«La vie n’a qu’un sens: y être heureux. Si la vie n’est pas synonyme de bonheur, autant ne pas vivre» (Henri de Montherlant)

Lorsque Henri de Montherlant s’est suicidé à l’âge de 77 ans en se tirant une balle dans la gorge, il a été jugé sévèrement. Pourtant il était vieux et presque aveugle.

C’était en 1972. Aujourd’hui, en 2019 on ne condamne plus les suicides violents. Pourtant, il faut imaginer le traumatisme pour les proches, surtout pour ceux qui trouvent le cadavre.

Et pourtant le suicide médicalement assisté est interdit en France, à peine toléré en Suisse.

Pourquoi ne pouvons – nous admettre que des personnes qui arrivent au terme de leur vie demandent une aide pour pouvoir mourir en douceur?

Nous venons d’assister à deux procès en Suisse récemment. Aucun des deux n’avait lieu d’être.  Le docteur Erika Preisig à Bâle, tout comme le docteur Pierre Beck à Genève sont moralement irréprochables. Leur seul crime: avoir aidé des personnes âgées qui demandaient à mourir parce que leurs vies n’avaient plus de sens. La dame de Bâle était très claire dans ses déclarations réitérées devant ses proches et ses médecins. Très claire aussi dans le dernier vidéo tourné pour la police avant de mourir, dans lequel elle dit clairement sa volonté d’en finir avec une vie qui n’avait plus de sens à ses yeux.

La dame de 86 ans  à Genève, qui a voulu mourir avec son mari après 60 ans de vie commune, sous quel prétexte fallait- il la condamner à survivre à son mari atteint de leucémie et en phase terminale de sa maladie? Comment ose- t- on écrire qu’elle était bien portante?

A 86 ans, personne n’est bien portant.

Je suis bien placée pour le savoir. Voilà près de douze ans que j’accompagne des personnes en fin de vie pour l’ADMD en France. Très souvent, je ne fais qu’écouter et conseiller. C’est suffisant pour la plupart de ceux qui nous appellent. Ils se sentent rassurés lorsqu’ils savent qu’on pourra les aider le moment venu.

Les personnes atteintes de maladies incurables comme certains cancers et toutes les maladies neurodégénératives (Alzheimer, Parkinson, SLA, sclérose en plaques) peuvent être aidées en Suisse, pas en France. Je les ai souvent accompagnées dans ce dernier voyage qui était à la fois serein et triste. Je ne suis donc pas ce «  cas «  dont parle Jean – Jacques Bise et que Exit Suisse Romande ne pourrait jamais aider. J’ai certainement accompagné autant – si ce n’est plus – de personnes en détresse que lui. D’ailleurs je ne lui ai rien demandé.

Maintenant on se pose la question de la «  ligne rouge «  à ne pas franchir lorsqu’on accompagne un patient dans son dernier voyage.

Je peux répondre à cette question : chaque cas est différent et ce qui compte, c’est l’écoute attentive et intelligente du médecin. De celui qui écoute son coeur et sa conscience.

Cette décision n’est jamais prise à la légère. Elle est facile à prendre lorsqu’on se trouve face à un patient atteint d’une maladie visiblement incurable.

Quid de toutes ces personnes ayant atteint l’hiver de leurs vies? Souffrant des polypathologies qui accompagnent inévitablement la vieillesse? Ostéoporose, arthrite, arthrose, incontinence pour n’en énumérer que quelques unes…

Leurs souffrances n’étant pas visibles, on en déduit que ces personnes sont bien portantes.

On voit la façade, pas la plomberie.

Et mises à part les polypathologies, que penser du désarroi de cette dame de 86 ans qui ne veut pas survivre à son mari? Comment même penser à condamner le médecin courageux et humaniste qui l’a aidée?

En France, personne ne condamne les médecins qui n’osent pas utiliser les doses suffisantes de barbituriques pour appliquer cette fameuse sédation profonde et continue jusqu’à la mort autorisée par une loi  floue et ne prenant pas compte de la souffrance des patients et de leurs proches.

J’ose espérer que les intégristes suisses ne réussiront pas à empêcher les médecins humanistes de continuer à suivre leurs coeurs et leurs consciences. L’autodétermination d’un adulte éclairé et lucide, qui voit arriver la fin de sa vie, devrait être respectée dans tous les pays du monde.

Jacqueline Jencquel

Jacqueline Jencquel est née en 1943 à Tien-Tsin en Chine. Elle milite pour le droit de mourir dans la dignité, notamment au sein de l’ADMD France. Dans ce cadre, elle a accompagné des dizaines de Français en Suisse pour leur permettre d’obtenir un suicide assisté. Dans ce blog elle évoquera l’expérience d’une vie entre plusieurs continents ainsi que le quotidien de son combat.

77 réponses à “«La vie n’a qu’un sens: y être heureux. Si la vie n’est pas synonyme de bonheur, autant ne pas vivre» (Henri de Montherlant)

  1. DE QUEL DROIT DIT ON patiente bien portante , on ne choisit pas déjà sa naissance alors pourquoi ne pas avoir le droit de choisir sa mort même si on n a pas de maladie incurable ….on a de multiples raisons d avoir envie de mourir ; la dignité , ne pas vouloir être vieille , la solitude, cela devrait être un DROIT DE vouloir mourir quand on le choisit.

    1. On ne peut pas obliger un médecin à aider n’importe quel patient . Ce n’ est pas un acte anodin . Il doit être réfléchi et oui, il y a une ligne rouge à ne pas dépasser : la dépression peut être soignée , le mal de vivre aussi . Le suicide est un acte libre , mais le médecin doit écouter sa propre conscience et ne pas désobéir non plus à la loi . Si la loi est mauvaise , il faut la changer . Mais le médecin est libre de ses choix dans la mesure du possible et va toujours essayer de guérir un patient ou de soulager ses souffrances avant de l’ aider à mourir .

      1. Merci pour votre réapparition dans ce journal, elle sera toujours bien accueillie.

        Je ne doutais pas du recul et du sens critique que vous avez, mais dont vous ne faisiez à mon avis pas suffisamment part dans tous les articles que vous nous avez donnés. Ce n’est en rien céder au combat que vous menez, au contraire j’estime que le court exposé ci-dessus est utile pour éviter que des personnes continuent à dépeindre le travail d’Exit comme s’il visait à favoriser les départs. Ces personnes qui dénoncent un « manque d’humanisme » donnent de belles paroles et n’ont ni la volonté, ni la force de se confronter aux réalités pour se remettre en question.

