L’anarchie n’est pas un droit

 

 

Fernand Melgar et la députée PDC Sandra Pernet se sont engagés publiquement lors d’une réunion à Chauderon et puis à Infrarouge contre le trafic de drogues illicites sur la voie publique de Lausanne par des « dealers ». En passant, notons l’utilisation d’un terme anglais pour éviter de recourir au français, qui les qualifierait carrément de trafiquants. Le choix des mots est rarement innocent : en appelant les prostituées travailleuses du sexe on ennoblit leur métier considéré comme une tâche économique, parmi d’autres.

Or, les trafiquants de drogue infestent les rues de Lausanne au point de déranger les habitants. À la suite de la démarche des deux initiateurs, le mouvement public s’est accentué et la municipalité de Lausanne a mis hâtivement en circulation vingt policiers en uniforme pour dissiper ce malaise visuel, en précisant bien qu’ils ne feraient pas de répression. D’où une première question : que faisaient de si important ces vingt policiers subitement disponibles, pour qu’ils n’aient pas auparavant déjà entrepris cette œuvre de salut public ? Pourquoi avoir attendu que la situation se détériore ?

En revanche les milieux culturels ont réagi en sens opposé, stigmatisants l’attitude de Fernand Melgar, au point qu’il renonce à son enseignement à la Haute Ecole d’Art et de Design de Genève, apparemment incompatible avec son refus de la drogue. Dans le débat, des arguments étranges ont été formulés : le trafic de rue ne fait de mal à personne ; la population réagit par racisme antinoir; sa peur de la drogue est sans fondement ; comme le trafic existe partout, il est vain de vouloir l’éradiquer ; la répression aura des effets négatifs.

Bien entendu sous-jacents cheminent des avis encore plus radicaux : il faudrait réserver certains quartiers à un trafic légal ; il faudrait dépénaliser la drogue, au minimum le cannabis ; la moindre des choses est d’organiser des locaux d’injection avec seringues propres et produits de qualité. On ne peut s’empêcher de penser que cette plaidoirie multiforme pour la drogue provient de gens qui en ont besoin.

Etrangement les pouvoirs publics ont adopté un profil bas. La municipalité de Lausanne est à majorité de gauche et celle-ci n’est pas sans complaisance pour la consommation de drogue. Cela s’inscrit dans une longue tradition libertaire et anarchiste. Foin de la morale bourgeoise. Les exploités, les pauvres, les paumés ont droit à ces compensations, le tabac, l’alcool, le jeu, la drogue, l’amour libre. De même les artistes ne peuvent créer que par un dérèglement volontaire des sens

Ce qui est en jeu, c’est le respect de la loi qui vise à protéger la santé mentale et physique des citoyens. La complaisance pour sa violation mine les institutions, le droit et le vivre ensemble.

 

 

 

 

Jacques Neirynck

Jacques Neirynck est ingénieur, ancien conseiller national PDC et député au Grand Conseil vaudois, professeur honoraire de l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), d'origine belge, de nationalité française et naturalisé suisse. Il exerce la profession d'écrivain.

12 réponses à “L’anarchie n’est pas un droit

  1. Toutes les civilisations ont leurs drogues: Les Européens ont l’alcool, les Indiens ont leur haschich, les Musulmans ont leur kif et leur kat, etc… Seuls les Inuits n’avaient rien, parce que le climat rend impossible la fermentation. Même les chèvres avaient leur café en Arabie, de là vient le mocca….

    Ce principe étant évident, il s’agît maintenant de régler la chose le mieux possible, dans l’intérêt général. Les Alémaniques ont instauré des locaux d’injection, qui servent à quelque chose. Ici, à Bienne, il n’y a pas de ce bazar dans les rues

    1. Les drogues dures ne sont pas comparables avec les exemples mentionnés. L’addiction est plus forte et peut se révéler mortelle. L’afflux de ces drogues en Suisse est motivé par la richesse du pays qui constitue un marché idéal pour les trafiquants. La mollesse de la réaction, voire le refus de la répression, sont des arguments supplémentaires.

    2. Bonjour Monsieur Simonin, sauf erreur à Genève aussi il y a un local d’injection. Je n’ai jamais passé son seuil, mais je ne doute pas que les usagers y soient bien accueillis et soutenus. Je connais aussi les institutions (le CAP, antenne des HUG) qui “gèrent” le problème. Je dis bien gèrent, car lorsqu’on lit sur le site du CAP “consommation festive”, on a tout compris. De ce fait, à l’extérieur, dans les rues, il n’y a en principe pas de ce bazar, comme vous dites.
      Mais à l’intérieur ?! Savez-vous comment cela se passe dans les familles qui ont la malchance d’avoir un enfant toxicodépendant ? Probablement pas. Moi si. Pas personnellement, dieu merci. Mais chez ma sœur, son fils de 30 ans est détruit par cette s……ie. Et toute la famille est détruite.
      Alors, s’agissant de la polémique autour des libertaires-anarchistes-artistes qui font la leçon à M. Melgar, je me dis que des claques se perdent.

      PS : Merci Monsieur Neirynck d’oser parler avec bon sens de ce terrible problème.

  2. Cher Monsieur,
    Si j’ai bien lu et bien compris ce qui a été publié à ce sujet, M. Melgar a été mis en cause par les étudiants et es responsables de la HEAD pour son non-respect des règles déontologiques; cela rend leur réaction moins banale …voire, peut-être, importante quand même ?

