Dans les actualités, dans les argumentaires, dans nos vies, nos choix se bornent souvent au binaire, à la question du zéro ou du un, de l’opposition de contraires, de choix cornéliens, du moindre mal, du coût de renoncement, du soit ça, soit ça.
Dans bien des circonstances, ce choix alternatif limité demeure nécessaire et utile. La majeure partie des outils digitaux, numériques, ordinateurs utilisent le zéro et le un pour fonctionner. Le système binaire, le code binaire pilotent encore majoritairement notre technosphère. Ce système est récent dans l’histoire de la vie sur Terre et dans l’histoire scientifique de l’humain. Quelle est l’itération suivante ? Le mode quantique se présente comme une piste pour créér du sens à partir des données générées par notre fabrique de 0 et de 1.
Dans sa conférence à l’EPFL, Yuval Harari nous présentait son équation: B * C * D = HH. Le savoir biologique x le pouvoir des ordinateurs x les data = La capacité de hacker l’humain. La mise en place de cette équation se bâtit chaque jour avec ces zéros et ces uns, de Google à SoftBank.
Attilas de notre temps ou formidables opportunités ? comme une formule binaire se limiterait à le présenter. Le déferlement de la révolution numérique apporte des changements systémiques certains souhaités, d’autres souhaitables, certains redoutés et d’autres redoutables.
A ce moment de l’histoire et au-delà du binaire, au-delà du bien et du mal, il convient plus que jamais de se souvenir que le vivant ne saurait se réduire à des zéros et des uns, ou à des héros et des Huns.
Ce monde binaire aussi sophistiqué, évolutif, utile, séduisant soit-il, cette technosphère n’est pas le vivant. Elle propose de formidables réponses que le roseau humain donne à sa quête, mais le prix que nous payons et faisons payer n’atteint-il pas l’essence du système Gaïa ?
Prendre du recul. Toutes et tous, nous naviguons sur une planète, un vaisseau spatial unique filant à plus de 100’000 km/h autour d’une étoile qui, elle aussi, se déplace à 700’000 km/h dans la voie lactée.
La vie, nos vies se passent dans une très fine couche à la surface de ce vaisseau. Nous ne migrerons pas vers d’autres planètes disait un récent prix Nobel de physique. Ce vaisseau orbite autour d’une étoile, le soleil. Grâce à son satellite lunaire, cette course annuelle de la Terre est plutôt régulière et ce depuis bien avant la révolution numérique, industrielle et même agricole. Il y a des variations de l’axe terrestre selon un cycle de 41’000 ans , qui semblent influer sur les dynamiques climatiques terrestres. Il y a des cycles économiques comme celui de Kondratiev qui se compte en dizaines d’années, il y a encore la publication trimestrielle des résultats des entreprises cotées en bourse. Toutes ces approches enrichissent notre connaissance par leur diversité.
Ces données restent utiles, toute la fragmentation de ces données participe à l’entendement de ce qui nous entoure, le mot allemand Umwelt. Cette quête de réponses, ces mesures, ces datas s’inscrivent dans le mouvement scientifique débuté à la Renaissance pour la vision occidentale.
Le temps est venu de passer au-delà du binaire, de se rappeler du basique. L’énergie reçue par la terre vient à plus de 99% du soleil.
L’humain a besoin d’écosystèmes sains pour vivre.
Sans eau potable, son espérance de vie se compte en jours. Sans air, cela se compte en minutes. Sans manger, on mesurera cela en semaines.
Et si nous évoquions quelques pistes pour maintenir ce basique ? Il y a urgence. Cette urgence est scientifique, factuelle et systémique.
L’eau en exemple.
Préserver les rivières volantes. Planter des arbres locaux et endémiques, des arbres pionniers, planter des forêts jardins, des Tiny forests selon Akira Miyawaki, cesser immédiatement les coupes claires de toute forêt primaire. Pratiquer l’agroforesterie, une agriculture en collaboration avec les arbres. Une sylviculture durable. Dans son métier, user des sols avec un respect des aquifères.
Après ces quelques liens durables qui répondent au titre de ce blog, découvrir une itération au cinéma ? Tout est possible.
Vous avez élégamment résumé cet état des lieux décrit comme binaire et auquel je souscrit. Homo sapiens connaît les moyens pour s’en sortir, il a l’expérience de plusieurs millénaires de vie terrestre, mais il y a de l’inertie dans le système, qui va malgré lui devoir lâcher du l’est. Pour ma part je reste plutôt optimiste, mais vigilant envers le système.