        Merci de continuer à faire quelque chose de bien sans en retirer une complète reconnaissance, c’est cela le vrai humanisme.

        1. La vie nous ai donné et ont né à deux avec sa mère
          On meurt seul.
          Le seul choix comme être humain c’est de dire non je ne suis pas d’accord et c’est une liberté à l’humain de ne pas être complètement une victime

  2. Vous lire procure toujours autant de plaisir.
    Je vois plusieurs personnes aimées autour de moi, qui commencent à “perdre” des neurones, ne me reconnaissent pas.
    Exemple tout récent, une amie de 72 ans totalement désorientée, et dont le diagnostic d’Alzheimer a été fait avec beaucoup de retard. Au grand désespoir de son mari qui ne pouvait plus l’aider à la maison, il a fallu la faire entrer dans un ehpad. La famille est détruite, les enfants éloignés sont impuissants.
    Que peut-on faire ? Elle n’a plus la capacité de jugement, délire entre des périodes de lucidité de plus en plus brèves. La mort volontaire ne peut la concerner. Sommes-nous donc condamnés, malade et aidants, à vivre dans cet enfer, parfois pendant des années ?
    C’est horrible. La seule chose à souhaiter, c’est ne pas en arriver là. Mais alors, faut-il faire la démarche de la mort volontaire avant la maladie qui ne prévient pas ?
    Y a-t-il une solution ?
    Merci de m’avoir lue, je suis si triste.
    Christiane.

    1. C’est impossible de savoir à l’avance ce
      que la vie nous réserve, même si on
      a toujours fait attention à sa santé.
      La vie elle-même est un risque,
      et on souhaite tous ne pas souffrir
      inutilement à la fin de notre vie.
      C’est toute une réflexion énorme
      pour la société et un tabou qui
      ne sera pas facile à lever. Pour
      moi j’attendrai d’être sûre d’être
      très malade avant de décider
      quelque chose, ne pas le faire
      à l’avance…

    2. @ Mme Christiane
      Beaucoup de personnes se sentent tristes quand elles ne sont plus reconnues, cela arrive dans les relations d’amitié ou dans la famille, et c’est souvent un choc. Parmi ces personnes très déçues, il y en a qui préfèrent oublier et ne plus revenir visiter. Je trouve cela triste une deuxième fois, il faudrait être assez fort pour apporter « une amitié » dans l’instant, comme on peut le vivre parfois avec une personne que l’on rencontre sans la connaître et qu’on ne reverra plus. C’est bien sûr facile à dire. J’espère que vous aurez cette force, pour votre amie et pour vous.

      1. “Être ou ne pas être” est le seul choix que lhomme à .Et il faut le lui laisser et le respecter .

  3. – encore une femme qui pousse seniors vers le néant. La fragilité doit être accompagnée,car elle est féconde. La vie éternelle devient l’horizon

    1. Le but de la vie est de ne pas la terminer dans la tristesse qu’on
      infligerait à ses proches et dans des
      souffrances que le progrès médical
      devrait empêcher, en un mot :
      on empêche les chiens de souffrir
      par un anesthésique puissant, et
      pourquoi pas les hommes ?
      C’est la question qu’a posé ma
      mère après le décès de mon père
      mort très douloureusement d’un
      œdème du poumon. Et ma
      mère n’était pas athée mais
      simplement humaine ! Devant
      l’humain et l’homme, l’éternité
      est un bien grand mot qui devrait
      s’humaniser, les religions aussi…
      Mais nous n’empêchons pas ceux qui
      le veulent de souffrir grandement
      pour l’éternité, chacun son choix…
      Cordialement

      1. Chère Jacqueline,
        Je répondais à la personne
        précédente, un religieux, et pas
        à vous car au contraire je respecte vos opinions et même
        je les soutiens. Peut-être répondons nous à la même
        personne en même temps.
        Je serais très peinée si je n’ai
        pas été comprise par ma
        réponse qui s’adressait à lui.
        Et merci beaucoup pour votre
        bel article.
        Bien sincèrement,
        Laure

    2. Cher Abbé, tout le monde respecte vos choix et vos principes. Simplement, appliquez-les à vous-même. N’essayez pas de les imposez pas aux autres.
      Ma mère est atteinte de la maladie d’Alzheimer à un stade avancé. Ce que vous appelez “fragilité féconde” est vécu par elle comme un véritable enfer auquel elle ne peut malheureusement pas échapper, malgré ses demandes quotidiennes. Il est temps que la législation française permettent à ceux qui le souhaitent de pouvoir choisir librement leur fin de vie. Cela n’enlèvera rien ni a l’Eglise, ni aux droits des croyants.
      Bien à vous.

      1. @Pierre-Yves Salomon
        Votre commentaire courtois dit
        parfaitement les choses.
        Je pense que le frein à une évolution sur ce sujet vient encore plus des médecins.
        Le président du comité d’éthique
        était pour le suicide assisté
        car il avait le soutien de la
        majorité de la population.
        Ce sont les médecins, et en
        particulier le Dr Leonetti qui
        étaient contre ainsi que de nombreux personnel médical des soins palliatifs qui font tout contre la douleur mais cherchent à prolonger les gens le plus
        possible. D’ailleurs je regrette
        d’avoir fait appel à eux pour
        ma mère, mon neveu médecin
        était bien plus compétant.
        Le gouvernement a eu peur
        d’une manif genre celle du
        mariage pour tous, résultat
        ils ont eu celles, oh combien
        virulentes, sur le coût de la
        vie et le rejet des taxes…
        Autre sujet…Dans quelques années peut-être on y aura droit
        et bravo pour les militants !
        Cordialement

    3. Monsieur l’abbé , bien sûr pour vous c’est un péché d’écourter une vie . Ma mère très croyante , souffrant beaucoup en fin de vie , m’a pourtant demandé d’écourter sa vie . Incroyable , non ?

      1. J’ai oublié d’ajouter que je suis médecin , et croyante aussi !. je ne vous dirai pas comment cela s’est fini car ce n’est pas le sujet . C’est celui de la VOLONTE de la personne en fin de vie qui compte , pas de vos croyances et désirs à vous … car au fond c’est égoîste et certainement pas éthique .