    1. J’ignore si la réaction de la HEAD sanctionne une faute de déontologie car le communiqué n’est pas explicite à ce sujet. En revanche, je crains que la vigueur de cette réaction soit alimentée par une complaisance très réelle à l’égard de la drogue.

      1. @Jacques Neirynck et Jacques de Haller

        La seule drogue à laquelle ces poussins de la HEAD sont accros, mais alors “accros grave…” c’est l’idéologie gauchiste, antiraciste, multiculturaliste, pro immigrationiste forcenée.

        Fernand Melgar ayant eu le courage de parler de certaines nuisances criminelles et d’une délinquance pratiquée par des immigrés sans papiers, il a commis un blasphème. Car pour ces enfants de coeur l’immigré et le sans papiers sont sacrés et il sont saints, conçus sans péché, ils portent en eux la rédemption du monde raciste et xénophobe de Christophe Blocher. Donc peu importe si leurs trafics causent des drames, si nous voulons aller au ciel nous devons les adorer, les vénérer, les encenser en battant notre coulpe. Et Melgar, qui avait commencé sa carrière comme prêtre de la religion immigrationiste, est un hérétique et relapse. Il doit être brûlé.

        L’appel au boycott contre Fernand Melgar par des pseudos étudiants en art au cerveau lavé à la moraline gauchiste, est un scandale extrêmement grave qui dénote d’une mentalité totalitaire pire que celle de Torquemada. C’est du totalitarisme des bons sentiments.

        Quant aux gloires officielles de notre cinéma national subventionné par un Office Fédéral la Culture atteint de la même addiction, à la même drogue, que la HEAD (je pense aux prises de position bien pensantes de Lionel Baier et Jean-Stéphane Bron notamment), non seulement c’est une honte, mais en plus c’est le comble du ridicule et cela déconsidéré totalement ces cinéastes.

  3. La raisons pour laquelle on n’a rien fait pendant si longtemps est la terreur idéologique de la gauche antiraciste et immigrationiste, terreur si menaçante que personne, ni à gauche ni à droite, n’osait bouger pour faire cesser ce bazar. Il aura fallu que ce soit ce gauchiste de Fernand Melgar qui réagisse, pour avoir vécu personnellement un drame causé par le trafic de drogue dans son quartier (un de ses amis et voisin de palier eu son fils agonisant d’une overdose dans ses bras).

    Il faut rendre hommage à Fernand Melgar d’avoir osé surmonter l’interdit idéologique maintenu par son milieu et qui pèse comme une marmite à pression. Celà a révélé la force des colères qui fermentaient et n’osaient pas s’exprimer.

    On a eu la preuve de cette terreur dans la réaction scandaleuse des autres gauchistes, dont un qui s’appelle curieusement Conscience, et qui se sentant trahis par Melgar appellent maintenant à sa mort sociale. Ainsi ils révèlent leur vrai visage.

    On espère que tout cela servira de catharsis en profondeur, et que celà déconsidérera totalement et définitivement le discours antiraciste et immigrationiste qui vise au remplacement de population ou, si on préfère, au génocide de la race blanche.

  4. Melgar est un petit Monsieur extreme gauchiste qui montre son vrai visage! Ses enfants à lui, pas touche!
    Alors que depuis des dizaines d‘années des milliers de parents ont vu leurs enfants confrontés à la scène de la drogue devenue encore plus perfide par les dealers venu d‘ailleur. Les dealers sont des criminels, ces dealers sont les petits bras d‘organisations mafieuses milliardaires qui n‘Interesse personne en particulier les autorités politiques. On est en droit de se demander si nos politiciens ne sont pas en conivances avec les criminels mafieux. Insoutenable, pas tant que ça,p la réalité est bien plus brutale, il suffit de regarder autour de nous! Les personnages qui soutiennent ou ont soutenus les criminels sont des criminels Monsieur Melgar! Vos enfants ne valent pas plus que les autres enfants Monsieur Melgar.

    1. Fernand Melgar a témoigné d’autant de sollicitude pour les enfants des autres que pour les siens. Il n’est pas correct de laisser supposer le contraire.

    2. Au moins M. Melgar a eu le courage, après avoir vécu de près un drame de la drogue, de revenir en arrière, de faire son mea culpa. Je me croyais de gauche. Depuis une dizaine d’années, mes yeux se sont ouverts. Il faut dire que la gauche (ici, en France, partout) a fait fort, à un moment elle a perdu tout autre repère que l’idéologie. Maintenant je sais que je ne suis nullement de gauche, ce qui ne m’empêche pas d’être humaniste.

  5. Nina, quel courage!? De bien vivre du malheur des autres, car c‘est bien de ça dont il s‘agit. Ce monsieur sans l‘aide de nos impôts serait au chômage.
    Il profite de son „prestige gauchiste“ pour trouver une solution à son problème personel! jusque là le problème des milliers de parents confrontés aux même criminels ne l’a pas interessé, bien au contraire puisqu’ il a défendu ces criminels, cette maffia contre la justice Suisse! Le plus drôle c‘ est du côté de ceux qui le critique le plus fortement et le poursuivent celon ses dires, ces camarades inconscients extrême gauchiste.
    Un petit monsieur, un profiteur égoïste qui se croit au dessus tout.

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