Climat. Pourquoi n’agissons-nous pas ? La réponse de Sébastien Bohler.

Une question ne cesse de me tarauder : comment se fait-il que la plupart de nos concitoyens sachent que nous courons à la catastrophe, mais semblent s’en ficher éperdument ? Deux bouquins du neurobiologiste français Sébastien Bohler proposent un important élément de réponse. “Le bug humain” (1) est petit, mais dense. C’est un best-seller depuis deux ans déjà. Le deuxième a pour titre “Où est le sens” (2). Il reprend le thème du premier en ajoutant une couche d’éléments nouveaux. Sur le même sujet, je conseille encore la synthèse de Sousan Jourdan et Jacques Mirenowicz publiée dans La Revue durable (3).

De quoi s’agit-il ?

D’abord un élément de prudence. Bohler tente de nous faire comprendre comment le fonctionnement du cerveau façonne la société. Or, le cerveau est une chose compliquée, la société aussi. Son explication tient-elle la route ? L’ai-je bien comprise ? N’en jugez pas à mon commentaire, lisez plutôt ces livres. Personnellement, je les ai trouvés importants.

Globalement, le fonctionnement d’un être vivant est assez simple. Le but est clair : continuer à vivre. Pour cela l’organisme doit se nourrir, se reproduire et apprendre de l’expérience. Pour le reste, il s’économise. Du monde extérieur, il reçoit les messages de ses sens : les contacts du toucher, la chimie du goût et de l’odorat, les sons de l’ouïe, la lumière de la vision. En lui, ces messages prennent sens par rapport à ses besoins fondamentaux. La détresse le pousse à agir pour se sauver. Le plaisir appelle à y retourner, encore et encore. Depuis que la nature a inventé le système nerveux, il y a près d’un demi-milliard d’années, c’est le striatum qui mène le bal en lançant les décharges de dopamines qui poussent le cortex cingulaire à l’action.

Au départ, le cerveau se limitait à cela. Certains êtres vivants en sont restés à ce stade. Dans « Le bug humain », Bohler revient au cas de la lamproie, un poisson primitif dont on connaît des fossiles de 300 millions d’années presque identiques à l’espèce qui vit actuellement. Dans la plupart des autres espèces, l’évolution a conduit à des changements considérables. Le plus souvent, le cerveau s’est enrichi. Par exemple, il a gagné le cortex cérébral. En chemin s’est développée la capacité de vivre ensemble, d’évaluer le groupe et d’y faire sa place. Dans l’ensemble, la méthode a bien marché. Ainsi sont apparus – et disparus – les dinosaures ; les oiseaux ont pris la place ainsi que la classe des mammifères dont l’espèce Homo sapiens nous intéresse particulièrement. La révolution de l’homme moderne doit sans doute beaucoup à la théorie de l’esprit, c’est-à-dire la capacité à prendre distance, en particulier, à se projeter dans l’esprit de l’autre. La conséquence en est que nous vivons dans l’image du monde qu’ont construit notre cerveau et notre histoire. On appelle ça la conscience.

Ainsi va l’évolution de la vie. La nature garde ce qui fonctionne, elle élimine ce qui échoue. Elle n’invente que peu de vraiment nouveau. Elle fait avec ce qui existe, plus ou moins modifié et recombiné. Si le résultat semble neuf, en fait c’est essentiellement du vieux, adapté et recyclé. Ainsi, les recettes qui ont si longtemps si bien servi sont toujours avec nous : manger, pratiquer le sexe, renforcer sa place dans le groupe.

 

Seulement voilà, la conscience qui permet de voir le monde et soi-même de l’extérieur élargit presque infiniment la signification des mots « donner du sens ». En particulier elle transforme la relation entre individus, elle invente l’empathie, elle construit le langage, elle appelle à la collaboration et elle permet de planifier l’action future. L’effet fut spectaculaire. En moins de 10’000 ans, le nomade est devenu sédentaire et le clan tribal est devenu empire ; le savoir collectif en croissance explosive s’est distribué en une foule de collaborateurs spécialisés ; on a inventé la science; on a élaboré les technologies; le monde semblait pouvoir tout faire, tout réaliser.

C’était il y a un ou deux siècles. Après 4 milliards d’années de manque systémique, la vie, pour certains humains, devint pléthorique. Ils crûrent et se multiplièrent, ils envahirent le monde entier, ils produisirent de plus en plus et consommèrent en conséquence. Leur cortex cingulaire, inondé de dopamine, ne cessait d’en vouloir davantage, sans limites puisque rien ne le limitait.

