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Parmi les signes avant-coureurs d’une année électorale figure au premier rang la profusion d’initiatives populaires et de propositions qui partagent, quelle que soit leur origine politique, un certain nombre de caractéristiques. Elles font fi de la réalité économique, se financent par magie et visent un public soi-disant vulnérable ou qui serait peu pris en compte, oublié du partage des richesses.
Dans le canton de Genève, d’un côté de l’échiquier politique, vous avez une initiative qui prévoit une aide financière annuelle de 30’000 francs pour le parent sans activité lucrative qui garde lui-même son ou ses enfants en âge préscolaire. Cette initiative est finalement une petite expérimentation du revenu de base inconditionnel, puisqu’elle garantit une rentrée financière sans avoir d’activité lucrative ou sans être au bénéficie de prestations sociales. Qu’importe les efforts entrepris par les autorités et les employeurs pour faciliter la conciliation vie privée-vie professionnelle dans un contexte de pénurie croissante de travailleurs qualifiés, qu’importe l’absence d’évaluation des coûts de cette proposition, qu’importe le fait qu’elle pèsera sur la minorité de contribuables qui financent l’essentiel des prestations cantonales.
De l’autre côté de l’échiquier politique, une initiative est lancée pour que les bénéficiaires de subsides d’assurance-maladie puissent recevoir un remboursement annuel de 300 francs par personne des frais de dentiste. Précisons que les bénéficiaires de prestations complémentaires ou de l’aide sociale ne sont pas compris puisque leurs frais dentaires sont déjà couverts. Nul doute que les quelque 135’000 personnes concernées apprécieront cette proposition. La facture finale sera vraisemblablement moins réjouissante. Mais pourquoi se préoccuper de questions aussi triviales que le financement? Il suffit d’aller chercher l’argent dans la poche de ceux qui soutiennent déjà la générosité de l’Etat. Les solutions sont toutes trouvées: initiative pour une hausse de l’impôt sur la fortune ou initiative contre les «gros actionnaires», les électeurs genevois auront l’embarras du choix pour alourdir la charge fiscale et entraver l’activité économique.
Le gouvernement lui-même n’est pas en reste, qui vient d’annoncer une vague de mesures visant à augmenter certains subsides et autres allocations. Cela représentera quelques dizaines de millions de francs de dépenses en plus pour le porte-monnaie des contribuables.
Il ne s’agit pas de refuser pour des raisons de principe toute nouvelle prestation ou hausse de subvention. Ni de nier les difficultés économiques d’une partie de la population. Mais dans un canton qui se distingue par un tissu social développé et une pyramide fiscale particulièrement fragile, il est indispensable d’éviter les propositions populistes d’arrosoir généralisé.
Catherine Lance Pasquier, directrice-adjointe politique générale
Bonjour Madame, après avoir pris connaissance de votre article, juste une question: quand les responsables d’entreprise apprendront-ils à entendre et sélectionner les véritables talents? Celles et ceux qui ont déployé des efforts, acquis des formations universitaires et engrangé des expériences pouvant vraiment servir, (de plus de 50 ans)? Merci de votre attention et bonnes salutations.
Bonjour Madame,
Même aux USA, de plus en plus de Démocrates pensent à de plus amples contributions venant des ” gros actionnaires” et des “fortunes”….
Il est effectivement ” indispensable d’éviter les propositions populistes d’arrosoir généralisé” mais il sera probablement utile de s’interroger avec lucidité, sans le joug d’un dogme , sur les évolutions que déclenche notre principe de l’économie de marché, qui certes a montré son intérêt mais qui s’érige aujourd’hui en horizon indépassable. Est-ce encore pertinent ? Des adaptations et ajustements sont-ils envisagés ?
Le modèle américain ( quand on l’a vécu de l’intérieur, loin des fantasmes ) fait considérer avec de la clémence certaines initiatives que l’on peut penser “populistes”.
Vous remerciant pour ce blog,