Suisse-UE : vision alternative et ajustements économiques

Le défi est bien moindre qu’après 1992. Il s’agissait à l’époque de figurer parmi les gagnants de la mondialisation. Il s’agit maintenant de résister aux relatifs reflux protectionnistes.   

(Article d’abord paru sur le site allnews.ch sous le titre “Suisse-UE : le défi est bien moindre qu’en 1992”)

Aligner le droit suisse sur le droit européen, mais de manière autonome et sélective. Sous l’angle du travail, du social ou encore de l’environnemental. Pour préserver des conditions cadres performantes en comparaison continentale, mais surtout mondiale. Au risque de contrarier l’UE et ses Etats membres, sachant que le Brexit a incité Bruxelles à ne plus accepter d’exceptions nationales dans l’application de ses nouvelles et nombreuses directives. On peut dire d’ailleurs que l’intransigeance face à la Suisse a été exemplaire depuis 2018 par rapport aux demandes de prolongement des négociations, de clarifications et de garanties.

Comme l’a dit mercredi le président de la Confédération, l’abandon de l’Accord cadre institutionnel résulte d’une balance d’intérêts à laquelle le Conseil fédéral a procédé après deux ans et demi de consultations et d’hésitations. Avec la déclaration politique commune accompagnant cet accord, rédigée unilatéralement par les négociateurs européens, le texte eût aussi ouvert la voie à un approfondissement et un élargissement sans limite de la subordination.

C’était le sens de ce que l’on appelle depuis bientôt trente ans « la voie bilatérale » : elle devait mener à une intégration économique au sens large, de niveau comparable à la Norvège et à l’Islande dans l’Espace économique européen. Cette voie est aujourd’hui barrée par l’inflexibilité de l’UE. C’en était trop. Aux yeux des Européens, la Suisse paraît pire que ne l’était le Royaume-Uni dans l’UE. Elle ne pense qu’aux dérogations.  

Il n’est pas étonnant que les deux Etats fuyant l’intégration économique complète soient le Royaume-Uni et la Suisse. L’homogénéisation continentale n’est-elle pas destinée à réduire la dépendance vis-à-vis de l’Amérique et de l’Asie, de plus en plus supérieurs technologiquement ? En favorisant le commerce intra-européen et le protectionnisme par les normes (l’Europe « leader mondial de la régulation ») ?   

Les Etats membres de l’Union se reconnaissent bien dans cette approche régionaliste. Leurs exportations se dirigent en premier lieu vers les autres Etats membres. A plus de 70% dans le cas de la Belgique, des Pays-Bas ou de l’Autriche (2018). A près de 60% en France, en Suède ou en Allemagne (pourtant premier exportateur mondial). Ce n’est en revanche plus le cas du Royaume-Uni depuis des années. Ses exportations vers l’Europe sont devenues minoritaires. Elles ne représentent plus que 45% des ventes à l’étranger. Soit une diminution de 10 points de base sur 20 ans, alors que le périmètre de l’Union s’est considérablement agrandi.

La Suisse a connu une trajectoire encore plus prononcée. Les ventes annuelles à destination de l’UE n’étaient plus que de 52% avant le Brexit. Alors qu’elles atteignaient encore 64% il y a vingt ans (66% en 1992). Depuis la sortie effective de la destination britannique en début d’année, elles ne représentent plus que 47% environ. La Suisse importe d’Europe pour plus ou moins 20 milliards de francs de plus qu’elle n’y exporte. Souvent des composants. Mais elle exporte davantage dans le monde qu’en Europe.

Si la Suisse veut conserver ses niveaux de salaires et de prestations sociales, il semble préférable que ses conditions cadres soient adaptables sur le plan global plutôt qu’adaptées par contrainte au marché européen.

Les entreprises suisses fonctionnent en partie comme plateformes d’exportation globale de composants européens incorporés dans des spécialités. Si la Suisse veut conserver ses niveaux de salaires et de prestations sociales, il semble préférable que les conditions cadres de son économie soient plutôt adaptables sur le plan global qu’adaptées par contrainte au marché européen. Parce qu’en dehors de spécialités qui n’ont de sens qu’à l’échelle monde (taille critique de marché), les niveaux de coûts ne rendront jamais la Suisse compétitive en Europe.

