A la police, les étrangers sont les bienvenus !

Les personnes d’origine étrangère représentent une plus-value pour nos polices suisses.

(2 minutes de lecture – Le féminin est compris dans le texte)

Dans plusieurs cantons leur naturalisation est facilitée. A la Police cantonale genevoise, par exemple, les personnes étrangères de plus de 25 ans sont admises en formation. Celles-ci doivent finaliser leur naturalisation suisse avant le terme de l’école de police.

Dans les analyses de pratique professionnelle, les apprenants policiers d’origine étrangère font preuve d’un esprit civique souvent plus développé que les Suisses.

Pas une semaine ne s’écoule sans que je sois impressionné par les compétences de jeunes aspirants policiers d’origine étrangère de deuxième ou troisième génération. Ces derniers saisissent avec épaisseur les valeurs de notre démocratie. Leurs décisions de s’engager dans un Corps de police reposent sur des vécus et des prises de conscience éprouvés. Notamment ceux dont les parents ont fui des pays en guerre. Leurs enfants saisissent – puissamment – le prix de la paix et de la liberté que leur offre la Suisse. Leurs motivations sont claires : ils veulent contribuer à la sauvegarde de nos valeurs fondamentales. Quant à ceux qui sont originaires d’Europe de l’Ouest ou du Sud, ils discernent la maturité politique de leur pays d’accueil et en sont reconnaissants. Ce qui n’est pas le cas de tous les aspirants suisses, dont certains laissent paraître une certaine suffisance et sont finalement assez peu conscients de la chance qu’ils ont de vivre ici.

La semaine passée, j’avais devant moi une classe de 36 étudiants policiers. Les deux tiers étaient d’origine étrangère; leur niveau de conscientisation politique et démocratique était supérieur à la norme.

Des policiers au passeport étranger sont actifs dans plusieurs cantons suisses. 

Les polices cantonales de Bâle-Ville (depuis 1996), de Schwyz, Neuchâtel et Jura comptent dans leurs rangs des policiers de nationalité étrangère. D’autres gouvernements cantonaux envisagent d’ouvrir leurs effectifs aux étrangers.

Si de telles dispositions sont précieuses et gratifiantes pour nos polices, je ne m’imagine pas qu’il puisse en être autrement au sein de notre société civile grâce à la naturalisation facilitée des jeunes étrangers de troisième génération.

 

Frédéric Maillard

Frédéric Maillard, socio-économiste, accompagne les nouvelles gouvernances d’une dizaine de corporations policières suisses. De 2005 à 2015, il a analysé les pratiques professionnelles de 5000 agent-e-s. Depuis, il partage publiquement son diagnostic, commente l’actualité et propose des innovations. fredericmaillard.com

4 réponses à “A la police, les étrangers sont les bienvenus !

  1. Ce que vous rapportez, M. Maillard, ne m’étonne pas du tout. Je connais de nombreux étrangers (1ère, 2ème génération) qui s’engagent chez nous, à des niveaux très différents, parce qu’ils sont conscients de la chance de pouvoir vivre dans un pays libre. Evidemment leurs actions “vont de soi”; on en parle pas dans la presse. Je suis d’autant plus heureuse de lire votre article. Nous avons un grand besoin de ce genre d’informations. Elles contribuent au respect mutuel entre suisses et étrangers (naturalisés ou en devenir) et à la cohésion nationale.

    1. Bonjour, votre commentaire me réconforte. Il vient aussi équilibrer d’autres commentaires nauséabonds que je ne publie pas par respect du débat et de la dignité. L’évolution que je fais valoir et qui existe réellement au sein de certaines polices se heurte à une vague de fond hostile, conservatrice et populiste qui, depuis deux ans environ, reprend vigueur dans plusieurs polices suisses. Soyons vigilants !

  2. Il n’y a pas de mauvais étrangers, il n’y a que des mauvais citoyens, et il n’y a pas plus de mauvais citoyens étrangers que de mauvais citoyens suisses. On ne peut pas empêcher l’imigration. Le monde et la Suisse ont été façonnés et ont bénéficié l’immigration. On ne peut que la réguler pour faire des immigrants des bons citoyens. Il est évident que de les admettre dans les forces de police y contribue. Ils deviennent ainsi des interlocuteurs privilégiés entre leurs compatriotes et notre citoyenneté.

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