Seins moqués ou saint Moka ?

Neuchâtel. 7h30 du mat. Juin 2021 bat son plein. Le bus dans lequel je suis s’arrête brusquement. Un malaise s’empare tout à coup de moi, non pas à cause d’un mal des transports (mon ventre va bien), mais à cause de ma tête qui tourne. Elle tourne vers la gauche et voit une petite fourgonnette estampillée de la marque Au Moka. Je découvre alors l’image d’une femme noire, nue jusqu’aux seins, portant des plumes sur la tête. Il fait chaud, mes poils s’hérissent. Mais pourquoi ?

Étrange, d’autant plus que la veille j’avais discuté avec Thaís Silva Agostini de son travail en tant que responsable du projet « se respecter », service d’écoute et de conseil contre le racisme à Fribourg. Elle m’avait évoqué, en partie, ses expériences personnelles et professionnelles avec le racisme et la discrimination. Elle m’avait parlé de l’Histoire et des milieux militants. Je l’écoutais.

Dessins animés

Mais pourquoi cette image me dérange ? J’essaie de rationaliser, de contextualiser, mais malgré moi je suis projetée vers des siècles passés : « ai-je déjà vu quand je voyageais sur le continent africain ou ailleurs dans le monde des femmes noires avec des plumes sur la tête ? ». Je fouille dans les archives de ma mémoire et, au plus lointain, j’y trouve un dessin animé : Pocahontas, qui n’est pas Africaine, avec ses plumes et ses mocassins. Je repense à son histoire aux 16 et 17èmes siècles et à l’arrivée des colons. Je fouille encore et je vois Joséphine Baker en spectacle, tel un dessin qui s’anime, avec des plumes et des seins nus. Je repense à son histoire et à ses combats d’émancipation. Je fouille encore et j’entends Gainsbourg chanter « (…) Que j’aime ta couleur café (…) C’est quand même fou l’effet que ça fait de te voir rouler ainsi des yeux et des hanches, si tu fais comme le café, rien qu’à m’exciter (…) ».

Ce corps, l’envers du décor

Que raconte l’image de ce corps alors ? Que montre-t-il de nos rapports conscients et inconscients avec la femme en général et la femme noire en particulier ?

Plus tard dans la matinée, j’envoie un email à Thaís Silva Agostini qui me répond : « C’est dommage de voir une telle image en tant que marque identitaire d’une entreprise. Après tout ce qui s’est passé avec les manifestations liées au mouvement Black Lives Matter l’an dernier, la prise de conscience de ce racisme « invisible » peine à se concrétiser. Il y a malheureusement beaucoup d’agressions quotidiennes qui ne sont aperçues que par des personnes concernées (…)».

Thaís rajoute encore : « Je me sens aussi concernée par l’image de cette femme noire aux seins nus et des plumes aux cheveux dans un contexte « exotique », à savoir le café/moka qui est le produit de cette marque. Le racisme qui existe à l’encontre de la femme noire – toujours sexualisée – concerne aussi toutes les autres femmes auxquelles l’inconscient collectif rattache les mêmes stéréotypes. Nous, les femmes Sud-Américaines, sommes toujours ramenées aussi à cette même sexualisation. J’ai déjà vécu en Suisse beaucoup de situations très gênantes, analogues à celles qui sont témoignées par les femmes noires. Le racisme que nous, Sud-Américaines, subissons n’est pas encore connu ; sauf par nous, les femmes Sud-Américaines. Y penser me rend triste et, parfois, même colérique. »

Il n’est pas toujours aisé de déconstruire nos schémas de pensée et nos stéréotypes conscients et inconscients, mais l’on peut toujours tenter de réfléchir et se poser des questions. Alors que dire : seins moqués ou saint Moka ?

 

* Image de mise en avant tirée du site www.maxicoffee.com

Hélène Agbémégnah

Juriste de formation, ses expériences professionnelles et personnelles lui ont permis, entre autres, de côtoyer des problématiques liées à la migration et à la diversité. Elle a été membre de la Commission fédérale des migrations (CFM) pendant quatre ans et s’intéresse, dans ce blog, à partager ses vues et réflexions multiples.

22 réponses à “Seins moqués ou saint Moka ?