Nous vivons dans une période de tourmente pour la Terre. L’extinction des espèces, la déforestation, le changement climatique, l’élévation du niveau de la mer et de nombreux autres problèmes font face à la planète que nous appelons la maison.
Ces problèmes sont le résultat de la manière dont la société moderne exploite la Terre et ses ressources – la façon dont nous nous rapportons à la Terre comme étant séparée, non vivante et illimitée.
Je crois que nous pouvons transformer notre relation à la Terre. Au lieu de voir la Terre en dehors de nous, nous pouvons voir la Terre comme notre corps étendu, notre foyer. Peut-être alors, nous prendrions soin d’elle comme nous prendrions soin de notre propre corps.
Apprendre de la sagesse autochtone
Pour reprendre cette vision binaire, je crois qu’il est important de comprendre qu’elle est spécifique à notre société hors sol. Elle n’est pas universelle. Chez les peuples autochtones, notre sens de la séparation est une illusion. “Vous”, “moi”, “ceci”, “cela” – notre esprit linéaire et rationnel nous permet de faire des distinctions importantes nécessaires pour vivre dans ce monde, mais nous pouvons apprendre à voir au-delà des dichotomies que nous lui imposons.
De ce point de vue, nous pouvons voir plus facilement que nous faisons partie de la Terre, et non séparés.
Pour les peuples indigènes, l’environnement de la jungle fait partie d’eux. Ils respectent les animaux qu’ils rencontrent, l’eau, la pluie, les arbres comme partie intégrante de leur conscience. Il n’y avait pas de séparation et donc pas de peur.
Comment changer notre perspective
Pour vraiment incarner l’idée que nous sommes tous un, nous avons besoin de «vision», ce qui est beaucoup plus que voir.
Pour réaliser la vision du réseau complexe d’énergie qui nous relie tous, il faut un changement transformationnel dans notre être.
Nous pouvons aligner notre intention avec une vision pour nous permettre de faire l’expérience d’une force d’amour, une source d’énergie universelle qui nous permet d’accéder au-delà de notre esprit de pensée habituel.
Pour certains, il est facile d’intellectualiser la façon dont chaque action affecte tout le reste, illustrant notre interdépendance.
Pour d’autres, incarner des qualités telles que la curiosité, la clarté, la créativité, la compassion, le courage, la confiance et le calme peuvent créer l’espace nécessaire pour avoir cette vision.
Apprendre à “voir” la Terre comme faisant partie de nous
Nous, pouvons dans le monde moderne, apprendre à respecter notre corps, à vivre dans notre corps comme «chez nous».
Nous pouvons apprendre à «voir» l’environnement comme nous-mêmes. Nous pouvons apprendre à intégrer la réalité de l’interconnexion totale et de l’unité de la vie et de l’énergie malgré la multiplicité et les formes de la manifestation.
Nous pouvons aider ce processus d’apprentissage de toutes sortes de façons. Par exemple: si nous cessons d’utiliser le mot environnement, nous arrêterons de renforcer l’idée que c’est quelque chose en dehors de nous-mêmes.
Notre corps humain est composé de près de 80% d’eau. La terre est composée d’un pourcentage similaire d’eau.
Notre corps utilise les poumons pour respirer. Notre terre utilise des arbres et d’autres moyens naturels pour respirer.
Observez votre esprit critique / analytique en mesurant l’exactitude. Remarquez cette tendance et laissez-la être. Comme un poète ou un amoureux, permettez à votre moi de se fondre et de fusionner votre conscience du monde extérieur d’une manière qui augmente votre capacité à vous sentir connecté.
Nous sommes tous un seul corps
Beaucoup d’entre nous éprouvent le désir, la peur et la solitude à la suite de notre illusion de la séparation. Que se passerait-il si la séparation faisait partie du retour à la guérison en reconnaissant qu’il n’y a pas d’environnement?
La Terre Mère Gaia c’est nous, nous sommes la Terre Mère. Il n’y a pas d’extérieur. C’est tout aussi illusoire. À l’intérieur, à l’extérieur, il y a toute la partie dualiste de la rêverie moderne avec laquelle nous travaillons pour arriver à «Nous sommes UN CORPS».