  4. Bonjour Jacqueline,
    Je n’avais plus de vos nouvelles depuis juin 2019 malgré quelques échanges de mails intéressants, je vois que votre mission d’aide aux personnes voulant en terminer avec une vie dénuée de sens. Merci de ce message !
    André

  5. Je ne suis pas le seul à considérer l’injonction d’être heureux comme le meilleur moyen de ne pas atteindre un bonheur dont il est difficile à chacun d’en dresser les contours. Idéaliser un bonheur, n’est ce pas créer un symbole qui, faute d’être identifiable de façon concrète, ne représente qu’une chimère inaccessible ? J’ai toujours été troublé par le terme “être heureux” en raison de la diversité de ses composantes. C’est peut-être un état d’esprit, ou un air de musique ou même que l’assouvissement de la cupidité peut en être l’expression. Etant né à Shanghai, je préfère la recherche d’une harmonie intérieure en équilibre avec le monde extérieur. Cordialement

  6. Je suis comme Jacqueline, j’accompagne des malades à aller mieux mourir ailleurs… loin du regard de nos dirigeants et de tous ces opposants qui ne veulent pas admettre qu’ils dépassent leur droit en voulant imposer leur idées aux autres. Pour qui se prennent-ils ? Est-ce que nous leur imposons de se faire euthanasier ou les obligeons à demander une aide pour se suicider ? Non, alors qu’ils fassent donc comme nous, qu’ils s’occupent de leurs affaires et pas de celles des autres !
    Quand leur tour viendra, j’aimerais être à leur chevet pour entendre leurs plaintes, leurs gémissements, leurs cris de douleur, leurs hurlements peut-être aussi et pouvoir leur demander s’ils ont toujours le même avis sur la question. C’est facile de parler quand on n’est pas concerné, ça l’est beaucoup moins quand on est celui ou celle qui est DANS le lit, et pas AUTOUR du lit !

    1. J’ai accompagné, écouté, vu mourir moi aussi, et soutenais Exit GB il y a cinquante ans déjà. Mais je ne suis pas « comme vous » qui pensez qu’une absence totale de juridiction serait une belle solution humaniste. Exit s’est construite progressivement sur des échanges et confrontations d’idées, pas toujours dans un climat paisible, mais a contribué à faire évoluer significativement les lois. Si cette association s’était contentée de répondre aux politiques, ou médecins peu enclins à élargir leur vision de « s’occuper de leurs affaires », nous n’aurions rien de plus qu’il y a cinquante ans dans l’optique des droits à une « mort digne ». Dans tous les domaines que nous estimons important, nous sommes bien obligés de faire « contre et avec » pour que notre société fonctionne, en continuant à viser dans la direction qui nous semble la meilleure.

      Nous avons dans cette colonne un Abbé qui vit dans son monde unique de vérités, qui obéit à Dieu. Et une accompagnante qui œuvre à sa manière avec ses convictions. L’un et l’autre peuvent apporter du bien à certaines personnes, mais dans leurs limites, et de loin pas dans tous les cas qui se présentent. Les autres sont là aussi pour jouer leur rôle : Corps médical, parfois avocats, juges, et même le politicien que vous accompagnerez peut-être un jour à la fin de sa vie. Alors si cela devait se présenter, ne souhaitez pas (je vous cite) « entendre ses plaintes, ses gémissements, ses cris de douleurs, ses hurlements, pour pouvoir lui demander si ses avis ont changé sur la question (de l’euthanasie) ». Parce qu’à cet instant, si vous deviez continuer à croire que cela va vous apporter un sentiment de justice, vous ne serez plus du tout à votre place dans un hôpital, ni même au chevet de la personne à domicile. Continuez à faire du bien là où vous pouvez, et laissez faire les autres là où vous ne savez pas. Vous n’aurez ni le statut d’un politicien, d’un médecin, d’une infirmière, d’un aumônier ou d’un Abbé en visite, mais cela ne vous empêchera pas d’apporter votre part dans la mesure de vos possibilités.

  7. “La vie n’a qu’un sens: y être heureux. Si la vie n’est pas synonyme de bonheur, autant ne pas vivre» (Henri de Montherlant)”
    Apres avoir réflechis sur cette quote, je pense que quitter cette planète avec dignité est ma priorité, J’ai assité a l’example de mon père étant devenue une plante, et ne pouvant pas s’en aller avec dignité. Lui changeant une couche, j’ai sentis sa tristesse d’en être arriver a ce point la et je suis promis de ne jamais être comme lui, de partir quand je le deciderais et avec dignité. Ayant maintenant un passport holandais ou la Euthanasie est legale et la maniere la plus digne de quitter sa famille en paix.
    Roberto

  8. Je suis absolument d’accord avec vous et si je peux participer…
    Peux t’on publier votre lettre sur les réseaux sociaux ???

  9. Merci pour cette contribution qui pousse à la réflexion !
    Je dois dire que je me suis souvent interrogée sur ce sujet et que, si je suis tout à fait pour la liberté personnelle à décider du moment (et du moyen) de sa mort, je trouve aussi délicat de demander aux politiques d’ériger une loi à ce propos, car chaque cas est tellement unique et doit être traité au regard de ses spécificités. Ce débat social et éthique reflète à mes yeux un aspect de notre société occidentale : la sacralisation de la vie et son corollaire, le tabou de la mort. Et le libre arbitre dans tout ça ?