  1. Pourquoi toujours déconstruire les stéréotypes? On est tous le stéréotype de quelqu’un. Que l’on soit noble, ou juif, ou bourgeois, grand ou petit, ou fonctionnaire, ou militaire, ou ecclésiastique, ou femme africaine, sud américaine, suisse allemande ou suédoise, homosexuel, etc., il y a des clichés et des préjugés pour tout le monde. Quand j’étais jeune, le cliché sexualisé principal concernait avant tout les suédoises blondes, considérées comme les femmes les plus libérées sexuellement au monde et les première à prendre la pilule (c’était dans les années 60 et 70). Il n’y avait pas de clichés sexuels pour les femmes blacks à l’époque. On ne disait pas black d’ailleurs, on disait négresse. Je suis désolé mais c’était ainsi qu’on disait et c’était dit sans méchanceté.

    J’ai appris à lire dans un livre qui était en usage en Suisse romande et qui s’appelait Mon premier livre. Excellent livre, méthode syllabique. On apprenait à lire et écrire au moins, pas comme maintenant. Il y avait des belles illustrations. Pour la lettre P, c’était: Papa travaille. Pour M: Maman tricote. Et pour le Z c’était le nègre Zohio. C’était mnémotechnique. Personne n’était choqué.

    Ce n’est pas amusant quand on est juif de voir des caricatures de soi avec un nez crochu, ou quand on est un bourgeois de se voir représenter bedonnant et fumant un cigare. J’appartiens moi aussi à une catégorie, je ne vous dirai pas laquelle que l’on accable de nombreux clichés désobligeants ou moqueurs. On n’en meurt pas.

    J’accepte ces quolibets personnellement car je connais l’Afrique. En Afrique de l’ouest il existe une coutume qui s’appelle la parenté à plaisanterie, ou Sinamouïa. Ca veut dire que les différents groupes ethniques composant un pays comme le Burkina Faso ont le droit de se moquer de manière extrêmement blessante les uns des autres. C’est permis car on a le droit d’être méchant en famille. Les Peulhs sont sinamous des Dafings (c’est à dire parents à plaisanterie) et par conséquent les Peulhs ont le droit de se moquer des Dafings, et réciproquement. On est parents à plaisanterie, donc on a le droit de s’offenser mutuellement et ça ne porte pas à conséquence.

    Ce système est le secret de la paix qui règne entre les différents groupes tribaux en Afrique de l’ouest. Sinon ils se trucideraient. En Europe et aux États Unis on fait exactement l’inverse. On cultive les tabous politiquement corrects victimaires. Personne n’a le droit de se moquer de personne. Par conséquent la paix entre les groupes ethniques dans les sociétés multi-culturelles est rendue fondamentalement impossible. Le le but visé réellement est donc de créer la guerre ethnique: race war. Je trouve que ça n’est pas une bonne idée. Je préfère la parenté à plaisanterie.

    Voilà pourquoi j’ai trouvé extrêmement stupide la décision prise récemment par la Migros, sauf erreur, de ne plus vendre une friandise appelée Mohrenkopf, très populaire en Suisse allemande. Mohrenkopf signifie tête de maure, bref tête noire,tête de bègre meme du Mogr est un Morin peu moins connoté que nègre. En français on avait les “têtes de nègres” autrefois, qui étaient exactement pareilles aux Mohrenkopf. A l’époque vous n’étiez pas née. En Suisse romande, le fabricant des têtes de nègre avait déjà fait du virtue signaling il y a 30 ans et il avait changé le nom de son produit en “tête au choco”. Résultat ça ne se vent plus. Ce produit est mort. Personne ne veut acheter une tête au choco. C’est dommage car c’était très bon.

    Le fabricant de la Mohrenkopf ne s’est pas laissé faire. Il a continué à produire des Mohrenkopf sans changer le nom. Il en vend moins parce qu’il n’a plus la Migros comme cliente mais il en veut encore beaucoup en vente directe et il y a eu une sorte de mode et les gens se font mis à les acheter par internet pour se solidariser avec le fabricant car les gens en ont ras-le-bol du politiquement correct.

    À mon avis, Thaïs Agostini et vous, vous n’avez rien compris. Vous croyez œuvrer à la cohésion multi-culturelle mais vous faites le contraire.