La fermeté politique de l’UE est cohérente. De son côté, l’importante décision du Conseil fédéral pourrait encore être validée (ou invalidée) semble-t-il par une initiative populaire. Elle devrait cependant mettre fin progressivement à la voie bilatérale. La Suisse sera de plus en plus considérée comme un « vrai » Etat tiers. Dont la situation géographique enclavée, une fois passée la phase de ressentiments et de rétorsions, devrait quand même générer des accords et arrangements sectoriels.

La candidature de la Suisse à l’adhésion ayant été retirée, juste après le référendum sur le Brexit en 2016, il y a d’ailleurs un moment où le dossier suisse à Bruxelles pourrait cesser de relever de la politique d’élargissement pour passer dans la politique de voisinage : même commissaire européen actuellement, ce qui n’était pas le cas précédemment. Ce serait peut-être beaucoup moins stressant.

Ce long réajustement devrait représenter un choc moins brutal qu’après 1992 (non-adhésion à l’Espace économique). La Suisse ne traverse pas actuellement la dépression morale profonde dans laquelle la crise immobilière et bancaire de 1990 l’avait plongée jusqu’en 1997 (année de la normalisation de la croissance, cinq ans avant le début de la voie bilatérale).

Les Suisses ont confirmé l’an dernier le libre accès à leur marché du travail. Pour s’assurer en échange d’un accès privilégié au grand marché des marchandises. Ils vont se retrouver sans contrepartie, parce que l’UE en veut davantage.

A l’époque, l’enjeu de long terme était de figurer parmi les gagnants de la globalisation. Grâce à d’imposantes réorganisations économiques, et malgré un pessimisme comparable à aujourd’hui, l’objectif a été atteint au-delà des espérances. La population de la Suisse a augmenté de deux millions de personnes en trente ans. Près de 700 000 emplois ont été créés. La déflation tant redoutée ne s’est pas produite. Les investissements, les prix et les salaires ne se sont pas effondrés.

Le défi actuel est d’une ampleur bien moindre. Il s’agit de faire face aux incertitudes d’une démondialisation relative à laquelle n’échappe aucune zone économique sur la planète. Au centre des préoccupations dans un premier temps, la fin progressive de l’Accord de reconnaissance mutuelle des normes techniques avec l’UE (MRA). Soit l’essentiel de l’accès dit « privilégié » au marché européen.

Les Suisses ont confirmé l’an dernier le libre accès des Européens à leur marché du travail, pour s’assurer en échange d’un accès privilégié au grand marché des marchandises. Ils vont finalement se retrouver sans contrepartie, parce que l’Union en veut encore davantage. Cette rupture devrait induire des coûts supplémentaires cumulés de quelque 12% sur vingt ans. Une estimation de combat sans doute très alarmiste de l’institut BAK Basel, remontant à plus d’un an. L’UE a entre-temps accordé des facilités d’homologation à la Grande-Bretagne dans les domaines de la pharma, de la chimie ou encore des biotechs. Des MRA sur les machines et les medtechs avaient été conclus précédemment avec le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande.     

Ces vingt dernières années, les exportateurs suisses vers l’Europe ont dû affronter un renchérissement de leurs produits et systèmes de plus de 30% pour raisons monétaires par rapport à l’euro. On les a beaucoup entendu protester, ce que l’on peut aussi comprendre. Ils se sont toutefois remarquablement acclimatés. Pour le reste également, tout se passe comme si l’on sous-estimait de nouveau complètement les capacités d’adaptation de la Suisse et de son économie.

De petites entreprises se regrouperont peut-être pour implanter des représentants légaux communs en Europe. Par le biais de leurs organisations sectorielles?

On peut imaginer par exemple que de petites entreprises exportatrices se regroupent pour implanter des représentants légaux communs en Europe. Par le biais de leurs organisations sectorielles probablement. Des entités de soutien aux exportateurs pourraient aussi jouer un rôle. On pense en particulier à Swiss Global Enterprise, une émanation déjà ancienne de la Confédération.