Ainsi, se nourrir devint une maladie ; les obèses seront probablement bientôt majoritaires aux USA ; nous les suivons allégrement. Le sexe libéré devint une obsession;  il paraît que 30% du trafic du web est lié à la pornographie. Même les plus beaux acquis, par exemple la médecine ou la capacité à fabriquer des objets, étalent leurs côtés sombres qui nous submergent ; c’est la bombe démographique, la pollution, le climat en folie et la vie qui chancelle.

Cette folie insensée est le thème dominant des deux livres de Bohler. L’auteur la décrit, page après page, en tous ses aspects, sans concessions.

Mais là n’est pas l’essentiel. Si Bohler demande «pourquoi notre cerveau nous pousse-t-il à détruire la planète ?», il veut nous conduire à trouver « comment l’en empêcher ». Quand il se demande si nous sommes « à ce point impuissants et résignés à périr », sa conclusion est « certainement pas ! » Il est vrai que, en lisant ces livres, je ne cessais de me demander comment, après tant d’horreurs, il allait nous conduire à la solution. Je dois dire que j’ai été un peu surpris.

 

La solution prônée au dernier chapitre du Bug humain est individuelle. Il s’agit de maîtriser, par l’intelligence de notre riche cortex cérébral, les instincts inadaptés que génère notre cerveau primitif. Bohler se réfère aux pratiques très à la mode de la « Pleine conscience » (4). Je connais des personnes qui en font une remarquable pratique journalière; je m’y exerce moi-même un peu. C’est bien ! De là à en faire le sauvetage du monde, je distingue encore quelques obstacles. En particulier, je doute que la somme des bonnes volontés individuelles nous tire d’affaire.

 

Mais Bohler ne s’arrête pas là. Son deuxième livre, Où est le sens, se termine aussi par un chapitre visant à apporter une solution aux problèmes des 300 pages précédentes. Cette fois, c’est le collectif qui est mis en évidence avec la question : comment faire pour que nous tirions tous à la même corde ? Constatant l’extraordinaire force unificatrice des mouvements religieux, Bohler imagine que la faculté de religiosité, cette propriété fondamentale de la nature humaine, pourrait être la voie unifiant l’humanité tout entière dans le combat pour son sauvetage. J’imagine que l’auteur n’est pas religieux lui-même, mais il voit dans le Sacré une valeur qui pourrait nous sauver. Le sacré dont il parle n’est pas le Bon Dieu, mais la Nature. Il faut, selon lui, que le respect de la Nature se vive comme le Bien , alors que les atteintes à son intégrité deviennent les péchés de ceux qui ne s’engagent pas pour la survie de notre civilisation. Qui alors dit ce qu’est le Bien et qui écrit les 10 commandements de la nouvelle morale ? Et bien, ce sera le GIEC et ceux qui se donnent les moyens de comprendre comment nous fonçons droit dans le mur et comment nous pouvons nous en sauver ?

 

J’imagine ici les sourires ironiques de bien des lecteurs. Je crains pourtant qu’il faille les mettre en rapport avec la première phrase de cet article : nos concitoyens savent que nous courons à la catastrophe, mais semblent s’en ficher éperdument.

À mon avis, les deux livres de Bohler dont il est question ici sont remarquables. Ils méritent d’être lus.

 

  1. Bohler, S. (2019, 2020 ). Le bug humain. Pourquoi notre cerveau nous pousse à détruire la planète et comment l’en empêcher. Paris: Robert Laffont.
  2. Bohler, S. (2020). Où est le sens ? Les découvertes sur notre cerveau qui changent l’avenir de notre civilisation. Paris: Robert Laffont, 380.
  3. Jourdan, S., & Mirenowicz, J. (2019). Pour éviter la catastrophe numérique et écologique, il faut dompter la dopamine. La Revue durable, 63(38 – 42).
  4. https://fr.wikipedia.org/wiki/Pleine_conscience

Jacques Dubochet

Jacques Dubochet, professeur honoraire à l'UNIL. Il a développé, dans les années 80, les fondements de la cryo-microscopie électronique qui lui ont valu un prix Nobel de chimie en 2017. Citoyen actif, il est préoccupé par l’impact de la science sur la société. Il croit que c'est la jeunesse qui surmontera la crise du climat et de la vie.

18 réponses à “Climat. Pourquoi n’agissons-nous pas ? La réponse de Sébastien Bohler.