    1. Merci pour votre commentaire. Dans notre société, la réussite se quantifie à notre capacité à nous victimizer.

      1. Merci à toutes et à tous pour vos nombreux commentaires et réactions assez vives qui laissent présager une montée de “chaleur humaine” pour cet été. J’aimerais pouvoir répondre à chacune et à chacun d’entre vous, mais je vais plutôt résumer quelques points qui m’ont fait réfléchir avec vous:
        – Oui, il faut l’admettre la beauté du trait artistique du logo est avérée. Comme le dit “labelleaffaire” “la beauté sauvera le monde”…et étant donné que la beauté n’est pas une opinion mais un point de vue, il faudra changer nos regards sur des réalités que nous prenons pour acquises
        – en parlant de vérités acquises, je suis la première à me remettre sans cesse en question, car je ne prétends pas du tout être celle qui n’a aucun préjugé ni aucun stéréotype. J’ai simplement conscience d’en avoir et je me questionne. C’est sous ce prisme qu’il est plus aisé à comprendre mes propos, car les remises en question tracent des chemins libérateurs
        – Comme l’a justement fait remarquer quelqu’un dans les commentaires, Heidi aussi devrait m’interpeller. C’est le cas, car tous les autres “clichés” véhiculant des légendes qui cachent l’envers du décors me dérangent. Heidi me dérange si elle est utilisée dans un contexte qui me paraît déplacé. Ceci dit, Heidi, les montagnes idylliques, M. Tell etc.. sont surtout utilisés par les Suisses eux-mêmes et véhiculent d’autres symbolismes que ceux dont il est question dans ce poste. L’image de la femme noire dont il est question avec des plumes a été créée en 1949, époque où le respect et les symboles projetés sur la femme noire ou Africaine étaient différents…
        – Ce qui m’a choqué ce ne sont pas les seins nus, car il faut distinguer les femmes qui décident de montrer leurs seins et celles qui sont instrumentalisées. Ce qui compte c’est le message et le contexte dans lequel il s’inscrit. Joséphine Baker en est l’exemple parfait: beaucoup de gens ont pu voir en elle une femme “objet”, alors qu’elle utilisait ses seins et ses plumes non pas pour se soumettre, mais pour s’émanciper !…combat de toute une vie faite de contrastes (car personne n’est parfait)
        – pour ce qui est de la marque Au Moka, je lui propose mes services “artistiques” gratuitement et gracieusement pour changer de dessin, afin d’élargir son public. Le logo date de 1949…une mise à jour ne fait pas de mal et c’est même plus vendeur! je suis certaine d’ailleurs que toutes les personnes outrées de mon article iront acheter chez Au Moka

    2. Bravo à Ya Bon Banania pour son commentaire plein de bon sens. L’auteur du blog semble déplorer que l’on montre des femmes africaines un brin dépoitraillées. Mais que pense-t-elle alors des femelles hystériques qui descendent dans la rue le 14 juin pour je ne sais quelle grève féministe, vulgaire, bruyante et contre-productive, exhibant avec la dernière impudeur leurs ptoses mammaires ? Même les professionnelles de la branche qui font le trottoir sont moins indécentes.
      Quant aux têtes de nègre, rassurez-vous, on les trouve à la Migros maintenant aussi sous la marque Perrier d’origine, et les mêmes têtes de nègre M-Budget sont délicieuses. Certes, la dénomination politiquement correcte est déplorable, mais d’ici que ce néo-stalinisme ne soit plus en vogue, les “têtes au choco” seront largement périmées.

    3. Je remercie les commentateurs qui se sont solidarisés avec mon point de vue.

      Cela prouve qu’apparemment en Suisse aujourd’hui on vient de franchir le “tipping point” (point de bascule) à partir duquel le langage des “identity politics” victimaires ne passe plus, devient contre productif et se heurte à une résistance massive de l’opinion.

      Ces identity politics visant à établir la tyrannie de toutes les minorités (ethniques, sexuelles, de genre, etc.) sur la majorité qui n’a rien à se reprocher et n’a rien fait de mal, sont une des inventions les plus vicelardes de la gauche intellectuelle américaine pour créer la guerre généralisée de tous contre tous. C’est le marxisme culturel qui tente de remplacer le marxisme de lutte des classe, puisque les marxistes ont compris que les prolétaires sont essentiellement conservateurs.

