Quand la Confédération s’engage (enfin) pour ses start-up

L’Etat peut soutenir le développement de ses entreprises, même dans un pays libéral. Il peut le faire passivement, en simplifiant la vie des créateurs d’emplois. Mais il peut aussi le faire activement. Notamment quand ces entreprises sont fragiles, dans des secteurs hautement stratégiques, concurrentiels, et instables. La Suisse l’a compris, et brillamment démontré la semaine dernière au CES de Las Vegas. Une délégation officielle a permis à plus de 30 jeunes start-up d’accéder avec succès au plus grand salon tech du monde. Une réussite impensable il y a douze mois, et qui nous doit nous inciter à repenser l’ensemble de notre politique d’innovation.

Travailler tous ensemble… pour les entreprises!

Présence Suisse a emmené la délégation, fédérant les principaux acteurs de la promotion économique suisse derrière elle: Switzerland Global Entreprise (SGE), Innosuisse, Digitalswitzerland, et les acteurs régionaux. « On doit travailler tous ensemble, comme ici à Vegas, souligne Nicolas Bideau, le patron de Présence Suisse à l’heure du bilan. L’objectif est d’aider les entreprises, et elles l’apprécient! Je n’ai jamais vu autant d’entrepreneurs convaincus du soutien de l’Etat. Pour les start-up, un coup de pouce est nécessaire ». Comme le confirme, entre autres, Karim Choueriri, co-fondateur de Wecheer: « Nous ne serions jamais venus s’il n’y avait pas eu le pavillon suisse. Le résultat business est exceptionnel, et cela vient du travail de Nicolas Bideau et son équipe en amont ». Un constat positif partagé par l’essentiel des start-up sur place (lire les témoignages sur notre blog).

Sans oublier les romands, au coeur de l’écosystème

Tout n’est bien entendu pas encore parfait, mais le modèle est le bon. Fédérer les acteurs autour de Présence Suisse et SGE, dans une structure simple, légère et bon marché. En mode start-up. Et en intégrant la Suisse romande, un moteur central de l’écosystème à start-up suisse. Ce fut le cas à Las Vegas avec une majorité de romands, mais… le rappel s’impose quand on lit la mise au concours du futur patron de SGE, publiée dans le Temps le 4 janvier: une offre rédigée en allemand, dans un journal romand, pour une structure nationale financée par le Confédération. En précisant que de bonnes connaissance en français sont souhaitées. Surréaliste.

Un effet contagieux sur l’ensemble de notre politique d’innovation   

Restons positifs. Et il y a de quoi l’être. L’opération Las Vegas est une première, appelée à se répéter dans les cinq ou six plus grands salons mondiaux. C’est l’objectif de Nicolas Bideau, avec un signal fort: la Confédération veut soutenir ses start-up. Et si elle le fait pour la promotion économique, elle peut le faire dans d’autres domaines, comme nous le demandons dans notre manifeste (consultable et signable sur LeReseau.ch). Dix mesures. L’une d’entre elles est donc mise en oeuvre, c’est bien. Il en reste neuf, pour le capital-risque, la fiscalité ou les talents. Plus de 100 personnalités romandes l’ont déjà signé, dont les principales start-up, Mindmaze, Sophia Genetics, Bestmile, Abionic et beaucoup d’autres, ainsi que des personnalités comme Patrick Aebischer et Edouard Bugnion (EPFL). 

L’opération Las Vegas, et le Manifeste, peuvent ainsi avoir un effet contagieux sur l’ensemble de notre politique d’innovation. Une belle opportunité pour notre nouveau ministre de l’économie… romand.

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