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Les riches doivent passer à la caisse! Vraiment?

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Placée sous le signe des élections, avec des renouvellements au niveau cantonal puis fédéral, l’année politique 2023 sera également chargée en votations à Genève.

De nombreux projets fiscaux sont en attente du verdict populaire. Un texte de gauche et syndical ouvrira les feux. Il demande une augmentation de l’imposition des dividendes, ce qui pénaliserait fortement les PME. Suivra une autre proposition des mêmes initiants, portant sur une augmentation temporaire de l’impôt sur la fortune. Le credo est toujours le même: les riches doivent passer à la caisse. Oubliant au passage que ces fameux riches sont déjà fortement taxés à Genève, bien plus qu’ailleurs en Suisse. Ces contribuables tant honnis de certains rapportent gros au canton, ce qui permet notamment de financer un budget annuel qui dépasse aujourd’hui dix milliards de francs.

Les revendications ne s’arrêtent pas là. Il s’agit non seulement d’engranger toujours plus d’impôts, mais aussi de dépenser toujours davantage. Dans ce domaine également, les idées ne manquent pas. Le peuple votera ainsi sur une machine à création perpétuelle d’emplois publics, alors que Genève a l’une des administrations publiques les plus fournies de Suisse et que son endettement dépasse douze milliards de francs.

Le propos n’est pas de faire la chasse à la fonction publique ni de remettre en cause les tâches régaliennes de l’Etat. Mais de rappeler que si Genève peut se montrer généreuse en matière de redistribution, elle le doit en grande partie à une petite minorité de contribuables qui génèrent la grande partie des recettes fiscales. Les deux tiers de l’impôt sur la fortune genevois – le plus élevé de Suisse – sont générés par 1,3% des contribuables. Une infime minorité de ces derniers, soit 0,2%, rapporte à elle seule plus de 17% des recettes sur le revenu. Quant aux entreprises, 0,1% d’entre elles génère près de la moitié de l’impôt sur le bénéfice.

Jusqu’à présent, Genève a la chance de pouvoir compter sur quelques contribuables fortunés. Mais rien ne garantit qu’ils ne se lassent pas un jour d’être davantage pressés qu’ailleurs et constamment méprisés par une partie de la classe politique.

Stéphanie Ruegsegger, directrice politique générale

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