FISC & SEXE ou l’imbattable logique féminine – Dommage collatéral de l’initiative du 28 février

Elle a voulu se marier. Quant à moi, prétendant que cette 

«formalité» ne changerait rien à notre vie de couple, j’étais 

contre. J’avais un argument de poids, un argument irréfutable! 

Sûr de moi, je lui expliquais qu'en Suisse, les couples mariés 

étaient pénalisés. Etre marié signifierait payer plus d’impôt.

 

Souffrant d’un complexe de supériorité, maladie masculine

répandue et incurable, j’avais sous-estimé l’intelligence subtile 

de mon «adversaire». 

 

La logique des femmes est impénétrable

«Et si je vous prouve le contraire?» me demande-t-elle. 

Silence, silence assourdissant…

Restée sans réponse de ma part, elle proposait spontanément

de rester à la maison, c’est-à-dire de renoncer à travailler. 

«Comment? Quel est le rapport?» 

La logique des femmes est impénétrable, me suis-je dit.

«Oui», poursuit-elle, «je suis tout à fait prête de renoncer 

à toute activité lucrative». 

 

Stratégie démontée, la mienne

Elle m’explique alors que les couples mariés ne paient 

pas plus, mais moins d’impôt. Il suffit que la femme reste à la maison.

 

Aïe! Effectivement je ne m’attendais pas à ça. Je n’y avais 

pas pensé. Son argument avait du poids, il était irréfutable. 

Ma stratégie était démontée. J’étais coincé, sans défense. 

Echec sur toute la ligne.

 

Le soi-disant sexe faible avait de nouveau prouvé sa 

supériorité sur le sexe soi-disant fort. Dépourvu d’une réplique 

valable, il ne me restait plus que la capitulation.

 

Ainsi, grâce au fisc, elle s’est mariée et, 

par la force des choses, moi aussi.

 

Ma légitime me réclame 150’000 francs 

Aussi incroyable que cela puisse paraître, elle a résisté à la

tentation de travailler, à gagner de l’argent pendant toutes 

ces années. Elle a tenu parole, pas d’activité lucrative!

Avec le soutien du fisc, elle me réclame maintenant 

CHF 150'000.–. Cent cinquante mille francs suisses! 

 

Argument de poids, irréfutable!

Très sûre d’elle, elle sort un argument de poids, irréfutable!

En effet,  un article récent dans l’HEBDO, lui a mis la puce à 

l’oreille. (Preuve que ce magazine est subversif.) Selon son 

calcul j’avais, grâce à elle, grâce à son argument irréfutable

en faveur du mariage, économisé au moins CHF 150’000.–. 

«Comme concubin», dit-elle, «j'aurais payé chaque année 

en moyenne CHF 2’630.– francs d’impôt en plus».  

 

Elle m’explique que le calcul est vite fait. Me rappelant que

nous sommes mariés depuis 38 ans, elle calcule 38 fois CHF 2'630.–

font CHF 100’000.–. En ajoutant les intérêts composés avec 

un taux moyen de 2% il faut encore ajouter CHF 50’000.–. 

Bref, je lui devais une compensation pour avoir volontairement 

renoncé à travailler/contribuer au budget familial. Grâce à 

son «sacrifice»,  j’avais, selon elle, réalisé des économies 

fiscales à hauteur de CHF 150’000.–.

 

Et j’avais encore la chance, disait-elle, que les transactions 

entre conjoints ne sont (au moins dans le Canton de Vaud), 

pas imposable, sinon… 

 

Conclusion

Régi par une femme, le mariage peut coûter très cher, mais qui 

peut encore douter de la supériorité féminine en matière de logique ?

 

  

PS. Mon épouse vient de m’annoncer qu’elle souhaite divorcer

      afin de pouvoir bénéficier d’une rente AVS entière, à savoir

      CHF 2’350.–, plutôt que de devoir se contenter de seulement CHF 1'762.50,

      soit la moitié d’une rente de couple. 

       

       La bonne nouvelle: Elle serait d’accord de rester ma femme 

       à condition que je lui verse la perte mensuelle de CHF 587.50  

       et ceci, jusqu’à que la mort nous sépare.

 

Ilja Feldstein

Né à Hambourg et alumnus d'INSEAD, Ilja Feldstein a bâti sa carrière professionnelle dans des sociétés multinationales au Mexique, aux Etats-Unis et en Allemagne avant de s'établir en Suisse. Son sens aigu de l'indépendance l'a fait changer de cap pour travailler aujourd'hui seul, comme conseiller et courtier dans les domaine de l'investissement et de l'assurance.