Journée mondiale des abeilles et des pollinisateurs 2021: apicultrices et apiculteurs réunis à Berne pour les défendre

A l’occasion de la journée mondiale des abeilles et des pollinisateurs, célébrée chaque année le 20 mai, une comité d’apicultrices et d’apiculteurs de toute la Suisse s’est réuni à Berne ce matin devant le Palais fédéral. Pour défendre les intérêts de leurs protégées, ils.elles appellent à voter 2XOui aux initiatives, « Pour une Suisse libre de pesticides de synthèse » et « Pour une eau potable propre » mises en votation le 13 juin 2021.

En effet, ils.elles constatent que les pesticides causent des dégâts considérables, non seulement aux abeilles mellifères, mais aussi aux quelques 600 espèces d’abeilles sauvages du pays et à l’ensemble des insectes en général, dont on estime que 75% de la biomasse a été décimée durant ces trois dernières décennies. Parmi les insecticides les plus récents, les néonicotinoïdes, sont particulièrement nocifs, car ils agissent à très faible concentration. Ils s’attaquent au système nerveux, non seulement des insectes, mais également à celui des vertébrés, y compris de l’homme. Mais les fongicides et les herbicides sont également en cause. Tous ces produits s’accumulent dans les sols, sont lessivés dans les cours d’eau et se retrouvent dans notre eau potable après avoir impacté la faune qu’ils ont rencontrée sur leur trajet jusqu’à notre robinet.

A cela s’ajoute l’intensification des pratiques agricoles qui contribue largement à la réduction de la biodiversité des plantes et fleurs mellifères, au point qu’il est fréquent que les abeilles mellifères ne trouvent plus les nectars et pollens nécessaires à leur subsistance durant les mois d’été en raison de l’appauvrissement de leur milieu.

Grâce aux services de pollinisation des abeilles mellifères, les quelques 20’000 apiculteurs du pays contribuent pour un montant estimé à près d’un demi-milliard de francs suisse chaque année à l’économie du pays. Les apicultrices/eurs offrent gratuitement ces services à notre pays, mais pour cela il réclament des conditions qui permettent de garder leurs abeilles en bonne santé. Le maintien de la biodiversité et l’élimination des pesticides de synthèse sont des moyens simples pour y parvenir

Lien au site du Comité des apicultrices et apiculteurs pour le 2Xoui:

https://2xja.ch/imker-apiculteurs-apicoltore/

Francis Saucy

Francis Saucy, Docteur ès sciences, biologiste, diplômé des universités de Genève et Neuchâtel, est spécialisé dans le domaine du comportement animal et de l'écologie des populations. Employé à l’Office fédéral de la statistique, Franci Saucy est également apiculteur amateur et passionné, et il contribue par ses recherches et ses écrits à l'approfondissement des connaissances sur les abeilles et à leur vulgarisation dans le monde apicole et le public en général. Franci Saucy fut également élu PS à l'exécutif de la Commune de Marsens, dans le canton de Fribourg de 2008 à 2011 et de 2016 à 2018. Depuis mars 2019, Franci Saucy est rédacteur de la Revue suisse d'apiculture et depuis le 15 septembre 2020 Président de la Société romande d'apiculture et membre du comité central d'apisuisse Blog privé: www.bee-api.net

9 réponses à “Journée mondiale des abeilles et des pollinisateurs 2021: apicultrices et apiculteurs réunis à Berne pour les défendre

  1. Je n’arrive pas à lire correctement votre article qui est incompréhensible à cause de votre écriture inclusive, qui d’ailleurs exclut les personnes non genrées. Pas contre, en me référant à l’article suivant : https://protecteurs-des-plantes.ch/abeilles-pertes-hivernales-2019-2020/ , il me semble que nos abeilles se portent de mieux en mieux chaque année et que les pesticides ne sont aujourd’hui clairement plus une cause de mortalité significative.

    1. Merci de mettre le même commentaire dénigrant sur les billets qui vous dérangent et de propager la désinformation d’un site anonyme derrière lequel se cache, devinez qui? sciences-industries, quelle surprise

      Protecteurs-des-plantes.ch
      c/o scienceindustries
      Nordstrasse 15
      case postale 1826

      8021 Zurich

      1. Merci de votre réponse. Pouvez-vous me partager un lien qui indique l’évolution de la population des abeilles en Suisse (ou en Europe) dans le temps ?
        Car pour mettre les choses au point : mon intention n’est pas de désinformer ; je n’ai pas trouvé d’autre source que ce site qui parle de l’évolution de la population des abeilles en Suisse.

        Après je ne vois pas sous quel aspect vous jugez mon commentaire dénigrant. S’il s’agit de l’écriture inclusive qui ne respecte pas la langue française et que vous imposez à vos lecteurs, c’est à cette idéologie que je m’attaque en la tournant à la dérision, pas à votre personne.

