La Suisse est bien plus qu’une « Startup nation »

Un pays s’est autoproclamé « Startup nation », Israël. Et c’est vrai qu’ils sont plutôt bons. Mais il y a mieux: la Suisse. Mieux qu’une « Startup nation », la Suisse est une puissance économique, financière, et scientifique, doublée d’une capitale diplomatique et humanitaire. Outre nos excellentes start-up, nous hébergeons une densité inégalée de PME, multinationales, banques, et Hautes Ecoles de niveau mondial. Sans parler des organisations internationales, humanitaires, ou sportives. Autant dire que les start-up suisses évoluent dans un contexte unique au monde, et… mal exploité à ce jour. Nous devons renforcer les collaborations entre les acteurs de l’écosystème, quelle que soit leur taille. Grand ou petit, public ou privé. Comme les Israéliens. Et nous devons mieux nous vendre. Mieux que les Israéliens. 

Nous collaborons peu, et nous vendons mal: il est temps que cela change

A ce jour, nous collaborons peu, et nous nous vendons mal. Heureusement, face aux poussées populistes et protectionnistes de nos concurrents, des entreprises suisses comprennent qu’elles gagnent à s’ouvrir, à créer un écosystème innovant et attirer les meilleurs talents. Nestlé montre l’exemple: la multinationale s’ouvre aux start-up et fédère les principaux acteurs suisses dans un ambitieux projet pour la nutrition (lire notre article du 11 juin). Un exemple à suivre, à soutenir par la Confédération (Présence Suisse) et à développer dans tous nos domaines d’excellence, comme les sciences de la vie, la finance, ou la sécurité. Combiner par exemple notre neutralité, notre place bancaire et la Crypto Valley: la convergence de nos compétences scientifiques, financières, économiques et diplomatiques, a priori éloignées, nous permettraient de revendiquer un leadership naturel dans la confiance numérique. 

Bâtir l’infrastructure de la souveraineté numérique suisse

Mais pour cela, il faut se mobiliser. Le président de Microsoft, Brad Smith, réclame une « Convention de Genève du numérique », et il a raison – nous y travaillons. La Suisse a l’ADN pour cela. Mais elle doit faire plus qu’une simple déclaration, elle doit se doter d’une stratégie pour sa souveraineté numérique. Bâtir une infrastructure sécurisée avec nos responsables scientifiques, juridiques et économiques, un « cloud souverain » garantissant une sécurisation maximale de données soumises au droit suisse – pays neutre – et adapter la législation pour garantir l’inviolabilité de données sensibles, protégées par une protection diplomatique. Un service essentiel au CICR, par exemple. La Suisse développerait ainsi un espace numérique sécurisé pour ses entreprises, ses citoyens, et les victimes de guerres.

More than a Startup nation: a Trust nation

Agir à la fois pour notre prospérité et les droits de l’homme: ce serait une belle initiative pour marquer le 70e anniversaire des Conventions de Genève, que l’on célèbre cette année. Et ce n’est qu’un exemple de ce qu’on peut réaliser en rapprochant nos compétences économiques, financières, scientifiques et diplomatiques. Renforcer les collaborations entre nos multinationales, nos PME, nos Hautes Ecoles, nos start-up, et l’Etat, et ainsi faire de la Suisse une puissance du monde numérique. Et le faire savoir. More than a Startup nation: a Trust nation.

4 réponses à “La Suisse est bien plus qu’une « Startup nation »

  1. Mais comme la Suisse n’apas confiance en l’Europe, il n’est pas surprenant que nos
    voisins ne soient pas convaincus face à Elle.

  2. Cher Fathi, vous savez bien que personne aux Chambres ne tombera jamais d’accord sur une telle initiative, son financement, et en concurrence frontale avec tous les Clouds privés qui n’ont jamais pu vraiment fédérer (VigiSwiss aurait pu le faire).
    De plus, vous savez très bien que ça prendrait des années de discussions pour être finalement sans objet car fait par des sociétés étrangères qui se targent toutes d’offrir la “sécurité Suisse” chez nous (un comble)!
    Serge

  3. L’innovation n’est rien sans implémentation et commercialisation. Cross-fertilisation entre les acteurs économiques grands-petits / privés-publiques est la clé de réussite.

  4. Peut-on avoir une souveraineté numérique, si on signe un “accord cadre” avec l’UE qui vide de tout contenu notre souveraineté politique, législative, jurdictionnelle, etc? Evidemment non.

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