La torture ? Jamais !

En temps de paix et sur le champ public, seuls les policiers sont autorisés à limiter les Droits fondamentaux : nos Droits.

Limiter – positivement – n’est pas violer – négativement -.

(Le féminin est compris dans le texte – 2 minutes de lecture)

Il est juste et raisonnable qu’une personne susceptible de pouvoir commettre un délit ou un crime puisse être interpellée et privée momentanément de liberté par des agents policiers. Ce, afin que le plus grand nombre d’entre nous s’en trouve protégé. Il en est de même pour une personne présumée coupable ou surprise en flagrant délit. Toutes ces actions policières doivent naturellement être proportionnées et conduire à un procès équitable.

Une interpellation policière ne peut être opérée que par des personnes dont nous connaissons le profil et dont nous avons évalué les comportements et les compétences. Ces personnes – physiques – seront assermentées devant les autorités et en présence du public comme témoin. Dès la date de cette confirmation officielle, ces mêmes personnes muteront. Elles “s’uniformeront” – au sens propre et figuré – et deviendront des personnes morales (et de force publique) en prolongation de l’État qu’elles représenteront dorénavant.

Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.

Le respect de cet Article 5. de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme est placé sous la garantie du policier dès l’heure de son assermentation. Ce dernier devient alors le seul et unique détenteur concret et pratique de cet article et de tous les autres, conventionnés, signés et ratifiés par l’État qu’il engage dans ses actes.

C’est en cela, précisément en cette jonction, que le policier et l’ensemble de nos polices m’importent plus que tout.

En effet, le policier représente l’État et engage notre Constitution dans chacun de ses mots, chacun de ses gestes et par son argumentaire oral et écrit. Il est le dépositaire institutionnel des Droits humains. “Servir et protéger”, à commencer par le plus faible comme le précise le préambule de notre Constitution fédérale, est sa devise. Il veille jour et nuit à ce que l’intégrité physique, psychique et morale de tout individu ne soit jamais transgressée. Il doit – ou devrait ? – savoir mieux que tout autre qu’une seule défiguration humaine affecte toute l’humanité, y compris la sienne.

Jusqu’à ce jour, nous n’avons rien trouvé de mieux pour assurer la paix, la sécurité, la tranquillité et la salubrité de nos quartiers, de nos campagnes et de nos vies.

Mais, attention, cette référence universelle, que nous espérions intangible et inaliénable depuis la deuxième guerre mondiale, est à nouveau et de plus en plus bafouée dans les propos et les décisions d’élus ou de candidats Nord-Américains, Européens et Suisses. Cette détérioration est gravissime. Elle ronge le référentiel métier de nos policiers et épie malicieusement nos libertés et nos Droits.

Près de 200 dignitaires militaires américains ont réagi et résistent, d’authentiques témoins aussi.

Cela ne suffit pas.

Les policiers doivent emboîter le pas jusqu’à désobéir s’il le faut. Il en va de notre crédit démocratique mais aussi de leur professionnalité, ultime et salvatrice !

Frédéric Maillard

Frédéric Maillard, socio-économiste, accompagne les nouvelles gouvernances d’une dizaine de corporations policières suisses. De 2005 à 2015, il a analysé les pratiques professionnelles de 5000 agent-e-s. Depuis, il partage publiquement son diagnostic, commente l’actualité et propose des innovations. fredericmaillard.com