      Ce qui me déçoit, c’est que cette jeune dame Abgemegnah avait l’air plutôt sympathique et raisonnable dans ses points de vue. Mais on constate que quand on a passé par ces officines de propagandes antisuisses telles la Commission fédérale des migrations, on est imprégné par cette doxa délétère qui dégouline de partout dans le monde (pseudo) universitaire. Je veux croire que Miss Abgemegnah est encore capable de s’amender et revenir au bon sens. Sinon elle portera une part de responsabilité dans le fait qu’une tendance va apparaître parmi nos concitoyens, consistant à penser que des immigrés de la première génération ne devraient pas être autorisés à se prononcer sur des questions touchant l’identité de notre pays. Disons, à partir de la cinquième génération ça pourrait être permis, mais pas avant.

      Allez, un salut amical à notre concitoyenne Hélène Abgemegnah, et on lui conseille juste de ne pas se laisser enfermer dans un ghetto idéologique au fond d’une impasse, qui conduit à l’hostilité générale et à la marginalité. On est en Suisse ici, une Rokaya Diallo agressive n’y ferait pas recette. A lors n’essayez pas de lui ressembler.

      Le malheur c’est que dans notre pays, l’Etat subventionne ce genre de ghettos et promeut ce genre de propagande ! On marche sur la tête.

      Je pardonne ses propos à l’autrice (qui remarquera que je fais l’effort d’accepter la féminisation du mot auteur, car elle a été acceptée par l’Académie française) mais je lui dis quand même que son article était antipathique dans son principe, car c’était ni plus ni moins qu’un appel au boycott de l’entreprise AU MOKA de Neuchâtel qui n’a pas fait de mal à une mouche.

      Je suis allé sur le site internet de cette sympathique petite PME, vers laquelle l’autrice a voulu pointer un doigt vengeur, espérant sans doute que le boycott la contraindrait à changer son logo. Eh bien, c’est loupé ! En Suisse on n’aime pas ces genre de slogans qui étaient fréquents en Allemagne dans les années 30 et 40 et qui disaient: n’achetez pas chez les …. (commerçants d’une certaine communauté). L’entreprise AU MOKA n’a rien à se reprocher. Ce sont des petits torréfacteurs bien gentils, et il ne faut pas que des social justice warriors pensent qu’ils ont le droit de les harceler idéologiquement pour les contraindre à la repentance.

      Je vous conseillerais, chère Hélène d’aller vous-même à leur boutique, acheter du moka et vous excuser pour avoir eu des mauvaises intentions envers ces gentils commerçants. Si vous êtes d’origine éthiopienne, vous aurez sûrement des sujets de conversation sympa à partager avec eux, car sauf erreur le moka ça vient de là bas.

      P. S. Je corrige une coquille dans mon premier commentaire. Il fallait lire: ” …même si le mot “maure” est un peu moins connoté que le mot “nègre”.

    4. Merci d’éclairer ainsi ma lanterne.
      Je me suis toujours demandé comment les multiples ethnies africaines pouvaient donner à la vieille Europe ce modèle de convivialité paisible et souriante, comme au Burkina Faso ! alors que dès que je sors de chez moi, je peux à tout moment tomber sur un confédéré alémanique ou, pire, genevois au risque de me faire agresser pour ma typique “léchèreté” ou lourdeur de cul terreux à démarrer au vert…
      J’ai appris à lire, et à respecter les femmes, dans le même Premier Livre et je ne suis pas si sûr que mes soeurs tardèrent beaucoup à être choquées par son sexisme autant que de l’interdiction qu’elles subissaient de se rendre à l’école en pantalons jusqu’à, au moins. ce fameux hiver où le thermomètre taquina les moins vingt degrés!
      Quant aux fameuses “Têtes de Nègre”, si elles ont vraiment disparu du marché, comme vous semblez le craindre, je rependrais votre formule: on n’en mourra pas!
      En apparté: saluons la hauteur de vue et la liberté d’expression de nos élites en notant l’expression “femelles hystériques” pour décrire la liberté d’expression de nos jeunes soeurs dont elles ne partagent manifestement pas le combat!
      Que la paix et la santé soient avec vous!

  2. La diversité (biologique, culturelle) est me semble-t-il une des lois fondamentales sur notre planète et ne peut être que respectée. N’en déplaise aux diverses et multiples entités à tendance doctrinaire qui sont à l’origine des divers conflits, d’obédience patriarcale et donc souvent meurtriers.

  3. J’ai lu votre blog. Franchement je trouve que c’est fatigant cette victimisation constante. Les noirs, les jaunes les blancs les femmes les enfants les animaux, les plantes, le climat, les pauvres, les riches et bientôt les petits martiens…… et moi, et moi, et moi !