  1. “Nos concitoyens savent que nous courons à la catastrophe, mais semblent s’en ficher éperdument”.
    Ni l’un ni l’autre, à mon humble avis.

  2. Grand merci, Jacques. La nature comme ultime sacré, on se rallie autour, c’est la sagesse autochthone nord-américaine mise en valeur. Une bonne évocation dans ‘Tresser les Herbes sacrées de RH Kimmerer. Elle aussi parle de mindfulness dans notre relation avec la nature. Nous faut-il un nouveau prophète à la Dr Sweitzer?
    LF

  3. AMHA, le problème de fond est l’appât du gain, donc le BUG est là.
    On doit toujours faire mieux, moins cher, avec plus de marges, donc en “exploitant” (au sens large) tout notre environnment (à tout prix, je devrais dire à n’importe quel prix).
    Tant qu’on aura pas commencé à enseigner à nos gamins depuis la maternelle un autre sens de la Vie, il n’y aura pas de changements.

  4. La réponse est extrêmement simple, cher Monsieur Dubochet : “Non possumus” comme disaient les Romains. L’humanité est prise au piège de ses problèmes qu’elle ne maîtrise absolument pas. Les gens perçoivent très bien ce qui est train d’arriver et ne s’en fichent pas du tout, croyez-moi. Ils sont juste dépassés et se sentent totalement impuissants face à l’ampleur et à la vitesse du phénomène, mais essaient quand même de s’adapter et de vivre au mieux aussi longtemps que ce sera possible.

    1. “… mais essaient quand même de s’adapter et de vivre au mieux aussi longtemps que ce sera possible”. C’est sans doute pour cela qu’ils achètent des SUVs… Intéressant comme adaptation…

  5. Cher Monsieur Dubochet,
    Votre chronique me fait penser à cette citation attribuée à André Malraux: “Le 21ème sera mystique ou ne sera pas.” Elle me faut aussi penser à Konrad Lorenz, qui a reçu comme vous le prix Nobel. Lorenz a observé les effets que vous décrivez-obsession pour la nourriture et pour le sexe-chez plusieurs espèces d’animaux domestiqués. Il a fait très tôt le lien avec notre espèce et tenté d’avertir ses semblables au travers de ses nombreux ouvrages (Les Huit péchés capitaux de notre civilisation). Il avait coutume de dire que la pomme croquée par Adam n’était pas mûre pour illustrer le fait que nous disposons d’une force technologique démesurée par rapport à notre niveau de sagesse. Lorenz disait encore que l’homme actuel – soit celui des années 70 – n’était qu’une étape dans l’évolution vers un homme vraiment humain (une femme😁 ça c’est moi qui rajoute). Et enfin, Konrad Lorenz misait sur l’humour et sur l’évolution pour nous sortir de là. A part L’agression, une histoire naturelle du mal, et L’envers du miroir, on trouve ses ouvrages sur des sites de seconde main car ils ne sont plus édités. C’est bien dommage, car il a été un éthologiste inégalé . Or tous nos problèmes actuels nous rappellent incessamment notre statut de simples animaux. Merci à vous pour votre magnifique investissement!!!

  6. Qu’ont en commun Bohler, Jourdand, Mirenowicz, les adeptes de la pleine conscience, vous, moi et tous les commentateurs de ces blogs ?
    Nous sommes tous à l’abri du besoin ou, à tout le moins, la plupart de nos besoins fondamentaux sont couverts.
    Nous vivons confortablement dans une relative sécurité ce qui nous permet de nous poser les grandes questions sur le sens de la vie et l’avenir de la planète (le « pourquoi ? »).

    L’écrasante majorité de l’humanité est encore au stade du « comment ? » (comment se nourrir ?, comment vivre ?, comment assurer son avenir ?, etc.). Les cohortes de migrants qui sillonnent la planète en quête d’une vie meilleure sont là pour nous le rappeler.

    Tant que cette part importante de l’humanité sera à ce stade, toute tentative de sauver la planète sera vouée à l’échec.
    Problème : pour assurer à cette partie majoritaire de la population de la planète une vie décente et en sécurité … il faudra de nombreuses infrastructures dont la construction et la mise en œuvre impacteront lourdement les ressources encore à disposition.

    On se trouve face à ce paradoxe : quand l’ensemble de l’humanité aura atteint les conditions matérielles qui lui permettront de se poser les bonnes questions … il sera trop tard.

