Aujourd’hui, la Suisse a dit « Oui je le veux ! »

Certaines évidences actuelles ont un jour pu paraître inconcevables alors qu’elles sont maintenant indiscutées. La société évolue, et fort heureusement la politique et le cadre légal aussi ! L’égalité fait partie de ces combats qui peuvent parfois, voire souvent, paraître absurdes tant cela devrait aller de soi. Le mariage pour tous en fait partie. Ce projet, qui a été largement accepté aujourd’hui, vise l’égalité en droits, soit en termes de reconnaissance et de traitement de tous les couples, qu’ils soient hétérosexuels ou homosexuels. La Suisse devient (enfin) le 30e pays au monde à ouvrir le mariage civil aux couples homosexuels.

C’était le moment pardi !

Cette modification du code civil ne permettra désormais pas uniquement aux couples de même sexe de conclure un contrat de mariage, mais autorisera également les couples de femmes à recourir au don de sperme. Évidemment, cela en a fait hurler plus d’un. Les détracteurs ont martelé qu’un enfant de parents homosexuels sera forcément malheureux et que ce besoin exprimé est le fait d’adultes qui ne pensent qu’à leur bonheur personnel, faisant passer l’intérêt de l’enfant au second plan.

Mais qu’en est-il des parents hétérosexuels ? Sont-ils tous nés pour être de bons parents ? La réponse est clairement « non » et pourtant, ce n’est pas pour autant qu’on leur interdit la parentalité. La qualité de vie et d’éducation d’un enfant ne dépend pas de l’orientation sexuelle de ses parents. Ce qui compte est notamment l’environnement dans lequel il s’épanouit et grandit ainsi que la manière dont il est encadré, aimé, soutenu, encouragé et j’en passe.

L’exception qui ne confirme pas la règle

J’ai personnellement grandi sans mère (elle n’était pourtant pas décédée) et je n’ai jamais manqué de rien. Ma famille nucléaire a toujours été mon père et moi. Durant toute ma vie, on m’a répété qu’un manque devait forcément exister et nuire à mon équilibre, mental notamment. J’ai eu 30 ans cette année et malgré mon jeune âge, j’ai pu en vivre et en réaliser des choses déjà !

Et finalement, qu’est-ce qui importe dans la vie ? À mes yeux : être épanouie, et je le suis ! Cela m’épuise d’entendre – et ceci depuis mon plus jeune âge, soit bien avant les débats actuels au sujet du mariage pour tous – qu’un enfant a forcément besoin d’un papa et d’une maman pour se construire correctement et s’épanouir. Il n’y aucune règle universelle, j’en suis la preuve vivante.

Un cri du cœur

Les Suissesses et les Suisses ne se sont fort heureusement pas laissés embobiner par des arguments farfelus, d’un autre temps et déconnectés de la réalité actuelle, ainsi que par des affiches de très mauvais goût [montrant un zombie avec l’indication « enfants avec un mort », ndlr]. Aujourd’hui, c’est le bon sens qui a parlé. Je suis fière de mon pays. Il s’agit là d’une importante évolution sur le plan culturel et social, d’un signal fort en faveur de la liberté et d’une réelle avancée vers plus d’égalité.