En attendant, ni le franc, ni l’indice SMI des principales valeurs du marché suisse des actions, ni le SPI n’ont jusqu’ici réagi négativement aux nouvelles “catastrophiques” de la politique européenne en Suisse. Ce qui a pourtant été le cas, et à plusieurs reprises, de la livre et du Footsie dans l’interminable épopée du Brexit. La Commission et les Etats membres ne font peut-être plus confiance à la Suisse, mais ce n’est apparemment pas le cas des investisseurs. Certains s’en iront, d’autres les remplaceront. Il faudra au moins cinq ans pour s’en assurer et bien s’en rendre compte.

François Schaller

Ancien de la Presse et de L’Hebdo à Lausanne. Rédacteur en chef de PME Magazine à Genève dans les années 2000 (groupe Axel Springer), et de L’Agefi dans les années 2010 (Quotidien de l’Agence économique et financière). Pratique depuis 1992 un journalisme engagé sur la politique européenne de la Suisse. Ne pas céder au continuel chantage à l'isolement des soumissionnistes en Suisse: la part "privilégiée" de l'accès au marché européen par voie dite "bilatérale" est dérisoire. C'est tout à fait démontrable avec un peu d'investigation. Des accords commerciaux et de partenariat sur pied d'égalité? Oui. Une subordination générale au droit économique, social et environnemental européen? Non. Les textes fondamentaux: Généalogie de la libre circulation des personnes https://cutt.ly/1eR17bI Généalogie de la voie bilatérale https://cutt.ly/LeR1KgK

12 réponses à “Suisse-UE : vision alternative et ajustements économiques

  1. Si ces dix dernières années nous ont appris quelque chose, c’est bien que les indices boursiers n’ont plus rien à voir avec l’économie (celle qui permet à la majorité de la population de vivre). Ne regarder que les “indicateurs” qui vont dans notre sens est un peu facile pour justifier une analyse.
    Le sens de l’histoire est de commercer localement, de renforcer les régions. Si vous étiez un acteur de l’économie réelle, vous vous rendriez compte de ce qui se passe avec la Chine (et l’Asie en général) – nous y avons certes beaucoup exporté (et délocaliser les productions… et notre IP avec). Et en toute logique, le robinet se ferme, secteur après secteur. C’est un mouvement de fond, peut-être masqué en volume par les niches des montres de luxe et autres produits superflus, mais la tendance dans les technologies est bien là.

    1. Merci de votre commentaire. Je ne comprends pas très bien ce que vous dites à propos des indices des marchés d’actions ces dix dernières années. L’indice britannique Footsie a réagi à plusieurs reprises par rapport à l’actualité économique (bien réelle) du Brexit. Tous les indices de tous les marchés actions ont décroché au début de la crise sanitaire actuelle, qui a aussitôt été perçue comme une crise de l’économie réelle.
      Je ne pense pas que l’histoire ait un sens. Dans l’histoire contemporaine, il y a apparemment des phases d’ouverture et des phases de fermeture, mais il ne s’agit ni d’ouverture ni de fermeture complète (sauf situations de guerre ou de comportements très belliqueux). Je vois ce que vous voulez dire s’agissant du repli de plus en plus régional dans certaines technologies. Je ne pense pas que ce soit durable ni favorable à la science. Comme vous le savez, de nombreux chercheurs européens se sont mobilisés contre l’exclusion du Royaume-Uni, de la Suisse et d’Israël de programmes de recherche jugés hautement stratégiques du point de vue du projet de puissance de l’UE.
      Bien à vous.

