La vague artificielle #1

 

Primo-visitant

Avec les Nouvelles Technologies, le XXIème siècle devient l’ébauche d’un avenir étonnant. Le flot incessant d’informations ne cesse d’interroger notre représentation du monde. Notre mental devient l’épicentre d’un séisme cognitif. Prendre le temps de la réflexion, relève d’une véritable hygiène psychique. Se défaire de croyances par le questionnement, c’est cheminer, avec un esprit plus apaisé.

 

Mode d’emploi

Vous pénétrez dans un Cabinet de curiosités du XXIème siècle avec son atmosphère techno-poétique. Le leitmotiv : laissez-vous réfléchir, pour appréhender le nouveau monde. Il s’agit d’interroger l’Objet technologique, tel une curiosité. Comment le penser ? Ici, des matériaux qui se veulent féconds, vous sont proposés : une image-horizon, un récit-vivant, le parcours d’un curieux, une affiche et un texte argumentatif. D’une formulation à l’autre, l’ordre de cheminement reste personnel. En fonction des traitements, l’Objet s’incarne dans différents registres : le Réel, le Symbolique, et l’Imaginaire, teinté de mythes et de chimères. L’itinérance choisie oriente la démarche intellectuelle et émotionnelle. Elle favorise l’autonomie de pensée créatrice. Dans sa modernité technologique, l’Objet archive le présent et amène à voir au futur. Tout l’enjeu de ce blog est que chacun développe une pensée métisse entre le connu et l’inconnu.

« Curiosités Technologiques » vous présente son tout premier objet réflexif : La vague artificielle (qui se déclinera en trois posts).

 

Récit-vivant

Lumière rasante. 18h. Au milieu des pins. Une vague est là, tous les jours, au même endroit. Une vague qui creuse et qui tube. Ce soir, Vincent Duvignac, dit « Duvi », surfeur professionnel, n’a que 45 min à consacrer à sa passion. Pour prendre du plaisir, vu le temps imparti, c’est plus efficace ici, que nulle part ailleurs. Combinaison noire intégrale, l’athlète accompli, prend une profonde respiration. Il a passé commande pour une vague déroulant vers la droite, calibrée pour une hauteur de 2m20, d’une durée de 30 secondes de glisse. Sourire aux lèvres, planche au pied, il s’engage dans le bassin pour prendre sa dose d’adrénaline. 

Depuis le ponton de la piscine, un groupe d’adolescents se retournent sur le champion. Le spectacle offert par Duvi, est étourdissant. Regard fixe, genoux fléchis, corps engagé à l’avant, il décolle, glisse et s’envole. Déjà la même vague se forme et s’offre à la gourmandise du rider.

Une fois sa session de vague artificielle consommée, Duvi s’éloigne de la machinerie centrale, pour rejoindre l’espace réservé aux débutants. Allongé face à l’immensité du firmament, dans les remous de sa planète liquide, les tensions dans les muscles des cuisses s’évaporent. Dans quelques semaines, il le sait, sur cette même côte landaise, il retrouvera les vagues océaniques de son enfance. Pour l’heure, ces vagues mécaniques nourrissent d’autres rêves. 

 

HORIZON par Claude Blanc-Brude

© Photo Patrick Avavian

Gaëlle Rey

Gaëlle Rey a un parcours fortement orienté innovation technologique, de la Microélectronique à la Papertronique. Son quotidien au sein de la plateforme technologique franco-suisse Mind : maturer des solutions disruptives, éprouver des potentialités et des sens possibles. Son travail l’a conduit progressivement à intégrer des champs créatifs, décloisonnant ainsi les savoirs.

2 réponses à “La vague artificielle #1

Les commentaires sont clos.