Permettez-moi un peu d’autopromotion. Méritée, au fond. Car très logiquement, la Cinémathèque suisse est donc présente en force à Locarno. Elle participe à la grande rétrospective proposée par le Festival (en collaboration avec le Museo del Cinema de Turin) et consacrée à Georges Cuckor ; et elle contribue à l’édition du livre édité par Capricci en marge de la rétrospective qui sera ensuite présentée en septembre à Lausanne (et à Genève, au Grütli). Elle propose aussi deux récentes restaurations de films d’Alexander Seiler, l’un des pères du nouveau cinéma suisse et du cinéma documentaire en particulier : sa vision de la Suisse dans Palaver, Palaver – Eine Schweizer Herbstchronik et le portrait éclaté Ludwig Hohl – Ein Film in Fragmenten. La Cinémathèque s’affiche aussi sur l’écran puisqu’elle a contribué, par la mise à disposition de documents d’archives, au film très attendu de Jean-Stéphane Bron, L’Expérience Blocher, à découvrir mardi soir sur la Piazza Grande.
En plus, cette année, la Cinémathèque s’est retrouvée impliquée dans la finalisation du nouveau film de Pippo Delbono, Sangue, qui a été invité… en Compétition officielle. C’est en grande partie à Lausanne, avec la participation de Casa Azul Films et de Fabrice Aragno, que ce film a été monté, mixé, finalisé. Delbono, qui a fait l’objet d’une rétrospective à Lausanne en 2010, en collaboration avec l’ECAL, s’est attaché à notre institution qui lui propose, comme à de nombreux autres cinéastes d’ici (mais aussi d’ailleurs), une collaboration à la création d’œuvres réalisées hors des sentiers battus, en dehors des conditions normales de financement et de production. Des services, des conseils, qui aident les cinéastes à avancer, et qui enrichisse aussi le programme et les collections de l’institution.
Voilà pourquoi je ne me permettrai pas d’émettre un quelconque avis critique sur les films de la compétition. D’une part, parce que j’en suis ! Et de l’autre parce que je trouve assez malvenu de la part d’un ancien directeur de venir commenter la sélection d’un de ses successeurs ! Donc je me contenterai cette année de regarder Locarno de biais. Ou alors de l’intérieur de celui qui, inquiet, se demande bien comment le public réagira à ce film présenté en première mondiale au Fevi le mardi 13 août à 14h… A suivre !