    1. La question est: quelles conditions matérielles sont nécessaires afin que l’ensemble de l’humanité puisse se poser les bonnes questions? Les conditions matérielles nécessaires sont bien inférieures à ce que nous avons aujourd’hui dans le monde occidental. Nous pouvons commencer à nous montrer raisonnables dans notre consommation des biens matériels, et nous pouvons commencer aujourd’hui. C’est mieux que d’attendre d’y être forcé demain.

  7. Ne dit-on pas d’un chef d’état ou d’un groupe de dirigeants, élus ou abusifs, qu’ils sont des cerveaux? Alors à vous entendre, Sapiens serait doté d’un organe reptilien, et basta? Est-il encore utile de lire des constats plus près de la névrose obsessionelle que de la pensée écologique? Avant les auteurs que vous recommandez, il y a eu Marcuse, Illich, Grinewald, Steppacher et quantité d’autres. Ce ne sont pas les citoyens qui se moquent, ce sont les cerveaux malades de pouvoir! Car les lois n’ont pas été élaborées par un cerveau, mais par un collectif d’esprits et d’intelligences au service de ce qui pourrait être une civilisation. Si elles ne sont pas respectées, les moineaux n’ont plus qu’à attendre la résurrection de Mao Tsé.

  8. A mon sens, le bug… est religieux.
    A savoir que l’homme cherche à sacraliser ses idées et ses comportements, même quand ils sont erronés ou imparfaits, puis à faire des adeptes.
    Donc sacraliser la nature, est une nouvelle lubie de l’homme contemporain qui fera encore ses millions de victimes.
    A cela s’ajoute la sacralisation de l’argent, culte le plus puissant depuis plusieurs millénaires.
    Puis la sacralisation de la science, etc. etc.
    Tout cela nuit à notre simplicité. On peut vivre plus simplement.
    Nul besoin d’inventer un nouveau mensonge.

  9. Votre réflexion doit se rapprocher d’un fait politique majeur dans le monde, les démocraties sont très minoritaires et elles ne sont pas à prendre en exemple car c’est là qu’on utilise le plus les ressources de la planète car les plus riches .

  10. Agir ou ne pas agir, telle est la question.
    Ne pas agir? Pour le moment, je survis. “C’est pas moi, c’est les autres!” Alors attendre que la situation s’aggrave à l’extrême? Quand la terre sera quasi invivable, survivre dans des cités hermétiques, de haute technologie avec de nombreuses restrictions. Se déplacer à l’extérieur en scaphandre?
    Agir? restreindre les consommations, contrôler tout? décroissance, fantasme écologique qui ne deviendra réalité que lorsque nous aurons le couteau sur la gorge. Doutes. Il faut accentuer la recherche pour le stockage de CO2, méthane… favoriser puissamment, violemment nos amies: forêt, mer, cyanobactéries … Je crois en l’action plus qu’en l’autorestriction mais on en revient à tout ce qui est dit dans ce blog: Pourquoi n’en fait-on pas plus? manque d’énergie politique, égoïsme financier, insuffisance de connaissances, impuissance scientifique?

  11. “Qu’est-ce qu’il peut faire monsieur et madame tout le monde? rien !” écrit Elie. On tourne en rond! Il n’y a pas de solution! Monsieur et madame tout le monde peuvent un peu d’autorestriction: voyager moins, consommer moins, réparer au lieu d’acheter du neuf. Les Chinois jouent avec notre voracité, notre faiblesse… et la leur. Mais c’est expliqué partout et ça ne suffira pas. Qu’est-ce qu’ils peuvent faire les gouvernements? Tout contrôler, il semblerait. Fin des libertés? C’est pas marrant! Il faut diminuer tous ces gaz polluants en allant les chercher industriellement pour les piéger et cela avec bien plus de conviction. Air liquide et d’autres le font un tout, tout petit peu. La nature va nous donner un sacré coup de pied au cul.