    1. La loi suisse est parfaite car elle respecte le libre- arbitre de l’ individu .

      On n’ oblige personne à mourir . On ne doit pas non plus obliger des personnes malades et/ ou vieilles , si elles n’ en ont ni l’ envie ni les moyens ( émotionnels ou économiques )

    2. Une loi pourrait déjà commencer
      à légaliser le suicide assisté pour les
      gens très malades qui le souhaitent.
      François Hollande avait promis de
      le faire mais Madame Taubira a
      jugé plus important de faire voter
      le mariage pour tous. Macron a
      fait une amélioration de la loi
      Leonetti qui n’est pas appliquée et
      est très restrictive. Il y a donc toutes
      sortes de lois possible qui de toutes
      façons seront toujours plus ou
      moins restrictives car nous n’avons
      pas la tolérance des Belges ou
      Hollandais. La marge est très grande
      en la matière, le côté humain doit
      guider la démarche, les tabous
      doivent être lever. Bien sûr, pas
      facile dans ce pays ! Mais nous avons
      tous des exemples affligeants de
      décès douloureux dans nos familles…
      Cordialement

    3. @ Mme Aude Bertoli

      Si la loi ne devait pas s’occuper de la « volonté personnelle » de la personne qui envisage ou veut mettre fin à sa vie, quand bien même avec l’aide qui se limite à conseiller, dialoguer, accompagner, ce serait faire omission des cas rares d’incitation « à s’en aller ». Ces situations existent bel et bien, la loi ne s’en occupe pas directement, elles sont discrètes et difficiles à déceler, d’autant que la suspicion est délicate et malvenue. Le cas le plus simple est celui de l’héritier ou héritière pressée, qui donne le message « Tu peux mourir… » : vouloir le bien pour l’autre en rapport de ses propres intérêts, cela est possible en état de toute bonne conscience, ces personnes parviennent à se mentir à elles-mêmes. Je ne bâtis pas une hypothèse de situation me paraissant plausible, je l’ai vécue directement : La personne qui se dirige vers la fin de vie, qui n’a pas voulu remplir le formulaire de ses volontés anticipées destiné aux médecins, et la famille qui s’entretient avec ceux-ci le moment venu, sans compter les infirmières qui font part de leur sentiment. Il s’agissait de décisions en rapport d’une euthanasie passive, ou favorisée par la privation des besoins courants (hydratation, verre d’eau apporté à la bouche par l’infirmière). L’un des membres de la famille questionnait le médecin chef sur la douleur, la fiabilité de l’évaluation, en souhaitant la voie qui « fasse le moins mal ». L’autre membre de la famille allait visiter l’hospitalisée en éprouvant un grand sentiment de paix, lui parlait en évoquant le grand bonheur de mourir… Plus tôt, ce membre de la famille arrivait aux admissions pour poser rapidement une question au curateur, avant même d’aller trouver la parente avec laquelle il était encore possible de dialoguer : « Y a-t-il une procuration bancaire pré-mortem ? » Trois jours plus tard, dans le corridor des chambres de l’hôpital : Une infirmière parle à la parente qui se sent en paix : « Votre frère veut prolonger votre mère… »

      Mon récit peut rendre triste, il ne parle pourtant pas d’événements qui pourraient concerner la justice, et il n’y avait rien à faire pour espérer plus d’empathie au chevet de la personne qui souffrait. Ni espérer que le médecin ou les infirmières puissent comprendre ce qu’il y avait de malheureux. Et pour faire mieux comment ? Ce n’était pas leur travail. C’était le travail de personne. Le médecin a malgré tout répondu un jour avant que la personne meure : « Maintenant je comprends… » Puis la paix, un serrement de gorge pour l’un, le bonheur d’hériter pour l’autre.

      « Chaque cas est unique et doit être traité au regard de ses spécificités » : Oui, c’est vrai, mais j’aurais souhaité que dans l’histoire que je vous ai fait connaître il y ait « une justice ». Il y en a bien une qui prend en compte les torts réels, ceux qui s’attaquent directement au corps plus qu’au cœur, celui de la personne qui va mourir et celle qui est à côté. Mais cette justice donne quand même une orientation, elle ne va pas condamner ceux qui font des vœux macabres, mais peut à mon avis aider à réfléchir honnêtement dans les situations d’euthanasie passive ou non. Simplement un état d’esprit. Est-ce que c’est se faire des illusions d’y croire ?..

  10. Bon courage Jacqueline pour votre combat qui est aussi le nôtre : pouvoir choisir sa fin de vie. Et chacun fait ce qu’il veut mais laissez-nous avoir les moyens de choisir le moment venu.
    Bien à vous

  11. Monsieur l’abbé, vous avez quelque chose contre les femmes ? Sont-elles encore des sorcières à vos yeux ? On n’est plus au Moyen-Age.

  12. Merci de vos textes si justes.
    Au Québec, nous sommes plus libéraux que le Canada anglais qui avait imposé les restrictions de ‘Mort imminente et douloureuse’ aux lois sur l’aide médicale à mourir. Deux malades chroniques québécois ont chalangé cette définition et ont gagné en cours supérieure le mois dernier: https://www.lapresse.ca/actualites/sante/201909/11/01-5240762-deux-quebecois-lourdement-handicapes-pourront-obtenir-laide-medicale-a-mourir.php
    Mais il y a toujours des gens pour s’en offusquer, un prof d’université par exemple…qui y voit un complot du gouvernement pour épargner des frais médicaux..un homicide administratif…amusant…
    https://www.lapresse.ca/debats/opinions/201910/19/01-5246118-aide-medicale-a-mourir-est-ce-ainsi-quon-meurt-au-quebec-.php

    1. Merci à vous pour ces infos précieuses . J’ ai pu constater que nos amis canadiens ont à affronter les mêmes attaques des mêmes intègristes que nous . Ce combat est d’ autant plus difficile car il n’ est pas frontal . Le tabou de la mort ne se laisse pas facilement briser.

    2. @Christyn
      Les médecins canadiens anglais ressemblent probablement aux
      médecins français qui disent officiellement que l’agonie dite
      “naturelle”, (qui en fait est une mort
      par asphyxie lente – privation
      d’oxygène et gêne bronchique
      par mucosités envahissantes)
      n’est pas “médicalement”douloureuse !
      Francois de Closet avait dit : ” la
      question majeure est celle de
      l’agonie – est-elle douloureuse ?”
      Les médecins un peu francs
      déconseillent aux familles d’avoir
      un proche mourant à la maison à
      cause du traumatisme que cela
      peut être pour la famille…
      La personne malade incurable
      souffre bien sûr, mais les autres
      aussi, à moins d’un arrêt cardiaque
      subit et complet…
      Les Québécois ont sûrement compris
      cela !

  13. Monsieur l’abbé croit à la vie éternelle, tant mieux pour lui. Une croyance est une croyance, pas une preuve de l’existence d’un dieu quel qu’il soit. Facile de dire aux pauvres ou malades qu’ils seront heureux dans une autre vie, cela les aide à accepter leur condition misérable.