        1. Malheureusement il n’existe pas de statistiques fiables sur le nombre de colonies d’abeilles en Suisse (cf mon billet à ce sujet). Les chiffres disponibles sont un bricolage qui ne répond à aucun des critères de qualité que l’on attend d’une statistique officielle. Il en va de même pour la mortalité des colonies. La situation n’est guère meilleure en Europe, et les chiffres de la FAO ne sont guère plus utiles, car ils reflètent les précédents. Ce que je peux vous affirmer, c’est que les apiculteurs font des efforts colossaux pour maintenir en vie leurs colonies et remplacer celles qui meurent. Sans cela, il n’y aurait plus d’abeilles melleifères dans notre pays, alors qu’il y a 20-30 ans encore, elles survivaient sans difficultés et sans soins particuliers. Il en va de même aussi pour l’impact des pesticides sur la santé humaine, celle des agriculteurs en particulier qui sont les plus exposés. Nous ne disposons pas de données épidémiologiques solides sur cette question, sur le taux de cancers par exemple. Il est alors facile de nier un quelconque impact. Tout comme il est facile de dire que notre eau est bonne à boire, alors que l’on ne cherche pas ce genre de produits, et lorsqu’on les cherche, on tombe malheureusement sur des situations telles que celles du chlorothalonil…

          1. Merci de votre explication et du lien de vote billet de 2015. J’attire quand même l’attention sur l’un des graphiques de l’article que j’ai partagé qui a le logo FAOSTAT, une organisation attachée à l’ONU. Alors on peut dire qu’il est très facile d’inventer un graphique et de coller ce logo dessus (et il est bien possible que ce soit le cas), cependant, je suis allé consulter le site FAOSTAT pour voir s’il recensait les données sur les abeilles domestiques en Suisse dans le temps. Et on y trouve bien des chiffres, dont les valeurs sont très proches des estimations en ~2000 que vous avez relayées dans votre billet de 2015.

            Alors sans être du tout un spécialiste en la matière, le FAOSTAT n’apporte-t-il pas des données utiles sur la situation des abeilles, dont celle-ci, selon les chiffres, n’est pas vraiment alarmiste (certainement grâce à l’effort entrepris par les apiculteurs) ?
            Je m’excuse d’avance de remettre en question votre profession, mais après tout, c’est ce que les initiants des ces 2 initiatives nous demandent de faire en tant que citoyen.

      2. Bonjour M. Saucy,
        Depuis que les néonics sont interdits en Suisse, en mesure-t-on les effets sur les colonies d’abeilles? Les apiculteurs constatent-ils des effets positifs?
        Merci,
        France

        1. Bonjour France,
          La réponse courte est : non.
          Et voici la réponse longue: malheureusement ce n’est pas si simple.
          Et le développement: on ne s’attend donc pas à des effet spectaculaires et rapides, car seules trois d’une dizaine de ces molécules ont été interdites, les autres sont encore disponibles et utilisables. De plus, comme elles se déposent et persistent dans les sols, il faudra du temps pour que leurs nocivité disparaisse véritablement. Enfin, il n’existe pas de suivi des effets de ces interdictions, donc pas de documentation pour en apprécier les effets bénéfiques à court, moyen et long terme. Désolé de cette réponse sans doute décevante…

  2. Je suis persuadé que l’initiative Eau propre n’est pas la solution. Peu osent le dire (pas facile de se profiler du côté des méchants), mais je me range derrière l’Institut fédéral de recherche agricole qui a démontré un impact global négatif sur la biodiversité. Même si la cohabitation avec l’agriculture n’est pas toujours facile, les abeilles profitent aujourd’hui des surfaces de promotion de la biodiversité ainsi que de nombreuses autres mesures listées dans les PER. Les paiements directs incitent les agriculteurs à extensifier leur production – et c’est une bonne chose ! Rendre les conditions d’octroi irréalistes et irréalisables poussera inévitablement les agriculteurs à retourner dans une optique commerciale et à produire le plus possible sur chaque m2.

  3. Ayant un certain âge, je me souviens d’une époque ou les parebrises des voitures étaient maculé de cadavre d’insectes. Il fallait les nettoyer périodiquement. Aujourd’hui rien de tout ça les insectes ont disparu des parebrises. Pas besoin de statistique pour se rendre compte du changement provoqué par les pesticides. Ce qui est mauvais pour divers insectes l’est certainement pour les abeilles et l’ensemble du monde vivant.
    Alors un peu de sérieux, il suffit d’observer les changements dans la nature pour être persuadé que l’acceptation de ces initiatives est indispensable.

Les commentaires sont clos.