angélique des fondamentalistes religieux de tous horizons en les imaginant tous suivre la loi au pied de la lettre …

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