      1. Merci M. Schaller de votre réponse. En tentant d’éviter le troll, je vais essayer de clarifier mon commentaire (ce qui ne le rendra pas plus pertinent).
        Concernant les marchés financiers, mon point de vue est qu’on ne peut les utiliser comme Oracle pour prédire si tel acte politique sera globalement profitable ou nuisible au pays. Mais ceci est le point mineur.
        Le point majeur pour moi est qu’à mon sens, une bonne part de notre prospérité des dernières années, en particulier celle faite en Asie, est due à un épuisement / bradage de notre capital de savoir-faire. Il y a dix ans, on vendait en Chine des lignes de production. Excepté quelques boutons-poussoir en plastique, des composants allemands et des logiciels américains, l’essentiel de la valeur était entre nos mains. Et l’on rachetait à la Chine une partie de ce qui sortait de la ligne de production.
        Dans de nombreux secteurs, c’est maintenant fini. Des équipements à l’automation, jusqu’au logiciel d’analyse optique, l’Asie est autonome et nous as dépassés. La base de données du superviseur de ligne est encore américaine, mais probablement plus pour longtemps.
        Bien sûr, c’est un mouvement perpétuel. Le savoir faire évolue, et se diffuse. Mais comme avec un capital, si vous consommez plus que les fruits qu’il rapporte, vous l’érodez. J’ai le sentiment que c’est ce qu’il se passe dans nos rapports avec l’Asie bien plus qu’avec d’autres régions du monde.
        Ceci est à mettre en rapport avec la part d’exportations suisses en Europe et dans le monde (60%-52% avant Brexit)en 20ans.
        Quand on exporte en UE, on ne met que peu en péril notre IP. Les tribunaux fonctionnent à peu près. Ce n’est pas pareil quand ces exportations vont en Asie.
        S’agissant du “sens de l’histoire”, ce que je veux dire par là est qu’à l’heure où les échanges à grande distance de matières devraient être fortement réduits (par souci de préserver notre planète si tant est que ce soit encore possible, ou simplement parce que le pétrole pour ces transports va immanquablement se raréfier), il me semble que l’on devrait précisément se recentrer sur le local.
        Cette réponse étant déjà exagérément longue (veuillez m’en excuser), je m’arrête là et vous souhaite une belle journée.

        1. Très intéressant, merci, et j’en aurais lu trois fois plus!
          Il y a effectivement des paris à faire sur l’avenir.
          Le mien est qu’il ne faut pas baisser les bras tant que le pire ne s’est pas réalisé. Si l’évolution que vous décrivez se confirme, et qu’elle se confirme complètement, il sera toujours temps d’adhérer si (vraiment) nécessaire à l’Espace économique européen (s’il existe encore sous cette forme). Voire à l’Union Européenne tout court, à laquelle je prédis un long avenir, l’Empire romain-germanique ayant duré 840 ans…
          A noter, puisque l’histoire nous intéresse, qu’une évolution comparable s’est produite au XIXe siècle. Les Allemands, puis les Japonais ont systématiquement pillé les technologies anglaises, belges et françaises. On parlait alors de camelote allemande! Les Suisses, comme vous le savez, ont soigneusement évité de choisir leur camp. J’ai la conviction que la neutralité économique face aux grandes puissances est un gage de prospérité.
          Bonne chance et bien à vous.

  2. Merci pour ces précisions qui ne tombent ni dans l’europhorie, ni dans un souverainisme xénophobe.
    Une question qui me trotte dans la tête depuis un certain temps : pourquoi ne pas adhérer à l’EEE ? Quels en seraient les avantages et les inconvénients ?
    Merci de me répondre si vous en avez envie.

    1. Merci de votre commentaire.
      Parce qu’il s’agirait précisément d’une intégration économique complète. L’ensemble des conditions cadres économiques, sociales et environnementales (avec implications économiques) de l’UE s’appliqueraient sans discernement en Suisse.
      Bien à vous.

  3. Ces dix dernières années nous ont aussi éduqués à un égotisme qui n’aurait pas été avouable auparavant. Mais lorsque l’on réalise que la famille n’est plus considérée comme une entité suffisamment forte par les systèmes informatiques, financiers. Lorsqu’on réalise qu’il faut que chaque membre d’une même famille, d’un même foyer dispose de SON propre numéro de téléphone et donc de SON propre appareil pour payer une facture … Comment voulez-vous qu’il en soit autrement sur le plan politique? J’ai peur que les Chinois aient de l’avance dans de nombreux domaines!

