Bravo Thomas Jordan pour votre courage et détermination.
Bravo également pour l’effet surprise brillamment réussi. Il a empêché les spéculateurs de tirer profit de votre décision.
Ceux qui critiquent aujourd’hui la décision de Thomas Jordan sont probablement les mêmes qui avaient 2011 applaudi son prédécesseur quand il a annoncé “La Banque National Suisse est prête à acheter de devises en quantité illimitée”. Par un mécanisme artificiel, le taux plancher de 1,20 franc pour un Euro, Philipp Hildebrand a voulu protéger les entreprises exportatrices suisses. Il a réussi! Toute la Suisse en a bénéficié.
The party is over
La fête est terminée. Le repas était copieux, peut-être trop mais on s’est bien amusé. La gueule de bois et la cure de désintoxication seront longues et douloureuses. C’est le prix à payer pour avoir agi "contre nature”. Sans la décision de la BNS du 15 janvier on aurait peut-être dansé toute la nuit, jusqu’à l’aube. Sans la décision de Thomas Jordan on aurait probablement terminé dans une année ou deux en coma éthylique au soins intensifs avec des réserves en Euro dévaluées rivalisant en hauteur avec le Cervin.
On se trompe de cible
La critique devrait se porter plutôt sur la décision d’avoir établi le taux plancher en premier lieu plutôt que sur le retour à lanormalité, le retour à une politique réaliste et responsable avec une orientation à long terme. Le taux plancher était artificiel et “contre nature”. Il était spéculatif, basé sur l’espoir que l’EURO allait s’apprécier.
Le coût des tergiversations
Sachant que la situation ne pouvait que s’aggraver on ne pouvait plus se permettre le luxe de tergiverser. Si la BNS n’avait pas pris la décision maintenant on aurait encore une fois commis le péché de remettre la vraie solution à plus tard avec des conséquences qui pouvaient être vraiment catastrophiques.
Avec la devise “Let the body fight it” et sans médicaments étatiques pour éviter les distorsions et effets secondaires, la cure de désintoxication risque d’être longue et douloureuse mais sur le long terme profitable. Le "Quantitative easing” du Docteur Draghi de la Banque Centrale Européenne n’aidera pas.
Taux plancher et "Quantitative easing"
Une analogie avec la folie du “Quantitative easing” s’impose. Avec le taux plancher comme avec le QE on pensait, on pense, pouvoir guérir une maladie alors qu'en réalité on n’en traite que les symptômes.