La Suisse a vécu un emballement médiatique à cause de deux
jeunes musulmans qui refusent de se plier à la coutume de
serrer la main de leurs institutrices. Il paraît que leur religion
leur interdit de serrer la main d’une femme.
Vrai ou faux, peu importe.
Us et coutumes: Saisir l'occasion
Les rituels de salutation sont aussi nombreux que les cultures.
Au lieu de faire du refus des musulmans une affaire d’Etat
pourquoi ne pas saisir l’occasion pour se questionner sur le
sens et l’utilité de la poignée de main à chaque rencontre.
Le but ne peut pas être d’incommoder son interlocuteur.
L’hygiène de la la poigné de mains
Spécialement pendant la période de l’année où une personne
sur deux attrape la grippe, les partisans de la poignée de
mains devraient s'interroger sur le bien fondé de cette
coutume. Les mains favorisent la propagation d’infections
parce qu’elles sont les plus exposées aux sources externes
de bactéries et de virus. Nos dix doigts et nos paumes sont
un environnement de choix pour la propagation du rhume et
de la grippe etc.
L’origine du coutume de la poignée de main
Il y a parfois certains automatismes sur lesquels on ne se
questionne pas. Pour comprendre le coutume de la poignée
de main, il faut remonter au temps des châteaux forts car,
à l’époque des chevaliers, cette coutume avait une raison.
Tendre la main droite (car tous les chevaliers étaient formés
pour être droitiers), indiquait que l’on n'avait pas l'intention de
dégainer son épée qui aurait pu être cachée dans le poing ou
la manche, pour s'en servir contre la personne d'en face.
Mais les temps changent.
Une habitude absurde
Se serrer la main la première fois qu’on fait connaissance
de quelqu’un est un geste de politesse et de respect. Il est
sensé d'instaurer la confiance entre deux individus. C’est
d’ailleurs la règle aussi aux Etats-Unis. Ce geste garde
également toute sa valeur pour remercier quelqu’un, pour
sceller un accord, une retrouvaille après une longue
séparation ou dans un contexte solennel.
Par contre, distribuer des poignés de mains à chaque
rencontre, souvent pratiquées à l’arrivée et de nouveau au
départ, est une habitude absurde surtout si l’on partage,
par exemple, un bureau avec une douzaine de personnes.
Si l’on abandonnait cette “politesse” on pourrait en même
temps – sans se soumettre à l’appel de l’islam –
résoudre le problème des musulmans.
La poignée de main, une geste de politesse et de respect ?
Je vous invite à observer la façon comme ce cérémoniel
se déroule. Souvent les gens se serrent la main
machinalement sans se regarder dans les yeux et parfois
en vaquant à d’autre activités et même en parlant
en même temps à une tierce personne.
Tendre une main transpirante ou mal lavée – spécialement
après un effort physique – à une personne qui est peut-être
en train de passer à table – n’est ni poli ni respectueux et
encore moins hygiénique.
Faites comme les Thaïs
Si l’on ne veut pas se contenter avec une salutation verbale,
pourquoi ne pas adopter la façon de saluer à la thaïlandaise ?
Pas de poignée de main, ni d’embrassades. Les Thaïs
accompagnent leur formule de salutation d'un geste, le “Wai”.
ll suffit de joindre les paumes des mains bien à plat devant
soi en regardant une personne ou un groupe (Imaginez le
gain de temps !) de personnes.
On ne se touche pas en Thaïlande. Pas de poignée de
main, ni d’embrassades.
Bien sûr on trouve des formules similaires dans d’autres
cultures, comme par exemple le Namasté en Inde.
C’est tellement plus gracieux que la poignée de main !
La bise une obligation embarrassante ou un plaisir ?
Aux amateurs de la bise, une, deux ou 3+ fois, je vous invite
d’observer attentivement l’enthousiasme avec lequel ce
geste est exécuté. Souvent les gens s’en débarrassent
comme on se débarrasse d’une mouche.
Pour ne pas passer pour plouc, mal-élevé ou irrespectueux,
on fait comme les autres et personne n’ose dire-tout-haut-
ce-que-les-autres-pensent-tout-bas.
On pourrait libérer les hommes et les femmes de l’obligation
de faire et de subir le cérémoniel de la bise en changeant
la convention sociale. Ceci semble possible sans heurter
une quelconque religion, idéologie ou dogme.
En effet, bon nombre de personnes, tout-à-fait bien élevées
et respectueuses se sentent incommodées par cette coutume
qu’ils perçoivent plutôt comme une obligation inopportune,
voir comme une agression à leur sphère privée.
Un referendum nous donnerait les pourcentages de ceux
qui pratiquent la bise avec plaisir et de ceux qui subissent
cette intimité.
Savoir-vivre et la tyrannie de la bise
Délions nous de la dictature des habitudes sans raison-d'être.
J’ai pu me libérer du joug de la bise sans grand dégâts.
Malgré mon refus de me soumettre à la tyrannie de la bise,
cette “incivilité” de ma part est plutôt bien acceptée. Bien sûr
cela peut jeter un froid car on peut se sentir rejeté.
Une explication et un peu d’humour suffisent pour rétablir
le contact et peut-être même gagner un vote pour le
référendum. Aucun de mes amis ne m’a abandonné à cause
de ma réticence à souscrire à cet échange de microbes,
sueur, ainsi que crèmes, poudres et lotions de toute sorte.
J’avoue que la tentation de faire parfois une exception
peut être déstabilisante si une belle fille se précipite sur
moi sans avertissement. Etre victime d’une telle “agression"
peut ouvrir des portes mais attention: faire une exception
peut coûter cher. On s’expose à toute sorte de reproches:
discrimination, racisme, sexisme et pire.
Donnons à la bise la place qu’elle mérite
Au lieu de banaliser la bise réservons la comme marque
d’affection entre des personnes qui se connaissent, qui
s’apprécient et qui ont un rapport amical privilégié. Si l’on
pratique la bise à tout va et avec tout le monde, on la vide
de son sens.
Et l’égalité des sexes ? La bise entre hommes ?
No comment.
Le referendum
Tandis que d’autres se déchirent dans le choix entre le
serrement de mains et la bise, j’opterais pour l’abandon
de l’un et de l’autre pour se contenter plutôt d'une salutation
verbale. Par défaut !
Comme on lance de referenda pour n’importe quoi, pourquoi
ne pas le faire également pour l’abolition de la poignée de
mains de routine ainsi que pour de la bise à tout va ?
La culture suisse
Simonetta Sommaruga, conseillère fédérale, dit que la
poignée de mains fait partie de la culture suisse.
Donc l’enjeux est de taille !
On peut regretter la perte du baisemain, le triomphe du
blue-jean sur les robes et les jupes, l’abandon de la cravate.
A l’époque les femmes ne fumaient pas dans la rue et les
hommes ne changeait pas les couches des bébés. On ne
divorçait pas … et la culture suisse a survécu.
A l’époque lorsqu'un homme et une femme montaient un
escalier, la politesse voulait que l'homme passe le premier.
On a abandonné cette règle. Elle n’a plus de sens.
(Devinez pourquoi !)
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