  12. René Girard a élaboré autour du „Désir mimétique“
    comme étant le problème fondamental de notre société, qui mène inévitablement aux conflit et au désignèrent de coupable (boucs émissaires). Nous avons besoin de nous sentir appartenir à la communauté en copiant les codes/coutumes des strates sociales auquel nous appartenons ou celle directement supérieur à la notre (celle du dessous nous inspirant moins). C‘est l‘effet d’aspiration.
    Pour casser les codes, les élites devraient donc être exemplaires (dans la simplicité de leurs modes de vie) ce qui est loin d‘être le cas. Ils sont même coupable de démesure :
    Les 1% (63 millions de personnes) les plus riches du monde émettent deux fois plus de CO2 que la moitié la plus pauvre de la population mondiale (soit 15% des émissions).
    Nicolas Hulot par exemple milite pour l‘écologie et en même temps est incapable de se restreindre dans sa consommation (il possède 7 voitures). Castel use et abusé du jet privé pour ses déplacements (pourquoi pas le train?).
    Comment voulez-vous que le petit peuple accepte de se sacrifier volontairement pour que les riches et les puissants puissent continuer leur train de vie à 7 planètes terre au minimum. Il faut mettre un plafond supérieur à la quantité de richesse qu‘une personne peut posséder notamment si cette personne est incapable de s‘autolimiter par elle-même. A ce titre, la politique de Mélenchon en France paraît la plus sensée.

  13. Je crois que vous vous posez beaucoup trop de questions.
    Sans vouloir vous offenser, est ce du à votre âge ?
    Alors vous allez peut être sourire ou me répondre que vous connaissez bon nombre de jeunes personnes qui s’engagent concrètement dans l’écologie, sauver la planète, etc etc.
    Ok, admettons, mais sur combien de jeunes ?
    Ce que je veux dire c’est que si nous n’apprenons pas de nos erreurs, comme on dit, l’histoire se répète, est justement parce que nous sommes mortels.
    Qui se souvient de ce qui se passait il y a à peine 1 siècle dans le sud de l’espagne, en italie, au Brésil, au japon, en chine, aux pays bas ? personne, et je suis sur que tout le monde s’en fiche.
    Bon nombre de villes dans le monde existent en bord de mer, ça n’empêche pas bon nombre de gens d’y aller passer leurs vacances, n’est ce pas ? Je suis même convaincu que parmi ces vacanciers doivent s’y trouver de belles âmes écolos.
    Comme tous ces écolos stars de l’indignation mondiale et qui se déplacent en jet privé, par exemple.
    Et c’est là ou je veux en venir, l’être humain est mortel, il est mortel à courte échéance, il n’est pas mortel avec une expérience de vie de 5 siècles.
    On parle dans les écrits de la chute de l’empire de rome pour essayer d’expliquer le déclin civilisationnel de l’occident actuel.
    Si justement l’histoire se répète est parce que nous NE pouvons PAS essayer d’imaginer ce que nous n’avons jamais vécu, que ce soit passé ou futur.
    L’être humain est programmé pour voir et comprendre le bien, nous ne sommes pas programmés pour comprendre et voir le mal.
    Je m’explique de cette dernière phrase.
    Si vous avez une fille, exemple, et que celle ci vient vous voir en vous disant qu’elle est amoureuse, que ce garçon est quelqu’un de bien, d’intelligent, de bien éduqué, très sympathique, serviable, bref, que des qualificatifs positifs, est ce que ça vous fait plaisir à entendre ? est ce que ça vous rassure ?
    Maintenant dans le sens opposé, votre fille vient vous voir et vous dit qu’elle est amoureuse d’un délinquant/criminel, un type qui a tué, violé, qui est dans le trafic de drogues, qui frappait ses anciennes petites amies, est ce que ça va vous rassurer ? Je suppose que non.
    Et c’est le sens que je donne à ma phrase “l’être humain est programmé pour…”
    Nous sommes mortels et c’est là l’avantage et inconvénient de ce que nous pouvons et sommes capables d’accepter, de comprendre.
    Quand nous perdons un être cher, on dit que “le temps aide à cicatriser les blessures”.
    Le temps.
    Je vais probablement commencer cette année ma formation de pilote privé.
    Que voulez vous que ça me fasse qu’on me dise que c’est mal, que l’essence pollue, que ça pollue l’air, qu’il faut rouler dorénavant en vélo ? Rien.
    Rien car je sais que je suis mortel et j’ai envie de faire des choses.
    Egoiste, peut être, sans doute.
    Inutile de vous poser mille et une questions, vivez, soyez heureux.
    Faites peut être les choses à votre niveau sans vous préoccuper du pourquoi de la chute de l’empire de rome ou de la hausse (?) de 1 mètre du niveau de la mer d’ici 1 ou 2 siècles.
    Ca s’appelle la vie.

    1. Le problème à mon sens c’est qu’on ne parle plus de siècles, mais de dizaines d’années, ce sont nos enfants qui connaîtront une terre invivable et nous sur nos vieux jours (si nous survivons jusque là.

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