  4. Vendre un produit inutile à la base, qui n’est choisi que pour son goût, son arôme, ses effets prétendus sur la santé sans être un médicament oblige à fonder sa publicité et ses ventes sur l’imaginaire . Ici, la femme africaine n’est là que pour porter l’origine géographique du produit avec tous les représentations mentales et sociologiques quelle contient . On vend du rêve, de l’exotisme, pas du racisme et un peu de sexe pour les hommes et les femmes . Est-ce que Mr Propre est sexiste ? Certainement car il vend sa « force » aux ménagères qui ne seraient pas insensibles à ses charmes …
    Enlever la séduction, l’érotisme, le sexe de la publicité, c’est croire que les hommes et les femmes et autres ( lgbtqi+ ! ) ne sont que pureté et chasteté donc mensonges .
    La sexualité est présente partout, sachons la maîtriser ainsi que nos désirs et pour le bien de tous et parfois avec de l’humour, c’est que qui fait le mieux vendre dans la publicité.

  5. https://www.pinterest.ch/mspkw/risky-and-offensive-ads-not-for-kids/

    https://dutchreview.com/featured/dutch-sexism-in-advertising/

    Je voudrais signaler à Hélène Abgémégnah et Thaïs Silvia Agostini (en m’excusant de ne pas pouvoir mettre un accent aigu sur le i de Thaïs, mais ce n’est pas de ma faute, c’est du au racisme de Microsoft qui n’a pas prévu ça) que les femmes de couleur sont beaucoup plus rarement offensées dans la publicité que les femmes blanches. J’ai mis quelques exemples qui le prouvent, je n’ai eu besoin de chercher longtemps.

    En tant que blanc je me sens discriminé. Et en plus, il n’y a même pas une Commission fédérale quelqonque pour défendre aussi la race blanche et faire cesser ces abus scandaleux …?

  6. La lecture de cet article m’a fait penser à l’excellent reportage de “Complément d’enquête” sur la “Cancel culture” diffusé sur France 2 il y a quelques semaines, où il expose la génération “Woke” (dite “éveillée”) qui traque le moindre truc qui pourrait offenser.

    Je suis persuadé que l’universalisme (moral) apporte des solutions meilleures et constructives sur les problèmes de racisme et de discrimination.

    Malheureusement, Madame Agbémégnah nous importe directement des USA ce mouvement communautariste qui s’oppose à l’universalisme et qui s’offense, divise, censure, culpabilise, très souvent conduit par l’ignorance, le mépris et le manque d’ouverture d’esprit.
    Affirmer sur la seule base de ses propres souvenirs de voyage en Afrique qu’il n’existe aucune femme noire africaine portant des plumes parmi les milliers de tribus contemporaines et ancestrales existantes, et ensuite d’enchaîner sur Pocahontas et les colons, il faut le faire ! Il n’y a en tout cas pas d’invitation à un débat.

    Si Thaís Silva Agostini en a marre d’être triste et en colère, mon conseil (déjà relevé par YA BON BANANIA dans son commentaire) est d’apprendre l’humour par l’auto-dérision. C’est ce qui nous permet entre nos différentes cultures suisses, et entre les différents pays européens, de s’insulter à foison sur la base de préjugés primitifs tout en vivant ensemble dans un respect mutuel et surtout naturel.

  7. Vous parlez de cette image ?

    https://aumoka.ch/wp-content/uploads/2019/06/aumoka-logo-white.svg

    C’est manifestement un logo remontant à la première moitié du XXe siècle du peuple de la vallée de la rivière Omo en Ethiopie.

    Faut vite changer wikipedia aussi? Et leurs habits traditionnels avec plume d’autruche aussi ? Ou vous proposez des livres pour que vous puissiez découvrir qu’il n’y a pas que pokahontas qui porte des plumes ? 🙂

    https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Hamers

    Au fait, vous êtes choquée par les représentations de Heidi ?

