Etrange disparition que celle de Ray Dolby, mercredi dernier, à l’âge de 80 ans. L’homme qui a inventé la réduction du bruit parasite sur les bandes magnétiques et les cassettes – le Dolby Noise Reduction – puis différents systèmes de diffusion du son stéréo et «surround» au cinéma, est décédé des suites de la maladie d’Alzheimer. Curieusement, la mémoire de l’homme qui a imposé son nom et sa marque sur des millions de supports magnétiques s’est peu à peu effacée, tout comme ces bandes qui, un jour, ne parviennent plus à reproduire le son qui y a été enregistré. Et avant que les évolutions technologiques n’effacent à leur tour les inventions de Ray Dolby et de sa société Dolby Laboratories, j’aimerais rappeler ici l’importance de son travail sur toute l’industrie du son, en musique et au cinéma notamment. Bien avant le numérique, il a rendu possible une reproduction du son par bande qui atténuait grandement le terrible souffle généré par le magnétique. Puis, au cinéma, il a développé l’idée même de spatialité du son, en amplifiant avec force les effets de l’image. Aujourd’hui, Dolby fait la promotion de la nouvelle technologie Atmos qui, dans les salles de cinéma puis dans nos salons, devrait supplanter le son 5.1 et 7.1 par une sensation d’espace sonore encore plus impressionnante, et littéralement envelopper le spectateur dans le son. Permettez-moi une pirouette: Ray Dolby n’a pas dit son dernier mot – même s’il a rendu son dernier souffle.
Ray Dolby s’est effacé