    1. J’ai eu le témoignage d’un médecin à la retraite qui m’avait fait part de ses observations durant quarante ans d’exercice en milieu hospitalier. Sa conclusion sur la peur de mourir, pour les personnes très croyantes et celles qui ne le sont pas, était que les premières ne se sentaient pas plus tranquilles que les secondes. Le 50 % des croyants éprouvaient la peur ou la panique le moment venu, alors qu’elles disaient être sans craintes avant de se rapprocher de la fin. Le 50 % des non-croyants se sentaient en paix dans les derniers instants. Je désirais faire part des observations de ce médecin qui peuvent, à mon avis, donner un peu moins de poids sur la question de l’existence de Dieu à laquelle les religieux se réfèrent pour rassurer. Qu’il existe ou non, que nous ayons la foi ou pas, il n’y a pas de représentations qui puissent être plus vraies que d’autres, et même les plus convaincus ne peuvent s’y fier au long de leur parcours. Croire, au sens large, avec ou sans la religion, c’est pour vivre. Et au-delà le curé n’en sait pas plus que vous ou moi. Et parmi les curés ou pasteurs il y a encore des personnalités différentes. Certains qui sont bienveillants avec les non-croyants, estimant que « Dieu pense à eux sans les juger », et d’autres qui nous culpabilisent tout en nous tendant une perche : « Dieu pardonne ». Finalement, ce sont les personnes au bon cœur que je considère le mieux pour soutenir et apporter une aide sincère, ce bon cœur on peut le trouver chez celle ou celui qui n’a rien étudié, qui ne sait pas « ce que Dieu veut pour nous ». Ce sont les épreuves de la réalité qui nous révèlent ces braves personnes, dans les malheurs que nous pouvons vivre déjà bien avant notre fin de vie !

      (À Mme Jacqueline Jencquel : C’est mon dernier commentaire, mais si vous estimez qu’il est trop long ou s’éloigne trop du sujet, vous êtes libre de ne pas le publier)

  14. Chère Madame,
    Si j’ai bien compris, vous avez projeté de vous suicider dans moins de 100 jours. Sachez qu’il y aura toujours une main tendue pour vous et que vous pouvez revenir sur votre choix, sans jugement.

    J’imagine que la pression est grande et que des personnes font pression pour leur cause; mais, j’insiste: personne ne vous jugera si vous choisissez de vivre.

    Des personnes sont là pour vous, même si nous ne vous connaissons pas. Vous avez le droit de changer d’avis et de vivre !

    1. J’ ai reculé de quelques mois pour voir refleurir mes roses . J’ adore le printemps . Pas envie de revivre la canicule . L’ automne me rend mélancolique et je déteste l’ hiver . C’ est l’ hiver de ma vie . La nature refleurit au printemps , mais nous ne refleurissons pas . Un arbre sec a froid et même les rayons du soleil ne le réchauffent pas .

      1. Que ces quelques mois vous soient agréables. Nous vous lirons sur ce blog avec plaisir un peu plus longtemps. Votre livre avance -t- bien ?
        Amicalement.

        1. J’ écris à mon rythme . Personne ne me corrige . Je ne sais pas ce que ça va donner . Je suis plutôt cash … on verra bien ?

      2. Vous ne souhaitez pas assister à la défaite de Trump ? et à l’espoir qui renaîtra avec sa successeure ? Juste un automne de plus. Courage!

        1. Rien n’ est moins sûr que la défaite de Trump …et puis il y a encore Poutine , Erdogan , le Chinois et le Nord – Coréen : le monde régi par des dictateurs mégalos . On ne retourne pas vers le siècle des Lumières mais vers celui de l’ obscurantisme .

        2. J’aime ce que Jacqueline Jencquel représente …une libre pensée
          Le choix nous est donné.
          Il n’y a plus à rediscuter comment ils le prennent ou pas avec le temps ça sera une procedure banale .
          L’homme à sa naissance n’a pas le choix . A la mort, si et quelle belle dignité d’être libre encore heureux de décider de sa propre vie

          1. Bien sûr Samy, on ne reviendra pas
            en arrière ! Mais les opposants
            suisses sont actifs et à l’affût !
            En France on est encore loin de
            toute cette liberté, mais en Suisse
            ils ont peur que la ligne rouge ne
            soit franchie… Une ministre de la
            justice a manqué faire une loi contre
            la venue d’étrangers en Suisse :
            peur pour la réputation du pays qui
            aurait un “tourisme de mort” !
            Heureusement elle a été mutée au
            budget…

  15. En réponse à Laure. Lorsque les maladies neuro-vegetatives nous arrivent, nous n’en sommes pas conscients. C’est bien le problème, car alors nous avons perdu notre capacité à décider de notre devenir.
    Amicalement.

    1. Oui bien sûr Christiane, les gens qui
      veulent décider de leur destinées
      entièrement seraient capables de le
      faire si aucune condition n’est
      demandée pour le suicide assisté
      à la demande après 75 ans. Les
      maladies neuro dégénératives arrivent
      insidieusement. Ils y a quand même
      des signes avant coureurs…
      Cordialement

  16. Chère Madame,

    Je vous ai découvert lors de votre interview chez Konbini qui, malgré la gravité du sujet, m’a fait éclater de rire tellement votre humour et votre franc-parler m’ont touché, je me refusais de croire qu’une personne ayant un tel recul sur elle même puisse vouloir en terminer avec la vie de la sorte.
    Et puis en regardant toutes vos vidéos et en lisant votre blog j’ai compris que c’était plus qu’une lubie, c’est un combat qui dépassait de loin votre personne, j’ai la chance d’être encore jeune et en bonne santé, loin de moi l’idée de juger votre choix, vous avez vos raisons et je les respecte.
    J’aimerais beaucoup échanger avec vous lorsque vous en aurez le temps.

    Voici mon adresse email : [email protected]

    Cordialement,

    J.