  8. Rien à dire, l’idéologie woke est complètement rejetée en Suisse. Mais alors complétement. Franchement, je ne m’y attendais pas. Je m’attendais à me faire traiter de raciste et à susciter in tollé d’indignation. C’est le contraire.
    Le tipping point dont j’ai parlé est plus que dépassé. C’est évident.
    C’est très réjouissant. Je ne m’attendais pas à une réaction aussi nette.
    Merci, Mlle Abgémégnah, de nous avoir permis de faire ce constat très instructif.
    C’est à des “signaux faibles” comme celui là qu’ont peut mesurer les vraies évolutions des mentalités, et les vraies dynamiques idéologiques en cours. Maintenant, grâce à vous, on sait que tout l’endoctrinement officiel raciste antisuisse et antiblanc, que nous subissons et payons avec nos impôts, pour entretenir des institutions nuisibles comme tous ces bureaux propageant l’idéologie woke, diversitaire, multiculturaliste, n’ont aucune soutien dans l’opinion, et sont donc ilégitimes. Il va falloir qu’on agisse, dans la société civile, pour tirer les conséquences politiques de ce constat..
    Je pense que vous êtes encore plus étonnée que moi.

    1. Merci d’avoir osé poster votre premier commentaire!
      Je suis en accord avec tout ce qui a été dit jusqu’à présent. Cela fait du bien de lire un peu de bon sens parmi toute cette vague (minoritaire mais très bruyante) de woke, victimisation, racisme, genrisme, etc, etc, etc. Et surtout de voir qu’il y a encore des gens qui osent dire la vérité et dénoncer ces idéologies minoritaires qui prônent la « tolérance » mais cherchent à détruire toute poussière qui n’irait pas dans leur sens.

    2. Le cercle des commentateurs des blogs du Temps sont majoritairement des hommes, blancs, de plus de 35 ans, frustrés et penchant à droite.

      C’est pas au niveau du 20min, mais ils ne sont pas du tout représentatifs de la société. Rien que ton pseudo, m’horripile…

      Soutien à l’auteure de ce blog.
      Et vivement la fin du pseudonymat sur les blogs.

      1. Enfin un soutien à l’auteur de l’article. Ce n’est pas trop tôt. J’étais presque mal à l’aise de cet unanimisme anti woke.

        A part ça, qu’est-ce qui te permet de dire que les commentateurs des blogs du Temps sont en majorité des mâles blancs frustrés? Pure spéculation. Peux-tu fournir des statistiques qui le prouvent ?

        La ligne rédactionnelle du quotidien Le Temps est woke. Donc a priori, selon toute vraisemblance, le lectorat des blogs du Temps l’est aussi. Et je pense que les filles émancipées de 20 ans sont encore plus anti woke que les mâles blancs d’âge mûr.

  9. il faut remarquer que le logo de cette entreprise est beau, du point de vue artistique.
    la beauté sauvera le monde. Et les volutes d’arôme du café africain aideront un peu aussi…

    1. Merci à toutes et à tous pour vos nombreux commentaires et réactions assez vives qui laissent présager une montée de “chaleur humaine” pour cet été. J’aimerais pouvoir répondre à chacune et à chacun d’entre vous, mais je vais plutôt résumer quelques points qui m’ont fait réfléchir avec vous:
      – Oui, il faut l’admettre la beauté du trait artistique du logo est avérée. Comme le dit “labelleaffaire” “la beauté sauvera le monde”…et étant donné que la beauté n’est pas une opinion mais un point de vue, il faudra changer nos regards sur des réalités que nous prenons pour acquises
      – en parlant de vérités acquises, je suis la première à me remettre sans cesse en question, car je ne prétends pas du tout être celle qui n’a aucun préjugé ni aucun stéréotype. J’ai simplement conscience d’en avoir et je me questionne. C’est sous ce prisme qu’il est plus aisé à comprendre mes propos, car les remises en question tracent des chemins libérateurs
      – Comme l’a justement fait remarquer quelqu’un dans les commentaires, Heidi aussi devrait m’interpeller. C’est le cas, car tous les autres “clichés” véhiculant des légendes qui cachent l’envers du décors me dérangent. Heidi me dérange si elle est utilisée dans un contexte qui me paraît déplacé. Ceci dit, Heidi, les montagnes idylliques, M. Tell etc.. sont surtout utilisés par les Suisses eux-mêmes et véhiculent d’autres symbolismes que ceux dont il est question dans ce poste. L’image de la femme noire dont il est question avec des plumes a été créée en 1949, époque où le respect et les symboles projetés sur la femme noire ou Africaine étaient différents…
      – Ce qui m’a choqué ce ne sont pas les seins nus, car il faut distinguer les femmes qui décident de montrer leurs seins et celles qui sont instrumentalisées. Ce qui compte c’est le message et le contexte dans lequel il s’inscrit. Joséphine Baker en est l’exemple parfait: beaucoup de gens ont pu voir en elle une femme “objet”, alors qu’elle utilisait ses seins et ses plumes non pas pour se soumettre, mais pour s’émanciper !…combat de toute une vie faite de contrastes (car personne n’est parfait)
      – pour ce qui est de la marque Au Moka, je lui propose mes services “artistiques” gratuitement et gracieusement pour changer de dessin, afin d’élargir son public. Le logo date de 1949…une mise à jour ne fait pas de mal et c’est même plus vendeur! je suis certaine d’ailleurs que toutes les personnes outrées de mon article iront acheter chez Au Moka

