Dans un récent billet (et si les abeilles …. prenaient leur destin en main), j’en appelais les apicultrices et apiculteurs à assumer leurs responsabilités et à quitter les les zones agricoles où l’0n empoisonne nos abeilles pour s’installer dans des exploitations bio.
Pas si simple évidemment. Nos déjà maigres récoltes de miel risquent de s’en trouver gravement compromises. De plus, il n’est guère facile de trouver des zones exploitée en bio qui soient suffisamment grandes pour éviter les pesticides de tous genres. Dans le même article, je relevais que le glyphosate, produit en voie d’interdiction dans l’Union européenne, n’était même pas mentionné dans le “plan national contre les pesticides”, ni comme substance active qu’il conviendrait bannir, ni parmi les herbicides dont il serait souhaitable de restreindre l’utilisation.
Ce produit miracle, introduit dans l’agriculture suisse dès les années 1980 fut présenté comme une substance “bio”-dégradable et ne posant pas de problèmes ni de risques de résidus dans l’environnement. Le produit s’est montré diablement efficace, mais a bien déçu sur le plan de son innocuité. Comme quoi, les promesses n’engagent que ceux qui les croient.
Si ce n’est pas le lieu de refaire ici le débat, ce dont je serais bien incapable, ni de prendre position sur les dangers d’un produit sur lequel les meilleurs experts se cassent les dents, face à des intérêts politiques et financiers qui les dépassent, force est toutefois de constater que le glyphosate est désormais partout, dans nos prés, dans nos urines, dans le lait maternel et bien entendu dans nos miels (tout comme les néonicotinoïdes d’ailleurs). Même si l’apiculture n’est responsable de la contamination des miels ni par l’un ni par les autres, une prise de conscience et une réaction en tant que producteurs d’une denrée alimentaire de haute qualité s’imposent.
La réponse est bien évidemment d’opter pour le “bio”. Mais quel “bio”? Qu’est-ce qu’un miel “bio” en Suisse? Une publication de 26 pp. de l’Institut de recherche de l’agriculture biologique (FIBL) àFrick en collaboration avec BioSuisse et Demeter intitulée “Exigences pour l’apiculture biologique“, version 2017 donne toutes les indications à ce sujet. La page de BioSuisse offre la liste des adresses des producteurs affiliés à ce label, liste que l’on peut également visualiser sous forme de carte. Il est donc aisé d’y trouver les exploitations bio les plus proches de votre domicile pour y installer vos ruches à l’abri des pesticides.
Mais est-il vraiment possible d’éviter les pesticides?
Les cartes ci-dessous donnent une comparaison des moyens de s’approvisionner en glyphosate (et autres pesticides), sous forme de la carte des Points de vente Landi, le plus grand distributeur de produits de toutes sorte pour l’agriculture en Suisse, et la carte des marchés bio selon la page web de BioSuisse.
On dénombre seulement 62 marchés bio pour 305 points de vente Landi.
Ces cartes n’ont bien entendu aucune valeur statistique sur les volumes écoulés, de nombreux autres acteurs sont présents sur ces deux marchés, mais les rapports donnent une idée des ordres de grandeur des forces en présence.
Cela laisse songeur… non?
Marchés locaux affiliés au label BioSuisse |
|
Bravo ! Courage !
Il semble à la lecture de votre article qui est en accord avec le bon sens, que vous n’ayez jamais entendu parler de l’apiculture écologique, apiculture qui respecte l’abeille et qui n’a rien à voir avec le bio.
Je vous invite à aller la découvrir sur le site “Permaterra”. La ruche et la méthode sont aux antipodes de l’apiculture moderne, et le miel qui est produit est un miel sauvage de qualité supérieure à celle du meilleur des miels “bio”. Cette qualification “bio” étant généralement usurpée.
Toutefois, le but de cette apiculture écologique n’est pas de produire du miel, l’abeille n’y est pas exploitée, mais de sauvegarder nos abeilles en joignant l’utile à l’agréable.
Merci de votre commentaire et de vos suggestions de lecture… j’y reviendrai à l’occasion
Peut-être serait-il plus judicieux que les apiculteurs cultivent eux mêmes les plantes nécessaires à leurs abeilles…
comme le font les autres éleveurs…
Bien sûr, ce serait plus de travail que de juste récolter le miel…
Merci de votre commentaire, mais je ne suis pas certain de bien vous comprendre. Les apiculteurs (en Suisse, mais c’est la même chose dans le monde entier) contribuent par leur travail (rémunéré en moyenne à 0.00 CHF/heure en Suisse), mais surtout par le travail de pollinisation de leurs abeilles à une part significative de la production agricole. Cette contribution est évaluée à plusieurs centaines de milliards d’Euros au niveau mondial. Au niveau de la Suisse, cette contribution offerte gratuitement à l’agriculture est estimée à 350 millions de CHF par année, alors que la récolte de miel avoisine les 60 millions de CHF.
Enfin, si vous croyez que le travail de l’apiculteur se résume à “Juste récolter le miel”, comme le lait est “juste” produit et mis en boîte dans une sorte de machine animale, appelée vache, à côté de votre supermarché préféré…, je vous invite volontiers à me seconder durant la prochaine saison apicole… désenchantement garanti…