  17. J.
    Je respecte aussi le choix de Jacqueline.
    Par contre je m’inquiète de l’impact
    médiatique et du retentissement que
    l’annonce de cette décision a eu sur
    les autorités juridiques et autres suisses qui sont toujours à l’affût !
    La tolérance pour un suicide assisté
    pour les polypathologies de
    la vieillesse existe maintenant dans
    les associations suisses, ne vont-elles
    pas être mises maintenant à l’index
    par leurs détracteurs ? Elles ont
    toutes un procès plus ou moins en cours…

    1. L’ opinion publique en Suisse est en faveur de l’ autodétermination en fin de vie .

      Aucun médecin suisse n’ aidera une personne en bonne santé à mourir . Je n’ ai jamais dit que j’ étais en bonne santé . Je ne suis pas encore grabataire , mais différentes pathologies me font souffrir et ne s’ arrangeront pas . A 76 ans , c’ est normal . Aucune instance juridique en Suisse ne peut décider à ma place ni à celle du médecin qui connaît mon dossier médical . En Suisse la raison triomphe sur les idéologies .

      1. J’en suis heureuse pour vous
        Jacqueline ! J’ai écouté sur le net
        un débat d’infrarouge de la télévision
        suisse qui disait que le médecin
        que vous avez choisie aura sans
        doute des difficultés à procéder
        à ce suicide assisté car il n’y a pas
        longtemps qu’elle a eu à se défendre.
        Mais si vous avez un bon dossier
        médical il n’y aura sûrement pas
        de soucis, je l’espère pour vous
        et pour tous les autres patients..
        amicalement

        1. Il n’ y a qu’ une personne sur ce plateau qui a tenu de tels propos . Surprenant , car je pensais que nous militions pour la même cause !!! Les opposants , par contre , avaient des arguments compréhensibles ..tolérants et humanistes . Excellente émission et bravo aux journalistes .

          1. Effectivement le seul opposant était
            celui que vous avez cité dans votre
            article. Son association est sur le
            gril à cause de la mise en cause du
            suicide assisté du couple… C’est
            en général quelqu’un de très
            humaniste qui prône une grande
            tolérance comme beaucoup de
            Suisses d’ailleurs…

          2. Tout à fait ! Cela m’a d’ailleurs choquée. Je souhaite que personne
            ne vienne perturber cette formidable
            tolérance suisse !
            Amicalement

  18. J’ espère aussi que cette médiatisation n’ est pas à l’ origine des procès absurdes à l’ encontre de deux médecins humanistes , qui n’ ont fait qu’ écouter leur conscience . La patiente du Dr Preisig était lucide et capable de discernement , contrairement aux affirmations dénuées de preuves du procureur . Quant à la patiente du Dr Beck , elle avait 86 ans . 23 ans de plus que l’ âge moyen d’ une vie en bonne santé ( statistique suisse )

    Je ne comprends pas cette obstination déraisonnable de la part des intègristes : prolonger la quantité de vie au prix de sa qualité ! Pourquoi ? Je voudrais une seule réponse qui ne soit pas idéologique .

  19. Bonsoir Jacqueline,
    Sur 20minutes, je lis …”Fin de vie: La fédération des médecins réclame le droit d’administrer un sédatif… ça bouge un peu ?
    Mais nous sommes fin 2019, et nos médecins se battent encore pour avoir le droit d’apaiser les douleurs de leurs malades… C’est impensable, vraiment cruel !
    Mes pensées vont à ce médecin traitant interdit d’exercer pour avoir voulu soulagé, mais involontairement causé la mort de cinq personnes âgées en prescrivant du midazolam. Son épouse anesthésiste, mise en examen pour complicité et abus de confiance.
    Il ne fait pas bon être médecin…
    En arrière plan, la croix à porter, encore et toujours ?!
    https://www.20minutes.fr/societe/2683627-20191228-fin-vie-federation-medecins-reclame-droit-administrer-sedatif
    Croisons les doigts pour une loi en 2020 !
    Je pense très fort à vous.
    Belle fin d’année à toutes, et à tous.

    1. Bonjour Noëlle,
      Je suis contente que vous parliez de
      ce médecin normand et de l’accusation
      en cours, j’ai également suivi cette
      affaire qui ne sort pas beaucoup dans
      les médias en ce moment, probablement à cause des reportages
      sur les transports… ce serait pourtant
      un bon tempo au moment où la loi
      de bioéthique est discutée mais sans
      que les problèmes de fin de vie soient
      inclus dans cette loi… Si enfin on
      avait des personnes influentes dans
      le domaine médical… Pour le moment
      on peut juste en parler !
      Je vous souhaite aussi une belle fin
      d’année également !

      1. Condamner un médecin pour administrer de l‘ hypnovel à des patients mourants , c‘ est le comble! Il ne fait qu‘ appliquer la très „ humaniste „
        loi Léonetti : abrèger les souffrances . Ce n‘ est pas du pentobarbital ( qui provoquerait la mort )

        1. Bonsoir Jacqueline,
          Il semble que certains journaux (Paris-
          Normandie, Libération et 20 Minutes)
          en on parlé et petit à petit d’autres
          journaux en parleront… Si les médecins
          s’insurgent c’est que vraiment l’accusation ne tient pas debout…
          Peut-être cette affaire va enfin montrer
          les limites impossibles de la loi
          Leonetti !

  20. Ce petit clin d’oeil à Jacqueline et à toutes et tous,
    Mes plus belles pensées sous un ciel réunionnais pluvieux mais beau également vous adresse deux messages provenant du site LE CHOIX citoyens pour une mort choisie.

    Pour celles et ceux qui veulent faire progresser le débat et résident dans la région, je transmets le flash reçu du “LE CHOIX” pour s’inscrire.
    Et ces deux liens. L’un pour un évènement le 1er février.
    https://mortchoisie.org/evenement/discussion-avec-le-docteur-yves-de-locht/
    L’autre, si vous ne l’avez pas lu (je le découvre), est le témoignage poignant de ce prêtre. J’ai eu les larmes aux yeux.
    https://mortchoisie.org/2020/01/02/le-pretre-qui-ne-croyait-plus-en-dieu/

    Cela dit, allons nous avoir besoin de choisir avec cette petite particule microscopique infectieuse qui vient, sans passeport, fêter l’année du Rat en France…?
    Il faut bien garder un peu d’humour, même de basse altitude :-), lorsqu’on voit nos autorités traitées l’affaire avec tant de légèreté. Les accueillants n’ont ni masque, ni gants !
    Espérons que bon sens et lucidité l’emporteront pour la loi que nous défendons tous, ici, sur le blog de Jacqueline. Tout change, tout est différent !
    Bises. Noëlle

    Cher membre du Choix,

    Le 7 mars 2020 aura lieu notre réunion annuelle qui se tiendra à Paris.
    Désireuse de faire progresser le débat, l’association Le Choix présentera les actions à venir pour 2020, et recevra des invités qui font l’actualité de la fin vie.