  4. Dans ce chaos absolument catastrophique, peut-être est-ce maintenant le bon moment pour envisager sérieusement l’adhésion de la Suisse à l’UE ? C’est de très loin la meilleure solution à long terme avec un référendum qui devrait être lancé à cet effet, au peuple souverain de décider ce qu’il veut vraiment en ayant le dernier mot sur la politique.

  5. Un accord à géométrie variable ne satisfait plus l’UE qui doit déjà se battre à l’interne pour trouver des compromis. On voit mal l’Europe négocier des accords sur mesure avec chaque Etat qui le demanderait comme on ne propose plus des costumes sur mesure à tous les clients !
    Par certains côtés , faire table rase de cet accord cadre permet de retrouver un espace de créativité ou à l’instar des agriculteurs qui pratiquent la culture sur brûlis pour une fertilité retrouvée …
    Si un rapprochement avec l’Europe s’avère fructueux pour notre économie , pourquoi exclure l’adhésion qui offre plus ‘avantages que d’inconvénients :
    le premier est la stabilité institutionnelle qui éliminerait des négociations incessantes à recommencer sans cesse dès que les Européens se soient mis d’accord sur une nouvelle décision …
    Deuxièmement, en tant d’Etat membre, la Suisse pourrait pleinement jouer son rôle en influençant les décisions et pas seulement en restant observateur passif ..
    Troisièmement, elle aurait accès à tous les privilèges que procure l’appartenance à un club respecté à l’échelle mondiale représentant le plus grand marché de la planète et regroupant un tissu culturel et scientifique de premier plan .
    Les opposants peuvent bien brandir la question de la souveraineté qui reste toute relative : dans son histoire récente, comment la Suisse a-t-elle bien pu affirmer pleinement sa souveraineté , sinon en acceptant des concessions à des voisins plus forts ?
    Si on a pu convaincre les cantons de s’unir pour être plus forts , pourquoi ce principe ne s’appliquerait pas à une dimension supérieure ?
    Les syndicats veulent protéger les travailleurs, mais la meilleure protection qu’on peut leur offrir est une formation de qualité et non une assistance perpétuelle ! Je pense que l’UE ne pourrait pas s’opposer à envoyer des personnes à des formations continues à moins de vouloir fermer les écoles , d’autant qu’en tant que membre , la Suisse pourrait promouvoir son système dual à l’échelle continentale …
    Quoiqu’on en dise , la Suisse est au coeur de l’Europe et cela ne va pas changer. De cette position centrale , elle joue le rôle de clé de voute qui manque à cette architecture politique .

  6. Je suis européen et je pensais visiter cet été quelques villes suisse alémanique.
    Je comprends que la Suisse n’aime ni ne supporte l’étranger. je visiterai donc la Bavière.

  7. Ne suit pas économiste, mais médico-scientifique à la retraite, pro-européen mais pas dans le sens CE, j’ai beaucoup apprécié l’éclairage apporté par votre blog. Il est vrai que les événements sanitaires récents et climatiques futurs vont inévitablement influencer le logiciel économique en cours. Ne cédons pas au catastrophisme momentané et restons vigilants. L’histoire nous a enseigné que des fragmentations culturelles, scientifiques, politiques et économiques peuvent survenir et aboutissent à une réorganisation globale (monde romain, invasions barbares, moyen âge, etc.). Le monde des humains est par définition toujours en mouvement.

    1. Merci de votre commentaire et de vos encouragements.
      Nous sommes nombreux à penser que l’époque est charnière sur le plan “civilisationnel”, et que le moteur du changement se trouve en Asie et même en Afrique. Les émergents veulent la prospérité économique et sociale que nous avons, ils ont un modèle devant eux et sont prêts à y parvenir sans passer par toutes les phases d’errance (écologiques en particulier) que nous avons connues. Pour ce qui est de notre chère démocratie, c’est peut-être une autre affaire, mais nous avons certainement bien raison de nous y accrocher. Peut-être que cela viendra plus tard en Chine. Le monde du vivant paraît d’une complexité infinie, avec une dominante chaotique, d’où la difficulté (l’impossibilité plutôt) à faire des prévisions longues.
      Bonne chance et bien à vous.

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