      1. “Ceci dit, Heidi, les montagnes idylliques, M. Tell etc.. sont surtout utilisés par les Suisses eux-mêmes”

        Vous plaisantez?

        Heidi est un livre allemand … dont la popularité repose sur un dessin animé japonais… Vous trouverez difficilement un Suisse qui aura lu le livre, même si on connaît tous les stéréotypes véhiculés…

        C’est d’ailleurs ce qu’on peut imaginer de pire en termes de stéréotypes d’un empire sur la rupestre petite suisse. Nous aurions cependant pu nous offusquer, nous victimiser; on a choisi d’en faire une force… touristiques.

        C’est ma critique.
        Le logo illustre la parure la plus remarquable des tribus où sont produits le café Mokka. Vous vous en offusquez; appelant implicitement à la destruction (cancel) de leurs traditions et coutumes car elles vous indisposent.

        Je suis sûre que si vous les interrogeriez, ils/elles seraient très fier.e.s que l’on ne nie pas leur existence et leurs traditions. Le Mokka vient de leurs terres ancestrales; pourquoi ne pas l’illustrer en rendant hommage à leurs traditions ??

        Pourquoi croyez-vous donc, sans même les interroger, qu’ils/elles sont offusqué.e.s par ce logo ? Ne devriez-vous pas les écouter/interroger avant d’appeler à la destruction de ce logo pour être remplacé par la création d’une personne qui ignorait jusqu’à leur existence ?

      2. Et voilà, c’est exactement cette “cancel culture” que vous voulez appliquer que je dénonce : mettre votre grain de sel dans les affaires PRIVEES d’une entreprise familiale pour la changer à VOTRE image, alors que personne ne vous a rien demandé.

        En me référant à votre commentaire, tout à coup vous prétendez vous préoccuper de l’intérêt économique de cette entreprise Au Moka en proposant vos services “artistiques” gratuitement. Si c’était réellement votre intention, vous auriez commencé par vous adresser directement à cette entreprise au lieu des les dénoncer publiquement.
        J’imagine également qu’être un Woke vous rende légitimement experte en management et en marketing d’entreprise. Vous affirmez que le changement de ce logo datant de 1949 “élargirait son public” s’il était remplacé. Que voulez-vous dire par là ? Que pendant ces 70 dernières années, il y aurait des consommateurs de café qui ont boycotté Au Moka à cause du logo ? Pouvez-vous l’expliquer ? Et aussi expliquer en quoi un vieux logo ne serait forcément plus vendeur ? Avez-vous observé une chute de leur chiffre d’affaire ?
        Le changement d’un logo génère des coûts qui vont bien au-delà du simple fait de rémunérer l’artiste. Comment allez-vous convaincre que cet investissement augmentera le nombre de clients ?

        S’il vous plait, arrêtez d’apporter une regard condescendant sur les européens. Ils sont largement assez éduqués pour savoir qu’un logo qui montre une femme noire africaine dans une tenue tribale ne représente pas les femmes noires africaines.

  10. Mes excuses si la suggestion qui suit a déjà été mentionnée dans les commentaires. J’avoue ne pas les avoir tous lu.

    Ce n’est pas simplement le stéréotype qui pose problème, mais aussi les rapports de force inégaux. Qui impose un stéréotype à qui. Lorsque le groupe social d’un des deux qui a plus de pouvoir que l’autre, c’est un rapport de force inégal.

    Et le groupe social qui domine, impose sa violence, n’aime pas tellement qu’on lui rappelle sa violence. D’où les réactions, à mon avis.

Les commentaires sont clos.