    Nous souhaitons que cette rencontre soit un moment d’échanges entre la salle et la tribune.

    Un programme détaillé avec le lieu et l’horaire vous sera communiqué dans les jours prochains.

    N’oubliez pas de garder dès maintenant la date du 7 mars disponible pour nous y retrouver nombreuses et nombreux.

    Merci pour votre confiance et bien cordialement.

    Annie Babu et Denis Labayle coprésidents.
    LE CHOIX

  21. Message avec moins de fautes 😉

    Ce petit clin d’oeil à Jacqueline et à toutes et tous,
    Mes plus belles pensées sous un ciel réunionnais pluvieux, mais également beau, pour vous adresser mon message et liens provenant du site LE CHOIX citoyens pour une mort choisie.

    Pour celles et ceux qui veulent faire progresser le débat et résident dans la région, je transmets le flash reçu du “LE CHOIX” pour s’inscrire.
    Et ces deux liens. L’un pour un évènement le 1er février.
    https://mortchoisie.org/evenement/discussion-avec-le-docteur-yves-de-locht/
    L’autre, si vous ne l’avez pas lu (je le découvre), est le témoignage poignant de ce prêtre. J’ai eu les larmes aux yeux.
    https://mortchoisie.org/2020/01/02/le-pretre-qui-ne-croyait-plus-en-dieu/

    Cela dit, allons nous avoir besoin de choisir avec cette petite particule microscopique infectieuse qui vient, sans passeport, fêter l’année du Rat en France…?
    Il faut bien garder un peu d’humour, même de basse altitude :-), lorsqu’on voit nos autorités traitées l’affaire avec tant de légèreté. Les accueillants n’ont ni masque, ni gants !
    Espérons que bon sens et lucidité l’emporteront pour la loi que nous défendons tous, ici, sur le blog de Jacqueline. Tout change, tout est différent !
    Bises. Noëlle

    Cher membre du Choix,

    Le 7 mars 2020 aura lieu notre réunion annuelle qui se tiendra à Paris.
    Désireuse de faire progresser le débat, l’association Le Choix présentera les actions à venir pour 2020, et recevra des invités qui font l’actualité de la fin vie.

    Nous souhaitons que cette rencontre soit un moment d’échanges entre la salle et la tribune.

    Un programme détaillé avec le lieu et l’horaire vous sera communiqué dans les jours prochains.

    N’oubliez pas de garder dès maintenant la date du 7 mars disponible pour nous y retrouver nombreuses et nombreux.

    Merci pour votre confiance et bien cordialement.

    Annie Babu et Denis Labayle coprésidents.
    LE CHOIX

    1. Bonjour Noëlle,
      Merci pour votre post très intéressant !
      La première réunion se passe à
      Grenoble, je ne pourrai donc pas y
      aller, mais je suis intéressée par la
      réunion du 7 mars. C’est gentil de nous
      tenir informés quand vous aurez de
      plus amples informations ! Merci !
      Cordialement
      Laure

  22. Bonjour Laure,

    Merci à vous pour votre motivation et vos interventions sur le blog de Jacqueline.
    De mon côté, j’avoue ne pas faire grand-chose…
    Il faut toujours et beaucoup se battre, mais parfois c’est lassant.

    Suite à ce flash information “LE CHOIX”, qui m’est parvenu dans ma boite e-mail, j’ai voulu voir s’il apparaissait sur leur site. Je ne l’ai pas trouvé.
    Probablement m’a t-il été transmis parce que je me suis inscrite sur leur site que je trouve vraiment intéressant.
    En plus c’est gratuit.

    Comme vous êtes intéressée, je me demande s’il ne faut pas vous inscrire pour assister à cette réunion (?)

    De mon côté, le programme devrait me parvenir sous peu, comme indiqué.
    Dès que je l’aurai, je vous le transmettrai.

    En attendant, je vous souhaite une toute belle journée, ainsi qu’à Jacqueline, et tous ;-). Noëlle

    PS: Jacqueline, depuis un certain temps, je ne reçois plus aucun commentaire de votre blog.
    Ce matin, je lis le commentaire de Laure en allant directement sur votre site.
    Je suis également passée à côté de ceux de décembre, et peut-être au-delà, sur tous les sujets.
    Comme je reçois des mails provenant de diverses associations, je me demande d’où vient ce problème que j’avais déjà observé.

    Je découvre également les écrits de Danielle.
    Dans sa souffrance, elle a perdu le moral et la raison. Cela me rend triste.
    Selon moi, la solitude est une misère incommensurable, en plus en étant malade.
    Ce manque de chaleur humaine est détestable.
    Si elle lit mon message, même très loin, je vous prends dans mes bras, avec toute mon affection et mes chaleureuses pensées. Je comprends parfaitement votre situation.

    Depuis 25 ans, j’étudie et je pratique, à temps plein, des disciplines humaines comme l’astrologie, la psychologie, et la “sagesse” (des milliers de cartes analysées).
    A notre naissance, la disposition des planètes, en signes, aspects et maisons, nous a donné des tendances, des potentialités, des germes, qui auraient dû être connus de nos parents pour que leurs tensions névrotiques influencent moins sur le développement de notre personnalité.
    Je ne sais si ces tendances nous viennent du hasard, du karma ou d’un dieu, je pencherai plus pour le hasard, mais là aussi j’ai des doutes.
    Toujours est-il, pour moi et après tant de personnes analysées, l’éducation nous a forcé à dévier de notre ligne véritable en entravant notre réalisation. C.G. JUNG insista beaucoup sur ce fait là avec juste raison.
    EX: Les parents qui ont un enfant dont de nombreuses tendances montrent un excès de solitude devraient être un exemple pour lui faire découvrir la beauté du partage entre humains, tout aussi “illusoire” qu’il soit.
    Inversement pour des tendances contraires en montrant comment se poser, etc.
    Ceci est valable pour tous les grands domaines de l’existence.

    Voilà, c’était pour rebondir face aux commentaires de Danielle qui ne représentent pas ce qu’elle est profondément, j’en suis certaine.

    Jacqueline, le mien, traite de plusieurs sujets qui s’éloignent un peu de notre bataille pour se rapprocher plus de cette misérable solitude.
    Si des passages ne sont pas à votre convenance, merci de les couper, je n’y vois vraiment aucun inconvénient.

    1. Bonjour Noëlle,
      Merci pour votre réponse. Je ne suis
      pas encore inscrite dans une association mais j’ai déjà correspondu
      avec Nathalie Andrews du Choix
      qui est également membre de ADMD
      Belgique. J’aimerai aller à cette réunion
      du 7 mars pour connaître leurs
      démarches. La loi belge serait une
      très bonne chose pour la France !
      Donc, volontiers pour recevoir plus
      d’informations si vous les avez…Merci.
      Concernant Danielle, elle cherchait
      un peu d’écoute vu son isolement
      et sa maladie. Elle n’a sans doute
      aucune personne de confiance autour
      d’elle. Si vous êtes en relation avec
      elle vous pouvez, si vous voulez, lui
      conseiller l’hospitalisation à domicile
      si c’est nécessaire, à mettre au point
      avec son médecin. Il y a des centres
      d’écoute téléphonique pour les personnes seules, c’est une possibilité
      pour avoir un peu de réconfort…
      Bien sûr les médecines parallèles et
      ésotériques peuvent réussir à certains,
      tout ce qui peut aider le moral est
      à considérer, c’est selon chacun…
      Merci Noëlle pour votre bienveillante
      considération 🙂

      1. Bonjour Laure,
        Je ne pense pas que Danielle revienne sur le site, elle est dépressive…la maladie, la solitude, vieillir, la dépression, c’est un cercle vicieux.
        Elle a médecin et infirmières, elle devrait connaitre l’hospitalisation à domicile, les centres d’écoute, etc. mais elle a également besoin d’un psychologue comme l’a écrit Jacqueline.

        Pas facile tout ça !

        1. Merci Noëlle,
          Elle me faisait de la peine et on comprenait qu’elle cherchait le contact.
          Elle avait expliqué qu’elle avait perdu
          son mari et un autre membre de sa
          famille, tous les deux de longue
          maladie. Elle même a du diabète, sans
          doute assez avancé. C’est malheureux
          qu’elle soit toute seule. Peut-être
          pourrait-elle trouver un forum de
          conversation qui lui permette de
          s’exprimer…
          Bonne soirée

  23. bonsoir, je voulais juste pointer que la France est à la queue des pays francophones occidentaux pour ce qui est d’améliorer la fin de vie en s’accrochant à des personnels politiques aux réflexions archaïques. N’oublions pas que Suisse, Belgique mais aussi Québec/Canada offrent une législation plus humaine que la nôtre. Certains poussent le bouchon un peu loin, je vous invite à jeter un coup d’oeil sur cet article canadien:
    http://www.genethique.org/fr/canada-une-maison-de-repos-pour-personnes-en-fin-de-vie-sanctionnee-faute-de-proposer-leuthanasie#.Xi3akuHjKXI
    Bien cordialement,

    1. Bonsoir,
      J’aimerais savoir si les personnels
      médicaux qui refusent de pratiquer
      cette euthanasie légale au Québec
      se sentent aussi bien avec leur conscience et leur humanisme que
      ceux en France qui laissent les malades
      mourir de faim et de soif (légalement)
      afin de respecter le “non acharnement
      thérapeutique” prôné par les soins
      pallatifs ? Tout le monde devrait savoir
      que c’est une fin douloureuse !

  24. Les médecins ont sans doute leur
    clause de conscience, mais celle-ci
    devrait les inciter à ne pas appliquer
    les règles du “laisser mourir” qui
    laisse le patient en fin de vie sans
    aucune hydratation, ce qui est très
    cruel… Je ne suis encore pas remise
    de ce qui s’est passé pour ma mère
    en soins pallatifs à domicile…

  25. Bonjour,
    Au fait, j’apprends dans une rubrique
    du journal que vous avez mis en ligne,
    que notre ministre de la Santé a dit
    aux députés qu’elle n’acceptait pas
    que les médecins généralistes de ville
    puissent avoir accès au midazolam (sédatif spécial fin de vie).
    Cela me fait dire que c’est de l’autocratie car il n’y a même pas eu
    de débat malgré la pétition de mille
    médecins !! Voilà l’archaïsme en France !

  26. Je pense aux EHPAD.
    Actuellement, c’est un sujet qui me préoccupe puisque ma mère vient d’être jetée dedans.
    J’emploie le mot jeter parce qu’une image m’est venue, j’ai pensé à la SPA…
    Ne soyez pas choqués, ce n’est pas le but.
    Mais je trouve une ressemblance qui me dérange beaucoup.
    Dans ces établissements de nombreuses personnes sont tristes.
    J’imagine que certaines personnes ne peuvent pas faire autrement.
    Mais ces structures ne devraient pas exister.
    Ce sont des hôpitaux que l’Etat devrait construire pour les personnes qui ne peuvent pas rester dans leur famille.
    La SPA est gratuite mais le mois à l’EHPAD coûte 2500 euros minimum, s’il a une ressemblance lointaine au Club méd.

    1. C’ est justement en imaginant la tristesse qu’ éprouveraient mes enfants si je devais atterrir dans une de ces prisons grises ou dorées ( pour x raisons imprévisibles liées à l’ âge )
      que je préfère choisir le moment et la manière de ma mort . Ce choix devrait être accessible à tous les autres vieux qui préfèrent une mort douce et rapide qu’ une mort lente dans l’’indifférence générale .

  27. Hello Jacqueline Jencquel,
    I am a 31-year-old male that had misfortune in love, I have thought about suicide quite a bit in the past 4 years. I disagree with you on some of the points you made in an interview. (I have not read all this blog yet)

    The only thing that stops me from jumping from a plane to early death is the fear of inexistence, as such, I am reluctantly trying to live past my years into the future to whatever end.

  28. Je comprend pas l acharnement médicale a forcé à vivre une personne à maladie incurable. Qui souffre qui est triste de son sort. Ah oui la mediale au médecin le pognon gagner par l hôpital qui lui fait vivre un calvaire. Alors stop et oui pour euthanasie médicale. On euthanasie un animale malade et non a la souffrance ce qui es normal. Mais pour l humain serais ton moins q un animale en souffrance pour nous infliger c elle ci. France honteuse

Les commentaires sont clos.